[CLOSED] [Maddie/Noah] Night is in the air !

Ah la belle étoile, La Belle et le Clochard, tout ça. Des temps chauds, une bonne glace à la main, Noah et Maddie se baladaient dans les rues de la Ville Basse pour profiter de l'air rafraîchi de la soirée. Une glace quelque peu très chimique, par ailleurs que la mutante ne pu s'empêcher de soulever.

_ A Minneapolis, ils vendent encore plus de parfums, je t'assure, c'est de la folie. Et en plus, avec la proximité du Canada, ils en vendent des vrais !

Elle le regarda avec des yeux ronds et hocha la tête frénétiquement. Non seulement ce voyage lui avait fait du bien et ça se voyait mais maintenant, elle avait du mal à parler d'autre chose. Rester le plus longtemps possible dans cette ambiance calme, paisible et heureuse était sa priorité absolue.

"Je mangeais jamais vraiment beaucoup de glaces quand j'étais gamin, j'aimais la viande alors le sucre ça me passait un peu au dessus de la tête. Sandwich au rosbeef, jambon, viande séchée d'agneau et ce genre de trucs. Et on avait pas de vrai vendeur de glaces donc bon... j'aimais pas ces trucs acheté au supermarché. C'est plutôt pas mal en fait, je suis pas sûr que ce soit vraiment de la noix de coco des Iles mais je m'en contenterai bien."

Minneapolis par ci et Minneapolis par là, Maddison n'avait que ce mot à la bouche, devait-il lui dire qu'elle ferait bien de repartir là-bas avant qu'elle repère une duriteà cause des uns et des autres ? Pas ce soir, cette nuit était pour eux deux. Cela pourrait semblait terriblement culcul pour certains mais ils n'avaient jamais quitté l'Underground ensemble, jamais fait autre chose que passer d'une chambre à l'autre, s'engueuler de temps à autre, se réconforter mutuellement et point barre.

"Et je suis persuadé que dans la ville parfaite, ils ont que des trucs géniaux, j'en suis certain."

Noah afficha un sourire moqueur à sa compagne avant de l'attraper d'un bras par la taille pour l'attirer contre lui alors qu'ils marchaient.

Elle rit en reportant sa glace à ses lèvres, telle une enfant, ou presque.

_ J'ai vécu avec plein de glaces. Ma mère m'en achetait plein et mon père les fabriquait.

D'un doigt, elle remit une boule à sa place en la regardant puis elle dodelina des épaules, d'un air convaincu.

_ Facile quand on manie la glace, t'avoueras ! Et dans la ville parfaite, tu serais en chocolat. Comme ça, je pourrais te dévorer TOUT CRU !

Elle lui donna un sourire absolument immense, d'une oreille à l'autre. Elle n'en revenait pas et n'arrivait pas à croire qu'en presque 5 ans de connaissance, elle ne l'ait jamais vu dans un décor urbain, autre que le ciment des égouts.

_ Et toi, tu m'aurais voulue en quoi dans une ville parfaite ? Et à quel parfum ? Toi t'es du genre "une Rolls, une vache, une patate."

"Ma ville parfaite... ce serait pas une grande ville déjà. Je veux de la nature, une maison et un immense jardin avec la nature autour. Tu serais en café ma petite ou à la framboise et là ce serait juste parfait. Là je te mangerai toute crue même si je le fais presque tous les soirs depuis ton retour."

Une nouvelle moue moqueuse barra son visage alors qu'il offrait un baiser à la noix de coco à Maddison. Depuis quand était-il aussi calme et démonstratif ? C'était à peine croyable depuis qu'il avait émigré dans ce pays. Mais comme quoi les temps changent !

"Vivement que les choses changent entre les humains et les mutants et qu'ils descendent tous les cyborgs, et là je m'en irai... peut-être que je retaperai ma maison ou j'en achèterai une autre après la vente... et je ferais des glaces en ton honneur !"

Un rire s'échappa de ses lèvres.

Elle rit en secouant la tête et elle regarda devant elle, amusée.

_ Tu sais, Noah, avant que les Cyborgs soient éradiqués, tu auras le temps de mourir AU MOINS sur quatre générations. Je veux dire... Ma mère déjà est née avec. Ils étaient pas comme ça à l'époque mais si les humains, comme les mutants, n'ont pas réussi à les éradiquer en cinquante ans, tu crois très sincèrement qu'ils vont y arriver maintenant ?

Elle haussa les sourcils en le regardant mais néanmoins, elle nota une ironie et en sourit, presque attendrie.

_ Ooohhh, comme c'est mignon ! La première fois qu'on parle d'un sujet que j'aborde en stratégie chaque jour que le Ciel fait ! Tu te rends compte qu'on a jamais échangé nos opinions à ce sujet ?

Noah feignit la surprise et planta ses yeux dans ceux de Maddison.

"Tu te rends compte qu'on est ensemble depuis un certain temps et qu'on est jamais sorti en dehors de l'Underground ? Tu sais que rien ne me choque plus à propos de toi et moi. On fait absolument rien comme les autres donc bon."

L'irlandais soupira et plongea dans ses pensées quelques instants. C'était quand même carrément compliqué comme sujet pour une sortie en amoureux. Est-ce qu'ils avaient le droit de faire ça et d'être "comme les autres" avec les responsabilités qu'ils avaient sur le dos ? Pour lui, c'était clair que c'était plus qu'un droit, ça devenait un besoin d'avoir quelque chose en dehors de l'Underground.

"Je pense que c'est pas près de finir et qu'à force, les mutants seront encore plus stigmatisés que maintenant, à quand une séparation totale entre mutants et humains ? Je m'y attend tu vois... et je veux partir avant ça."

_ Bien sûr que non, on n'en sortira jamais. Un mutant n'est pas plus éloigné qu'un humain, tu sais ? De là à nous séparer l'un de l'autre, je trouve ça inutile. On est pas si différent ! On a juste des capacités qui nous rendent uniques et différents, ça ne veut pas dire qu'on ne mérite pas le statut d'être humain. Regarde le bond, l'évolution entre les années 50 et aujourd'hui ? Deux décennies et l'Underground abrite je ne sais combien d'humains, tu te rends compte ? On se confond ! Rien ne pourra plus séparer les deux races, maintenant. Le gouvernement connaîtra des soulèvements bien plus importants que tous ceux déjà rencontrés si jamais ils tentent de mettre fin à cette paix qui débute. Au lieu de ça, ils créent des machines pour exterminer les mutants ET les humains qui se mettent en travers de leur chemin. La menace ne réside plus uniquement là où elle était dans les années 50. Elle est pire.

Elle tourna la tête vers lui en levant légèrement le menton puis elle lui sourit. Elle tendit ses lèvres pour embrasser les siennes avant d'inspirer profondément et de reprendre, la glace entre les lèvres.

_ Et puis tu chais, toi comme moi, on chera partis avant ! Je veux dire qu'on vit déjà un âge d'or malgré tout ce qu'ont voit autour de nous.

Non, deux ou trois semaines plus tôt, Maddie n'aurait JAMAIS eu ce discours aussi optimiste. C'était peut-être de ça que l'Underground avait besoin, au final. Un leader qui pense positif.

"J'en sais rien vraiment... y'a toujours de nouveaux moyens pour monter les gens les uns contre les autres alors ton optimisme me fait rire. J'y crois pas que tout aille mieux avec le temps. Sérieusement... J'espère que tout ira dans ton sens et qu'on continuera à tous se mélanger mais on a encore de gros soucis à se faire avec les groupes anti mutants qui montent tout doucement. C'est juste mon avis tu sais."

Alors elle n'était pas aussi négative que lui ? Surprenant. S'il avait quitté l'Europe où les choses se passaient mieux qu'ici, c'était pour une raison, il voulait aider, il voulait compter un peu dans la balance et l'irlandais espérait que c'était le cas.

"Et ouai, j'espère bien arriver à faire quelque chose d'autre que tout ça d'ici quelques années, je vieillis, j'ai plus de famille mis à part l'Undergroud, y'a un moment où il faudra trouver la relève, on s'use tout doucement. Mais bon, on a choisi donc c'est ce qu'on a pour le moment. Va pas croire que j'en ai marre, je suis juste un peu fatigué que rien ne change vraiment depuis presque cinq ans que je suis là."

Noah soupira et attrapa la main de Maddison alors qu'ils marchaient côte à côte.

"Mais c'est pas vraiment au programme de ce soir de déprimer... donc... dis moi quelque chose de positif ou de marrant, c'est un ordre."

Il rigola à la fin de sa phrase, quel crétin il était des fois.

Tout en l'écoutant, elle mangeait avidement sa glace comme si elle n'en avait pas mangé depuis des années. Ce qui était le cas. Alors quand il lui prit la main, elle sursauté légèrement sans s'y être attendue. Elle était plongée dans ce qu'il disait, elle comprenait, oui et non, cautionnait pas ou peu, peu importait, elle n'avait vraiment pas non plus envie d'étaler ses opinions ce soir, là, comme ça alors qu'il venait de lui prendre la main. Virant rosée, elle le regarda et cligna des yeux en bégayant.

_ Et bien, euh.. Je... Quelque chose de gentil ? Euh... T'es trop beau à la lumière de la lune et euh... Je...

Elle pouffa de rire.

_ Je me sens comme une grande gamine.

"Comme une grande gamine ? Et pourquoi donc ?"

Noah finit d'engloutir sa glace en deux bouchées et soupira d'aise. Il prenait enfin un peu de temps pour lui, autre que pour dealer des médicaments, sortir des gosses et ce genre de truc. Là il s'amusait et sortait un peu pour lui, c'est fou le bien que ça lui faisait.

"J'ai l'impression d'être en vacances même si je sais plus vraiment ce que ce mot signifie en fait. Et une glace, ça m'était pas arrivé depuis des années, si tu savais Mad' !"

Tenant toujours sa main, Noah attira la Slider contre lui et l'embrassa plus longuement que précédemment, c'est que l'air frais lui donnait des tas d'idées, et il avait envie de l'embrasser et de passer la nuit dehors, qu'ils ne rentrent pas tout de suite, quitte à passer une nuit à l'hotel. Un peu de (faux) dépaysement leur ferait du bien à tous les deux.

Elle suça ses doigts pour ne gaspiller aucun reste de glace qui avait coulé sur sa main et rit en sentant qu'il l'attirait. Elle pouffa de rire contre ses lèvres, profitant encore de cette euphorie dont elle bénéficiait depuis quelques jours. Elle lui caressa la joue en répondant à son baiser.

_ Mais regarde-toi comme t'es tout mignon, ce soir ! Qu'est-ce que tu as ?

Elle passa ses mains sur son torse pour rester contre lui, le menton sur sa gorge, les lèvres tendues.

_ C'est pourtant pas ton genre, en général. J'imagine si dans quelques années on vit ensemble ou un truc du genre, tu vois ?

Elle se recula et prit un air sérieux en se grattant le nez. Puis elle prit une grosse voix, les bras écartés comme si elle était musclée comme un Bibendum !

_ "Yo, Mad', t'as fait le manger pour ce soir ? J'ai faim."

Noah éclata de rire devant l'imitation de la jeune femme, sale gosse...

"Premièrement, je serai jamais comme ça, je suis même pas macho, t'as complètement tort ! Deuxièmement, je suis certain que je fais bien mieux à manger que toi donc la cuisine ce sera mon domaine, toi tu t'occuperas des enfants pendant que je vous mettrai l'eau à la bouche avec mes incroyables mets."

L'irlandais haussa les sourcils et inclina son visage de quelques millimètres pour avoir accès aux lèvres de sa compagne. C'est que l'air frais le rendait encore plus démonstratif que d'habitude et le pire c'est qu'elle semblait aimer ça.

"Et je te signale que j'ai rien de plus que d'habitude, y'a un problème ma toute belle ? Une réclamation à faire à mon supérieur ? On peut même rentrer si tu en as déjà marre d'être toute seule avec moi..."

Y'a des fois où tout allait très bien.

_ Des enfants ? Voilà autre chose ! T'en veux combien, cinq, dix, quinze ? Mère porteuse, pendant que t'y es, non mais je rêve et ça se dit pas macho !

Elle rit en lui donnant une tape sur le torse.

_ "Occupe-toi des enfants, FEMME pendant que je vais chasser pour notre nourriture bien méritée." Je le crois pas. Et oh que si que tu as quelque chose en plus de d'habitude !

Féline, elle vint entourer ses bras autour de son cou pour l'embrasser avec pleinnnnnnnnnnnn de tendresse.

_ C'est que t'es jamais comme ça quand on est que tous les deux, en général. Encore moins quand il y a du monde mais de toute façon, en public, c'est ni ton genre ni le mien d'être démonstratif mais là... C'est... Différent. C'est toi et pas toi en même temps. Disons que j'ai juste pas l'impression d'être avec un médecin pour une fois, qui plus est, susceptible d'être appelé en urgence dans la seconde.

Ses lèvres prirent congés de celles de Maddison quelques instants. Le médecin en profita pour la fixer et passer une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.

"J'ai prit ma soirée et ma nuit et même le matin... on m'appellera qu'en cas d'invasion... donc, je ne suis pas un médecin ce soir qui se fera appeler, je suis juste un immigré irlandais qui veut quatre enfants et qui n'est absolument pas macho contrairement à ce que Maddison Deluca semble penser."

Ils reprirent le cours de leur marche alors que Noah continuait.

"Tu veux faire quoi du coup ? Je t'offre une autre glace ? Tu reviens pas vraiment chère en sortie, je devrais t'emmener plus souvent. Enfin c'est que le début, vous êtes toutes comme ça au départ. Nan ? Bien que je te vois pas accro aux bijoux et autres trucs inutiles de ce genre."

En plus il était loquace, terriblement loquace, la noix de coco lui avait don délié la langue ?

_ QUATRE ?!

Elle lui donna des yeux ronds.

_ Quatre enfants mais tu voudrais que je les sorte d'où tes Bibendum ? Tu sais que ça fait la taille d'une pastèque qui sort d'une narine ? Et on dit des femmes qu'elles font des enfants dans le dos ?

Elle se tapota la tempe de l'index avec une moue des lèvres.

_ Quatre enfants, il veut et tu vas les mettre où tes rejetons ? Et puis attends, si tu veux des gosses, faut se mettre au boulot maintenant, parce que je vais pas t'en pondre quatre de la nuit au matin, hein ! Et puis tu t'imagines à 60 ans... "Noaaaaaaaaaaaaah ! Je suis enceinnnnnnnnnnnnnnte ! Du quatrième, tu sais ? Le dernier que tu voulais." On sera morts avant qu'il atteigne les cours élémentaires ! Mais si tu veux faire ça !

Elle s'arrêta et se tourna face à lui en levant l'index.

_ Il faut que je picole. Et vu que je tiens pas du tout l'alcool... Va falloir que tu me tiennes debout.

Est-ce qu'il rêvait là ? Il était en plein délire, il parlait d'enfants avec Maddison, Maddison l'ancienne femme de pierre. A croire qu'ils avaient déjà fait du chemin, ma foi, que pouvait-il dire à ça ? A part qu'il était plutôt heureux ?

"C'est vrai qu'on se fait vieux, et je te signale que tu seras ménopausée à cinquante ans ou quelque chose du genre, donc adieu les enfants. Alors que pour moi, je pourrais procréer jusqu'à la fin de mes jours. Et oui, la vie est injuste."

Sourire moqueur à Maddie.

"Et tu sais que si je m'écoutais, je m'entraînerai à faire un bébé tout de suite dans la petite rue derrière ? Mais je suis un immense romantique alors je vais me contenter de te demander si tu as faim et que tu veux aller au restaurant ou plutôt au pub comme tu sembles avoir envie de boire. Toutes les consommations seront sponsorisées par la O'Driscoll Corp.""

Elle le scruta, la bouche bée et les yeux écarquillés, bluffée. Elle finit par le repousser d'une main sur le torse en riant.

_ J'arrive pas à le croire ! Tu es sérieux, en plus ! Tu vas calculer mon âge donc en gros, j'ai 20 ans pour te faire QUATRE mioches ??? Et si j'en fais que trois, t'iras chercher le quatrième ailleurs, hein, c'est ça que je dois comprendre ? Pas vrai ?

Elle explosa de rire en secouant la tête et reprit la route.

_ Mais quel mufle ! Et je ne suis pas cette femme qui va se faire piquer par un moustique en plein milieu d'une rue. On est susceptibles de croiser des gens que je connais, en plus. C'est hors de question.

Elle lui montra le trottoir d'en face d'un geste du bras.

_ Tiens, t'as un hôtel là si t'as un truc à assouvir. Et non je n'ai pas faim !

Elle lui agrippa le t-shirt pour l'attirer contre ses lèvres avant de le regarder.

_ Mais j'ai une pêche d'enfer et je comprends pas que tu tiennes l'alcool sur plusieurs verres et pas moi. Je refuse que tu sois meilleur que moi dans un domaine.

"Dans un domaine ? Tu penses vraiment que t'es meilleure que moi dans plein de trucs ? Je rêve. Et au passage, si tu m'en fais que deux je tiendrai le coup si tu assures le coup derrière. Et j'irai pas voir ailleurs si je t'avais, tu peux en être certaine, je suis pas ce genre de connard. J'ai des tonnes de défauts mais pas ça."

Noah conserva son sérieux quelques secondes et attendit que Maddie relâche son si beau et vieux t-shirt pour reprendre sa marche après avoir capturé de nouveau sa main.

"Et je suis sur entrainé pour un mutant niveau alcool, alors tu peux être certaine que tu seras vite dans les vapes et je pourrais en profiter d'une manière pas très catholique... si tu vois ce que je veux dire..."

Bien sur qu'il ne profiterait pas de Maddie si elle était ivre, il attendait juste une réplique de la part de sa petite amie. N'empêche qu'il aurait bien joué avec le feu dans la petite rue derrière....

Elle se remit à rire à nouveau. A croire qu'elle avait déjà bu ! Que Noah en profite, cette euphorie ne durerait sûrement pas éternellement.

_ Bien sûr que je suis meilleure que toi dans tout plein de domaine !

Histoire de pimenter un petit peu le tout pour qu'il se rebelle, elle le provoqua inutilement. Elle aimait quand il se rebellait, elle avait... Cette impression d'être face à un homme viril et elle reconnaissait alors cette chance inouïe qu'elle avait de l'avoir lui.

_ J'ai un plus beau sourire ! Déjà ! Je me bats mieux que toi. Quand je tiens une arme, dans mes mains à moi, elle est pas lourde ! Rien qu'en sport de chambre, il est très clair et net que je suis meilleure que toi.

Elle fit danser ses sourcils dans un immense sourire de sale gosse, ses yeux dans les siens, à l'approche d'un éclat de rire.

_ J'ai un meilleur goût vestimentaire que toi !

Elle ne croyait pas la moitié de ce qu'elle disait. Comment comparer un homme et une femme dans du sport de chambre très sincèrement ? C'était impossible, les deux n'avaient pas le même rôle. Quant au reste... Il ne pouvait pas décemment croire qu'elle était sérieuse en le provoquant de la sorte.

"Pour le sourire, je ne peux qu'être d'accord avec toi vu que tout le monde me dit constamment que je ne souris pas assez. Donc tu as un point. Et même si je suis pas un militaire, je sais à peu près me servir d'une arme et même me battre mais c'est vrai qu'une femme avec une arme, c'est le fantasme de plein d'hommes..."

Noah se pencha sur Maddison, près de ses lèvres et contourna son objectif pour lui embrasser la tempe.

"Mais c'est pas mon truc, désolé femme ! Mais par contre pour le sport de chambre..."

Une grimace barra le visage de l'irlandais alors qu'elle parlait de sexe.

"Donc pour le sexe... vu les bruits que tu fais et la manière dont tu gesticules, je pense que j'ai une longueur d'avance sur toi. J'ai eu un entrainement intensif ou presque depuis mes seize ans ma fille. Et pour les vêtements, disons que sortie des treillis militaire et de ton traditionnel "jean-t shirt-rangers", tu connais rien. Je rêve de te voir en robe. Tu sais ce que c'est au fait ?"

Et hop, trois-deux pour lui !

Elle rit avant de le regarder.

_ Tu ne souris pas assez, qu'est-ce que je devrais dire ? Je souris moins que toi ! C'est faux ! Tu souris ! C'est juste que les sourires de femmes illuminent plus de journées ! Et pitié, ne me dis pas que le fait que je tienne une arme soit un de tes fantasmes.

Mais quand il se mit à la décrire, elle devint plus rouge que jamais.

_ Tu te fiches de moi ? Parce que tu fais moins de bruits, ça voudrait dire que je suis moins bonne que toi, c'est ça ? C'est juste que t'es un constipé de l'émotion, c'est tout !

Elle sautilla en le montrant du doigt.

_ BATTU ! J'avais 15 ans. Et j'aurais mieux fait de me la fermer, ce jour-là, soit dit en passant !

Puis elle baissa les yeux sur sa tenue sans comprendre.

_ Qu'est-ce qu'elle ma tenue, elle est très bien ! Mon débardeur est neuf, je te signale. Comme mon jean ! Quant à la robe...

Elle rit en secouant la tête.

_ Ce que tu peux être gonflé ! Et avoir la mémoire si courte ! J'arrive pas àle croire ! Je te signale que c'est quasiment l'une des premières choses que tu as vues de moi : ma robe. La seule et unique que j'ai et que je garde pour des occasions spéciales. Parce qu'elle est blanche et que je ne la mets pas au risque de la tâcher et de ne pas pouvoir m'en payer une neuve ! De plus, c'était une robe que j'ai gardée de ma mère, genre derniers vestiges, tu vois ?

Elle le regarda avec un sourire ébahi puis elle secoua la tête comme si elle n'en revenait pas.

_ Tu m'as vue dans cette robe, Noah ! Je portais même des chaussures à talons que j'ai fini par enlever dans la soirée tellement elles me faisaient mal. J'allais voir mon père, tu te souviens pas ?

"On va dire que j'étais trop occupé à mater ton cul de déesse et imaginer tout ce que je pourrais te faire alors non, je ne me souviens plus. Je suis navré, il me semblait pourtant ne jamais t'avoir vu autrement qu'en treillis ou sans aucun vêtements, et j'avoue que la perspective de t'avoir nue rien que pour moi est plutôt agréable."

Sa main serra les doigts de Maddison plus fortement avant de les porter à sa bouche pour les embrasser puis la fixer.

"Je suis désolé de même pas avoir remarqué ça, ça fait de moi un beau connard obsédé par le sexe mais y'a pas que ça. Et tu le sais parfaitement. Et si je peux faire quoi que ce soit, dit moi et je m'executerai sur le champ ! Tu as carte blanche, n'importe quoi. Tu ferais bien d'en profiter, ça arrive que très rarement que je sorte une chose pareille."

Oh oui, il s'en voulait un peu mais le médecin trouvait cela assez marrant en fait, à voir ce que Maddie allait répondre...

Elle le regarda longuement et pinça les lèvres pour se retenir de rire. Non, pas un fou rire mais... Elle était presque déçue qu'il se souvienne pas d'elle ce soir-là.

_ Je t'avais même proposé de venir avec moi. Je suis venue frapper à ta porte avec un sondage à la con. C'était juste après mon retour d'Afrique, tu te souviens vraiment pas ? Je sais pas comment j'avais prévu le coup, j'avais mes affaires de rechange dans mon sac alors j'avais pris une douche chez toi avant de partir. Tu m'as vue arriver habillée comme tous les jours et je suis ressortie... Avec cette robe. Qui était même un peu petite pour moi. Ma mère était assez petite, je dois dire. Mais je voulais la mettre pour mon père. J'adore quand il me dit que je lui ressemble, j'y peux rien. Dylan dit que je ressemble à mon vrai père mais je crois que c'est plus pour ce que j'ai dans la tête que physiquement. Et j'aurais qu'une chose à te demander si je le pouvais.

Elle lui fit un clin d'oeil.

_ N'oublie plus jamais quand je porte une robe. C'est tellement rare que ça devrait pas s'oublier.

"Mais je me souviens parfaitement de tout ça sauf de la robe, c'est tout ! Je devais être omnubilé par autre chose, je te dis mademoiselle ! Et ce que tu me demandes est totalement logique, tu as rien de plus... surprenant ? Je pourrais faire des tas de trucs et tu me demandes ça.. je rêve !"

Il faisait bon, pas trop froid ni trop chaud, une soirée idéale pour eux deux en fait. Et puis il y avait ce fameux problème de Maddison avec le soleil donc ce soir était juste parfait. N'empêche que le médecin n'en revenait pas du tournant que leur relation avait pris. Il lui avait servi de relaxant le premier soir quand elle lui avait sauté dessus. Ils avaient ensuite remis le couvert et s'étaient séparés pendant quatre ans avant de se remettre ensemble il y avait quelques semaines. Ca, c'était de la relation chaotique, une vraie belle relation bien complexe comme on les aime. Mais bon, cela lui allait plutot bien pour le moment.

"Alors Deluca ? Ton programme ?"

Elle pouffa de rire, presque scandalisée.

_ Quelque chose de plus important que toi te souvenant de moi en robe ? Ca serait déjà bien, tu crois pas ?

Elle l'arrêta d'un bras et le regarda.

_ Tu veux que j'aille la mettre ? On est pas encore si loin de l'Underground et je cours vite. Et puis tu m'as promis de m'emmener dans ce pub, tu te souviens ? J'attends toujours moi !

Oui, elle était prête à faire demi tour pour aller la mettre cette fichue robe et qu'il la voit pour qu'il se souvienne. Parce qu'elle... Elle se souvenait parfaitement de sa bave au coin de la bouche quand il l'avait vue. Et elle se rendit compte bizarrement du nombre de choses qu'elle serait capable de faire pour lui tant que ça le faisait rire et sourire. Il n'y avait pas plus bel homme que lui au monde lorsqu'il souriait.

_ Bon si je vais me changer, c'est le retour qui va être plus lent si je dois en plus enfiler ces pompes à talons là. Alors à moins que mes bottines t'aillent...

Elle souleva le bas de son jean en regardant ses chevilles pour lui montrer la hauteur des bottines puis elle releva les yeux sur lui, interrogative. Relation plus que compliquée, elle était surtout hasardeuse. Plus que le fait d'avoir fui le premier soir, s'il n'était pas venu la soigner en rentrant d'Afrique, elle ne lui aurait jamais adressé la parole puisqu'elle n'aurait jamais eu à le remercier. Mais depuis, tout avait changé. Maddie avait clairement changé.

Elle rigolait ? Maddison était prête à repartir et refaire tout le chemin pour sa robe ? Sérieusement ? Le médecin retint un rire surprit et passa un bras autour de ses épaules.

"Tu es la plus belle des nanas du coin, robe ou pas robe alors on va tenir le coup comme ça. Mais pour la prochaine sortie... je ne dirai pas non, loin de là. Mais on prévoira mieux que ça. On a juste été mauvais de filer comme ça et de rien prévoir donc bon."

L'irlandais se pencha pour l'embrasser et passa une main amoureusement sur son visage.

"Puisque c'est ton plus grand désir, je t'emmène boire dans un presque véritable pub irlandais parce que tout vos bars et ce genre de trucs ici. C'est juste mauvais, et vos fast foods bourrés d'OGM, je comprends pas du tout votre manière de vie. Sérieusement, l'Underground c'est pas vraiment représentatif de ce que sont les USA mais pour un européen, vous êtes spéciaux.

Elle pouffa de rire en revenant l'embrasser et le regarder, malicieuse à souhait en enroulant ses bras autour de son cou.

_ Je peux te comprendre, oui. Quand j'étais petite, je bouffais que des trucs de jardins que ma mère faisait pousser en trichant un peu tu vois ? Et quand j'ai été en Afrique y a quatre ans, j'ai mangé de vrais trucs qui sortaient de la terre et tout, je t'assure, du jamais vu, j'en croyais pas mes papilles.

Elle lui fit des yeux de félin à la limite du ronronnement.

_ Et tu veux que je t'apprenne les manières de vie à l'Américaine ou à la Mexicaine ? Voire même peut-être à la Canadienne, comme mon père, tu sais là où il fait super froid et qu'il faut apprendre à se réchauffer !

"C'est tentant..."

Noah leva les yeux au ciel puis se reconcentra sur la jeune femme pour l'embrasser dans le cou, il savait Maddie chatouilleuse et espérait la voir éclater de rire comme elle le faisait parfois.

"Méthode américaine je passerai mais j'hésite entre la mexicaine et la canadienne. Les mexicaines sont réputées pour être terriblement sensuelles et tout ce qui va avec mais l'argument de se réchauffer me parle plus que bien donc bon point pour le Canada. Ta préférence va où toi ? Et de mon côté je peux t'apprendre que la méthode irlandaise, la bonne bouffe, la bière, les grands espaces, les moutons et tout ça. Les grandes familles même mais pas la mienne, je suis hors concours, j'étais un des seuls mutants du coin donc bon. Mais je peux toujours t'apprendre des trucs tu sais."

En y réflechissant, ils n'avaient pas grand chose en commun, la manière dont ils s'entendaient était presque irréelle.

Le cou était chez elle une zone très sensible alors elle se mit à se tortiller en éclatant de rire et elle s'accrocha à son cou en s'y réfugiant.

_ Je n'ai de Canadien que le sang, d'Américain que la naissance. J'ai été éduquée à la Mexicaine. Et j'arrive pas à croire que tu me trouves pas encore assez sensuelle à ton goût, si je t'écoute bien !

Elle inspira profondément et le regarda avec un léger sourire en caressant sa tempe des doigts.

_ Mais j'avoue que j'aimerais bien que tu m'apprennes des trucs. Ce que tu fais déjà, d'ailleurs.

Elle allait l'embrasser à nouveau, de la même façon que lui précédemment mais alors qu'elle allait prononcer un mot contre ses lèvres, une voix la sortit de sa féérie.

_ Hey ! Vous deux ! Votre portefeuille et vos clés de voiture !

Maddie se détacha d'un coup de Noah et fronça les sourcils en regardant l'homme, une espèce de petit mec mal assuré avec un couteau pointé vers eux. Bizarrement, elle n'avait aucune peur. Elle n'aurait pas de mal à le maîtriser mais elle ne pouvait pas s'empêcher de faire la maligne.

_ Va te faire mettre, mon vieux, je file pas les clés de ma caisse à un inconnu.

Noah fronça les sourcils à la vue de l'homme. Encore un crétin et celui la n'avait pas l'air d'un professionnel. Probablement un pauvre type qui mourrait de faim dans le coin, du moins il l'espérait fortement.

Le médecin posa une main sur le ventre de Maddie pour la faire reculer, vieux réflexe de mâle protecteur même si elle était bien plus entrainée que lui. N'empêche que même si ce mec était mauvais, il avait toujours une avance sur eux, c'est à dire un couteau.

Et il avait en plus fallu que Maddison en rajoute, ce qui lui valut d'ailleurs un coup d'oeil extrêmement réprobateur. Idiote suicidaire parfois. Noah reposa ses yeux sur l'homme et avança d'un pas dans sa direction.

"Ecoute, tu as probablement pas envie de faire ça, on a rien sur nous, on fait que se balader donc on peut rien te donner, on a même pas de voiture parce qu'on habite dans le coin. Alors laisse tomber et laisse nous passer."

Mais plus qu'amateur, l'homme était hystérique et il agita son couteau vers Noah en se mettant à hurler.

_ FILE MOI TES CLES ! On sort pas sans clés, c'est impossible ! N'approche pas ou je te plante ! Envoie tes clés !

Maddie dans le dos de Noah tenta de l'empêcher de faire un pas en avant. Elle savait qu'il n'y avait rien de plus dangereux qu'un mec taré et pas bien dans sa tête.

_ J'hésiterai pas à le faire, je te préviens ! Je m'en fous, moi ! J'ai plus rien à perdre. Donne-moi tout ce que t'as sur toi. Ta montre, les bijoux, TOUT !

Et encore plus que fébrile, il était carrément allumé et il en bavait. Maddie soupira. Vive la Ville Basse.

"On a rien du tout ! Je suis médecin et tu m'as l'air mal en point, donc si tu me laissais deux minutes et que tu lâchais ce couteau, je pourrais faire quelque chose pour toi. Mais seulement si tu lâches ce couteau. C'est clair que quelque chose va mal et on peut t'aider si tu nous parlais. On connaît des tas de personnes."

Etant à peu certain que rien ne marcherait face à un homme en pleine crise, Noah plongea sa main dans sa poche et jeta son portefeuille devant lui en soupirant. Et dire que ça devait être romantique et agréable. Splendide.

"On a que ça, prend les et vas y si tu ne veux pas de notre aide."

Médecin avant tout, que pouvait-il y faire ? Noah avait ce besoin terrible d'aider son prochain surtout quand ce pauvre type semblait aussi mal. Soit, il leur pointait un couteau dessus mais on arrivait pas à ce stade sans raison. Tout ce que Noah voulait, c'était que Maddie s'en aille et qu'elle les laisse mais la connaissant, ça ne risquait pas d'arriver. Le médecin fit de nouveau un pas en avant.

_ Non mais t'es malade ???

Noah s'avouant vaincu, voilà une autre affaire ! Si l'homme fixait Noah d'un air peu certain, la voix de Maddie le rendit encore plus nerveux et alors qu'il allait baisser son arme pour ramasser le portefeuille, il la redressa bien face à Maddie en refaisant un pas. Cette dernière leva les mains en haussant les sourcils.

_ Doucement, le caïd.

_ T'approches pas, j'ai dit ! Ou je plante ton copain ! Je te préviens je vais le faire ! Vous êtes tous que des menteurs dans cette ville !

Noah devait l'ignorer. Sûrement. Heureusement ? Mais Maddie possédait toujours sa dague dans attachée à sa botte, cachée par son jean.

_ Un médecin, ça porte une blouse, ça se balade pas en pleine ville au bras d'une gonzesse qui parle trop !

"Ne l'écoute pas et oui je suis médecin, je passe mes journées et mes nuits à soigner des personnes, là je voulais juste passer une soirée tranquille avec ma femme alors laisse nous, prend l'argent et va t'en si tu ne veux pas plus de problèmes."

Noah se tourna vers Maddison alors que le type se rapprochait dangereusement d'eux deux, quelle idiote. Ce n'était qu'un peu d'argent et des conneries, il se foutait de refaire faire son permis de conduire et les autres choses indispensables à la vie de nombreuses personnes mais pas la sienne.

"Maddison ferme la un peu."

C'était sorti tout seul, si quelque chose lui arrivait, il aurait bien du mal à arrêter de se sentir coupable. Bon, il était un healer mais s'il pouvait empêcher que quelqu'un la touche alors il le ferait. Et si une artère était touchée, alors il ne pourrait presque rien faire sans matériel médical. Ses pouvoirs avaient évolué mais pas à ce point !

Maddie grimaça en le regardant. "Sa Femme" ? Dans sa bouche, ça sonnait si étrange ! Mais la petite parade de Noah eut pour résultat de décontenancer l'agresseur et, perdu, il se mit à trépigner sans savoir quoi faire. Il était clairement dérangé, ça ne faisait aucun doute. Mais justement, dangereux car imprévisible. Et pour lui, le médecin mentait. Il disait n'avoir rien sur lui et il lui donnait son portefeuille sûrement vide ? Il devait payer. Et la façon de parler de Noah, un peu brusque, ne fut que le déclencheur. Maddie n'eut qu'à peine le temps de voir le geste esquissé et elle écarquilla les yeux alors que l'homme leva son couteau vers l'abdomen de Noah.

Sans avoir le temps de réagir, elle se contenta d'un hurlement pour prévenir son compagnon bien qu'il fut déjà trop tard. L'homme n'eut pas le temps de se pencher pour ramasser le porte feuille. Elle ne fit qu'un pas vers lui et brandit son poing dans sa mâchoire pour le faire reculer. L'homme comprenant son geste prit ses jambes à son cou pour détaler comme un lapin.

Sur le coup on ne sent rien et c'est après qu'on réalise la violente douleur qui vous traverse l'abdomen. Noah n'avait rien senti venir, il avait espéré que le mec se calme et s'en aille bien gentiment, au lieu de ça il venait de se faire poignarder et ça, ce n'était pas romantique du tout.

L'irlandais posa sa main sur son ventre et constata qu'il saignait abondamment, quelle merde. Il fit quelques pas comme une zombie et se laissa glisser contre un mur. Il fallait qu'il reste calme, totalement calme s'il voulait arriver quelque chose.

Et malgré cette belle idée, un gémissement de douleur passa ses lèvres et il ne pouvait rien faire d'autre, le médecin était encore sous le choc et il ne pensait même plus à Maddison sur le coup. Le but était de rester éveillé et de retrouver ses esprits, sans ça, pas de salut.

Il lui fallut quelques longues secondes pour lever les yeux sur sa compagne dans un sourire.

"Ca va Mad' ?"

Elle n'était pas qui elle était pour rien et à dire vrai, elle l'aurait bien suivi pour le fracasser le mec. Mais en entendant Noah gémir, elle se retourna pour le voir en train de glisser contre le sol. Vous savez ce que ça fait de paniquer ? Malgré toutes les "morts" qu'elle avait connue, y en avait pas une seule qui s'était déroulée devant elle, sous ses yeux. A chaque fois, c'était "Je suis désolé." "Toutes mes condoléances." et puis plus rien. Non là, elle le voyait, elle le sentait partir, elle le ressentait. Et c'était comme si c'était elle qui partait avec lui. Alors elle écarquilla les yeux et tomba à genoux à côté de lui en appuyant sur la plaie. Pour le tenir éveillé, elle le tenait éveillé ! A coup de baffes ! Pour le moment, elle ne pensait pas mais si Noah mourrait alors il lui faudrait quelques secondes seulement pour réaliser qu'elle peut revenir en arrière et le ramener. Il était hors de questions que Noah s'en aille. Pas sans elle, en tout cas.

_ Noah, regarde-moi. Reste avec moi !

Et son teint virait de plus en plus au pâle. Elle connaissait un mutant capable de feinter sa mort. Quand il avait fait une démonstration devant elle, elle en avait eu froid dans le dos. C'est alors avec de grosses larmes bien chaudes qu'elle regarda sa main tremblante et rouge sur son abdomen. Et ça n'arrêtait pas de saigner. Réflexe suivant alors... Le téléphone. Elle devait se retenir de craquer mais comment arriverait-elle à parler les lèvres pincées ? Mais quand on a ses relations au FBI... C'est toujours très pratique. Mais alors qu'elle attendait qu'on lui réponde et qu'elle pressait la plaie en regardant Noah, il lui demanda... Comme ça ! Si elle allait bien. Elle le fixa avec des yeux ronds et mouillés comme s'il sortait d'un théâtre de marionnettes ultra flippant.

_ Oui, je vais bien mais reste calme, j'appelle quelqu'un. Ca va aller, je te le promets. Reste avec moi, tu m'entends ?

"Mais ça va, ça va aller, je suis juste complètement crevé et j'ai besoin d'énergie."

L'irlandais posa sa main sur celle de Maddison et ne put retenir son sourire alors qu'il la voyait paniquer de la sorte. C'était affreux mais terriblement mignon, Maddison, la grande Maddison qui paniquait. C'était du jamais vu.

Ce qui l'inquiétait sur le coup était qu'il était incapable de se régénerer ce qui aurait pu être très pratique. La douleur l'ensuquait tout comme cette abondante perte de sang qui ne cessait pas. Mais quelle merde pour une soirée romantique.

"Ca va aller, appelle personne et je reste avec toi, tu sais bien que je t'abandonnerai jamais quand même. Tu le sais pas vrai ?

Malgré son état il avait bien envie de l'embrasser pour lui montrer à quel point il l'aimait et crétin qu'il était, il ne se pensait même pas réellement en danger. Il allait finir par se réveiller pour se soigner... pas vrai ?

N'appeler personne ? Il était devenu fou ? Elle sentait sa main glisser sur lui, comme si la pression ne servait à rien.

_ Chuuuut. Ne parle pas, contente-toi de me regarder et de rester éveillé, d'accord ?

Mais alors que ça décrochait enfin au bout du fil dans un "Allo ?", Maddie inspira profondément en regardant l'abdomen de Noah.

_ Eddie ! Il faut que vous veniez.

_ DeLuca ?!

_ C'est... C'est mon petit-ami, il vient de se faire poignarder, je suis à la frontière de la Ville Haute, au coin de la rue de Falafels.

_ J'arrive.

_ Faites vite.

Elle ne prit même pas la peine de raccrocher et laissa le portable tomber sur ses genoux. Oui, elle aurait pu appeler directement une ambulance mais elle n'avait confiance qu'en cet homme-là qu'elle connaissait depuis des années et qui était, selon elle, son boss plus que n'importe qui d'autre. Elle regarda Noah, complètement paniquée et appuya sur la plaie des deux mains.

_ Ca va aller... Il va arriver vite et on va te soigner, tu verras, demain, tu seras comme neuf ! Il faut que tu tiennes bon, tu m'entends ? T'as promis de m'emmener dans ce bar ! Alors tu peux pas me laisser. De toute façon, je te laisserai pas mourir. T'entends ? Pas toi. Pas maintenant. Jamais. Tant pis pour les règles d'usage de pouvoirs que je m'entête à répéter à tout le monde, je te laisserai pas.

C'était juste irréel, elle venait d'appeler qui au juste ?

"C'est quoi ça ? Je peux me réparer moi même si ça se déclenche tu sais, ce que je fais aux autres ça marche sur moi, c'est pour ça que je te dis que ça va aller !"

Un faible sourire éclaira son visage, le problème c'est que ça ne se déclenchait pas ou très peu vu qu'il n'avait eu aucune raison ces derniers temps d'utiliser la guérison sur lui-même.

"Je te laisse pas je t'ai dit, je t'aime bien trop pour ça, et j'ai trop de trucs à faire dans les années à venir, ça fait juste très mal tu sais. Mais au moins c'est pas toi. J'aurai préféré crever plutôt qu'il te touche."

C'était faible mais il le pensait tellement fort qu'il sentit son abdomen picoter, heureusement pour lui que rien de vital n'avait été touché. Encore quelques instants et normalement tout irait mieux !

_ C'est un ami. Te régénérer mais tu as vu dans quel état tu es ?

Oui, elle s'énervait et elle avait des raisons ! Mais quand il se remit à parler, elle le regarda toute aussi émue que paniquée. Elle en pleurerait pour de bon si elle s'écoutait.

_ Tu m'aimes vraiment, alors, hein ?

Elle leva sa main la plus propre et l'essuya vivement sur son jean avant de la poser sur son visage. Elle vint poser son front contre le sien. O combien elle s'en voulait de ne pas avoir réagi assez vite ! Elle aurait pu l'attraper et la fraction de seconde plus tard, ils auraient été sains et saufs plus tard dans la soirée et devant le fameux bar. Comment on pouvait être la terreur cachée de la Ville Basse quand on était même pas capable de réagir face à un minable agresseur ? Maddie se rouiller. Et c'était parce qu'elle se concentrait trop sur sa petite vie que sur sa "mission". En guise de réponse à sa propre question, elle vint lui embrasser les lèvres aussi doucement que possible. S'il avait besoin d'énergie, elle lui transmettrait la sienne. Que voulez-vous, ce n'était que lorsque Maddie était face à l'extrême et au gouffre qu'elle se dévoilait elle-même. Elle ferma les yeux en pinçant les lèvres, son visage contre le sien.

_ Ne me laisse pas, je t'en supplie. J'ai besoin de toi. Je t'aime, Noah, il faut que tu vives.

Si la scène n'avait pas été plus dramatique, Noah aurait souri fortement, c'est que ça tournait presque romantique ce coup de couteau dans l'abdomen. Apparemment Maddie ne comprenait pas réellement la portée de sa révélation sur sa régénaration, il irait mieux, il n'allait pas mourir !

Et malgré la douleur, le "Je t'aime" de Maddison lui arracha un sourire. Alors il avait fallu qu'un des deux meurt presque pour que les mots doux fusent ? C'était presque drôle.

"Je vais vivre, c'est au programme, ne t'inquiète pas pas pour ça et je t'emmène au pub dans dix minutes à part que mon pull est foutu et que le rouge n'est pas vraiment ma couleur favorite."

C'était lent mais il commençait à reprendre du poil de la bête, les tissus internes se refermaient peu à peu et c'était déjà ça de gagné. L'irlandais retint sa main ensanglantée de se poser sur le visage de sa belle et s'écarta d'elle avant de la fixer.

"Enlève ta main, laisse moi voir."

Elle ne pu s'empêcher un très léger rire quant à la mention du pub.

_ Ouais, on verra ça, Tiger.

Elle avait l'impression qu'il était rouge, comme s'il courrait un marathon. S'il se régénérait, ça prenait un temps fou et elle trouvait le trouvait long, comme une éternité. Alors quand il lui demanda d'enlever sa main, elle le regarda, légèrement sceptique avant de porter ses yeux sur son abdomen, franchement pas rassurée. Elle déglutit et enleva doucement sa main toujours tremblante avant de lui soulever les vêtements pour voir la plaie, ce qui lui arrache une grimace de dégoût. Ce qu'ils étaient propres...

"Tiger ?"

Noah haussa un sourcil et jeta un oeil à son abdomen, le sang avait arrêté de couler et c'était plutôt une bonne nouvelle. Et là, toute la plaie se refermait à vue d'oeil et son énergie et sa fatigue disparaissaient peu à peu. Et bien voila, ce n'était pas trop tôt, leur soirée allait pouvoir recommencer ou du moins presque.

"T'as vu ? Tout va bien ! Rappelle ton ami et dis lui que tout va bien."

L'irlandais se releva comme il put et retint une grimace, c'est que ça tirait et ça piquait mais c'était bien mieux qu'avant. Là il ne mourrait plus.

"Ca va toi ?"

Est-ce qu'il devait parler du fait qu'elle venait de lui dire qu'elle l'aimait ou passerait-il tout ça sous silence ? Il verrait, là il voulait juste une chemise propre.

_ Tout ne va pas bien, non. Tu as vu la couleur de ton teint ? Tu es pâle comme un linge, tu vas me tomber dans les pommes d'ici quelques secondes !

Elle lui prit un bras pour le passer autour de ses épaules et le soutenir le temps qu'il reprenne son souffle. Quand une voiture se gara devant eux, contre le trottoir, Maddie releva les yeux. Ce qu'ils étaient beaux à voir, ça faisait presque peur et les vêtements de Noah étaient maculés. Maddie s'en était presque badigeonnée, au passage. Alors un homme sortit en trombe de la voiture, d'un certain âge, noir comme l'ébène et... D'une rondeur tout à fait approximative. Environ bien ses 120k pour 190cm. Imposant qui avait enfilé un jean rapide, un pull et une veste de premier prix.

_ DeLuca, tu attires les ennuis comme du papier à mouche !

_ Je suis désolée.

Oui, Maddie s'écrasait. Etonnant, non ? Alors que le fameux Eddie s'approchait d'eux pour regarder la plaie de Noah, Maddie sourit, à la limite de tomber ELLE dans les pommes. L'homme chercha mais ne voyant pas de plaies, il regarda sa subordonnée, sceptique.

_ Ca va. Il est guérit, un bon grog et ça ira, je pense.

Le dit "ami" releva des yeux blancs comme neige sur Noah avant de pouffer de rire.

_ Vous les mutants, vous manquez pas de ressources, hein ? Venez... Je vous ramène. Faut pas rester là.

Maddie regarda autour d'elle. Effectivement, les Hémophages existaient et elle n'avait pas très envie que l'un d'eux tombe du ciel pour croquer du Noah qui sentait rudement bon, tout à coup. Elle se pencha pour ramasser le portefeuille que l'agresseur avait abandonné puis elle regarda Noah.

_ On rentre ? Juste le temps que tu souffles deux minutes et après si tu te sens bien... On ressort. D'accord ?

De beaux grands yeux attendris, plein de tendresses. Noah pouvait pas résister à ça.

"Je peux savoir qui vous êtes ? Vous êtes pas de chez nous, je vous ai jamais vu."

Noah délaissa Maddison et s'approcha de l'homme.

"C'est très gentil d'être venu au secours des "mutants" mais si je pouvait savoir comment vous connaissez Maddison, ce serait plutôt agréable. Noah O'Driscoll."

Le médecin lui tendit une main qu'il retira vite, elle était maculée de sang, ce qui n'était pas franchement très sympathique.

"Et je pense pas qu'on ai besoin de repasser en bas, si je croise quelqu'un dans cet état, ça va être panique à bord, j'ai juste besoin d'une nouvelle chemise et de nettoyer un peu tout ça. Vraiment ça va !"

Ou presque, il était toujours crevé malgré son désir de faire comme si tout allait bien histoire de ne pas rendre Maddie plus mal qu'elle semblait ne l'être.

_ Noah...

Elle se redressa en soupirant.

_ Tu n'as pas besoin d'être agressif avec lui. C'est un ami.

Mais l'homme paraissait soulagé de voir que finalement, tout allait bien et il sourit. Il allait prendre la main de Noah pour la serrer mais il rit à la place en remarquant le retrait, justifié, du mutant.

_ Ce n'est rien, c'est normal. Je ne viens pas au secours des mutants, juste de Maddison. Edison Andersen, j'en perds la politesse.

Maddie reprit le bras de Noah pour le soutenir autant de temps dont il aurait besoin et elle sourit à son tour.

_ C'est un ami et non, il ne vit pas chez nous. Noah, il vaut mieux qu'on rentre, au moins pour nous changer, tu crois pas ?

_ DeLuca, qu'est-ce qui s'est passé ?

_ Un mec, un allumé voulait tout ce qu'on avait sur nous, je pense qu'il était sérieusement dérangé et il l'a planté sans vraie raison, je sais pas ce qui s'est passé.

_ Il s'est passé que tu étais dans les parages et qu'encore une fois, tu t'es attiré des ennuis !

L'homme soupira avec humeur mais sans colère, juste un bon gros bougon. Il regarda Noah et acquiesça.

_ Venez, je dois avoir des trucs dans le coffre, si vous voulez mais je vous promets pas que ce soit à votre taille. Ca vous dépannera, cela dit.

_ Merci...

L'homme se mit à la mimer avec grossièreté, se moquant d'elle ouvertement en ouvrant le coffre de sa voiture. Très bougon et sûrement très protecteur.

L'irlandais se détacha de nouveau de Maddison, il n'avait pas vraiment besoin qu'elle le soutienne, pas là, pas comme ça, pas devant un inconnu. Ca allait bien désormais.

A dire vrai, Noah rêvait de savoir qui était ce type, ce qu'il faisait, d'où il venait et comment il connaissait Mad'. Comprenant que l'homme ne dirait rien de plus, il acquieca simplement et suivit l'homme à l'arrière de sa voiture qui lui tendit une chemise. Une chemise... il n'en mettait presque jamais, au moins Maddison verrait autre chose que ses éternels t shirt et vieux pulls en laine. Il se débarrassa de ses hauts, finissant torse nu et nettoya le sang qui lui recouvrait une belle partie du thorax avec son haut faisant office de chiffon. Une fois cela fait, il enfila la fameuse chemise qui était presque à la bonne taille, cela suffirait amplement.

"Merci pour... ça. J'espère que vous retrouverez ce type si c'est votre job et on va vous laisser en paix, désolé pour le dérangement."

Il attrapa la main de Maddison et s'apprêta à partir.

Maddison grimaça. Noah venait de prononcer les mots magiques qui enflammerait Edison.

_ Pour ça, faudrait qu'elle dresse un portrait robot. Ou vous, même.

_ Eddie...

_ Mais on sait jamais pourquoi, elle sait pas dessiner alors nos portraits ne donnent rien. A croire qu'elle veut jamais nous le dire !

_ C'est arrivé une seule fois ! J'y peux rien, le mec il est cagoulé, il a des lunettes de soleil à 2h du matin !

De son rire gras, bien masculin, bien... rond oui car Eddie était très en chair, il regarda Maddie et secoua la tête avant de lui tapoter l'épaule.

_ Sacrée, toi. Un jour tu me diras qui c'est ce gars qui vous vole de toit en toit et t'envoie à l'hôpital, hein ?

_ Ca va, ça remonte, maintenant !

Elle s'essuya les mains comme elle put également et ferma sa veste de cuir pour ne pas dévoiler son débardeur sali. Remarque, ça ferait bien un genre un peu Grungy, non ? Un peu le genre... What You Did Last Night... Alors qu'elle suivait Noah, Eddie sourit et acquiesça.

_ Vous avez du courage de vous attaquer à un morceau pareil. Vous êtes sûr de pas vouloir que je vous dépose quelque part ?

"Non, on se débrouille."

Sans vraiment qu'il le réalise, sa main se referma plus fortement sur celle de Maddison. C'était quoi toutes ces histoires ? L'hopital et le mec cagoulé et tout ça ? Ce type n'était pas mais pas du tout net à ses yeux. Et lui et Maddison semblait bien se connaître si on voyait de la manière dont ils se parlaient tous les deux. Sur le coup, son envie de la travailler au corps pour savoir de quoi il en découlait lui vint à l'idée mais elle avait probablement eu assez peur pour la journée.

"Tu veux qu'on rentre Mad' ?"

Noah l'attira contre lui en passant un bras autour de ses frêles épaules.

"On passe une superbe soirée, je ne t'en voudrai pas si tu préfères qu'on rentre se coucher et je suis désolé si tu as eu peur même si ça te fait dire des trucs plutot agréable."