[CLOSED] [Maddie/Noah] Today is a very, very bad day

C'était la première fois en douze ans que cette journée était mitigée. D'habitude, il passait sa journée enfermé, à ne faire que travailler pour oublier de penser à cette date. Mais en plus de l'anniversaire de la mort de sa mère, c'était aussi la supposée date de retour de Maddison. Et ça, c'était plutôt réjouissant. Pas qu'il ait dépéri sans elle, la vérité simple était que sa copine lui avait tout bonnement manqué. A force, on s'habitue aux personnes et quand elles sont absentes, une sorte de vide se crée. C'était tout à fait ça, il manquait quelque chose à sa vie dans l'Underground, ce n'était pas invivable, juste un peu chiant.

Malgré son envie de rester cloîtré dans sa chambre/cabinet en espérant une urgence médicale, l'irlandais se força à se préparer et sortir pour aller vérifier si elle était rentrée. Personne ne lui demanda ce qu'il faisait de sa journée dans le quartier des Sliders, à croire que sa présence était acquise ici comme dans les autres "blocs" de l'Underground. Tant mieux.

Devant sa porte, il tapa trois fois du poing, en espérant qu'elle soit revenue et qu'il ne la dérange pas. A vrai dire, Noah n'avait pas envie d'être seul aujourd'hui.

"Mad'..."

Pas de réponse, peut-être demain. Il ferait bien de l'appeler.

Elle finit enfin par répondre. Ou du moins par ouvrir la porte, les cheveux emmêlés et une tête de zombie. Dans un espèce de pyjama, shorty et débardeur, elle se frotta les yeux. Peu importait l'heure, elle avait du sommeil en retard. Deux jours de voiture sans remplacement de conducteur à l'aller l'avait déjà épuisée mais le retour avait été le pire alors qu'elle tournait dans sa tête les pires pensées et souvenirs d'une semaine pénible et riche en émotions. Alors quand elle avait senti l'énervement la quitter, enfin, pour laisser son sommeil s'exprimer, elle n'avait pas lutté.

Le visage pâle de sommeil et les traits tirés, elle sourit malgré elle en le voyant.

_ Hey...

Elle s'écarta en baillant pour le laisser entrer et Noah pu se rendre compte qu'elle avait fait quelques changements dans sa petite chambre. Outre les coussins de Comics des débuts d'année 2000 très rétros, elle avait accroché un petit cadre au mur, une photo sans prétention avec un pot de fleurs. Et sur sa commode, elle avait exposé sa famille. Une de ses parents ensemble, cette photo avec toute la famille réunissant Reza, Ben, Chase et Kirsten dans un petit bar dans le désert où ils semblaient bien heureux tous les quatre. Elle en avait fait un double pour Amber. Elle avait aussi mis une photo de son frère qu'il lui avait envoyée pendant qu'il était encore à l'armée. Une photo d'elle avec son père adoptif dans une grande étreinte souriante, une d'elle avec son propre frère alors qu'il dormait et qu'Elvis la prenait en photo en train de se moquer de son frère en dessinant sur son visage. Elle avait tenté de donner un peu de vie à l'endroit pour inciter Noah à venir plus souvent et non l'inverse. Elle avait même acheté un vrai tapis comme descente de lit et une lampe plus jolie que son espèce d'ampoule pleine de poussière.

_ C'est gentil, tu viens me réveiller avec un câlin ?

Même endormie et encore comateuse, elle semblait aller légèrement mieux. Du moins, elle souriait.

Un sourire pointa sur ses lèvres en voyant la tête de la miss. Une zombie, elle avait du rouler sans s'arrêter comme il était certain qu'elle ferait. Et sa chambre... mon dieu que s'était-il passé avec Maddison ? Est-ce que c'était elle qu'il avait face à lui ?

"T'es certaine que c'est ta chambre ? Parce que le tapis et le reste c'est... surprenant, on dirait vraiment que quelqu'un habite ici."

Oui, à peine quelques secondes après leurs retrouvailles, il se sentait déjà obligé de la taquiner. Privilège qu'il avait, du moins c'est que l'irlandais aimait à penser.

"T'es rentrée quand ?"

Se tournant pour fixer la demoiselle, il en profita pour s'approcher d'elle sans toutefois l'embrasser, histoire de la laisser se réveiller en douceur. Malgré la fatigue apparente qu'elle affichait, la leader des Sliders semblait plutôt bien.

"Tu veux que je repasse plus tard Mad' ? T'as vraiment besoin de dormir."

Elle sourit en fermant les yeux mais elle n'avait pas perdu son sens de l'humour. Ou du moins, elle était moins incisive.

_ Arrête de te foutre de moi. Oui c'est bien chez moi.

Elle ferma la porte derrière lui avant de lui prendre le t-shirt pour le rapprocher d'elle et venir l'embrasser. Bizarrement, il ne lui avait pas tant manqué que ça. Elle avait bien eu trop à penser pour se demander ce qu'il faisait. Elle était cela dit heureuse de le retrouver. Et puis elle savait qu'elle rentrerait vite le retrouver une fois qu'elle aurait un peu dormi.

_ Je suis rentrée cette nuit. Le temps que mes nerfs se calme après avoir compris que quelqu'un s'était introduit dans ma chambre... J'ai réussi à m'endormir comme un bébé. Je voulais pas venir te déranger dès mon retour, c'était vraiment en pleine nuit. Je sais même pas quelle heure il est.

Elle l'embrassa une nouvelle fois avant de retourner sur son lit et de s'entourer d'une couverture. Elle bailla à nouveau en tapotant devant elle pour qu'il vienne s'asseoir avec elle.

_ Alors ? Comment c'était pendant mon absence ? J'ai cru comprendre que tout le monde était vivant.

"T'aurais pu passer, j'ai pas vraiment dormi cette nuit... enfin bon c'est fini alors on s'en fou."

Il soupira bien malgré lui, cette journée lui pesait affreusement. Le retour de Maddie n'était en fait qu'une infime partie dans ses pensées. L'irlandais se souvenait de l'odeur des tartes aux pommes, du ragoût de mouton que sa mère préparait pour lui. Même quand il était encore au pays, malgré son tour de restaurant en tout genre, il n'avait pas pu trouver le même gout des recettes de sa mère. Lors de sa longue agonie dûe à la maladie, il était resté avec elle le plus possible et avait presque foiré son année de classe. Il avait tout juste dix huit ans et un père qui ne l'avait jamais aimé. D'un côté, le médecin avait eu bien de la chance que sa mère parte alors qu'il était tout juste majeur, pas besoin de rester avec son géniteur.

Noah rejoint Maddison sur son lit et passa ses bras autour d'elle pour la serrer contre lui et enfouir son nez dans sa nuque, juste à côté de son épaule. Ah.. son odeur si reconnaissable.

"C'était tout à fait normal, pas plus de problèmes ou de bonheurs que d'habitude. Des nouveaux arrivants, des petites bobos, des blessures par cyborgs. Et pas de mort cette semaine... Alleluia ! Et toi alors ?"

D'abord étonnée d'une telle étreinte, elle haussa les sourcils mais ne dit rien. Et la dernière fois que quelqu'un lui avait fait ce coup là, c'était Chrome et il n'allait pas franchement bien. Alors elle fronça les sourcils et ouvrit ses bras pour lui frotter le dos doucement. Il avait plutôt pour habitude, soit de lui sauter dessus, soit de l'embrasser simplement. Il avait presque agit comme elle la veille de son départ pour Minneapolis alors elle eut la puce à l'oreille.

_ Oh tu sais... Pas mal de cette famille ne me connaissait pas alors c'était pas forcément drôle pour mon père et moi d'expliquer ce que je faisais là et mon oncle m'avait déjà oubliée. Mais c'est un gros con ce type alors il compte pas. Mais je suis rentrée maintenant alors ça va. Contente de retrouver ma maison et les gens que je connais et que j'aime. Je suis heureuse de te retrouver, toi.

Elle lui embrassa l'épaule en gardant le silence quelques secondes.

_ Noah, ça va ? Tu as à peine souri depuis que j'ai ouvert la porte...

"Bien sûr que ça ! Je suis juste un peu fatigué à cause de ma nuit agitée. Mais ça va. C'est plutôt à moi de te demander ça, t'avais pas l'air spécialement bien au téléphone l'autre jour. Mais là, je te trouverai presque radieuse Maddison."

Un sourire moqueur prit place sur ses lèvres en espérant une réponse de sa petite amie. Peut-être bien qu'il réussirait à donner le change après tout et s'il se montrait faible devant elle, son orgueil de mâle en prendrait un gros coup, et ça, il ne voulait surtout pas.

"Et ton père ça allait ?"

Éluder les questions et tout reporter sur elle, ça marcherait probablement ou alors écouter la petite voix dans sa tête qui ne demandait qu'à arracher tout ces bouts de tissus qu'elle avait pour fêter son retour dignement. Elle avait déjà vécu de moments assez difficiles cette semaine, il n'allait pas en plus lui offrir un peu de poids supplémentaire histoire qu'elle sombre bien rapidement.

Sa main qui entourait sa taille passa sous la couverture et sous son débardeur, elle avait la peau si douce, ça lui déclenchait à chaque fois une envie folle de la toucher partout et d'en faire ce qu'il voulait. C'était peut-être ça la solution.

"Je suis content que tu sois de retour... je t'assure."

Elle eut un sourire crispé. Pas qu'elle soit gênée ou quoi mais...

_ Oh mon père, ça va. Mais il cache bien ses faiblesses. Je ne l'ai pas quitté d'une semelle.

Elle crispa légèrement les lèvres avant d'ouvrir la bouche et en sentant sa main dans son dos, elle ne doute pas un seul instant de son envie mais elle était bien placée pour savoir ce que ça signifiait. Elle faisait pareil. Après tout, elle n'allait lui sauter dessus, en général, que lorsqu'elle allait mal. Mais ça ne s'appliquait pas à Noah alors elle se contenta de l'informer.

_ Tu m'étouffes.

Il la serrait contre lui très fort et pas que ça la dérangea mais elle en fut plutôt flattée bien qu'en manque d'oxygène. Elle sourit en s'écartant pour le regarder et posa ses mains sur ses joues pour le fixer avant de l'embrasser.

_ Et pourquoi tu as si mal dormi ?

"Je t'étouffe ?"

Noah tiqua fortement et relâcha son étreinte. Pas aujourd'hui, vraiment pas aujourd'hui. Qu'elle ne le remballe même pas encore une fois sous peine qu'il prenne la porte pour probablement plusieurs jours.

Un autre jour, il aurait rit ou l'aurait serrée encore plus fort, histoire de l'embêter un peu. Mais pas ce jour là, c'était juste trop. Venir la voir avait été une erreur. Penser qu'il pourrait mettre de côté sa peine même treize ans après avait été une erreur. Et imaginer qu'il serait capable de partager ce qu'il ressentait avec quelqu'un c'était complètement con. Un Oedipe mal fini, c'était peut être ça, il était un sale gosse qui n'avait apparemment pas fait le deuil de sa mère, son seul véritable parent.

Sa main vint titiller sa barbe comme par réflexe cherchant à calmer son énervement. Maddison ne méritait pas ça.

"Je suis vraiment désolé mais je pense que je n'aurai pas du passer, tu ferais bien de te rendormir."

Elle perdit son sourire soudainement et fronça les sourcils. Elle l'observa avant de lui prendre le visage dans les mains pour qu'il se concentre sur elle.

_ Hey, regarde-moi.

Elle le fixa sans comprendre. Depuis quand il disait des choses pareilles ? Elle lui caressa la joue comme pour l'inciter à dire ce qui se passait. A dire vrai, elle se rendit compte qu'il avait détourné toutes les questions qu'elle lui avait posées en revenant sans arrêt sur elle. Alors elle prit sa voix la plus douce possible, tout comme ses doigts sur son visage.

_ Je peux savoir ce que tu as ? Ne me dis pas ça, Noah... Si tu es venu, c'est pour une raison, non ? Tu détestes ma chambre, tu n'y viens jamais. Dis-moi plutôt ce qui va pas...

Elle était douce avec lui, tellement douce qu'il se laissa aller quelques secondes à ses caresses. Noah aurait pu rester comme ça toute la journée afin de penser à autre chose et attendre que ce jour passe. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il fixait Maddison.

"Rectification, je détestAIS ta chambre, là ça me va plutôt bien, pourquoi tu as soudainement eu une envie de changer les choses ? Le blanc n'est plus ta couleur préférée ?"

Il ne fallait pas qu'elle pense qu'il venait simplement pour épancher son besoin de plaisir charnel mais il n'arriva pas à empêcher le baiser qu'il déposa sur ses lèvres inquiètes.

"Je voulais te voir pour me changer les idées et parce que tu es rentrée. Tu es ma copine après tout non ? J'avais donc envie de voir tes jolies petites fesses de déesse."

Ce fut à son tour de caresser sa joue avec douceur, elle le méritait bien sa jolie petite brune. Oui, elle lui avait manqué.

Elle sourit en rougissant légèrement.

_ C'était pour toi, pour que tu acceptes de venir ici de temps en temps.

Elle garda son sourire même s'il était un peu plus faible. Elle ne doutait pas du tout d'une des raisons de la présence de Noah mais elle aurait apprécié qu'elle ne vienne pas sur le tapis si tôt. Mais en général, quand il parlait de sexe, c'était pour se protéger. Et il avait éludé une nouvelle fois la question.

_ Juste mes fesses, hein ? Noah...

Elle secoua la tête en soupirant.

_ Dis-moi ce qu'il y a au lieu de virer à côté de mes questions. Ou bien dis-moi clairement que tu veux un gros calin avec mes fesses mais pas en parler et puis c'est tout.

"Pour moi ?"

C'était trop d'honneur pour l'humble médecin qu'il était. Il en demandait pas tant mais ne pu s'empêcher d'être extrêmement touché par ce qu'elle venait de lui dire. Ce fut probablement à cet instant là que Noah comprit que Maddie changeait et avait changé. Il pouvait probablement prendre moins de pincettes avec elle concernant les gestes qu'il pouvait s'autoriser avec elle. S'impliquer... c'était ça qu'elle avait fait à travers la décoration de sa chambre pour lui. Du moins ça y ressemblait et il aimait ça.

"J'en demandais pas tant mais ça me plait, et c'est promis, je viendrai plus souvent passer mes nuits ici. Tu es douée Maddison, y'a de l'espoir pour ton futur appartement. Et si tu veux tout savoir, ça fait treize ans aujourd'hui que ma mère est morte d'où mon horrible caractère de sale gosse. Et va pas croire que je viens simplement pour tes fesses parce que c'est totalement faux."

Pendant qu'il parlait elle pencha la tête et lui caressa les cheveux. Elle était contente que ça lui fasse plaisir et qu'il vienne de temps en temps ici. Pas qu'aller chez lui l'embêtait mais partager le cabinet d'un médecin parfois... elle avait juste l'impression de faire ça sur son bureau. Alors dans une vraie chambre avec un vraie lit qui sent pas le désinfectant, de temps en temps, elle trouvait ça plutôt reposant. Mais quand il avoua enfin la véritable raison de sa venue, elle soupira en lui caressant la joue plus tendrement.

_ Noah...

Mieux que personne, elle connaissait ce dont il parlait et elle en souffrait d'autant plus que c'était également l'anniversaire de Logan et elle ne savait jamais vraiment quel visage adopter. Elle soupira et secoua la tête avant de venir l'embrasser puis elle l'entoura de ses bras pour le serrer contre elle.

_ Pourquoi tu n'as pas commencé par là au lieu de me demander comment j'allais et toutes ces banalités ?

Elle lui embrassa l'épaule et le cou puis elle lui caressa la nuque des doigts en les promenant dans ses cheveux. Dès le réveil, il la prenait un peu de cours mais elle ne l'abandonnerait pas. Quand elle y songea, elle réalisa même qu'ils avaient perdu leur mère quasiment au même moment à deux ou trois près et que viendrait bientôt le jour des 13 ans pour Maddie aussi. Et elle détestait ce chiffre. Elle garda son nez dans son cou en regardant face à elle et lui caressa les reins et la nuque des mains en le berçant lentement, à peine perceptible.

_ Je suis désolée...

Bizarrement, il se laissa faire, se faire bercer comme un enfant contre elle. Jamais Noah aurait pensé se laisser aller de nouveau contre quelqu'un de la sorte. Pour son égo un peu et surtout parce qu'il n'était plus sûr de réussir à faire confiance à quelqu'un à ce point. Et cette pensée lui fit un drôle d'effet.

"Je voulais pas te mettre un fardeau supplémentaire sur le dos après la semaine que tu as eu. Et puis je vais bien, ça finit toujours par passer alors pas la peine de s'inquiéter ou de s'alarmer. C'est juste une mauvaise période."

Malgré son désir de rester là où il était, l'irlandais se dégagea de l'étreinte de sa compagne pour la fixer quelques instants en souriant.

"Merci en tout cas... pour tout. Je voulais pas que tu te sentes obligée d'avoir l'air désolé et de t'occuper de moi comme tu le fais."

Elle sourit un peu plus, toute attendrit.

_ Il faut bien quelqu'un s'occupe de toi, non ? Et puis j'aime ça, m'occuper de toi. C'est une sorte de... remboursement ? Tu t'es pas mal occupé de moi ces derniers temps, pas vrai ? Sans toi, j'aurais certainement pété un plomb sur Chrome et j'aurais sûrement fini par le cogner ! Je me serais pas contentée d'une gifle. Sincèrement, sans toi pour me changer les idées, je sais pas vraiment ce que je serais devenue. Comme ce soir là où je t'ai vu dans ce couloir... Je regrette pas d'avoir craqué. Je l'ai jamais regretté, d'ailleurs ! Sans ça, je n'aurais jamais su qui tu étais sinon le Healer d'à côté.

Elle lui sourit un peu plus avant de revenir embrasser ses lèvres en pinçant son menton, même piquant. En redressant la tête, elle le regarda et prit sa main dans la sienne pour lui caresser du bout des doigts.

_ Allez viens.

Elle lui prit la main pour le tirer avec elle et se recoucher avec elle. Qu'il veuille un câlin ou pas, elle, elle en voulait un. Et puis, au passage, si elle pouvait lui faire du bien en le serrant contre elle, c'était tout bénef autant pour elle que pour lui ! Et il refuserait jamais de poser sa tête contre sa poitrine, pas vrai ? De toute façon elle n'était pas en état de se motiver pour se lever et s'habiller, alors autant qu'il vienne finir sa nuit avec la sienne !

Noah allait se laisser aller contre elle quand un nom dans la conversation retint son attention.

"Chrome quoi ? Il est venu te voir ? Il t'a dit quoi ?"

Il était bel et bien sorti de sa torpeur. Sa conversation avec le meilleur ami de Maddison s'était bien finie mais jamais il n'aurait pensé que ce con ait eu le vice d'aller voir sa copine. D'ailleurs que s'était-il passé au juste ? Cette fois il ne le raterai pas, c'était promis. Militaire ou pas, peu lui importait.

"Il t'a fait quelque chose Mad' ? J'ai pas cru qu'il l'aurait ramené après notre discussion. Je rêve, je vais lui expliquer la vie à celui la."

Elle arrêta son geste de l'allonger avec elle et le fixa sans rien dire pendant de longues secondes. Elle détestait quand il changeait d'attitude si brutalement. Elle cligna des yeux sans comprendre puis elle finit par secouer la tête.

_ Quoi ? Mais il m'a rien fait, enfin ! Je parlais en terme général ! Pourquoi, il aurait dû me dire quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Je sais que j'ai pas été très tendre avec lui quand j'ai pris la voiture mais de là à ce que tu t'en mêles, je trouve ça un peu gonflé... Je veux dire, c'était réglé cette histoire ! Je suis assez grande pour me défendre, je crois et puis ça te concernait pas, en plus. Je peux savoir pourquoi tu as l'air d'avoir les yeux rouges de rage avec l'envie de lui en décocher une tout à coup ? Je sais bien que tu as toujours eu une sorte de marquage de territoire avec lui, même il y a quatre ans, mais là tu me parais presque violent que je me dis que s'il s'est passé quelque chose pendant que j'étais pas là, j'apprécierai de le savoir parce que j'aime pas trop qu'on parle dans mon dos. Et puis même, on allait se recoucher, tu vas quand même pas t'énerver pour un truc aussi bidon ! Ca va, il a tenté, il a tenté, c'est pas la mort ! Et puis d'ailleurs, je trouve ça rudement étrange... On dirait qu'il est le seul à pas savoir qu'on est ensemble. J'ai une de tes exs ou de tes nuits je sais pas là qui m'a lancé un de ces regards en parlant de ma photo sur sa cible de fléchette et lui il a cru que c'était parce que j'étais à côté de lui.

Elle roule des yeux avant d'ouvrir les bras.

_ Bon, on retourne se coucher, nous ? J'ai pas fini ma nuit et je voudrais que tu finisses la tienne avec moi. J'ai envie de m'occuper de toi pour te montrer que je peux le faire aussi bien que toi.

"Quoi ?"

Noah quitta le lit et passa une main sur ses yeux de fatigue. Qu'est-ce qu'elle lui chantait là ?"

"Tu te fou de moi Mad' ? Il s'est passé quoi à la voiture ? Il a tenté quoi ? Il t'a embrassé pas vrai ? Je vais le tuer ce type. Et dire que je lui ai soigné sa main à ce con là. Je te signale que je te parlais de la fois où il s'est pointée chez moi pour me demander pourquoi tu partais et que quand j'ai glissé que tu étais ma copine, il a pété un plomb en tapant dans le mur et en me menaçant. Je savais rien de cette histoire de voiture. Et il m'a rien dit, gros lâche."

Oh Noah bouillait monstrueusement intérieurement. Il allait le tuer, il avaient embrassé Maddison, sa Maddison à lui et ça, ça ne passerait pas du tout. Qu'il ignorait ou pas qu'ils soient ensemble n'était en rien excusable.

"Et je m'en fou des nanas que j'ai pu avoir dans mon lit un soir, on parle de Alexander, ton bras droit, tu passes tes journées avec ! Et il t'a embrassé !"

Elle n'en revenait pas. En fait, elle hallucinait. Noah pétait un plomb, littéralement. Elle se leva en laissant sa couverture sur le lit et ouvrit les mains.

_ Noah, calme toi ! Mais de quoi tu me parles ??? C'est quoi cette histoire de taper dans le mur ?! Vous vous êtes BATTUS ?

Les yeux ronds, elle tenta de suivre la conversation.

_ Mais je te parle pas des meufs que t'as sauté avant moi et que tu sauteras après moi, je te parle juste d'une anecdote où l'une d'elle, et je sais que c'en est une puisque je l'ai surprise à parler de toi et que ça me faisait doucement rigoler. Alors depuis qu'elle sait que je suis avec toi et que t'es pas avec elle, elle est désagréable. Je vais pas la blamer, j'ai plutôt envie de m'en vanter juste histoire d'en rajouter une couche. J'ai juste autre chose à faire en ce moment. Noah, qu'est-ce qui s'est passé ?

Il fallait qu'elle arrive à le calmer mais elle était trop curieuse.

_ S'il te plaît, calme-toi. Oui, il m'a embrassée, je sais pas ce qui lui a pris mais c'est bon, je m'en suis occupée et il le fera plus ! C'est bon, Noah, c'est fini...

"On s'est presque battu oui parce qu'il s'est pointé avec son couplet de militaire à deux balles "si tu lui fais du mal je te tue" et ce genre de truc. Mais on fait ce qu'on veut. Si t'en as marre, tu me quitteras dans la seconde je le sais bien. Et il a osé la ramener alors qu'il est venu me voir juste après ton départ et qu'il t'avait embrassé ! Go dtachta an diabhal thú Alexander !"

Noah faisait les cent pas dans la chambre de Maddison, perdu dans ses pensées. Pas aujourd'hui ! POurquoi aujourd'hui hein ?

"Il s'est pointé avec sa bouche en coeur en jouant l'inquiet pour toi en me demandant ce que je savais et j'avais rien à lui dire à part ce qu'il savait déjà et il l'a ramené alors qu'il t'avait embrassé juste avant ?! J'aurai sa peau à ce con là et il a intérêt à pas recommencer à te toucher sinon je le tue."

Maddie son territoire ? Oui... on pouvait dire ça.

_ NOAH !

Elle le regarda en penchant la tête, les sourcils froncés. Quand elle comprenait pas ce qu'il disait alors c'était qu'il s'énerver pour de bon.

_ Noah, s'il te plaît, calme-toi !

Elle revint vers lui et lui prit les mains pour qu'il s'arrête et qu'il la regarde.

_ C'est bon. C'est fini... Noah, regarde-moi...

Elle porta ses mains à ses joues pour qu'il la regarde elle et pas le mur qu'il menaçait d'enfoncer. Quand elle fut certaine d'avoir son attention, elle revint l'embrasser avant d'entourer son cou de ses bras. Il ne connaissait qu'un seul moyen de le calmer et elle devait le faire avec urgence, maintenant. Sans quitter ses lèvres, elle reprit.

_ Je vais m'en occuper, d'accord ?

Le médecin reprit ses esprits quand il sentit les lèvres de Maddison sur les siennes et ses bras autour de son cou. Il était en train de péter un plomb. Et c'était absolument pas ce qui devait se passer face à elle. Il ne voulait pas se mordre les doigts après coup de l'avoir fait fuir avec une crise de colère.

"Je suis désolé Mad', je m'attendais juste pas à ça et ça me fou hors de moi. Je ne veux pas qu'il te touche. Ca fait vieux jeu et territoire mais je le pense. Ca je ne peux pas le supporter. Je suis navré."

Noah secoua sa tête d'un air désolé. Il devait faire peur à voir et c'est Maddison qui en faisait les frais. Si Oxana avait été là, elle ne lui en aurait pas tenu rigueur tant elle le connaissait mais avec Mad' c'était différent.

"Je suis crevé, mets ça sur ma fatigue."

_ Chut....

Elle revint l'embrasser pour le faire taire à son tour en échangeant les rôles. Le tout, c'était de le faire taire.

_ C'est rien, je t'en veux pas. C'est vraiment pas grave.

Elle caressa ses joues en l'embrassant avant de jouer de son nez contre le sien, les yeux fermés. En général, c'était contre elle qu'il hurlait. Mais ce coup-ci, c'était à elle de le calmer.

_ Je m'en occupe. C'est promis.

Elle sourit en revenant l'embrasser, se serrant un peu plus contre lui, moqueuse.

_ Tu te défends bien, j'ai l'impression. Faudrait pas qu'un mec s'approche de moi pour de vrai, hein ? Tu pourrais montrer les crocs.

Elle sourit un peu plus en l'embrassant plus longuement. Si tout ça ne calmait pas Noah alors elle savait pas quoi faire.

_ J'adore ça.

Un rire passa ses lèvres sans même qu'il s'en rende vraiment compte, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle avait compris comment le personnage irlandais fonctionnait et que le calmer prenait plutôt peu de temps.

"Qu'un type essaie et tu verras bien ce que ça donne. Je suis pas militaire surentrainé mais je sais me battre à la façon des bars, bien salement, tout en coup bas. C'est toute la beauté de ma façon de me battre. Même si j'avoue que je suis pas fan des combats, pour toi j'hésiterai pas deux secondes. Alors dis bien à ton bras droit que s'il te touche encore, je le raterai pas. C'est compris ça ?"

Il ponctua la fin de sa phrase par un baiser et posa ses deux mains sur les épaules de Maddison.

"N'aie craintes petite femme, je suis calme. Tout va bien pour le moment."

Elle sourit, contente de l'avoir calmé et surtout flattée de ce qu'il lui disait. Elle n'avait pas hâte de le voir se battre pour elle, elle trouvait ça un peu excessif mais elle fut tout de même flattée. Elle rit contre ses lèvres avant de le regarder, son visage près du sien.

_ Je m'occupe de Chrome. Je te le promets, tout va bien. En attendant, je ne suis qu'à toi et rien qu'à toi. Et ça fait une semaine que je t'ai pas vu et quand je rentre, j'apprends qu'il faut que je m'occupe précieusement de toi. Alors je vais faire mon devoir et m'occuper de toi comme un bébé qui a bien besoin d'un gros câlin.

Pendant qu'elle parlait, elle prit ses mains pour l'attirer avec elle, revenir à sa place pour finir leur nuit respective.

_ Alors tu vas faire ce que je te dis, tu vas t'allonger contre moi et juste fermer les yeux. Et je m'occupe du reste.

Son nez contre le sien dans un sourire, elle mêla ses doigts aux siens pour l'embrasser tout en souriant.

_ Et interdiction de me contredire. C'est comme ça et puis c'est tout. Tu t'es assez occupé de moi je trouve, c'est mon tour de te rendre la pareille, tu crois pas ?

Noah baissa les yeux, il abandonnait et laissait tomber les dernières barrières qui le retenait. Il se laissa tirer par Maddie sur le lit et s'assit quelques instants.

"Je peux pas vraiment me recoucher sachant que j'ai peut-être des patients qui m'appelleront. J'ai une échographie dans l'après-midi, des cicatrices à vérifier et on sait jamais quand les cyborgs prévoient un sale plan donc bon."

L'irlandais ferma ses yeux un long moment et posa ses coudes sur ses genoux. Il était extenué, c'était clair et net, quelques jours de vacances seraient tellement les bienvenus. Encore mieux, repartir un peu au pays lui ferait le plus grand bien. Est-ce que Maddie lui avait refilé son besoin de s'en aller ? Sûrement pas, probablement la journée le poussait à déprimer et à avoir une envie folle de s'évader. Mais peut-être qu'après plus de quatre ans de bons et loyaux services sans vacances, il pourrait se permettre quelques jours et refiler le tout à Oxana. Juste quelques jours.

"Et je suis pas un bébé et tu n'as pas à t'occuper de moi."

Elle soupira quand il parla boulot et lui caressa le dos en le regardant. Il lui faisait de la peine. Il n'essayait rien, il répondait à peine à ses avances, il devait vraiment être mal. Elle s'approcha et se pencha sur lui pour poser son menton dans sa nuque et lui caresser le dos sans rien dire pendant quelques secondes. Elle lui embrassa la peau avant de reprendre.

_ Je parlais de m'occuper de toi de façon... Plus intime ? Tu as déjà bien pris soin de moi à plusieurs reprises... Tu crois pas que tu mérites la même chose de temps en temps aussi ?

Elle releva la tête pour le regarder et caressa sa joue du revers de la main puis elle alla lui embrasser le cou. Elle lui embrassa alors la mâchoire avec une délicatesse presque hors du commun pour elle avec ses doigts passant doucement sur sa nuque. Quand elle ouvrit la bouche, sa voix n'était que douceur.

_ Et peut-être même que si tu t'autorises rien qu'une petite heure et que tu me laisses faire, tu pourrais ressortir d'ici en meilleure forme pour affronter le reste de la journée ?

Elle caressa sa joue de son nez doucement en remontant vers son oreille pour lui embrasser. Oh oui, c'était une Maddison bien douce qu'il avait là et il aurait tort de s'en priver.

Décidément Maddie était bien surprenante et ce n'était pas pour lui déplaire. Que Maddie puisse se montrer aussi douce avec lui était impensable quelques temps plus tôt. QUi aurait pu penser que la leader des Sliders ait autant d'amour à offrir ? Probablement pas à tout le monde mais l'irlandais était content de faire partie de ses personnes là.

Sa main se posa sur l'épaule de sa compagne alors qu'il capturait ses lèvres en la faisant basculer sur le dos. Il s'écarta d'elle quelques secondes plus tard et la fixa en souriant presque normalement.

"Je te laisse faire ce que tu veux, qu'on dorme, qu'on parle ou autre chose, je te suis. Tu es ma reine aujourd'hui, je me laisse faire. J'ai pas envie de penser à quoi que ce soit ou à qui ce soit. SI je m'écoutais, je partirai comme tu l'as fait cette semaine. Peut-être même que je retournerai chez moi, j'ai une maison qui m'attend, un grand terrain et ce qui va avec ou presque."

Nostalgique, il ne l'était jamais, mais en ce jour particulier il avait bien le droit.

Elle sourit en lui caressant les cheveux et le dévisagea avec ses grands yeux verts presque pétillants.

_ Tu as des choses à faire, Noah. Je te propose juste de te donner mes forces pour la journée et je viendrai les récupérer ce soir... ou toi me les rendre, comme tu veux. Tant que je te vois ce soir. Tu sais quoi ? J'ai reçu une tonne d'amour cette semaine alors je compte bien t'en faire profiter. Je viens de rentrer, ça serait pas de bon ton si je disais que je repartais avec toi mais si j'avais su, tu aurais pu venir avec moi, ça t'aurait fait du bien. Oxana peut assurer ton travail pendant quelques jours. Mais tu me dois toujours cette petite sortie, tu te souviens ?

Elle sourit un peu plus en passant ses doigts sur ses lèvres. Elle le dévisagea longuement avec ce sourire paisible aux lèvres. Oui, paisible. Maddie était méconnaissable, pas un ton plus haut que l'autre depuis qu'il était arrivé, pas d'avances claires et nettes ni de sautage dessus, juste... Quelque chose d'étrange et de calme. De la paix.

A la pensée de la sortie qu'il lui devait toujours au pub, son visage retrouva un peu de couleur et de bonne humeur.

"C'est quand tu veux, j'ai pas vraiment de vie donc on va dire que je suis libre tout le temps. Et puis pour toi, je suis encore plus disponible, privilège de petite amie on dira. De la bière, des fléchettes, peut-être même que ça chantera si tu as de la chance. Et même si tu finis ivre morte, je m'occuperai de toi donc pas besoin de te modérer. Juste une soirée sans prétention tous les deux où j'essaierai de penser à autre chose que nos emmerdes ici bas."

Il déposa ses lèvres de nouveau sur celles de Maddison et réitéra son geste deux fois.

"Et je pense pas que tu aurais pu me supporter une semaine complète avec ta famille, 24 heures sur 24 ensemble... réfléchis-y Maddison !"

Peut-être qu'il aurait dit oui si elle lui avait demandé, juste pour voir comment ça aurait tourné. Enfin, il n'avait probablement rien raté de bien fou, il aurait juste voulu être là pour elle, Noah comprenait parfaitement en quoi les enterrements étaient affreux. Et il n'était même pas allé a celui de son père.

_ La moitié de ma famille se souvenait pas de moi et l'autre savait pas que j'existais donc j'ai fait surprise sur surprise.

Elle fit la moue en caressant sa joue.

_ Tu te serais ennuyé, je pense.

Elle soupira d'un air plus triste.

_ Mais parfois j'aurais bien eu besoin de tes bras pour me bercer. Et toi, tu as de mes bras aujourd'hui ? Dis-moi...

Elle inspira pour se recaler dans la couette et mieux le voir sans se tordre le cou. Elle passa ses mains sur ses bras pour lui caresser avant de relever les yeux sur lui et de le contempler même d'en bas.

_ De quoi tu as besoin que je fasse ? N'importe quoi, demande-moi et je le fais.

Ca faisait 20 ans, cette année que sa mère était morte alors elle pouvait comprendre que le choc était rude et elle avait vraiment envie d'être là pour lui comme il l'avait toujours été pour elle, au final, même si parfois, ça avait donné à des disputes, il l'avait toujours prise contre lui.

"J'ai pas vraiment besoin de quelque chose, reste avec moi et ça me va. Et qu'on se prévoit un soir pour sortir, histoire de prendre l'air parce qu'on étouffe ici bas. Faudrait que je sorte plus souvent histoire de boire et rencontrer d'autres personnes. Tu vois ?"

Ses bras passèrent autour de la taille de Maddie et le médecin l'attira d'un mouvement sec contre lui.

"Tout ça c'est ta faute avec ton départ au grand air. Et le pire dans tout ça c'est que je ne connais rien d'autre de ce continent à part cette ville et l'aéroport et ça fera presque cinq années que je vis là. Y'a tout de même un truc qui cloche..."

Ses doigts plongèrent dans la chevelure de sa brune alors qu'il l'embrassait sur le front.

"Je m'attendais vraiment pas à ça mais t'es une crème Deluca, j'ai bien de la chance de t'avoir au moins un peu."

Elle ferma les yeux en recevant son baiser sur le front avec un sourire. Et encore, elle le trouvait encore bien loin d'elle.

_ Noah ?

Elle rouvrit les yeux pour le regarder et l'étudier quelques secondes puis elle soupira en souriant doucement. Elle porta sa main à sa joue en lui caressant du pouce, confiante. Elle brûlait d'envie de lui poser une question mais ignorait comment il réagirait. C'était plus une demande qu'une question, au final, d'ailleurs. Mais vu comme il était, elle se dit en elle-même qu'il ne serait pas très réceptif. Alors elle reporta sa demande à plus tard. Elle se redressa en s'aidant de ses bras pour lui faire face une fois assise sur ses cuisses. Il voulait qu'elle reste avec lui ? Pas demain la veille qu'elle l'abandonnait. Le plus proche il était, le mieux elle allait. Elle croisa ses doigts derrière sa nuque pour le regarder avant de venir poser son front contre le sien en fermant les yeux.

_ Comment elle était, ta mère ?

Elle joua de son nez contre le sien avant d'aller lui embrasser la joue délicatement. Elle fit glisser ses mains sur son torse jusqu'à son ventre pour les passer sous son t-shirt et lui embrasser le cou avec toujours cette même douceur étonnante.

Maddison s'était installée sur ses genoux alors qu'il avait prit place dans son lit sur le dos. Cette position lui donnait des tas d'idées dont certaines qu'ils avaient déjà utilisées mais il n'en fit rien... ou presque. Ses mains passèrent sous le débardeur de la Slider pour se balader sur son ventre. Il sourit et replongea dans ses pensées quelques instants avant de répondre.

"Elle s'appelait Aoife, irlandaise pure souche comme son mari d'ailleurs. Elle était pas très grande, de longs cheveux bruns qu'elle réunissait la plupart du temps en une longue tresse qui lui arrivait jusqu'aux fesses. C'était... la mère la plus aimante qui soit, toujours un sourire et des mots doux. Et elle était belle, je suis objectif, crois moi. Une incroyable cuisinière qui faisait des tartes aux pommes du tonnerre, il faudrait que j'essaie de retrouver la recette, tu verrais à quel point c'est fantastique. Sinon, elle adorait les fleurs et laisser notre jardin presque sauvage, elle se refusait à mettre quoi que ce soit en pot pour les laisser vivre en paix. Elle m'a embrassé chaque soir de chaque journée que j'ai connu, et ce, même quand j'avais seize ans et que je tirais une gueule monstrueuse en disant que j'étais plus un gamin. Elle a joué le rôle de deux parents et elle était tout bonnement exceptionnelle, une femme forte qui a eu le malheur d'accoucher d'un mutant comme fils."

Une ombre passa sur son visage en repensant à son père que le médecin chassa vite pour se reconcentrer sur sa compagne.

Pendant une bonne partie de sa parole, elle lui embrassa la gorge, le cou, la peau de son épaule à laquelle elle avait accès, sa joue, sa mâchoire, tout ce qu'elle trouvait sur son passage. Et même une fois ses lèvres, tant pis s'il parlait pendant ce temps. Puis elle le regarda en tripotant son ventre et même ses yeux étaient différents. En fait, tout était différent. C'était dur de croire que cette fille-là était la même qu'il y avait une semaine et pourtant, c'était bien elle, en chair et en os mais... Plus calme. Penchée sur lui, proche de son visage, elle sourit avant de coller deux doigts devant son nez.

_ Ma mère en a eu deux. Elle s'en est pourtant pas portée malheureuse. Noah...

Elle inspira en se redressant légèrement, écartant ses cheveux qui lui tombaient dans les yeux pour les accrocher d'un élastique qu'elle portait au poignet.

_ Pourquoi est-ce que tu considères que le fait d'être un mutant, c'est pas bien ? Je veux dire, c'est pas comme si elle avait accouché d'un monstre, ta mère. Tu es un guérisseur, enfin. Tu sais combien de mutants tueraient pour avoir un truc comme toi ? Ca prouve déjà que dans les gênes de ta mère, ce qu'il y avait, c'était que du bon. Parce que c'est génétique, cette affaire. A la mort de ma mère, une femme très connue aujourd'hui me gardait avec Logan et Amber. Tu sais... Ari Davis. Bon bah tu vois, on était que des mutants dans la maison alors elle nous expliquait des trucs. J'étais la plus âgée alors j'étais plus à même de comprendre. Et puis je suis ses conférences, elles sont souvent très intéressantes. C'est notre modèle à tous : la mutante qui a réussi. Elle est mariée, elle a un petit garçon d'environ 10 ans. Elle a un travail génial, un mari génial, une paye géniale... Et je sais que nos pouvoirs viennent des gênes. Alors...

Elle secoua la tête en le regardant, les mains sur son torse.

_ Pourquoi...

Elle haussa les épaules sans comprendre.

_ Pourquoi tu dis malheureusement ? Je comprends pas. C'est pas une malediction... Si ?

Noah soupira, les réponses amenaient d'autres questions, il aurait dû s'y attendre. C'était la journée révélations donc autant continuer.

"Parce que mon père m'a toujours détesté parce que j'étais mutant. Voila pourquoi. Je sauve des gens et tout, je l'accepte parfaitement, c'est une partie de moi. Mais à cause de ce que je suis, mon père m'a toujours ignoré et a refusé à ma mère d'avoir d'autres enfants, de peur qu'ils soient mutants eux aussi. Et c'était assez dur de grandir et de cacher ce que j'étais à tout le monde. Donc d'un côté, ma naissance a signé la mort du couple de mes parents."

Il observa Maddison de longues secondes et se décida à se redresser quelque peu pour avoir accès à plus d'endroits de son corps qu'il commença à embrasser en faisant remonter ses mains sous son petit haut.

"Et je pense bien que ma mère a été malheureuse par ma faute, elle aurait voulu une grande famille mais elle s'est contenté de Noah."

Le laissant faire, elle fronça les sourcils avec le regard dans le vague.

_ Pourquoi, tu... Pourquoi tu dis tout ça, je veux dire, ta mère n'a sûrement pas été si malheureuse que ça. A cause de ton père qui était un con, c'est tout ! Pardon mais... Tu vantes les mérites de ta mère, qu'elle t'embrassait tous les jours. Ce que tu me dis ne me paraît pas être une femme malheureuse. Déçue peut-être !

Elle finit par tourner la tête pour le regarder avant de sourire et l'embrasser.

_ Mais je doute qu'elle t'ait regretté. Une mère ne peut pas regretter ses enfants.

Elle le regarda en passant son index sur ses lèvres mais elle revint l'embrasser doucement.

_ J'ai jamais connu ce problème de mutants mais je peux comprendre que ton père ait pas réussi à s'y faire mais ta mère ? Ca, j'en doute fortement. Rien que le fait de te mettre au monde... Non ?

"Je sais pas vraiment, je pense qu'elle a été heureuse de m'avoir mais je pourrais jamais être certain de rien car ils sont morts tous les deux et j'ai mon héritage qui m'attend là-bas. Peut-être que d'ici quelques temps, je repartirai, je referai toute la maison à mon goût, je m'installerai et j'ouvrirai un simple cabinet de médecin normal. Sans prétention. Rien de plus."

Ne tenant plus vraiment, le médecin se débarrassa du haut de Maddison et le jeta sur le lit à côté d'eux. Il la préférait comme ça, il adorait sa poitrine, il n'était qu'un homme comme les autres après tout.

"Ma mère t'aurais sûrement beaucoup aimé, elle était tout simplement géniale. Enfin bon, d'autres questions mademoiselle Deluca avant que je te dévore totalement ?"

Il ponctua sa phrase d'un long baiser en passant une main dans ses longs cheveux bruns, l'autre occupée à parcourir une de ses hanches enfin débarassée de ce bout de tissu en trop.

Elle se laissa faire presque à contre coeur. Et elle vint se blottir contre lui pour échapper à la fraîcheur sur sa poitrine en cherchant la chaleur de la sienne. Mais elle se mit à bouder en se collant à lui. Elle se laissa embrasser en y répondant de la même façon mais elle finit par reculer la tête à contre coeur.

_ Attends...

Elle écarta des cheveux de son visage en plissant le nez avant de le regarder, une légère moue boudeuse dans les yeux.

_ Tu es sûr de vouloir... Me dévorer ? Je veux dire.... Tu vois ? Si on a un peu de temps devant nous, on est peut-être pas obligés de se presser, si ?

Elle haussa les sourcils, presque craintive.

_ Si ?

Un épisode de raté ? Est-ce que Maddie lui reprochait son envie d'elle ?

Noah s'écarta un peu d'elle à son tour pour la fixer, la mine interrogative. Il avait fait quelque chose de mal ? L'aidant à dégager ses longs cheveux en posant ses mains sur ses frêles épaules, le médecin secoua vivement la tête.

"Bien sûr que non, on est pas obligé de se presser, qui a dit que j'allais me presser ? On fait pas ça souvent à la va vite."

Ses yeux se durcirent un peu alors qu'il la fixait intensément.

"T'as quelque chose à me dire Mad' ? Tu sais que je peux tout entendre pas vrai, alors s'il y a quelque chose... dis moi maintenant parce que tu boudes et je le vois parfaitement."

Elle se retenait de lui dire quelque chose, il le voyait bien. Mais deviner quoi... pas la moindre idée.

Elle secoua la tête vivement en pinçant les lèvres.

_ Non ! Je boude pas ni rien, je pensais juste que pour une fois, on pourrait... Prendre notre temps. Tu vois ? Sans que tu aies besoin de m'arracher mon nouveau débardeur tout neuf et sans que je t'enlève la ceinture avec les dents. Je sais bien que t'aimes ça mais je pensais que pour une fois... Peut-être... On pourrait... Pourquoi pas ? S'y prendre différemment. Tu as besoin d'amour, j'en ai à donner, alors euh...

Elle se racla la gorge en balançant en arrière sa queue de cheval. En fait, elle était rouge tomate. Et elle n'arrivait même pas le regarder en face. Oh le joli mur grisâtre cimenté que voilà. Passionnant.

_ On fait souvent très vite quand même. Si on a le temps, on pourrait en profiter et puis peut-être que t'auras pas à m'arracher le bas comme si ça te gênait.

Rouge tomate était un doux euphémisme, en réalité.

Là ça faisait mal, il allait trop vite ? Sûrement pas dans le sens qu'il avait compris parce qu'elle n'avait pas vraiment l'air malheureuse quand ils se retrouvaient pour leurs ébats. C'était juste qu'il était trop... bourrin, pas tendre, pas assez attentif. Et dire que c'était elle qui amenait ça sur le tapis, quelques temps plus tôt, il n'aurait jamais imaginé que cela sorte un jour. Donc le stade de "on se fait plaisir juste comme ça" était terminé. Est-ce qu'il devrait s'en plaindre ? Probablement pas.

"Mad'... t'aurais dû me dire avant que ça te pesait mais on s'était fixé des limites il y a quelques temps. Alors pour pas te brusquer et relancer ton allergie aux couples, j'ai continué comme on était depuis le début."

Posant ses deux mains sur les joues de sa compagne, il déposa un tendre baiser sur ses lèvres.

"Bien sûr qu'on peut prendre notre temps et qu'on peut faire différemment, c'est même conseillé tu sais et si tu as envie que je sois plus... aimant et tendre avec toi... et bien ça me va parfaitement en fait."

_ Non, c'est pas...

Elle se prit des lèvres sur le visage en fondit presque avec les bulles au dessus de la tête. Il avait le chic pour la faire taire. Elle sourit encore plus rouge que jamais avant de reprendre en essayant de ne pas bégayer.

_ Oui et non. Ce que je veux dire c'est que peut-être tu pourrais... La prochaine fois... Tu sais ? M'enlever mon haut d'une façon plus... Sensuelle, j'ai envie de dire mais je peux schématiser en disant tendre oui, pourquoi pas. Si tu veux, je peux le remettre et on recommence. Je veux pas dire que j'ai pas envie et que j'ai besoin d'un pré-chauffage comme un bon vieux diesel, mais... Là, j'avoue que j'aimerais bien prendre soin de toi pour une fois. Sans avoir l'impression qu'on se saute vulgairement l'un sur l'autre parce qu'on a envie et qu'on s'aime bien et que ça tombe bien, on est dispos tous les deux. Tu vois ? Je t'ai manquée, tu m'as manqué... On devrait se battre à qui sera à poil le premier mais bizarrement...

Elle grimaça doucement en secouant la tête.

_ J'ai pas envie. Alors euh... Bah en fait, je voulais presque commencer par une sorte de strip tease, tu vois ?

Elle regarda à côté en montrant le tapis au sol d'un coup de menton.

_ Mais euh, tu m'as devancée, en fait.

Elle retourna la tête pour le regarder et roula des yeux.

_ Je parle pas d'un strip tease cochon, hein !

Elle se racla la gorge à nouveau, les joues en feu. Elle s'enfonçait. Elle se perdait et bientôt, elle allait bégayer pour de vrai.

"Un... striptease ?"

Là c'était trop irréel, génial mais irréel. Alors elle voulait jouer maintenant ? Encore une nouveauté. Le plus drôle dans l'histoire était que pour une femme qui n'avait jamais eu de vraie relation, Maddie s'impliquait plutôt fortement. Est-ce qu'elle s'en rendait compte ? Ca pas certain !

"Euh, d'accord, moi ça me va très bien mais je promets pas de pas te sauter dessus sur la fin, ça aucun mec avec une copine comme toi pourrait s'en empêcher. Et tu es terriblement rouge Miss Deluca, c'est incroyablement mignon."

Un petite rire moqueur passa ses lèvres alors qu'il l'embrassait doucement de nouveau en passant ses mains sur son dos bien frais. Il n'allait pas falloir qu'elle tombe déjà malade à son retour.

"Tu es incroyablement surprenante en plus d'être terriblement sexy Mad'."

Elle se trouvait déjà brûlante de honte et de pudeur mais elle n'étais pas sûre de pouvoir faire pire. Et bien si. Elle se mit à bégayer ou baragouiner, bref, elle tenta d'ouvrir la bouche mais rien n'en sortit.

_ Je parlais d'un euh... D'un... D'un strip tease cochon je t'ai dit ! Juste d'un truc un peu... Comment dire, enfin tu vois ! Plus lent ! Euh... Langoureux. Ce genre là. Tu m'embrouilles !

Elle se redressa légèrement en portant ses mains à ses joues pour qu'il ne voit plus ses rougeurs, ses coudes cachant sa poitrine exprès.

_ T'es vraiment pas drôle ! Je te confie des trucs moi et tu te moques ! Je veux un câlin, je veux un vrai câlin. Je veux faire un truc qui te fasse dire après "Ouaaah". Tu vois ?

Elle haussa les sourcils en ouvrant les mains. Elle avait cette mine étrange comme si elle se foutait de lui, qu'il était trop bête pour comprendre. Elle laissa ses mains retomber sur ses cuisses avec un soupir. Elle était vraiment rouge. Elle en avait les lèvres qui tremblaient mais elle refusait d'être cette fille douce et mignonne qu'il pourrait adorer chez une autre gonzesse. En fait, c'était ça... Elle avait peur qu'il se lasse de leur côté ambiance sauvage et qu'il aille voir une femme plus.. Mûre ? Plus saine d'esprit ? Elle voulait être ce genre de femmes alors elle essayait de le paraître pour voir la différence. Elle détestait déjà ce qu'elle venait face à lui. Ce côté mièvre et guimauve qu'il avait l'air d'apprécier en plus.

"Mais Mad' !"

Le médecin se saisit de ses deux mains et la fixa pendant de longues secondes.

"J'ai pas besoin d'un striptease ou de je sais pas quoi pour dire "Ouahhh" dès que je te vois, j'ai déjà des tas de raisons qui me donnent l'envie de m'exclamer de la sorte en te voyant. Alors va pas te forcer à faire quelque chose dont tu n'as pas vraiment envie. Et j'attends pas un truc super sex ou je sais pas quoi. Je m'attendais déjà pas à ça alors calme toi et respire."

La voir dans cet état était complètement singulier et il n'était pas certain d'avoir envie de la voir se tortiller devant lui en étant toute rouge, ça ce n'était pas Maddison, pas du tout. Elle voulait changer d'accord mais à ce point et si vite ?

Il passa ses bras autour d'elle et la serra contre lui, si elle ne se forçait pas à le fixer, peut-être qu'elle se calmerait.

"J'ai pas besoin de ça même si c'est super, mais il faut que tu en aies envie, c'est tout."

_ Mais je...

Elle écarquilla les yeux en se retrouvant contre lui. Il a cru qu'elle allait danser pour lui en se tortillant et tout ?

_ Mais j'ai dit pas un truc cochon ! Je voulais le faire mais tu m'as devancée. Et puis maintenant c'est carrément hors propos, ça sert à rien. Mais....

Elle redressa la tête pour le regarder et soupira, déçue.

_ Bah voilà, maintenant on a trop parlé, t'as même plus envie, je parie.

Elle baissa les yeux en boudant en tripotant la pointe de sa queue de cheval passée par dessus son épaule.

_ C'est tout loupé pour le coup.

"Ca fait au moins trois fois que je te dis que je n'attends pas un truc cochon je te signale !"

Noah secoua la tête et soupira en fixant son amante.

"Bien sûr que j'en ai envie seulement si toi tu le veux, sans ça, c'est pas question."

Le médecin la délaisse un instant et se pencha pour rattraper son petit débardeur qu'il lui tendit dans un sourire. Comment pouvait-elle douter qu'il n'ait pas envie de la voir se déshabiller devant lui ? Petite femmelette innocente !

"Voila Maddison Deluca, je t'observe dès à présent avec une très grand attention de simple mâle fonctionnant aux hormones."

[Allez ! Go !]

Elle lorgna sur le débardeur, les yeux ronds.

_ Mais je !

Elle avait ses joues en feu. Elle brûlait, elle n'en pouvait plus. Elle avait tellement honte ! Il voulait un strip tease, maintenant ?

_ Mais non, Noah, c'était pas... Oh lala....

Elle se mordit la lèvre en prenant le débardeur pour le reposer plus loin.

_ C'était tout à l'heure que j'avais envie de faire ça parce que c'était dans le ton de la conversation, t'avais pas l'air bien, tout ça, j'ai voulu...

Elle haussa les épaules.

_ J'ai voulu euh...

Oh qu'elle le fuyait des yeux en tripotant sa queue de cheval. Elle soupira finalement pour récupérer son débardeur et l'enfiler à nouveau avant d'enlever les cheveux de son col. Elle n'était pas à l'aise avec ses mots, en fait, elle ne savait pas trop lesquels employer. Elle releva les yeux sur lui avant de reprendre.

_ Quand je suis partie, tu venais de me dire que tu m'aimais beaucoup et... Cette semaine a été pas mal riche en émotions.

Elle inspira profondément en se raclant la gorge.

_ Mon père... A un peu rappelé à la famille qui j'étais. Je me suis découvert tout un monde. J'ai eu une tante qui est venue me voir, qui m'a demandé si j'avais besoin de quoi que ce soit. Mon oncle, on s'en fout, il est un peu con. J'ai dormi dans un vrai lit pendant plusieurs jours.

A cette pensée, elle eut un sourire timide.

_ Avec une vraie couette qui sent bon le soleil. C'était dur au début mais... Au final, la femme de mon père m'a acceptée et elle m'a même prise dans ses bras. J'ai pu connaître mes deux petits frères. Et c'est fou ce que j'ai une grande famille. C'est pas la vraie mais... Ma tante m'expliquait que... du moment que mon père m'avait adoptée alors je faisais partie de leur famille. Il avait signé des papiers pour me reconnaître comme sa fille et héritière légitime en cas de fortune à partager avec ses deux fils même si j'aurais la plus petite part. Je l'ignorais, ça. J'ai toujours cru... Que mon père adoptif... C'était juste un nom qu'on donnait parce qu'il m'avait élevée pendant un temps. J'ai également su combien il avait été malheureux de pas pouvoir s'occuper de moi pendant des années quand j'ai disparu. Il s'était inquiété alors quand le FBI a appelé il y a quatre ans quand je me suis retrouvée avec Edward à l'hosto... Il n'y avait pas cru.

Elle baissa la tête en s'humectant les lèvres, toujours assise sur ses cuisses mais le dos droit.

_ Alors bien sûr, ce n'est pas passé avec tout le monde. Je suis un peu... La bâtarde de la famille qui sort de nulle part, toute grandie, trente ans, pas d'enfants, pas de mari, mutante. La seule de la famille et unique. Il y a eu des moments durs, d'autres moins. Il y a eut des moments heureux, aussi. J'ai découvert quelque chose en moi, en fait. C'était très étrange. Et j'ai pas envie que ça parte. Pas tout de suite. Je voudrais en profiter encore un peu.

Pendant qu'elle parlait, elle promena sa main sur le ventre de Noah avant de glisser vers sa ceinture qu'elle déboucla lentement avant de la faire glisser pour l'enlever.

_ Disons que pendant plusieurs jours je me suis retrouvée entourée d'amour et d'eau fraîche. De soleil et de murs propres. Que j'ai fait pas mal de gaffes parce que voilà, je suis une fille des rues et qu'on m'a appris à quoi servait une petite cuillère. C'est à dire un truc qui n'est pas le cul d'une fourchette.

Elle pencha la tête en défaisant les boutons de son jean. Sa voix était presque mystérieuse, c'était à croire qu'elle parlait toute seule ou du moins qu'elle racontait une histoire. Mais assurément qu'elle aurait une chute. Il fallait juste mettre Noah en condition. Lui sortir la chute de l'histoire sans préparation pouvait s'avérer un peu brutal.

_ Mon père m'a réveillée tous les matins avec un thé de Chine... Ma famille là-bas a les moyens. Cette odeur dès le matin avec ses lèvres qui embrassent mon front pour me réveiller. Je sentais ses doigts dans mes cheveux et j'avais l'impression de rêver. J'entendais jouer au rez de chaussée et j'entendais ma belle mère faire "Chuuut, D, elle dort encore !" Alors je regardais ma montre et quand je voyais l'heure, je sautais dans mon jean pour descendre en courant.

Elle jouait de ses doigts sous son t-shirt pour caresser son ventre lentement, prenant son temps, celui qu'il fallait. Elle remonta son haut pour venir lui embrasser le ventre et le torse. Et ce n'était pas parce qu'elle était "occupée" qu'elle s'arrêtait de parler. Au contraire, elle baladait son souffle chaud sur sa peau jusqu'à relever la tête pour le regarder. Gardant les mains autour de ses hanches, elle se rapprochant de son visage pour lui embrasser le cou.

_ Ma tante me faisait asseoir et tout en parlant d'une tonne d'histoires, elle me servait mon bacon. Mon père lui avait parlé des pancakes de ma mère alors elle m'en faisait plein. Tellement que j'avais plus de place dans le ventre pour les finir. Quand elles m'ont demandé ce que je faisais de ma vie, j'ai menti, bien sûr. J'avais préparé une histoire avec mon père.

Elle embrassait tout son visage délicatement en remontant ses mains le long de son torse jusqu'à sa nuque.

_ Disons que j'ai moyennement menti. J'ai parlé de mon travail, que je vivais chez moi, que je m'occupais d'un grand foyer de Megalopolis. Je me suis inventé un chien. Il s'appelle Pookie. Il dort avec moi, il me fait des câlins et je lui rend la pareille.

Elle plaça ses mains derrière sa nuque pour le redresser avec elle en soulevant son t-shirt avec ses mains. Elle lui embrassa le cou en remontant sur la mâchoire et elle fit glisser ses doigts sur sa peau jusqu'à lui enlever et elle déposa ses lèvres sur ses épaules pendant que ses mains longeaient ses bras.

_ Alors quand mon plus jeune frère qui a environ 17, 18 ans m'a demandé si j'avais un copain, j'ai répondu oui. Quand ma belle mère m'a demandé qui c'était, j'ai répondu un médecin Irlandais avec qui je travaillais au foyer de temps en temps. Et quand ma tante a demandé une photo, j'ai montré celle que j'avais comme identifiant sur mon portable. Mon père a roulé des yeux mais elles, elles t'ont trouvé vraiment mignon. Alors mon petit frère il a demandé si j'allais me marier avec toi, j'ai dit que c'était pas dans nos projets pour l'instant. Qu'on venait juste de se connaître même si on travaillait ensemble depuis longtemps, que les gens se mariaient pas comme ça sur un coup de tête. Alors mon père m'a taquinée en rappelant des histoires de quand j'étais petite. De ce garçon avec qui je passais tellement de temps. Erik. Il avait 18 ans et il avait un truc avec ma mère. Mon père le détestait mais il n'a rien pu faire. Mais il savait combien j'aimais Erik et je lui courrait après tout le temps. Mon père était jaloux de lui parce qu'un gosse de 18 ans prenait sa place.

Elle changea de côté et se rapprocha un peu plus de lui en déposant ses lèvres sur son épaule puis elle remonta lentement vers son oreille et son visage, pendant que ses doigts se baladaient dans le bas de son dos. Elle s'y donnait à coeur joie, elle se faisait plaisir et ça se sentait. Elle en avait rêvé tout le trajet du retour !

_ Alors quand j'ai compris que cet homme que j'appelle Papa depuis que je savais parler, même s'il n'était pas mon père biologique, s'avérait être mon père légitime, et il était bien vivant. Et sa famille devenait légalement ma famille. Je suis passée de rien du tout à toute une vraie famille dans une vraie maison avec un chien, de l'herbe fraîche dans laquelle faire jouer mes orteils le matin même s'il faisait froid. Je suis passée d'une vie chaotique, d'un enfer étouffant, d'un vide destructif à une famille bien remplie qui sourit et qui a hâte de me revoir.

Elle recula légèrement la tête pour le voir et elle posa ses doigts sur ses lèvres en les contemplant. Elles étaient toutes douces sous sa peau et quand elle releva les yeux dans les siens, elle le scruta avec grand intérêt pendant de longues secondes.

_ Je suis passée d'un vide sans âme à quelque chose de grandiose et pour la première fois de ma vie depuis une éternité, j'ai ri, j'ai souri, j'ai parlé, j'ai confessé... J'ai appris un mot que je croyais avoir oublié depuis la mort de ma mère il y a vingt ans maintenant. C'est que le temps passe vite...

Elle leva une main pour lui caresser les yeux en jugeant son geste. Oh oui, elle en avait rêvé de lui pendant les deux jours qu'elle avait roulé. Et encore, elle avait été tellement pressée qu'elle avait mis moins de temps pour rentrer que pour y aller. Elle n'avait dormi que deux heures tout le long du trajet avec juste un arrêt tacos à Milwaukee et un pipi à Pokeepsie. D'où la raison pour laquelle elle s'était juste évanouie dans son lit au retour mais c'était pour retrouver Noah et ses lèvres plus rapidement. Elle posa ces dernières contre les siennes tendrement et se serra un peu plus contre lui en sentant son coeur battre d'autant plus fort contre son torse. Elle leva les bras et seulement après elle quitta ses lèvres le temps d'enlever à son nouveau débardeur. Elle l'avait remis en pensant qu'ils parleraient et finalement, elle en avait décidé autrement. Elle rouvrit les yeux sur lui et défit l'élastique dans ses cheveux pour les laisser retomber sur ses épaules. Elle savait qu'il en aimait l'odeur et elle avait fait le plein de la voiture avec des trucs qu'on lui avait donnés comme du vrai bon shampoing de marque qui sent bon, des trucs de bains, des trucs pour filles. Ainsi que des vêtements. Elle n'avait pas encore déchargé la voiture mais quand elle le ferait, elle aurait besoin de bras supplémentaires. Elle entoura sa nuque d'un bras et approcha son visage du sien pour aller lui embrasser l'implantation des cheveux près de l'oreille. Elle plaça son autre main sur sa joue, comme s'il pouvait chercher à s'enfuir.

_ Fais-moi l'amour, Noah. Parce que j'ai tellement d'amour à donner qu'il y en aura bien assez pour deux avant que ça disparaisse.

Elle fit glisser ses lèvres sur son visage jusqu'aux siennes. Elle en tremblait presque de doute, c'est qu'elle ignorait comment il allait la prendre, celle-ci alors elle l'embrassait mais elle n'était pas très sûre de son coup, au final. Noah avait des colères brutales. Et s'il s'énervait parce qu'elle modifiait à nouveau les règles du jeu ? Selon elle, il n'avait rien à y perdre, tout à gagner. Et elle était certaine de pouvoir se montrer à la hauteur... S'il lui montrait le chemin, évidemment.

[Je t'avais dit que je ferais mieux au post suivant ! ]