[CLOSED] [Noah/Maddie] I'm so hot cause I'm in Hell

Elle grimaça encore plus et grogna d'autant plus aux autres expressions. Mais juste pour le faire chier, elle inspira profondément en ouvrant les yeux et se redressant légèrement.

_ Ouais et bah en tout cas... Je trouve que c'est plus proche ton machin d'amour là je sais pas quoi que de s'envoyer en l'air. Et je dis pas que ça me vexe ! Je trouve juste que c'est pas beau dans ta bouche, c'est tout.

Elle se redressa et sourit en tendant les bras. Elle lui attrapa la taille et tenta de le tirer vers elle pour l'inciter à revenir se lover au chaud. Vu sa force, elle finit surtout par retomber la tête sur son torse comme une grosse loque. Puis elle grogna dans son t-shirt, toute pleine de sommeil.

_ Comment tu fais pour arriver à te lever. J'arrive même pas à ouvrir les yeux. Pour une fois, je dormais si bien, je dormais tout court. Ca fait trop de bien. Si tu savais comme j'ai pas envie d'y aller. Je veux même pas y aller. J'ai trop envie de pas exister pour eux, aujourd'hui. Ouais, je vais faire ça. Je vais me cacher ici toute la journée. Hein ? Tu diras rien, hein ?

Elle releva légèrement la tête pour poser son menton sur lui et le regarder.

_ Ca te dérange pas hein, dis ? En plus, c'est calme par ici, chez moi ça hurle de partout tellement y a de gosses dans mon quartier, c'est incroyable. Je me cache ici pis en contrepartie, je peux te faire un peu de ménaaaaaaaaaaage ou te ranger des trucs, si t'as besoin, je peux te classer des papiers, je peux te faire des listes ou quoi, si t'as besoin aussi je peux aller t'acheter des trucs en ville, tout ça, tu vois ?

"Sérieusement ?"

Imaginer Maddie en petite femme d'intérieur lui déclencha un fou rire qu'il eu du mal, beaucoup de mal à arrêter. Pour lui, c'était simple, Maddison était une femme de terrain, un leader, une maîtresse exceptionnelle et tout plein d'autre chose mais absolument pas une femme d'intérieur.

"Et tu iras chercher les enfants à l'école aussi ? Tu repasseras mes chemises, même si je n'en porte pas, tu iras faire les courses et tout ça ?"

Oui, il se moquait d'elle et se pencha pour l'embrasser sur la joue, histoire qu'elle ne se vexe pas trop.

"Et oui, tu peux rester là, je tirerai un paravent et j'essaierai de pas avoir à passer... ou alors je te déclare comme étant malade et tu n'auras même pas à cacher que tu es là, tu pourras le dire."

Elle nota qu'il ne releva pas ce qu'elle avait dit plus tôt pour l'énerver. A cause de son fou rire, elle redressa la tête avec une boue boudeuse, la couverture jusqu'aux épaules. Puisque c'était ça, pas de Maddie au petit réveil.

_ Et ben quoi ! Tu crois que je fais quoi toute la journée chez moi, hein ? Je fais pas que des plans sur la comète, hey !

Elle lui fila un coup dans le torse.

_ T'arrêtes de te marrer, ouais ? Mais !!

Jusqu'à ce qu'il s'arrête, elle lui tapa la cuisse.

_ Et puis quoi, j'ai envie de te faire plaisir pour une fois ! Déjà que tu me files un rencard, alors bon... Comme j'aurais pas de quoi t'acheter des fleurs, je peux au moins faire ça pour toi !

Elle lui fit un sourire en se mordant la lèvre et elle tira légèrement son t-shirt entre ses doigts, feintant la rougitude.

_ Tu me signerais un mot d'absence et tout et tout ? Tu crois que ça marcherait pour le boulot aussi ? Quant à tes mômes ! C'est les tiens, pas les miens, tu vas les chercher si tu veux mais pas moi. J'ai pas signé pour ça.

Elle écarquilla les yeux, réalisant quelque chose.

_ Oh mon dieu, t'imagines si j'avais signé un truc... je devrais porter ton nom. T'imagines la gueule de mon nom avec le métissage qu'on se paye à deux ? C'est même plus du bâtard, là c'est carrément de la gouttière !

Elle grimaça en le regardant, intriguée.

_ Toi qui sais tout. Pourquoi les femmes doivent prendre le nom de l'homme et pas l'inverse ? Hein ? Je veux dire, qu'est-ce qui vous permet de nous dominer de cette façon ? C'est nous qu'on prend votre nom, c'est nous qu'on porte vos mômes ! C'est nous qu'on doit arrêter de bosser pour porter vos mômes ! Et puis quoi d'autre, vous cirer les pompes ? Et puis si un homme est pas satisfait sexuellement, on va dire que c'est la faute de la femme !

Elle lorgna sur lui avec un regarde faussement mauvais.

_ Macho.

"Je te garde avec moi et je te fais ton mot, tu peux même me suivre toute la journée si ça te chante. Mais tu peux rester là si tu préfères. Ca m'est égal tant que tu ne touches à rien de ce qui est médical et ne change rien de place. Rien du tout. Compris ?"

Noah se rendormirait bien avec un immense plaisir à côté de la brunette à ses côtés qui était à présent fort bien réveillée.

"Je suis pas un macho. J'obligerai jamais ma femme à prendre mon nom, on est plus au 20e siècle ! Je sais que ça marche toujours comme ça de nos jours mais je vois pas vraiment l'intérêt. Après, il faut voir si ça marche au niveau des sonorités. Maddison O'Driscoll Deluca par exemple, ça sonne très mal donc si on se mariait, ne prend jamais mon nom. Et pour ce qui est de comprendre pourquoi vous prenez nos noms et que vous avez tous les problèmes.... c'est que depuis toujours les hommes règnent sur tout. Rien de plus, rien de moins. Et je te signale au passage que tu n'es jamais obligée de prendre le nom de ton mari !"

_ Je risque pas de te suivre comme un brave toutou, tu m'as déjà vue avec une laisse ? Et puis en plus, je passerai mon temps à te dire quoi faire, ça risquerait de t'énerver.

Elle sourit en le regardant puis elle prit son visage entre ses mains pour venir l'embrasser.

_ T'es trop mignon quand tu t'imagines m'avoir en femme.

Grand, le sourire. Vraiment très grand et fière de sa connerie.

_ Je te vois déjà prendre le mien de nom. Je vois déjà le tableau, d'ici avec l'accent qui va bien. Cela dit, à propos de ton règne animal de singe primitif, je me permets de m'offusquer et je confirme, tu n'es qu'un gros macho. Tu n'as pas compris que ce sont les femmes qui règnent sur vous ? Telles des déesses, nous dévoilons nos corps afin de vous satisfaire vous, petits mâles que vous êtes car sans nous, point de joies et de plaisirs bibliques ! Mon très cher ami, sans nous ?

Elle eut un sourire en coin et fit frétiller ses doigts.

_ Vous n'auriez qu'une main. Cela dit, si on devait se marier, je prendrai ton nom. Et puis tu prendrais le mien parce qu'au final, ça rime mieux. Maddison O'Driscoll... Noah DeLuca ! Tu vois !

Elle lui offrit un magnifique sourire en coin de petite merdeuse qui a très très envie de jouer de bon matin.

Noah secoua la tête dans un sourire.

"Sans vous, on se porterait bien mieux et non, je ne prendrai pas ton nom. Et je ne m'imagine pas te prendre en femme, c'était un exemple. J'aurai pu prendre Oxana ou Amber ou Robyn. Oxana Willander O'Driscoll. Tu vois c'est pareil !"

Calant ses mains derrière son crâne, le médecin ferma les yeux en s'imaginant ailleurs, chez lui, en Irlande, l'herbe verte à juste quelques kilomètres de sa ville natale. Il serait parti très haut dans la lande pour se dégourdir les jambes, tout serait brumeux et il essaierait de se perdre, probablement en vain. Sans réouvrir ses yeux bleus, il continua.

"Je pourrais pas t'épouser parce qu'on s'engueulerait tout le temps, tu voudrais pas de gosses et j'en veux et tu es une fantastique chieuse malgré les très bons côtés que tu as aussi. On est fondamentalement incompatible."

Oh le violent coup de massue qu'il venait de lui mettre derrière la nuque.

_ AMBER ?!

Oxana passait encore. Robyn, ça la faisait plutôt rire mais elle savait que la jeune mutante était d'un coeur d'or et adorable au possible, serviable. Mais Amber ? Plus tout ce qu'il disait autour ? Ca voulait dire quoi ? Depuis quand il se demandait s'il aurait envie de l'épouser et compagnie ? Elle eut un rire mesquin.

_ Si tu la connaissais, tu dirais pas ça. Cela dit, j'apprécie beaucoup ce magnifique descriptif que tu me mets derrière la tête. En gros, tu es le mec bien et moi je suis la merdeuse. Tu sais quoi ? C'est vraiment agréable d'entendre ce genre de conneries débitées comme ça sans raison apparente.

Elle se pencha et attrapa el t-shirt qu'elle enfila avec un gros geste de rage. Ca y est, elle était belle et bien réveillée !

_ La merdeuse que tu décris te remercie et va pas s'attarder plus longtemps.

"J'ai pas dit ça, t'es pas croyable ! Tu fais des scènes dès que je dis quelque chose qui te déplaît ! Là, maintenant tout de suite, oui tu fais ta merdeuse ! C'était des exemples Maddison, des exemples ! Je compte pas les épouser et toi non plus !"

Il quitta sa place et se releva pour faire face à Maddison qui semblait être dans une colère monstre.

"C'est toi qui vient me prôner l'histoire qu'on est amis et qu'on doit parler et tout se dire et tu pètes complètement un câble ! T'es bipolaire ou quoi ?"

Noah passa une main sur sa barbe en fermant les yeux puis pointa un doigt accusateur vers la brune.

"Tu me fais une scène parce que j'ai dit que tu voulais pas de gosses, pas d'engagement et que tu étais une chieuse mais c'est le cas ! Viens pas faire la femme bafouée parce que toi comme moi savons pertinemment que tout ce que je dis est juste ! J'ai jamais dit que t'étais une merdeuse et je suis encore plus loin d'être un type bien. Jsuis qu'un connard de médecin. Alors commence pas à faire ta diva de bon matin."

Elle le fixa en déglutissant, les lèvres serrées. Cette fois, ça partait. Elle en avait bien assez d'entendre ce genre de choses sur elle et elle avait compté sur lui pour du réconfort, qu'il lui dise des choses gentilles pour calmer ses nerfs, pas le contraire. Alors elle leva la main et lui balança une gifle sur la joue.

_ Monsieur se porterait bien mieux sans femmes, cela dit il était BIEN content que je sois là cette nuit ! Alors tu sais quoi, t'as raison ! Continue d'employer tes expressions à la con avec moi !

Elle le désigna d'un index furieux.

_ Mais ne me touche plus JAMAIS comme tu le fais pour me jeter ça à la figure, ensuite. J'ai jamais parlé de mariage, j'en ai strictement mais RIEN à cirer d'un mariage ou des gosses mais vraiment sans rigoler, rien du tout ! Qu'est-ce que je ferais d'un gosse dans la condition actuelle dans laquelle je vis ! Cela dit, j'ai jamais dit qu'un jour futur j'en voudrais pas un ! Tu déformes la moitié de mes propos parce que ça t'arrange de me voir comme tu vois ! Sûrement que ça te donne une bonne excuse ! Je suis pas bipolaire mais tout le monde sait que le prénom d'Amber me met dans une colère rage ! Tu ne sais rien d'elle, rien du tout ! Elle fait la gentille dans les couloirs, la petite victime, ouin ouin trop aimable ! Moi j'ai grandit avec cette garce ! Tu pouvais pas donner un autre nom ??? Non, il faut que tu sortes celui-ci !

Des fois qu'il lui rende sa baffe, elle avait fait un ou deux pas en arrière mais elle ne cessait d'enrager.

_ Tu veux que je te dise ce qu'on sait toi comme moi mais qu'aucun des deux ne dit ? On est pas compatible mon DERCH qu'on l'est pas !

Elle montra le lit d'un index furieux.

_ Viens-là que je te le prouve moi, l'inverse ! Ca te trottait moins dans la tête cette histoire de compatibilité quand il s'agissait de s'envoyer en l'air, justement ! Sauf que toi et moi, y a une chose qu'on sait mais que je le suis la seule à assumer ! C'est que c'est pas UNIQUEMENT pour ça qu'on se retrouve là à chaque fois ! Et des deux, celui qu'est pas foutu de l'accepter, c'est toi ! Alors la ramène pas sur mon caractère quand moi-même je me permets pas ce genre de liberté ! Si moi je suis bipolaire, tu n'es qu'un gros macho. Et si moi je sais pas ce que je veux, alors tu ferais mieux de te décider à ce que tu veux TOI ! Parce que en attendant ! Jouer la carte du "Je suis qu'un connard de médecin" ça marchera pas avec moi et tu le sais pertinemment ! Quand je te montre du respect, j'apprécierais que tu m'en montres tout autant ! Je me permets pas de te balancer ce genre de choses à la tête alors fais pareil ! Ca te coutait quoi de me regarder en face en le disant au lieu de faire genre "Je sais tout mieux que toi et je te le dis parce que tu t'en rends pas compte" ! J'ai jamais parlé de mariage, moi ! Je parlais en général ! Et toi tu ramènes tout ça à toi ! Et à moi ! Pose-toi plutôt la question de POURQUOI tu te ramènes à moi quand tu penses gosses et mariage.

Si elle avait eu les yeux rouges, on aurait pu les distinguer même dans le noir tel un monstre menaçant. S'il l'avait déjà vue en colère, il ne l'avait sûrement encore jamais vu aussi furieuse.

"J'en ai marre de toi ! Qui a commencé à balancer ses petites piques dans la cuisine hier soir ? Avec ta bécane entre tes cuisses et le reste ? C'est pas moi ça ! C'est toi ! Et d'ailleurs arrête de me prendre pour un con parce que t'étais pas en train de faire de la moto, tes petits aller-retours depuis quelques temps, je me doute que ce n'est pas de la mécanique. Tu ferais mieux de me dire que c'est pas mon problème !"

Noah attrapa une paire de chaussette et se laissa tomber sur le lit pour les enfiler. Plus vite il serait prêt, plus vite il s'en irait.

"Je me demande pourquoi je me suis laissé tenter par ce vieux plan cul à deux balles alors que quatre ans ça avait pas marché. Et je ramène pas tout à moi, t'es bien rentrée dans mon jeu alors la ramène pas."

Il enfila un pull et partit dans son lavabo pour se passer de l'eau glaciale sur le visage. Elle le gonflait, là c'était certain, il avait sa dose pour les quatre ans à venir.

"Et toi aussi, t'étais bien contente de me trouver, mademoiselle sainte nitouche ! C'est vrai que t'es totalement innocente, t'as pas voulu dormir avec moi, tu m'as pas cherché une seule seconde ! Et si je suis un si gros connard, va en faire chier un autre !"

Cette fois, elle ne criait pas, elle hurlait.

_ PARDON ??!! J'ai toujours été comme ça avec toi, je vois pas pourquoi tout à coup, ça te choque ! Quant à dormir, si ! J'en avais terriblement besoin ! J'étais en train de m'endormir quand tu m'as clairement fait comprendre que je sentais mauvais alors comme je savais que c'était vrai, j'y suis allée mais ça m'a réveillée, ce que je craignais ! J'ai pas cherché ce qui est arrivé, c'est arrivé comme ça point et contrairement à toi, moi je le regrette pas ! HEY !

Elle lui attrapa le bras pour qu'il la regarde et elle le bouscula au torse pour qu'il prenne bien conscience qu'elle est là et qu'elle est pas n'importe qui.

_ Tu sais ce qu'il te dit, ton plan cul à la con ? C'est que t'avais l'air tellement affamé que mon vieux, j'ai du mal à croire que tes pétasses te satisfaisaient tant que ça ! Et si je pensais qu'un autre gars que toi méritait assez de mon temps et de mon attention pour que je couche avec, je t'aurais pas attendu et j'y serais déjà allée, je te signale ! Moi au moins, je suis pas aussi insultante envers toi ! Si j'avais été qu'un plan cul à la con, Noah, pourquoi tu as voulu que tout s'arrête, hein ? Pourquoi t'as continué tes petites gonzesses à droite et à gauche mais que moi j'étais passée à la trappe. Hein ? Ouvre les yeux, Noah. Et ne m'insulte plus sur ce ton.

Sur la fin, sa voix avait baissé comme si elle se calmait mais à la couleur de ses joues, on pouvait deviner la colère qui l'animait ou presque même la déception que faisait bouillir son sang dans ses veines. Elle le montra d'un index accusateur.

_ Réfléchis deux secondes.

C'était exactement tout ce qu'il ne voulait pas. Maddison hurlant, sa colère montant, et comme prévu, il explosa. Noah ne se rappelait pas la dernière fois qu'il avait été dans une colère aussi noire. A vrai dire, il ne se maîtrisait même plus quand il attrapa la carafe d'eau qui traînait là et qu'il la jeta contre le mur avant de pointer son doigt devant le nez de Maddison.

"Je regrette parce que maintenant tu me fais chier ! Je regrette parce que je m'étais mis dans la tête que rien n'était compliqué avec toi comme il y a quatre ans, mais on repart dans le même schéma ! Et c'est une connerie monstrueuse parce qu'on sait que ça ne marche pas. Et tu sais parfaitement que je voulais plus qu'un plan cul y'a quatre ans, c'est pour ça que j'ai voulu qu'on arrête, tu m'as dit toi même qu'on voudrait pas les même choses ! Alors arrête de me donner des leçons et arrête de croire que tu sais tout ce que je veux et tout ce que je pense parce que c'est pas le cas."

Qu'elle parte, maintenant. Parce qu'il n'en pouvait plus, parce que c'était censé être simple, parce qu'elle devait être calme, parce que ça devait être agréable et que ce n'était pas le cas.

Elle leva les mains en écarquillant les yeux pour hurler encore plus fort que lui.

_ LES CHOSES CHANGENT !

Comme si elle venait de libérer tout son souffle, elle le fixa pendant des secondes et elle finit par inspirer profondément en baissant les bras.

_ J'ai changé, Noah ! Hier soir, je t'ai dit que je voulais désirer la même chose que toi ! Je t'ai dit que j'avais besoin de toi ! Tout ce que je voulais, c'était que tu sois là, plan cul ou pas, ce n'était qu'un BONUS ! J'en ai rien à cirer de tes fesses, franchement ! Si c'était la seule chose que je voulais, je ferais comme toi, j'irai voir à droite et à gauche, je ferais du rentre dedans dans n'importe quel mec que je trouve mignon ! Mais c'est TOI qui est différent des autres et c'est avec TOI que je suis comme ça ! Tu comprends rien ou quoi ! Je sais que ça te plait pas ce que je dis mais c'est pourtant ça la vérité ! C'est avec toi que je me sens le mieux, le plus calme, le plus lucide ! Et toi, tu me jètes à la figure que je vaux pas mieux qu'une autre, tu crois que je vais le prendre bien quand moi je te vois différemment ? Tu t'attends à quoi ! A ce que je ris à tes blagues quand tu me dis des choses vexantes ? Hier soir encore je te dis que j'ai envie de changer. Et tu me balances cette vérité dans la tête comme si tu voulais m'apprendre des trucs mais tu crois que ça me fait rien ? Tu crois que tu es transparent pour moi ? Tu crois que tu comptes pour du beurre, tu crois que tu sers à rien ou bien que justement tu sers juste à une chose ? Moi, je regrette rien ! Rien de rien ! La seule chose que je regrette c'est d'avoir ouvert la bouche y a 4 ans alors que tu étais revenu sur ta décision. Avec toi, j'aurais sûrement fait autre chose de ma vie. Tu sais comment je me vois alors être vue de la même manière à travers toi, c'est comme recevoir un poignard en plein coeur, tu comprends pas que la raison pour laquelle je suis attachée à toi c'est parce qu'avec toi je vois autre chose que cette foutue vie que je me suis imposée et dans laquelle maintenant je me suis coincée ? Ca ferait quoi si aujourd'hui, je te disais...

Elle haussa les épaules, semblant excitée comme une puce.

_ Je sais pas moi que j'avais envie de faire un essai ! Oui je voulais simplement dormir avec toi historie de dormir pour de vrai pour une fois et en sécurité avec toi ! Ca a dérapé et je m'en plains pas ! J'irais pas dire qu'on est incompatible, je dirais simplement qu'il est possible que ça marche pas. J'ai passé la trentaine et je commence à me dire que j'ai trop vécu, je me suis embourbée dans des trucs et ça oui je le regrette quand je me retrouve avec toi parce que j'ai l'impression que je suis pas bonne qu'à porter un badge et à faire le mariolle dans la ville basse la nuit ! Alors pour cette raison oui, ça me fait du mal. Ca me fait du mal quand tu me parles comme ça avec ces mots là alors que tu viens de me caresser la joue en me souriant et que ça me redonne de l'espoir ! J'ai pas honte de dire que j'ai besoin de toi à mes côtés, que tout semble plus simple et c'est pas en pétant la porcelaine que ça va changer quelque chose pour moi, je suis nettement plus tenace que ça, tu ne me fais pas peur.

Elle soupira avant de passer ses doigts dans ses cheveux en tournant les talons. Elle avait pas honte de le dire mais ça faisait quelque chose de le sortir de cette manière. Elle laissa ses mains couler dans son cou avant de se retourner vers lui pour le fixer. Elle ferma les yeux un instant et secoua la tête avant de regarder ailleurs en levant les mains en dépit.

_ Ma vie est un enfer et avec toi ça me paraît moins chaotique. Voilà pourquoi j'ai voulu dormir avec toi. C'est l'effet que tu as sur moi. Je sais que j'ai pas le même sur toi parce que ta vie n'a rien à voir avec la mienne. Et crois-moi que je voudrais vraiment t'apporter quelque chose. Il est clair que ce qui s'est passé n'aurait pas dû arriver mais je me dis que si ça s'est fait c'est qu'il y a une raison. C'est tout ! Et non, je ne vois toujours pas qu'un pauvre plan cul à la con, comme tu dis.

Elle haussa à nouveau les épaules.

_ Tu me calmes. Et ça me fait du bien. Et y en a pas d'autres comme toi alors oui... Tu comptes pour moi et oui... Ca me fait mal quand je t'entends parler de moi de cette manière.

"J'en sais rien ! On s'est à peine adressé la parole en quatre ans et tu me dis ça maintenant ?"

Irréel, c'était ça la conversation qui se déroulait sous ses yeux, la situation était folle et pour dire vrai, Noah aurait voulu se trouver ailleurs. Il soupira fortement et sa colère retomba presque complètement. Maddie avait le don pour lui retourner le cerveau. En quatre ans, il avait eu le temps de passer à autre chose, de se dire qu'ils se reparleraient un de ces quatre mais ça, il n'y avait pas pensé. C'est vrai, Maddison Deluca avait été un gros coup de coeur quatre plus tôt malgré le peu de temps qu'ils avaient passé ensemble et s'il avait tenté de tout stopper (en vain), ce n'était pas pour rien.

"J'en sais rien, tu viens me dire que tu serais prête à être un couple avec moi pour essayer ? C'est marrant, ça sonne pas du tout comme un truc que tu dirais."

_ Je sais qu'on s'est pas parlé, j'étais en colère et je t'en voulais ! J'avais pas envie que ça s'arrête, ça m'a coûté plus qu'à toi, je te signale. Et puis c'est passé, j'ai eu des trucs à faire et tout.

Elle haussa les bras en commençant à faire les cent pas puis elle secoua la tête.

_ C'était plus facile pour moi de t'en vouloir alors je t'ai cherché des reproches et tout et hier... Et bah je sais pas, tu es resté plus longtemps pour discuter et je me suis sentie bien à nouveau. Ca faisait quatre ans que ça m'était pas arrivé. Alors je t'ai demandé si je pouvais dormir avec toi parce que ça me permettait d'avoir la paix. Je te jure que j'avais rien en tête, je voulais juste... Me reposer. Et puis tu t'es mis à parler et... Tout est redevenu comme avant. Tes mains, ton odeur, ta façon de me toucher ou de me parler, je sais pas, tout est revenu. Et puis tu t'es mis à parler de comment tu te voyais plus tard, avec un mariage et des enfants, cet appartement... Ca a commencé à tourner dans ma tête, je me suis demandée pourquoi j'étais là, pourquoi je restais là et pourquoi j'avais pas envie de la même chose que toi alors qu'en fait, si. Parce que c'est ça ! J'en ai terriblement envie d'avoir la paix, de me sentir dans un truc chez moi, avoir un chez moi même si c'est pas grand chose quand ma mère me baladait quand j'étais petite. Alors si en plus ça pouvait être avec toi, c'était encore mieux ! Je t'apprécie beaucoup, ce que tu fais de moi quand on est que les deux, je sais pas pourquoi, ya que toi qui fait ça. J'aime ta façon de rire, j'aime ta façon de parler, de me regarder alors je me suis demandée pourquoi... Pas ?

Elle le regarda, semblant à la fois perdue et lucide.

_ Je sais que ça sonne pas comme moi mais j'ai vraiment envie de changer. Et je me vois pas essayer avec quelqu'un d'autre. J'en ai vraiment pas envie avec quelqu'un d'autre, ça n'aurait aucun sens ! Je me dis... Que peut-être tu me ferais découvrir des trucs, que j'apprendrais à apprécier. J'ai jamais été en couple. Je sais que j'ai toujours voulu qu'on reste cachés mais là ce serait pas pareil. J'ai pas envie qu'on sache que je me tape le Healer du quartier d'à côté, tu vois ? Mais...

Elle était rouge comme une tomate et elle bégayait presque. Le stress, sûrement.

_ Si on est tous les deux, c'est différent. C'est pas... Mauvais. Tu vois ?

"Ouai je vois. Mais j'ai besoin d'y réfléchir parce que c'est complètement soudain et j'avais tiré un trait sur toi."

Noah se laissa tomber sur son lit. Pourquoi tout devait être aussi complexe soudainement. Maddison Deluca et son don de lui retourner le cerveau... il la maudissait à cet instant précis. Quatre ans plus tôt, il aurait dit oui, il aurait sauté sur l'occasion parce qu'il avait imaginé plus dès le début mais là...

Maddie lui avouait tout de même qu'elle ne se voyait avec aucun autre homme que lui, son égo en était ravi et son petit coeur d'irlandais avait de la peine, beaucoup de peine pour elle. Si seulement elle avait pu passer à quelque chose d'autre comme lui l'avait fait...

Mais là n'était pas la question. Est-ce qu'il aurait envie de partager son temps et sa vie avec Maddison ? L'avoir dans son lit presque toutes les nuits, l'embrasser dans les couloirs quand il la voyait et tout ce qui aillait avec l'étiquette couple.

"Pourquoi tu m'as pas dit ça avant ?"

Elle baissa les yeux et revint vers lui d'un pas lent. Elle s'accroupit sur ses genoux et posa ses mains sur ceux de Noah pour le regarder, l'air terriblement désolé.

_ Parce que je le ressentais pas avant. Parce que... J'en avais pas le courage il y a quatre ans. Je te l'ai pas dit avant parce que c'est maintenant que je le ressens à cause de ce que tu m'as dit hier. J'avais aussi tiré un trait sur toi. Je veux dire, au début je rageais, j'étais en colère et puis quand Logan est parti, je l'avais pas prévu. Je me suis retrouvée toute seule alors j'ai travaillé, travaillé, j'ai accepté des missions et puis j'ai plus pensé à rien d'autre. Je te voyais et j'avais l'impression que ça datait d'une autre vie alors j'y ai plus jamais repensé. Je me suis dit qu'on avait bien fait, que c'était ce qu'il y avait de plus raisonnable. J'ai entendu des filles parler de toi, je me suis contentée de sourire parce que ce genre de filles, quand ça parle du mec qu'elles se sont tapées sans savoir que c'était le même, ça peut être drôle. J'étais parfois jalouse parce que certaines parlaient de toi... Comme j'aurais pu le faire. Je dis pas qu'il y en avait des centaines, j'ai dû en surprendre deux ou trois en train de parler de toi. Mais de toute manière, j'avais pas à y penser et tu n'avais pas non plus à penser à moi alors j'ai continué ma fausse vie. Alors hier soir, quand je suis rentrée et que je t'ai vu tout seul... Je me suis dit que j'avais envie de t'emmerder un peu. La suite tu la connais.

Elle baissa à nouveau les yeux en frottant les genoux de Noah puis elle pinça les lèvres avant de reprendre.

_ On s'entend bien... On a beau se disputer, ça dure jamais longtemps. J'en sais rien, Noah, vraiment.

Elle secoua la tête avant de relever les yeux sur lui.

_ Je l'avais pas ressenti avant alors j'ai rien dit. Mais pendant que tu parlais hier soir de comment tu te voyais, un appartement et tout... Je me suis laissée à imaginer moi-même dans cette situation et... Le peu que j'ai imaginé, j'ai trouvé ça sympa. Reposant. Réconfortant.

"Qu'est-ce qui me dit que c'est pas un ressenti sur le moment hein ?"

Bien malgré lui, il fixa Maddison devant lui et prit ses mains dans les siennes.

"Tu crois que le fait que tu me trouves réconfortant et tout le reste suffira à te donner envie de quelque chose d'autre ? Et qu'est-ce qu'il va se passer quand Logan reviendra ? Me dis pas que tu n'y as pas pensé, on parle de Logan, de ton frère, ton pilier. Quand il sera de retour, tu crois que tu auras toujours besoin de moi ?"

Noah avait conscience de la dureté de ces questions, mais s'ils se lançaient dans quelque chose d'autre, il voulait être certain que la demoiselle soit d'aplomb et que ce ne soit pas son impulsivité qui parle à cause de leur dispute. Les femmes étaient compliquées, bien plus que ça même. Il ne les comprendrait jamais, toutes des folles !

Elle eut un sourire et secoua la tête en le regardant. Elle lâcha ses mains pour les porter à son visage. Elle prit ses joues dans son étreinte doucement en lui souriant presque sereinement. Cette Maddie là n'avait rien à voir avec celle 4 ans plus tôt.

_ Mon frère était là il y a 4 ans et ça m'a pas empêchée de trouver cette sécurité avec toi alors qu'il soit là ou pas ne change rien. C'est mon frère, tu ne le remplaces pas. Il est toute ma vie, il est ce pourquoi je suis là et pourquoi je me bats. C'est comme s'il était mon fils. Mais toi, c'est différent.

Elle sourit un peu plus en penchant la tête.

_ Je n'ai pas non plus dit que j'avais envie que tu me passes la bague au doigt avant que je t'en pondes dix d'un coup. Mais il y a quatre ans, je t'ai dit que je voulais pas tomber amoureuse de toi, que je voulais pas franchir cette limite et que par conséquent, il valait mieux pas qu'on continue. Le soucis, c'est que à se donner cette limite, je veux dire... Qui sait ! Je viens pas te voir pour une question de sexe ! Si ça marche, tant mieux, si ça marche pas, tant mieux, aussi ! On a tous les deux beaucoup de travail, beaucoup de choses à faire. Ca coûte rien de voir comment ça se passe et puis si on voit que ça colle pas, au moins on aura essayé. On sera toujours amis quoiqu'il arrive, tu pourras toujours venir me voir quand ça va pas. Regarde Chrome... Il peut toujours compter sur moi et tu pourras toujours compter sur moi. Je vois pas ce qu'il pourrait nous arriver de grave pour qu'on ne s'entende plus comme ça. Alors si au final ça marche pas, et bien...

Elle haussa les épaules en pinçant les lèvres.

_ Tu sais que tu pourras quand même venir me voir si tu te sens un peu seul... Ou si tu as besoin de parler de quelque chose. Ou peu importe pourquoi. Et puis si ça marche... Et bien on a le temps de voir venir. D'ici quelques mois, comment ça se passe et bien on verra. Je comprends pourquoi tu doutes de moi et tout et je sais que c'est surprenant, tout ça venant de moi mais ce serait Chrome ou un autre gars ? Je penserais même pas à ça. Tu vois ce que je veux dire ?

Elle secoua imperceptiblement la tête.

_ Ou tu vois pas ce que je veux dire ? Je te parle pas de mariage ni de mômes, je te parle même pas de vivre ensemble tout de suite là maintenant ! Tout ça, ça pourrait venir avec le temps si on voit que ça passe bien entre nous. Je te jure pas le grand amour non plus, je te jure pas la super vie de couple irréprochable ni la petite amie super parfaite. Je te jure même pas que ça marche obligatoirement. La seule chose que je te promets, Noah, de tout mon coeur, c'est d'essayer. Mais j'ai plus envie de te perdre comme il y a quatre ans.

Elle secoua la tête tristement en lui caressant la joue.

_ Ca je veux pas. Qu'on soit amis ou amants ou plus, ça m'est égal ce que tu choisis, je m'en fiche. Tant que tu es là.

Et voilà un autre exemple de situation irréelle. A croire que les choses changeaient fortement en quatre ans, Maddison était une toute autre personne, calme, lucide et faisant des projets. Cela aurait pu le faire rire mais bizarrement ce n'était pas le cas.

Le médecin attira Maddison sur ses genoux et passa ses deux mains sur ses épaules pour dégager ses longs cheveux bruns.

"Ecoute... on a qu'à dire qu'on se laisse aller. Pas d'étiquette ni rien, je te croise dans le couloir et j'ai envie de t'embrasser, je le ferai, si j'ai envie de t'inviter au resto, je le ferai. D'accord ? Pas d'étiquette, pas d'apparente prise de tête."

'Apparente', ça c'était le mot juste parce que Noah se prenait présentement déjà la tête sur le cas Maddison Deluca. Il était enfin au clair avec lui-même après quatre ans et tout venait de voler en morceaux. Merci à elle.

"Et je t'ai pas promis de mariage ni rien du tout, on est d'accord là dessus. Je suis pas prêt à quitter l'Underground, c'est absolument hors de question. Donc, si quelque chose arrive, on aura le temps de voir venir. Je peux rien te promettre de plus. Tu vois ?"

Une de ses mains vint se perdre dans la chevelure de sa compagne alors qu'il la fixait intensément, essayant de comprendre ce à quoi elle pensait. En vain.

Elle lui sourit comme s'il venait d'accepter de lui offrir un camion de pompier pour Noël alors qu'elle était un petit garçon de 6 ans.

_ J'en demandais pas plus, tu sais ? J'ai changé oui mais pas à ce point et pas en un jour. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre, à travailler sur moi-même. Ca va pas me venir comme un messie.

Elle pouffa de rire en passant sa propre main sur la sienne.

_ Tu vas plus vite que la musique, je t'ai jamais demandé de quitter l'Underground pour l'instant, je t'ai même pas dit que je viendrai vivre ici avec toi ! Je sais même pas où je serai dans un an. Je veux pas tout, tout de suite. Mais je veux bien que tu m'apprennes à le vouloir. Petit à petit, tu sais ?

"Je préfère mettre les points sur les 'i' tout de suite mademoiselle Deluca, c'est tout. Et je veux pas d'une femme chez moi à longueur de journée, alors avoir tous les vêtements qui vont avec et le reste... Enfin toi tu prends pas de place, t'as deux affaires qui se courent après et c'est tout. Mais je confirme que je ne demande rien de plus que maintenant... pour le moment."

Il déposa ses lèvres sur une des tempes de Maddison et fixa le mur face à eux. C'était donc la fin de ses nuits passées dans les bras d'une quelconque habitante du coin. La fin du flirt avec les jolies petites demoiselles. Qu'est ce qu'il foutait là ? Encore une belle connerie assurément !

"Tu comptes faire quoi aujourd'hui alors ? Je te laisse là et je pars bosser ou on laisse tomber cette histoire et je te recroise dans la journée ? Et on verra si j'arrive à te passer l'envie d'être en couple. Ca me paraît difficile quand je vois que ce serait toi mon élève."

Noah se moquait d'elle, il pouvait après tout non ? Maddison venait de devenir une sorte de petite amie après tout...

Dans un sens, elle était soulagée. Il n'allait pas changer grand chose dans ses emplois du temps. S'ils voulaient la même chose pour le moment, alors tout allait bien. Elle pouffa de rire en le regardant et secoua la tête avant de lui donner une petite tape sur la joue. Puis elle grimaça, désolée en lui caressant la dite joue.

_ Pardon de t'avoir giflé... C'est sorti tout seul.

Elle espérait bien qu'il cesserait pas de flirter avec elle ! Bien au contraire, s'il changeait trop ses habitudes, elle s'en voudrait. Elle ne changerait pas les siennes, en tout cas.

_ Je vais...

Elle regarda autour d'elle et désigna la carafe du menton.

_ Je vais ranger un petit peu tout ça et puis ensuite je retournerai travailler. C'est ma faute si c'est le bordel, alors je vais ranger, va travailler. Je te croiserai dans la journée.

Noah se retint d'éclater de rire quand elle lui expliqua son envie de ramasser ce qu'il avait brisé. Femme soumise !

"C'est ma faute, donc je le ferai plus tard. Personne est censé entré dans cette partie de la chambre à part moi, donc j'aurai pas de problèmes de coupure avec quiconque."

Il se leva et laissa tomber Maddison sur le matelas à côté de lui.

"Et tu vois, si tu te coupes et que je suis pas là, tu pourras te vider de ton sang sur le sol immaculé de cette chambre et après je m'en voudrais toute ma vie de pas t'avoir sauvé donc... tu ne feras pas ça. Compris femme ?"

Jetant un rapide coup d'oeil dans son petit miroir d'appoint, il en conclu qu'il était prêt pour aller faire son premier tour.

"Bien sûr, les brosses à dents et autres sous vêtement indispensables sont acceptés dans mon armoire pour des raisons purement pratiques. Je sais très bien que tu piquais ma brosse à dents donc..."

Elle cligna des yeux en le scrutant. De quoi il parlait ? Il pensait réellement qu'elle allait apporter son petit linge ici ?! Quelle brosse à dents ? Elle fronça les sourcils.

_ Ta brosse à dents ? Mais j'ai jamais touché à ta brosse à dents ! J'ai la mienne dans mon sac parce que je sais jamais quand je suis chez moi alors pourquoi je toucherais la tienne ?

Elle se leva et lui attrapa le poignet pour qu'il la fixe. Elle se colla presque à lui, levant le menton fièrement et bombant le torse.

_ Appelle moi femme encore une fois et je te jure que je te le fais payer, espèce de gros macho. Qui c'est qui commande, ici ? Je t'ai dit que je ramasse et toi tu vas bosser, nom d'un chien. Obéis... Homme.

Et elle lui donna un léger coup dans le ventre pour se faire respecter. Elle n'était pas si petite bien qu'elle fut plus petite que lui mais dans cette tenue, portant simplement le t-shirt de Noah, elle n'avait aucune crédibilité. De plus, même si elle était réveillée, son visage pâle exprimait surtout un sacré manque de sommeil. Mais là... Aucune crédibilité autoritaire.

_ Sinon je te fais faire des pompes avec moi sur ton dos.

Elle leva l'index sous son nez.

_ Et ne me défie pas parce que j'ai fait l'armée alors même pas peur de faire des pompes avec toi sur mon dos. C'est compris, Homme ?

"Maddie, j'ai pas peur de toi. Je t'appelle 'femme' si je veux et tu ne rangeras pas ce que j'ai brisé. Tu crois vraiment que tu arriverais à me faire changer d'avis ?"

Enfilant son pull, le médecin avança ver son lit et attrapa une des mains de Maddison pour l'attirer contre lui.

"Tu crois vraiment que ton truc de l'armée va m'impressionner ? Et que tu pourrais me porter sur ton dos ? Silly little girl..."

L'irlandais embrassa longuement sa brunette avant de la relâcher et d'attraper son biper qu'il passa à sa ceinture.

"Tu sais, ici c'est chez moi, donc c'est moi qui décide tu vois ?"

Nouveau baiser avant qu'il attrape un sac et commence à ramasser le verre qui traînait sur le sol. Il retint un juron quand un des morceaux s'enfonça profondément dans son doigt.

"C'est à cause de ça que je ne voulais pas que tu le fasses."

Il finit de ramasser ce qu'il voyait et se releva son sac à la main et sa plaie disparue.

Elle grimaça en le mimant dans son dos avec exagération.

_ T'es vraiment macho quand tu t'y mets, c'est fou.

Elle attrapa son propre jean pour l'enfiler et elle le regarda d'un oeil expert avant de le voir se couper. Son réflexe fut de s'approcher mais quand elle vit qu'il pouvait se guérir lui-même, ce qu'elle ignorait et qui était bon à savoir... Elle fit sa pointe d'humour.

_ Mais t'es vraiment un bleu en plus de ça ! Même pas capable de ramasser du verre sans s'entailler le doigt. Avoue.

Elle lui attrapa le col du pull pour qu'il se rapproche d'elle puis elle le fixa, levant le nez vers lui quelques secondes.

_ Tu fais ça pour que je m'occupe de toi, en fait.

Soudain, elle prit un immense sourire à la limite de la chipie !

_ Tu veux un bisou qui guérit ?

Dans un sourire, il leva son doigt devant son nez.

"Pas besoin, c'est déjà tout guérit, je sens plus rien du tout."

Nouveau sourire et nouveau bisou.

"Et je ne suis pas macho, tu dis n'importe quoi. Tu aimerais que je sois un macho et que je te mène la vie dure juste pour que tu te plaignes. Et ça m'est égal de me couper quand je ramasse quoi que ce soit parce que je soigne ça en quelques secondes à peine... femme."

Les joutes verbales qu'ils pouvaient avoir lui avaient manquées, avec elle, il avait réussi à trouver quelqu'un à sa hauteur. Et c'était jouissif... la plupart du temps.

"Je te vois ce soir ?"

_ Pourquoi faire, tu te soignes tout seul !

Elle rit légèrement en se mordant une lèvre.

_ Tu peux plus te passer de moi, hein ? Je le savais. C'est mon charme, ça, je suis irrésistible. Avoue-le. Tu raffoles de mon petit derrière. Oh oui, mon petit derrière tout rond tout ferme qui tient bien dans tes mains, hein ?

Oh le sourire béa qu'elle arborait en revenant l'embrasser longuement, le rire aux lèvres. Elle aurait pu rester comme ça pendant des heures alors quand son sac se mit à chanter, elle grogna en redescendant sur terre et soupira en s'éloignant pour aller fouiller son sac. Elle balança la moitié de son contenu, des fringues de rechange, un t-shirt que Noah lui avait donné, un vieux CD, des clés, une paire de lunettes de soleil, un calepin jusqu'à ce qu'elle trouve un petit portable noir qui n'était pas le sien. Elle grimaça d'autant plus avant de répondre et l'appel ne dura que quelques secondes qu'elle conclut par un "Je serai là dans une heure." Elle jeta l'appareil dans le sac et remit toutes ses affaires dedans en entassant le plus possible. Elle retira le t-shirt de Noah pour remettre son débardeur, le propre qu'elle avait remit la veille puis elle sortit ses cheveux du col avant de soupirer.

_ Le travail. Encore le travail et toujours... Le travail. Je suis une esclave. Ecoute, pour ce soir, j'adorerais, vraiment mais ça va dépendre de la journée alors tu sais quoi ? Si je réussi à pas finir trop tard ce soir, je te rejoins ici ?

Elle revint vers lui en souriant, entourant son cou de ses bras amoureusement.

_ Et puis laisse ta porte ouverte, si tu dors, je viendrai te rejoindre avec un gros câlin pour que tu fasses de beaux rêves. Qu'est-ce que tu en dis ? Mmmmh ? Je pendrai ma douche avant et si tu veux, cet après-midi, je peux m'acheter un petit truc qui te ferait plaisir ! Comme ça, tu pourras me désirer et tout et tout ! Un truc qui te fera enrager parce que t'arriveras pas à me l'enlever.

Noah secoua la tête, la gardant dans ses bras.

"Je ne laisse pas ma porte ouverte, tu frapperas, comme tout le monde. J'ai trop de matériels ici, je jouerai pas avec ça. Ou alors tu m'appelles avec ton nouveau téléphone."

Il déposa ses lèvre sur celles de Maddison et jeta un oeil à son biper avant de se reconcentrer sur la leader des sliders.

"Et je peux me passer de toi sans problèmes, je ne t'ai pas vu pendant quatre ans donc bon un moment de plus sans toi et je survivrai..."

Le regard qu'elle lui lança le convint d'arrêter ses traits d'humour matinaux.

"Tu es si belle ce matin ma jolie Maddison. Je ne peux pas me passer de toi, c'est pour cela que tu dois absolument revenir ce soir pour que je ne meure pas de désespoir."

Elle lui fit les gros yeux avant de lui sourire en lui pinçant les joues. Elle plissa le nez en secouant la tête, attendrie.

_ Regardez-moi ce petit homme, là. Il a bien appris son texte.

Elle acquiesça en fermant les yeux.

_ Promis, si je ne rentre pas trop tard, je viens. Si je rentre comme cette nuit, je pense que je viendrai te réveiller plutôt !

Elle fronça les sourcils avant de rire.

_ Mon nouveau portable ? J'ai pas de quoi m'acheter des nouveaux débardeurs comme je veux alors, un port... Ohh !! Tu veux parler de celui-ci ?

Elle montra son sac de son pouce avant de secouer la tête.

_ Non, ça c'est le portable du boulot. Je l'utilise pas le personnel. C'est eux qui me l'ont donné, je suis obligée de le porter constamment sur moi pour être joignable partout. Esclave, je te dis !

Parce qu'il était bien entendu hors de question qu'il vienne dans sa chambre à elle.

_ Oh alors tu me supplies de te rejoindre ce soir peu importe l'heure à laquelle je rentre ? Oh oui, supplie-moi.

Elle plissa le nez en s'approchant encore plus de ses lèvres pour l'embrasser.

Une grimace, puis un demi sourire et enfin un soupir.

"Maddie, je t'en supplie, viens chez moi à n'importe quelle heure. Et si u ne peux pas, je te verrai un autre jour."

Il la lâcha en lui faisant un clin d'oeil et attrapa sa grosse trousse pleine à craquer de compresses et autre matériel médical qu'il vida sur la sa table. Ces gestes là étaient effectués chaque matin afin de vérifier si tout ce dont il avait besoin était disponible. C'était de même un excellent moyen de garder en mémoire les stocks qui lui restaient, en clair, Noah et Oxana étaient un véritable hôpital à eux deux.

"Et ça ne dépend que de toi d'éteindre ce téléphone qui semble te fatiguer fortement et de laisser courir. Je suis certain que le monde n'arrêtera pas de tourner si pour deux secondes tu ne t'occupes pas de tout."

Et pendant qu'il remettait de l'ordre dans ses affaires, elle fit de même avec les siennes dont la serviette qu'elle avait utilisée pour sécher ses cheveux. Elle la plia et la posa de côté avant de rire. Elle finit de s'habiller, se coiffant les cheveux avec les doigts.

_ Si je pouvais éteindre cet appareil de malheur, crois bien que je le garderai même pas sur moi. Non, ça fait partie du boulot ! Toujours joignable, peu importe les situations. Alors disons que... Estime-toi heureux qu'il ait pas sonné plus tôt. De toute façon, c'est la dernière mission que j'accepte. Après, j'arrête.

Elle plia un débardeur dans son sac en regardant dans le vague.

_ Ca suffit, ces conneries. Mon frère va pas tarder de rentrer, j'en ai assez de risquer ma vie. je vais m'occuper de l'Underground, rester focalisée là-dessus et... Quand je trouverai quelqu'un pour prendre ma place, quand Chrome aura plus d'envergure, je partirai. Je les abandonnerai pas, c'est sûr mais... Quand je sentirai que Chrome sera à la hauteur de ce que j'attends de lui pour le quartier, je m'en irai. Peut-être que je rentrerai au Canada ou... Que je retournerai dans le Minnesota chez mes grands parents. Peut-être que je chercherai les parents de ma mère pour les retrouver. Je les ai jamais connus. Mais je m'en vais.

Du temporaire, cette fois c'était certain. Quand elle serait prête, Maddison partirait mais lui resterait ici... probablement. Les choses iraient probablement mieux un de ces quatre mais ce moment n'était pas encore arrivé. Enfin bon, qui pouvait prévoir le futur ? Sûrement pas lui.

"Tu parles de quelles missions là ? On a pas besoin de téléphone pour les réunions..."

Qu'est-ce qu'elle racontait ?

"Si tu en as marre et bien écoute toi et pars d'ici, on sera assez pour te remplacer, t'inquiète pas pour ça ! Que ce soit Chrome ou un autre, on s'en sortira. Des leaders pourraient bien se révéler. Ou alors, on réunirait des "clans". J'en sais rien du tout en fait."

Maddison prenant la poudre d'escampette pour aller à la recherche des ses origines. C'est fou mais quatre ans plus tôt, il aurait trouvé ça fou mais beaucoup moins aujourd'hui. La preuve avec son idée (à elle) de tenter une sorte de relation de couple avec lui. Le temps des révélations en somme.

Elle enfila sa veste avant de lever ses cheveux pour les attacher en une longue queue de cheval. Elle alla s'asseoir sur le lit pour enfiler ses rangers sans l'avoir regardé même une fraction de seconde.

_ Ce ne sont pas des missions que je réalise pour l'Underground. Je suis payée pour faire ça. Tout l'argent que je gagne part dans l'Underground et on a besoin de cet argent alors... Je fais le sale boulot, on va dire. Bah, ce sont que des petits trucs par ci par là, rien de bien fascinant ou important. Mais ça me bouffe le peu de temps libre que j'ai alors je vais arrêter dès que j'ai fini celle en cours. Et je ne partirai pas d'ici avant d'en être belle et bien certaine. Ca peut être dans un mois, dans un an voire dans dix ans. Je ne désignerai pas n'importe qui dans mon quartier. Et pour l'instant, je ne vois que Chrome. C'est le seul en qui j'ai confiance pour ce rôle. Ce serait que de moi, je serais déjà partie mais je suis pas une lâcheuse et je partirai pas comme ça.

Elle se posait nettement moins de questions que lui quant à cette histoire de "couple".

"C'est pour qui alors ? Je peux savoir ?"

Oh que ça sentait mauvais, qu'est-ce qui lui passait par la tête à celle-la ? Enfin bon, ce n'était pas son problème après tout. Maddison étant une femme bien majeure et vaccinée (il s'en était occupé lui-même), ses choix étaient ses problèmes après tout.

"Laisse tomber, c'est pas mon problème en fait."

Noah referma sa trousse bien pleine et vérifiée et l'enfila en bandoulière avant de se pencher sur Maddie pour l'embrasser furtivement.

"A bientôt, fais attention à ce que tu fais."

Elle ouvrit la bouche pour lui répondre mais quand il se ressaisit de lui-même, elle lui sourit et ferma les yeux le temps de son baiser. Elle lui aurait répondu des mensonges, de toute façon alors elle était contente qu'il se soit reprit. Elle se leva à sa suite avant d'attraper son sac et de lui trottiner derrière.

_ Je viens avec toi, comme ça j'aurais pas à courir pour te rendre tes clés. Et puis tu sais, je t'ai pas attendu pour me dire de faire attention à moi. Mais j'apprécie. C'est gentil. Je te promets de faire attention. Je ne ferai rien que tu ne ferais pas, c'est promis.

Elle passa devant lui avant de se retourner pour passer sa main dans sa nuque pour l'embrasser. Une porte ouverte ? Bah... Que les gens se rincent l'oeil, ça détournerait l'attention sur la crasse de ses vêtements !

_ Mais tu me promets de faire attention, également !

Noah retint une grimace quand les gens du quartier d'Amber passant devant sa porte se retournèrent pour les fixer. Au moins les nouvelles iraient vite... Elle le lâcha et ils commencèrent à marcher dans la même direction, son premier choix serait d'aller voir si tout allait bien du côté des enfants. Des petits rhumes par ci, des petits bobos par là. Avec les gosses tout était bien plus simples, pas de faux semblants, les réponses étaient claires et directes. Il se tourna vers Maddison alors qu'ils passaient un petit groupe.

"Je reste ici donc pas de soucis, je risque pas vraiment de me faire agresser dans l'Underground tu sais. Je suis calme moi. Et je ne suis pas censé aller me réapprovisionner tout de suite à la surface donc j'irai bien. Alors que toi..."

Alors que toi apparemment tu fais des cachotteries à tout le monde et on ne sait même pas si tu joues avec ta vie.

Elle pouffa de rire en penchant la tête.

_ Et bien moi je fais des trucs genre promener le chien de la vieille ou... Faire les courses du vieux, tu vois le genre. Bon faut que je me bouge, je dois remonter toute la Ville Haute et à cette heure-ci, je te raconte pas les bouchons sur la route. Même avec mon bolide entre les cuisses !

Oh l'IMMENSE sourire qu'elle lui offrit. S'il croyait qu'elle arrêterait ses allusions parce qu'ils étaient... "un couple", il se fourrait le doigt dans l'oeil. Elle serait même sûrement pire.

Noah secoua la tête en se retenant de rire, elle ne changerait jamais apparemment.

"Et bien file avec ton engin de la mort, prendre un bon bol d'air frais pour tout le monde, j'en connais un paquet qui paierai cher pour sortit plus souvent. Moi je vais voir les gosses, tu sais tous les petits orphelins qu'on récupère de temps à autre..."

Il la fixa une dernière fois en remontant son sac sur son épaule.

"Fais attention, sérieusement."

Elle lui sourit en commençant à marcher à reculons.

_ Je te promets de penser à toi si ça me fait des trucs.

Elle pouffa de rire avant de lui faire un clin d'oeil. Elle ne changerait pas mais malgré leur dispute, leur nuit lui avait rendu des couleurs et même avec très peu d'heures de sommeil, ça lui suffirait jusqu'à midi où elle dormirait le reste de l'après-midi jusqu'au soir où elle repartirait travailler. Elle lui donna donc ce clin d'oeil avant de le montrer du doigt.

_ Je suis pas la fille d'un combattant pour rien ! T'en fais pas pour moi, j'en ai connues d'autres !

"Je m'en fais pas pour toi, te fais juste pas attraper par une ligue anti mutante ou je ne sais quoi."

Cette fois, il se détourna et partit de son côté, c'est fou comme en quelques heures tant de choses pouvaient changer, ou pas tant que ça en fait. Noah se mit alors en mode travail et oublia complètement tout ce qui avait pu se passer pendant cette nuit. Là, il était un médecin, une épaule pour de nombreuses personnes qui en avaient besoin, ses pensées se focalisèrent sur ce qu'il avait à faire, ce qu'il allait surement rencontrer pendant sa journée.

Let's the show begin.