[CLOSED] [Maddie/Noah] Today is a very, very bad day

Normalement Maddie parlait peu et ne se confiait que très peu. Depuis quelques temps il était certain qu'elle s'était ouverte à lui un peu plus, même beaucoup plus mais ce qu'il se passait entre eux à cet instant était encore plus que ce qu'ils avaient vécu auparavant. Ils se connaissaient depuis pas mal de temps déjà, niveau "relation" tout était relativement neuf et depuis quelques semaines tout semblait aller à une vitesse affolante. Noah de son côté le vivait plutôt bien. Ce n'était pas comme si Maddie était sa réelle première petite amie, loin de là. Il avait été rarement seul durant ses années en Irlande puis à Londres, il avait même fait l'erreur de se fiancer avec une de ses petites amies pensant que tout irait bien dans le meilleur des mondes. Erreur fatale par ailleurs.

Ce qui l'embêtait plus, était Maddison. Elle lui avait expliqué une bonne trentaine de fois les "règles" de leur relation qu'il avait accepté car au moins cela restait simple entre eux et là, elle modifiait la donne. La Slider allait vraiment vite concernant les étapes qu'elle disait ne pas connaître. Tout d'abord s'afficher avec lui, parler beaucoup plus, se voir pour des choses autres que le sexe et là, l'irlandais apprenait qu'elle avait parlé de lui à sa famille, elle voulait qu'il lui "fasse l'amour" (chose qu'il n'aurait jamais imaginé qu'elle lui demande).

Et avec tout ce qui se passait, il avait une grande crainte qu'elle se dégonfle d'un coup. A l'entendre, ils devaient aller doucement, il devrait la guider et tout plein de blabla. Mais elle s'enflammait, pas que cela lui déplaise, loin de là. Une vraie relation pointait le bout de son nez et il devrait en être ravi. Mais qu'est-ce qui lui disait qu'elle n'allait pas le repousser d'ici deux semaines en disant que tout allait trop vite ? Pas qu'il en souffre le martyr et que ça lui brise le coeur, non, Noah voulait être certain que Mad' ne l'enverrait pas dans les choux sur un coup de tête. Il avait trente deux ans, un boulot qu'il adorait et avait besoin de constance, pas une envie de se battre avec elle tout les trois jours et la persuader que tout irait bien.

Et ce qui lui mit la puce à l'oreille fut le "avant que ça disparaisse" qu'elle prononça. Bon Dieu pourquoi tout devait toujours aller mal avec elle ? Elle avait même parlé de mariage avec sa famille. Là, il était perdu et ça le gonflait complètement. Au lieu d'être ravi de la tournure des évènements, il commençait à douter que tout irait bien dans le meilleur des mondes et il n'avait pas envie que tout ce que Maddie tentait avec lui disparaisse. Cette nana était compliquée, terriblement compliquée.

Le médecin se laissa faire sans broncher, avec un plaisir certain malgré toutes les pensées qui lui martelaient le crâne et finit par poser ses deux larges mains sur les épaules de sa petite amie.

"Pourquoi tu me dis que ça va disparaître ? Est-ce que ça va disparaître tout ça là ? Je dois m'attendre à quoi Maddison ? J'ai vraiment envie d'aller dans ton sens mais j'ai pas le désir fou de me prendre une porte dans le nez la semaine prochaine."

Elle cligne des yeux en le regardant. Pourquoi il parlait ? Il disait que c'était toujours à elle de se taire mais... Elle haussa un sourcil et une épaule avec un sourire presque désolé.

_ Parce que d'ici quelques jours, tout redeviendra comme avant, le fait de vivre ici avec tout le monde autour... J'ai pris une bouffée d'air frais, j'ignore simplement combien de temps elle va me garder la tête haute et en attendant, j'ai envie d'en profiter. Et j'ai envie d'en profiter avec toi. Il est pas question que je te claque la porte au nez dans une semaine, Noah.

Elle porta ses mains à ses joues pour l'approcher et l'embrasser doucement.

_ Je dis juste que... Je me sens bien et calme. Que pour une fois, c'est pas grâce à toi et que j'ai envie de te montrer qui je suis quand je vais bien pour une fois.

Elle caressa sa tempe dans un sourire.

_ J'ai envie... J'ai envie de rester comme ça le plus longtemps possible. Et pour ça, il faut que ça passe par toi.

Elle replongea ses yeux dans les siens avec un léger sourire.

_ Alors tais-toi juste et profite. C'est ce que tu voulais non ? Et ben regarde-moi, je suis là. Rien que pour toi. J'ignore combien de temps ça va durer ce nouveau-moi mais j'ai bien l'intention d'en profiter au maximum. Et je te promets de faire que ça dure le plus longtemps possible. J'irai voir mon père le plus souvent possible avec sa femme et peut-être qu'un jour, tu pourrais venir avec moi prendre une bouffée d'air frais. C'est si rassurant d'avoir une famille. Et la mienne est devenue tellement grande pour moi toute seule que je peux bien t'en faire profiter de temps en temps. Je peux y arriver, je peux me sortir la tête de l'eau mais j'ai besoin de toi pour me porter le temps que ça me devienne une habitude, tu comprends ? Noah, j'ai besoin de toi maintenant. M'abandonne pas maintenant.

Elle secoua lentement la tête, le suppliant presque.

"Je t'abandonne pas, je reste avec toi."

Ses mains glissèrent sur les omoplates de Maddison avant qu'il la serre contre lui et lui embrasse une tempe avec tendresse. Il ne risquait pas de la laisser tomber maintenant, ça c'était certain, elle avait beaucoup de marge avant d'arriver à le faire fuir.

Et elle lui proposait de venir rencontrer sa famille en plus, c'était soudain et terriblement spontané mais il ne pouvait qu'en sourire. La voir dans un état pareil était une bénédiction et il ne pouvait que la comprendre. Lui n'avait plus de famille du tout, les vestiges de cette famille étaient sa maison et son terrain, des meubles, les bijoux de sa mère et une somme rondelette qu'il ne touchait pas et qui restait dans une banque chez lui. Avoir une famille, il ne savait même plus vraiment ce que cela voulait dire. Sa famille, c'était l'Underground, les gosses, Mad', Oxana et quelques autres qu'il aimait beaucoup.

"Et puis pourquoi pas Minnéapolis de temps en temps ? Je connais tellement rien de ce pays que ça en devient ridicule."

Elle ferma les yeux en souriant avant de l'enlacer pour se serrer contre lui.

_ Où tu veux. Ma tante vit toujours là-bas. Elle est juste géniale. Elle prépare plein de bons plats. Des vrais à t'en péter la panse. J'ai pris 5 kilos, je te jure. Tu dois bien le sentir, d'ailleurs, j'ai tout pris dans les fesses.

Elle prit ses mains dans les siennes pour qu'il les pose sur son derrière en souriant puis elle posa sa tête dans son cou pour lui embrasser.

_ Je connais bien ce pays, je l'ai pas mal traversé, si un jour tu veux partir voir quelque chose, je viendrai avec toi. On sera pas trop de deux pour conduire.

Elle inspira profondément en regardant le plafond comme si elle prenait en compte toutes ces informations depuis plusieurs jours.

_ Tout change à une vitesse immense, j'ai dû mal à suivre la marche. Mais je veux pas en rater une seule.

Elle revint l'embrasser fortement en tenant sa nuque entre ses doigts. Noah était une sorte de symbole pour elle, il représentait énormément de choses. Il était un peu le responsable de ce changement soudain pour lui bien qu'il avait opéré sur plusieurs jours à Minneapolis pour elle. Il en connaissait le quasi résultat, sur le moment. La seule chose qu'elle espérait était que ça dure.

_ Pas une seule sans toi.

C'était un peu son sauveur.

"Comment dire non à de le vraie nourriture quand on voit ce qu'on mange ici... Le lyophilisé est un délice c'est vrai, mais à force ça devient terriblement lassant... Pas que je me plaigne mais je pense pas avoir mangé de vrai plat depuis un bon bout de temps."

L'irlandais répondit à son baiser avec une ardeur dédoublée, il se demandait comment il tenait le coup face à elle qui le titillait depuis un bon bout de temps déjà. Ses lèvres vinrent à la rencontre du cou de Maddison alors qu'il la faisait basculer sur le dos pour se retrouver au dessus d'elle.

"Et je t'ai dit que je restais avec toi donc je te rattraperai si tu rates une marche, comme ça tu crains rien."

Elle lui plaisait terriblement cette Maddison, un vrai challenge qui se révélait de jour en jour. Au moins il ne s'ennuyait pas une seule seconde avec elle alors qu'il caressait son ventre du bout des doigts dans un sourire.

"Et au passage, je ne sens rien du tout concernant ta prise de poids, je t'assure que tes fesses sont aussi géniales qu'avant donc tu as du les perdre en cours de route ces kilos, et puis t'es tellement menue que ça te ferait même pas de mal ma jolie."

Elle aurait poussé un cri de "Enfin !" mais il se remettait déjà à parler. Qu'est-ce qu'il était bavard ! Elle aurait presque préféré quand il la faisait taire en lui sautant dessus. Ca avait ces avantages, c'était vrai. En même temps, elle avait vraiment envie d'être proche de lui, vraiment très proche. Et il avait l'air d'y mettre le temps requis, comme s'il savait plus trop comment s'y prendre, surtout avec elle. Elle avouait qu'elle était pas facile à vivre et parfois, elle était admirative devant lui pour la supporter de cette manière. Elle pouffa de rire en le regardant, caressant ses bras du bout des doigts.

_ Tu parles toujours autant quand une fille te fait comprendre qu'elle s'offre totalement à toi ou c'est juste parce que t'es carrément nerveux ?

Elle avait ce sourire moqueur sur les lèvres et elle écarquilla les yeux avant de dresser son index.

_ Attends !

Elle tendit le bras en se redressant à peine sur les coudes pour attraper un coussin de Maverick tout rouge et blanc de comics et elle souleva son bassin pour le faire glisser dans son dos avec un soupir de soulagement.

_ Je me suis pété les reins en conduisant depuis une semaine, je te raconte pas, une vraie compote. Vas-y, je t'écoute... Réponds à ma question, je suis prête, j'écoute.

Elle le regarda avec le même sourire moqueur mais pétillant sur ses lèvres avant de lui caresser les cheveux tendrement d'une main.

"Je parle autant parce que tu fais que parler toi aussi je te signale. Donc si tu veux que je me taise, tu ferais bien d'être claire et d'arrêter toi aussi de dire des trucs sur lesquels je peux rebondir ensuite. C'est aussi simple que ça. Et non, tu ne me rends pas nerveux Maddison, pas d'inquiétude, il m'en faudrait vraiment plus que ça."

Le médecin se laissa aller à des caresses un peu plus poussées que précédemment. Ses mains se baladaient sur toutes les parties de l'anatomie de sa compagne qui se plaignait qu'il parle trop, bien trop.

"Donc je récapitule, tu as le droit de parler et pas moi, donc si je me tais à partir de maintenant, tu dois toi aussi te taire ou alors sortir des trucs sur lesquels je n'aurai rien à dire, c'est d'accord ?"

Se penchant en avant, il l'embrassa pendant de longues secondes, de bien longues secondes, il n'avait vraiment pas envie que ce baiser cesse mais il allait bien falloir qu'ils respirent.

Elle pinça les lèvres dans un sourire très moqueur puis elle fit signe qu'elle ne dirait plus rien. Oh bah non.... Pas l'envie qui lui manquait, cela dit. Elle ne répondit même pas à ce qu'il disait. Il aurait été capable de rebondir, justement. Alors comme ça, elle ne le rendait pas nerveux ? Elle était déçue. Parce que de son côté, elle l'était rudement. Ce n'était pas un jour commun, elle ignorait pourquoi, pourtant ils l'avaient déjà fait des centaines de fois et dans plusieurs situations différentes. Mais là c'était différent, allez comprendre pourquoi.

Alors quand il vint l'embrasser de cette manière, c'était comme quand il voulait la faire taire, il y mettait un certain paquet, une certaine envie. Et elle adorait quand il faisait ça. Elle porta sa main à sa joue en lui répondant de la même manière, son autre bras allant entourer ses épaules pour s'y accrocher. Elle avait toujours l'impression qu'au détour d'un imprévu, il s'en aille. Elle n'avait même jamais compris pourquoi elle avait cette crainte parce qu'il n'était jamais parti. C'était peut-être ce sentiment de sécurité qu'il lui procurait et dont elle était devenue accro.

Et comme il lui avait demandé, elle s'était tue. Depuis quand l'écoutait-elle quand il lui disait quelque chose ? Un petit rire passa ses lèvres alors qu'il était encore occupé à l'embrasser. Tant qu'elle ne prenait pas la mouche, tout irait bien.

Et puis il avait cette impression qu'elle tremblait là où ses doigts passaient, est-ce que ELLE était nerveuse ? D'où sa question il y avait quelques instant à peine. Et il y avait ce coussin, cet affreux truc qu'elle avait sous ses reins dont il se saisit pour le jeter sur le sol. Si la demoiselle avait aussi mal au dos, il pourrait la masser plus tard, il suffisait qu'elle demande ou il le ferait lui-même après coup.

Là, il comptait y aller en douceur, du moins plus que d'habitude, il prendrait son temps (à moins que son bipper ne sonne) et ferait tout pour qu'elle continue d'être dans l'était d'esprit qu'elle partageait à cet instant.

L'irlandais l'embrassa, encore et encore, avec toute la douceur dont il était capable, ses lèvres, son ventre, ses hanches, ses épaules, ses mains. Et c'est alors qu'il la serrait contre elle qu'il pensa qu'il était peut-être bel et bien en train de tomber amoureux, et ce, malgré tous les clichés qu'il voulait éviter.

Elle était clairement nerveuse oui, mais ça ne l'empêcha pas de ronchonner quand il retira le coussin qui soulageait ses reins. Du reste, elle suivait son rythme sans tenter d'aller plus vite ni plus loin. La seule chose à laquelle elle pensait, c'était qu'elle espérait que personne ne viendrait les déranger. Comme Dean ou Dylan voire même Maverick. Mais foutre dieu, il restait dans la continuité de cette semaine de folie qu'elle avait passée. Il ne manquait qu'une chose mais elle savait que si soit elle soit lui le disait, ce ne serait qu'à cause de l'ambiance actuelle qui s'y prêtait et que le lendemain ne serait pas le même. Que le lendemain, ils ne ressentiraient peut-être pas la même chose. Ou du moins pas aussi fortement que sur ce moment. Ils pourraient ouvrir la bouche et actionneraient alors une sorte de cliché parfait sans rayures et sans bavures que le lendemain effacerait rien qu'en ouvrant les yeux au réveil, comme un rêve duquel on s'éveillait sans avoir eu le contrôle.

Alors elle en profita à fond, tentant de garder ces quelques dernières barrières qui menaçaient de s'écrouler et elle promena ses mains sur lui sans trop y réfléchir, se sentant juste minuscule dans ces bras-là, comme si elle avait peur de décevoir son professeur. Elle aurait bien eu envie de parler pour détendre la tension qui l'animait mais elle avait peur qu'il s'arrête et qu'il mette du temps à s'y remettre. Et à ce moment là, elle ne pensait ni à ce qu'elle était, ni à ce qu'il risquait avec elle, ni à la raison qui l'avait poussée jusqu'alors à le garder quelque peu éloigné d'elle. Elle ne se sentait même pas coupable ni égoïste de "profiter" de lui et de sa tendresse alors qu'elle n'en méritait pas la moitié. Elle ne pensait à rien et elle espérait bien ne pas y penser avant un moment. Elle découvrait cette chose agréable qui était de se sentir bien dans ces godasses, cette impression d'avoir une vie presque normale et elle n'avait pas, un seul instant, envie que ça s'arrête.

Elle chercha sa main pour y mêler ses doigts et les serrer les uns dans les autres tout en l'embrassant et son coeur battait tellement fort qu'elle soupçonnait Noah de le sentir contre son torse.

Alors qu'il passait une main sur son petit visage pour dégager les longs cheveux qui lui barraient la vue comme il savait si bien le faire, le médecin soupira de bien être. Elle était terriblement jolie quand elle se laissait aller à ses caresses et à ses étreintes.

On pourrait croire qu'elle était schizophrène tant elle était différente avec lui et avec le reste. Maddison Deluca, la Slider, grand manitou d'une partie de l'Underground, souvent seule, paraissant bien dure pour certain et dirigiste pour d'autres.

Et il y avait Maddie, sa Mad', qui passait son temps à le chercher tout en étant une des plus douces créatures qui soit. Toujours tendre, rigolote, petite fille découvrant la vie et se confiant à lui de plus en plus souvent.

A savoir laquelle des deux il préferait, son choix était déjà fait depuis longtemps.

"T'es vraiment belle Mad', je crois que..."

Noah ne finit pas sa phrase, ça ne servait à rien, il préféra se concentrer sur ses courbes alors qu'il se débarassait de son pantalon.

La phrase qu'elle refusait d'entendre. Elle l'observait en même temps qu'il écartait ses cheveux mais avant qu'il ne finisse de parler, elle planta son index sur ses lèvres avec de grands yeux verts. Elle sourit à son compliment mais ne répondit rien. Ou du moins, elle ne répondit pas à voix haute. Chose étrange, ils n'avaient jamais vraiment eu besoin de beaucoup se parler pour se comprendre même si souvent, ils disputaient à cause d'un manque de communication, ce qui, à l'avenir, se vérifierait bien plus qu'il ne le pensait. Elle l'aida à se débarrasser de son pantalon grâce à ses pieds, regardant par dessus son épaule avec des petites moues d'effort. Une fois libéré, elle reprit ses yeux dans les siens et c'était là qu'elle lui répondait.

Elle porta sa main à sa joue et la fit glisser le long de sa mâchoire en touchant son nez du sien. Elle releva lentement son genou le long de sa cuisse avant de venir l'embrasser lentement après une légère hésitation, allez savoir. Elle se protégeait derrière un silence mais ses gestes parlaient d'eux-mêmes. Elle fit glisser ses doigts de sa joue à ses cheveux pour les y mêler. Elle avait déjà pris parfois l'habitude de l'attirer de cette manière un peu hésitante et lente et il finissait toujours par lui sauter dessus comme la fois où ils s'étaient réconciliés et qu'elle n'avait pas réussi à se réveiller le matin. Cette fois-là aussi elle n'avait pas eu envie qu'il lui saute dessus mais elle n'avait rien dit. Alors peut-être que si lui "croyait que" depuis juste maintenant, elle "pensait que" depuis plus longtemps. Mais étrangement, elle n'avait pas envie de le repousser s'il avait envie de lui dire quelque chose alors comme une perche tendue, tout en l'embrassant, elle reprit.

_ Ne crois pas. Ca sert à rien. Pense-le. Ou dis-le.

Grande égoïste qu'elle était.

"Je crois que j'ai mon bipper qui sonne Mad' et oui je le pensais et je te le dis."

Bien malgré lui, le médecin s'extirpa des bras de sa belle et remonta son jean sur ses jambes. Le bipper négligemment rangé dans une poche de sa veste vibrait sans s'arrêter... quartier de Maze... superbe.

L'irlandais soupira fortement et se tourna vers Maddison alors qu'il s'habillait puis réunissait toutes ses affaires le plus rapidement possible. Il avait fallu que ça arrive immédiatement, là tout de suite alors qu'il était censé passer un très agréable moment avec sa petite amie et ça le mettait presque hors de lui. Mais il était médecin avant tout et disponible constamment pour tous les habitants. ce fut donc avec le coeur bien lourd qu'il attrapa son bipper en dernier avant de revenir vers le lit où Maddison se trouvait toujours. Il était pressé, plus que ça même mais il eut bien le temps de voir la mine renfrognée qu'affichait la demoiselle. Ce n'était pas vraiment sa faute à lui au moins.

Il réussit à afficher un faible sourire avant se pencher sur Maddison pour capturer ses lèvres quelques longues secondes avant de se relever et se diriger vers la porte en courant.

"Je t'aime à ce soir."

Et ce ne fut que quand il claqua sa porte qu'il comprit l'ampleur de sa connerie.

Elle tenta d'abord de le retenir en grognant. Elle aurait bien trépigné d'un air extrêmement mécontent. Elle maudit ce bipper et le regarda se lever. Elle roula des yeux avant de les fermer et se laissa retomber sur le dos dans un soupir d'humeur. Il y avait des jours où quand ça ne ovulait pas, ça ne voulait pas. Et c'était un jour comme ça. Elle attrapa le coussin pour le coller sur sa poitrine et se tourna sur la hanche pour le regarder faire, serrant le coussin dans un bras, sa tempe soutenue dans l'autre main, son visage exprimant clairement un gros nuage noir au dessus de sa tête.

_ A qui je vais faire subir mon surplus, maintenant, hein ?

Il se pencha sur elle et elle se laissa faire non sans lui rendre son baiser. Ce n'est que lorsqu'il prononça ces mots d'une terrible banalité quotidienne et presque grotesque, qu'elle haussa d'un coup les sourcils. Il n'avait pas pu lui dire ça d'une meilleure façon ! Alors quand il ferma la porte et qu'elle se retrouva seule face au silence, elle prit tout en considération, sa respiration suspendue. Elle cligna des yeux et regarda par dessus son épaule le mur d'en face en faisant une moue dubitative dans le coin de ses lèvres. Elle se mit à grogner une nouvelle fois et ferma lentement les yeux en grimaçant, le front plissé. Il l'avait dit néanmoins. Elle se laissa retomber sur le dos en feintant de pleurer, il avait OSE le dire à voix haute. aussi spontanément qu'elle quelques jours plus tôt, dans la même connerie.

Soudain, elle leva le coussin pour le poser sur son visage brutalement, et hurler dedans à plein poumon.