2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [CLOS] [Maddie/Archi] The moment of truth

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Archibald Akton
Archibald Akton
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Mi Septembre 2074




In the End by Linkin Park on Grooveshark




Je dois te parler. Rendez-vous là où tu m’as recruté, face à la baie. Seule.
Archi.

Il y avait du changement dans l’air. Que l’on soit tempestaire, cyber, animorphe, ou peu importe l’aberration qu’on portait on pouvait le sentir. Et moi ce changement il me tapait sur le disque dur. J’avais confiance en Maddie, depuis le premier jour, je croyais en elle, en son but en ce qu’elle désirait. Mais avec elle c’était un peu comme faire confiance à un chat. Elle savait vous trouver, elle savait qui vous étiez, elle savait se faire apprécier, mais après… Après elle gardait sa vie bien à elle sans vous y intégrer. Et moi franchement… Franchement j’en avais plein le dos de me battre sans savoir pour qui, ni pour quoi. Elle me mentait. J’en aurai mis ma main au feu.

J’avais toujours été comme cela. Déformation de mon pouvoir diront certains, mais les secrets moi ça me gonfle. Prodigieusement même. Depuis ma discussion avec Sami, l’affaire Camy, et ma rencontre avec Evan, les choses étaient simples : je m’étais plongé à corps et à cri dans le réseau, et j’y avais un accès quasi illimité. C’était bon, c’était grisant, mais surtout… C’était utile. J’avais passé un temps fou à chercher le visage de Sami parmi les milliards d’individus de la planète, de la chine à mégalopolis, en passant par les pays de l’est. Et j’avais aussi, cherché celui de Maddie. Appelez ca de l’instinct, ou de la curiosité, dans tous les cas, ses cachotteries m’obsédaient. Je savais que j’avais toutes les données, là quelque part à portée de la main, tout m’était offert je pouvais trouver, il suffisait que je les recoupe. Leur surveillance était devenue ma priorité, au-delà de tout ce qu’on me demandait, je ne faisais que ça. J’avais quelque part tous les déplacements de Maddie, et de l’autre j’utilisais un système de reconnaissance de mouvement et faciale pour trouver Sami. Et quelque chose me travaillait, quelque chose… clochait.

Maddie, je l’avais trouvé dans des hôtels, au travail, dans la rue, et même quelques vidéos amateurs un peu étranges qui filmaient le monde sauvage et aride du Sanctuaire. Mais Sami… Sami ce n’était souvent que des suppositions, sur son allure, sa façon de marcher, c’était elle ou pas, toujours cachée, jamais dévoilée, c’était une horreur. J’étais persuadé que la jeune femme que j’avais là devant mes yeux sur cette vidéo d’un coin de rue c’était elle, mais avec son sweat à capuche qui aurait pu le dire ? Je ne pouvais pas baser toute ma recherche sur ça. Et puis un jour j’ai eu ce déclique. Et si ce n’était pas Sami et Maddie que je devais trouver, mais ce qui faisait le lien entre les deux. Ce ne fut d’abord qu’une impression. Le même homme, jamais bien loin, toujours à portée comme une ombre. Cette dégaine pourtant me disait quelque chose, quelque chose de récent que j’avais déjà travaillé, mais impossible de mettre le doigt dessus. Je devais revoir ce que j’avais trouvé. Ce que j’avais vu. Ce que je savais et…. Pourquoi ai-je pensé à Richard à cet instant ? Je ne sais pas, peut-être parce que c’était le dernier gros travail que j’avais eu, j’ai vérifié les dossiers de la Waleman que j’avais copié, ceux que je gardai précieusement sur les serveurs de la cave Akton.

Et là tout était entre mes mains. Cet homme, je l’avais déjà sur une vidéo de surveillance, un simple snapshot de très mauvaises qualité, mais la dégaine, l’allure, la carrure tout correspondait. Mais plus que tout… Elle était là j’en étais sûr. Le deuxième snap montrait une jeune femme, pas très grande, aux cheveux long mais plus que tout… ce qui la rendait reconnaissable, ce qui ne laissait aucun doute c’était ses yeux. Sur ce vieil enregistrement pourri on ne voyait qu’eux. D’un bleu glacial, perçant, ce regard qui m’avait marqué depuis ma première rencontre avec elle... La date de l’enregistrement était claire. Stenton était mort ce jour-là, et à cet endroit. Je mettais ces images à côté de celle de Sami que j’avais, et il ne faisait aucun doute. Je revenais sur les images de Maddie, et même si on ne voyait pas son visage j’avais maintenant ma preuve. Cet homme était dans l’hôtel en Mai. Il était entré après elle, toujours de dos ou de profil sur les caméras, mais le doute n’était pas permis, c’était le même homme. Et cette vidéo amateur, où on voyait furtivement Maddie, à la 46 eme secondes, aucun doute, au loin, c’était encore lui. C’était toujours lui.

Alors les mensonges et secrets de Maddie c’était lui ? Libération avait revendiqué l’exécution de Stenton. Et ce que j’avais entre les mains c’était le peloton qui avait mené à bien cette vendetta. Peloton qui était lié à Maddie d’une façon ou d’une autre. J’avais tout imprimé, en un seul exemplaire, effacé toutes les traces de mes recherches, tout sauvegardé sur mon réseau personnel, cadenassé au fond de mon serveur privé. Je me doutais bien que si ce que j’avais trouvé s’avérait vrai, ils feraient tout pour me faire taire. Mais… mais plus que tout je voulais la vérité, je voulais qu’elle soit franche avec moi, je voulais savoir pour qui je me bats rien de plus.

Assis sur mon banc face à la baie j’attendais Maddie. J’avais laissé mon invitation dans sa chambre. J’avais suivi son entrée dans celle-ci via les caméras, je savais qu’elle l’avait eu.

Je dois te parler. Rendez-vous là où tu m’as recruté, face à la baie. Seule.
Archi.



Ces quelques mots tournaient en boucle dans mon crâne. Tout était vérifié, j’avais shutdown les réseaux à proximités, truqué les caméras du coin avec des images vides en boucle fermée, et gardé les vrais images branchées en directe avec la tablette à mes côtés. Le dossier était posé là où Maddie viendrait me rejoindre. Maintenant la balle était dans son camp. Soit elle me disait la vérité, soit… soit nous allions droit dans un mur, et je doutais sincèrement m’en sortir cette fois. Etrangement la seule chose à laquelle je pensais c’était que j’aurai peut-être dû laisser un message d’adieu à Camy. Maintenant c’était sa dernière chance. Elle avait toujours éludé les questions, mais depuis le premier jour elle avait réagi à mes capacités. J’aurai pu aller en parler aux autres, en parler à Reese mais… Je lui avais déjà dit quand on s’était rencontré. Des données sans contexte pouvaient mener à des actes que je ne pouvais cautionner. Et puis au fond… Je tenais quand même un peu à ce grand bout de femme. Je devais lui donner cette chance, mais je le savais, et elle s’en rendrait sûrement compte : c’était la seule, et la dernière.
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Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
J'étais rarement sommée de me présenter à un endroit. Au pire, Abel usait d'un langage extrêmement vif et précis. Du moins pour moi mais vague pour les autres. Une heure imagée et un endroit que nous étions seuls à connaître. Parfois, nous prenions un peu plus de risques mais cela restait somme toute assez rare. Mais là, ce n'était pas Abel. J'avais pris connaissance de son invitation avant de partir travailler. J'étais déjà en retard - la ponctualité n'était pas mon fort... - je ne pouvais m'y rendre tout de suite. Mais sur mon heure de dîner, espérant sincèrement que la radio ne sonnerait pas. J'avais demandé à Jefferson de s'occuper de ses affaires et de sa vie alors que le soleil se couchait déjà sur la baie. En uniforme, une haute queue de cheval relevant mes cheveux, je me suis approchée du banc, dans le dos d'Archi qui était déjà là à m'attendre. J'espérais depuis assez peu de temps. Les dents serrées par un pressentiment que je n'aimais pas du tout, j'ai contourné le banc pour le voir, son message dans ma main. Quelque chose n'allait pas. Et Archi était un Cyber bien entraîné, bien engagé, maîtrisant son pouvoir à la perfection. Il n'y avait qu'une raison pour laquelle il me convoquait : il savait. Ne me restait qu'à savoir... Quoi ?

Je lui ai montré son mot en haussant un sourcil. J'aurais pu m'insurger. J'aurais pu lui dire de me parler sur un autre ton. Mais lorsque la menace vous guette, vous apprenez à être gentille avec elle. Encore une fois, si je n'avais retenu qu'une chose dans ma vie : "Nul ennemi. Seulement de futurs alliés." Et cette devise s'appliquait parfaitement à Archi. Il était hors de question que je lui montre qu'il me mettait mal à l'aise. Ni que j'étais tendue. Ni que je me retenais de déglutir parce que je ne voulais pas qu'il voit la difficulté que j'avais.

_ Tu as 45 minutes avant que je ne reprenne mon service.

Il ne pouvait savoir pour Abel. C'était impossible. Nous étions trop prudents. J'ai baissé les yeux sur la tablette et un dossier. Qu'est-ce que je cachais d'autre ? A part Liberation ? Rien. Voilà pourquoi j'étais nerveuse et que mon pressentiment était si fort. Ca ne pouvait être qu'Abel. Et par conséquent : Liberation. J'espérais secrètement pouvoir m'en sortir d'une manière ou d'une autre. Il le faudrait, de toute façon. Ce n'était pas un manque de confiance, c'était de la protection, de la préservation. Je n'avais pas mis tant de délicatesse et de prudence à masquer ma relation avec Abel et mon lien avec Liberation - inexistant, par ailleurs - pour que tout vole en éclat parce qu'un Cyber avait mené une enquête sur moi.

Je ne me suis pas assise. Je n'ai pas proposé de m'asseoir, je n'ai pas demandé ce que je faisais là. Je n'aurais pas apprécié qu'il insulte mon intelligence, je n'allais pas sous estimer la sienne. Le problème était que venant sur ma pause dîner, je n'avais donc rien dans le ventre. Et tout le monde savait ce qui se passait lorsque je ne mangeais pas et que l'on commençait à me courir sur le système. Malgré tout, quoi qu'il ait trouvé, je ne pouvais lui en vouloir. Pourquoi faire ? Il avait eu raison. Mais devais-je encore lui en parler ? Aucune idée. Etait-ce ses affaires ? En tant que Cyber, la sécurité, c'était son problème, en effet. En deux ans de relation et de badinage avec Liberation, avais-je un jour mis l'Underground en danger ? Non. Mais qui sait si ça ne pourrait pas arriver un jour. L'infiltration de Samiha était un autre secret. Il était surtout un secret que je le savais. Archibald pouvait-il savoir ça ?

Mes yeux dans les siens, je n'ai souffert d'aucune provocation. Une simple méfiance aigue, mettant tous mes sens en l'alerte, et sûrement les siens. Oui, pour moi, Archibald était une menace. Pour moi. Et un danger pour Liberation.
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Archibald Akton
Archibald Akton
-  45 minutes ? C’est plus qu’il ne m’en faut.

Je ne levais pas les yeux sur elle. Je me concentrais sur la baie, sur l’océan, sur cette étendue face à moi qui symbolisait tout. Je me levais d’ailleurs pour m’approcher du rebord, sans jeter un regard à Maddie, sans même prendre le temps de remarquer son attitude, sa façon d’être. Je m’en moquais, tout aller changer entre nous d’une façon ou d’une autre.

-  Tu sais pourquoi j’aime cet endroit ? Parce que c’est ici que ma vie a changé. Que j’ai découvert un but à mon pouvoir, une raison à mon existence. Tu m’as offert tout ça.

La contemplation de l’eau me permettait de trier mes idées, les mettre dans le bon ordre, savoir où je voulais en venir. Et surtout me questionner sur ce que cela allait devenir. Ici elle m’avait donné une chance, il était finalement normal que je lui en donne une au même endroit non ? Les mains posées sur la rambarde je ne levais pas les yeux. Trop de choses à dire, trop de choses à faire.

-  Le dossier sur le banc, prends-le. j’attendais un instant qu’elle s’exécute. Te souviens-tu de ce que je t’ai dit la première fois que tu m’as rencontré ? Je peux te trouver où que tu sois, voir tous tes déplacements, savoir où tu as été et qui tu as vu

C’était maintenant, tout se jouait à cet instant T, et je n’avais dessus plus aucun contrôle. Dans le dossier les photos d’Abel lors de l’assassinat, celles de Sami aussi, datées, les comparaisons entre ces photos, et celles de l’hôtel, celles de Maddie… Tout y était. Des traces écrites, les seules. Je sentais une certaine colère en moi. Elle m’avait fait venir pour assurer leur sécurité, pour veiller sur eux, pour tout savoir, et elle était la première à me cacher des choses ? C’était illogique, incompréhensible. Elle ne me connaissait pas certes, mais si elle avait cherché un instant… Jamais je n’aurai pu la trahir, ce n’était pas dans ma nature. J’avais juste besoin qu’elle me prouve qu’elle désirait vraiment que je fasse mon job ou pas. Je me retournais, la regardant cette fois bien en face, je savais bien que mes yeux commençaient à luire de cette fureur particulière qui pouvait me prendre parfois.

-  Je veux la vérité Maddie. Et je la veux maintenant. Ça fait des mois que tu me demandes de veiller sur vous. Comment veux-tu que je le fasse sans que tu me donnes toutes les cartes en mains ? Tu les aimes grands et bruns, grand bien t’en fasse… Mais Libération ? Sami ? Vraiment ? Ça fait des semaines qu’Evan et les autres s’échinent à chercher alors que tu sais tout.

Je voulais qu’elle soutienne mon regard, qu’elle me dise tout, qu’elle arrête de me fuir. Je lui faisais face, je sentais mes sentiments débordant sur les réseaux proches, je savais que j’étais en train d’exploser, mais je devais me contenir. Tout du moins pour l’instant. Je ne pouvais pas la laisser se braquer. Je m’approchai d’elle, sans même m’en rendre compte, les yeux de plus en plus bleues, je débordais littéralement de colère, elle s’éparpillait. Et pourtant, je gardai encore le contrôle, je le gardai car je lui devais au moins ça : le temps de m’expliquer

-  On a tous des secrets, et des raisons de les avoir. Mais bordel Maddie !!! Je suis censé veiller sur TOUT ce qui touche de près ou de loin à la sécurité de l’underground.  Traiter TOUTES les données qui pourraient vous mettre en danger toi et tes petits camarades. C’était du vent ? Tu comptais te foutre de ma gueule combien de temps sans que je m’en rende compte ? Tu me croyais assez stupide pour ne jamais faire le lien ?

Je pris trente seconde pour calmer mes esprits, et puis… et puis je baissais les épaules. J’abandonnais. Enfin… En partie. Elle avait tout en mains, c’était à elle de décider. Je m’en moquais finalement. Mes yeux redevenaient normaux, le réseau repartait, tout cela je le sentais. Et je la regardai de nouveau face à face.

-  "Tes secrets ne sont pas en danger avec moi". "Je lis des dossiers, mais je me lie aux humains". Tous ces mots que je t’ai dits la première fois, ce n’était pas du vent. J’espérais que tu t’en rendrais compte. le soupir qui suivit n’était pas feint Fais ce que tu veux Maddie. Tu savais que je déteste les secrets depuis le premier jour, je suis juste navré que tu n’aies pas jugé que je puisse être assez intelligent pour comprendre ton dilemme. Pour te soutenir un instant.

Epuisé, fatigué, j’étais à bout. Franchement j’avais l’air de quoi moi ? J’étais le dindon de la farce dans cette histoire.

-  Tu te rends compte que si tu étais venu m’en parler, je n’aurai rien cherché ? Je t’aurai aidé sans jamais rien demandé en retour ? J’aurai même pu te permettre de protéger tes alliés malgré cette relation… Maintenant je dois penser quoi ? Que tu me manipules ? Que tu n’as aucune confiance ? Bon sang Maddie ! Tu en as pas marre de faire cavalier seul ? Tu n’en as pas plein le dos de devoir vérifier chaque pas que tu fais, chaque mot que tu dis ? Bordel… Depuis le départ j’aurais pu être ton soutient, tout en veillant sur nos amis, nos frères là-dessous…
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Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
J’ai froncé les sourcils en pinçant les lèvres. Il me tournait le dos, il me répondait d’une voix froide et je n’étais pas certaine d’aimer ça. Mais je n’ai pas eu le choix. Je l’ai écouté. Non parce que je n’avais pas le choix, mais parce que je me devais d’entendre ce qu’il avait à dire. C’était ainsi que j’étais, ainsi que je menais ce quartier depuis deux ans. J’étais proche de chacun d’entre eux. J’en avais besoin, même si je n’étais pas aussi présente qu’avant. J’aimais trop mon travail, j’étais incapable de laisser tomber l’Underground mais je voulais aussi assurer mon travail. J’y tenais.

J’ai tourné les yeux vers le banc et me suis penchée pour récupérer le dossier, d’un geste un peu sec alors que je reportais mon attention sur Archibald, la mâchoire serrée. Mais je n’ai toujours rien dit. Je l’ai écouté d’une oreille, découvrant ce qu’il avait extirpé de la toile. J’ai entrouvert les lèvres. C’était pire que ce que je croyais. Abasourdie, j’ai cessé de respirer. Mon pouce a lentement effleuré une photo d’Abel. Je ne l’avais jamais vu comme ça. Même à travers la mauvaise qualité, je pouvais voir ses yeux briller et sa détermination durcir son visage. Ce n’était pas ainsi que je l’aimais. Mais il était tel que j’avais accepté de le garder dans ma vie. Archibald ne m’avait pas cherchée moi. Il avait trouvé Abel. Il était remonté jusqu’à Liberation. J’ai lentement tourné les pages, me demandant bien comment il avait pu entrer en possession de ces images. Si Evan en avait déjà trouvé des traces, elle n’avait rien dit. Se pouvait-il que Archi soit meilleur qu’elle ? J’ai serré les dents un peu plus. Archibald n’était plus une simple menace, il était un danger pour moi. Pour Abel et pour Liberation mais aussi pour Sami. Je lui ai montré le dossier de façon désinvolte.

– Que veux-tu que je fasse de ça ?

Je ne me suis pas défendue outre mesure. C’aurait été insulter son intelligence. A son regard, j’ai aussi compris qu’il se passait autre chose. Et je l’ai soutenu. Je l’ai fixé sans rien dire, la mâchoire bien serrée. Voilà que je prenais un sermon maintenant. Archibald me faisait l’effet de… Moi, quelques mois plus tôt, lorsque j’avais soupçonné Abel de m’avoir trahie. Je lisais la même chose dans ses yeux. Je me sentais quelque part prise au piège et en même temps, je n’ai rien dit. Ni pour me défendre, ni pour défendre qui que ce soit. Je me suis seulement demandée si son pouvoir réagirait aussi violemment à la colère que le mien.

Peu importait qu’il m’accuse de tout. Je comprenais mieux maintenant pourquoi Abel était resté si silencieux. Ma poitrine s’est soulevée sur ma respiration profonde. C’était la seule façon pour moi de rester calme. La vérité… Je ne pouvais pas lui donner. Je ne pouvais la donner à personne. J’étais partie trop loin, trop profondément, pour tout révéler maintenant. Je n’avais pas de mal à respirer, j’avais même chaud à l’intérieur de mon pull et de ma veste. Mais ce n’était pas la colère qui montait. C’était peut-être un peu de peur. Du moins, de la crainte. Avec un soupçon de panique. Mais ce qui m’animait à présent, c’était mon instinct. Mon pouvoir, au plus profond de moi, avait déclenché toutes les alarmes. Archibald était une menace que je pouvais gérer. Il ne tenait qu’à moi de décider de le modifier… Ou non.

Je l’ai observé s’approcher de moi. Et continuer. S’énerver, me mépriser, m’insulter, d’une certaine façon. Et encore une fois… Je n’ai rien dit. Rien fait. Quand même mes mains ont commencé à trembler, mes doigts se serrer sur le dossier, mes yeux briller en harmonie avec ceux d’Archibald… je n’ai pas bougé. J’ai même cru imploser alors qu’il se citait lui-même, semblant oublier les risques que j’avais pris pour lui. Les décisions que j’avais un peu forcées auprès de Maze et Reese, alertés par cette invasion qui ne les avait pas rassurés. Alors j’ai laissé Archi me vomir dessus tout ce qu’il savait. Tout ce qu’il avait besoin. Je l’ai laissé se tromper sur moi. J’ai visualisé les photos et notes du dossier dans ma tête. Je connaissais déjà presque tout, Abel en avait suffisamment dit, j’avais deviné le reste. Quant à Liberation… Pour ma propre sécurité, je n’avais plus jamais trop cherché à savoir depuis que je connaissais leur leader. Et quand il a eu fini, je n’ai toujours rien dit.

J’ai passé de très longues secondes à le fixer, grignotant aisément sur les 45 minutes qui n’en faisaient maintenant plus que 37. J’ai fait un bas en arrière, l’ai quitté du regard et j’ai pris la tablette sur le banc. Je la lui ai montrée en haussant les sourcils, qu’il voit ce dont j’étais capable, et je l’ai laissée tomber par terre avant de l’écraser violemment de mon pied. Je me fichais de ce qu’il y avait dedans. Il y avait Abel. Et c’était tout ce que j’avais besoin de savoir. Je me suis penchée pour récupérer la tablette et je l’ai envoyée d’un geste fort dans l’eau. Elle a coulé dans la baie assombrie par le coucher du jour et je me suis retournée vers lui. Certains, Reese le premier, Abel en second, aimaient à penser qu’il existait deux méthodes avec moi. Deux facettes de ma personnalité. Il y avait Maddie, la digne fille de sa mère Mexicaine, enflammée, passionnée impulsive, protectrice et maternelle - bien qu’elle ne veuille pas d’enfants - certains diraient torride… Et puis, il y avait Maddison, la fille de ce Canadien que tout le monde avait oublié. J’avais hérité de sa froideur glaciale, de son impassibilité et de son impartialité. Mon père m’avait transmis la capacité de glacer mon entourage, même sans l’ombre d’un don. Personne ne comprenait ce qui avait pu un jour lier d’amour mes parents pour avoir non pas un enfant imprévue, mais deux, à près de 10 ans d’intervalle, moyennant 8 ans de séparation. C’est qu’il fallait s’aimer, tout de même. J’étais le résultat de cet amour. Ce qui expliquait sûrement beaucoup de choses quant à ma propre perception de l’éducation parentale et maternelle. Ce même instinct que j’étais sur le point d’exercer sur Archibald pour protéger ceux que j’aimais plus que tout au monde. J’ai pris le dossier, récupéré le contenu et j’ai jeté la chemise dans la baie pour rejoindre la tablette. J’ai roulé le reste pour le glisser à l’intérieur de ma veste.

J’ai commencé à m’approcher de lui. D’abord doucement et puis j’ai accéléré jusqu’à me retrouver à sa hauteur. Je l’ai attrapé par le col, mon bras barrant sa gorge et je l’ai fait reculer jusqu’à un arbre pour plaquer son dos, mon visage plus proche du sien qu’il ne le serait jamais. J’ai inspiré profondément, mon nez touchant le sien. Et j’ai enfin ouvert la bouche et une voix sourde s’est échappée d’entre mes dents serrées.

– J’ai mis mon destin entre tes mains. J’ai accepté de t’offrir une confiance dont tu n’as même pas conscience. Je ne t’ai jamais menti. Je t’ai caché ma vie privée. Je m’en suis remise à toi. Je t’ai laissé choisir, je t’ai laissé seul juge, depuis le premier jour, tu te souviens ? Je savais que ce jour viendrait, je savais que tu trouverais. Je savais que tu le trouverais. Et je t’ai recruté en connaissance de cause. Et pas à un seul instant… UN SEUL, je ne t’ai empêché de mener ton enquête. Tu crois que je ne me doute de rien ? Une fouine dans ton genre, au sein de mon quartier ? Je savais que tu finirais par chercher. Et puis par trouver. Et tu crois que je te manipule ? Tu n’as pas… la moindre idée… De ce que tu as entre les mains.

Je serrais si fortement sa chemise dans mes mains que mes doigts tremblaient contre son épaule. S’il voulait fixer mon regard, il le pouvait maintenant, à volonté. C’était à mon tour de voir mon pouvoir latent s’animer à travers mes yeux.

– Tu n’as qu’une idée de Liberation, tu ne sais rien de Samiha ! Elle n’est pas notre ennemie ! Je protège l’Underground depuis des années, maintenant et ça ne changera pas, tu m’entends ?! Tu ne dois jamais révéler tout ça à qui que ce soit. Jamais. Maze organiserait un Raid pour les raser et Reese donnerait l’assaut avec lui. Je tente d’éviter une guerre civile en protégeant les uns. Comme les autres. C’est une situation que j’ai acceptée depuis longtemps. Et je ne laisserai personne faire du mal à qui que ce soit au sein de l’Underground. Je ne laisserai jamais Liberation s’en approcher. Samiha est une erreur, un glissement de terrain mais elle n’est pas un danger. Je ne te laisserai pas anéantir mes efforts en révélant ce que tu as découvert. Si j’apprends qu’un seul membre de Liberation est blessé parce que tu as un problème avec le fait que tu ne PEUX PAS tout savoir, je te tue. Tu m’entends ? Liberation. Ne sont pas. Nos ennemis !

Mon bras tremblait contre sa gorge et la rage se lisait dans mon regard. Pour la première fois en deux ans, je prenais conscience de la dimension de ma relation avec Abel. Elle le dépassait, il ne s’agissait pas que de lui. Mais de tout ce qui nous entourait. Peut-être pensais-je que je pouvais être un héros en portant le destin de la ville sur mes épaules. Mais je me plaisais à penser qu’il fallait bien que quelqu’un s’en préoccupe. Mais je réalisais surtout que c’était la première que je sentais Abel menacé. Et ça me mettait… Hors de moi. J’ai serré les lèvres un peu plus.

– Maintenant dis-moi. D’où tiens-tu ces images ?

Parce qu’il était très clair qu’il était allé fouiller loin. Et je voulais savoir où. Je voulais savoir comment. De l’un ou de l’autre, lequel avait omis le plus de choses finalement ?
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Archibald Akton
Archibald Akton
Je crois que ma première réaction fut de rire… Rire à l’éclatement de la tablette qui n’était rien. Rien de plus que mon système de sécurité personnel au fond. Me pensait-elle assez stupide pour tout garder ici ? Je crois que le jeté de dossier fut le plus drôle. Et sans vraiment m’en rendre compte je secouais la tête, navré de la voir agir ainsi. Ainsi elle avait eu la chance de parler, la possibilité de m’expliquer, de tout me dire et… Et elle refusait. Elle préférait me mentir, encore, et croire que j’allais accepter ça ? Faire comme si je n’avais rien vu. Quand elle approcha, je ne bougeais pas. Quand elle me plaqua, je n’esquivais pas. Elle pouvait menacer, me blesser, faire ce qu’elle voulait je lui avais confié ma vie le premier jour comme je la lui confiais aujourd’hui. Comment osait-elle me traitait comme ça ? Les mensonges avaient détruits ma famille, mon foyer. Toute ma vie avait été bâti sur des mensonges, et voilà où j’en étais arrivé. D’une famille riche comme crésus, au mec qui a du bouffer ce qu’il trouvait dans les poubelles les premiers jours. Tout cela pour des… mensonges… Et aujourd’hui encore elle n’avouait rien, elle ne voulait rien dire, elle préférait la manière forte. Un instant je me demandais pourquoi toutes les femmes que je côtoyais réagissaient forcément ainsi. Je devais avoir un truc qui provoquait ce genre d’état.

Et elle a commencé à parler. Et plus que ce contact physique, cette violence qu’elle mettait dans ses gestes, se sont ses mots qui m’ont heurtés. Qui m’ont blessé, qui m’ont bouleversé. Je fermais les yeux, tentant de garder mon calme, je ne devais surtout pas partir en live, je ne devais pas me laisser submerger, et pourtant chaque mot frappait plus fort que le précèdent. Je ne cherchai pas à me libérer. Pour quoi faire ? Ce n’était pas la douleur ou quoique ce soit qui me retenait. Non ça faisait longtemps que ça je m’en tapais. Je lui avais donné sa chance et elle me la cracha à la gueule, comme si ce n’était que de la merde en barre que j’avais essayé de lui vendre. Une fouine dans mon genre ? Ennemie ? Elle ne comprenait rien à rien, ou alors elle ne voulait pas comprendre…. Samiah… Le premier mot qui provoqua un sursaut dans mes points que je sentis se serrer. Anéantir…. Plus elle enfonçait le clou, plus me contrôlait devenait inimaginable. Je sentais le réseau, il répondait à ma fureur, tout autour de moi j’en avais conscience. Fusionner en étant encore dans mon corps… Cette sensation était d’autant plus grisante que je ne la contrôlais pas. Et cela se voyait. Je crois que c’est quand elle a parlé de révéler ce que j’ai découvert que la première ampoule a éclaté au coin de la rue.

Elle n’avait jamais voulu de ce que j’étais. J’étais juste une erreur de plus qu’elle devait corriger. Tout prenait un sens. Même son désir de m’avoir avec elle plutôt que contre elle. Et pourtant… Pourtant elle avait tout fait pour me mettre à dos. Le problème n’était pas de savoir si je voulais tout savoir ou pas, cela n’avait jamais été le problème. Elle ne me comprenait pas, et n’avais pas cherché à le faire. Elle s’en foutait comme de sa première chemise, cela lui était égale, et aujourd’hui plus que jamais je le comprenais.

- Tu es une abrutie…

Et cela sorti dans un murmure… A peine prononcé, comme une évidence. Elle pouvait bien me frapper que cela ne changeait rien à ce fait. Mes yeux s’ouvrirent enfin. Entièrement bleus, le réseau me possédait et je possédais le réseau. Et plus elle avait enfoncé le clou, plus ma colère envahissait les ondes avoisinantes. Les lampadaires à nos côtés se mirent à luire comme possédaient par le soleil lui-même. Je penchais la tête légèrement de côté regardant celle qui me faisait face. Elle était en rage ? Tant mieux. Moi aussi. Et plus on est de fou plus on rit n’est-ce pas ?

- D’où je les tiens… Tu crois quoi ? Que je n’ai pas travaillé avant de vous connaître ? Ça fait des mois qu’elles sont en ma possession. Je n’avais juste pas fait le recoupement jusque-là. nouvel éclatement d’ampoule à proximité. Les télés dans une boutique au coin se sont toutes allumées, les immeubles à proximités quant à eux se prenaient pour des sapins de noël. Tout ce qui est connecté, géré à distance, tout était en accès direct à ma propre colère. Tu crois quoi que j’aie fouillé sur toi pour le plaisir ? ma tête se pencha de l’autre côté, mon regard luisant comme chargé lui-même de données Tu crois que je te mettrai en danger ? encore une ampoule qui éclate.

Une de mes mains se posa sur l’épaule de Maddie, et je ne la contrôlais même pas. Je voulais qu’elle ressente le réseau, qu’elle ressente ma peine, ma colère, ma haine. Je voulais que tout cela la traverse comme j’étais moi-même traversé à cet instant. Pas loin d’ici les rues s’allumaient toutes, nous étions en plein jours au milieu du crépuscule. Et pourtant mon regard ne quitta pas le sien.

- Tu es une idiote égoïste Maddie… JAMAIS, JAMAIS, tu ne t’es dit que je pouvais avoir envie de t’aider. Tu penses à ton petit cul et rien de plus. Ta première réaction c’est de te dire que j’ai fouillé pour le plaisir ? Que je ne suis qu’une fouine ? Putain Maddie, c’est SAMI qui la première m’a demandé de chercher ce que tu lui cachais ! La gamine ne sait plus où elle en est et tu pensais vraiment qu’elle se rendrait pas compte que tu cachais un truc ?! Si je voulais te détruire, ça ferait longtemps que ces images trôneraient sur le bureau d’un autre. Pourquoi tu crois que je suis venu te voir toi ! Tu penses vraiment qu’il y a une limite quelconque à ce que je peux faire ?!

Je bougeais à peine ma main libre, éteignant les télés du coin de la rue, baissant la lumière des lampadaires. La colère était toujours là, intense, présente, comme si j’étais rempli à ras bord d’une frustration qui ne demandait qu’à exploser. Et cette frustration c’était elle…..

- Je peux TOUT faire… Tout voir… Tout savoir… Et pourtant tu ne vois ça que comme un risque, JAMAIS tu ne t’es demandé ce que je pouvais t’offrir. Non il fallait que tu me contrôles comme mon père voulait le faire avant toi… Le gentil toutou Archi, qu’on peut garder en laisse et à qui on peut faire peur à la première occasion, qu’il suffit de rabrouer d’une claque sur la tête.

Mes yeux se fermèrent un instant, et quand je les braquai de nouveau sur elle, la lumière se ralluma de nouveau, encore plus forte, plus présente, et une ampoule supplémentaire éclata.

- Les secrets ont ruiné ma vie. A avoir voulu me tenir en laisse j’ai quasiment lancé mon père et sa voiture contre un mur. Et aujourd’hui tu reproduis avec moi ce schéma-là ? Tu ne veux vraiment voir en moi qu’un ennemi ? Mes mains tremblaient de rage… Je sais très bien ce que j’ai entre les mains, pourquoi tu crois que c’est TOI que je suis venu voir. Tu as la seule copie papier, le reste est entre moi et mon serveur privé. Tu veux les protéger tu as deux solutions…. Me faire confiance, ou me tuer… toutes les ampoules de la berge éclatèrent en même temps, et je savais qu’à cet instant-là j’étais à mon paroxysme. Je ressentais tout, c’était… Simple. Ni l’un, ni l’autre ne sera sans risque… Tant que tu me verras comme un danger, nous serons dans une impasse. Je ne suis pas une de tes machines, un de tes toutous. Je veux savoir où je mets les pieds. Je me contrefous de ton histoire de fesse, de libération, du meurtre, je m’en contrebalance… La seule chose qui m’intéresse c’est TOI ! TU es la raison de mon engagement à vos côtés, tu es celle qui m’a donné la force de rester, d’être là, d’exister. Prouve-moi que j’avais raison ! Prouve-moi que je ne me trompais pas.

Je n’avais pas bougé, toujours bloqué sous son bras. Pourquoi chercher à me débattre de toute façon ? J’avais de la force, mais elle avait l’expérience et franchement de toute façon je m’en moquais… Je débordai d’une haine qui remontait à si loin que tout cela n’avait plus aucune sorte d’importance. Aujourd’hui toute cette affaire prendrait fin. D’une façon ou d’une autre.

- Prouve-moi juste que tu vaux mieux que des pourris comme mon père, que les pourris que tu combats… Si je suis venu te voir c’est parce que j’avais confiance en toi… Que je savais que tu avais une bonne raison pour tout cela… Je t’ai confié ma vie Maddie.
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Maddison DeLuca
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Et il m’insultait encore. Un peu plus et je le traitais de petite frappe. Mais je m’en fichais. Ca ne m’intéressait pas. Ce n’était pas ce qui me terrifiait, ni ce qui m’animait. De tout temps à jamais, j’avais accepté le fait qu’un jour, je mourrais dans l’effort de mon pouvoir, à cause de lui ou pour lui. Je ne me suis jamais vue finir ma vie vieille, entourée d’enfants et d’un homme à aimer. J’ai toujours perçu ma vie comme une mission, un but précis. Je passais toujours en dernier. J’étais capable de mourir pour ceux que j’aimais, et quelque part, je savais qu’une de ces possibilités constituait ma mort. Alors je n’ai peut-être pas réagi à l’abrutie. A ses ampoules, aux lumières. Abel avait inondé la salle de bain et je m’étais attendue à ce que Archibald s’énerve également. Mais je n’étais pas égoïste. Jamais je ne le serai. Peut-être avais-je oublié un peu le monde en sauvegardant ma relation avec Abel. Une erreur ?Encore aujourd’hui, non…

– SAMI ne sait rien parce que si Reese apprend que je sais qui elle est depuis des mois, c’est tout l’Underground qui va payer ! Samiha sera un exemple ! Maze en fera un exemple ! Tu ne saisis pas la portée de la situation ! Je ne lui dis rien pour la PROTÉGER ! Et pour te protéger, TOI ! Et moi ! Et tout l’Underground, quand vas-tu t’enfoncer ça dans le crâne !

Mais ma voix a monté d’un cran. Je n’étais pas furieuse contre lui. Je l’étais contre moi-même. Malgré tout ce que j’avais fait, quelqu’un avait quand même réussi à remonter jusqu’à Abel. J’avais testé Archi et combien de temps il mettrait à trouver une piste, rien qu’une piste. Mais il avait tout découvert à la place, allant jusqu’à l’assassinat de Stenton. J’étais peut-être aussi fébrile que lui, mon bras coinçant son torse contre l’arbre. Je ne savais visiblement pas m’exprimer autrement que cette façon. Mais bizarrement, mon pouvoir ne s’est pas manifesté comme la dernière fois. Peut-être que Archibald ne me poussait pas autant à bout qu’Abel, ce qui était assez logique. J’aurais tellement voulu le faire taire. Ma main seule ne tremblait plus en serrant le tissu à m’en blanchir les jointures. Je n’avais pas eu besoin de sa connexion au réseau pour comprendre ce qu’il ressentait. Alors j’ai levé ma main libre pour l’abattre sur sa joue et lui serrer le menton pour qu’il n’essaye pas de regarder ailleurs.

– CA SUFFIT !

J’avais hurlé à la travers la baie. Je crois qu’à ce stade, je ne supportais plus de l’entendre. Pour la simple et bonne raison que je ne m’imaginais pas un instant mériter que quelqu’un comme Archi puisse conserver une telle information, simplement par pure confiance en moi. Je ne comprenais pas une seconde ce qui l’avait un jour pousser à se confier ainsi à moi. La mâchoire serrée et la respiration courte, je l’ai fixé sans rien dire. J’avais besoin de digérer. Mais ma voix n’a pas baissé.

– CA SUFFIT de me prendre pour un gourou ou un messie ou je ne sais quoi, tu m’entends ! J’ai joué une partie de poker avec toi et j’ai misé cher sur toi ! J’ai parié sur TOI ! Et j’ai GAGNÉ ! D’accord ?! Enfonce-toi dans ton crâne de piaf que je savais PARFAITEMENT ce que je faisais en te recrutant. Je ne t’ai rien dit parce que ça ne te regardait pas, c’était MA vie ! Et que je ne te connaissais pas ! Que je ne te faisais pas confiance ! C’était un TEST ! Je voulais voir combien de temps tu mettrais à remonter jusqu’à lui, je voulais savoir QUELLE erreur j’avais pu faire et ce que tu trouverais ! Je voulais savoir À QUEL POINT je pouvais avoir confiance en toi à mes côtés ! Tu ne réalises PAS, non, à quel point tout ça est dangereux ! Tu n’étais PAS LÀ ! Tu n’étais pas là le jour où les gens ont commencé à se ranger derrière moi parce que Maze leur a fait peur avec son côté pro-Liberation et que Reese n’est avant tout que l’ONU à lui tout seul ! Tu ES un danger pour Liberation par le simple fait de détenir toutes ces informations. Tu ne SAIS PAS de quoi ma vie est faite et ce, malgré tout ce que tu as pu lire et voir ! Tu n’étais PAS LÀ le jour où j’ai plaqué un canon sur ma tempe parce que je suis prête à mourir pour l’un d’entre vous ou l’un d’entre eux !

D’un coup, je me suis reculée en le lâchant. J’ai laissé passer quelques secondes avant de reprendre. - Je donnerais ma vie pour lui. - Je l’ai presque défié du regard en levant le menton. - Et ça, tes petites bulles sur le réseau ne te le disent pas. Tu es avec moi, maintenant. Tu ne peux plus reculer. - Ma voix avait repris un ton et timbre plus calmes et apaisés. Archi faisait fausse route sur moi depuis le début. - Je t’ai donné le choix ! Je t’ai laissé faire ton choix, je t’ai laissé DÉCIDER ! Bordel, Archibald, je t’ai confié SA vie ! - J’ai porté une main à ma poitrine avant de désigner la ville dans mon dos - Je n’ai jamais menti à personne ! Je n’ai juste pas dit avec qui j’étais ! Ca fait DEUX ANS que ça dure et PERSONNE ne m’a jamais soupçonnée ! J’ai fait du BON travail ! - Et j’en souriais fièrement - Même toi dois l’admettre… Je suis excellente !

Je devais lui sembler quelque peu folle. Mais selon moi, vu le temps que Archi avait mis à remonter à Abel, je n’imaginais personne d’autre capable d’une chose pareille. Mon secret était donc bien gardé.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Sa réaction me glaça légèrement. Durcissant d’un même coup tout ce que je pouvais ressentir. Alors c’est ça qu’elle avait voulu avec moi ? Me tester ? Comme un nouveau jouet ? Je n’étais là que pour ça ? Vérifier que son alibi tenait la route, vérifier que tout était bien cloisonné. Décidément… Elle ne comprenait rien à ce que j’étais, et ce depuis le premier jour. Tout n’était que cachotteries, que dissimulation, que teste… Encore ? Je fermais les yeux, écoutant son discours… Ce qu’elle me racontait, sans réellement vouloir en comprendre l’implication. La rue était de nouveau calme. Plus de télé, plus de bruits parasites, plus d’immeubles qui clignotent. Juste moi et… Elle… Depuis le début je n’avais été qu’un pion dans son jeu, dans son histoire. Ho oui elle avait fait du bon travail… Bien sûr qu’elle avait fait du bon travail. La seule chose que je regrettai c’est qu’elle n’est jamais été assez honnête pour m’en parler de suite. Pour m’avouer les choses, m’obliger à chercher…. Comme tous les autres elle m’avait utilisé. Encore….

- Non tu n’es pas un gourou. Tu n’es qu’une femme. Tout aurait été plus simple si tu m’avais seulement… Parlé.

Je rouvrais enfin les yeux, la regardant elle, face à moi. Avec ses mouvements exagérés, fière d’elle. Elle avait fait son choix, je devrai faire avec. Je sais bien que j’étais froid, fermé, loin du Archi qu’elle avait pu croiser dans les couloirs, celui qui la draguait lourdement, celui qui faisait la blague de la lumière qui s’éteint dans les chiottes en compagnie d’Evan. Celui-là elle l’avait enterré. Elle avait décidé de tirer un trait dessus… Comme les autres. J’ouvrais la bouche un instant, et puis non… Je secouais la tête de désespoir. Finalement, humains, positifs, candidats. Ils étaient tous les mêmes. J’avais espéré qu’ici tout serait différent, qu’avec eux je trouverais une place, mais… je secouais de nouveau la tête. Je voyais l’image de mon père qui m’inculquait que je serai un bon petit soldat, de ma mère forçait à utiliser son pouvoir pour ce profit tant chéri, et je me voyais moi, et Maddie… Moi persuadé d’avoir trouvé un endroit où j’étais utile, ou je serai apprécié, persuadé d’avoir trouvé ce qui me permettrait de mériter la vie que j’avais volé. Je m’approchais d’elle, déposant ma main sur sa joue.

- Oui tu es excellente, mais tu te trompes… On peut toujours reculer.

Je m’éloignais, m’approchant de la baie. Cette étendue d’eau, plus je la regardais plus je voyais ce que j’étais. Le réseau. Le tout et le rien.

- Tu ne vaux pas mieux que mon père, que Jack Waleman, que tous ses hommes qui nous utilisent pour ce que nous sommes, toute positive que tu sois. je me retournai pour lui faire face. Elle avait brisé tout sentiment, toute envie, finalement… J’étais aussi froid que ce qu’elle me reprochait d’être : un réseau. Tu peux être fière de toi… Tu les as protégé, c’est beau… Bravo… je l’applaudissais même. Ça valait le coup de trahir une personne qui risque sa vie pour toi aussi ? Tu crois que j’ai pas fait de recherche sur Reese et Maze quand j’ai découvert tout ça, pour savoir ce que TU risquais ? Tu crois que je ne sais pas ce qu’ils sont capable de faire si ils apprennent que je les ai trahi pour toi ? Je me rapprochai de nouveau d’elle, mon regard planté dans le sien. C’est beau d’être prête à mourir, je ne pensais juste pas que tu étais prête à nous sacrifier. A me sacrifier. Pour toi finalement… Je n’étais rien de plus qu’un outil. As-tu regardé l’humain au-delà du pouvoir ? Non bien sûr que non… Elle voulait que je cherche, j’ai cherché. J’espère que tu es ravie ? En quoi… 3 mois, peut-être 4, j’ai tout découvert, sans même vous connaitre d’avant. Bravo pour 2 ans de relations. Tu peux être fière vraiment !

Je m’éloignais de nouveau, vers la route cette fois, sans la regarder, elle m’avait brisé, et elle s’en moquait, elle en avait rien à foutre... J’en avais soupé de son affaire. De ses manigances, de ses jeux.

- T’es-tu posé des questions sur MA vie Maddie ? Juste une fois ? Ce n’est pas un gourou que je cherchai, ni un bouclier humain, ni même un chef. Je cherchai une amie, une famille. Tu m’en as privé juste pour ton petit jeu ? je haussai les épaules Bien sûr voyons… Qui je suis moi heing ? Le Cyberpathe, l’outil… L’humain ne compte pas, après tout… Ha ton beau discours sur le fait de mourir, de ne pas vivre… Bravo vraiment, tu as été… Excellente comme tu dis.

Je me retournais quand même une dernière fois, je voulais qu’elle me voit, qu’elle fixe mes yeux sur mes derniers mots, qu’elle sache ce qu’elle avait fait, qu’elle comprenne enfin qui elle était, ce qu’elle était devenu.

- Tu sais… Cela fait des années que je cherche une famille, des gens qui m’acceptent tel que je suis, qui me voient comme un homme, au-delà de me voir comme un pouvoir. Je pensais l’avoir trouvé en toi, je pensais avoir trouvé quelqu’un qui voyait au-delà. Tu ne m’as pas confié SA vie, ou TA vie, ou quoique ce soit. Tu m’as utilisé, moi et mon pouvoir, comme tous les autres, pour vérifier que ton joli petit cul ne risquait rien. Et tu aurais fait quoi si j’avais décidé de remonter jusqu’à lui ? Tu m’aurais descendu ? Tu aurais jeté mon corps dans la baie et fermé l’enquête ? Vous m’auriez fait disparaître sans autre forme de procès ? je secouai la tête un instant Ho oui tu es excellente Maddie. Parfaite… Grâce à toi je viens de me rappeler pourquoi j’ai fui il y a 12 ans, pourquoi tous les humains, positifs ou négatifs, ne valent pas un clou. Merci… Tu m’as rappelé bien profondément que je ne suis qu’un pouvoir, que je ne suis même pas humain…. Bravo le principe d’égalité tout ça, tu me l’as foutu là où je pense en beauté.

Un grand signe de la main, un rire nerveux. Rarement on ne m’avait mis aussi bas, rarement on m’avait aussi facilement craché au visage que je n’étais rien.

- Tu as le seul dossier, fais en ce que tu veux. Je m’en balance, libération, Stenton, Sami, ton beau ténébreux… Je n’en ai rien à carrer. Tout ce que je voulais moi c’était te protéger… Mais en fait vous ne valez pas mieux que les autres. J’en ai soupé de vos conneries. Je me casse. Tu vois… On peut toujours reculer.

Et la seule chose à laquelle je pensais réellement c’était à comment Camy et Evan réagirait à cette nouvelle.
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Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
Son comportement commençait sévèrement à m’énerver. Je n’étais pas furieuse mais je me sentais insultée. Peut-être même autant qu’il se sentait lui-même rabaissé. Mais j’avais parfois un peu l’impression d’un caprice. Il ne me connaissait pas. Il se plaignait que je n’ai pas demandé quoi que ce soit sur sa vie, mais il n’en avait pas fait plus, il s’était contenté de… chercher sur le réseau. Avait-il seulement trouvé ce qu’il voulait ? Il m’avait trouvé un lien à Liberation. C’était là bien tout ce qui l’intéressait. Je crois qu’à un moment donné, j’ai cessé d’écouter. Je n’étais tout simplement pas d’accord. J’ai pincé les lèvres, sentant la colère me gagner. Et maintenant il voulait quitter l’Underground. Pourquoi ? Parce que je n’avais pas parlé ? Parce que selon lui, je l’avais utilisé ?

– C’est un JOB, Archibald. - Je suis revenue vers lui d’un pas décisif et je me suis plantée contre lui, mes yeux dans les siens. Et j’ai repris d’une voix calme. - Et tu t’attendais à quoi ? Je te connais pas, je te prends à part « Hey salut, tu sais quoi, j’entretien une relation biblique avec le leader de Liberation, on s’fait un dej pour s’en causer ? » Tu m’as prise pour qui pour te balancer toute ma vie comme ça ? C’est ma vie, j’en fais encore ce que je veux ! Me protéger de quoi, Archi ? DE QUOI ! De toi ? Jusqu’à présent, c’est toi ma menace, tu te conduis comme tel ! Tu me convoques ici avec ton dossier dans les mains, tu me balances ça à la figure, comme si j’étais la pire criminelle du pays ! Pour qui est-ce que tu te prends ?! Si tu m’avais simplement posé la question, je t’aurais répondu ! Mais nonnn ! - J’ai levé les mains en les faisant danser dans l’air - Archibald a décidé que personne ne pouvait avoir de secrets pour lui ! C’est tellement facile de me reprocher toutes ces choses ! Je t’ai utilisé pour ton pouvoir ?!

Je l’ai violemment repoussé des mains sur son torse et j’ai fermé mon visage. Il pouvait hurler, je crierais plus fort que lui.

– Et tu as fouillé au coeur de ma vie DE QUELLE MANIÈRE ! Reese te l’a demandé ? Maze, peut-être ? Moi ?! Je t’ai demandé d’assurer un JOB au sein de l’Underground. Tu t’es fait seul juge de ce que tu pourrais trouver sur ton temps libre, Archi ! Ne me mets pas tout sur le dos ! Ne me remets pas TA vie dans la tête comme si j’étais une insensible égoïste qui ne se préoccupe de personne ! 12 ans que tu vis comme ça alors j’aimerais que tu répondes à ma question. C’était QUAND la dernière fois que tu as tenu à quelqu’un suffisamment fort, d’une façon TELLEMENT inconditionnelle que tu pourrais offrir TA VIE pour cette personne ? Qu’est-ce que tu sais de ce que je ressens ? De ce que j’ai vécu ! Est-ce que tu m’as simplement DEMANDÉ ! Je t’ai confié ma vie, je t’ai remis mon destin en espérant pouvoir te faire confiance, ne pas me tromper sur toi et avoir raison sur ta loyauté et pas uniquement envers moi. Il n’a JAMAIS été question de moi, dans l’histoire. Je ne COMPRENDS PAS cette fixation que tu fais sur moi.

J’ai regardé Archi sans rien dire, quelques secondes et puis j’ai lâché.

– Tu veux que je te dise ? Je pense que tu es un lâche. Tu fais tes trucs de ton côté. Tu fouilles le réseau, tu sais tout sur tout le monde, même ce qu’on ne te demande pas. Tu déballes ma vie comme si tu la connaissais et ça te plaît pas, donc tu te casses. C'est plus facile, dira-t-on. Et c’est moi l’égoïste ? Celle qui doit avoir confiance ? Je fais comment maintenant, pour avoir confiance en toi ? D’entrée, tu me mets les pieds aux murs comme une trahison. Je t’ai trahi quand ? - J’ai désigné la ville d’un geste - Je t’ai donné la possibilité d’un toit ! D’une famille, oui ! Nous tous, pas que moi ! Et pour une raison INCONNUE, tu te focalises sur moi ! Je ne suis PAS l’Underground, Archibald ! Je suis comme toi ! Je suis là, c’est mon travail, c’est ma vie ! C’est toute ma vie ! Et je la protège ! Autant que faire se peut ! Je te le jure. Mais Liberation… N’est pas… notre ennemi. Ma question est de savoir… L’es-tu ?

– DeLuca… Tes nouilles vont être froides.

J’ai inspiré en prenant ma radio sur mon épaule et j’ai répondu d’un air agacé en regardant ailleurs.

– Assieds-toi dessus, pète un coup et ça les gardera au chaud.

La radio a émis un grésillement significatif mais personne n’a rien rajouté et la radio a retrouvé son silence.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Forcément c'était ma faute. Cela revenait systématiquement sur le tapis. Avec ton pouvoir, tu sais tout, qu'à tu fais, tu es un lâche. Bien sûr... Comme toujours... Non définitivement non. Elle était impossible, improbable, et plus elle balançait ses soit-disant vérité, plus elle tapait à côté comme toujours.

Bien sûr que j'étais l'égoïste voyons. Je n'avais pas du tout pensé à elle avant de penser à ma sécurité en lui amenant tout cela. Bien sur que j'avais fouillé de mon plein grès, ce n'est pas son attitude qui avait poussé à cela. Ce n'était pas ses cachotteries vis à vis de Sami qui avait poussé à cette réaction... Non c'était moi. Encore moi. Toujours moi. Franchement, son affaire me tapait sur le système.

Ho oui grande sauveuse Maddie priait pour nous pauvre pêcheurs qui devons tous vous remercier de mettre votre vie à notre service. Foutaise, fadaise, mensonges, stupidités, tout ca à la fois qui me glaçait de plus en plus. Elle se présentait comme la femme qui se sacrifiait en oubliant complètement qu'elle ne prenait AUCUNE décision. Tout était forcément de la faute des autres.  Depuis le début, depuis le premier jour, tout était la faute des autres. Non ce n'était pas Maddie qui avait choisi c'était le colloque. Non ce n'était Maddie qui mentait, c'était les autres. Non ce n'était pas Maddie... Ce n'était jamais elle quoiqu'il arrive.

Elle était tellement persuadé d'être dans son droit, d'avoir raison, qu'elle ne se rendait même plus compte des contradictions qu'elle mettait bout à bout, les enfilant les une après les autres comme des perles. Un instant avant j'étais son test, et maintenant j'étais responsable. Bien sûr. Tout cela était finalement tellement simple. Plus elle avançait plus je bouillonnais. Cela devenait pathologique, elle déclenchait chez moi ce sentiment de haine que je refoulais en permanence pour garder le contrôle, pour ne pas me perdre, pour ne pas partir. Je devais aller ailleurs, je devais fuir. Tout cela ce n'était pas moi, ce n'était plus moi. Offrir ma vie? Je le faisais chaque matin en revenant sur cette planète à la con pour veiller sur des gamins qui jouent à la guerre. Je le faisais chaque matin quand j'ouvrais les yeux pour contempler le visage de Camy. Je le faisais chaque jour qui passait pour être certains qu'ils pourraient compter sur moi. Que savait-elle de la vie d'un cyber? Elle nous comparait à des animaux de foires, on était ses singes savants. Elle avait autant de considération pour nous que pour les machines sur lesquelles elle devait s'exciter au bureau quand la recherche n'allait pas assez vite.... Elle me donnait envie de vomir. Je débordai de haine encore, mon regard chargé d'électricité je ne bronchai pas, je la regardai en face, sans même ciller. C'est le bruit de la radio qui me ramena à la réalité, je secouais la tête navré. On était finalement aller trop loin... Beaucoup trop loin. Combien de fois devrai-je lui expliquer. Je prenais une profonde inspiration, braquant sur elle un regard navré, oui, finalement j'étais triste. J'étais triste car elle se détruisait elle-même sans se donner d'échappatoire et cela lui allait très bien.

"Je n'ai pas de fixation sur TOI. Et je te le répète, c'est Sami qui voulait savoir pourquoi ton attitude avait changé avec elle, c'est elle qui voulait que je la retrouve, que je l'aide. Le reste... Le reste..."

Je laissai finalement la phrase en suspens. A quoi bon... Elle ne voulait pas m'entendre, elle ne voulait pas comprendre, elle était persuadé d'avoir raison, que j'avais cherché à lui nuire, que tout était ma faute....

"Tu m'as demandé de veiller sur votre sécurité. C'est ce que j'ai fait.... Tu n'as aucune idée de ce que c'est d'être comme moi Maddie... Chaque matin je suis en vie pour vous... Chaque matin je reviens pour être là pour les autres... Sans vous... Sans ce que tu m'as donné... Je serai comme Evan aujourd'hui... Tu ne veux pas comprendre avoues? Tu te caches cette terrible vérité, celle que tes cachotteries pourraient aussi coûter la vie à quelqu'un n'est-ce-pas? Je me contrefouts moi que libération soit un danger ou pas, je te crois sur parole mais que fera ton bellâtre si il apprend que je sais? Que fera Maze si il sait que je ne lui ai rien dit? Est-ce-que tu penseras un instant à tout ça? Si je ne dis rien sur toi, sur Sami, sur lui... Sais-tu ce qu'ils trouveront à la place? Mes traces... Mais ca au fond de toi, tu t'en tapes n'est ce pas? Je ne suis qu'un accroc sur ta route finalement, tu y penseras peut être un instant, avant de soupirer d'aise après ta partie de jambe en l'air.

Je ne la laissais pas répondre, enchainant rapidement, j'étais calme, serein, je savais où j'allais, finalement tout cela n'avait plus d'importance. Elle état plus fermé qu'une huître, et rien de bon ne sortirait de cette conversation. Nous arrivions à un point de non retour et elle comme moi nous le savions parfaitement. Si elle n'acceptait pas un instant de comprendre ce que je lui disais alors... Elle continuerait de me voir comme une menace, elle n'avait même pas remarqué que j'étais venu la voir ELLE, et personne d'autre.

" Tu l'as dit toi même, tu m'as fait venir pour voir si je pouvais trouver. J'ai fait mon job. J'ai trouvé. J'emporterai tes secrets dans ma tombe. Le sien... Aussin sûrement car finalement je tiens à la gosse. Mais tu ne m'as pas fait confiance, arrête d'utiliser ce mot, tu ne sais pas ce qu'il veut dire. Tu m'as demandé de faire un choix pour toi, car tu as trop peur et que tu es incapable de le faire toi même. Tu voulais que je trouve tout cela, et que je te le donne, ou que je le donne à Reese ou pire... A Maze... Je pouvais t'aider, je pouvais t'écouter, je pouvais tellement de chose... Mais pas choisir si tu dois vivre ou mourir. Pas choisir si tu dois partir ou pas... Maintenant... Je ne te connais pas, oui. A qui la faute? Ce n'est pas faute d'avoir essayé de te parler, mais tu ne veux pas de ça, tu ne cherches pas à te confier, non Maddison DeLuca est trop forte pour ca heing? Et après tu te demandes pourquoi les gens se questionnent, et cherchent. Je vais te dire un secret: oui il y a quelqu'un qui compte bien plus pour moi que ma propre vie, que ma propre liberté... Et si je suis là aujourd'hui face à toi, c'est en partie à cause de ça. Car je ne veux pas détruire la seule chose qui compte pour elle... Mais qu'est-ce-que tu en as à foutre?  Au fond toi tout ce qui t'intéresse c'est de savoir ce que je vais faire de tout ça... Que je sache je suis aujourd'hui ici, loin de toute oreilles indiscrètes pour TE le donner non ? "

Mon regard se perdit un instant dans le ciel. Avant j'aimais à le regarder, j'avais l'impression d'exister. Depuis quelque temps il m'était devenu insupportable.

"Tu croyais quoi? Que je viendrai taper à la porte de ta chambre un soir pour te dire "dis moi, ca te plait les grands bruns? Surtout quand ce sont des criminels?"... Tu me reproches ce que tu dis ne pas pouvoir faire? J'ai bon dos dans cet affaire tu ne trouves pas?" et je me mis à rire... Nerveusement peut-être. Mais je savais que je tirai un trait sur elle, sur eux, sur Evan, sur... Sur Camy... "Tu ne m'as rien donné Maddie... Tu sais ce qui détruit une famille? Les cachotteries... Et je ne serai pas la cause de la destruction de ton petit monde parfait.... Considère moi comme un ennemi si tu veux, mais ne me considère plus comme un membre de votre petite confrérie. Je n'ai plus de raison de rester... Comme tu l'as si bien dit, j'ai fait ce que tu attendais de moi.  Fais ce qu'il te plait de tout cela, estime juste que pour ton monde, pour ce monde, je n'existe plus.

Mon regard restait braqué dans le sien. Au fond... Tout cela partait juste d'une histoire raté, d'un détail merdé quelque part, d'un grain de sable... On disait qu'une aile de papillon pouvait provoquer une tempête. Aujourd'hui elle s'abattait sur tout cela.

"Va manger tes nouilles. Je sais au moins que tu ne supportes pas d'avoir le ventre vide."
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Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
J’en avais bien assez entendu, comme ça. Ce qui m’intéressait, oui, était de savoir ce qu’il allait en faire. C’était la toute première question que je m’étais posée en le recrutant. Et j’avais aujourd’hui la réponse, voilà ce qui m’intéressait. Mais je n’étais pas comme lui. Je n’avais aucune envie d’épiloguer. Je me suis approchée de lui, prête à lui passer à côté pour m’en aller mais j’ai penché la tête vers la sienne en reprenant une voix normale.

– J’ai toujours su qu’un jour, tu chercherais. C’est dans ta nature. Avec ou sans ton pouvoir, tu aurais mené ton enquête. Et je t’ai laissé faire parce que j’avais besoin de savoir si je pouvais te faire confiance. J’ai pris un gros risque. Un énorme risque. Qui sait, tu aurais pu aller tout balancer aux autres pour faire mon procès en choeur, mais non. Donc, j’ai eu raison de prendre ce risque. Tu aurais sûrement préféré qu’on boive le thé et que je te dise, sorti de nulle part, les détails de ma vie privée, comme tout ce que tu auras pu trouver sur moi que personne d’autre que toi ne sait, à présent. J’ignore si tu te rends compte à quel point ces secrets là sont d’une intimité particulièrement délicate, peut-être que tu t’en fous. Quoi qu’il en soit, sache que si tu m’avais simplement faite asseoir à tes côtés et que tu m’avais demandé de t’expliquer… je t’aurais tout dit. Juste parce que tu me l’avais demandé et parce que oui. Ton job c’est la sécurité de l’Underground. Mais c’est le mien, aussi. Et tu aurais vraiment tort de croire que je me fiche pas mal de toi ou de ce qui pourrait t’arriver. Parce que si on apprend tout ce que tu sais, on t’accusera de n’en avoir parlé à personne et d’avoir mis l’Underground en péril, toi aussi. Par conséquent, en plus d’avoir mon cul à sauver quand la vérité finira par éclater, je vais également devoir m’assurer que le tien reste intact parce que oui… encore une fois… Tu n’as rien à voir là-dedans. Je t’ai demandé d’assurer la sécurité au sein de la communauté. Et tu l’as fait. Même si ça impliquait devoir te retourner contre moi. C’est tout ce que j’avais besoin de savoir. Je ne te demanderai pas de supprimer tout ce que tu as trouvé de ton serveur privé ou peu importe où tu as planqué ces sauvegardes, je me doute bien que tu en as… mais je sais aussi que tu ne le feras pas. Parce que ça aussi, c’est dans ta nature. Je n’ai pas besoin de connaître la vie des gens, contrairement à toi, pour cerner un minimum qui ils sont. Ca, c’est mon job. C’est le job que j’ai fait avec toi. Celui qui a fait que tu es à présent parmi nous. Et je ne me suis pas trompée sur ton compte.

J’ai tourné les yeux vers lui pour le dévisager, de haut en bas puis j’ai terminé.

– J’aurais simplement préféré ne pas passer pour un monstre à tes yeux. En ça… Je me suis trompée. Et c’est bien dommage. Parce que je crois que j’aurais bien besoin de quelqu’un pour parler de tout ça… Mais je ne crois pas que tu sois la personne indiquée. Et j’en suis profondément désolée. Je te déconseille de quitter l’Underground. Pas parce que tu sais où nous sommes. Mais pour toi.

Je me suis redressée pour m’éloigner à nouveau et j’ai lâché sans me retourner.

– J’espère que la personne à laquelle tu dis tant tenir également, tu ne la qualifies pas de « parties de jambes en l’air. » - Je me suis retournée pour continuer par dessus mon épaule. - En général, les filles trouvent ça assez insultant.
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Archibald Akton
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Elle pouvait bien parler que cela ne changerait rien. Depuis le début de toute façon le mal était fait. Depuis le début elle avait agit comme bon lui semblait sans jamais se poser de questions sur les autres, et ca.... Bref.... Cela avait-il seulement de l'importance au final? Je souriais, à ce qu'elle disait. Elle n'avait aucune conscience de ce que j'avais fait, ou de ce qu'ils trouveraient hein? Non bien sûr que non voyons. Elle pensait me retenir avec ça? Simplement me dire tu devrais rester, et j'aurai sauté à pied joint en disant: Ouais, bien sûr pas de problème... Elle avait une confiance en elle qui virait au pathologique, mais surtout elle n'avait aucune idée de ce que tout ce que je lui avais donné impliquait.
Alors je lui adressai un sourire, le plus joueur, celui que je donnais toujours quand je savais des choses que les autres ne savent pas.

"Ton cul? Tu n'as plus à le sauver. Les seules traces qui restent sur le réseau sont les miennes, toi tu as disparu. Et si je ne peux pas effacer les images de Sami et ton homme, cela n'empêche pas que les images de toi, non je ne les garderai pas. Si l'Underground, la CIA, le MMS, ou le pape doit remonter la piste, alors... Ce sera moi qu'ils trouveront au bout pas toi.. J'ai déjà sauvé ton cul Maddie, le mien n'est plus ton problème. Je suis le seul à savoir la vérité sur Sami, libération et toi. Tu m'as confié ta vie? Je t'ai déjà donné la mienne... Je voulais juste la raison.

Je n'avais pas levé les yeux sur elle attendant juste qu'elle parte. J'en avais soupé de ces conneries. Elle pensait quoi? Que je n'aurai pas fait mes propres choix? Bien sûr que si, je le faisais toujours.

"Et oui tu t'es trompée, je me contrefous de la vérité, je voulais TA vérité. Mais non... Il est trop tard pour cela, et trop tard pour rester. J'ai peut être réagi plus violemment que je n'aurai du mais de toute façon... Tu m'as fait revivre ce que mon père attendait de moi, ce qu'on a toujours attendu de moi, tu t'attendais à quoi? Je pouvais pas prendre ça correctement. Tu m'as mis face à la contradiction même de ce que je suis en espérant que je te dises bien joué? "


Je la regardai partir, tout cela de toute façon n'avait plus aucune sorte d'importance. Et alors qu'elle me lançait sa dernière phrase j'éclatais enfin de rire. Tout cela était hilarant, la situation, ses choix, son assurance que c'était elle qui protégeait les autres, et maintenant ca...


"Je n'ai parlé que de ce que les images m'ont donné, tu ne m'as pas donné d'autres explications jusqu'à ta dernière tirade que je sache ?" je plongeai mon regard dans le ciel alors qu'elle s'éloignait lui lançant juste une dernière phrase. " Dis à Evan que je suis désolé. Et dis à Camy que... Non laisse tomber."

La nuit serait sûrement claire, magnifique, j'aurai juste aimé la partager avec Camy une dernière fois... Mais à quoi bon? Très vite tous apprendraient ce que je sais d'une façon ou d'une autre, que ce soit par Maddie ou pas. Et ils remontraient jusqu'à moi pour avoir ces infos. Je devais juste ne pas leur en donner l'occasion. Mais ça encore c'était mon choix... Mon histoire.
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Maddison DeLuca
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– Tu leurs diras toi-même ce que tu veux quand tu rentreras.

Je me suis retournée pour le regarder et j'ai ouvert les mains, marchant lentement à reculons.

– Tu ne partiras pas, Archi. Tu crois que tu n'es pas chez toi à l'Underground, mais tu te trompes, sinon pourquoi ne rien dire aux autres si je mets tellement la communauté en danger ? Tu es précisément là où tu devrais être. C'est ta maison, ta famille tout comme c'est le cas pour moi. Tu aurais tort de croire que je ne pense pas à l'Underground chaque jour et chaque nuit qui passe. C'est pour ça que je ne te dis rien de plus. Trop en savoir, c'est aussi un handicap. Et si quelqu'un doit se mouiller, ce ne sera sûrement pas toi, quoi que tu en dises. Tu sais... Un pouvoir aujourd'hui, c'est superflus, un accessoire pour certains. Quand quelqu'un veut savoir quelque chose, qu'il ait un pouvoir utile ou non, il le découvre, quoi qu'il arrive. Et je ne suis pas à l'abris d'une erreur. Je sais que Reese me fait suivre ces derniers temps et les gens parlent. Je ne suis pas non plus invisible. Ton pouvoir t'a juste permis de le découvrir plus vite que les autres. Personne ne s'en prendra à toi parce que tu n'as rien dit. Je crois que tu sous estimes aussi un peu Evan. - J'ai fait un clin d'oeil à Archi. J'étais persuadée qu'elle le savait. D'une manière ou d'une autre, elle était celle qui ne dormait jamais, celle qui scrutait nos téléphones, les caméras de la ville depuis si longtemps. Elle était justement discrète et peut-être n'avait-elle remarqué aucune faille qui mérite d'être alertée. - Je me fiche de ton pouvoir, Archibald. Ce qui m'importe, c'est ce que tu fais. - Je l'ai désigné d'un doigt - La prochaine fois que tu as quelque chose contre moi ou à me demander, pose-moi simplement la question, tu serais sûrement étonné. je regrette d'être le maux de toutes tes peines. Sincèrement. Car je suis sérieuse quand je dis que s'il arrive quelque chose à Liberation, c'est toi que je viendrai chercher. Mais je te conseille de te souvenir d'une chose et si tu ne dois t'en rappeler qu'une, fais en sorte que ce soit celle-ci :

Je me suis arrêtée et je l'ai fixé avec un léger sourire. Les gens se plaignaient parfois de qui j'étais, ils en oubliaient même ce que j'étais. Et ça m'allait bien. L'abnégation était une chose que j'avais apprise le jour où j'avais décidé d'élever mon frère. Je ne prenais seulement conscience maintenant de la puissance de mon pouvoir et de ce qu'il causait. Pour cette raison que je ne l'utilisais quasiment plus. Je n'étais pas une mauvaise personne. Il n'y a pas de mauvaises personnes, uniquement de bonnes décisions. Et vice versa selon le point de vue.

– Moi aussi, j'ai un pouvoir, Archi. Dois-je en faire usage ?

De nous deux, qui jouait le plus à Dieu ?
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Elle s'était retourné, et cela m'étonnait. Je la voyais déjà se barrer dans la ville comme si rien ne s'était passé. Mais non elle semblait persuadé qu'elle savait, et elle expliqua son point de vue, que j'écoutais patiemment. Le problème c'est qu'il y avait quelque chose que je n'avais pas supporté, que j'avais du mal à avaler, et entre elle et moi le torchon avait déjà trop brûlé. Comment revenir en arrière après ça... Alors je l'écoutais, toujours aussi froid, toujours aussi calme. Sans quitter ses yeux. Attendant qu'elle finisse, je m'assis sur la rambarde sur le rebord de la baie. Un sourire amusé apparaissant petit à petit sur le visage. C'est ce caractère là que j'avais vu chez elle, cette force là qui m'intéressait, ce qu'elle avait fait ce jour là dans les couloirs de l'underground, qui réapparaissait enfin. Jusqu'à la menace, où j'éclatais enfin de rire.

"Tu permets"

Je levais la main, et me déconnecté aussitôt. Le réseau ca faisait des jours que je l'arpentais, des nuits entières passées dessus avec Evan, et dès que je pouvais j'y revenais. A peine une minute plus tard j'étais de retour face à elle, décontractant mon cou, je sautais de la rambarde, les mains dans les poches, m'approchant d'elle. Oui elle était comme ça, oui il fallait l'accepter. Peut être avais-je réagi violemment d'un autre côté, elle m'avait mis face au paradoxe de ce que je suis, face à mes propres démons, sans même le savoir. Si elle s'était plus renseignée sur moi, alors peut être qu'elle aurait compris ce qui pouvait me blesser dans son attitude.

"Tout ca Maddie part seulement d'une méconnaissance de l'autre. Tu sais que j'ai été conçu pour faire ce que j'ai fait? Enfin je veux dire... Malgré toutes les lois, mon père voulait un mutant, un vrai, le sien, son jouet. Et aujourd'hui, alors que je pensais avoir trouvé un endroit où j'étais humain, j'ai eu l'impression que tu ne m'avais pris avec toi que pour ça... Voilà pourquoi ma réaction... Oui j'aurai pu venir te poser la question, mais mets-toi trente seconde à ma place, trente seconde dans mon histoire. Je n'étais pas un enfant désiré par l'amour, je n'étais pas l'enfant d'un couple heureux. J'étais l'instrument d'un magnat obsédé par le contrôle et le pouvoir... Comment espérais-tu que je réagirai ?" non, je ne pouvais pas réagir autrement c'était impossible. J'avais beau tourné les faits dans tous les sens, rien à y faire."Et non je ne sous estime pas Evan, elle m'est largement supérieur, comme énormément de monde là-dessous, mais j'ai passé mes nuits avec elle. Toute mes nuits sur le réseau. Elle a une confiance quasi aveugle en tes choix. Tout comme moi, sinon finalement j'aurai donné ces images à quelqu'un d'autre et tu le sais pertinemment. C'est vrai, j'aurai aimé le découvrir autrement... Je vais pas te mentir, ca servirait à rien. Maintenant, je ne mettrai pas en danger libération, Sami, ou toi... Je ne vois pas pourquoi je le ferai. Comme je t'ai dit, j'ai effacé les données où l'on vous voit tous les deux, si jamais quelqu'un le découvre ce sera par un autre moyen. Sur le réseau, ce qui mène à ces images, ne mène plus qu'à moi. Oui je me suis mis en danger pour toi, et c'est peut être aussi ce qui fait que j'ai réagit ainsi." je soupirai, rejoignant le banc qui avait vu notre première conversation."La vérité Maddie? La vérité c'est que ce n'est pas ce que tu fais de tes nuits, que je mets en doute, c'est ta possibilité à t'en sortir si tout cela tourne mal. On en aurait parlé dans d'autres conditions, j'aurai pu couvrir tes arrières, t'aider à gérer, et même te donner des conseils à la con que seul moi je suis capable de donner. Je regrette juste de m'être trouvé en porta-faux par rapport à toi, par rapport à Sami, par rapport à Camy... Tu sais, la position du mec qui peut tout trouver je ne l'ai jamais désiré, j'aime pas ça. Oui drôle de révélation hein? J'aime pas ce que je suis..." et pourtant c'est ce que je suis, et il serait difficile de faire autrement. "Et pas la peine de me menacer, je connais ton pouvoir, je préfèrerai que tu ne l'utilises pas... Ne t'inquiète pas pour l'image, excepté celle que tu as dans le dossier, elle est impossible à trouver... Elle date d'il y a quelques mois, un travail qu'on m'a donné, ce n'est même pas ce que je cherchai à la base, elle était juste dans le dossier. Il a fallut énormément de préparation. Cela m'étonnerait que quelqu'un d'autre puisse le faire. Là où je t'en veux c'est que je suis là pour assurer la sécurité de tout l'underground, et tu fais partie de l'underground. Appelle ca de l'hyper protection, un sentiment à la con, dis que je suis vieux jeu si tu veux, mais j'ai l'impression d'avoir failli à ma mission de savoir que je t'ai laissé te mettre en danger, de savoir que je n'ai pas su te couvrir. "

Le bruit d'un moteur se fit entendre, je savais déjà ce que c'était. Le livreur débarqua l'air un peu ahuri..

"Heuu.... On m'a dit de déposer 2 pizzas ici c'est pas une blague?"

Je riais, lui montrant le banc, il déposa la bouffe, avant de repartir. Je désignais la place libre à Maddie juste à côté de la bouffe qui fumait encore.

"Tiens, c'est pour toi. Le temps que tu arrives à ton collègue tes nouilles seront dégueulasses, et je m'en voudrais bien plus d'être la cause de ton ventre vide, que de ce que j'ai pu faire." je souriais, les yeux perdus dans la baie, je réfléchissais à elle, à lui, à eux... A tout ce que cela devait impliquer. " Tu tiens à lui n'est-ce pas?"
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Maddison DeLuca
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J'ai inspiré profondément. Quand il est reparti dans son discours, j'ai levé une main en fermant les yeux. J'aurais voulu le faire taire mais il était lancé. J'ai fermé les yeux en me grattant le front avant de les rouvrir sur lui pour l'écouter. J'aurais voulu à nouveau m'énerver, pour plein de choses. Comme le fait qu'il se soit mis en danger pour moi. C'était quelque chose que je ne tolérais pas. Je refusais que qui que ce soit se mette en danger pour moi. C'était mon travail, mais pas celui des autres. J'avais déjà un co-équipier pour assurer mes arrières. Et sûrement Abel, de la même façon que je le protégeais lui. Mais parmi les miens, non, c'était impensable. Ca ne pouvait pas. Et qu'est-ce que Camy venait faire là-dedans ?!

J'ai suivi le livreur du regard, aussi ahurie que lui et j'ai haussé un sourcil. Je l'ai regardé partir jusqu'à ce qu'il disparaisse. Je me suis rapprochée d'Archi et je crois que je me suis sentie un peu dure. Je n'avais pas eu une vie facile et j'essayais tant bien que mal de ne le faire vivre à personne. J'estimais m'en être plutôt bien sortie, non ?

– Premièrement, j'ai pas été désirée non plus, mon père n'a pas su que j'existais pendant 8 ans. Et il n'a pas hésité à jouer avec sa propre vie quand il a su pour moi et qu'il a fait genre d'être heureux. J'en fais pas non plus une excuse pour mes pics de colère. Ni ça ni rien de tout ce qui a pu m'arriver au cours de ma vie. Deuxièmement, je ne te menace pas de mon pouvoir. Mais je serai obligée de l'utiliser si je considère que tu deviens une menace pour eux. Mon pouvoir ne fait pas de mal aux gens. Troisièmement, il m'arrive très rarement de demander aux autres de me parler de leur vie. Ca ne veut pas dire que je ne m'y intéresse pas. Simplement que ce n'est pas ce qui m'importe le plus. Quatrièmement, tu parles trop. Beaucoup trop. Et en tant que flic, je peux te dire que c'est suspect. Contente toi de l'essentiel. Qu'est-ce que Camy vient faire dans cette histoire !? Je me fiche de Camy ! Et enfin...

J'ai pris une part de pizza pour l'engouffrer dans ma bouche, penchée sur le banc. J'en ai pris une part et me suis redressée pour regarder Archi. J'ai fini ma bouchée, acquiesçant en guise de remerciement et j'ai inspiré profondément.

– Je ne tiens pas à lui, non.

J'ai terminé la part avant de prendre la boîte de pizza entière. J'ai hoché la tête en cherchant quels mots employer. Je ne savais déjà pas comment les sortir face à Abel, mais face à quelqu'un de totalement étranger à notre relation, c'était encore pire. Personne ne pouvait comprendre. C'est simple, ce n'est pas pour rien que je n'en avais parlé à personne. Pas même du fait que j'avais quelqu'un. Pendant longtemps, ce n'était rien du tout. Mais depuis quelques mois, il était devenu évident que lui comme moi ne voyons personne d'autre. Pensive, j'ai lentement mâché ma dernière bouchée, avant de regarder Archibald.

– Il n'est pas comme celui dont parlent les journaux. On a eu des hauts et des bas. Mais surtout des hauts. Je suis consciente du danger que représente cette relation, autant pour Liberation que pour l'Underground, surtout avec Sam entre nous. Je lui parlerai. Ne fais plus rien à présent. Je pense que tu en as assez fait. Je prends le relai. - Je lui ai fait un clin d'oeil en commençant à repartir avec les pizzas sous le bras. - Merci pour les pizzas, hein ! Mais mon co-équipier a fait ces nouilles et à lui je tiens, oui !

J'ai souri à Archi, et je me suis retournée vers lui en haussant les épaules, le sourire malicieux.

– Abel ne représente rien pour moi. - Et doucement, mes lèvres se sont étirées un peu plus. - Il veut tout dire pour moi. A plus tard !

Et j'ai eu un léger rire - j'étais une peste quand je le voulais - avant de tourner les talons pour rejoindre mon co-équipier, mes nouilles tièdes et la voiture qui sent le cornichon salé. J'étais dingue des cornichons salés.
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Archibald Akton
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Je la regardai m'expliquer sans répondre. Sans même réagir d'ailleurs. A quoi bon. Elle continuait d'imaginer que j'étais une menace, sans même regarder un peu ce que j'avais déjà fait. Me le reprochant même. Pouvait-elle simplement penser que des gens là-dessous se préoccupait pour elle? Que tout le monde n'était pas juste là pour être sous sa divine protection? A croire que non... C'était ainsi il faudrait continuer à couvrir ses traces à l'insu des autres, et à son insu à elle. Je levais une main pour rétorquer sur sa remarque, mais finalement à quoi bon. Je la regardai engouffrer les pizzas que je n'avais même pas touchée, de toute façon elles n'étaient pas pour moi. Je mangeais peu, ce n'était pas nécessaire. Je continuais juste à l'écouter contempler la baie. Je voulais retrouver le réseau ce soir, juste me perdre un peu, trier mes pensées et c'était là que je le faisais le mieux. Et alors qu'elle avait la bouche pleine j'en plaçais une.

- D'un: déformation pro. Plus on parle moins on en révèle. Tu devrais en connaitre des arnaqueurs comme moi? De deux, arrête de me voir comme l'ennemi à abattre ça a une certaine tendance à m'agacer. De 3, cela t'étonnera peut être, mais beaucoup de gens en bas sont prêt à te couvrir, et à risquer leur vie pour toi... M'enfin....

Je n'épiloguais pas au sujet de Camy. Ce qu'elle ne comprenait pas, et qui lui en voudrait, c'est que face à la dévotion que certains avaient pour l'underground, le petit secret de Maddie me laissait un goût de trahison dans la bouche que j'avais du mal à nettoyer. Un secret que je devrais cacher à certains, me laissant dans une position délicate face aux autres quartiers. Elle pouvait dire ce qu'elle voulait, ce secret j'en était maintenant détenteur, c'était un fait rien de plus. Je la laissais débiter son monologue sur Abel, son coéquipier, et s'éloigner.

- Ouais c'est ça à plus tard... N'oublie juste pas que tu ne contrôles QUE le temps Maddie. Pas les gens. Et si on veut protéger ton si joli cul c'est nous que ça regarde et personne d'autre. Surtout pas toi !

Non cela ne la regardait pas. Comme elle l'avait dit, je faisais ce que je voulais de mon temps libre, et si cela devait consister à couvrir les traces de la belle brune, alors je le ferai. Pas forcément pour elle, ni même pour libé, et encore moins pour son Abel.. Non... Je le ferai pour ce semblant de stabilité fragile, et pour une idée à laquelle sa petite compagnie avait adhérer depuis longtemps qui serait détruite par ce genre de révélations.  Et juste avant qu'elles ne soient hors de portée, je braquais sur elle mon regard le plus joueur, un sourire plaqué sur les lèvres

- Et merci de lui avoir donné un prénom même si ce n'est qu'un pseudo c'est toujours agréable de savoir de qui je couvre les traces!


Et je riais à mon tour, je riais comme je n'aurai pas cru le faire. Ce soir je me déconnecterais, je resterai un instant avec Evan à parcourir encore les traces que je pouvais trouver, à détruire ce qui pouvait l'être, à remplacer... Cet endroit là c'était MON monde, pas celui de Maddie. Ce que j'y fais ne regarde que moi. Et uniquement moi.
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