2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [ABANDONNÉ] [Flashback] [Eve/Garin] That day the earth stood still

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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Cette nuit, j'ai vu quelque chose de nouveau. Je voudrais l'écrire avant que les images ne s'évadent, comme à chaque fois. Je crois que c'est au lycée, à Paris, qu'un jour j'ai entendu que celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur, celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. J'ignore si cela s'applique à moi car je n'ai le contrôle de rien, pas même celui de rester éveillé. Mais cette nuit, c'était différent. Cette nuit, je suis resté en vie. Pour la première fois depuis que je fais ces cauchemars, je reste en vie. Je suis même le seul.

Des mots, il y en a eu tellement. Des mots ou des maux. Des sensations, aussi. Autant de temps que de pensées et pourtant un fil qui s'étend avant de se casser. Un avenir incertain, un passé flou et un présent sans nom. Une vie qui passe et un corps qui faiblit. Et la Terre. Ronde, concentrique, qui tourne, tourne, qui jamais ne se retourne. Elle seule perdure, continue, gravite, évolue entre le passé et le présent en passant par le futur. Elle seule sait, elle seule demeure.
Ici, point d'ombre, point d'arbres, un brûlant soleil unique au-dessus de nos têtes, engageant, parfois meurtrier, un guide à suivre et à éviter comme la peste. Laquelle de peste, la noire, la rouge, la blanche, la jaune, la chocolat au lait ? Autant de magnifiques couleurs associées à autant de peuples ennemis. Qu'est-ce qui est noir, rond et qui fume comme un pompier ? Un canon scié du bout duquel vient de tomber une âme tantôt innocente, tantôt criminelle. Qui, mieux que l'Homme, peut déterminer du mérite d'un autre Homme à mourir ? A achever sa vie, juste comme ça, perçant un trou de la taille d'une pièce de monnaie entre ses deux yeux, sens vital afin de reconnaître ses proches, la couleur du ciel que l'on regarde avec autant de curiosité, la couleur si rare des feuilles d'arbres, l'iris d'une femme qui vous sourit...
Et en une fraction de seconde, tout est noir, vide, plus rien n'existe, il n'y a plus de vie, plus de sens, plus d'émotions. Que celle du passé, inlassable, répétitif, comme une leçon qui ne veut pas rentrer dans nos têtes. Pendu à une corde, une tête sur un pic, les bras en croix... Peu importe qui, quoi, comment, tout ce qui compte c'est le où : ce sable chaud, d'or et d'ambre qui vous brûle les pieds voit vos ennemis, tout comme vos amis, tomber.
Un doigt frémissant, une mèche de cheveux raide au vent, un t-shirt battant l'air, le bruit d'un sable mouvant. Il ne reste rien.
Je suis le dernier debout.
Je suis le dernier vivant.
Je viens d'un passé qui a été oublié. Et je me présente à un futur auquel je n'appartiendrai jamais. Pourtant, en mon nom règne le passé, le présent et le futur. Je ne sais d'où je viens, ni où je vais mais le principal, c'est que je sache où je suis en cet instant. Car Dieu seul sait ce qui m'attend.

Lentement, j'ai refermé mon carnet en y calant mon stylo et j'ai relevé les yeux sur l'horizon. D'ici, on voyait le soleil se lever sur les hauteurs du Sanctuaire. J'ai secoué la tête pour écarter une mèche de me mèches blondes qui me tombait devant les yeux et j'ai profité un instant du calme. Cette paix, je l'avais cherchée et j'en avais besoin pour survivre. J'ai plissé les paupières légèrement face à la lumière et j'ai inspiré profondément avant d'expirer. Quand j'ai entendu du bruit derrière moi, j'ai tourné la tête pour la voir en train de se réveiller, à l'autre bout de la caravane. J'avais ouvert la porte le plus doucement possible pour ne pas la perturber, en profitant pour faire rentrer de l'air frais avant que le soleil ne tape. J'ai laissé mon carnet par terre, sur le pas de la porte sur lequel j'étais assis depuis une bonne demie heure, et je me suis levé pour la rejoindre avec un sourire. D'ici, quelques minutes, les images qui avaient hanté ma nuit s'effaceraient et il ne resterait que l'essence que j'en avais extraite par écrit. C'était mon cinquième carnet et parfois, ce que je relisais n'avait aucune cohérence et ne m'aidait pas à comprendre ce qui m'arrivait.

Posant un genou sur le pied du lit, je me suis hissé à quatre pattes et je me suis presque effondré sur elle dans un léger rire, quitte à la faire rebondir sur le matelas en baignant son cou de baisers frais sur sa peau chaude. Et puis j'ai imité le bruit d'un réveil audacieux en passant mes bras derrière sa tête. J'ai relevé la tête pour la dévisager, sans me départir de mon sourire.

_ Salut, Belle au bois dormant. Je me suis demandé si tu te réveillerais un jour, le soleil t'a prise de vitesse, c'est un scandale.

[HRP : A défaut d'en faire une chronique parce que trop court, cette fois, j'enclenche le mode "Attention, je m'applique" parce que bon sang, Garin a plus de 2 ans, maintenant et ce scénario dans ma tête, j'en peux plus de le freiner.]
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Eve
Eve
Eve sortait doucement de son sommeil  plus réparateur que n'importe quel autre, comme à chaque fois où elle partageait sa nuit avec lui. Un fin rayon de soleil qui traversait le store vénitien venait lui caresser les paupières. C'était chaud et doux, tout comme cette dernière nuit. Elle souriait en y repensant.
Dans une lente et profonde inspiration, comme satisfaite de son sort, elle roula sur elle même et ses doigts glissaient sur l'oreiller  froid, à la recherche de la chaleur bienfaitrice de la peau de son cher et tendre. Elle ouvrit les yeux, il n'était plus à ses côtés, comme pratiquement à chaque fois, ça ne l'étonnait même plus.

Ce matin là, elle avait envie de prendre tout son temps, sans avoir à courir partout, surtout qu'on n'avait pas vraiment besoin d'elle ce matin. Eve s'étira gracieusement, sa voix encore endormie n'avait pu sortir d'entre ses lèvres alors qu'elle tenta doucement d'appeler son fugueur matinal.
Elle dégagea doucement les draps jusqu'au niveau du bassin, tira son débardeur blanc pour recouvrir sa peau dénudée. Elle s'étira encore. Elle ne sentit pas l'odeur du café, il ne devait pas être debout depuis très longtemps finalement.

Garin avait du l'entendre se réveiller, son instinct était plus affuté que celui d'une mère qui veillait sur son nourrisson malade, Eve se demandait parfois s'il n'avait pas l'ouïe surdéveloppé, comme son toucher...
Un vent frais vint rafraichir l'atmosphère, c'était bienvenu, agréable mais beaucoup moins que ce qui suivait. Son corps accueillit le sien et releva le menton afin de savourer plus encore les baisers si délicieux. Encore un de ces matins parfaits, qu'Eve aimerait qu'ils durent l'éternité, et l'éternité c'était le minimum. Elle rit doucement et répondit à voix basse.

- J'ai attendu, attendu mon prince charmant en vain... Il préfère m'être infidèle avec l'aurore. Préfères-tu à ce point les rouquines ?

Elle le dévora de ses grands yeux bleus avant de l'embrasser tendrement, une main caressant la nuque de Garin. Front contre front elle ajouta.

- Bien dormi ?
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
J'ai souri, mon front contre le sien. Avec elle, je n'avais pas l'impression de forcer, je savais que ce que je ressentais était sincère, ce qui changeait de tout ce que j'avais vécu jusque là. Et je ne parlais pas uniquement des aventures que j'avais pu connaître, bien que je n'en ai pas eu tant que ça. Les images ne me hantaient déjà presque plus. Elle avait ce pouvoir qui me rassurait. Je me sentais toujours en sécurité avec elle. C'était un peu comme si... J'étais persuadé que rien ne pourrait changer. Que c'était ainsi et que j'avais enfin trouvé ma place. Il y avait un bémol, toutefois : Liberation. J'avais beau partager les opinions d'Abel, il ne me pardonnait toujours pas de ne pas avoir tiré sur Stenton. C'était un peu ma période de test et j'avais échoué. Alors depuis, il me gardait à l'oeil. Je sentais son regard en permanence posé sur moi et je me demandais quand il daignerait me ficher la paix. Je n'étais pas un enfant mais je n'étais pas non plus aussi dépressif que lui !

_ Toujours quand tu veilles sur moi.

Sans me départir de mon sourire, j'ai posé mes lèvres contre les siennes avant de m'aventurer à nouveau dans son cou.

_ Je t'ai jamais dit que j'avais un faible pour les blondes ? Je laisse les rousses à Jericho.

Jericho et Libby se tournaient autour depuis que je les connaissais, et sûrement déjà avant. Si l'un comme l'autre était incapable de faire le premier pas, cela crevait les yeux de tous. J'en étais même jaloux... Avant. Pourtant, Eve et moi avions décidé de rester discrets. Si Jericho était au courant, c'est parce que j'avais confiance en lui. Mais nous avions préféré passer sous silence notre relation - qui avait pris de l'ampleur au fil des mois - auprès d'Abel. J'avais imaginé que notre aîné ne l'aurait pas vu d'un bon oeil et Eve avait été d'accord. Il était difficile pour Abel et moi de nous entendre depuis que j'avais manqué le coche de Stenton. Mais j'étais loin d'imaginer combien la tension qui existait entre nous viendrait bientôt à empirer jusqu'à un point de non retour.

Mes lèvres ont glissé jusqu'à son épaule puis sa gorge avant de remonter jusqu'à son menton. Je me suis redressé sur les coudes et j'ai délicatement écarté une mèche de cheveux de son front.

_ Mais toi, tu es mon exception à la règle.
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Eve
Eve
Non, pour Eve, c'est Garin qui veillait sur elle, même s'il était vrai qu'elle avait toujours un oeil inquiet sur lui, prête à le rassurer au besoin. Ce n'était certainement pas son frère qui le préserverait de ses coups de sang, à croire que ça l'amusait même. Non, elle n'était pas juste de penser cela d'Abel, elle connaissait son frère, ce n'était pas un tendre mais il n'était pas foncièrement méchant.

- Nous veillons l'un sur l'autre...

Et elle laissa les lèvres de son amant parcourir sa peau, elle frissonnait de plaisir, il était toujours doux, tendre. Il était si différent dans l'intimité. Ce qui n'était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Elle se mit à rire franchement.

- Je dois me sentir privilégiée alors ?

Elle lui caressa à son tour les cheveux du bout des doigts, elle le regardait, elle regardait ce visage qu'elle connaissait déjà par coeur mais qu'elle ne se lassait jamais de redécouvrir. Ses doigts quittèrent ses cheveux pour passer avec douceur sur la tempe, puis la joue, perdue dans ses pensées. Elle n'avait plus le sourire mais cela n'avait rien à voir avec de la tristesse, c'était juste une longue observation silencieuse. Elle regrettait amèrement de devoir cacher sa relation avec Garin à son frère. Ce n'était peut être pas une si bonne idée de faire cela dans son dos. Eve le savait intelligent, il n'était pas dupe, il devait se douter de quelque chose et préférait se taire. mais s'il venait par le découvrir par quelqu'un d'autre, elle n'osait imaginer pas devoir subir son courroux.
Eve savait qu'elle pouvait facilement plaire aux hommes. Elle n'était pas laide, ses yeux un grand atout, et elle ne manquait pas d'arguments de taille pour les séduire si elle le voulait. Elle avait connu des histoires d'un soir, d'une semaine maximum et Abel ne s'en était jamais mêler, enfin c'est ce qu'il laisser croire, elle savait qu'il veillait au grain.
Mais Garin, lui, cet homme là face à elle, c'était différent, il comptait vraiment.

- Mais tu imites très mal le réveil !

Elle sourit puis se mit à rire à nouveau en le faisant basculer et être maintenant en position de force. Sur lui à califourchon tout en lui tenant fermement les poignets de chaque côté de sa tête, elle lui vola un baiser et se recula à peine, lâchant prise et lui dire dans une voix pleine de sentiment.

- On est bien tout les deux tu ne trouves pas?

Elle chercha son regard, elle espérait ne pas l'effrayer tout à coup et une légère pluie se mit à tomber doucement sur la tôle de la caravane.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
[Après une nuit de dodo, on y voit quand même gravement plus clair, faut dire ce qui est...]

Et c'était bien ça qui me faisait peur. Eve, c'était peut-être la première chose de bien dans ma vie, depuis le départ de mon père. Et comme à chaque fois, je me demandais à quel moment j'allais tout mettre en l'air. Je m'en serais bien dissuadé mais j'ai doucement perdu mon sourire à sa question. Je ne voulais pas lui mentir, pas à elle. Pas après tous ces mois passés ensemble. Je n'avais pas le droit de lui mentir. Mais je n'étais pas pour autant pessimiste, j'avais juste... Peur que cette quiétude disparaisse trop vite. Je n'étais à Liberation que pour elle, j'y suis resté pour elle et grâce à elle. Malgré mon passé et tout ce qui m'était arrivé, je restais sur la même longueur d'onde qu'Abel, quoiqu'il en soit mais je n'étais peut-être pas aussi engagé que lui, finalement. Il avait un besoin de vengeance là où j'avais un simple besoin de vivre et de laisser tout ça derrière moi, une bonne fois pour toutes. La CIA n'était pas facilement approchable, je devais me résigner. la Croisade d'Abel n'était pas la mienne. Mais pour elle... Elle le devenait.

J'ai retrouvé mon sourire et j'ai doucement acquiescé. J'ai passé une mèche de cheveux derrière son oreille avant de laisser ma main glisser sur son épaule. C'était étrange car elle n'avait pour ainsi dire rien de bien exceptionnel. Elle était jolie, comme plein d'autres filles, elle avait du caractère, même si pas autant que son frère. Par conséquent, l'un dans l'autre... Elle n'était pas pour ainsi dire au-dessus de n'importe qui. Ce qui la rendait unique, cependant, était sa façon d'être avec moi. C'était ce qu'elle m'apportait, ce qu'elle me trouvait, ce qu'elle voyait en moi qui réveillait l'ancien Négatif que j'étais. Avec elle, tout semblait plus simple, j'ignore si cela venait de son pouvoir ou d'autre chose de "surnaturel", j'aimais à croire qu'il ne s'agissait là que d'un lien unique et fort que nous tissions depuis quelques mois. J'ai aventuré mes doigts dans sa chevelure pour lui ramener en arrière, par de-là son épaule et j'ai soupiré.

– Je commence même à me dire que ça pourrait durer encore longtemps que je ne m'en lasserais pas. Chaque jour, je me réveille en me disant que le soir, tout peut être différent. Mais rien ne se passe. Et tu es toujours là. Je crois...

J'ai dégluti parce que les sentiments, c'était pas mon truc. Du moins, je les ressentais vivement mais je n'avais jamais vraiment su les exprimer sans employer l'humour, le sarcasme ou le charme. J'ai eu un sourire en coin et le rouge m'est monté aux joues. Si si.

– Je crois...

Je me suis raclé la gorge en souriant un peu plus, proche du rire. La nervosité était un handicap que je ne pensais pas avoir.

– Enfin, je veux dire. Il se pourrait... Que je ressente des trucs. Pour toi. Quelque part.

Mes yeux avaient tourné un peu partout en cherchant du courage avant de se reposer dans les siens, le rouge se répartissant de ce fait d'autant plus sur mon visage.
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Eve
Eve
Mais c'est qu'il était mignon à rougir comme un ado de 15 ans qui venait de donner son premier baiser avec la langue. Eve n'en dit rien, elle aurait pu le taquiner avec ça, par ce que c'était bien le genre de Garin de ne pas vouloir prendre certaine chose au sérieux, ou de faire comme si cela ne l'était pas pour lui, prendre tout avec une fausse légèreté.
En l'écoutant exprimer ses sentiments, certes en tournant autour du pot, mais il le faisait, vraiment. Eve en eut presque le souffle coupé, il venait de lui faire comme un électrochoc. Cette manie qu'il avait de se cacher derrière un masque et n'était pas vraiment lui, Eve avait parfois cette sensation de le percer à jour, de voir et sentir celui qu'il cachait derrière, mais l'avait-il laissé un peu tomber pour une fois?
Peut être interprétait-elle ce qu'il venait de dire comme ça l'arrangeait, par ce qu'elle le voulait au plus profond d'elle-même et qu'elle ne l'attendait pas, pas de Garin, qu'elle simplement voulait y croire.
Elle fondait devant lui et ses mots, ce qui n'allait pas passer inaperçu.

- Ça te dirait de rester toute la journée, rien que tous les deux, ici sans rien faire...

Rien faire d'autre que de penser l'un à l'autre, loin de Libération, loin de son frère et de son humeur. Goûter un instant à ce que serait la vie s'il n'y avait pas tout ça, pas cette lutte quotidienne pour laquelle ils donnaient sueur et sang.

- Ne penser qu'à nous... Dis-moi oui.

Et pour laisser un avant goût de ce qui l'attendait, pour qu'il accepte, elle le couvrit de petits baiser sur le visage, une de ses mains lui caressa le bras. Et avec plus de légèreté et amusement elle ajouta.

- Où alors je pourrai te séquestrer, t'attacher au lit pour que tu sois à ma merci... Elle secoua la tête en riant doucement. Reste avec moi aujourd'hui.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
J'ai légèrement pouffé de rire à sa requête. Rester ici ? Toute la journée ? Sans rien faire ? J'ai trouvé ça tellement curieux, surtout venant d'elle. Active et dynamique, elle ne s'apaisait que la nuit. Ou en tout cas, c'était ce qu'elle me laissait voir. En réalité, je ne pensais pas générer cette réaction. Je m'attendais... A autre chose. Ou à "quelqu'un" d'autre. Je n'étais même pas totalement certain de ce que je ressentais moi-même ! Je l'aimais, oui, mais est-ce que c'était ce qu'on appelait être "amoureux", je n'aurais su le dire car cela ne m'était jamais arrivé avant. J'avais joué la sécurité en disant que je ressentais quelque chose mais je n'avais pas encore déterminé réellement quoi.

– Mais...

Je l'ai laissée me couver de ses baisers avant de commencer à gigoter sous elle en riant.

– Attends, mais je dois bien aller travailler !

Le sourire aux lèvres, je l'ai dévisagée, aussi curieux que amusé, les sourcils légèrement froncés. J'ai plissé le nez en me demandant si elle était vraiment sérieuse. Ne penser qu'à nous, c'était ce que je faisais quand je roulais jusqu'à la Baie. C'était ce que je faisais quand je déchargeais les cargaisons. Quand je n'arrivais pas à m'endormir, que je devais attendre dans une salle ou... Que j'avais besoin de trouver comment me calmer. J'ai secoué la tête en tendant le bras vers mon téléphone pour voir l'heure et j'ai soupiré. Je l'ai ramené plus près de mon visage pour y lire un message et j'ai jeté un oeil à Eve derrière avant de me reconcentrer sur l'appareil.

Leçon numéro 1 : Quand une fille à moitié nue vous demande de rester après que vous lui avoir avoué éprouver des sentiments à son égard, faites-le. Leçon numéro 2 : Quand vous faites le rêve, une fois par semaine, qu'on vous tue, apprenez à profiter de chaque instant d'exception qui s'offre à vous car vous ne savez jamais ce que vous réserve le futur. J'ai relevé les yeux sur Eve avec un sourire en coin et sans la quitter du regard, j'ai balancé mon téléphone d'un geste du poignet avant de lui offrir toutes mes dents étincelantes.

– J'ai dit que j'avais une fille à voir.

Leçon numéro 3 : quand vous avez besoin d'une excuse, sachez que celle de la fille est imparable et universelle. N'importe quel homme recevant cette excuse saura, sans même avoir besoin d'un contexte, que ce jour-là, vous avez simplement pris la route en laissant le monde derrière vous parce que vous avez simplement décidé, dans un éclair de lucidité, que vous aviez trouvé... LA fille. Mais que vous êtes bien trop macho pour le dire avec des mots plus explicites.

J'ai attiré ses lèvres aux miennes d'une main sur sa nuque en me redressant et je l'ai retournée avec moi à nouveau en allant lui embrasser le cou. Alors que je m'aventurais vers sa gorge, j'ai doucement relevé son débardeur afin de descendre réchauffer son ventre en une série de baisers.
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Eve
Eve
Assise sur les cuisses de Garin, Eve l'observait derrière son portable. Elle souriait malicieusement, l'ongle de son pouce coincé entre ses dents, elle inclinait la tête et faisait mine de vouloir lire l'écran. Sans trop savoir ce qu'il allait faire, elle espérait malgré tout qu'il accepterait sa petite folie du jour. Pourquoi cette idée lui avait-elle traversée l'esprit ? Allez savoir. Ils se voyaient au saloon qui leur servait de QG, ils se voyaient quasiment tous les jours avec libération. Ce n'était vraiment pas glamour et il n'y avait rien de romantique à se retrouver tous les deux, avec Abel prêt à bouffer Garin dès qu'il faisait un pas de travers. Ils passaient de plus en plus souvent leurs nuits ensemble. Aussi bien chez elle, que chez lui, jamais calculé, et pas forcément pour la bagatelle, juste pour être tous les deux.
Mais pour toute une journée, juste lui et elle, ça lui était venu comme ça... Sans libération, sans missions, sans Abel. Elle trépignait presque comme une ado en attendant le verdict. Et son sourire devint tout aussi éclatant.

- Elle en a de la chance, une blonde?

Et elle laissa Garin la basculer et errer là où bon lui semblait. Elle savait qu'il n'était pas un saint. Ils ne sortaient pas toujours ensemble le soir, Eve n'était pas dupe, dehors il n'était pas différent de chez libération. Il était un animal sauvage, qui s'emballe, crie, rue, se cabre. Et allumer, ça aussi c'était son truc, allumer la mèche avec Abel, allumer les filles... Elle l'acceptait comme tel sans jamais rien dire sur son comportement, et il revenait toujours vers elle, elle aimait ça, oui.
Mais Eve avait le corps en fête, la tête en vacances pour le moment et les baisers sur son ventre la faisait rire, ça la chatouillait, se tortilla tout en le suppliant.

- Arrête… Arrête Garin je me rends !

Elle tira sur le T-Shirt de Garin et fit en sorte de lui retirer pour qu’il se retrouve torse nu. Elle l’attira pour qu’il revienne à sa hauteur et lui caressa les cheveux.

- Qu’est-ce que tu veux faire ? Quand je parlais de ne rien faire c’était plutôt … ne pas travailler, pas de Libération… Mais on peut… Se faire une virée direction nulle part ou alors… On pourrait se mentir et se raconter nos vies qui ne seraient pas les nôtres…

Elle se dégagea de Garin et se plaça à côté de lui, la tête dans une main tandis que l’autre attrapa délicatement le menton pour l’embrasser sur les lèvres. Elle lui lança un regard comme elle ne s’était encore jamais autorisée à lui donner. Si Garin ne savait pas ce qu’il ressentait réellement, Eve elle, de son côté ne doutait plus.
Son index glissa ensuite sur le corps athlétique de son amant et caressa cette longue cicatrice, vestige d’un passé inconnu de la jeune femme.
Eve avait moult fois tenté de percer ce mystère, mais comme tous les membres de libération, certaine période de leur vie restait une énigme pour les autres. Et Garin était fort pour éviter le sujet. Les grands yeux bleus d’Eve restèrent sur cette inconnue.

- Ou alors on pourrait vivre ce jour comme le dernier, rester là, allongés dans ce lit toute la journée. Je veux te faire du bien. Elle secoua la tête en riant doucement. Pas comme on pourrait le comprendre, enfin… si, comme ça aussi si tu veux. Elle reprit. Je veux vraiment te faire du bien Garin, si tu as besoin de parler, me dire des choses, je suis là pour toi… Ou si tu veux je peux me taire…

Elle l’embrassa aussi tendrement que possible puis elle lui sourit.

- Tu veux un café ?
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
– Hey !

J'ai crispé les yeux en faisant passer mon t-shirt par dessus ma tête et l'ai regardée le jeter plus loin en riant. Je suis revenu à sa hauteur pour la dévisager, sans me départir de mon sourire. J'ai joué avec ses cheveux pendant qu'elle me parlait, les lissant doucement en suivant mon geste des yeux. J'aimais ses cheveux autant que ses yeux. Je n'avais jamais vu qui que ce soit avec des pupilles pareilles. Elle était si belle qu'elle m'intimidait. J'avais toujours de mal à accepter le fait, sans poser de questions, qu'elle me puisse me trouver quoi que ce soit. Si par la suite, je me suis à déconner, c'est parce qu'elle me manquait. En sa présence, j'étais comme une berceuse en pleine nuit avec une veilleuse planétarium dans la chambre d'un petit garçon, doux rêveur. Mais quand elle a disparu, je n'ai entendu que les alarmes des voitures volées me vrillant les tympans. Et j'avais presque espéré que tout pouvait rester ainsi.

C'est pour cette raison que j'ai froncé les sourcils en reportant les yeux dans les siens. Parler ? Se raconter nos vies ? Mentir ? Je ne lui mentais pas, en réalité, disons plutôt que j'esquivais. Et à présent, c'était quelque chose qui l'agaçait, ça se sentait, sinon pourquoi aurait-elle mis le sujet sur le tapis ? Je l'ai laissée s'éloigner de moi suffisamment pour ne plus sentir sa chaleur dans ma poitrine, mais pas assez pour qu'elle puisse encore profiter de mes lèvres. Ce qui a été réciproque. J'ai attrapé sa nuque d'une main pour qu'elle s'attarde sur mes lèvres encore quelques secondes et j'ai fait glisser mes doigts sur son épaule en l'écoutant. J'avais autant envie de rire que de me pendre et j'ai senti que mon coeur, sans s'affoler, s'emballait quelque peu. Je n'avais aucune envie de raconter ma vie. Parce qu'elle n'était pas intéressante, loin derrière moi et que si j'avais quelque chose à discuter avec elle, j'aurais préféré notre futur. Où pourrions-nous être dans un an ? Est-ce qu'elle m'aimerait assez pour me supporter de façon officielle. Peut-être même avoir des enfants ? Eve était la seule personne, au monde, avec laquelle j'envisageais même la simple idée d'avoir un futur. Et ce matin-là, j'étais clairement optimiste. Alors, en toute évidence, et bien... J'ai fait diversion. Je n'avais pas envie de gâcher les cadeaux qu'elle m'offrait avec des histoires de capes et d'épées.

Mon sourire en coin s'est étendu malicieusement sur mes lèvres et je l'ai ramenée contre moi pour lui dévorer le cou de baisers. Ma main a pressé son dos, sous son débardeur pour la serrer d'autant plus contre moi.

– Me faire du bien, hein !

Tout sourire dans son cou, je lui ai même mordillé près de l'oreille alors que ma main s'aventurait sur ses reins, longeant ses courbes généreuses jusqu'à sa cuisse puis l'intérieur de son genou. J'ai remonté ainsi sa jambe contre ma hanche.

– Je n'ai jamais eu besoin de parler et j'ai mieux que du café pour se réveiller.

Je n'avais peut-être pas besoin de parler mais peut-être qu'elle avait besoin de m'entendre. Quoi qu'il en soi, quand je ne savais pas comme m'y prendre, j'utilisais la méthode joker. Eve y était aussi réceptive que moi, sinon plus encore. Mais pour ma part, ce n'était la plupart du temps qu'une excuse. Une pirouette de plus qui pouvait facilement passer inaperçue. Si Eve avait envie de parler, elle ne montrait aucune insistante et restait plutôt évasive, en vérité. En tout cas, jusque là, elle s'était toujours contentée... De moi. Pour rester digne.

– Je n'ai pas envie de m'encombrer de vêtements aujourd'hui.

Ma voix basse s'était perdue en un souffle dans son cou et sa gorge que je parsemais de baisers. Je l'ai serrée un peu plus contre moi d'une main sur son bassin avant de faire remonter son débardeur.
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Eve
Eve
- Pourquoi tu... Arrête Garin...

Il agissait toujours comme un sale gosse trop gâté. Eve avait tenté une nouvelle fois, avec la manière douce, trop douce peut être, d'en savoir un peu plus. Mais ce n'était pas sans compter sur la pirouette de Garin. A peine tentait-elle le dialogue qu'il partait en croisade sur son corps, la couvrant de baisers et de caresses. C'était à chaque fois la même astuce, l'amadouer puis l'honorer de sa virilité. Eve était consciente que c'était bien plus agréable que des éclats de voix à travers toute la caravane, et elle se pliait à cela sans aucune résistance, elle n'y arrivait pas d'ailleurs. Comment résister avec ce sourire de vraie canaille et à sa tête de beau gosse ? Et il en jouait, ça devait même l'amuser ! Non Eve par amour se contentait de ce qu'il lui donnait sans jamais se plaindre.

Elle le laissa faire, l'embrasser, la caresser et c'était simplement trop bon. Elle était réceptive, comme elle l'était toujours, faible face à toute cette affection qu'il lui offrait, elle l'accueillait volontiers tout contre son corps et déjà son souffle se faisait plus court.

- Arrête... sois sérieux pour une fois...

Son esprit voulait le repousser mais tout le reste de son être criait "encore". Pas étonnant qu'il sache si bien éviter le sujet, peut être n'était-ce pas important pour elle de connaître le passé de son cher et tendre., que si elle avait vraiment voulu, elle aurait insisté lourdement. Il lui faisait perdre tout ses moyens, c'était inéquitable !
La main qui relevait son débardeur la faisait frissonner et elle s'embrasa, lui sautant littéralement dessus, de baisers passionnés aux caresses plus intimes. Elle était faible devant lui et il le savait si bien, elle l'aimait tant et elle aurait voulu savoir. Et il lui refusait !

Soudain elle sentit la colère monter, son comportement la mettait maintenant hors d'elle. Aussi elle le repoussa et bondit hors du lit, le laissant là, seul pour partir le pas volontaire dans le minuscule coin cuisine de son chez elle. Sans un mot.

Elle appuya ses mains sur le petit plan de travail où trônait la bouilloire vide. La tête baissée elle voulut tempêter mais n'en fit rien, elle inspira si profondément, elle était si tendue qu'elle aurait voulu se défouler sur quelque chose. Ce qu'elle ne fit pas... Elle ouvrit le placard où elle rangeait le précieux café pour le sortir et referma la porte avec moins de retenue qu'elle aurait voulu. Elle mit l'eau à chauffer sur le gaz et attendit devant, les bras et jambes croisées, frustrée, elle renifla.
Non cette fois elle ne le laisserait pas se défiler, peut être que si, mais au moins elle lui dirait sa façon de penser. Quand elle s'énervait, son étrange accent ressortait plus encore. Elle lui demanda néanmoins calmement.

- Pourquoi ? Pourquoi tu refuses de me parler ?

Elle gardait les yeux fixés sur la bouilloire.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
J'avais senti la résistance d'Eve sous mes mains mais avait décidé de l'ignorer. D'autant plus quand elle s'est embrasée et que j'ai pressé mes lèvres contre les siennes. Mais ce que je n'avais pas prévu, c'était d'être repoussé avec autant de force. J'ai basculé sur le flanc, soufflé et les yeux ronds. Je l'ai regardée se lever comme une furie sans comprendre et j'ai levé une main, la questionnant silencieusement. Interdit, je n'ai pas compris ce qui m'est arrivé. J'ai passé une main sur mes lèvres et me suis assis au pied du lit pour lui refaire face. Je n'ai pas dit un moment, ne sachant pas par quoi commencer jusqu'à ce qu'elle pose sa question. Froide et sortie de nulle part. J'ai relevé les yeux sur elle et j'ai secoué la tête, ne sachant comment y répondre. J'ai ouvert les bras et haussé les épaules.

– Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?! Je refuse pas de te parler, j'ai rien à dire ! Tu vas pas m'en vouloir pour ça, si ?! C'est pour ça que tu m'as repoussé ? Parce que j'ai pas envie de parler de moi ? Hier, j'ai mangé une pomme, il y avait un ver dedans.

Je ne m'étais même pas énervé. J'étais tellement soufflé que j'étais incapable de m'emporter. Je ne lui avais jamais demandé d'où elle venait, après tout. Je me suis levé pour m'approcher d'elle et j'ai appuyé une main sur le mur, celle dont le poignet arborait une multitude de bracelets de coton pour dissimuler ma cicatrice, et j'ai penché la tête et capter son regard.

– C'est... Super passionnant, non ? Tu vas pas bouder, quand même !
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Eve
Eve
- J'espère pour toi que le ver était entier quand tu t'en es rendu compte...

Aussi froide qu'une nuit de décembre, elle n'avait pas levé les yeux sur Garin lorsqu'il s'était approché. Ne comprenait-il vraiment pas qu'elle avait besoin de savoir ? Elle ne lui demandait même pas sa véritable identité. Juste quelque chose, une histoire, une anecdote même. Ou pourquoi cette cicatrice qu'il avait sur le torse, et comment. Rien que ça...

- Je ne boude pas, j'ai passé l'âge moi... Je...

Elle avait surtout envie de le secouer pour qu'il lui lâche un mot, un indice peu importait. N'importe quoi que personne d'autre puisse se venter de savoir. Elle l'aimait, elle espérait que cela soit réciproque et elle faisait front à un mur. Elle voulait juste jeter un petit coup d'oeil derrière celui-ci, pas l'abattre à grands coups de masses pour le faire tomber !

- Je voudrais juste savoir. Dit-elle en haussant les épaules, bras et jambes toujours croisés, son regard sur les flammes. J'aimerai savoir ce qui est arrivé à l'homme avec cette cicatrice, et que j'aime... Elle posa enfin son regard de glace sur lui et continua. Je t'aime Garin, et j'aimerai juste savoir... Ta couleur préférée, ton plat préféré quand tu étais gamin... Et ce qui s'est passé ce jour là... J'aimerai avancer avec toi mais là... j'ai l'impression d'être la seule à le vouloir.

Elle effleura du bout des doigts la cause de cet emportement. Elle lui faisait maintenant face.

- Et toi ? Est ce que tu m'aimes ?
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
J'ignore encore ce qui s'est passé entre le moment où elle s'est réveillée et... Ca. Mon coeur a raté un battement à ses mots. Les yeux ronds, je l'ai fixée sans savoir quoi dire, les lèvres entrouvertes. Pourquoi faisait-elle ça ? Quand on est Candidat, on ne demande jamais ce qui est arrivé. C'est une règle. Parce qu'on sait que, par défaut, ce n'est pas une histoire drôle ou une blague qu'on raconte quand on est trop nerveux pour détendre l'atmosphère en essayant de draguer une fille qui nous plaît. Mais il y avait en plus sa déclaration qui m'a laissé interdit. Mon coeur battait la chamade et elle avait noyé ça au milieu de questions aussi futiles les unes que les autres. Alors ne sachant pas quoi faire d'autre, j'ai répondu par le plus facile. J'ai balbutié, ne sachant plus sur quels oeufs danser.

– Orange.

J'ai cligné des yeux et secoué la tête légèrement. Mes yeux se sont attardés une seconde sur mon carnet que j'avais laissé sur le pas de la porte de la caravane.

– Comme le crépuscule. Et j'ai jamais été difficile, j'ai pas de plat préféré.

J'ai froncé les sourcils en reprenant du poil de la bête et j'ai peut-être haussé le ton. Ses doigts sur mon abdomen étaient comme une brûlure que j'aurais préféré qu'elle n'essaye pas de m'atteindre avec ça. Le regard plus froid, j'ai lâché d'une voix moins douce.

– C'est une épée.

J'ai pris sa main pour la faire glisser dans mes reins avec peu de ménagement. Par mon geste, je lui ai fait découvrir une autre cicatrice, bien moins visible, plus difficile à cerner mais bien présente. J'ai toujours mis ça sur le fait que mon cerveau avait avant tout enregistré ce qu'il avait vu, à savoir : la pointe de l'épée ressortir de mon ventre mais pas le reste. Mais je n'ai rien ajouté. Je n'ai rien dit de plus car je ne voulais pas que mes sentiments soient glissés au cours d'une dispute ou d'une pression. Je voulais que ça ne vienne que de moi, même si pour ça, je devais prendre le risque qu'elle ignore combien elle comptait pour moi.
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Eve
Eve
Pourquoi ? Pourquoi avait-elle voulu savoir. C'est la seule question qui lui venait en découvrant combien sa requête avait blessé Garin. Sous son geste brutal, elle comprit qu'elle lui en avait demandé trop et s'en voulait à mort. Son regard devint plus doux et elle voulut s'excuser. Elle ne ressentait pas de la pitié, jamais. Mais à ce moment, elle crut sentir sa douleur, ça la prenait par les tripes.Une épée... Comment s'était-il retrouvé face à une épée ? Les lèvres pincées elle se colla à lui pour le serrer. Grimpée sur la pointe des pieds, elle lova son visage au creux du cou de celui qu'elle avait blessé et déposa un baiser sur les lèvres. Elle n'était pas fière d'elle, elle n'osait pas le regarder.

- Excuse-moi, mon amour...

Garin  n'avait pas répondu à la dernière question, cela lui brisa le coeur et dût prendre sur elle pour ne rien montrer. La bouilloire siffla de plus en plus fort et Eve coupa le gaz. Elle sortit deux tasses qu'elle posa à côté du paquet de café. Elle força un sourire alors qu'elle versait l'eau bouillante dans chacune des tasses.

- Je suis toujours aussi certaine que tu préfères les rousses...

Quand on aimait l'orange du crépuscule, mais peu importait, elle devrait se contenter d'un amour à sens unique. Elle dosa le café à l'aide d'une cuillère et déposa le café sur la table. Elle s'installa et mélange son tord boyaux en osant à peine le regarder. Elle avait tout gâché.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Je ne suis pas aussi impulsif que les gens croient. Je ne m'énerve pas non plus d'un claquement de doigts. Mais je ne suis pas non plus insensible. Loin d'être toutefois susceptible, j'ai ma propre fierté. Et je dois reconnaître que je tire quand même une certaine satisfaction à coincer les gens qui ont tenté de me coincer juste avant sans y parvenir. Malheureusement pour Eve, c'était ce que je lui faisais subir à présent. Si elle ne s'était pas reculée, c'est moi qui l'aurait fait. Si je n'avais pas envie de la quitter, je n'étais pas non plus prêt à la laisser s'en tirer avec un "mon amour". Mais je n'ai rien dit. Je crois même... Que j'aurais pu ne rien dire, que je me serais calmé tout seul le temps que le café se fasse. Si seulement elle n'avait pas ajouté la suite. J'ai alors levé les bras.

– Je t'ai dit que non, je ne préfère pas les rousses ! Qu'est-ce que je m'en fiche d'une couleur de cheveux ! Et quand bien même, je ne vois vraiment pas ce que ça vient faire là-dedans !

J'ai fait un pas en arrière des fois qu'elle cherche à m'atteindre car à cet instant, je n'en avais ni envie, ni besoin. Bien au contraire. C'était de ces moments où je sentais que nous étions plus proches que jamais et pourtant si éloignés. Elle avait essayé de me toucher et finalement, elle n'aimait pas ce qu'elle voyait, c'était logique mais aussi parfaitement prévisible. Elle était l'exemple même de ce pour quoi je ne disais rien à personne - en plus du fait que je ne savais même pas comment le raconter.

– Non non, et ne me donne pas du "mon amour" ! Vas jusqu'au bout ! Pose tes questions !

J'ai haussé les sourcils dans un geste ample du bras pour l'inviter. Si elle n'avait pas voulu des éclats de voix, je n'en étais pourtant pas loin. Mais je m'efforçais de ne pas la tourner en ridicule. Ce n'était pas mon but, je l'aimais trop ça. Néanmoins, elle avait poussé trop loin et trop fort et je détestais me sentir les pieds contre le mur.

– Quelle histoire tu veux entendre, parce que j'en ai plein et à travers les âges.

J'ai eu un rire et j'ai secoué la tête en la dévisageant.

– Pourquoi tu ne peux pas juste te contenter de ce que je te dis ? Pourquoi tu veux savoir ça ? Qu'est-ce que ça t'apporte !
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Je ne sais pas si ça a été le ton qu'elle a employé, la force de son caractère soudain, ou les mots qu'elle a choisi mais je suis resté silencieux. Je l'ai écoutée sans rien dire, les lèvres entrouvertes de stupéfaction, mes yeux allant dans les siens comme si elle allait me dire ce qui lui passait par la tête. J'ai cligné des paupières sans rien comprendre de ce qui m'arrivait. Elle faisait des projets ? Pour qui, pour nous ? Avec moi ? Je l'ai suivie du regard lorsqu'elle s'est levée, bougé, agitée mais je suis resté planté là, face à elle, à l'écouter vider son sac sans comprendre l'origine exacte. Je voulais m'insurger, je voulais crier, je voulais hurler, m'énerver, cogner un mur, pleurer, l'embrasser et tout ça... A la fois. Je ne supportais pas ce qu'elle me faisait et en même temps, je ressentais son appel. C'était comme... Quand je me demandais si Eve était son vrai nom. Et que je nous voyais nous enfuir, loin d'ici, loin d'Abel pour vivre notre propre vie dans un coin reculé où personne ne pourrait jamais nous trouver. Mais sans en comprendre la raison, j'étais pétrifié à l'idée de m'ouvrir comme elle le faisait. Peut-être parce que je ne l'avais jamais fait avant et que je n'en voyais pas... l'utilité ? Alors, j'ai simplement secoué la tête mais sans relever le ton.

– Toute ma vie j'ai vécu dans le passé et les idées et ordres des autres. Toute ma vie on m'a dit quoi faire, comment, à quelle heure sans jamais m'expliquer pourquoi et je n'ai jamais posé de questions. - J'ai pincé les lèvres et inspiré profondément avant de reprendre - Je n'ai pas envie de regarder mon passé pour avancer, je n'ai pas besoin de connaître ton passé pour faire des projets. Avec toi ou avec qui que ce soit d'autre ! - Mais petit à petit, ma voix augmentait et j'ai porté un index à mon torse - Tu ne pourras pas me comprendre parce que moi-même je ne comprends rien à ce qui m'est arrivé, ni pourquoi, je... Bon sang, Eve ! Ca ne t'apportera rien ! C'est qu'une histoire triste, qu'est-ce que ça peut te faire ?! - J'ai levé les mains en fermant les yeux et le ton est grimpé une fois de plus - ARRÊTE de me répéter que tu m'aimes et de parler de projets, ça ne m'aide pas, d'accord ?

J'ai soupiré et j'ai secoué la tête en passant à côté d'elle comme si j'allais pour sortir mais je me suis contenté de passer une main sur mon visage en m'épaulant contre l'encadrement de la porter que j'avais laissée ouverte. J'ai posé mon regard sur le soleil qui jaunissait doucement au fur et à mesure de son lever et j'ai fini par le montrer d'un geste de la main, ample.

– Ce genre d'orange là. Ecoute...

D'une voix plus douce, j'ai continué en secouant la tête, comme fatigué.

– Ce n'est pas que je refuse de te parler, que je ne veux rien te dire, c'est que... Ma vie est basée sur du passé. En permanence. Je m'endors avec toi, je me réveille... A l'autre bout de la planète sous un soleil de plomb, on m'enfonce une épée, une dague, un couteau, j'en sais rien, dans le ventre et je me réveille à nouveau à côté de toi, j'ai des sueurs, des palpitations, j'ai envie de vomir, je suis blanc comme un linge, tout ce que je sais c'est qu'une seconde j'étais mort, la suivante, je m'étouffe avec de l'air. Je sais pas d'où ça vient, personne n'a jamais trouvé et ça fait des années que ça dure.

J'ai tourné la tête pour relever les yeux sur elle.

– Des projets, j'en ai aussi. Avec toi mais pas ton frère. Et pas ici. Tu es la seule personne avec laquelle j'ai l'impression que j'ai un futur, ou au moins que je pourrais en avoir un. Alors par pitié, ne me force à te raconter mon passé parce que la vérité, c'est que je le comprends pas moi-même.
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Eve
Eve
Même si Garin acceptait mal la curiosité d'Eve, il se maîtrisait c'était déjà ça, rien d'étonnant finalement, il gardait toujours son calme avec elle, plus qu'avec n'importe qui. Eve le comprenait, elle aussi préférait avancer sans avoir à justifier ce qu’elle est aujourd’hui. Mais la réponse ne se trouvait-elle pas dans ce qu’était libération ? Pour chacun d’entre eux d’ailleurs. Mais contrairement à Garin, Eve savait se maîtriser, mais cela ne faisait pas d’elle de quelqu’un d’insipide loin de là. Elle avait son caractère. Mais Garin lui était endiablé pour un oui ou pour un non, surtout face à un Abel qui ne valait pas mieux en sa présence. Eve était persuadée qu’en connaissant ne serait ce qu’un soupçon du passé de son cher et tendre, aurait pu l’aider à le comprendre d’avantage.
Mais elle le comprenait…  Elle l’écoutait sans même dire un mot et lorsque le ton monta, elle ravala, encaissa comme elle le pouvait, surtout quand il lui demandait d’arrêter de lui déclarer ses sentiments…

Elle leva les mains et recula d’un pas tout en attrapant sa tasse. Ce n’était vraiment pas ce genre de matinée à laquelle elle s’était préparée. Mais elle l’avait cherché, elle assumerait. Aussi elle garderait ses sentiments et projets pour elle, si c’est que qu’il désirait...
Elle porta la tasse de café à la bouche et l’observa alors qu’il restait dans l’encadrement de la porte puis son regard se posa à l’extérieur, de la fenêtre, elle voyait le soleil et ses couleurs qui plaisaient à Garin, et elle trouvait elle aussi cette couleur assez jolie... Même romantique. La légère pluie qui avait frappée plus tôt ne tombait plus et la brise fit entrer cette odeur caractéristique de l’air humide dans la caravane.

Elle s’approcha de lui et s’appuya à l’opposé de l’encadrement, face à lui, la tête appuyée et le visage tourné vers le paysage alors qu’il lui racontait son cauchemar. Cela s’était-il passé ? Allait-il se produire ? Un cauchemar qui le suivait depuis des années…
Eve un instant, était prête à lui confier son propre passé, peut être que cela le mettrait en confiance ou l’aiderait à se livrer s’il le désirait. Seulement, son passé n’était pas que le sien. Il appartenait aussi à son frère. Se dévoiler était dévoiler Abel également, et ça, jamais elle ne trahirait ou donnerait son frangin, même pour Garin… Surtout pour Garin, Abel ne lui pardonnerait jamais. Il le détestait tant.

Eve le fixa droit dans les yeux, lui aussi rêvait de projets. Cependant, Eve ne pouvait le concevoir sans Abel. Elle aimait Garin de tout son cœur, elle voulait une vie future avec lui mais elle aimait Abel bien plus encore, de tout son être. Abel était son frère, ils avaient vécu tant de choses ensemble, ils n’avaient jamais été séparés. Elle ferait tout pour le bien de Garin, mais elle pourrait mourir pour son frère. Personne ne serait jamais à la hauteur. Vivre loin de lui, ce n'était pas envisageable.

Elle inspira profondément et lui caressa le bras en baissant son visage puis s’écarta.

- Je vais prendre une douche…

Le sujet était clos, elle l’avait entendu, le sujet ne reviendrait plus sur le tapis. Une douche bien chaude la détendrait certainement, elle en avait bien besoin.
Elle déposa la tasse maintenant vide dans l'évier déjà encombré de la vaisselle de la veille et se dirigea vers la salle d'eau.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Je me suis attendu à toute réaction. Toute sauf celle-ci. Je l'ai toisée sans rien dire, me retenant de déglutir tant elle me mettait mal à l'aise. Elle ne disait rien, ce qui ne lui ressemblait pas tellement et qui pourtant était tout à fait son genre. Le fait qu'elle reste silencieuse m'a arraché un doute : avais-je dépassé les bornes ? Avais-je réussi à la repousser sans le vouloir ? Pourtant, sa main sur mon bras était bien plus chaleureuse que le froid glacial que contenait sa voix. Je l'ai regardée s'éloigner et j'ai fermé les yeux. Et voilà, maintenant je culpabilisais. Malgré tout ce qu'elle faisait pour moi, tout ce qu'elle représentait pour moi, je n'arrivais pas à lui confier des choses sur moi. Ca ne signifiait pas que je l'aimais moins... Juste que je ne voulais pas l'associer à tout ça. Pas alors qu'elle l'était déjà tellement sans en avoir conscience.

– Eve, attends !

Je l'ai rattrapée avant qu'elle ne disparaisse, prenant son poignet dans ma main pour l'attirer à nouveau vers moi. J'ai cherché quelques secondes où poser mes mains, me maudissant intérieurement d'être aussi gauche avec elle. Je n'avais pas voulu crier, surtout pas sur elle. J'ai inspiré profondément, encadrant finalement son visage de mes mains et mêlant mes doigts dans ses cheveux pour lui écarter légèrement. J'ai posé mon front contre le sien et j'ai fermé les yeux un instant.

– Je suis désolé, c'est... C'est pas contre toi. Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en toi, ça ne veut pas non plus dire que je ne t'aime pas ou que tu ne comptes pas suffisamment pour moi. C'est juste que...

Je lui ai volé un baiser en m'y attardant quelques secondes. D'accord, je reconnais, c'était la solution de facilité. C'était comme ça que je m'exprimais, je ne savais pas faire autrement. C'était ça ou... Je levais le poing. Quoique je ne l'aurais jamais abattu sur elle, la question en se posait pas. J'ai porté mes mains à ses hanches en soulevant légèrement son débardeur pour savourer la chaleur de sa peau au creux de ses paumes. Caressant son front du mien, sans rouvrir les yeux, j'ai repris d'une voix basse, mes pouces glissant vers son ventre.

– Ne m'en veux pas. Je voulais pas m'énerver contre toi.

Je lui ai volé un nouveau baiser, plus appuyé, me serrant contre elle jusqu'à ce que son dos rencontre l'encadrement de la porte. J'ai glissé ma main dans son dos. En réalité, j'avais peur d'une chose : que si je ne disais rien, elle s'en dirait. Que si je ne montrais pas patte blanche, elle m'abandonnerait. Et j'avais besoin d'elle. Plus que n'importe qui d'autre.

– Tu sais que je ferais n'importe quoi pour toi, pourtant...
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Eve
Eve
Son visage encadré par les mains de Garin, Eve ferma les yeux à son tour. Front contre front, et c'est là qu'elle se sentait le mieux. Près de lui, contre lui. S'en voulait-il réellement ? Peut être, il était compliqué de le savoir pour Eve, et elle arrivait à lui trouver toutes les excuses du monde, de quoi faire sortir Abel de ses gonds à chaque fois. Mais cette fois...

- Non, arrête !

C'était trop facile encore, elle ne serait pas faible face à ses baisers et ses caresses et elle le repoussa vivement. Et c'était toujours la même réponse que lui servait Garin, sa pseudo affection qui n'était rien d'autre que de la pure manipulation. Eve avait été plus que patiente, il adoptait ENCORE l'attitude qui la répugnait, tout de suite maintenant. Et là, si Garin doutait du lien de parenté qui liait Abel à elle, il allait vite être mis au parfum, la colère la gagna.

- Arrête tout de suite ton cinéma ! Si tu avais confiance en moi, tu te confierais ! Si tu m'aimais un tant soit peu, tu ne débarquerais pas simplement quand ça te chante, je ne suis pas juste celle qui sert à soulager Monsieur entre deux conquêtes ! Alors ne viens pas me chanter que je compte pour toi, tu te fiches bien de tout ça, il n'y a que ta petite personne qui compte !

Elle secoua la tête une main posée sur le front, elle leva les yeux et tenta de se reprendre. Elle voulait simplement l'aider, autrement que par ce pouvoir ou dans un lit, même si cela lui plaisait bien, Eve voulait plus. Elle baissa le ton et ajouta

- Oui, n'importe quoi, c'est bien ce que tu fais Garin...

Et il excellait dans ce domaine. Et ce n'était pas n'importe quoi qu'elle voulait avec lui bon sang ! Elle voulait une vraie vie avec lui, avoir Garin comme petit ami officiel aux yeux de son frère surtout. Une vraie vie... à leur façon, un vrai couple et c'était possible même au sein de libération, rien ne les interdisait à vivre une passion. Eve baissa les bras, dans tous les sens du terme, elle continua à contre coeur, mais elle n'avait plus d'autres options. Elle soupira.

- Ecoute... Je ne te demande pas de faire n'importe quoi, et surtout pas pour moi. Je crois que... Tu dois partir maintenant, et ne se croiser que pour les missions. Pour le bien de tous et pas seulement pour nous deux...

Elle croisa les bras en lui jetant un regard froid.

- Je ne te raccompagne pas...

Il connaissait la sortie non ?
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Je ne m'étais pas non plus attendu à ce qu'elle me repousse. Mon dos a heurté l'encadrement de la porte opposé et j'ai levé les mains avec des yeux ronds. Qu'est-ce que j'avais bien pu faire encore ? Simplement parce que je ne voulais pas parler ? Je pouvais comprendre qu'elle était agacée mais de là à... Sa colère m'est tombée dessus sans crier gare et à nouveau, je l'ai dévisagée sans comprendre.

– Mais, je n'ai jamais...

J'ai toujours cru qu'elle était heureuse de me voir arriver, parfois pas les mains vides. Mais je n'avais jamais imaginé qu'elle puisse croire que j'avais quelqu'un d'autre. J'ai bien essayé d'en placer une mais aucun son n'est sorti de ma bouche. J'étais tellement abasourdi ! Depuis son réveil, j'avais l'impression qu'elle lâchait tout ce qui n'allait pas, comme si elle avait besoin de vomir quelque chose, comme si... Elle avait décrété que notre relation n'était finalement pas à son goût. Ce que je pouvais, encore une fois, totalement concevoir. Je ne m'étais jamais trouvé bien parfait pour elle. J'avais bien plus besoin d'elle qu'elle n'avait besoin de moi, d'ailleurs. Avait-elle seulement eu besoin de moi à un moment donné ? J'avais toujours du mal à le croire.

Et puis, alors que j'étais incapable d'ouvrir la bouche, le couperet est tombé. Mon coeur a raté un battement. Etait-elle réellement en train de rompre ? C'était ça, la fin ? J'ai toujours su qu'un jour ça arriverait. Je me suis longtemps demandé comment je réagirais et si c'était une bonne chose pour elle et moi. La réponse était oui. Elle méritait sa liberté et bien sûr qu'une partie de moi était dépendante d'elle. Mais il y avait plus que ça !

– Quoi, c'est tout ?

Je l'ai fixée de longue seconde, le coeur battant la chamade et la respiration courte.

– Parce que je n'ai pas envie de ressasser un passé douloureux ?

J'ai cligné des yeux en baissant les bras. Etais-je en colère ? Non. Déprimé ? Non plus parce que je ne réalisais pas. J'étais abasourdi, interdit, choqué... Je n'avais jamais rien fait qu'elle ne voulait pas alors... J'ai commencé à m'éloigner. Il aurait été égoïste pour moi de me défendre. Elle me donnait tant et moi, qu'est-ce que je lui apportais ?! Je ne sais pas ce qui m'a poussé à me retourner malgré tout. Peut-être simplement parce que... J'étais dingue de cette fille. J'ai tourné les talons pour lui faire face à nouveau et j'ai froncé les sourcils, enflammé, avant de déclarer d'un ton ferme.

– Non !

J'ai cligné des yeux sans rien dire pendant quelques secondes. N'avait-elle donc jamais compris ? J'ai secoué la tête et je me suis senti réellement blessé. J'ai marché à nouveau vers elle, décidé à ne pas me laisser faire. Elle était la meilleure chose qui me soit arrivée et cette fois, je m'en faisais la promesse : je n'abandonnerai pas.

– Non, je ne te laisserai pas faire ! Pas après tout ce qu'on a vécu ! Je ne fais pas n'importe quoi, c'est faux ! Je fais des erreurs ! Mais je ne fais pas n'importe quoi ! Tout ce que je fais, c'est pour toi ! Je ne sais pas d'où tu sors cette histoire de conquête, c'est sûrement encore ton frère qui t'a mis ça dans la tête pour t'empêcher de me voir mais c'est faux ! Parce qu'il peut pas s'en empêcher ! Tu vois pas ce qu'il fait ? Il essaye de t'éloigner de moi ! Il n'y a que toi ! Et il n'y a jamais eu que toi ! Et je n'ai besoin de personne pour me soulager, je te remercie !

Quand bien même elle tenterait de me repousser, je m'en fichais. J'étais aveuglé par la peur de la perdre elle aussi. Alors j'ai pris ses mains pour décroiser ses bras en secouant la tête. J'ai baissé la voix en cherchant à me rapprocher d'elle, mes doigts allant de ses bras à son cou, puis son visage. L'idée même d'être séparé d'elle me rendait malade. C'était assez incroyable parce qu'à ce moment-là, je le sentais plus que jamais. Eve faisait rarement dans la demi-mesure, je savais qu'elle ne me testait pas, qu'elle ne me posait pas un ultimatum. C'était à moi de la convaincre de me garder. Si je franchissais cette porte, c'était lui donner raison.

– Non, je ne partirai pas. Il n'y a personne d'autre que toi, PERSONNE, tu m'entends ? Je ne sais même pas comment je pourrais faire avec quelqu'un d'autre que toi. Alors oui, des fois, je suis maladroit ou je m'y prends mal, mais c'est... Je suis pas parfait, d'accord ? Et j'en suis désolé. Vraiment.

J'ai même cherché ses lèvres, je voulais lui montrer ce que je ressentais. Je n'avais jamais imaginé le lui dire dans ces conditions, pas comme ça. J'aurais voulu lui "annoncer" à l'occasion d'une sortie surprise, juste elle et moi, en Ville Haute. J'avais économisé, j'aurais pu lui offrir une soirée romantique comme j'en rêvais moi-même. Mais même là, elle m'avait devancé. Je refusais que mes sentiments s'expriment à cause de la colère. Et j'étais en colère qu'elle ait exprimé les siens de cette façon.

– Si tu y tiens tant alors je te dirai tout ce que tu veux. Je ferai tout ce que tu voudras. - Mon front contre le sien, je l'empêchais de me repousser. Non, cette fois, je me battrais. - C'est pas fini, je t'interdis de dire ça. J'ai besoin de toi. Plus que tu ne le penses. - Ma voix n'était plus qu'un murmure contre elle et j'ai dégluti, crispant légèrement les paupières. - Je t'aime tellement. - J'ai rouvert les yeux sur elle et j'ai secoué la tête, le souffle court - Depuis toujours. J'ai attendu des siècles pour te trouver, je te laisserai pas partir. Compte pas sur moi. - Et j'ai fondu sur ses lèvres, enserrant son visage entre les paumes de mes mains - Je t'aime.
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Eve
Eve
Eve n’avait voulu bousculer Garin aussi fort, mais il n’était pas fait de sucre, il se remettrait. Il avait l’air surpris, comme s’il venait de prendre un mur en pleine face. Eve pensa un instant à lui dire « éh oui mec, j’ai bien compris ton jeu, et tu as perdu cette fois. » Sauf que non, la  brunette n’ouvrit la bouche et n’attendait qu’une chose, voir Garin jouer le lâche une nouvelle fois.
Elle releva un sourcil. Que voulait-il de plus? des violons ? Désolée pour lui, elle n’avait pas prévu de le mettre dehors aujourd'hui, c’était tout le contraire au départ.

- Non, ce n’est pas que pour ton passé, il n’y a pas que ça…

Garin avait l’air un peu perdu et comme toujours, il était trop prévisible, une nouvelle fois, il allait fuir, il ne savait faire que ça. A croire que son frère avait finalement raison de lui faire si peu confiance.
Mais contre toute attente, Garin revint sur ses pas, décidé cette fois. Qu’allait-il encore trouver comme excuses ? Intérieurement, elle en soupirait d’avance.

- Arrête de mettre tout ça sur le dos d'Abel, il…

Garin s’approcha, il n’y avait qu’elle ? Elle retint un rire nerveux. Il la prenait pour une idiote là et son regard n’était pas des plus doux à cet instant. Elle l’avait déniaisé, cela ne l’avait pas dérangé, Eve n’attachait aucune importance à cela. Elle avait été attirée par lui, très vite, pour tout ce que son frère ne voyait pas en lui et pour tout ce qu’il détestait. Ils s’étaient rapprochés et Eve avait senti son manque d’expérience, sa gêne, la honte de ce qu’il était, mais elle sut le mettre à l’aise à défaut de lui donner totalement confiance en lui.
L’attirance qu’elle avait pour lui changea au fil du temps en amour alors qu’elle avait cette sensation que lui de son côté, il s’éloignait à force de prendre de l’assurance. Comment pouvait elle lui en vouloir ? Il n’était qu’un homme, et Eve les savait volages, même son frère ne dérogeait pas à la règle. Alors que Garin veuille voir si le gazon était plus frais ailleurs, elle ne lui en voulait pas, mais elle ne le supportait plus alors qu’elle aspirait à autre chose avec lui.

Elle eut un moment de recule lorsque Garin tenta le contact, mais il était décidé, étonnamment il n’était pas parti et le laissa faire. Ses mains avaient toujours cet effet sur elle, même lorsqu’elle était à bout, s’il pouvait sentir combien d’effet il avait sur elle. Surtout lorsqu’il lui avoua qu’elle était la seule. Elle avait envie d’y croire, surtout que Garin ne lui avait jamais parlé de cette façon. Elle aurait aimé lui répondre qu’elle ne cherchait pas la perfection mais la gorge serrée, elle lui aurait montré des signes de faiblesse. Elle essayait de reculer lorsque Garin colla à nouveau son front, elle avait évité ses lèvres, mais il la retint cette fois. Au murmure de sa voix, à son souffle chaud sur sa peau, Eve ferma les yeux puis accueillit mollement le baiser. Lorque Garin lui fit cette folle déclaration, qu’il avait enfin fini par lui dire qu’il l’aimait, Eve n’avait pu résister, l’embrassa avec passion et se colla à lui. Ses mains se mirent à parcourir son corps, timidement puis lui souffla à l’oreille.

- Pas autant que moi...

Elle plongea son regard bleu dans le sien et l'embrassa encore. Non Eve ne voulait plus qu'il parte et son corps le réclamait entièrement.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Alors qu'elle répondait enfin à mon baiser, j'ai cru m'enflammer. Je n'ai eu de cesse que lui répéter encore et encore combien je l'aimais alors que mes doigts se mêlaient à ses cheveux. J'avais gardé tout ça pendant des mois, rien que pour moi, parce que rien ne m'indiquait qu'elle ressentait la même chose et je n'avais pas voulu paraître stupide, ni qu'elle me prenne en pitié. Mais elle avait avoué ses sentiments la première et avait pris un risque. Avec elle, je ne voulais pas être lâche, avec elle, je voulais être ce qu'elle voyait en me regardant. Je voulais être cette personne là et pas une autre. Quelqu'un de bien, de confiant, tourné vers un futur meilleur. J'ai posé mes yeux ambrés dans les siens. Ces mêmes yeux que je revoyais dans mes rêves éveillés... Je n'en comprenais toujours pas le sens mais je savais que tant que je les voyais, mon chemin était guidé.

– Je t'ai vue le premier.

J'ai eu un sourire en coin espiègle. Finalement, je l'avais regardée en premier - parce qu'elle me rappelait mes visions - et j'avais énoncé qu'il se pouvait que je ressente des choses le premier. Eve n'avait fait que tout déclencher. Peut-être aurait-elle pu se contenter de demander avant d'envisager la bombe nucléaire. Peut-être avait-elle simplement voulu me faire peur pour que je réagisse, me bousculer pour qu'enfin je prenne les choses en main. C'est ce que j'ai fait. J'ai pris ses hanches dans mes mains et l'ai soulevée en la serrant contre moi, me doigts glissant sous son débardeur pour caresser sa peau et la maintenir sans jamais quitter ses lèvres qui rythmaient ma respiration. Je n'ai eu que deux pas à faire pour rejoindre son lit - l'avantage d'une caravane - et je l'ai faite tomber avec moi. Avec elle, je pouvais être moi-même. C'est ce que j'étais. Ce qu'elle voyait, ce n'était que moi. J'ai quitté ses lèvres pour rejoindre son cou, mes mains relevant un peu plus son débardeur alors que j'embrassais son épaule.

J'ai soulevé son débardeur un peu plus avant de venir lui embrasser le ventre, remontant doucement jusqu'à sa poitrine. J'ai fait glisser son débardeur jusqu'à lui retirer et laisser mes mains s'aventurer sur sa peau et mes lèvres réchauffer son cou. Une main est allée chercher sa cuisse pour lui remonter d'une caresse. Je me suis légèrement redressé pour faire passer mon t-shirt par la tête et le jeter un peu plus loin avant de fondre à nouveau sur ses lèvres, me pressant d'avantage contre elle, un bras encadrant sa nuque et mes doigts se mêlant à nouveau à ses cheveux. De ma main libre, je me suis promené sur sa hanche avant de glisser dans son dos pour l'emprisonner contre moi. J'ai embrassé tout son visage, mon coeur cognant contre sa poitrine. Je savais que je ne risquais rien. Avec elle, je ne risquais jamais rien. Je ne craignais ni les crises, ni d'étouffer, je savais que j'étais ce que j'avais de mieux à lui offrir, finalement. Et j'avais surtout besoin qu'elle oublie ces curieuses pensées sur le fait que j'avais d'autres conquêtes qu'elle, c'était tellement absurde ! Je voulais juste qu'elle sache à quel point elle comptait pour moi.
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Eve
Eve
Si Garin avait été surpris par son attitude, Eve le fut tout autant. Une simple réponse à son baiser et Garin était comme galvanisé, l’embrassant, la caressant comme il l’avait toujours fait finalement. Mais cette fois, ses gestes, ses attentions avaient un tout autre goût pour Eve. Etait-ce ce flot de mots d’amour qu’il susurrait pour la première fois ?   Très certainement. Eve n’allait pas gâcher ce doux plaisir et elle aussi, lui répondit tout son amour.
Volontaire et sur de lui, voilà le Garin qu’elle aimait aussi. Elle avait craqué pour ce minois, elle l’avait comparé à un chaton égaré, sauvage et apeuré par ce qui l’entourait, mais elle s’était toujours gardée de le lui dire, mais peut être que la fierté du jeune blond en aurait pris un sacré coup.

Ainsi dans ses bras forts et sûrs, elle se sentit elle aussi différente. Femme aimante et aimée, qui aurait pu croire à cela ? Certainement pas Eve. Son tempérament, son vécu ne lui inspiraient pas cette éventualité.
Elle se laissa guider et tomber sur le lit en riant doucement et par un Garin envoutant.
Son exquise douceur la fit fondre en un murmure de bonheur.
Ses mains et ses lèvres sur sa peau blanche de femme déclenchaient en elle de délicieux frissons qu'elle ne pouvait contrôler. C’était loin leur première fois mais ça aurait aussi bien pu l'être, toutes ces sensations nouvelles la rendaient folle de désir et elle le fixait d'un regard intense comme s'il était la pomme d'amour la plus sucrée au monde.
Son amour pour lui gonflait à chaque seconde qu'elle passait entre ses mains sûres, expertes et amoureuses, la confortant dans son choix, illuminant le temps à venir. Et quand il la fit sienne ce fut comme une explosion d'étoiles surplombant la plus ancienne danse au monde, elle découvrait le paradis entre ses bras, elle goûtait enfin à la vie.
Et quand ils arrivèrent à la fin de leur serment d'amour, que leurs corps chauds se détachèrent puis se serrèrent plus tendrement, elle laissa reposer sa tête contre son torse et en ressortit apaisée.

- Je t’aime…

Ils restèrent ainsi, de longues minutes durant, Eve savourait le silence tout en caressant le ventre du bout des doigts autour de la cicatrice, vestige d'un passé inconnu de l'amour de sa vie. Après avoir déposé plusieurs baisers sur le torse fort de Garin, la brunette redressa la tête maintenant appuyée sur une main. Le regard et le sourire comblés de bonheur, elle l'observa, se demandant comment ils en étaient arrivés là, ne sachant plus pour quelle raison elle avait craqué une allumette en provocation. Mais si elle doutait encore des sentiments qu’il pouvait éprouver, elle en était maintenant convaincue.

- J’ai un petit quelque chose pour toi.

Elle ne savait plus vraiment comment se faire pardonner, d’avoir été aussi bête et d’avoir autant douté de lui, comme Abel l’avait toujours fait finalement. Eve se jura qu’elle lui ferait toujours confiance, par ce qu’il en était digne pour elle. Elle eut un sourire en coin mais se serra encore une fois contre lui, elle ne voulait plus s'en détacher.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
J'avais toujours cette crainte, ce risque, cette angoisse de manquer d'air, de m'étouffer, de suffoquer. La peur que mon pouvoir décide de se venger de mon insolence. Quand je m'énervais contre Abel, quand je courrais trop longtemps, quand je me réveillais en sursaut la nuit, paniqué par des souvenirs qui me hantaient, ma respiration me jouait des mauvais tours. J'avais parfois cette sensation inouïe et détestable que la CIA avait fait de moi une arme nucléaire à retardement et qu'ils aimaient à s'en amuser. J'entendais leur rire sadique résonner dans ma tête à chaque crise comme un rappel de mon manquement à ma règle, de ma désertion.

Mais ces craintes étaient infondées quand Eve était là. Rien de tout ça ne m'arrivait. Jamais. Avec elle, je n'étais que moi, et c'était ce sentiment, si fort qui me soulageait et me rappelait qu'un jour, j'avais été un garçon comme les autres. Elle me rappelait que je pouvais encore l'être et c'était ce qui me rassurait. Les yeux clos, une main caressant ses cheveux dans sa nuque et l'autre glissant distraitement sur son bras, je l'écoutais sans réagir. Un frisson me parcourait l'échine à chaque fois que ses doigts s'approchaient de ma cicatrice, un réflexe associé à mes crises et les craintes qu'elles impliquaient, mais toujours autant infondées. J'ai eu un léger sourire à sa déclaration mais pour rien au monde je n'aurais troublé ce calme apaisant, cette tranquillité bienfaitrice. Je me suis contenté de tourner la tête pour lui embrasser le front, mes lèvres s'attardant quelques secondes contre sa peau.

Quand elle s'est redressée, j'ai rouvert les yeux pour la dévisager et j'ai levé une main pour écarter ses cheveux et les ramener derrière son épaule. J'ai reporté mon regard dans le sien et froncé les sourcils légèrement en recalant ma tête dans l'oreiller, curieux.

– Quelque chose pour moi ?

Soudain, je me suis demandé si j'avais quelque chose pour elle. La réponse était oui, j'y avais songé de façon fugace quelques minutes plus tôt lorsqu'elle m'avait mis au pied du mur. Et j'y repensais maintenant. Mais j'avais toujours peur de ce qu'elle pourrait penser si je lui faisais un tel cadeau. J'ai ramené mon bras derrière ma nuque pour soulever légèrement ma tête avec un sourire espiègle en coin.

– Qu'est-ce que c'est ?
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Eve
Eve
Garin avait l'air surpris. Il faut dire que Eve n'était pas du genre à faire de petits cadeaux, loin de là. Ce n'était pas dans les habitudes familiales. Son frère déjà, à part les crêpes ou les pancakes, les marques d'affections ou les petites choses qui font plaisirs n'étaient pas ses priorités, c'était pour lui même futiles voire inutiles. Alors Eve était conditionnée de la même façon et n'avait jamais éprouvé de manque, quand vous ne pratiquez pas, ni le manque ni la nécessité de donner ou recevoir se faisait sentir.
C'était Garin qui lui faisait volontiers quelques petits présents. La tête qu'elle avait faite quand pour la première fois, il lui avait ramené une fleur. Elle s'était demandée s'il ne se foutait pas de sa tronche un instant, et à la vue de la tête déconfite du jeune blond, elle l'avait trouvé tellement mignon... Qu'elle avait fait mine d'être touchée, ce qu'elle était vraiment par la suite même si c'était tellement cliché. Ils se seraient bien foutus d'eux chez Liberation s'ils étaient au courant de toutes leurs petites histoires.

Eve regardait Garin qui attendait toujours, mais elle restait silencieuse à l'observer. Regarder ce visage qu'elle connaissait par coeur, elle l'avait tant de fois observé, caressé, embrassé. Pourtant ce n'était pas gagné. Entre Abel qui avait tout fait pour les éloigner l'un de l'autre. Qu'il avait complètement perdu tout son contrôle quand il avait appris qu'ils fricotaient, ils se seraient entre tués si elle n'était pas intervenue en les obligeant d'arrêter par son pouvoir, c'était de toute façon la seule chose qui les calmait.
Et leur première fois à tous les deux... Ce souvenir lui traversa l'esprit et elle ne put retenir un large sourire en secouant la tête. Quand elle y pensait, ils avaient fait un sacré bout de chemin tous les deux, et aujourd'hui elle allait faire ce qu'elle aurait fait si elle en avait eu le courage bien plus tôt, et surtout moins douté de Garin.

Elle lui caressa l'arcade avec le pouce et passa sa main dans ses cheveux.

- C'est... Elle leva les yeux comme pour réfléchir. C'est ce qui sera, si tu le veux... Elle leva l'index, signe qu'elle voulait garder toute son attention et qu'il devait encore patienter. Attends... Elle lui tourna le dos et sa tête plongea pratiquement sous le lit avec un bras qui cherchait quelque chose, offrant à Garin une vue sur son dos et le drap glissait au fur et à mesure des mouvements de la jeune femme. Elle tira un gros sac type militaire, toujours prêt en cas départ précipité et forcé. Elle ouvrit vivement une petite fermeture et cacha quelque chose dans sa main, elle refit surface et se tourna pour se rapprocher de Garin, un peu hésitante tout à coup, surtout dans la voix, ses jambes se mêlaient aux siennes.

- Je... Elle reprit avec humour. Si tu as besoin d'un peu de sel, d'emprunter la voiture, si je te demande de venir arroser mes plantes quand je pars en vacances ou même d'une douche... Ou... Elle prit une main de Garin et y glissa une clef, sa voix se fit douce et son regard plus amoureux que jamais même si quelque peu fuyant. Ou si tu as envie ou besoin de me voir, te glisser dans mon lit en pleine nuit... Ou passer plus de temps avec moi... Elle est à toi.

Elle se pinça les lèvres et espérait qu'il accepterait la clef, il l'utiliserait comme bon lui semblait. En réalité, elle aurait aimé lui demander de venir vivre avec elle, mais elle n'avait osé.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Je me suis redressé sur mes coudes quand elle s’est mise à fouiller ses affaires. Les sourcils froncés de curiosité, c’est à peine si j’en ai profité pour laisser mes yeux s’attarder sur ses fesses qu’elle me présentait. N’importe quel type y aurait sûrement laissé une main ou prononcé une remarque lubrique. Non, ce que j’aimais chez elle, ce n’était pas tellement qu’elle soit belle ou parfaite. J’aimais qui elle était et ce qu’elle représentait pour moi. Elle était forte, elle était naturelle et elle m’apportait de la banalité dans ma vie cauchemardesque.

Je l’ai laissée prendre ma main, toujours curieux et des frissons m’ont parcouru la peau à son toucher. Elle me faisait toujours cet effet là et je savais que ce n’était pas uniquement du fait de son pouvoir. J’ai baissé les yeux sur son cadeau mais je n’ai pas tout de suite regardé de quoi il s’agissait. Je l’ai dévisagée quelques secondes, intrigué au possible et j’ai cligné des yeux avant d’ouvrir les doigts pour découvrir la clé. J’ai haussé les sourcils, surpris.

– Mais j’ai toujours besoin de te voir, je fais comment ? - J’ai souri, malicieux. - Dans ton lit, hein ? Quand je veux ? - Gardant la clé dans ma main, j’ai cessé de faire l’idiot et j’ai porté mes doigts à son visage pour le rapprocher du mien. - Merci. - J’ai posé mes lèvres contre les siennes avec un léger sourire. Je m’y suis attardé quelques secondes avant de l’admirer, mes yeux dans les siens. - J’aimerais bien t’offrir quelque chose aussi. Mais je crois que je t’ai déjà tout donné.

Et c’était le cas. Si je n’étais pas totalement prêt à lui raconter ma vie - je persistais à dire que n’avait aucune espèce d’importance pour elle - le reste lui appartenait. Mon corps, comme mon âme et même mon coeur. Ca pouvait sembler cliché, vu d’ici mais c’était pourtant le cas. Sans me séparer de la clé, j’ai ramené ses cheveux derrière son oreille et je lui ai embrassé le bout du nez puis le front.

– Tu sais ce que j’aimerais encore plus ? Je voudrais… - J’ai inspiré profondément, commençant à jouer avec la clé entre mes doigts - Je n’ai jamais pu avoir de tatouage. Avant, j’étais trop jeune, ma mère n’était pas très vive mais elle m’empêchait encore de faire des conneries. Mais j’ai toujours voulu avoir un tatouage. Et quand j’ai eu mon pouvoir, que j’ai voulu m’en faire un… J’ai cassé toutes les aiguilles ! Et je me disais… C’est pas la première fois que j’y pense ! Mais si je pouvais, je voudrais me tatouer quelque chose. Pas ton nom, parce que je trouve ça cliché - Et c’était moi qui disait ça ? - Mais peut-être un symbole. Tu sais, tu te souviens… Ces porteclés quand on était petits. Ces machins que les ados s’offraient avec la moitié d’un coeur pour chacun. Ca peut sembler stupide mais j’ai toujours assez aimé l’idée. Je me suis jamais vu le faire mais je n’ai jamais véritablement eu quelqu’un pour le faire. Qu’est-ce que t’en penses ?

C’était mon tour d’être hésitant et d’émettre des réserves, un léger sourire en coin.
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Eve
Eve
Eve haussa les épaules. Si Garin avait tant besoin de la voir, il n'avait qu'à s'installer avec elle. Ce qu'elle aurait aimé lui dire... Mais à côté de ça, elle avait simplement souri. A terme cela arriverait, et Eve espérait que ça se ferait petit à petit. Qu'il viendrait de plus en plus. Qu'il resterait pour la nuit plus régulièrement. Que Garin laisserait quelques affaires, du moins plus qu'il n'y en avait qu'aujourd'hui et un jour, sans même le demander, ne plus jamais repartir. Eve voulait que ça se passe aussi simplement, le plus naturellement, sans avoir à forcer la main à Garin. Elle reçut son baiser avec délice, à son tour elle lui caressa le visage du bout des doigts.

- Tu n'as pas à m'offrir quoique ce soit, tu sais que je n'ai besoin de rien d'autre que toi...

Elle voulait encore une fois lui rappeler qu'il pouvait toujours confier, mais elle ravala ses paroles. Elle avait suffisamment attisé le feu comme ça, il savait maintenant qu'elle était à son écoute s'il avait besoin. Mais sa curiosité n'était pas satisfaite. Même si elle le libérait par son pouvoir, elle aurait aimé le soulager par elle même, sans tricherie, par ses mots soigneusement choisis, par ses gestes. Comme n'importe quel couple considéré comme "normal". Mais ils ne l'étaient pas tout à fait. Pas temps que ce monde serait tel qu'il est aujourd'hui, c'était leur combat. Ne plus avoir à se cacher, avoir peur de ce qu'ils étaient, voire honte. Eve s'acceptait parfaitement, Garin lui, c'était une toute autre histoire. Il pouvait faire le mariole, le dur. Elle savait qu'il était brisé, ça la tuait.

Son souhait l'intrigua un instant, et elle l'écoutait, un sourire grandissant. Elle ne connaissait pas ses secrets et réciproquement, mais elle avait toujours eu cette impression de le connaitre depuis toujours et il arrivait encore à la surprendre. Garin était un dur de l'extérieur, mais elle le savait romantique au possible et ça la rendait complètement dingue de lui.

- Non, pas de prénom... Tu voudrais qu'on se fasse tatouer quelque chose de complémentaire ? Comme, un pendentif qui se casse, deux morceaux de puzzle qui s'emboitent... Une phrase...

Elle s'était rapprochait de lui et sa jambe posée sur celle de Garin, montait et descendait doucement comme une caresse et son souffle chaud lorsqu'elle avança son visage, caressa sa peau avant de déposer un délicat baiser dans le creux de son cou.

- Je trouve que c'est une bonne idée. Et tu voudrais faire ça quand ?

L'histoire du prénom la démangeait. Qu'il se fasse tatouer Eve ne lui plairait pas, mais pas du tout, ce n'était pas son nom, et elle se demandait si Garin était réellement le sien. Se faire tatouer un prénom était peut être cliché aux yeux du blondinet et il n'avait pas tout à fait tort, mais se graver des prénoms qui n'étaient que des noms d'emprunt, il n'y avait plus aucun intérêt.

- Garin... Est-ce ton vrai prénom ? Finalement, c'était peut être l'unique chose qu'elle souhaitait vraiment savoir du passé de l'homme qu'elle aimait. Je ne te demande pas de me le révéler si tu ne le souhaites pas, mais j'aimerai savoir, simplement si tu es né avec ce prénom.

Et elle s'allongea pour venir se lover dans les bras rassurant de Garin, elle lui embrassa le torse avant plonger son regard dans le sien.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
– Une phrase, ça me plaît bien. Quand je sais pas trop, mais où, je pensais un truc par ici.

J'ai légèrement gigoté pour montrer le haut du haut, ou bien le torse. Voire même la hanche ou encore le bas du ventre. J'étais assez séduit par l'idée d'un tatouage discret, caché de tous.

– Quelque part où tu serais seule à le voir, en tout cas.

J'ai eu un sourire en coin malicieux, mes yeux dans les siens. A sa question, j'ai perdu mon sourire quelque peu, sans pourtant desserrer mon étreinte autour d'elle. Mes doigts caressaient son épaule et des frissons sont remontés jusqu'à ma nuque, en partant de l'endroit où ses lèvres ont rencontré ma peau. Mon prénom... Je vivais avec celui de Garin depuis si longtemps, maintenant qu'il m'arrivait d'oublier que ce n'était qu'un nom d'emprunt. Il me fallait toujours faire un effort de mémoire. Pourtant, ce n'était pas si loin, le jour où j'avais atterri ici, le bras en sang de m'être extirpé moi-même ma puce avec force. J'avais quitté le continent européen avec un nom en tête. J'avais posé le pied en Amériques avec un autre, celui qu'on m'avait indirectement imposé. Alors, j'ai lentement secoué la tête. En la dévisageant, j'ai écarté des cheveux de son épaule dans une caresse.

– Non. Garin est le nom de quelqu'un que je vois parfois. Des mémoires qui me reviennent. Je ne sais pas si c'est le cas, mais ça ressemble à une sorte de... vie antérieure, un truc du genre. Je ne crois pas avoir déjà vu son visage, quand j'ai ce genre de... Visions, je vois à travers ses yeux à lui, alors c'est parfois difficile de dire. J'ai juste déjà entendu son nom avant qu'il ne se retourne. Parfois, je te vois toi. Ou du moins une version de toi qui ressemble. Sauf qu'elle est blonde, au lieu de brune. Mais tu as les mêmes yeux qu'elle, les mêmes lèvres généreuses et quand je te vois, toi, je ressens exactement la même chose que lui quand elle le regarde. C'est un sentiment si fort que je serai incapable de le décrire. Mais je sais que ça lui donne une force inouïe. Une envie de vivre, un pouvoir de survie qui rendrait jaloux n'importe qui. C'est ce que je ressens quand je te regarde aussi. Et ce n'est pas parce qu'une mémoire me l'a transmis. Et ton frère pourra essayer tout ce qu'il peut, il pourra ériger des milliers de murs devant moi pour m'empêcher de te voir, ça ne changera rien. C'est comme ça depuis le premier jour et il ne pourra jamais rien faire contre ça.

J'ai soupiré doucement et retrouvé mon sourire en glissant ma main sur son visage, savourant la douceur de sa peau contre ma paume. J'ai passé mon pouce sur ses lèvres et je l'ai doucement faite redescendre dans son cou, puis son épaule, longer son bras jusqu'à sa propre main. J'ai emmêlé nos doigts pour les serrer fort contre moi.

– Quant à mon prénom... Il m'arrive de ne même plus m'en souvenir. Plus personne ne l'a prononcé depuis... Tellement d'années. C'est Daniel. Mais je crois que ce gamin là est mort quand je lui ai arraché sa puce. Il ne reste que Garin, à présent. Et toi, alors ? Eve, c'est ton vrai prénom ?

J'ai légèrement ri à cette remarque, trouvant l'ironique assez amusante. Quant on choisissait "Eve" comme pseudo, il fallait s'attendre à certaines blagues bibliques, n'est-ce pas ?
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Eve
Eve
- Si je suis la seule à pouvoir le voir, il doit être ici…

Elle se mordit la lèvre inférieure avec un regard quelque peu fripon et lâcha un léger soupir entre ses lèvres qui se voulaient sensuelles lorsqu’elle glissa une main sur l’aine de Garin pour désigner où devrait se trouver le fameux tatouage.

Elle restait attentive ensuite, surtout qu’elle avait encore et malheureusement réussi à lui faire perdre son sourire. Mais il se confia, un peu, ce qui était déjà énorme et elle ne lui en demanderait certainement pas plus.
Garin n’était pas son nom, ce qui n’était pas du tout étonnant, personne chez libération ne gardait sa réelle identité, il fallait échapper aux organisations ou Gouvernements que chacun avait fuit. Elle embrassa à plusieurs reprises, avec douceur son torse. Les rêves de Garin étaient une réelle interrogation chez Eve, mais elle ne voulait pas l’assommer encore et préférait lui donner toute son affection, plus encore que tout ce qu’elle lui avait déjà donné. Même si elle s’était arrêté lorsqu’il lui dit qu’elle faisait partie de ce rêve, ou qu’elle ressemblait à cette femme, des rêves ou visions, elle ne savait plus comment appeler ce que Garin voyait.

Eve se mit à nouveau à sa hauteur lorsqu’il lui avouait ce qu’il ressentait vraiment pour elle, cela paraissait si fort et ce n’était pas biaisait par ces rêves… Ce qui toucha Eve en plein cœur. Cette déclaration dissimulée lui coupa le souffle, son cœur se serrait si fort qu’il eut un loupé. Elle le dévorait des yeux.
Il avait raison, Abel n’arriverait pas à se mettre entre eux, mais Eve qui ferait toujours tampon entre les deux hommes qui ne pouvaient pas se voir, même en peinture.

- Abel ne se mettra jamais entre nous, je le refuse, je ne me vois pas vivre sans toi… Plus maintenant, jamais.

Elle ferma les yeux lorsqu’il lui caressa le visage et les lèvres. Il était toujours d’une extrême douceur, ce qu’elle aimait quand ils étaient que tous les deux, ces moments où ils pouvaient être, surtout Garin, eux-mêmes. C’était un vrai délice.

Elle fut amusée d’entendre le prénom, Daniel… Ça ne lui allait pas mieux que Garin finalement, et pour elle, il était Garin avant tout, mais qu’il lui donne ainsi, c’était comme un gage d’amour. C’était une grosse connerie bien mièvre, mais Eve s’en contentait parfaitement. Et là elle se mit à rire quand il lui demanda si Eve était son prénom. Il l’était pour Libération oui. Mais sinon…

- Non, Eve c’est pour Libération, Abel serait d’accord pour dire qu’il me va comme un gant, la mère de tous les vices… Eve fit un clin d’œil puis elle marqua un temps d’arrêt en pensant à sa véritable identité qu’elle n’avait même pas eu le temps d’apprécier. J’ai eu des tas de prénoms finalement… Dalila… Elle grimaçait en le prononçant. Une idée d’Abel à trois ans, il paraît qu’il a fait un caprice, qu’il voulait que sa sœur s’appelle ainsi… Ils ont malheureusement cédé. Mais je n’ai pas eu à l’entendre bien longtemps…  


Elle lui sourit. Elle revint sur lui, à l’assaut encore, mais ce n’était pas ça. Elle aimait être sur lui, simplement pour le regarder. Elle passa une main dans ses cheveux puis vint déposer un léger baiser sur sa joue.

- Et ce tatouage, tu veux le faire quand ? Que je marque enfin mon territoire…

Par ce qu’il était à elle, rien qu’à elle.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Eve m'a toujours fait de l'effet. De par son pouvoir, oui, mais aussi sa façon d'être, ses réactions. Parfois, il me suffisait de penser à elle et je sentais une chaleur au creux de ma poitrine. Je vous laisse imaginer l'effet de sa main sur ma peau. Je me suis tortillé d'un coup en éclatant de rire, cherchant à me libérer de son emprise. A son contact, ma peau devenait toujours différente. J'avais l'impression de manquer de sensation, sans elle. Peut-être était-ce dû à son pouvoir, pour le coup. Je ne sais pas si je le saurai un jour. Mais ses doigts sur moi, c'était... Tous mes muscles et tout mon système nerveux y répondaient. J'ai attrapé sa main pour la serrer dans la mienne, mêlant mes doigts aux siens.

En plaçant un bras derrière ma tête pour la relever légèrement, j'ai arqué un sourire en la dévisageant. Dalila ? De la même façon qu'elle, je n'arrivais pas à l'imaginer porter ce nom là. Ca ne lui ressemblait pas. C'était étrange, peut-être que j'étais simplement habitué à Eve, ce qui était normal. J'en avais oublié Daniel, c'était devenu une entité lointaine quand j'avais adopté Garin. J'ai caressé sa joue à la mention d'une durée très équivoque quant à l'utilisation de son prénom originel.

Nous ne parlions jamais de notre passé et c'était pour cette raison que j'avais du mal, moi-même, à m'ouvrir. Ce n'était pas quelque chose que je voulais donner gratuitement, qu'Eve soit la femme de ma vie ou non. Je ne pouvais pas me confier à quelqu'un qui n'en ferait pas de même pour moi. J'étais un peu égocentrique, j'admets. Je l'ai accueillie sur moi en retrouvant mon sourire, mes doigts passant dans ses cheveux pour les ramener en arrière. J'ai même ri en tournant la tête pour mieux la voir.

– Pourquoi pas aujourd'hui ? Hey, j'aurais le droit d'apposer ma marque sur toi, aussi ? Quelque part... - Mon sourire s'est agrandi et j'ai baladé ma main libre sur son dos en glissant jusqu'à ses reins. J'ai serré une fesse en riant - Par là ? - D'un coup, j'ai porté ma main sur sa poitrine en louchant dessus - Ou là ! - Les gens oubliaient facilement qu'avant d'être un petit bonhomme casse pieds et rebelle, j'étais quelqu'un de jovial et de taquin. J'ai fondu sur ses lèvres, sans cesser de rire. - Ou encore là. - Je l'ai serrée contre moi, caressant son dos d'une main légère. J'ai laissé le bout de mes doigts s'aventurer sur sa cuisse. - Qu'est-ce que tu penses d'ici...
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Eve
Eve
C’était au tour d’Eve de rire et se tortiller sous les mains baladeuses de Garin. Eve ne pleurait jamais, mais elle ne riait pas beaucoup plus. Les seuls vrais éclats de rire qu’elle avait, n’étaient que pour Garin. Même Abel n’avait pas le droit à ses éclats de voix joyeux. Et ça, c’était important, ça comptait, tout Garin comptait pour Eve, il était sa bulle d’air autant qu’il était le boulet de son frère. Elle répondit toujours en riant.

- Tu marques ce que tu veux tant que tu veux sur moi si ça te fait plaisir. Elle se reprit un peu. Aujourd’hui alors. Elle lui caressa tendrement le visage et l’embrassa tout aussi délicatement.  Tu connais un endroit où l'on pourrait se faire ça ? Par ce que Eve elle, pas du tout.

Elle l’observait sans détourner son regard de lui. C’était vraiment un moment de grâce que cette journée qui se profilait. Elle connaissait son visage par cœur, son sourire et même les creux qui se formaient quand il lui souriait, sa peau qui se plissait quand il était contrarié, elle le connaissait par cœur et n’avait pas le souvenir de s’être attardé tant que cela sur son visage mais il n'avait plus de secret pour elle. C’était comme si elle l’avait toujours connu, comme si Garin était le seul visage,  qu’aucun être n’avait jamais compté et ce qui était le cas. Pour Abel c’était différent, incomparable, il était son frère et rien ne pourrait leur retirer.

Elle inspira profondément et laissa sa tête tomber sur son oreiller tout en se détachant de lui, mais ses mains gardaient ce contact physique dont ils étaient tous les deux dépendants pour des raisons différentes.

Et comme ça,  sans même y avoir vraiment réfléchit, ni même mesuré l’importance de ses paroles, elle posa une dernière question. Pourquoi ? Par ce qu’ils n’en avaient jamais parlé, que leur relation n’était pas vraiment "officielle" jusqu’à aujourd’hui au point d’en arriver à ces interrogations et que leur vie gravitait autour de Liberation. C’était même de l’inconscience d’envisager ce qui allait être mis sur le tapis.
Elle lui effleura le lobe de l’oreille entre le pouce et l’index et lança sa question.

- Tu aimerais avoir des enfants ?

Eve avait l’air détachée de tout cela, mais restait sérieuse et attendait évidemment une réponse, sincère.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Je me suis secoué d’un rire en secouant la tête. « Je n’ai jamais cru pouvoir m’en faire un alors non, je ne sais pas du tout où ça se trouve mais on ça ne doit pas être difficile du côté de la Ville Basse ! » Je me suis penché à nouveau pour récupérer mon téléphone et le parcourir. « Aujourd’hui, pourquoi pas, c’est une bonne idée ! » J’ai relevé les yeux sur elle brièvement, sans me rendre compte qu’elle m’observait aussi attentivement. Je lui ai souri avant de replonger dans ma recherche. Je l’ai même laissée glisser à mes côtés. Des tatoueurs en Ville Basse, il y en avait encore plus que de supérettes, c’était assez incroyable. Il n’y avait que l’embarras du choix. Mon souci était que je ne savais pas du tout lequel choisir.

Concentré sur ce que je faisais, le front légèrement plissé, je croyais avoir mal entendu sa question. « MMmh ? » J’ai tourné la tête pour la regarder un court instant avant de reporter mon attention sur la liste des magasins qui défilaient dans mon téléphone. Et puis, j’ai percuté avec quelques secondes de décalage. Je l’ai à nouveau regardée, curieux d’une telle question.

Plus que le fait d’être Candidat, membre de Liberation, vivant dansa le Sanctuaire dans une des villes les plus peuplées de la planète et aussi des plus dangereuses, centre d’activité des guerres civiles silencieuses… Je n’avais tout juste que 25 ans. J’ai haussé les sourcils, surpris par la question. J’ai alors cligné des yeux, me grattant le bout du nez des doigts et j’ai haussé les épaules en reportant mon attention sur elle.

« J’imagine, oui. Pas maintenant, par contre ! » J’ai eu un nouveau rire puis j’ai pincé les lèvres, indécis. « Mais dans un futur lointain, je pense oui. Je ne me suis jamais posé la question avant. Tout ça finira bien par se calmer un jour et puis on est jeunes, on a le temps. C’est pas pressé. » Je l’ai dévisagée de longues secondes. Je ne m’étais pas véritablement rendu compte que j’avais parlé d’un possible « nous » mais assurément que c’était quelque chose qui ne lui avait pas échappé. Je ne m’imaginais tout simplement pas vivre ma vie avec qui que ce soit d’autre qu’elle. D’une voix basse, j’ai répondu. « Et toi ? »

A dire vrai, si quelque chose comme ça arrivait en ce moment, je ne sais pas comment je réagirais.
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