2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [CLOS] [Sky/Garin] Smells like Teen Spirit

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Sky Cervantes
Sky Cervantes
Mai 2075

Sky observa de la route les nouveaux lotissements qui poussaient comme des champignons. Idéalement placés - près des falaises afin d’offrir à ces récents propriétaires tous les agréments de l’océan, les grands axes d’accès à portée de main - ils vendaient du rêve à prix modique. A tout instant, elle s’attendait à croiser un habitant promenant Mirza, satisfait de sa petite vie étriquée, lunettes de soleil bon marché mais design sur une calvitie naissante.
Sky voulait plus.
Sky rêvait de plus grand.
A cet âge où la guerre peut être romantique, où l’on croit qu’on ne se révèle que dans la douleur, et qu’on gagne le respect par le combat, elle rejetait viscéralement cette vision paisible de la vie, cette tiédasse réussite sociale. Le feu qui la consumait réclamait son dû et une petite maison bourgeoise sur les falaises n’en faisait pas partie.
Elle sourit, profitant d’un instant de solitude avant de franchir un pas qui ne souffrirait aucun retour en arrière ; un sourire enjoué qui laissait transparaître les élans de son cœur qui n’en finissait pas de se jeter sur les murs de sa cage thoracique avec frénésie.
Elle était sure d’elle, sure de le trouver ici.
Un pressentiment.
Sa raison s’échinait à lui murmurer qu’elle se trompait peut-être et que la désillusion serait amère, mais elle ne tînt aucunement compte de cet avertissement.

D’un rapide coup d’œil, elle repéra les jardins à même l’à-pic qui offraient à chaque propriétaire une vue imprenable. En ce milieu de matinée, les lieux paraissaient calmes et Sky jugea préférable de s’assurer de ses informations en se montrant discrète. Elle pourrait sonner à la porte mais elle avait été surprise de constater que le véhicule n’était pas immatriculé au nom de Garin. Encore un secret. Pourtant elle reconnaissait bien la moto, là, trônant fièrement dans l’allée de l’entrée.
Sky passa la bandoulière de son sac par-dessus sa tête pour bien le caler contre sa poitrine, et entreprit de dévaler la pente douce qui menait sur l’arrière des maisonnettes. Les boots neuves ne résisteraient pas longtemps au traitement infligé mais la distance était courte. En quelques secondes elle visualisa l’ensemble du petit lotissement.
Chaque jardinet était bordé de grandes haies qui offraient un minimum de discrétion entre voisins. C’était curieux cette tendance à s’isoler de l’autre. Sky n’avait pas vraiment connu autre chose mais la vie communautaire avait toujours eu une grande importance dans les rapports sociaux des anciens. L’arrivée des Positifs, amenant son lot de peurs et de superstitions, avait poussé chacun à se replier sur soi. Mon  voisin était peut-être dangereux, ou bien était-il un négatif prêt à me dénoncer ? Alors on avait érigé de grandes barrières végétales.
La paranoïa au service de l’écologie.
A cet instant, ca ne servait pas beaucoup ses intérêts car, de là où elle était, elle ne voyait rien de ce qui pouvait se dérouler dans les jardins. Il lui faudrait s’approcher et observer de plus près.
Elle disciplina rapidement sa crinière, ajusta ses vêtements et sa mise, puis poursuivit sur le chemin caillouteux qui longeait la falaise. La maison qui l’intéressait se situait quelques mètres en amont. Elle prit un air détaché de promeneuse du dimanche afin de ne pas attirer l’attention, bien que rien dans les habitations croisées ne lui laissât entendre qu’il puisse y avoir quelqu’un. A cette heure, la plupart des gens devaient être occupés.

Des bruits, des essoufflements et des mots incompréhensibles attirèrent son attention lorsqu'elle touchait au but. A sa grande satisfaction, le jardin qui l’intéressait semblait déborder d’activité. Elle perçut des silhouettes en mouvement à travers les feuillages de la haie et décida de s’approcher doucement.
Deux personnes selon son estimation. Pas plus. Si elle voulait en savoir d’avantage, il faudrait s’exposer.
Elle avança donc sur le chemin, le cœur au bord des lèvres dans une expectative insoutenable.
En quelques enjambées, elle sut qu’elle était au bon endroit.
Garin semblait aux prises avec un chinois (coréen ?) qui ne le ménageait pas. Pour autant, les gestes étaient précis et surs, attestant d’une grande pratique des arts martiaux. Chaque mouvement ne visaient pas à blesser mais à immobiliser ou, dans l’éventualité, à désarmer. L’effort fourni indiquait que chacun maîtrisait son art, même si Garin se retrouvait plus souvent en difficulté que son adversaire.
Sky marqua le pas, le sang tambourinant dans ses veines. Les pensées se bousculèrent dans sa tête, chacune lui intimant de faire demi-tour, qu’elle avait eu une mauvaise idée, la pire qu’elle ait jamais eu et que franchement, en la matière, elle se posait là.
Il était encore temps, il ne l’avait pas vue.
Elle avança.
Elle gonfla ses poumons à bloc pour couper court à ses bavardages mentaux et fit quelques pas de plus.
Assurément, maintenant, ils ne pouvaient pas la manquer.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Quand je n'étais pas en Ville Basse à me faire harponner par une groupie pour l'emmener manger une glace en Ville Haute, j'étais ici. Je ne sais pas si le Chinois avait choisi cet endroit par hasard ou parce qu'il nous correspondait à l'un comme à l'autre. En tout cas, ma nouvelle vie était ici.

"Sers-toi de ton pouvoir !"

"Non ! Je n'ai pas envie de peser une tonne le reste de la journée !"

"Quand tu veux pour apprendre à t'en servir, Garin."

"Gna gna gna..."

Il était persuadé que si je pouvais durcir une partie de mon corps pour me protéger, je n'étais pas obligé d'en subir les effets pendant des heures. Il était convaincu que je pouvais inverser le pouvoir et ordonner au carbone de reprendre leur "normalité" et donc conserver mon poids habituel. Je me souviens du temps qu'il m'a fallu en Arabie pour récupérer l'usage total de ma jambe et réussir à rouvrir le poing dans lequel il y avait toujours les débris du disque de données. Depuis, le Chinois essayait de me forcer à faire l'inverse. Sauf que je n'y arrivais pas.

Le Chinois enchaînait ses coups et je commençais à en avoir marre. Cela faisait deux heures que nous étions là. Je n'avais mangé qu'un bout de pain et un de ses thés énergisants qu'il me faisait ingurgiter. J'avais chaud et même si mon pouvoir s'était habitué à cette température, ça restait contraignant. Les joues rouges, je "dansaient" avec mon "tuteur", le t-shirt trempé. Même mes cheveux étaient mouillés. Je fatiguais à vue d'oeil, contrairement à lui. A croire qu'il anticipait tous mes mouvements, tous mes coups, pour les retourner contre moi.

"Arrête de te servir de ton pouvoir, peu importe ce que c'est et bats-toi comme un homme !"

Et à chaque fois que je me plaignais, il souriait, se moquait. Il adorait ça, me provoquer mais je n'étais pas en reste, de toute façon. Alors que j'ouvrais les bras pour un énième appel au combat, son poing s'est lourdement abattu contre mon torse en me coupant le souffle et il m'a renversé sur le dos en me tordant le bras de toute ses forces. Il espérait que je ferais jouer mon pouvoir mais je n'en ai rien fais. Regardons les choses du bon côté, au moins, lui... je le sentais. Mi rire, mi plainte, j'ai grogné alors qu'il se redressait.

Il venait de voir Sky et il a froncé les sourcils en se demandant ce qu'une adolescente venait bien faire par ici. J'avais totalement oublié Sky. Ou presque. Pas par choix, j'avais seulement pensé à autre chose. Et au passage, je n'avais pas parlé d'elle.

"De la facilité ? Ok, je peux m'en accommoder !"

Sans voir Sky, dans mon dos, j'ai allongé la jambe pour faucher mon Chinois et il s'est renversé à son tour en arrière pour rejoindre le sol. J'ai éclaté de rire, tirant sur son bras en le bloquant de mes jambes.

"Alors ? Qui va aller sur www.asian-beauties.ch pendant que JE choisis le programme de ce soir ?"

Autant j'aimais gagner, autant, pas gratuitement. Si le Chinois ne répondait pas, c'était curieux. Il m'a désigné quelque chose dans mon dos et j'ai renversé la tête, la bouche ouverte et essoufflé. Je devais avoir l'air... D'un crapaud ! J'ai lâché mon Chinois et je me suis redressé d'un coup en lissant mon t-shirt.

"On peut vous aider ?"

"Sky !" Je me suis tourné vers le Chinois et me suis passé une main sur le nez. "Ca va, c'est une amie."

"Je serai à l'intérieur."

"T'as raison, ouais. Y a des trucs biens à l'intérieur. Prends une pause."

Il a traversé la baie vitrée, non sans me jeter un regard méfiant sur son visage doux dont il a le secret, et je me suis tourné vers Sky, en me frottant les mains avec un sourire.

"Qu'est-ce que tu fais ici ?" Et puis je me suis souvenu de pourquoi elle aurait dû m'appeler. J'ai froncé les sourcils. "Tu as des ennuis ?"
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Sky Cervantes
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Loin d’un banal entrainement martial, la séance visait un but bien précis si elle en jugeait par les derniers échanges qu’elle avait entendus. Quand vos propres connaissances en techniques de combat se limitaient à quelques coups de dents et de poings, ce type de prestation forçait votre admiration. De là à dire que Sky était en parfaite condition pour être aisément impressionnable, il n’y avait qu’un pas. Que nous ne franchirons pas. Quoique…
Son visage s’éclaira d’un sourire amusé quand elle détailla Garin et l’état déplorable dans lequel il était, ce qui, à ses yeux, n’enlevait rien à son charme, bien au contraire. Elle jeta à peine un regard à son professeur que la méfiance légitime rendait tout juste aimable (si t’es pas joli, soit poli !) tandis qu’il retournait dans la maison. Les présentations, ce serait sans doute pour plus tard. Ou pas.

"Qu'est-ce que tu fais ici ? … Tu as des ennuis ?"
Les questions la firent rire. D’un geste maintenant machinal, elle prit une sucette dans son sac. La sucrerie remplissait les mêmes fonctions que le tabac, le cancer en moins, surtout quand il s’agissait de se donner un peu de contenance et de ralentir son pouls.

- Toujours. C’est dans ma nature. Mais tu n’as pas à t’en faire j’ai pas les flics au cul si c’est ta question.

Quand il fut assez près, elle ne put s’empêcher de regarder ses yeux, leur couleur si singulière qui lui avait fait prendre des risques inconsidérés. Non, soyons honnêtes, les risques avaient été mesurés. C’était une rencontre impromptue qui lui avait couté un hématome gros comme une pomme et quelques solides explications avec Sunny.
Sky désigna la maison dans le dos de Garin et, de fait, celui qui se trouvait à l’intérieur.

- Ton pote a pas l’air super ravi de me voir, tu devrais peut-être lui dire que je suis inoffensive.

Ce qui était on ne peut plus vrai. Même avec un pc dans les mains, elle ne risquait pas de lui faire bien mal. Sauf si elle arrivait à le lancer très très fort.
Elle se sentit d’expliquer quelque peu sa présence, même si le fait qu’elle soit plantée là n’avait même pas suscité de surprise.

- J’ai pas été super correcte la dernière fois. Tu m’as sortie de la mouise et pour ce que je t’en ai remercié… j’voulais me balader un peu par chez moi, dit-elle en pointant du menton la ville basse dont on apercevait quelques bâtiments d’ici, un peu de shopping, du vrai j’veux dire… si ca te disait de m’accompagner ?

Tout était vrai. Ce qui l’était moins en revanche, c’était ses intentions.
Sky avait vite compris qu’un Candidat comme Garin c’était une aubaine pour elle. Un type qui serait un atout considérable si tant est qu’il était lui aussi amateur de sensations fortes et qu’il la suivait dans ses projets. Puis elle avait mesuré combien elle mourrait d’envie de le revoir. En d’autres termes, il avait passé haut la main ses critères de recrutement sauf qu’il était tout seul et qu’il n’avait même pas postulé.
Elle cala la sucette dans un coin de sa bouche et les mains dans les poches de son jean. Propre le jean. D’ailleurs sa métamorphose depuis la prise en main esthétique par Sunny lui donnait presque de l’allure.
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Garin DeLyons
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J'ai regardé dans mon dos pour voir l'ombre chinoise (ah ah !) se balader dans la maison. Dans la cuisine même, si j'en reconnaissais bien les bruits.

"Lui ? Non, c'est juste qu'il n'aime pas beaucoup les étrangers. Je crois qu'il est un peu raciste." Chambrer le Chinois, c'était comme un bon café le matin : vivifiant et un exercice de mise en forme. Je vous rassure, c'était réciproque. "Il se méfie de tout le monde, c'est dans sa nature."

Super correcte ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle avait fait ? Pas fait ? Me remercier ? De quoi, pourquoi ? Bon sang, trop de questions alors qu'il me suffisait de sourire et d'accepter la reconnaissance. Ce que j'ai fait. Comment quoi, ce n'était pas si difficile, hein ! Si je n'ai pas été expressif quant à ma surprise en la voyant, à coup sûr que cette fois, c'était difficile à manquer. Les sourcils hauts, j'ai écarquillé un peu les eux en baissant le menton.

"Du shopping ? Vraiment ? Du vrai." J'ai hoché la tête, incrédule. "Okay..."

J'allais lui demander si elle n'avait pas des copines pour faire ça. Des filles, quoi. Pour se choisir des robes. J'ai cligné des paupières au moment où j'ai entendu un bruit dans mon dos... Quelque chose qui croustille. Des chips. Lui et ses chips. Je me suis retourné pour le voir par dessus mon épaule, appuyé contre l'encadrement de la baie vitrée à grignoter dans son paquet, curieux, comme s'il attendait des explications. Qu'il n'aurait pas. J'avais encore le droit à une vie privée !

J'ai levé l'index vers Sky pour la faire patienter.

"Tu m'attends ? Je reviens." Et je me suis retourné franchement pour marcher vers la maison. "Je sors !"

"Et tu vas où ?"

"J'en sais rien. Je prends une douche et je sors."

"Prends ton temps, surtout."

"Ouais ouais, tu veux la télé pour toi seul, je sais. Bah compte pas trop dessus, pervers."

Il m'a suivi des yeux en jetant une chips dans sa bouche, avec un sourire espiègle. Comme je vous disais, c'était réciproque, les vacheries gratuites. Mais bien sûr, il n'a pas pu s'empêcher de détailler Sky d'un regard. Il était à la fois curieux et méfiant. Mais il lui a tendu le paquet de chips en haussant un sourcil. Une façon de l'inviter... Sans le faire totalement. Il n'allait jamais à la confrontation. C'est le type le plus calme que je connaisse. Un Jericho plus adulte, moins tire au flanc et plus pacifiste - si c'était possible.
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Sky Cervantes
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Garin connaissait bien le chinois. Sky non. Elle prit au premier degré ce qu’il lui en disait et pour le coup, elle devait lui rendre raison. Se méfier était une bonne chose souvent. Un truc qu’elle devrait apprendre mieux que ce qu’elle avait fait jusqu’à maintenant.
Bien heureusement, il s’était gardé de lui demander si elle n’avait pas des copines pour l’aider à s’acheter des robes, chose à laquelle elle aurait indubitablement répondu « Si, toi. ». Il avait accepté de la suivre. Comme ca. Sans même qu’elle lui offre un bonbon qu’elle avait dans la poche. Sans une question. Tant mieux, elle s’épargnerait les détails et il verrait bien assez tôt.
Elle observa l’échange entre les deux hommes, la sucette calée dans sa joue, plantée comme un ficus au bord du jardin. Ses yeux suivirent Garin qui disparaissait dans la maison et elle ne remarqua pas le regard curieux du chinois. Lorsqu’il lui tendit le paquet, elle sursauta. Du peu qu’elle avait vu dont il était capable, elle savait qu’un coup était vite parti là, comme ca, tout seul, juste-je-nettoyais-mon-poing. Nerveuse la petite.
Elle bredouilla des trucs incompréhensibles, confuse et rouge d’avoir eu peur d’un paquet de chips. Puis histoire de s’exprimer clairement sans utiliser des mots qui ne venaient pas dans l’ordre, elle sortit sa sucette de la bouche pour la montrer au chinois. Le mélange sucette/chips c’était pas trop sa tasse de thé.
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Garin DeLyons
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"La nouvelle copine de Garin", voilà ce qu'il a dû se dire. Comme si ça se bousculait au portillon. Fort heureusement, il s'en est dispensé et s'est contenté de son échange silencieux avec Sky, amusé qu'il était de l'avoir vue sursauter. Mais il est resté à attendre avec elle. Au moins, il l'avait à l'oeil. Il aurait pu lui poser un tas de questions, cela dit. Mais il était réputé pour son observation et sa discrétion.

Avec moi les douches, c'était du rapide. Je n'aimais toujours pas l'eau, même si je la supportais maintenant. Mais en moins de 15min, c'était plié, je vous le garantie, nettoyage de la salle de bain compris. Quand je suis redescendu en enfilant ma veste marron sur un t-shirt blanc et un jean, il m'a suivi à la cuisine pendant que j'attrapais un truc à manger. J'ai retroussé mes manches jusqu'à mes coudes.

"Plus tard."

Inutile de le regarder ou qu'il parle pour savoir ce qu'il pensait. Il a soupiré. Chaque jour je testais ses limites mais il fallait croire que je ne les avais toujours pas atteintes. Ou bien qu'il m'aimait bien pour de vrai. Ou qu'il avait confiance en moi sur plus de choses que je ne pensais. J'ai attrapé une crêpe que j'ai découpée des doigts pour envoyer un morceau dans ma bouche avant de revenir vers Sky.

"Garin."

"Plus tard, je dois y aller, là."

Une fois à côté de Sky, je l'ai regardé. Je ne comptais pas jouer avec sa confiance, encore moins avec ses nerfs, même si j'aimais bien les éprouver, pour l'humour. J'ai acquiescé doucement.

"Promis."

Et puis, j'ai entraîné Sky avec moi en retrouvant mon grand sourire, jusqu'à la moto devant la maison.

"Alors, Princesse, on va où, cette fois ?"
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Sky Cervantes
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Sky ne comprenait pas vraiment ce qui les unissait. Cela aurait pu être un colocataire ou un collègue, peut-être un ami, mais le comportement de Garin la laissait dubitative. Cela ne la regardait pas cependant. Il l’entraîna vers sa moto et quand il l'appela "princesse" elle sourit.

- Laisse ta moto ici, beau gosse, si tu y tiens. Là où on va tu risques de ne pas la retrouver. A moins que tu veuilles vraiment prendre le risque ? Et puis franchement comme chauffeur t'es pas au top. Maintenant que j'ai connu mieux, bah t'es vraiment un tocard en fait.

Elle rit et prit la direction de la première station de métro. Même si Sky sentit la nervosité la gagner quand elle y pensa, ils n'avaient pas vraiment le choix. Les biens personnels motorisés étaient considérés comme de vrais trésors dans certains quartiers de la ville basse. Et pour sur, c'est pas le gratin qu'ils allaient croiser.

- J'te l'ai dit. On va chez moi. Enfin là où j'ai grandi ou presque.

Elle se tourna vers lui, croqua dans la sucette pour casser le sucre puis engagea la conversation comme deux amis qui se retrouvent. Au fond d'ailleurs, elle devait reconnaître que c'était presque ca. Une proximité, pour sa part, qui avait jaillit de l'innattendu.

- Alors ? quoi de neuf ? t'as l'air en forme en tous cas !

Elle haussa un petit sourcil apréciateur histoire de le taquiner un peu. Malgré son apparente décontraction, Sky était nerveuse. Nerveuse d'être à côté de lui, nerveuse de prendre les transports en commun, nerveuse de ce qu'elle s'apprêtait à acheter. De la sucette allait y rester, à la limite du génocide confiseur.
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Garin DeLyons
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"Je croyais qu'on allait faire du shopping, j'ai mal compris un truc ?"

J'ai froncé les sourcils et j'ai hésité un moment en regardant ma moto. Euh, justement, au contraire, j'aurais préféré la prendre. Je sais encore reconnaître un endroit chelou quand on m'en présente pas la queue d'un. Et une moto, en Ville Basse, et bah c'est bien pratique pour fuir. J'ai acquiescé, silencieusement, et d'un coup, je me suis offusqué avec une voix haut perché.

"Whaaaaaat ?" Et je me suis frotté le nez en riant. "Je vois pas comment tu peux connaître mieux, très franchement. Je t'ai pratiquement sauvé la vie, pour te remettre dans le contexte."

J'ai haussé les sourcils en abdiquant, finalement. Je ne savais pas ce qu'elle voulait, ni où elle le voulait, mais je suivais. J'avais bien trop confiance en mon pouvoir, il faut croire. J'ai eu un sourire moqueur, espiègle, malin et aguicheur, pour ne rien changer. Le genre fin en coin qui ne souffre d'aucun sous entendu. C'était la deuxième fois que Sky lui faisait des cachotteries. Et curieusement, c'était surtout la seule contre qui il ne s'offusquait pas. Peut-être parce qu'il l'avait associée à quelque chose de fun.

Chez elle, donc... Super... Des quartiers qui craignent. Le genre qui regorge de Liberation ? De mes anciens trafiquants ? Mais où est-ce qu'elle m'emmenait, encore ? Quoi de neuf ? Non mais, vraiment ? Je l'ai regardée, comme si elle allait mettre fin à la blague... Et j'ai ri. J'ai passé une main dans mes cheveux en bataille, encore mouillés. Me coiffer et faire le beau, je laissais ça à Abel et sa coupe au gel. Moi, je n'avais pas de temps à perdre. Et personne à séduire. Ca limitait le temps passé devant un miroir que j'avais plus facilement envie de bousiller en deux que de laisser m'admirer.

"En forme, oui, si on veut." J'ai montré la maison derrière nous du pouce par-dessus mon épaule. "Pas d'après l'autre gars. Mais, je me porte pas trop mal, oui !"

Parce que je suis un goujat, je n'ai pas fait de commentaire sur son style un peu plus épuré et moins gamine de rue. Elle gardait son côté rock n roll mais quelque chose s'était adoucit chez elle. Allez savoir quoi, en tout cas, je ne me suis pas attardé dessus à ce moment-là. Sky était un jeu pour moi. Ou une activité qui me coupait l'ennui. Ce n'était pas forcément hyper flatteur, je le reconnais, mais elle n'était pas obligée de le savoir.

En soupirant, j'ai passé mon bras autour de ses épaules.

"Ok, maintenant, dis-moi où est-ce qu'on va réellement. Je t'ai menti la première fois, tu sais moi, les surprises, c'est pas trop ma tasse de thé. Et je suis British, tu te souviens ?"

Quand ça m'arrangeait, surtout...
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Sky Cervantes
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Elle ne broncha pas quand il entoura ses épaules de son bras. Sky haussa les sourcils et répondit :

- Oh ca ! tu m'aurais menti ? et dans 5 minutes tu vas m'avouer que t'aimes pas les robes à fleurs non plus ? tss tss. Je suis Déception.

Elle secoua la tête l'air visiblement peinée, blessée. Elle porta une main à son coeur et mima sa mort soudaine par crise cardiaque. En vrai elle n'en était pas si loin. Elle s'en amusa et reprit un air sérieux.

- Bon j't'avoue qu'en fait j't'ai pas tout dit non plus. En vrai j'ai besoin d'un type costaud pour me sauver les miches et la dedans t'excelles, c'est vrai. T'es le seul à qui j'ai envie de faire confiance aussi. C'est con et dangereux mais j'te l'ai dis, et ca c'est vrai, les emmerdes c'est mon quotidien.

Elle lui coula un regard en coin :

- J'ai eu l'impression que toi aussi t'aimais bien sentir le vent tourner et l'adrénaline qui te donne des ailes. J'te promets pas Vegas non plus hein ni de la mission à haut risque faut pas déconner, on n'est pas dans un film.

Non vrai quoi...
Une de ses boots tapa dans un caillou et elle partit à la recherche d'une autre sucette. Cette fois ci, elle en proposa une à Garin. En reprenant, elle baissa d'un ton, par prudence excessive surement.

- Bref, y'a peut-être mieux à choper que des robes de merde. Je vise plus haut et plus brillant si tu vois ce que je veux dire. Mais j'vais être totalement honnête et te donner au moins deux bonnes raisons pour lesquelles j'ai envie de jouer les filles de l'air : La première c'est que je m'ennuie. Ok c'est vrai, j'ai dealé avec Sunny que je me calmais, que je maitrisais mon don et que je reprenais mes études. Mais. Ca. Me. Fait. Chier. Et la seconde, c'est que j'ai envie d'apporter ma petite contribution à l'Underground ou à Libération. J'sais pas encore lesquels. J'le tirerai à pile ou face. Oh tention hein ! j'parle uniquement pour ma part du butin, si butin il y a.

"Et la troisième c'est juste que j'en ai ras le moteur qu'on me rappelle encore et toujours que je suis une gamine" mais si y'a bien un truc que Sky a appris à taire, c'est ce que les autres ne veulent pas entendre.

- Alors il me faut un peu de matériel. Mais ce matos là, je le trouve pas dans les magasins de la haute parce que c'est pas en libre service.

Elle s'arrêta et se planta face à lui. Sérieuse comme un pape, malgré la sucette qui lui déformait la joue.

- Tu peux encore faire demi-tour, je te retiens pas. Ah ! j'oubliais ! On passera quand même voir les shoes parce que je rêve d'une paire de vrais escarpins et je sais où y'en a de chouettes pour pinuts. Mais bon ca c'est un détail, dit-elle avec un petit geste vague de la main.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Je me suis senti flatté. Pour de vrai. Je veux dire que ce qu'elle me disait, j'ai pincé les lèvres dans un sourire, parce que je ne savais pas quoi répondre. pas parce qu'elle me jugeait costaud, mais parce qu'elle avait confiance en moi. Du moins, suffisamment pour être avec moi ce que, de toute évidence, elle n'était avec personne d'autre. J'aurais dû me servir de cette confiance, pour l'empêcher de faire des bêtises, justement ! Par bêtise, j'entends des erreurs de vie comme ce qu'elle voulait voler, même si j'ignorais encore quoi. J'aurais dû lui montrer qu'il y avait autre chose pour elle que la vie de clandestine… Mais j'étais qui pour le faire ? De plus, quelque chose me disait, quelque part, que sa confiance en moi venait justement du fait que je ne jouais pas les moralisateurs. J'ai récupéré mon bras pour fourrer mes mains dans mes poches et secouer la tête.

"Non, je ne cherche pas forcément l'adrénaline, c'est une mauvaise drogue, on s'y brûle les ailes. J'ai plutôt envie de m'amuser. Mais je serai là pour assurer ton p'tit cul de Déesse, ouais."

J'ai secoué la tête à la sucette. A croire que je refusais tout ce qui venait d'elle. Je carburais simplement à autre chose. En l'écoutant, le sourire ne me quittait plus. Je l'ai observée un moment et à l'écouter, en fait, je me suis surpris à vouloir partager ça avec mon Chinois. Je voulais l'appeler, faire demi tour pour qu'il nous rejoigne et qu'il s'amuse un peu avec nous. Mais je savais que ce ne serait pas son truc. Il restait un agent du MSS. Et pour autant que je sache, j'étais toujours pour ma pomme. J'essayais de ne pas m'attacher à lui, mais au fond de moi, je crois que je le savais déjà que c'était trop tard. Allez savoir, le syndrome de Stockholm...

Non, là où j'ai le plus ri, c'est quand elle a parlé de quelque chose de… Brillant. A moi seul, je valais sûrement le prix des Etats-Unis. Mais quand vous êtes conscient de ça, vous évitez de le dire à voix haute. Et vous évitez aussi d'attirer l'attention dessus. Même si pendant des années, j'ai payé le prix de cette fortune, je n'avais pas envie d'avoir le monde entier sur le cul pour me dépecer et me tailler en p'tits cubes dans des sachets de velours à revendre dans les plus grandes bijouteries de nom. Mais j'ai ri intérieurement, surtout. Même si elle m'amusait finalement pas mal.

"Je sais ce que c'est que d'être considéré comme le gamin de la base. Mon ami là-bas, j'ai 25 cacahuètes, il continue de me prendre pour un débile profond. J'ai l'air plus jeune que je ne le suis, je dois pas subir l'âge comme les copains, j'en sais rien, bref, il y a des jours, c'est pénible. T'as qu'à voir comment il me parle "Tu vas où ?" Voir ta mémé, ça te pose un problème ?"

J'ai pouffé de rire en secouant la tête, et puis elle s'est tournée vers moi. J'ai repris mon sérieux en l'écoutant, mais dès la première phrase, j'ai retrouvé mon sourire rassurant. Et puis cette fois, j'ai franchement ri en me remettant à marcher.

"Un jour, je prendrai le temps d'écrire un bouquin gros ça comme…" J'ai montré genre un pavé de 1000 pages entre mes paumes de mains. "…Une thèse sur les gonzesses et leurs godasses. C'est tellement maladif, chez vous…" Et puis j'ai soupiré. "Bref, raconte moi ton machin brillant, de quoi t'as besoin ? Tu sais que je devrais pas t'encourager, tu le sais ça ?"
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Sky Cervantes
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Présent pour assurer ses arrières ! Hey n'était-ce pas tout ce qu'elle demandait ? et elle avait même eu droit à un petit compliment caustique au passage. Ca avait l'air de le faire rire mais au fond d'elle, Sky se demanda combien de temps. A quel moment trouverait-il ca juste stupide et dangereux ? Elle espéra pas trop tôt.
Son laïus sur son âge lui en apprit un peu plus sur lui mais elle ne laissa rien paraître de ce qu'elle en pensait. Elle se contenta de sourire.

Sky fit rouler la sucette d'un coin à l'autre de sa bouche et le regarda se remettre en marche. Elle secoua la tête à son commentaire.

- Tu sais quoi beau gosse ? en fait j'crois que tu sais rien de rien aux femmes. Tu fais genre mais en fait t'es comme 90% des mecs, t'as juste l'air d'un con la plupart du temps quand on commence à aborder les sujets fondamentaux comme la recette des pancakes, le maquillage, la mode ou l'expression des sentiments. Les 10% restant sont gay.

Sky accéléra le pas pour le rattraper et cette fois ci, c'est elle qui s'accrocha à son bras. Elle sourit de toutes ses dents avant de poursuivre plus sérieusement :

- En fait j'ai besoin de pleins de trucs histoire de parer à toutes les éventualités tu vois. J'vais commencer par du beau monde mais pas viser trop haut. Je sais où je vais taper mais pas qui. Pas encore.

Le couple s'engagea dans les sous-sols et Garin put sentir... rien du tout en fait. Mais bon s'il baissait les yeux, il verrait que la poigne de Sky s'était un poil resséré quand même. Pour autant elle continua son bavardage, entrecoupé de quelques coups de dents à la sucette.

- On va commencer par Janus. C'est lui qui me garde mon petit pécule. Faudra pas te formliser. Il pue et il a un pète au casque mais c'est un vrai gentil. Et surtout, il doit avoir le petit renseignement que je lui ai demandé...

Elle se perdit un instant dans ses pensées puis se tourna vers Garin

- Au fait, en parlant de parer aux éventualités, tu m'as pas dit c'était quoi ton don ?
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Garin DeLyons
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Je sais pas si j'étais doué pour parler aux femmes, mais en tout cas, ça me faisait bien marrer. Cela dit, je dois reconnaître que ce n'était pas du tout mon terrain de prédilection. Gen s'en amusait régulièrement et Jericho ne comprenait même pas ce qu'une fille comme Eve pouvait me trouver. Mais on en riait plus qu'autre chose. A l'époque. Gen et Jericho ne sont pas méchants, on s'entendait bien. Enfin, je crois.

"Au moins, je ne suis pas gay !"

J'avais peur qu'elle le croit, dans un sens. J'ai baissé les yeux sur sa main, m'étonnant de notre facilité à communiquer et nous retrouver l'un près de l'autre. On aurait dit une bonne vieille copine, c'était… rafraîchissant et apaisant. J'aurais même juré l'avoir sentie serrer mon bras.

"Janus ? Tu connais des gus qui s'appellent Janus ? Ouais, ça va, t'en fais pas, j'en ai connu pas mal des déboulés de la carrosserie. Mais à t'entendre, je préfère venir, oui. Ca m'a l'air un peu pas net ton histoire. Je voudrais pas que tu te pètes un ongle." J'ai à nouveau baissé la tête pour regarder sa main. "C'est qu'ils sont jolis, quand même."

Voyez, je ne suis pas si nul avec la gente féminine ! Une fois dans le métro, j'ai soupiré. Ca allait être lent, long et pas agréable. Moi, les sous sols, ça me rendait nerveux, je dois être un peu claustrophobe sur les bords. On a attendu le métro sur le quai et sa question m'a sorti de mes pensées.

"Mon don ? Ah ! Euh… C'est pas évident à expliquer, j'ai pas toutes les données encore. C'est un peu bizarre. Un peu glauque, même si tu veux tout savoir."

J'ai libéré mon bras pour l'appuyer dans son dos le temps qu'elle monte dans la rame. Je me suis accroché à une barre et j'ai baissé les yeux sur elle. Fut un temps, j'aurais menti pour ne pas parler de ça. J'aurais évité le sujet autant que possible. D'une part, parce que je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, d'autre part, parce que je n'en contrôlais pas une seule partie. Je me demande même si Sky m'aurait regardé de la même façon si elle m'avait connu avant. J'en doute très fortement. Elle appréciait sûrement cette version de moi, mais quelque chose me dit que ça se jouait sur mon assurance… Que je n'avais pas avant. Ou en tout cas, pas aussi prononcée.

"Le mieux, c'est encore que je te montre." Et j'ai levé mon bras libre entre nous, celui où la cicatrice longeait mon poignet à l'emplacement de mon ancienne puce. Mais ce n'est pas ça que je lui ai montré. J'ai tourné mon avant-bras pour lui montrer une autre cicatrice, plus fine, plus petite et plus discrète que l'autre - ce qui n'était pas difficile à faire. Elle parcourait le dessus du cubitus j'ai doucement fait osciller mon bras pour la faire briller. Elle n'était pas large parce que je m'étais ouvert en grand, mais parce que le sable avait reconstitué mon épiderme avec ses propres éléments. De vous à moi, je trouvais ça joli, en plus. J'avais la même chose dans la cuisse, pour la balle que la nana de la CIA m'avait logée, dans mon poignet à cause de l'implantation de la nouvelle puce… Mais la pire restait celle dans la cuisse. Pas celle de la CIA. Celle du FBI. Il m'arrivait encore d'en boiter. Malgré tout, c'était la blessure qui avait permis à mon corps de se recomposer. J'étais mort, pour sûr ! Mais sans ça, mon pouvoir ne se serait jamais déclaré pour se réparer. J'ai souri béatement en relevant les yeux sur Sky. J'étais on ne peut plus fier à cet instant. J'en avais les yeux qui scintillaient, je suis sûr.

"C'est du sable. De Colombie, pour être exact. Je me suis coupé bêtement en faisant du surf. Je dis du sable pour faire un raccourci, je vais pas t'ennuyer avec les détails. Mais pour faire simple, disons que j'en suis pas mal composé. Ca me permet de résister à pas mal de choses comme le chaud ou le froid, jusqu'à une certaine température, bien sûr. Pis ça me fait la peau dure. La tête avec." Immense, le sourire de branleur. Lol. Moi, faire du surf. Le Chinois, oui. Mais moi... Non. J'aime pas l'eau, vous vous souvenez ? Et très franchement, je coulerais à pic... "Ca n'a pas que des avantages, cela dit, mais je m'en accommode bien, maintenant. Ca m'a bien servi à un moment."

Je l'ai désigné d'un coup de menton.

"Je n'ai pas souvenir que tu m'aies parlé du tien, Beauté fatale."

[Si oui, j'éditerai, j'ai un gros trou de mémoire et j'avoue, la flemme de chercher... Déjà qu'il m'a fallu relire un RP pour retrouver comment il s'était ouvert le bras...
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Sky Cervantes
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- Princesse. Princesse c'est bien. Au-delà c'est trop et on n'y croit plus.

Elle lui avait dit avec le sourire. Mais fermement.

- Janus est un type bien. C'est pas lui que je crains...

Elle laissa sa phrase en suspend et continua de regarder Garin, son allure, ses yeux superbes, mais surtout, elle réfléchissait. Du sable ? quoi c'est tout ? elle avait un pâté de sable en face d'elle ? bon sympa le pâté ok, mais... ca lui fit bizarre. Elle eut presqu'envie de toucher le grain de sa peau pour en tester la texture mais se retint. Du sable.

- Tu veux dire que si je te chauffe tu te transformes en verre ?

Qu'est-ce qu'elle venait de dire ? Elle écarquilla les yeux.

- 'Fin j'veux dire... à haute température.

Essaye encore. Elle rougit. Qu'on lui donne un mur pour se taper la tête dessus.

- Non mais 'fin *soupire exaspéré* Je veux dire que tu transformerais en verre si on te mettait dans un four ?

Elle passa son exaspération sur la sucette qu'elle avait dans la bouche pour en piler rageusement le sucre.

- A t'entendre tu étais limite indestructible alors.. à moins que tu ne manipules ton sable comme tu veux.

Elle imagina une balle traverser le corps de Garin soudainement transformé en tempête de sable. Un truc du genre. Ca pouvait être pratique. Risqué quand t'allais à la plage, mais pratique.

- Moi c'est rien de bien original, en même temps c'est un peu toute l'histoire de ma vie. Mais bon c'est pratique aussi : je fais ma chieuse aussi avec les machines. L'avantage c'est qu'elles protestent pas, elles.

Elle sourit et commença à jouer avec le baton maintenant vide de sa sucette.

- Je suis une fille d'Hermès. Je transmets, échange et bloque les messages qu'une interface envoie à une autre. Pour te donner un exemple, c'est grâce à ca que je t'ai retrouvé.
Typiquement, j'suis allée porter plainte chez les flics pour un vol à l'arrachée. Le temps que la bleusaille tape sur sa machine la description que j'ai donné d'un véhicule bidon pour voir à qui il appartenait, il m'a ouvert la voie jusqu'à leur base de données. Avec la description de ta moto, je me souvenais en partie de son immatriculation, il m'a fallu un peu de temps, mais j'ai trouvé une adresse.
Simple.


Puis son sourire s'élargit et elle ajouta, sibylline :

- Ils doivent encore être en train de nettoyer...
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Garin DeLyons
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Elle commençait à me donner chaud mais sûrement pas de la manière qu'elle pensait. Personne - Angela, en fait vu qu'elle était ma seule amie - n'avait posé de questions sur mon pouvoir jusque là. Même si Liberation avait parfois essayé, personne n'avait trouvé la bonne théorie de ce qui m'arrivait réellement. Et Sky posait les questions, naturellement.

"Euh... Non."

Ce qui m'a valu de rougir parce que qu'on se le dise, j'ai pas tant d'assurance que ça. Faire le paon et sa roue pour impressionner les gonzesses, c'est mon truc. Leur dire des trucs vrais qui me sortent du diamant, carrément moins. Je suis pas non plus hyper doué pour parler de moi. J'aime autant mieux oublier, en vérité. Et encore une fois... Sky posait les questions. Naturellement.

"Comme je te disais, c'est un peu plus compliqué que ça."

J'ai retenu la réponse à la question au bord de mes lèvres. Qui qu'elle soit, elle n'avait pas besoin de savoir ce qui m'arrivait si on me chauffait à vif. Dans sa forme littérale comme figurée. L'un comme l'autre, la chaleur et moi, on avait un sérieux compte à régler. De toute façon, elle passait déjà à la suite... Naturellement, une fois encore. Elle commençait à me désarmer assez dangereusement, en fait. Au moins, je n'ai pas eu besoin de lui répondre.

Et en fait... Je commençais à avoir vraiment chaud. Mon sourire s'estompait au fur et à mesure qu'elle parlait. Sky m'apparaissait un peu plus comme un danger, à présent. Elle m'avait retrouvée si facilement ? Est-ce qu'avoir repris le nom de Garin était une bonne idée ? Au final, je n'en suis pas si sûr, je suis connu sous ce nom, ici. J'ai voulu jouer au plus malin, mais même le Chinois ne m'a pas retenu sur ce coup-là. En gros, mieux valait avoir Sky de mon côté, c'est ça ? Une CYBER, c'est toujours bon à avoir. Cela dit...

"Nettoyer ?"
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Sky Cervantes
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Hmm ? qui me parle ? Sky revint à elle, délaissant ses pensées intimes dans lesquelles elle s'était perdue quelques instants. Elle cala le bâtonnet entre ses dents et entreprit de faire le tourniquet autour de la barre de la rame. A cette heure, ils étaient quasiment seuls dans la voiture. Le métro était loin d'être bondé.
Trop de trajet sans bouger, ca la rendait nerveuse. De temps en temps, elle jetait des petits coups d'oeil par les fenêtres, comme si elle guettait quelque chose dans les ténèbres.
Elle arrêta son manège et reprit :

- Ouais... j'ai quelques inconvénients pas très glamours. Ca me retourne le bide. Mais vraiment j'veux dire. 'Fin j'te passe les détails. La plupart du temps, je m'arrange pour avoir un petit coin tranquille à disposition le temps que les effets se tassent. Chez les flics, j'en n'ai même pas cherché.


Elle sourit, contente d'elle-même :

- D'après Maze c'est une question d'entrainement. Plus on maitrise son don plus on en maitrise les effets. Ca doit être vrai. Depuis que Matt me donne des cours, mon prof... ah tiens j't'ai pas dit d'ailleurs... c'est THE Matt. Il était pas si difficile à trouver lui non plus...

Elle rit puis poursuivit :

- Bref, depuis qu'il me file des cours j'arrive mieux à gérer. J'arrive à faire des petits trucs simples sans être au bord de l'évanouissement.

Elle haussa les épaules et regarda de nouveau par l'extérieur.

- On va pas tarder à arriver... D'après ce qu'ils m'ont dit c'est pour tout le monde pareil. Toi aussi tu dois avoir des effets secondaires. J'te souhaite qu'ils soient supportables parce que si c'est cool de faire ce qu'on fait, moi j'te jure que ca me passait l'envie de l'utiliser.

Les jambes dégourdies, elle revint à côté de Garin et lui demanda :

- Il bosse dans quoi ton Chinois ? Elle fait quoi sa boîte ? M'a semblé que c'était de l'import/export mais c'est tellement vague...
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Garin DeLyons
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La vache, qu'est-ce qu'elle enquillait... Je me suis retrouvé plus que démuni. Qu'est-ce que je détestais ça... Je n'ai pas tout compris, non plus, mais ça ne m'a pas semblé très important, de toute façon. Et encore ces histoires de pouvoir. Ca y est, je devenais nerveux. Des effets secondaires, j'en avais plus d'un et je sais pas si je préfèrerais pas me chier dessus à chaque fois que je l'utilise, plutôt que d'en être l'esclave. Même si dorénavant, j'arrivais à vivre normalement.

"On arrive à tout avec un peu d'entraînement, en effet."

Elle me parlait d'un tas de mecs que je ne connaissais pas. Quel péon se faisait appeler "Maze" ? A moins d'avoir le pouvoir de l'orientation, ou de a faire perdre, je ne vois pas. Je suivais son regard vers l'extérieur. Elle cherchait quelque chose, allez savoir quoi. Et puis à la question sur mon Chinois, j'ai attrapé sa main alors qu'elle passait et je l'ai serrée dans la mienne en souriant. Je me tenais d'une main à une barre, et je la retenais de l'autre.

"Arrête, tu me donnes le tournis."

Il avait dit quoi déjà, comme couverture ? Ah oui. Le truc le plus bateau, le plus stupide, le plus original du monde... J'ai nommé...

"Il est fournisseur pour les restaurants asiatiques." EURASIE ! Le magasin qui fournit en accessoires de table et bouffe importée directement d'Asie. Chine, Japon, Corée, Indonésie... Top moumoute de l'originalité. "Et il n'est qu'à moitié Chinois. Sa mère est Coréenne. Je crois." J'ai fait tourner Sky sous mon bras comme pour la faire danser. "Son père est Chinois, ça c'est sûr, mais c'est un con, son paternel."

Hahem. C'est pas parce que je lui dois une vie que je m'en vais faire des éloges de ce macaque au pif écrasé.

"Tu fais comment, tu portes des couches ?"

Le sourire sur mon visage, c'était la définition même de la taquinerie gratuite.
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Sky Cervantes
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Il l'avait stoppée dans son élan.
Le tournis ? Sky ne sut dire s'il parlait de son flot de paroles ou de son manège.
Toutefois, elle perçut sa nervosité. Non pas qu'elle se fit une quelconque illusion sur la cause, mais elle comprit qu'elle avait dit ou fait quelque chose qui le mettait mal à l'aise.
Sky s'en voulut sincèrement. Elle aussi était nerveuse et elle trouvait dans le bavardage de quoi passer son anxiété.
Peut-être parce qu'il voulait cacher son état ou bien parce qu'il ne savait comment lui répondre, il la fit tourner sur elle-même. Sky se laissa guider dans cette petite danse improvisée puis quand elle revint face à lui, elle lui sourit pour s'excuser.

- Désolée. C'est pas dans mes habitudes de papoter comme ca.

Elle laissa aussi de côté le sujet du chinois qui, comme tous les chinois de cette ville finalement, étaient coréens. Au moins pour moitié. Elle sauta sur l'occasion qu'il lui présentait d'aborder des sujets plus légers, lui laissant l'espace pour respirer et renouer avec sa nature taquine.

- T'as pas l'oeil où il faut beau gosse parce que si t'avais maté un tant soit peu mon cul, t'aurais vu qu'il n'y a pas de couche. Mais maintenant que tu le suggères, ce pourrait être une solution. Une petite couche rose avec des élastiques là *dessinant un demi-cercle sur sa hanche avec son doigt* et un petit noeud de satin su le nombril, parce que je suis une fille.

Le métro s'arrêta enfin à leur arrêt et Sky serra la main de Garin pour l'entraîner dehors, pressée de retrouver l'air libre. Au moins c'était un point qu'ils partageaient.
Lorsqu'ils émergèrent à la surface, ils étaient à la limite de l'ancien quartier du Queen's. Ici il n'y avait que du beau monde. Au moins.

[HJ : pas sure que le métro soit direct pour le queen's mahbon. J'suis pas ingénieur des transports.]
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Garin DeLyons
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"Ne t'excuse pas, tu peux papoter tout ce que tu veux. Encore plus si ce n'est pas dans tes habitudes."

J'ai éclaté de rire à ses idées. "Tu sais que ça existe pour les adultes ?"

Je l'ai alors suivie dehors, bien content de retrouver la surface. Elle me tirait par la main et le peu que je sentais sa peau contre la mienne, j'en profitais. J'étais un peu comme ces vieux claviers sur lesquels il faut taper comme un malade pour imprimer la touche. Au final, ça casse en prime.

J'ai grimacé néanmoins. Je connaissais bien ce quartier et j'en frissonnais encore. Inconsciemment, j'ai resserré la main de Sky dans la mienne en regardant partout autour de nous et je l'ai un peu plus ramenée vers moi. J'avais du mal à croire qu'elle venait sincèrement de ce quartier.

"Je hais cet endroit. On prend ce que dont tu as besoin et on se casse. Genre, fissa. D'accord ?"

[On s'en fout, ce sont les joies de l'intemporel Sifflote]
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Sky Cervantes
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- Bienvenue à la maison !
Mais il n'y avait aucune joie dans cette exclamation et elle ne prit pas ses distances quand Garin l'approcha de lui.
Les petites maisons en ruine dont les allées avaient peut-être un jour été entretenues s'alignaient en rang d'oignons sordides partout où portait leur regard.

- J'ai pas l'intention de traîner non, mais les flics ne viennent plus ici. Enfin seulement quand ils y sont contraints. Autant dire que si t'as pas au moins 10 morts, ils vont pas se fouler.

Depuis quelques semaines, elle venait régulièrement.
Pourtant, pendant des mois, elle avait même oublié qu'elle avait vécu la majeure partie de sa vie ici. Jamais elle n'y avait amené Deniz et encore moins la petite bande qu'ils formaient il y a longtemps. Juste une seule fois, grâce à Roswell, le lendemain de la mort de John. Mais c'était par nécessité. Aujourd'hui encore c'était la nécessité qui la conduisait là. Dans cette zone de non droit, cette jungle indigente où la dignité humaine cédait le pas à la folie.

- Par là !

Sky ouvrit la marche sans se rendre compte qu'elle tenait toujours la main de Garin. Son front était barré d'un pli soucieux et elle était aux aguets, sur le qui-vive, attentive à son environnement.
A presque 10 minutes de marche, elle ralentit le pas.
La rue qui s'ouvrit devant eux, identique à toutes les autres, était presque déserte. Quelques femmes aux regards mornes surveillaient des bambins crasseux depuis le pas de leur porte. Elles regardèrent passer le couple mais sans s'y attarder.
Enfin Sky s'arrêta à hauteur d'un maison dont le délabrement frisait l'insalubrité. Une moustiquaire gisait dans l'herbe jaunie devant la volée de marche menant au perron. Lorsque la blondinette eut posé un pied sur l'escalier, la porte d'entrée s'ouvrit, laissant la place à l'occupant des lieux.
Il s'agissait d'un homme d'une corpulence certaine. Son tee-shirt jadis blanc et maintenant aussi jaune que l'herbe qui poussait devant chez lui n'arrivait pas contenir le ventre proéminent qui débordait de son short hawaïen. A ses pieds, immenses et tordus, une paire de baskets complètement usées, fatiguées de porter autant de poids à elles seulent.
Son visage n'avait rien d'avenant. Des yeux marrons globuleux, injectés de sang, qui semblaient vouloir vous dévorer tant ils étaient immobiles. Un nez fin mais tordu (sans doute les conséquences d'un coup mal soigné) qui s'élargissait au dessus de lèvres gonflées et violacées.
En un regard on comprenait que cet homme n'avait plus longtemps à vivre. Et surtout si Garin ne sentait rien quand il s'agissait du toucher, il n'en allait pas de même quand il s'agissait de parfum.
L'odeur le frappa de plein fouet : un mélange rance de sueur et d'eau-toilette bon marché, arrosé d'une bonne dose d'alcool.
Malgré tout, Sky se jeta sur le ventre de l'homme pour lui faire un gros calin.

- Janus !
- Hey salut petite ! J't'attendais pas si tôt !

Il entoura la jeune fille d'un bras attendri puis leva le nez sur le jeune homme.

- Salut ! lui dt-il simplement dans un sourire, dévoilant une rangée de chicots.
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Garin DeLyons
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Je vais vous avouer un truc. Je suis quelqu'un de précieux. J'ai beau avoir trempé dans un bac à foutre la majeure partie de ma vie, enduit d'excréments à engorger une fosse septique... Il y a des choses que j'ai toujours du mal à accepter. Et ce gars-là en faisait partie. Je veux dire, il était obligé ? Ca coutait quoi de laver ses fringues de temps en temps, de ranger son jardin et de l'entretenir, ça aide pour la forme et le moral. Je parle même pas de l'odeur. Ca c'est un truc dont mon pouvoir aurait pu priver, je lui en aurais jamais voulu.

Je l'ai regardé et j'ai serré la main de Sky dans la mienne. Je suis peut-être pas un gros protecteur dans l'âme, cela dit, je laisserais pas un gars pareil s'appro............ Ah. La main de Sky a glissé de la mienne et je l'ai vue courir vers lui. J'ai serré les dents à la place et j'ai levé une main un peu molle, parce qu'encore un peu sous le choc.

"Euh, salut... Janus, je présume ?"

Super......................... Ca avait intérêt de valoir le détour. Ou bien que le cadeau de remerciement soit à la juste valeur de l'effort. Parce que je n'étais pas revenu ici depuis... Depuis que j'avais rencontré Angela, à quelques rues plus loin. Alors si j'avais pu m'en passer, j'aimais que ça continue. La seule chose que j'espérais à cet instant, c'était qu'il ne fréquentait pas les mêmes dealers que moi à cette époque.

J'ai pressé Sky.

"Prends ton truc et on s'en va !"
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Sky Cervantes
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Sky leva le nez en direction de Janus et se tourna vers Garin, planté comme un piquet dans ce qui fut le jardin.
Alors qu'elle tournait le dos à son ami, elle sourit au jeune homme, amusée de sa réaction. Elle savait que Janus les aurait invités à entrer. Il était comme ca. Généreux. Pas beaucoup de qualités mais celle-là assurément. Au ton pressant que Garin employa, elle comprit qu'il n'accepterait jamais l'invitation et ca la fit rire de plus belle.
Elle se tourna de nouveau vers le gros

- Je reste pas. J'prends mes affaires et on se casse.

D'une main crasseuse, Janus lui indiqua la maison

- Fais comme chez toi.

Il ne lui fallut que quelques minutes avant qu'elle ne reparaisse. Pendant ce laps de temps, il avait observé Garin en douce mais n'avait pas osé lui adresser la parole, restant lui aussi à distance raisonnable.
Sky revint en tenant à la main une liasse de billets qu'elle donna à Janus

- Tiens. Ton loyer. T'as ce que je t'ai demandé ?

Janus prit l'argent qu'elle lui tendait mais il était mal à l'aise.

- Tu sais je le fais pour te rendre service, t'es pas obligé de me payer. J'voudrais pas..
- Janus, le coupa-t-elle, pour la énième fois je ne deale pas et je me prostitue pas non plus. Tu peux le prendre il est propre. J'te jure. C'est pas parce que je te dis pas d'où je le tiens que c'est forcément de l'argent sale. Allez me fait pas chier, t'en as plus besoin que moi !

Il lui sourit avec tendresse et lui tendit un échange un petit papier crasseux qu'il sortit d'une de ses poches.

- Tiens. Ils sont là en ce moment. T'auras pas de mal à les trouver.

Sky déplia le papier et soupira. Pas de bonnes nouvelles mais elle devra faire avec. Elle rangea le message dans son perfecto.

- Merci Janus. Je reviendrai bientôt te voir.

L'homme se tourna alors vers Garin

- Il est mignon ton petit copain, il plairait à Jana.

Sky dévala les marches en cherchant une sucette dans son sac.

- C'est pas mon petit copain mais je suis sur qu'il est flatté du compliment.

Elle donna un petit coup de coude à Garin tout en déballant le bonbon.

- Hein que t'es flatté ?

Elle laissa Garin répondre, puis sans s'attarder plus que nécessaire, elle reprit la route par laquelle ils étaient venus.
A quelques maisons, une fois hors de vue de Janus, elle sortit l'information qu'il lui avait donné. En dépliant le papier, elle cala la sucette dans un coin de sa joue.

- Ce sont les maliens qui tiennent le trafic d'armes en ce moment dans le coin. Itembe leur chef. Tu connais ?

Après tout, il avait laissé entendre que le Queen's village ne lui était pas complètement inconnu.
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Garin DeLyons
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Bon sang, c'était qui, cette fille ? Je l'ai observée le temps de son manège, et comme Janus, je suis resté à distance, le gardant dans le coin de l'oeil. S'il disparaissait, j'allais le retrouver, crois-moi. C'était peut-être un peu stupide de ma part. D'accord, c'était carrément mal venu, j'étais moi-même franchement pas net. Mais j'essayais de le paraître. Est-ce que Sky était une fausse gamine de la rue ? Notez qu'à aucun moment je n'ai songé à son pouvoir, quand, pourtant, si j'avais eu le même, j'aurais fait pareil, quitte à me chier dessus à chaque fois. Parfois, il faut savoir faire la part des choses. Avec une couche, ,si j'avais fait des témoins, au moins on m'aurait jamais reconnu après.

J'ai plissé les paupières à son compliment, et j'ai grimacé légèrement.

"Ouais, bah dites bien à cette Jana que le pseudo petit copain il est fort et barraqué et qu'il hésitera pas à casser des gueules si on fait chier la petite blonde ici présente." Je n'ai pas bougé d'un iota sous le coup de coude de Sky, mes yeux ne quittant pas Janus. "Ouais, je suis super méga flatté... A fond les ballons."

Pour ce qu'on en avait à faire, très honnêtement. J'ai relevé une main, avec moins d'enthousiasme, en tout cas.

"Bonne soirée..."

J'ai finalement suivi Sky dans un soupir. Je HAISSAIS cet endroit. Nerveux et ronchon, je n'ai rien dit, mais je n'ai pas quitté ses doigts des yeux. D'où venait l'argent, pour qui, pour quoi ? J'ai pris le morceau de papier et je lai étudié, une expression bien plus sérieuse sur le visage depuis qu'on était arrivé dans le Queens. J'ai secoué la tête.

"Non... Ca ne me dit rien." C'était Libby qui gérait ces contacts. "Je m'occupais de l'import-export mais... On ne posait jamais de questions, ça valait mieux pour nous."

Je lui ai rendu le papier.

"Trafic d'armes ?" J'ai inspiré profondément et j'ai relevé le menton. "Sky..."

J'étais à deux doigts de lui faire la morale. Je retenais mes dernières limites.

"L'argent et les armes, ça ne fait jamais bon ménage... J'ai un mauvais pressentiment."
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Sky Cervantes
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La réponse que Garin fit à Janus laissa ce dernier perplexe mais Sky eut droit à son fou rire du jour et ca faisait vachement de bien. C'est hilare qu'elle l'avait tiré sur la route, non sans un petit signe d'au revoir à Janus.
Le temps de parcourir la distance nécessaire à un peu d'isolement, elle avait retrouvé son calme.
Le nom ne lui disait rien mais les figures changeaient rapidement par là. Itembe n'était d'ailleurs certainement que l'intermédiaire d'un trafic plus vaste. Qui plus est, la plupart des habitants du coin n'avaient sans doute pas les moyens d'acheter des armes s'ils n'étaient pas eux-mêmes trafiquants.
Garin essaya la diplomatie.
Elle sentit combien il se contenait et Dieu qu'elle s'en délectait. Elle affichait un sourire bananesque même si les circonstances ne s'y prêtaient pas et elle jouait avec sa sucette pour se retenir de rire devant son sérieux.

- C'est pas du pressentiment beau gosse, c'est de l'expérience j'parie. Mais vas-y, si t'as des questions, j'suis toute disposée à te répondre.

Et pour le coup, elle l'était. Attentive. Elle ne broncherait même pas s'il se sentait de lui rappeler les dangers de son comportement et de ses intentions. Qu'elle connaissait déjà bien sur.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
"Arrête de m'appeler comme ça."

Je n'étais même pas agacé, c'était ça le pire, j'avais dit ça comme j'aurais pu lui demander le quignon de pain parce qu'elle n'aimait pas ce morceau et que je ne voulais pas le gâcher. Mais de toute façon, j'ai enchaîné sans attendre.

"Non, je ne parle pas forcément d'expérience, ok, j'ai fait des trucs pas nets dans ma vie, mais je te trouve plutôt précoce pour ce genre de conneries. Et pardon si je ramène ton âge. Quand j'avais 17 piges, ce dont je me souviens, c'est que je lançais un ballon dans un pneu dans le jardin de ma mère avec mon meilleur ami, paix à son âme et les flics, je les entendais à des rues plus loin, je les avais pas au cul ! J'en sais rien, c'est... RAH ! Tu m'énerves ! D'où tu sors tout ce fric, d'abord ?! De toute ma vie, j'en ai jamais vu autant ! Et pourtant, j'ai détourné un paquet de fonds. Arrête de sourire bêtement comme ça, c'est pas drôle ! Tu veux voler quoi ! Et pour quoi ? Est-ce que t'as un surnom au moins dans tous ces contacts ? Ne donne jamais ton vrai nom. Ne me force pas à te filer des cours de délinquant Most Wanted."

J'ai brandi mon pouce.

"Leçon Numéro Uno Princesse : on ne DEALE PAS avec les trafiquants d'armes à moins d'avoir un statut de mercenaire, ce n'est pas ton cas." J'ai levé mon index. "Leçon Numéro Due Princesse : Quand on prévoit un gros coup, on part pas seul." Et j'avais prévu qu'elle m'interrompt alors j'ai haussé le ton. Et les sourcils. "Leçon Numéro Tres PRINCESSE : On fait pas confiance à un trou du cul dans mon genre simplement parce qu'il était là au bon endroit au bon moment. On fait gaffe à ses arrières quand on travaille seul ! Pour ce que t'en sais, je pourrais être un flic. On parle de prison et aujourd'hui, 17 ans ou pas, si t'es Positive, tu prends cher dans la puce. Alors fais ça bien !"

D'accord, peut-être que faire la morale, dans le jargon habituel de la société, c'était plutôt inciter les gens à faire le bien. Oui bah moi je suis déserteur de la CIA et ancien membre émérite de Liberation que eux aussi ils me cherchent pour me faire a peau. Alors les leçons... Je les connais. J'ai inspiré profondément et j'ai expiré avec une fausse humeur agacée.

"C'est quoi ton faux p'tit nom ? Choisis bien et sois en fière."
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Sky Cervantes
Sky Cervantes
C'est tout ? comme quoi quand il s'agissait de parler de lui c'était un vrai blaireau mais quand il s'agissait de parler d'elle, il était prolixe.
Elle l'écouta sagement jusqu'au bout puis prit la sucette dans sa main histoire de bien libérer sa bouche pour ce qu'elle avait à lui dire. Mais elle devait se contenir pour ne pas rire et c'était indispensable si elle voulait qu'il la prenne au sérieux.

- Pardon j'suis trop conne des fois, j'oublie que je suis mineure et que les conneries du genre c'est autorisé à compter de 21 ans, c'est ca ? Moi le soccer c'est pas mon truc mais peut-être que je devrais me mettre à la couture, ou j'sais pas tiens, t'aimes les pancakes ?

Elle tendit les poignets et minauda :

- T'es pas flic. Mais si tu veux m'arrêter... j'adoooore quand on me menotte.

Sky n'y tint plus et éclata de rire. Son énervement contribuait à ce qu'elle en rajoute. Une emmerdeuse oui. Une merdeuse même.

- Alors Uno : J'ai pas besoin de surnom, mais j'ai pas non plus l'intention de m'exposer. J'ai un paquet à récupérer à ce sujet. Je laisserai les gens m'appeler comme ils veulent, j'm'en cogne. Dos : j'suis pas assez conne pour utiliser une arme à feu. Déjà parce que je sais pas et ensuite parce que les douilles ont une signature, les armes aussi. Je cherche de l'arme blanche et une arbalette de poing. J'ai l'intention de tuer personne mais j'veux pas me faire bouffer par des clébards non plus. Et puis tu crois quoi ? que j'vais me pointer chez Itembe et lui dire "hey t'as un pancor ou une AK ? c'est pour faire du braquage !". Il va me répondre "Oh mais bien sur, qu'est-ce que j'aurais pas pour ton joli petit cul !". Sérieux.

Elle le regarda dans les yeux, de ce regard qui voulait dire "Sérieux." Comme sa bouche.

- Non, j'fais du petit shopping. Ca va pas être une partie de plaisir parce qu'il va très certainement me chier dans les bottes, c'est normal c'est son boulot. Mais pour deux couteaux de lancer et une petite arbalette il va me prendre pour une rigolote et ca sera très bien. Mon pass c'est Janus. Et avec un peu de chance, on tombera sur un sbire même pas sur Itembe. Qui que ce soit en tous cas, ils cracheront pas sur mon fric.

La-dessus, elle ouvrit son sac et lui montra le paquet de pognon qui s'alignait en liasses par dessus un bric à brac de donzelle.

- Ca fait des semaines que je bosse là-dessus pour pas attirer l'attention. J'te montrerai si tu veux mais pas là tout de suite.

Elle referma le sac.

- Tres : pour le moment j'me mets en jambe. J'ai pas l'intention d'un gros coup pour commencer. J'ai pas fini d'aménager ma planque.

Sa voix s'adoucit, moins ferme et déterminée.

- Et j'ai pas non plus l'intention que tu viennes si c'est ce que tu sous-entendais. Juste, avoir une roue de secours pour pas avoir à gérer les transports.

Elle lui coula un regard de chaton

- J'te fais confiance parce que j'en ai envie et que si on ne prend pas de risques, on n'a rien. Et puis t'es tellement sexy quand t'es agacé comme ca...

Sourire amusé

-... beau gosse.

Elle avait failli oublier.
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Garin DeLyons
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Elle le faisait exprès. Et en plus, elle me tuait. Mais borde, elle le faisait exprès. Ca se lisait sur son visage. J'avais envie de l'étrangler. Ou de l'embrasser, au choix. Les filles qui savent ce qu'elles veulent, j'avoue que ça me plaît. Et puis, elle me tenait tête mais avec humour, pas avec défi ni rébellion. Elle le faisait exprès. Quelque chose me disait qu'elle savait parfaitement ce qu'elle faisait et je me demandais bien où elle avait appris tout ça. Ouais, enfin on verra un autre jour.

"21 je sais pas mais y a un âge pour tout."

Bon sang...

"Si tu veux un couteau, paye pas ta vie dans des trafics de mafieux, et prends-toi un couteau de cuisine ! C'est d'autant plus dangereux et ça passe partout. Mais t'es INCROYABLE !"

Et puis, elle m'a coupé la voix. Littéralement. Les lèvres entrouvertes, je l'ai laissée continuer de parler. Sa planque. Quelle planque ? Moi venir ? Non, mais non, je... J'ai inspiré pour répondre mais le fait qu'elle s'adoucisse - si toutefois elle s'était véritablement durcie - m'a stoppé en plein élan. Je parlais de moi ou d'un autre, peu importait ! Et... Sexy ? Moi ? Quand je suis agacé ? Vous avez vu ça, sur mes joues ? C'était du rouge. Les yeux ronds, je l'ai fixée en me demandant à quel point elle était sérieuse et si elle avait pas pris un coup sur la tête. Elle ne m'avait toujours pas dit d'où elle sortait tout cet argent. Elle déviait, la bougresse.

Comme chaque fois qu'une fille me "voyait" ou qu'une d'elle me tapait un peu dans l'oeil, je me forçais automatiquement à penser à Eve. J'essayais de me rappeler son visage, la couleur de ses yeux et le toucher de sa peau. Sauf que tout ça commençait à s'effacer, peu à peu, et j'avais de moins en moins de point d'ancrage dans ma mémoire pour m'y raccrocher.

Je suis resté interdit un moment. Et finalement, je me suis détourné pour me remettre à marcher.

"Bouffonne."
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Sky Cervantes
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Elle en avait perdu du grade. De Princesse, elle était passée à Bouffonne. Mais loin de la vexer, elle explosa de rire tandis qu'il reprenait la route.
Sky était peut-être un peu surprise d'avoir obtenu son silence interloqué avec autant de facilité mais elle n'en montra rien. Elle espérait seulement ne pas avoir poussé le bouchon trop loin car si elle avait remarqué le rouge sur ses joues, elle n'était pas vraiment sure que ce n'était pas de la colère contenue.
Elle resta plantée le temps de la réflexion puis courut pour le ratraper. Elle se suspendit à son bras et demanda doucement :

- Tu m'en veux ? On peut aller manger un morceau si tu veux, y'a des burgers un peu plus loin là bas.

Sky se dit que le temps qu'ils engloutissent quelque chose, il aurait décoléré. Et puis avec l'estomac plein il serait peut-être moins enclin à la protestation, qui sait ?
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Garin DeLyons
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"Non."

Sec ou pas, je m'en fichais. Je ne lui en voulais pas et c'était vrai.

"Et je n'ai pas faim."

Ca en revanche, c'était faux. Mais j'avais tellement en tête. J'avais toujours tellement de choses en tête que je me demandais comment je faisais pour ne pas exploser. D'ici, j'entends Abel se foutre de ma tronche. S'il savait à quel point je n'ai même pas la migraine pendant que je fomente ma prochaine provocation… Alors que je l'imagine se tordre de douleur dans les bras de sa maman imaginaire en réfléchissant avec autre chose que ce qu'il y a dans son froc. Son égo. Pour le coup, surdimensionné et pas exagérée l'énormité.

Quoi qu'il en soit, la colère que je pouvais ressentir, elle n'était pas pour Sky. Je la canalisais chaque fois mieux pour Abel et uniquement Abel. C'est la seule raison pour laquelle je m'autorise à ressentir de la colère. Hey, il faut croire que les entraînements du Chinois donnent enfin des fruits à force de me faire ingurgiter ses thés débiles.

Je n'ai pas fait état de son bras autour du mien, j'ai continué de regarder en face, me laissant guider, peu importait où elle voulait aller.

"Je suis en colère contre moi." C'est sorti tout seul et ça n'aurait pas dû. "Je devrais t'en empêcher, c'est ce que les gens normalement constitués font. Au lieu de ça, je t'encourage. Et ça te fait marrer. Ca devrait pas. Je me dis que de toute façon, il vaut mieux que je vienne avec toi, au moins je peux intervenir si ça sent le roussi."

C'était en train de prendre une dimension étrange… J'ai tourné la tête vers elle, les sourcils froncés.

"Pourquoi t'es comme ça ?" Amis de la subtilité et du tact BONJOUR ! "Je veux dire… Je parle pas de tes cheveux ou de ta tenue ou de ta façon agaçante de mordre dans ta sucette à m'en provoquer des caries. Je parle de toi, là, cherchant un couteau pour te défendre au lieu de simplement prendre des cours d'auto défense." J'ai secoué la tête. "Je sais encore reconnaître de la colère quand j'en vois. Alors je sais pas ce qui t'anime et j'avoue que j'aimerais le savoir… Pour comprendre. Parce que tu me sembles savoir ce que tu fais. Un peu trop, même. Et des nanas comme toi, j'en ai pas vu beaucoup. Je peux te garantir que des folles furieuses, j'en ai connu dans ma vie ! Mais même la plus jeune est pas aussi suicidairement tactique que toi. Je comprendrais que tu veuilles rien dire. Et probablement que j'ai pas envie de le savoir. Mais un peu, quand même. Par curiosité. Parce que si on doit piquer des trucs, et que pour ça, t'as besoin d'un homme fort pour tenir ta traine en côte de maille, j'aime autant savoir pourquoi je le fais, réellement. J'aime bien savoir pourquoi je fais ce que je fais."
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Sky Cervantes
Sky Cervantes
D'une pichenette de sa main libre elle envoya valser son bâton de sucette. Elle aurait donné son royaume pour une clope mais malgré tout le pognon dont elle disposait, elle n'avait pas acheté un paquet. Étrangement, elle tenait bon.
Elle n'insista pas lorsqu'il lui répondit, comprenant qu'il avait fort à faire avec ses propres ruminations. Elle se contenta de le suivre, docilement, attendant qu'il soit prêt à lui parler.
Et quand ca arriva, elle ne fut pas décue du voyage.
Sky était soudainement terrifiée à l'idée de dire le mot de trop ou de ne pas en dire assez. Insidieusement, elle comprenait qu'à partir de maintenant, ce n'était pas un jeu pour lui et qu'elle l'avait mis au pied d'un mur qu'il n'avait sans doute pas envisagé. Elle s'en voulait terriblement et elle n'osa pas le regarder dans les yeux quand elle répondit :

- Je ne voulais pas te mettre en colère. Contre toi ou qui que ce soit. Si ca peut t'aider, j'attends l'approbation ou la désapprobation de personne. Quoi que tu dises, je ferai ce que j'ai envie de faire, t'as pas à porter la responsabilité de quoi que ce soit.

Elle ralentit le pas, imposant un rythme de ballade. Après tout, ils n'étaient pas pressés.
Sky garda le silence longuement, le temps d'organiser ses pensées. Ces dernières se bousculaient dans sa tête et la rendaient dingue mais il allait falloir qu'elle réponde. Mais répondre quoi :

- Je n'exige rien de toi, vraiment. C'est sincère. Si tu veux te joindre à moi, fais le parce que tu en as envie, ne cherche pas une raison, tu pourrais regretter ton choix. Et si tu partais là, maintenant, j'te jure que ca changerait rien à ce que je pense de toi.

Elle se tut et secoua la tête, les yeux toujours fixés sur ses boots.

- Je suis pas suicidaire sinon j'envisagerais pas toutes les éventualités. Juste j'ai pas peur de la mort. Par contre j'ai terriblement peur de souffrir. Je ne suis pas non plus en colère, enfin... je crois pas... ou peut-être si tu le dis... mais je le ressens pas alors.

Bordel elle n'arrivait pas à mettre en mots ce qu'elle ressentait. Tout s'emmêlait : son désir de posséder ce qui lui était interdit, cette envie de pousser encore et toujours ses limites, les limites en général, d'être seulement elle, une autre et les deux à la fois...

- La revanche.

Le mot était sorti comme ca, tout seul.

- Dire combien j'emmerde ce destin pourri et qu'à partir de maintenant c'est moi qui fais les règles. MES règles.

Elle releva le nez et scruta son visage en quête de sa réaction.
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Une affaire de destin ? Ca me semblait un peu léger, si on me demandait mon avis, mais je ne suis personne pour en juger, ce ne sont pas non plus mes affaires. Si je parlais de revanche, je parlais de vengeance sur un type qui m'a tué. Ou qui a cru avoir réussi à me tuer. Sauf qu'il m'a tué, cliniquement parlant, j'ai juste eu de la chance d'avoir un Lazare à côté de moi. Ca sert bien ces Positifs, là...

Bref, la morale très peu pour moi. J'ai détesté la faire à Angela, mais est-ce que j'avais le choix, elle n'écoutait rien. A croire que ce que j'avais pu vivre ne l'intéressait pas ou bien n'avait rien d'une mise en garde. Je suis, à moi tout seul, un panneau "DANGER" pour n'importe qui essayerait de jouer les héros par fierté. Aujourd'hui, je ne regrette plus mon choix, mais parce que mon pouvoir a évolué. Pendant des années, je vous certifie que j'ai amèrement regretté d'avoir fait le coq dans la cours d'école… J'ai bien retenu la leçon. Je me suis peut-être porté volontaire mais quelque chose me dit qu'on m'aurait pas laissé repartir comme ça. Et encore, je me suis porté volontaire pour servir mon pays (encore que c'était même pas le mien), le monde disons. Mais pas pour ce qu'on m'a demandé de faire. Et puis la CIA s'est bien marré en nous faisant croire des trucs. "On va faire de vous des super soldats, vous serez plus forts !"

...

Certes.

"Je ne suis pas en colère. Tu n'as pas à t'en faire. Il en faut plus que ça." Me tuer, par exemple. Je suis sûr qu'il s'en est délecté, ce connard. "Et je viens avec toi."

Je suis resté pensif à mon tour, même si j'aurais préféré qu'on accélère le pas le temps de sortir de ces quartiers pourris. Les mains dans les poches, je coinçais celle de Sky contre mes côtes, si elle essayait de partir encore une fois, j'lui brisais les phalanges. J'ai inspiré profondément en regardant devant nous. OK pour la balade… Si elle parlait, j'en profitais.

"Tu sais… J'en ai vu pas mal vouloir imposer leurs règles, et finalement, l'histoire se termine assez mal. Tout le monde veut prendre sa revanche, faire ses règles, mais au final, on s'en sort pas. Je comprends totalement ce que tu veux dire. J'ai pas peur de la mort non plus, quant à souffrir, j'ai pas spécialement eu le choix, mais j'ai fait avec. Bizarrement, j'ai jamais eu peur de fermer les yeux. Et tu parles à un mec qui a claqué la bise au destin deux fois en moins de 10 ans. Mais il se passe rien. On réalise qu'il s'est rien passé quand on rouvre les yeux mais avant ça, rien du tout. Aucun souvenir, c'est vide. Pas même un rêve."

J'ai haussé les épaules.

"Je me suis longtemps demandé pour quoi je m'énervais comme ça sur tout et tout le monde. J'étais juste paumé, je savais pas quoi faire de mes deux mains et de mes deux jambes, je valais que dalle au casino de la vie, j'avais plus rien. J'avais pas de but, ni d'objectif, personne pour me donner des autres sauf un tocard de première qui s'est pris pour Dieu en imposant ses règles. J'ai cru que c'était ce que je voulais faire, juste parce qu'il y avait une fille. Mais en vérité, c'était pas ça. J'en sais rien, je me dis que c'est quand même bien d'essayer de faire quelque chose de sa vie, un jour. On a des pouvoirs, on a de l'or dans la main…" Pour ma part, j'ai des diamants… Je vaux rien au casino de la vie, mais je donne cher à voir à ceux de Las Vegas ! "Autant essayer de les mettre à contribution. Sauf que je suis pas hyper altruiste comme mec. Je suis pas Candidat parce que je voulais être un héros. Je le suis parce que je voulais pas que mon pote le soit. Il n'était pas question de me dégonfler devant lui. Des foutaises, si tu veux tout savoir. J'ai beau être fier de ce que je suis et de ce que j'ai, je donnerai ma vie, mon royaume et tout ce que je peux pour rentrer chez moi et retrouver mes parents et mon pneu avec mon ballon, même si notre maison payait pas de mine et que ma mère me donnait un fil à retordre à un télékinésiste."

J'ai enfin tourné la tête vers elle.

"Ce que je veux dire c'est que je suis pas là pour te dire quoi faire ou la morale, ou ce genre de salades qu'on sert quand on se croit supérieur et meilleur que les copains. Non, je veux juste te dire que c'est peut-être, éventuellement, pas la bonne solution. C'est marrant, je reconnais, c'est pour ça que je viens avec toi et aussi pour reluquer ton derrière et pas me planter sur ce que je dis la prochaine fois." J'ai fait mine de regarder, d'ailleurs en me penchant légèrement en arrière avec un sourire. "Mais ça serait bête de faire tout ça juste pour t'en prendre à l'homme invisible, tu vois ? A moins qu'il y ait autre chose."

Je me suis redressé et je lui ai donné un petit coup d'épaule pour la taquiner.

"Pourquoi tu te contentes pas de te barrer d'ici ? Qu'est-ce qui te retient ? Si t'as la possibilité de jouer les dures chez des dealers et que t'as plein de tunes, pourquoi tu prends pas un avion ? Pourquoi tu te casses pas loin de ce destin pourri. Je te parle pas de te défiler mais juste… Personne te retient ici, si ? Si j'avais pas un dernier truc à faire, je te garantis que je serais loin. Moi aussi je l'emmerde ce destin pourri."
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Sky Cervantes
Sky Cervantes
Sky, elle, n'était pas immunisée aux sensations, n'en déplaise à Garin. Aussi quand il resserra ses doigts sur les siens elle grimaça légèrement mais ne protesta pas, en brave petit soldat.
Peut-être qu'il avait trouvé son argumentaire léger mais hey, c'était une raison comme une autre non ? et puis les quelques années qu'elle traînait ne lui avaient pas donné l'expérience de Garin. En la matière il la battait haut la main. Sky n'avait pas son recul, ni son vécu. Elle n'avait que le sien et il était certes gratiné mais certainement pas exceptionnel.

Elle fut d'une attention exemplaire. Garin se livrait et elle avait bien saisi que c'était assez rare pour être souligné. Elle bu chacun de ses mots comme s'ils étaient du nectar, souriant même à ses petites pointes de taquinerie.
Puis elle laissa filer un peu de temps après son laïus avant de répondre.

- Il y a toujours des souvenirs. Toujours. C'est ce qui nous construit. En fait, j'pense que c'est à toi de choisir ce dont tu veux te souvenir ou non. Moi je garde que les bons moments... et même moi j'en ai eu.

Elle lui sourit avec tendresse avant de poursuivre :

- Toi t'as ce pneu, cet ami avec qui t'as partagé tes jeux d'enfant, les regards de ta mère et ton père. Le destin t'a sonné ? d'accord. Mais il ne t'as pas enlevé ca. Quand tu fermes les yeux, y'a ce ballon qui t'attend et ce pneu qui se balance. C'est ce qu'il reste aussi quand tu les rouvres. Alors voilà. Tu veux faire quelque chose de ta vie et c'est cool, j'imagine. Mais si tu n'y mets pas de sens, ca sert à rien. Si tu oublies ca, ca sert à rien.

Sky posa son menton sur l'épaule de Garin tout en continuant de parler. Ses doigts étaient engourdis de sa poigne mais là encore elle ne protesta pas. Tant qu'ils ne tombaient pas tout seul, c'est que le sang circulait encore dedans.

- Y'a tellement de tristesse dans ce que tu dis. J'en suis désolée et si je pouvais y faire quelque chose, si je pouvais t'en soulager un peu, je te jure que je le ferais.

Elle s'interrompit quelques instants puis reprit :

- Tu dis que tu as fait les mauvais choix pour de mauvaises raisons. Possible que je me trompe de voie... surement d'ailleurs t'en sais plus que moi à ce sujet... mais j'ai envie de l'explorer. Garin, sérieux ! est-ce que tu serais aussi fier et sur de toi aujourd'hui si tu n'avais pas fait ces choix ? j'suis qu'une gamine *ca lui troua le cul de le dire avouons le* et moi aussi j'ai des chemins qu'il faut que je prenne. J'ai besoin de me connaître ! c'est dans mes tripes ! là ! Je veux savoir ce que j'ai dans le bide !

Elle posa sa main libre sur son ventre, le visage déterminé.

- T'as le droit de trouver mes arguments stupides et là encore t'as peut-être bien raison, mais ce sont les miens. Je les ai choisis. Et puis à quoi ca me servirait de partir ? prétendre être une autre que je ne suis pas ? il me faudrait mentir perpétuellement pour cacher mon âge, mon nom... batailler chaque heure, chaque jour pour obtenir des choses qui disparaitraient au premier coup de vent parce que ma vie ne serait que ca... du vent.
J'ai pas le cran d'assumer complètement la clandestinité. Ca c'est une limite que je connais. Je partirai un jour, c'est sur. Mais pas maintenant. Je suis pas prête.


Sky tapa dans un petit caillou puis son visage s'éclaira d'un nouveau sourire.

- Tu irais dans le pays dont tu m'as parlé la dernière fois c'est ca ? En Angleterre ? à Paris ?

Ses yeux brillaient de ces noms qui pour toute petite américaine de sa condition, résonnaient comme des contes de fées.

- Qu'est-ce qu'il te reste à faire ici ?
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Garin DeLyons
Garin DeLyons
Moi, triste ? Je n'en avais pas envie. Ce n'était pas ce que je voulais. Je ne voulais pas être triste, et alors, encore moins devant elle. Je l'aimais bien, en fait. Elle m'amusait, elle faisait de l'esprit et en prime, elle avait une certaine maturité qui me faisait facilement oublier son âge. Et même, elle me disait quelque chose d'intéressant.

"Tu marques un point."

Elle avait raison, j'étais fier d'avoir surmonté mes épreuves, de moi, de mon pouvoir... On n'apprenait mieux de ses expériences que de celle des autres, après tout. J'ai acquiescé et j'ai souri un peu plus. Non, je ne voulais pas paraître triste. Je ne l'étais pas. Peu importait ce que j'avais vécu.

J'étais resté de marbre quand elle avait parler de me soulager de ce que je portais. Pas de marbre insensible, mais plutôt de marbre je ne savais pas quoi répondre, ni quoi dire. Seul le Chinois avait semblé vouloir faire quelque chose pour moi, jusqu'à présent et c'était suffisamment troublant qu'il soit du "camp ennemi" pour me laisser déjà interdit. Bien sûr, Angela m'avait récupéré mais ce n'était pas la même chose. Elle m'avait sauvé, sorti d'un mauvais pas mais dans ma tête, rien ne changeait. Elle n'avait pas motivé le changement de mon comportement, ni travaillé mon pouvoir. Sky parlait d'autre chose pour m'aider. Qui plus est, Angela, je lui avais demandé. Sky était spontanée. Décidément, c'était quelqu'un de vraiment surprenant.

"La clandestinité, ça pue. C'est pratique au début et au bout d'un moment, c'est carrément la merde. T'es obligée de te cacher pour t'en aller ? Franchement, faire des trucs pour les autres, c'est marrant deux minutes, mais pour soi, c'est mieux. Je m'en fiche de cette guerre, je te l'ai dit, je suis pas altruiste. Encore moins un soldat. Dès que je le peux, je m'arrache et je m'achète une nouvelle vie et ma paix bien méritée."

J'ai ri à ses questions. En la regardant, je me suis aperçu qu'elle avait son menton contre mon bras. ca ne me dérangeait pas, mais c'était... Curieux. Elle me rappelait Annie. D'une certaine manière. Son innocence, sa détermination. Pourtant, elles n'avaient tellement rien à voir. J'ai doublé mon rire.

"Tu baves. Paris n'est pas un pays, c'est une ville. Mais j'ai déjà vécu là-bas. Même si je suis né en Angleterre, oui. Non, je retournerais bien en Colombie. C'est tellement différent là-bas, si tu savais ! Là-bas ou en Arabie Saoudite. Là où il y a du sable, la mer que je supporte pas et le soleil qui me brûle. Ouais, je partirai quelque part là-bas. Je tirerai à pile ou face !"

Ce qu'il me restait à faire... J'ai failli lâcher un "descendre Liberation" mais ce n'était pas exactement ça. Il y avait Annie et Eve... La première ne me suivrait jamais. La seconde... Non plus, plus j'y pensais. Plus le temps passait, moins j'avais de véritable raison de rester ici et d'autant plus de repartir en Arabie. J'avais un foutu destin, vous savez ? Une belle merde, encore. Bientôt, j'allais arrêter de l'attendre et j'allais l'affronter. Mais ça non plus je ne pouvais pas lui dire. Pas comme ça, pas dans ce quartier.

"Euh..." J'ai réfléchi un peu trop longuement. "J'ai un compte à régler avec quelqu'un, avant de m'en aller." Je lui ai largement souri. "Mais j'ai encore le temps, qui sait, on partira peut-être ensemble quand on sera tous les deux prêts !"
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Sky Cervantes
Sky Cervantes
Sky fut soulagée de le voir rire, de retrouver sa bonne humeur. Elle avait laissé parler son coeur après tout. Enfin pas totalement non plus parce qu'il aurait pu se montrer tellement bavard qu'elle en aurait été tétanisée de honte surement. Ca se fait pas d'avouer au deuxième rencard qu'on est raide dingue. Ca se fait pas tout court d'ailleurs.
Toujours est-il que ce qu'elle avait dit avec spontanéité avait réussi à le dérider et elle sentait que son exaspération s'était sinon envolée, au moins apaisée.
Ils allaient pouvoir aborder de nouveau les sujets qui fachaient.
Avant ca, elle resta un peu interdite de sa proposition de partir. C'était une idée séduisante à laquelle elle n'avait jamais pensée. Le monde lui semblait si vaste qu'elle avait peur de s'y perdre mais avec Garin, pourquoi pas.

- D'accord, dit-elle. Quand on sera prêt. Tu m'emmèneras en Colombie ou en Arabie saoudite. Puis tu me montreras ta maison avec ton pneu...

Elle lui fit un clin d'oeil complice.

- Maintenant tu peux me lâcher les doigts ? j'aime bien mais là je les sens plus...

Ils sortaient enfin du quartier et Sky allongea le pas. Elle poussa un bref soupir.

- Bon. J'vais chez Itembe et après on en cause plus. On pourra se casser de là et se rapprocher de la ville médiane.

D'un coup d'oeil en biais elle guetta la réaction de Garin. Rien ne la détounerait de sa volonté visiblement. Il faudrait qu'il emploie la force s'il voulait essayer.
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Garin DeLyons
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Sa main ? J'ai baissé la tête pour la voir et j'ai d'un coup sorti mes doigts de ma poche.

"Pardon ! C'est vraiment chiant de pas sentir les trucs comme ça. Je te jure, quand t'étais sur la moto, c'était à peine si je sentais que t'étais agrippée à moi. J'avais vraiment peur que tu glisses."

J'avais ri à la mention du pneu. Je n'y étais pas attaché mais c'était une image qui me revenait souvent, allez savoir pourquoi. ca me changeait des visions du passé qui me hantaient, en tout cas. Cela dit, j'étais persuadé que tout ça n'existait plus depuis des années.

"Correction, ON va chez Itembe et on verra ensuite de quoi on cause." J'avais moi-même allongé le pas. De toute façon, mes jambes n'étaient pas beaucoup plus hautes que les siennes, nous avancions à la même allure. "Alors on se presse. Je t'ai déjà dit que je haïssais ce quartier ? Je crois pas, alors je t'informe que je HAIS ce quartier."

Je n'avais pas envie de l'arrêter. Je m'étais plutôt assuré qu'elle savait ce qu'elle faisait. Mais il était hors de question qu'elle y aille seule, en tout cas. Où elle irait, j'irai.
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Sky Cervantes
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Elle fronça les sourcils :

- Les "trucs" comme tu dis ce sont mes doigts et j'y tiens. Elle rit mais enchaîna aussitôt ; C'est à cause de ton sable là ? Tu perds les sensations ? Moi qui croyais que tu me broyais la main juste pour me montrer que tu étais krokro fort...

Ils ne leur fallait pas parcourir beaucoup de distance pour parvenir là où se tenaient le marché noir.
Un vieux bâtiment délabré abritait plusieurs boutiques qui s'alignaient les unes à côté des autres et qui vendaient du bric à brac. Les devantures étaient sales et à peine achalandées mais la clientèle du coin ne s'arrêtait pas à ce genre de détails.
Avant de s'approcher, Sky s'arrêta et regarda Garin.

- Une petite blonde comme moi, ils en voient à la pelle carrée. J'pense pas qu'ils retiendront. Par contre une baraque avec des yeux comme des petits soleils, j'pense pas que tu vas passer inaperçu. J'suis désolée mais.... t'as une paire de lunettes de soleil ? J'en ai une sinon dans mon sac.

Pour sa part, elle estimait que c'était sacrilège que de se priver de la vue de ces petites merveilles mais la prudence prévalait. Elle souhaitait que tout se passe comme sur des roulettes mais comme dit le proverbe "prépares toi au pire en espérant le meilleur".
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Garin DeLyons
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"Mon sable ouais, si tu veux. Je crois. Mais c'est un peu nouveau donc je fais pas attention."

Sans parler du fait que personne s'amusait non plus à me tripoter... Dommage. Je suis sûr qu'avec de l'entraînement, mes sensations pourraient revenir. J'ai froncé les sourcils à son avertissement - encore plus à son compliment dissimulé. Des soleils ? Vraiment ? Et puis quoi, encore. Et puis qui lui disait que je voulais passer inaperçu ? Je voulais au contraire qu'on sache que je suis là. Bien vivant. Bien prêt à foutre ma merde. Fais risette au soleil, Abelichou...

"Je suis désolé de te l'annoncer, je pensais que quelqu'un l'aurait fait avant moi, mais tu passes pas inaperçue non plus."

Elle avait quand même une trogne pas piquée des vers. Une "gueule" comme on appelait ça. Quoiqu'elle ferait, blonde ou pas, je l'accompagnais - c'était sans appel - alors ils la louperaient pas. J'ai poussé Sky pour l'inciter à reprendre sa marche.

"Je suis pas né de la dernière pluie, Princesse, t'occupes pas de mes yeux. Et j'ai besoin de voir où je fourre les pieds. Allez."

Surtout que si quelqu'un devait me reconnaître, ce serait pas pour mes yeux... Ma gueule, avant toute chose, de base. Mais pas ici, je ne faisais pas dans le trafic d'armes, peu importe lesquels. Mais sait-on jamais, certains sont pluridisciplinaires...
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Sky Cervantes
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Comment ca "pas inaperçue" ? qu'est-ce qu'il sous entendait par là ? C'était toute l'histoire de sa vie ca, d'être transparente, et vas-y qu'il lui balance ca, comme ca, tranquille pépère. Ca lui coupa le sifflet et le "T'faischier" qu'elle voulait prononcer se perdit dans les limbes des non-dits.
Il la bouscula pour qu'elle avance et elle reprit sa marche, mâchonnant ce qu'il venait de dire.
Attends ! Elle voulait pas faire un autre truc avant ? ah si !
Sky s'arrêta de nouveau mais cette fois elle ne lui adressa pas la parole. Tournant le dos aux éventuels curieux, elle vida une partie de son sac pour cacher quelques liasses dans différentes poches de son perfecto. Ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, comme on dit.
Une fois ceci fait, elle reprit la direction du marché.

Plusieurs groupes de gens stationnaient devant les boutiques. Ici, trois vieux en train de discuter et de fumer ensemble. Là-bas, un groupe de gamins qui jouaient avec des canettes de bière vides. Plus loin, devant la boutique d'aliments, un groupe de jeunes hommes désœuvrés buvaient, se hurlaient dessus dans leur jargon en jouant aux cartes sur des tables improvisées, L'un d'eux était adossé à une voiture de luxe flambante au soleil.
Bien sur, c'était là qu'ils allaient.
Un oeil aguerri comme celui de Garin ne manqua de repérer les armes de poing grossièrement dissimulées sous leur larges tee-shirts. Certains arboraient une musculature impressionnante et affichait la mine des grands provocateurs. Tout un cliché. Et tous étaient noirs.

Il s'agissait de ne pas se dégonfler. Sky sentit son pouls s'accélérer et elle remplit ses petits poumons à bloc avant de relever le menton. Etre sure de soi mais ne pas les regarder dans les yeux. Un rien pourrait sans doute les faire démarrer. Bien évidemment, quand ils s'approchèrent de la boutique, les types cessèrent leurs palabres. Un silence de mort pesa sur le petit groupe et chacun y alla de son coup d'oeil et de son reluquage en bonne et due forme. L'un d'entre eux siffla même la jeune fille mais Sky fit mine de ne pas avoir entendu. Garin n'échappa pas non plus à l'évaluation. Mais pour lui, il n'y eut pas de sifflets.
Ils franchirent le rubicon au son d'une clochette essoufflée mais qui fit son office en avertissant le vendeur. Ce dernier, un homme d'une quarantaine d'années, noir aussi, dont on lisait toute les désillusions dans le regard fatigué, se tenait derrière un comptoir miteux. De chaque côtés, des rayons bien garnis de denrées sous plastique. De la junk food.
Il regarda approcher le couple, sans un mot.

- Bonjour, dit Sky avec son plus beau sourire. Je suis Lucy et je viens de la part de Janus. C'est pour une commande...

Elle n'en pouvait plus d'entendre son coeur frapper comme un sourd dans ses oreilles mais elle aurait eu mauvaise façon de s'en plaindre. Elle adorait ca.
L'homme se pencha pour observer Garin puis se déplaça lourdement jusqu'à l'arrière boutique où il disparut. Il les laissa poireauter plusieurs minutes avant de reparaitre.
Sans un mot, d'un petit signe du menton, il leur indiqua la direction d'où il venait, leur tenant la porte.
Sky ne se fit pas prier.
Elle s'engouffra dans l'ouverture.
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Garin DeLyons
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Quand elle s'est retournée, j'ai levé un bras, machinalement, comme pour l'aider et je l'ai observée faire sans rien dire. Même si je l'ai laissée passer devant une fois là-bas, je les ai tours détaillés. Un par un. Et au premier coup de sifflet, j'ai dû me faire violence pour ne pas leur offrir un doigt d'honneur bien senti. Peut-être plus tard. En tout cas, je me suis raidi. Dans le dos de Sky, je me suis posé comme un garde du corps. Je pouvais tous me les faire sans fatiguer ni transpirer. Je n'aurais même pas été contre une petite partie de danse.

J'ai relevé le menton pour leur signifier qu'ils ne me faisaient pas peur, mais je tenais mon pouvoir prêt à intervenir, ça c'était clair. Elle donnait tellement le change que je n'ai pas imaginé qu'elle puisse être si tendu et alerte. Si je l'avais su, probablement que j'aurais pris les devants. Mais elle me donnait tellement l'impression de savoir parfaitement ce qu'elle faisait que je lui ai laissé son indépendance.

Quand le grand black m'a dévisagé, j'ai soutenu son regard sans rien dire. Coq un jour, coq toujours. Je suis pas grand, mais j'ai une énorme gueule qu'on m'a jamais appris à fermer. Je l'ai suivi des yeux alors qu'il a disparu et j'ai reporté mon attention sur Sky. Elle avait l'air normal. Tout allait "bien". A mon sens.

Alors que le grand revenait et que Sky a, ne serait-ce que commencé, fait un pas vers lui, je l'ai immédiatement retenue d'une poigne ferme sur le bras. Vous vous souvenez, si je la voyais encore essayer de fuir du périmètre de sécurité de 50cm qui m'entourait, je lui brisais les phalanges. Sans la regarder, je suis passé devant elle sans quitter l'autre Bambula des yeux. Qu'elle soit devant quand je vois à plus de 3m, oui. Pas quand je ne sais pas ce qu'il y a là-dedans. Qu'elle se débrouille bien ou non, elle avait déjà reconnu que de toute évidence, j'avais plus d'expérience qu'elle.

Bien !

Pour une fois que quelqu'un écoutait ce que je disais.
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Sky Cervantes
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Sans mentir, sous la torture, elle pourrait éventuellement reconnaître que d'avoir un garde du corps c'était rudement plaisant. On y prenait vite goût d'ailleurs. Sûr qu'elle se la jouait ! parce qu'au jeu de celui qui pisse le plus loin, si elle voulait rester dans la course, il valait mieux qu'elle s'impose un peu. Mais Garin à ses côtés, tout semblait tellement plus facile. Elle se dit même que ce serait une balade. A tel point, qu'elle avait oublié qu'il prenait son rôle on ne plus au sérieux et elle laissa échapper un petit cri de surprise quand il la rattrapa au vol pour la remettre à sa place, derrière lui.
Ses lèvres formèrent un "Aoutch !" silencieux mais très exagéré.

Garin pénétra donc le premier dans la succursale.
Une vraie caverne d'ali baba pour fan de FPS grandeur nature à balles réelles. Le local était pas grand mais chaque espace était mis à profit.
Les sig s'alignaient en rang d'oignons, propres, brillants, à côté des HK Mp5, 7 ou G3 et même quelques AK 47 pour les armes militaires. De l'autre côté des Deagle, Glock ou Beretta.
Enfin des couteaux de combat, de lancer, et même des machettes pour les amateurs des méthodes tribales.

Pour Sky qui suivait, il ne s'agissait que d'armes à feu. Elle aurait bien été incapable de faire la différence entre l'une ou l'autre. Pour Garin en revanche c'était une sacrée boutique achalandée, avec du matériel qui datait un peu mais qui n'avait plus rien à prouver en terme de performance. Aux murs, il remarqua les différentes protections dont quelques gilets pare-balles doublés kevlar.

Dans un angle de la pièce, une table vide faisait office de comptoir. Dessous et autour des cartons de munitions de tous types.

Deux hommes noirs étaient assis derrière la table-comptoir. L'un s'est levé quand le couple est entré. L'autre n'a pas bougé et sembla même indifférent à Sky et Garin.

Spoiler:

C'est une vraie baraque à machette. Il porte un petit bonnet de laine sur le haut du crâne et s'avance vers Garin, un grand sourire aux lèvres
- Lucy c'est ca ? dit l'homme en s'adressant à lui.
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Garin DeLyons
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"Ah ah, très drôle. Lucy, c'est Calimity Jane dans mon dos. Elle a les cheveux un peu plus blonds et grave moins de poils aux pattes."

J'ai plissé les yeux mais à son sourire, ce n'est pas tellement que j'étais tendu ou stressé, mais je m'apprêtais à dégommer le premier qui pèterait de traviole.

"C'est sa commande, je suis juste là pour porter ses bagages jusqu'à sa Limo."

Dis-je, pensif en regardant autour de moi. J'ai sifflé, admiratif dans une moue insolente.

"Ouah, alors ça, c'est de la sacrée marchandise comme j'en avais plus vu depuis un sacré paquet de temps."

J'ai imaginé Libby dans un truc pareil. Adulée de tous, avec son sourire en coin, elle aurait négocié n'importe quel prix et tout le monde aurait été amoureux d'elle. En fait, Sky me faisait penser à Annie, avec le caractère de Libby. Avec cette réflexion, je me suis dit que personne ne lui ferait de mal, ici. Elle avait ce truc qui la rendait intouchable, en imposant le respect. Simplement : elle les respectait tout autant. Ces gars là avaient un code. Que je sois là ne changeait pas grand chose. Je m'exposais, tout au plus. Encore une fois, ça ne me dérangeait pas si un des contacts de Libby revenait à Liberation en annonçant m'avoir reconnu.

Le pire étant que je détestais les armes à feu... Comme Sky, j'étais d'autant plus armes blanches. Je savais viser et tirer, pas de soucis, mais pour moi, c'était beaucoup trop facile. Et puis ça faisait rudement mal. Les armes à feu, c'est pour les couards.
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Sky Cervantes
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Itembe garda ce sourire carnassier qui lui allait si bien pendant que Garin émettait un avis sur son attirail. C'est sur qu'en terme de boutique éphémère il se posait là et qu'un connaisseur puisse savoir estimer positivement son petit commerce le mettait en joie.
Mais en fait ce qui l'intéressait vraiment c'était la demie portion toute keusse qui se tenait derrière Garin.
Sky s'avança timidement et leva la main comme pour répondre à la maitresse qui venait de citer son nom.
Itembe la dominait de toute sa hauteur.

- Lucy. La poupée de Janus. Tu permets ?

Lui demanda-t-il d'une voix chantonnante qui ne souffrait aucune protestation. Elle aurait pu lui dire que non, c'était pas une poupée, encore moins de Janus mais elle jugea plus prudent de fermer sa gueule contrairement à Garin qui mourait d'envie de l'ouvrir.
Itembe l'invita d'une main ferme sur son épaule de midinette à s'approcher de la table des transactions.
Il sortit un petit appareil scanner portable et sans ménagement cala le poignet de Sky dans sa grosse paluche. Elle ferma les yeux, grimaça. Le grand noir lut le résultat puis reposa l'appareil.
Il posa une fesse sur le rebord de la table et laissa ses coudes reposer nonchalament entre ses cuisses. Sky repéra la machette à portée de main.

- J't'écoute poupée.

Son coeur se calma. Elle se sentit soulagée. Pour le moment tout avait l'air de rouler.

- J'ai besoin de couteaux de lancer. Double lame, fins et légers, manche grippant. Une arbalette de poing et une dizaine de carreaux.

Elle attendit. Lui aussi.

- C'est tout ? pas de joujou de ce genre - dit-il en lui montrant les beretta - pour protéger tes petites fesses des méchants garçons ?

Il éclata d'un rire qui n'avait rien de drôle mais il donnait l'impression d'avoir sorti la blague du siècle.
Sky sourit et baissa les yeux.

- Du C4 en sucette.

Itembe s'arrêta tout net de rire et la regarda avec des yeux rond comme des billes. Puis il éclata de rire encore plus fort, prenant Garin à partie dans son délire du genre "ahah non mais t'entends ca gars ? t'entends ?" Son rire dément emplissait toute la pièce. Le mec assis calmement se prit à sourire.
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Garin DeLyons
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Woh, contrôle des puces ? D'où ? Avec ma cicatrice, il était facile de croire que je n'en avais pas, je reconnais. Baisser mes manches maintenant, c'était un peu attirer l'oeil. Il m'arrivait encore d'oublier que je ne me cachais plus, en fait. Au pire, j'étais juste un peu nerveux que oui, finalement, Libby sache que j'étais venu là. Je l'aimais bien, cette fille, mais loin. J'avais tellement utilisé le nom de Garin que lorsque le père de mon Chinois m'appelait Daniel, je ne me retournais même plus. Qui plus est, dans sa bouche, je le prenais comme une insulte, façon "fils de..."

En tout cas, Sky savait également de quoi elle parlait. Je ne cesserai jamais d'être étonné par cette fille. Mine de rien, l'air de pas y toucher, je me suis rapproché d'elle et j'ai récupéré son poignet pour lui rendre. Pop pop pop pop... Doucement avec la marchandise de Papa. On regarde, on ne touche pas.

J'ai ri à la blague - honnêtement, je l'ai moi aussi pris comme une tournure de l'esprit, plus que comme une vraie demande - et j'ai laissé choir mon bras d'une épaule de Sky. Pour Sky, ça devait ressembler à une forme amicale de moquerie. Pour l'autre face d'ébène, c'était un peu comme si je pissais aux quatre coins de ma gonzesse l'avertissant de pas s'approcher sans mon autorisation. Mais je riais comme lui.

"C'est moi, le C4 en sucette. Elle essaye d'arrêter de fumer."

Amis de la finesse... Oh bon sang. J'étais vraiment pas le même mec quand il s'agissait de travailler... Cela-dit, je l'étais vraiment. Du C4. Le fou rire passé, j'ai acquiescé, une main dans la poche, l'autre pendant toujours autour du cou de Sky.

"Bien... Maintenant qu'on a bien ri, est-ce que ma nana peut avoir ce qu'elle demande ? ou bien je dois venir le chercher ?"

Et puis ça me revenait avec un naturel désarmant... Et toujours avec un immense sourire. Naturel, lui aussi.
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Sky Cervantes
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Quoi qu'ait pu penser Garin, Itembe ne fit pas mine de vouloir vérifier son identité à lui. La cliente c'était Sky. Il avait bien compris que Garin était le gorille, surtout quand ce dernier récupéra le poignet de la blondinette.
Seulement Sky était sérieuse.
Elle s'était bien dit qu'elle pourrait peut-être mettre la main sur un peu d'explosif, sans parler de pains entiers. Mais voilà. Dès qu'elle se montrait un peu entreprenante avec Garin il lui coulait entre les doigts comme de l'eau et là qu'elle avait besoin d'air, il se la jouait glu. Particulièrement collant.
Elle se renfrogna, prise dans l'étau entre un Itembe au bord de l'hystérie et un Garin qui marquait son territoire. Et puis avec tellement de finesse en plus.

Itembe regarda Garin. Non. Il scruta Garin. Toujours avec ce sourire 32 dents qui foutait une trouille bleue à Sky. Il laissa siffler l'air électrique qui circulait entre eux et Sky se racla la gorge pour rappeler son existence, essayant de se dégager de l'étreinte de monsieur pot de colle.
Itembe tourna ses grands yeux vers elle

- Ok poupée. T'as de quoi payer ?

Elle acquiesca et, espérant que Garin la laisse un peu respirer, tira sur son sac dont elle extirpa deux liasses de billets qu'elle posa sur la table.
Le grand noir observa le pognon puis reporta son attention sur la blondinette et, de fait, sur Garin.

- Je dois dire que j'ai rarement l'occasion d'avoir des clients comme toi, poupée. Allez viens.

Il s'apprêtait à prendre Sky par l'épaule mais se heurta à sa garde rapprochée. Il tourna des yeux ronds à l'adresse de Garin dans un regard qui signifiait "oh pardon c'est vrai, c'est ton joujou, j'avais presque failli oublié". D'un pas nonchalant, il s'approcha de la table où s'alignaient différentes armes blanches. Il hésita puis sa grosse paluche se saisit d'un couteau de lancer qui correspondait en tous points à ce que souhaitait Sky.
Il l'attrapa par la lame et lui tendit le manche pour qu'elle s'en saisise.

- J'ai pas d'arbelette de poing en stock. Il va me falloir un peu de temps pour te trouver ca. Je te ferai livrer ta commande chez Janus.

- Quand ?

Itembe roula de gros yeux en guise de réponse, de ceux qu'on fait à un gosse qui vient de faire une bêtise.

- Dis moi, y'a marqué Fedex ici ? en montrant son large front noir du doigt. Quand je voudrais. C'est tout.

Sky ne discuta pas.

- Il me faudra aussi des cartouches de fusil. Une trentaine.

Itembe repartit dans un rire tonitruant.

- Et ben monsieur sucette, ta copine elle sait ce qu'elle veut dis donc...
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Garin DeLyons
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Encore une fois, j'ai soutenu son regard. Quoiqu'il arrive, ce ne serait pas ce gars-là qui me ferait le plaisir d'un petit pas de danse. Ca me manquait, en fait. Ces petites escapades où on s'amusait à être qui on n'était pas... Je me suis peut-être un peu enflammé.

J'ai retiré mon bras pour la laisser oeuvrer et montrer l'argent. Ce n'est qu'à ce moment que j'ai lâché le regard de Itembe. S'il gardait cette distance, tout irait bien. Tout se passerait très probablement bien, et le gars n'avait pas l'air si... Euh... Méchant. Mais je me méfiais, c'était un peu comme des animaux sauvages : totalement imprévisibles, il pouvait arriver n'importe quoi, n'importe quand, n'importe comment. Autant rester vigilants, oui. C'est pour ça que quand il a fait un geste vers elle, je me suis redressé. Je me suis contenté de me redresser du torse et du menton pour me rappeler à lui. Même les mains dans les poches.

Le moins qu'on puisse dire, en tout cas, c'est qu'il me faisait marrer. Il m'apparaissait... Bien plus aimable que Janus. Allez trouver l'erreur. Seulement, cette fois, je n'ai pas ri avec lui. Sur sa moquerie du transporteur, oui. Mais pas sur la risette du fusil. J'ai fixé Sky et c'était à mon tour de faire les bons gros yeux pas contents stylé "Tu m'as pris pour un jambon ?"

"Ouais, c'est assez impressionnant, hein ? C'est déjà ce que j'ai remarqué. Je trouvais ça plutôt pas mal, ça changeait des greluches qui peuplent la ville qui commencent sérieusement à me courir sur la cuisse." Le tout en m'approchant de Sky, je me suis légèrement penché vers elle, mon pouce grattant le côté d'une narine. D'une voix basse, même si Itembe pouvait l'entendre, j'ai repris. "Tu te souviens ce que j'ai dit à propos des surprises ?"
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Sky Cervantes
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Ouais elle s'en souvenait mais là maintenant comment lui dire gentiment qu'elle s'en tamponnait.
Elle lui jeta un regard noir qui signifiait "pas maintenant" et le contourna pour regarder Itembe.

- J'ai de quoi payer pour tout et je récupérerai chez Janus. Deux couteaux, une arbalète, 10 carreaux et 30 cartouches.

Itembe leva les yeux et les mains au ciel, un sourire éclatant sur le visage.

- Yeeaaaaaah ! alléluia mes frères ! voici notre grande gagnante du jour !

Il entama un petit pas de danse tribale en frappant des mains. Une danse de la victoire sans doute mais qui laissa Sky perplexe.
Itembe invita la jeune femme à se rapprocher de la table des transactions.
Garin ne laissait pas de l'intéresser et il tournait régulièrement ses billes de son côté.
De sa grosse paluche, il attrapa les paquets et compta les billets. Puis quand il eut finit il en tira deux de la dernière liasse.
Il posa de nouveaux une fesse sur son bureau puis renifla l'argent avant de le donner à Sky.

- Tiens. C'est ta monnaie poupée, parce que t'es jolie et que je t'aime bien. Et que si des fois tu t'ennuies et que tu cherches un gars, un vrai *glissement vers Garin* tu sais où me trouver.

Son coeur avait reprit sa course frénétique, pressée qu'elle était de se tirer d'ici.

- Euh... ouais, merci.

Elle cala directement le poing qui tenait les billets dans son perfecto et chercha son gorille des yeux. Itembe tendit une main en direction de l'ouverture.

- Vous connaissez le chemin.

Le gars qui n'avait pas bougé pendant toute la conversation se leva sans un mot. Il attendit que le couple démarre pour les raccompagner.
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Garin DeLyons
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J'ai roulé des yeux - sans la danse - comme le grand fort d'ébène. Cette fille finirait par me tuer. Je vous jure. Je l'aimais bien, mais… Et le pire ? C'est que je n'étais toujours pas en colère, notez-le bien. Elle pouvait jouer ce qu'elle voulait, je m'en fichais ! Un gorille. Voilà ce que j'étais. C'était très bon pour mon moral et mon égo, ça me faisait un bien fou, quoi qu'on en dise. Elle pouvait s'armer comme elle le voulait, ça m'était totalement égal. Du moment qu'on ne la touchait pas alors qu'elle était sous ma garde, c'est tout.

En tout cas, quoi qu'il ait vu en moi, je m'en cognais comme de ma première mort. Oui, quand on en compte plusieurs dans une même vie, j'estime que j'ai le droit de faire de l'humour et de l'esprit, avec. Je sais pas si c'est une farce du destin ou d'un vieux barbu là-haut, mais puisqu'il veut jouer, bougez-pas, je m'arme. Je me demande où en est la jauge de mon karma. Vu toutes mes pensées impures au sujet d'Abel ces derniers mois, je crois qu'il a pris un sérieux coup dans l'aile, mon dit karma… J'ai quand même sauvé Liberation. Si, un peu, quand même.

J'ai plissé les paupières à sa moquerie et en grimaçant, j'ai secoué la tête. J'ai levé une main vers lui, comme si je lui demandais silencieusement "Mec, tu me fais quoi là ?" Potentiellement, j'aurais pu repasser devant. Nous aurions pu avoir un comité d'accueil. Mais à la façon dont le grand mince nous a filé le train, alors qu'on "connaissait le chemin", j'ai préféré rester au milieu de la file.

J'ai suivi Sky et je n'ai lâché Itembe des yeux qu'après un ou deux pas. Un seul truc me dérangeait, mais encore une fois, ce n'était pas mon affaire. Et puis, certains possédaient encore des codes d'honneur, pourquoi pas lui ? Néanmoins, Sky était bien mignonne de lui donner l'argent, avant la commande. Admettons qu'on pouvait faire confiance à ces types...
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Lorsqu'ils arrivèrent à la porte, les gars tournèrent leurs regards vers eux comme ils avaient fait à leur entrée. Cette fois ci en revanche, quand ils repérèrent leur accompagnateur, ils n'interrompirent pas leurs activités.
Sky ne se retourna pas une seule seconde et elle traça directement d'un pas vif, comme si elle avait décidé d'avaler le bitume avec ses boots.
Elle ne dit rien, restant silencieuse, le front soucieux et le regard noir.
Elle mit des plombes à desserrer les poings dans son perfecto et quand ils furent à distance des boutiques improvisées, elle remit les quelques liasses qui lui restaient dans son sac. Toujours aussi silencieuse.
Puis elle poussa un long soupir, récupéra une sucette encore planquée quelque part (elle en avait partout) et la déballa. Après l'avoir collée dans la bouche, elle dit.

- J'ai faim.

Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu'ils avaient quitté le quartier, se rapprochant un peu de la civilisation. Devant eux, les bâtiments misérables mais plus proches de la ville médiane se profilaient.
Sa remarque n'était pas une question. Ce coup ci, elle s'en fichait de savoir si Garin suivrait ou non.

Spoiler:
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Garin DeLyons
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Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis parano. Mais je suis prudent, c'est un fait. Et non, je ne suis pas "trop" prudent. Mais disons que cette prudence ne s'est pas endormie quand nous avons pu sortir de là sans qu'il ne se passe rien. C'était presque trop louche. Ca aurait été moi, j'aurais demandé à voir la nana. Seule. Sa commande, son pognon, pas mes affaires. Mais j'ai imaginé qu'après tout, elle avais bien le droit d'être accompagnée.

En fait, je réfléchissais tellement que je suivais machinalement Sky sans me soucier de lui dire quoi que ce soit. De toute façon, je n'avais rien à dire, c'est son problème. Je l'aidais, c'est tout. Mais j'avais le front soucieux, comme chaque fois que j'établis toutes les hypothèses d'un seul et même plan. Le mien, celui d'un autre, peu importe.

C'est Sky qui m'a sorti de mes pensées en m'annonçant qu'elle avait faim. Pourquoi pas, oui. Et puis je l'ai étudiée, elle, et j'avais l'impression que quelque chose la contrariait mais allez savoir quoi.

En traversant une rue, j'ai regardé autour de nous, machinalement... Et j'ai vu un black au loin qui a tourné dans une ruelle perpendiculaire. J'ai froncé les sourcils. D'accord, j'étais peut-être devenu un peu parano. Et puis, je me suis aperçu que Sky avait continué d'avancer. Je l'ai rattrapée en quelques foulées.

"Tout va bien ?"

Elle devait être autant perdue dans ses pensées que moi.
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