2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [CLOS] [Maddie/Gen] Bitch There

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Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
Avril 2075

La baie de Manhattan. Pour beaucoup, cet endroit était un lieu de rencontres, ou bien de solitude. Pour moi, ce n'était rien, sinon une série de mauvais souvenirs, à commencer par le plus vif d'entre eux : Archibald et sa trouvaille sur Liberation. Le message de cette fille, je l'avais reçu, peu importait comment je l'avais compris, j'y avais répondu.

Assise sur la rambarde, face à l'océan, le soleil était sur le point de se coucher et c'était comme ça que je le préférais. Loin. Je plissais les yeux à cause du vent, surtout. Je n'avais qu'un jour de repos et il fallait que je le passe ici. Plus que me battre, je voulais comprendre certaines choses, je voulais savoir lequel d'entre eux avait provoqué ce qui avait failli être la fin. Pendant un long moment, j'avais cru, d'ailleurs. Je ne sais pas ce qui s'est passé et comment tout ça s'est récupéré, mais depuis, je sentais une menace planer sur nous, comme ça n'avait jamais été le cas.

Je me tenais à la rambarde, les pieds appuyés sur les barreaux de la rambarde, légèrement en arrière. Il aurait été sûrement facile pour elle de me balancer de la falaise, mais à quoi bon me faire venir pour ça ? Il y avait tellement de moyens plus propres d'essayer de me tuer comme de larguer un gang sur ma tête sans laisser Samaël à portée pour me venir en aide. Ou encore laisser Abel le faire lui-même...

Quoique cette fille ait eu en tête pour me regarder comme elle l'avait fait sans que je ne comprenne, je n'ai pas songé un seul instant que nous chassions le même idéal. Encore moins avec la même personne. Dans ma tête, je me disais souvent que s'il était avec moi, c'était parce qu'il n'avait personne d'autre avec qui être, ou que j'étais peut-être la seule à le voir ? Mais la deuxième option m'étonnait grandement. Ca me faisait drôle d'imaginer que d'autres femmes pouvaient le regarder comme je le faisais. Ca me semblait impossible. Ce que je ressentais n'avait pas d'égal, pour moi. Je m'étais posée la question un nombre incalculable de fois : pourquoi lui.

Je n'ai jamais trouvé de réponse sinon celle de mon instinct.
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Gen Caleb
Gen Caleb
Samaël rentré au bercail la veille, j'avais donc le champ libre aujourd'hui pour... autre chose. Même en ce moment, alors que je me rendais au lieu de rendez-vous, je n'étais pas certaine de ce que j'attendais. Des réponses ? Des réponses à quoi ? Et puis même, ces réponses, j'aurais pu les avoir par moi-même sans même lui adresser la parole, devais-je vous rappeler que mon pouvoir n'était pas là pour la décoration ? Mais le rendez-vous avait été donné, je n'allais quand même pas me défiler. Notez bien que je ne m'imaginais même pas une seule seconde que Maddison, elle, se defile et ne se présente pas. Elle serait là, j'en avais l'intime conviction.

Alors que j'approchais du lieu de rendez-vous, j'ai su que mon instinct ne m'avait pas trahie: je voyais sa silhouette se dessiner sur le rebord de la falaise, devant le soleil qui se couchait doucement sur la ville, ayant fini sa journée. Même de dos, je savais que c'était elle. Elle n'a pas bronché alors que je m'avançais vers elle, me demandant encore ce que je voulais dire ou entendre, pourquoi j'étais là.

Je me suis avancée jusqu'à la rejoindre à la rambarde sur laquelle elle était assise, et je m'y suis appuyée, regardant au loin comme elle. Je suis demeurée silencieuse un moment, attendant peut-être une réplique de sa part - qui n'est pas venue - avant de prendre la parole. "De toi à moi..." J'ai tourné la tête vers elle pour la regarder, pour la première fois depuis mon arrivée sur les lieux. "J'ai été plutôt surprise de voir que tu étais toujours en vie." Quoi ? J'étais sûre qu'Abel la tuerait, au vu de sa réaction quand je lui avais annoncé.

Cordialement, bien sûr.
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Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
J'ai entendu ses pas mais je n'ai pas bougé. Si elle voulait qu'on parle, elle ferait les grâces. Néanmoins, et naïvement, j'ai cru que ce calme qu'elle nous imposait implorait une paix, du genre dont j'avais besoin. Mine de rien, bien qu'en colère, j'étais soulagée. Maze et Reese savaient enfin, Abel avait fini par apprendre et aujourd'hui, le plus gros secret qu'il me restait était cette fissure dans les mondes qui avait fait intervenir une autre moi... Seul Samaël la connaissait et je doutais qu'il parle. Enfin, Hayden avait disparu dans l'espace et je ne l'avais plus revu depuis, ce qui m'avait étonnée d'abord et finalement soulagée. La menace d'exposition de Liberation par Archibald était toujours bien présente, cela dit, mais j'avais l'impression que celle-ci, je pouvais la combattre. L'Underground était conscient de Liberation et vice versa, maintenant. Ensemble, j'étais convaincue que la ville ne pourrait plus rien faire contre nous avec le maire de notre côté.

"De toi à moi..." Avec un simple sourire en coin, je n'ai pas quitté le soleil des yeux à l'horizon. "Je suis surprise aussi."

J'ai retrouvé mon sérieux et j'ai baissé les yeux. Je me suis sentie soudainement moins en sécurité sur la rambarde. Quelque chose dans sa voix ou sa façon de parler, elle était haineuse envers moi sans que je ne sache véritablement pourquoi. J'avais vraiment eu peur de le perdre ce jour-là. J'ai pivoté pour me laisser glisser du rebord avant de me retrouver à sa hauteur.

"Il sait que tu es là ?"

Intérieurement, je me marrais... Je doutais que Abel sache. Et Abel... n'aimait pas les secrets. J'ai enfin levé le nez vers elle pour planter mon regard dans le sien, un brin revancharde. Cela dit... Abel ne savait pas que j'étais là non plus. Mais il n'était pas mon leader.
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Gen Caleb
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Je l'ai suivie du regard alors qu'elle descendait de la rambarde, comme si elle craignait que je la pousse en bas. Non, quand même, je n'en étais pas là. Si j'avais voulu la tuer moi-même, ce serait déjà fait, si j'ose dire. À sa question, j'ai pincé les lèvres et plissé les yeux. "Non." Évidemment que je n'avais pas parlé à Abel de mon intention de voir Maddison seule à seule, il aurait été capable de me ligoter dans l'Arsenal pour m'en empêcher. Sans compter le fait qu'il m'aurait demandé pourquoi, et j'avais beau être bonne menteuse, ça ne marchait pas comme ça avec lui. "Abel est mon leader à Liberation. C'est tout ce qui le concerne." J'ai relevé la tête pour soutenir son regard. "Toi, moi, ici, ça n'a rien à voir avec Liberation."

J'étais bien consciente que s'il venait un jour à apprendre que j'étais allée vers Maddison dans son dos, Abel allait me trucider à un point que vous n'imaginez même pas. Mais ça, Maddison n'avait pas besoin de le savoir, et elle n'allait certainement pas l'apprendre de moi. Je lui ai servi un sourire en coin. "Honnêtement... tu vas me parler de secrets ? Toi ?" Un rire bien sarcastique est sorti de ma bouche. "That's rich."
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Maddison DeLuca
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"Quand on sait pas de quoi on parle, on ferme sa gueule."

C'était sorti d'une traite, tout droit de mes tripes. Cette fois, les hostilités étaient lancées. Mon regard dans le sien, mon sourire avait entièrement disparu. J'ignorais combien ils étaient à Liberation, et je me foutais s'il s'agissait d'un Cyber enquêteur ou non, quelqu'un avait donné ce foutu dossier à Abel et j'avais vu ma vie défiler. Ma grossesse était MON secret, pas celui de Liberation. Ce qui se passait ne regardait personne d'autre qu'Abel et moi. Encore plus aujourd'hui qu'hier. Mais finalement, qu'il s'agisse d'elle ou de quelqu'un d'autre… Quelle importance ? Et puis, j'ai pris mon air, celui qu'on me jugeait hautainement latin.

"C'est quoi ton problème, au juste ? En un peu plus deux ans, personne n'a jamais rien dit, jamais rien vu… Et tout à coup, c'est un scandale ? Que tu n'es pas confiance en moi, c'est une chose, mais tu devrais avoir confiance en lui. Sinon, leader ou non, tu n'as rien à faire à Liberation."

Pim. Pam. Poom. Merci m'dame. J'étais consciente d'assaisonner un peu trop vinaigré, mais c'était physique. J'avais envie de la décalquer contre un mur de la Waleman. De tout Liberation que j'avais connu, par hasard ou non, elle était la seule qui me faisait cet effet là. Je m'attendais à tout : qu'elle réplique d'un coup de poing, d'une gifle, d'un pied… Je préférais les mots, cela dit, j'étais fatiguée.
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Gen Caleb
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J'encaissais, et j'encaissais, braquant sur ma nemesis un regard noir foncé que j'avais acheté hier chez Pitch Black incorporated, sans rien dire jusqu'à ce que la dernière goutte d'eau tombe dans le vase et le fasse déborder. "RÉPÈTE ?!" Je me suis redressée du haut de mon mètre soixante. Poussez-vous, j'allais exploser. Je l'ai attrapée par sa veste pour la tirer violemment vers moi et approcher son visage du mien. Si elle me dépassait de vingt centimètres, alors j'allais l'amener à ma taille, pas de problème de mon côté.

J'ai rivé mes yeux dans les siens. "Tu ne veux pas aller là," ai-je sifflé entre mes dents. "Liberation est ma vie, ma cause, ma raison d'être, et j'ai confiance en chacun de ses membres. Tous, sans exception, je mettrais ma vie entre leurs mains en fermant les yeux. Abel, Samaël, tous." J'étais tellement en colère que j'en tremblais. D'où est-ce qu'elle me prenait de haut sur ma confiance en Abel, celle-là ? Se doutait-elle seulement d'à qui elle parlait ? "Comment oses-tu me parler de confiance envers Abel à Liberation alors que ma presence ici n'a rien à voir avec Liberation ? Alors que tu n'as pas été FOUTUE de lui parler de quelque chose QUI LE CONCERNAIT DIRECTEMENT ! Pardon si je ris, hein, mais c'est juste trop ironique pour être vrai !" Et j'ai ri. Jaune, mais j'ai ri. "Pour la confiance, tu repasseras, je vais aller prendre mes cours ailleurs !"
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Maddison DeLuca
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Mais elle était agressive, en plus. Je vous promets que je n'en comprenais pas l'origine. Et plus elle parlait, moins je saisissais. A tel point que je l'ai laissée me choper par le col de la veste. C'était de bonne guerre, j'avais fait pareil. J'ai froncé les sourcils en la dévisageant. J'avais mis ma vie dans les mains d'Abel au moins deux fois, déjà. Deux fois également dans celles de Samaël, je comprenais ce qu'elle voulait dire et s'ils étaient tous comme eux, cela rendait Liberation d'autant plus attirant. Mais j'avais le même sentiment pour Reese et Maze.

Cependant, autant, me répondre sur Liberation, c'était une chose, mais revenir sur un secret qui m'appartenait, je n'étais pas d'accord. D'un coup, j'ai cassé son étreinte en abattant mes mes bras sur ses poignets pour la faire lâcher. Et je l'ai violemment poussée en arrière.

"D'où ça te concerne TOI ! S'il y en a qui peut l'ouvrir, ce n'est sûrement pas toi ! Je sais pas qui tu es et j'en ai plus à branler que l'autre jour. Mais je sais que tu n'es PERSONNE pour venir me faire la morale sur quelque chose qui ne t'a JAMAIS regardée. Alors, à moins que tu puisses t'identifier à ce que j'ai vécu, je te conseille de la fermer et illico presto, chérie."

Et puis, je lui ai craché au visage, figurativement. "Reviens me voir quand tu sauras de quoi tu parles. En attendant, je n'ai aucune justification à te donner." Si elle s'était mise à rire, c'était mon tour quand j'ai percuté sur quelque chose alors que je tournais les talons. "Un jour, il m'a dit qu'une de ses missions avait foiré. Que ce n'était pas sa soeur qui aurait du se retrouver à l'Underground. J'espère que la nana initiale, c'était pas toi. Tu n'aurais même pas tenu deux jours vu ce comportement imprudent et totalement borderline. Tu n'es même pas foutue de contrôler ta jalousie possessive, je n'ose pas imaginer le reste..."

Je la traitais de faible ? Mon pouvoir était prêt à se déclencher, je la provoquais ouvertement.
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Gen Caleb
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PAF. Je vous jure, ce n'était pas ma faute, mon poing était parti tout seul sur son nez ! Oui, de lui-même, un truc de fou, je vous assure ! "Que tu ne saches pas qui je suis, ne t'en fais pas, ça me va TRÈS BIEN ! Et dis-toi bien une chose..." Je l'ai considérée de haut, oui, meme si elle était bien plus grande que moi physiquement. "Si le plan avait marché comme convenu, jamais vous n'auriez su que vous aviez un espion de Liberation parmi vous. Jamais."

Mes fesses, oui, qu'ils auraient repéré un ancien agent de la CIA. J'étais hors de contrôle là, maintenant, mais ça n'avait rien à voir avec mon comportement habituel, et encore moins avec l'attitude que j'aurais eue pendant mon infiltration à l'Underground. Pour la mission, j'avais été preparée, j'avais un personnage à jouer, un travail à faire. Là, au risqué de paraître cliché... c'était personnel.

"Tu sais qui a dû lui dire ?! Tu sais qui n'aurais PAS eu à le faire si tu..." Abel n'avait pas tiré sur le messager, mais autant vous dire qu'il avait fait la gueule au messager. Et pourtant, si je lui avais caché et qu'il l'avait appris autrement... même Dieu n'aurait rien pu pour moi et mes chères fesses. Je me suis arrêtée pour inspirer profondément, pour tenter de me calmer. Ça ne marchait pas, mais j'aurais au moins essayé. "Mais tu as raison sur une chose, je ne te fais pas confiance. Et de toi à moi, il n'aurait sans doute pas dû non plus."
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Maddison DeLuca
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J'ai encaissé le coup. Mais j'en ai souri. Je n'attendais que ça, qu'elle soit la première à lancer l'offensive. Une main sur le visage, je m'étais légèrement pliée sous l'impact et je l'ai écoutée m'assassiner de ses mots. Je ne comprenais toujours pas ce qui la motivait. La personne la plus enragée que je connaissais après moi, c'était Maze. Et puis Reese. Allez savoir quelle mouche l'avait piquée, il était… Encore plus à cran que d'habitude.

J'ai regardé l'intérieur de ma main. Mon nez ne saignait pas. Soit elle n'avait pas frappé assez fort, soit j'étais plus costaud que prévu. J'ai reniflé et une douleur m'est remontée. Je lui ai alors lancé un regard noir. J'ignorais toujours une chose : ce qu'Abel était venu chercher à l'Underground. Il était toujours resté évasif. Mais je lui avais fait confiance parce que de lui à moi, je ne le voyais absolument pas vouloir du mal à ces gens, même si à ses yeux, il ne s'agissait que de rats d'égouts. Mais même ça, je ne pouvais lui en vouloir de le penser. Après tout, il ne savait pas ce qui était en jeu pour nous. Les choses pouvaient changer, qui plus est.

Maintenant qu'elle avait entamé les hostilités, j'ai acquiescé avec un sourire. D'un léger haussement de sourcil, j'ai penché la tête.

"Je suis désolée que mon avortement à coup de barre à mine t'ait causé du souci, tu sais ? Après tout, à quoi est-ce que je pensais !"

J'ai ouvert les bras dans un rire. La situation était si grotesque… J'ai toujours eu une bonne intuition. J'ai toujours été bonne pour deviner les choses et les gens… J'ai cru à tort que Abel s'était servi de moi, qu'il s'était joué de moi avec cette histoire d'espion à l'Underground. Quoiqu'il en soit, j'y ai toujours vu une femme. Et si je ne m'étais pas trompée ? Et si l'ombre dans son regard que j'avais vue, ce n'était pas sa soeur… Mais elle ? Quelque part dans ma tête, je l'ai imaginée en train de me dénoncer simplement pour s'attirer les faveurs d'Abel et je me suis sentie bouillir...

Mon pied est parti tout seul. Directement dans le bas du ventre. De quoi la faire reculer d'un bon mètre et j'ai planté mes pieds au sol en levant mes mains.

"De toi à moi, pétasse, j'ai largement eu de quoi le dénoncer aux autorité, laisser Eve se faire tuer et j'aurais même pu tuer Abel moi-même alors tu vois ?" J'ai froncé les sourcils, le souffle court et les mains prêtes à me battre et j'ai hoché la tête d'un air incrédule. "Je pense qu'il a toutes les bonnes raisons de me faire confiance."

Ca… Oui. Mais j'en savais beaucoup trop. J'ignorais que Gen était une PSY mais je faisais des cauchemars… Et ils impliquaient souvent un PSY dans ma tête pour voler ma mémoire et conduire à Abel en un battement d'ailes.

"C'est QUOI ton problème, à la fin ?! Hein ?!"
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Gen Caleb
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KEUF !!! J'ai vu le coup venir, mais je n'ai pas pu l'empêcher, alors il ne me restait plus qu'à l'encaisser de plein fouet - et quel fouet ! Le souffle coupé, pliée en deux sous la douleur autant que parce que je tentais de retrouver des fonctions respiratoires normales, je l'ai entendue me parler. J'ai laissé échapper une exclamation de dédain. "Il faut que j'aie pitié de toi, maintenant, je parie ? Excuse-moi, à quel moment j'ai démontré que c'était mon genre ? Ton choix égoïste, tes conséquences." Le souffle m'étant à peu près revenu, je me suis redressée d'un coup pour répliquer d'un autre coup de poing en pleine figure - assez pour laisser ma trace, cette fois.

"Mon manque de confiance envers toi n'a rien à voir avec ça !" Non, si je ne lui faisais pas confiance, ce n'était pas que je la croyais capable de nous vendre. Non, ça, même en la détestant au point où je la détestais, je me rendais compte que ça ne tenait pas la route. Ce que je craignais, d'abord et avant tout, c'était que quelqu'un fasse le rapprochement entre elle et Abel, et se serve d'elle soit pour faire pression sur Abel, soit pour la forcer à cracher tout ce qu'elle savait. Si Jericho - qui était compétent mais qui n'était ni un Cyber, ni la CIA, ni le MSS - avait fait le lien, les agences le pouvaient aisément. Est-ce qu'elle nous vendrait ? Non. Est-ce qu'elle tiendrait le coup sous la torture ? Permettez-moi d'en douter. À quel point est-ce qu'elle était solide mentalement ?

Et juste comme je me posais la question, mon pouvoir s'est mis en tête - façon de parler - de trouver la réponse. Et forcément, avec la discussion amicale qu'on entretenait si jovialement, ses premières pensées étaient dirigées vers Abel, et mon pouvoir remontait le flot jusqu'à capter des brides de leur... ahem... mise au point sur le toit - décidément pas de quoi améliorer mon humeur. Maddison avait eu peur. Elle avait été en panique. Tellement que même si mon pouvoir occultait généralement les émotions, ça m'envahissait, et j'en ai reculé d'un pas, les yeux rivés sur elle. Qu'est-ce qui avait bien pu lui faire peur à ce point ? Je me posais la question sans être sûre d'en vouloir réellement la réponse.
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Maddison DeLuca
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En temps normal, j’aurais évité son coup. Je l’aurais paré ou bien je me serais servie de mon pouvoir. Mais je venais de prendre un coup de poignard dans les côtes et le temps de le réaliser, j’ai à nouveau dégusté. Pourquoi le visage ? Pourquoi ? J’ai senti ma lèvre se fendre sur une de mes dents et j’ai grimacé en portant la main à mes lèvres. J’ai grogné en l’écoutant s’énerver contre moi. J’étais toujours incapable de comprendre son problème. Je veux dire… Quoiqu’elle ait contre moi, si Abel n’y voyait pas de problèmes, pourquoi elle oui ?

Je me suis redressée, juste à temps pour la voir reculer d’un pas. Pourquoi ? Encore une question dont j’ignorais la réponse et ça commençait à m’énerver. J’ai serré les dents. De plus en plus. Mon regard s’est assombri. J’étais venue, bien aimable, tout en considérant que la première à avoir lancé les hostilités - et ce en pleine mission - c’était elle. Je voyais mal Abel dire que j’étais de l’Underground, sauf si quelqu’un l’avait déjà deviné. Quant au lient entre lui et moi, il se faisait facilement aujourd’hui, malgré nos précautions. Mais après tout, Abel ne refusait-il pas que j’use de mon pouvoir pour corriger ça ? C’était bien pratique tout à coup, n’est-ce pas ? Mëme pour se sauver lui-même et Liberation… Il ne voulait pas que je me serve de mon pouvoir. Qu’est-ce qu’elle avait à redire à ça, la gueule déglinguée ?

Sous ses yeux, j’ai disparu dans un halo de fumée noire. Ainsi, elle n’aurait jamais le temps de me frapper avant que je réapparaisse, l’attrape par le col dans un cri de rage qui s'est tu instantanément quelques secondes alors qu'elle disparaissait avec moi. Il a à nouveau percé l'air quand je l'ai ramenée en la faisant pencher en arrière contre la rambarde, qu’elle entende bien le flot des vagues contre les rochers en contre bas. Le paysage avait eu l’air de tressauter, comme un disque rayé pendant quelques secondes, suffisamment pour l’étourdir, je pense. J’ai brandi mon poing et je l’ai menacée avec, mon visage près du sien. Je tenais son col dans mon poing, sous son menton et je la penchais en arrière autant que possible. Les lèvres pincées et le souffle court, ma respiration était forte et je me retenais visiblement, jusqu'à en trembler, de toutes mes forces pour ne pas la tuer sur le champ. Quand bien même tout ça ressemblait à mon entrevue avec Abel sur le haut du toit, autant il ne s’agissait pas de baisers enflammés, et elle n’avait rien à voir avec moi.

« La prochaine fois que tu juges un choix égoïste sans savoir ce qu’il signifie et ce qu’il coûte à ta propre vie, je te conseille de réviser tes définitions. Tu n’es personne pour me juger. Tu es juste bonne à ouvre ta grande gueule pour oser dire à Abel si tu estimes qu’il a fait une erreur ou non et là encore, je doute que tu sois en position d’avoir quelque chose à redire sur les décisions qu’il prend. Tu n’es personne pour juger de ce que je sais et de ce que je ne sais pas, ni des risques qu’il encourt, ni de ceux que j’ai accepté de prendre. Contrairement à ce que tu démontres en ce moment, j’ai la faculté de faire des choix que j’accepte et j’emmerde le premier venu qui essaye de me dire comment mener ma vie. Tu n’es personne. Tu n’es rien et de toi à moi ? »

J’ai haussé les sourcils, maintenant fermement ses reins contre la rambarde.

« S’il en avait quelque chose à foutre de ton avis, de toute évidence, on serait pas là pour en parler. Alors, qu’on se le dise, j’ai horreur de jouer à la dominante, mais tu commences à sévèrement me courir sur les nerfs et Dieu sait qu’il en faut peu ces derniers temps. Alors ou tu prends ta vie en main et tu règles tes putains de différends comme un homme, les yeux dans les yeux. Le cas contraire, tu t’achètes un punching ball pour tes accès de colère puérils. Je ne me souviens pas t’avoir jugée pour m’avoir vendue auprès d’Abel. Je te hais parce que tu l’as fait, mais j’ai le courage d’admettre que j’aurais fait pareil. Je vais te lâcher… Et si tu abats à nouveau ton poing sur mon visage, je te jure que je te liquide sans même réfléchir. Alors j’espère que y a pas un mec qui traîne pour toi dans cette ville et encore moins à l’Underground parce que si c’est le cas, je te jure que je le trouve. Que je déterre tous tes petits secrets et que je l’étouffe avec. On se comprend bien ? »
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Gen Caleb
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Tout d'un coup, je l'ai vue disparaître dans un "pouf" de fumée noire, et avant que j'ai le temps de penser "foutue Slider", je me suis retrouvée pressée contre la rambarde à entendre les vagues s'éclater contre la falaise, loin, très loin en bas, avec la tête qui tournait méchamment. Pendant une fraction de seconde, j'ai eu peur. Est-ce qu'elle allait me retenir si je perdais pied et que je basculais ?

Pire, est-qu'elle voulait me tuer ? Pourtant, ce que j'avais vu d'elle ne me poussait pas à penser que c'était ce genre de personne, est-ce que je l'avais vraiment poussée à ce point ? Je l'écoutais parler, et j'entendais ses mots comme en écho, étourdie que j'étais d'avoir slidé avec elle contre mon gré. Pendant qu'elle parlait, je sentais la rambarde de métal s'enfoncer dans mes reins, le vent, le vide dans mon dos, j'entendais les vagues et une seule pensée me hantait: si elle se décidait à me tuer là, tout de suite, il lui suffisait de me balancer par-dessus le rebord et jamais personne ne me retrouverait. Si je mourais ici, aujourd'hui, est-ce que ça ferait un pli à Abel ?

Quand on parle du loup... au début, j'avais eu le tournis qu'elle nous ai fait voyager toutes les deux avec son pouvoir, mais maintenant, j'avais surtout le tournis de l'entendre parler de vive voix alors que mon pouvoir écoutait et voyait autre chose. "Je ne sais pas te répondre… Ces mots… Je ne sais pas…" Je l'entendais aussi clairement que s'il était à côté de moi. J'ai détourné le regard, peut-être que si je ne la regardais pas elle, je ne l'entendrais pas lui ? "Mais je sais..." Non, non, non, moi, je ne voulais pas savoir, je ne voulais rien voir, rien entendre, rien ressentir, pourquoi est-ce que mon pouvoir choisissait ce moment précis pour me faire chier ? "Arrête," ai-je soufflé. Hors contexte, elle devait se demander de quoi je parlais. J'en étais à tenter de lui envoyer un ordre - arrête de penser à lui, arrête tout de suite - mais sans succès. Je voulais que mon pouvoir lâche prise sur l'esprit de Maddison, mais mes émotions avaient pris le dessus depuis longtemps, m'empêchant d'avoir le contrôle sur lui. "Je veux que tu restes ! Je veux que ca continue ! Mais je ne veux pas que tu me refasses ca ! JAMAIS !"

J'ai été tellement choquée que j'ai ouvert grand les yeux, le regard à nouveau braqué sur elle. "Même..." J'aurais ri jaune si je ne m'étais pas sentie aussi mal. "Même après tout ça ?" Je n'avais rien demandé, rien regardé, mais je pense que j'avais pris pour acquis que ça c'était terminé quand il l'avait confrontée, vous avez bien vu sa réaction quand je lui ai appris ? Je l'ai repoussée pour me dégager d'elle, peut-être que si je ne la touchais pas, mon pouvoir finirait par lâcher prise. "Tu tombes enceinte sans lui dire, tu te fais avorter sans lui dire... tu suggères la SEULE chose qu'il n'accepterait jamais de personne... et quand même, il..." J'ai secoué la tête, je voulais que le souvenir de leur entrevue sur le toit me quitte, mais c'était peine perdue. "ET TU VEUX BIEN ARRÊTER DE PENSER À LUI !" ai-je explosé tout d'un coup. Je n'en pouvais plus. Je le voyais, je le sentais la serrer dans ses bras, c'était à devenir folle.
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Maddison DeLuca
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Quelque chose n'allait pas. Ca ne tournait toujours pas rond. Je me suis laissée repoussée et me suis reculée de quelques pas pour la dévisager, les sourcils froncés. Et à mon tour j'ai explosé en me désignant d'un poing sur la poitrine.

"MA VIE ! MES CHOIX ! MES DÉCISIONS ! Tu n'as AUCUN droit de me juger, tu ne sais MÊME PAS ce que ça veut dire ! ET JE PENSE À LUI AUTANT QUE JE LE VEUX C'EST MON DROIT !"

J'en étais malade de devoir me justifier à elle après Abel, alors que rien de tout ça ne la regardait. J'avais le front soucieux et à observer Gen, quelque chose m'a parlé. Je ne sais pas comment l'expliquer, j'ai compris tout à coup en lisant dans son regard. Ca m'a frappée et j'en ai eu mal au coeur. La voix tremblante, j'ai repris, plus bas.

"C'est tout ?" J'ai grimacé mais pas par dégoût. "Ce n'est que ça ? Parce que j'ai le garçon populaire du lycée ?" J'ai cru que j'allais en pleurer pour elle. "Tu as livré la chose la plus difficile que j'ai eue à faire dans ma vie… Parce que tu étais jalouse de moi ?!" La rage n'égalait pas l'émotion que j'ai ressentie à cet instant. "Tu as failli ruiner ce que j'avais de plus cher et de plus précieux dans ma vie… Par envie ?" J'ai inspiré profondément, mais clairement, si Gen souffrait, c'était mon cas aussi. "Tu sais, si j'étais une autre version de moi-même, je pourrais te tuer là, maintenant, simplement parce que quelqu'un va devoir endosser la colère, la haine et la fureur qui m'habitent depuis des semaines et si ça doit être toi, je n'hésiterai pas une seconde." J'ai froncé les sourcils. "J'ai toujours cru qu'il ne s'agissait que d'un problème entre Liberation et l'Underground ! J'ai toujours cru que je pouvais y faire quelque chose ! Si seulement Abel et Reese pouvaient se parler, je suis certaine qu'un tas de choses changeraient dans cette ville mais ce n'était…"

J'ai ouvert la bouche mais aucun son n'en est sorti. J'étais assez empathique pour ne pas avoir besoin que Gen parle pour ressentir ce qui se passait en elle. J'ai une autre qualité, je suis sincère. C'est un mot d'ordre, chez moi. J'aime être qui je suis, j'aime être honnête et que lorsque je dis quelque chose, on n'ait pas à émettre de doute ou à remettre mes paroles en cause. Alors j'ai haussé les sourcils.

"Je suis désolée. D'accord ? Je suis tellement désolée que tu trouves ça à ce point injuste. Je suis désolée, mais je… Je te promets que j'ai essayé ! J'ai tout essayé pour rester loin de lui et de vous. Pourquoi crois-tu que je ne lui ai jamais rien dit ? Je connais les risques ! Et je suis la première étonnée qu'il ait accepté de me garder après tout ça, je te le jure ! Je n'ai pas choisi ce que je ressens, d'accord ? Je suis vraiment désolée."
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Gen Caleb
Gen Caleb
Je l'ai dévisagée alors qu'elle parlait.

"Tu crois que c'était contre toi ?"

J'ai ri. Jaune, mais j'ai ri quand même.

"Et t'arrives toujours à slider avec une tête si enflée ?"

Je me suis redressée d'un coup, défiante: j'étais toujours blessée, j'étais toujours à terre, mais je m'efforçais de le cacher.

"Ce n'est MÊME PAS MOI qui ai trouvé l'information ! L'homme qui a monté ce dossier est MORT ! Avant de pouvoir le remettre à Abel ! Et quand je suis tombée dessus... oui, je l'ai lu, parce que je t'avais vue et... j'avais besoin de savoir qui tu étais. Quand j'ai vu cette partie, j'ai tout de suite compris qu'Abel n'en savait rien, et j'ai essayé de l'en préserver mais il ne voulait rien entendre !"

C'était vrai, après tout. J'avais enlevé la section. J'avais eu l'intention de le cacher à Abel, mais je n'avais pas pu m'y résoudre et je lui avais laissé un choix. J'aurais dû savoir qu'Abel ne voudrait jamais rester dans l'ignorance.

"Alors je lui ai donné... parce qu'il l'exigeait. Comme je lui ai donné le dossier parce que de toute évidence, il avait été monté à SA demande !"

J'ai ouvert grand les bras.

"Je n'ai pas agi par envie. Je n'ai pas agi contre toi. J'ai agi pour nous tous. J'ai suivi ses ordres... parce que je suis un bon petit soldat."

J'ai levé les yeux vers elle, cette fois je n'avais plus la force de cacher tout ce que je ressentais, et combien mon coeur était à ramasser à la petite cuillère.

"That's what I am. That's all I'll ever be. Just a soldier."
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Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
Quand on déballe la vie privée de quelqu'un de manière intentionnée, oui, j'estime que c'est contre moi. Je pense avoir suffisamment démontré que je n'étais pas une égocentrique maladive pour, de temps en temps, me sentir visée sans me sentir coupable. Cela dit, je dois reconnaître qu'en l'écoutant, une chose était certaine : j'aurais agi exactement de la même manière s'il s'était agi de Reese. Et par ailleurs, Reese aurait réagi sûrement de la même manière qu'Abel dans un cas pareil. Pour le reste, je m'étais déjà expliquée avec Abel. Je crois que je supportais encore moins l'idée que tout le monde sache ce que j'avais fait, plus que celle d'avoir été "vendue". Détrompez-vous, je ne suis absolument pas fière de ce que j'ai fait. Mais une intuition m'incitait à penser que ça n'avait ici aucun intérêt. Non, là n'était pas le fond du problème.

Le front soucieux - parce que je ne suis pas une insensible méchante personne, constipée par l'empathie… - ce que j'ai vu en Gen n'était ni plus ni moins que… Moi. J'ai été frappée comme un bus en réalisant à quel point cette fille et moi avions de points communs. Nous étions pourtant si différentes ! Nous n'avions même pas les mêmes croyances ! J'ai ouvert les bras en réponse aux siens.

"Qu'est-ce que tu crois que je suis ?! Parce que tu crois que ça m'amuse ? Tu crois que… Parce que j'ai le garçon, je suis la reine de l'univers ?! Essaye encore ! Ouvre les yeux ! Tu ne vois donc pas à quel point tout ça n'est qu'une malédiction ? Réveille toi ! La raison pour laquelle je suis la première étonnée qu'il veuille que tout ça continue, c'est parce que… Il n'y a RIEN à continuer. Gen ! Où crois-tu que ça va nous mener ? Je suis juste contente d'avoir droit à un tour de plus ! Mais pour combien de temps ? Tu le connais, tu sais ce que je veux dire. Tu sais que ni toi ni moi n'avons droit à un sauf conduit en Terre Sainte ! Cette relation est en sursis, Gen. Je le sais très bien, je le vis. Ca l'est depuis le début ! POURQUOI crois-tu que j'ai abandonné ce bébé en premier lieu ?! POURQUOi crois-tu que je suis si furieuse que ça me soit explosé au visage… L'Underground et Liberation ne sera JAMAIS sur la même longueur d'onde. Jamais ! Lui comme moi n'abandonneront jamais notre cause pour celle de l'autre. IL n'abandonnera jamais sa cause pour quoi que ce soit d'autre. C'est tout ! C'est ce qu'il est ! Et moi… Je vis juste ce qu'il m'en reste."

Cette fois, j'étais celle à la voix brisée. Gen était la seule à entendre mes pensées les plus sombres depuis que tout ça avait commencé.

"Mon conseil ? Vis ta vie, Gen. Quoiqu'il arrive. Je suis un soldat, je le serai toujours, c'est la vie que j'ai choisie. Si tu ne veux plus l'être alors donne un véritable sens à Liberation et libère toi. Ne t'accroche pas à un fantôme, tu sais que j'ai raison. Juste…" J'ai levé une main et pincé les lèvres avant de terminer. "Trouve quelqu'un pour qui tu comptes réellement… Qui sois réellement là pour toi et pour qui tu n'es pas un soldat, Gen... Parce que de toute évidence, tu n'es ni plus ni moins qu'une femme ! Et tu mérites qu'on te traite comme telle."

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