2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
NAVIGATION
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez
 

 [CLOS] [Maddie/Eli] L'avenir devant soi

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
Megalopolis, sa Ville Basse, ses rues et... ses petits bobos jour après jour. C'était ma vie depuis mon retour au pays, cinq ans auparavant. Et depuis deux ans, j'avais un vrai boulot ! Du genre... Qui vous paye des trucs, vous voyez ? Bien sûr, j'avais des horaires assez invivables, je rentrais tard et je devais encore me lever tôt pour gérer le quartier, mais ça m'avait semblé un plutôt bon compromis. Je ne restais pas les bras croisés à m'ennuyer ou bien le nez dans les mêmes affaires : la guerre contre les corporations. Non, je m'occupais de moi, de ma ville et de ses habitants. C'était ici chez moi et je ne comptais plus partir, à présent. Terminés les déplacements à l'étranger pendant des mois. Cette fois, je restais. Mais vous savez le plus drôle ? C'est qu'il m'arrivait parfois d'avoir l'impression d'être partie... Sans avoir bougé ! C'était un de ces jours. Un étudiant du campus avait menacé un de ses potes avec une arme à feu et qui on avait appelé pour calmer la situation ?

Il ne faut pas croire, ce n'est pas parce qu'il s'était écoulé plusieurs décennies que le port d'armes dans les lieux publics comme ceux-là étaient autorisé. Surtout celui-ci. Le campus de la ville basse était un des rares prestiges qui avaient traversé le temps. Demeuré intact malgré tous les événements, son concurrent direct était en Ville Haute ! Il faut reconnaître que les gens avaient de moins en moins envie de faire des études. Ils voulaient surtout travailler, vivre avec un toit sur la tête et manger à leur faim. Alors les études et bien... Ca passait après. On ne pouvait pas vraiment dire que l'Underground offrait une éducation des plus élogieuses mais nous avions le mérite d'en dispenser au moins une.

Et puisque j'étais dans le coin, j'avais décidé de prendre 5 minutes pour aller rendre visite à un vieux copain. Je l'ai trouvé près de son casier, mon co-équipier ayant décidé de m'attendre à la voiture. Ils étaient assez nombreux ceux qui ne cautionnaient pas mes actes. J'avais ramené Dylan de mon passé et puis aussi Elijah, tout deux pour des raisons bien différentes. J'étais même parfois partie dans le passé sans le dire à qui que ce soit, j'avais modifié des parties de ma vie... A tel point qu'il m'arrivait d'oublier quelle était l'histoire originale. Mais au moins, je faisais quelque chose. J'avais sauvé des vies et je ne comprenais pas comment on pouvait m'en vouloir pour ça.

– Salut, l'Intello !

Dans un sourire, je me suis épaulée contre la barrière de casiers, ma queue de cheval allant se balancer dans mon dos. J'ai alors croisé les bras sur ma veste d'officier de police. Même s'il ne vivait plus avec nous et quand bien même il avait choisi le quartier de Résistance, je le voyais finalement assez régulièrement. Quand je lui amenais la jeep de mon père à faire réparer pour la énième fois, par exemple, ou bien pour le contrôle de ma moto. Ca c'était carrément plus classe, non ? Ce que j'aimais chez Elijah, c'était sa soif de connaissances. Je m'étais tellement battue avec Amber pour qu'elle fasse des études, de même avec Logan... Je n'avais pas pu en faire et bien que je n'aime de toute façon pas ça, j'étais vraiment heureuse de savoir que ces choses là importaient encore à des jeunes gens. Et que l'Underground n'était pas qu'une base militaire mais aussi un tremplin dans la vie de beaucoup. Elijah était comme la preuve que j'avais accompli quelque chose de bien, que j'avais fait ce qu'il fallait. Alors, de vous à moi... Pourquoi aurais-je dû arrêter d'utiliser mon pouvoir ?
Revenir en haut Aller en bas
http://www.always-escalate.com
Elijah Monroe
Elijah Monroe
J’étais perdu dans mes pensées, comme ça m’arrivait souvent depuis quelques semaines, les journées étaient longue et hier n’avait pas dérogé à la règle. On m’avait apporté en fin de journée un de ces vieux modèle de V-Rod qu’on faisait il y a plusieurs dizaines d’années. Le genre hybride, mêlant mécanique et électronique. Sauf que le petit génie a qui appartenait la moto avait eu la bonne idée de dépouiller cette dernière de toutes les puces par des pièces de sa création.
Ce que j’aurais dû pouvoir régler en deux heures m’en avait prit le triple au final et j’en avais loupé mes deux premières heures à l’Université.
C’est idiot à dire, mais depuis que j’avais pris la décision de vivre dans ce futur qui m’était complètement étranger, j’avais retrouvé gout à énormément de choses que j’avais arrêté après l’accident. La musique, l’art et… les études. Si ma mère était là, qu’est-ce qu’elle me dirait ?
Cette pensée me mit un léger sourire aux lèvres quand une voix connue attira mon attention sur ma gauche, caché derrière la porte de mon casier.

Je savais a qui appartenait cette voix, pas la peine de le vérifier, c’était celle de ma libératrice. Mais je me pris quand même au jeu. Les livres sous le bras et le sac à l’épaule, je refermais donc lentement la porte en métal de mon casier pour révéler la demoiselle. Mon sourire n’en fut que plus franc.

- Hey, je t’assure que ce n’est pas moi. Je n’ai rien fais !

Ma main libre en l’air en signe d’innocence je me mis à coté d’elle, le visage tourné dans la direction opposé à la sienne.

- Je doute que tu sois là pour moi, donc je suppose que c’est l’histoire entre Ray et l’autre type qui t’amène ?

Le ton de ma voix était neutre. Je n’avais pas assisté à la scène, mais j’étais sur le Campus au moment où c’était arrivé et j’avais vu les mouvements de foule que l’arme avait provoqué chez certains des élèves.

- Tu aurais vu le visage de certaines des personnes au moment où c’est arrivé. Dix minutes après, on avait l’impression qu’ils avaient encore un pistolet de Damocles au dessus de la tête.

Je souris à ma propre référence. Puis, non sans une longue inspiration, pivota sur mes talons pour me retrouver dans le même sens qu’elle.
Maddie était une des seules personnes que je connaissais ici… avec qui j’avais un lien du moins, j’avais beau être là depuis trois ans maintenant, mes premiers mois étant consacré à l’étude de ce nouveau monde et les suivants à le visiter, je n’avais pas vraiment eu le temps de fraterniser avec grand monde et mine de rien, le fait de l’avoir ici, juste a coté de moi me fit plaisir.

- On commence par quoi ? Ray a quitté le campus, il semblerait que se retrouver avec un pistolet entre les deux yeux ne donne pas envie d’étudier.

Ma main libre vint se poser contre ma mâchoire tandis que je me frottais le menton d’un air penseur. C’était clair au moins, je ne prendrais pas un refus de la part de Maddie pour une réponse convenable, j’espérais qu’elle l’avait comprit.

- On commence par sa chambre ?
Revenir en haut Aller en bas
Elijah Monroe
Elijah Monroe
Je fis la moue. Mine de rien, l’idée de partir dans une enquête m’avait bien motivé et la révélation de Maddie fit retomber le tout comme un soufflet.
Après un long soupir, je me mis a me balancer d’un pied sur l’autre, replaçant mon sac sur mon épaule.

- J’en vois, des filles. J’ai des clientes au garage et des filles pendant les cours. Mais…

J’avançais les mains, paume vers l’avant comme pour pousser un obstacle invisible.

- On va reprendre lentement… je suis en train de prendre mes marques, je m’assomme un peu de travail, c’est vrai, mais ça me fait du bien. J’ai l’impression d’avoir enfin réussi à prendre un rythme qui me convienne, on verra plus tard pour les distractions.

La phrase me fit tordre la bouche dans un rictus ridicule.

- Oui, enfin… disons que ça sonnait mieux dans ma tête pour le coup.

Je lui fis signe de me suivre pour finalement m’avancer vers une coursive. Un couloir extérieur, sorte de balcon qui surplombait une des aires de repos du campus, en bas, étudiants, jeux et verdures. La lumière était agréable vu de là haut.

- Disons que j’ai retrouvé la motivation d’avancer et que cette ‘’ trame ‘’ de temps me donne beaucoup de choses à rattraper. Alors certes… j’ai l’air d’un idiot quand on m’intéroge sur des évènements que tout le monde semble connaitre, mais une fois qu’on a commencer les cours et que c’est rentré…

Pas besoin d’en dire plus, mon doigt tapota ma tempe a deux reprises avant de couper court.
Je finis par m’accouder pour regarder les gens en contre-bas.

- Et comment ça se passe de ton coté ? J’entends des choses, mais c’est souvent de tout et de rien… on entend bien qu’il y a des crocodiles mutants dans les égouts…
Revenir en haut Aller en bas
Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
J'ai eu un grognement de rire en m'accoudant contre le muret. Le genre où on se moque mais pas suffisamment pour vexer l'autre, qui relève bien plus de l'amusement de l'idée que de la personne qui l'a eue.

– Ce qu'il y a dans ces égouts a très certainement muté mais rien à voir avec des crocodiles, je peux te l'assurer.

Je me suis tournée vers lui, gardant un coude sur la pierre pour le dévisager un instant avec un fin sourire en coin. J'aimais sa curiosité, il me rappelait ce que j'aurais voulu voir plus souvent. Au sein de l'Underground comme partout ailleurs, du reste. J'ai penché la tête une seconde en plissant les paupières. Croisant les doigts, j'ai repris.

– Cette "trame" n'est pas si éloignée de la tienne. J'ai vu des années défiler, tu sais et il n'y a là rien de bien différent de ce que j'ai pu voir. Ce ne sont que des détails. Si on te demande qui est Led Zeppelin, tu n'as qu'à dire que tu préfères les Pink Floyd. Si on te demande si tu préfères la sauce atomique à la sauce piquante, réponds que tu es plutôt ketchup. Tout ça ne changera rien à ta vie et pas plus à ton univers social. Ce n'est que de l'esbroufe. Quant aux faits historiques, tu es là pour apprendre, après tout ! Qui a remporté le dernier Superbowl ou quel joueur de légende a dédicacé quelle batte de Baseball... Je n'appelle pas ça de grands événements. Pour le reste, tu as internet. Et rien que pour ça, si j'étais toi, je me dirais que le monde n'a vraiment pas changé.

Je lui ai fait un clin d'oeil avant de me redresser pour lui donner une petite tape sur l'épaule. Alors que je le contournais par derrière, je me suis penchée près de lui, à hauteur de son oreille pour regarder en contre bas et qu'il suive mon regard.

– Tu n'es pas un idiot. Il y a juste des choses que tu vois mieux qu'eux. Que tu sais mieux qu'eux.

Je savais d'expérience que les gens changeaient avec le Voyage. J'appelais ça comme ça : le Voyage. C'était... Mon unité spatiale à moi. Certains en avaient la nausée, d'autres s'en retrouvaient émerveillés et les derniers... mutaient. Ils mutaient dans le sens où leur corps prenait conscience de ce changement paradoxal dans la vie, dans l'univers. Où leurs yeux s'étaient ouverts, une fraction de seconde, à la multitude de mondes différents qui constituaient notre ligne du temps. Cette ligne que j'avais moi-même désordonnée sans le savoir. Ceux qui revenaient de mes Voyages ainsi avaient une perception si aigüe du monde, comme s'ils pouvaient voir la fissure sur le mur de notre temps et que leur curiosité en été renforcée. Une main sur le muret, j'ai penché la tête de l'autre côté pour le regarder avec intérêt. J'ai réfléchi une seconde avant de poser ma question.

– Tu crois que j'ai fait une erreur ? En t'amenant ici, je veux dire.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.always-escalate.com
Elijah Monroe
Elijah Monroe
La réponse de Maddie me fit sourire. J’avais utilisé certaines de ces excuses pour éviter des conversations et des situations embarrassantes à plusieurs reprises depuis que j’avais décidé de me sociabilisé.
La question qui vint ensuite par contre, me fit prendre un air plus sérieux que l’accoutumé. Mes sourcils se froncèrent, mais plus par incompréhension que par colère pour le coup et je dois l’avouer… avec une pointe de surprise.

- Mais… non. Enfin, ce n’est pas a moi d’en juger.

Je pris un moment pour penser à la question. Les yeux dans le vague. Mais finalement, je me mis à secouer la tête de droite a gauche.

- Mais je ne pense pas que ce soir une erreur. Je ne regrette pas que tu l’es fais… Je serais mort. Je le sais. Si je n’avais pas été tué sur le coup, ils m’auraient emmené et j’aurais fini… mort de toute façon. Mais après un long moment. Ils m’auraient surement aidé à comprendre mon pouvoir, ils l’auraient étudié, classifié, volé et ils auraient fini par me tuer après… Je cherchais un foyer en partant. J’ai cherché pendant des mois des gens comme moi, un endroit où vivre. Un endroit qui serait chez moi. Je pense que tu m’as donné la chance d’avoir tout ce que je veux ici. Mais encore une fois… ce n’est pas a moi de le dire après tout… Mais au moins, tu as eu mon point de vue.

Je repris un air songeur. Je venais de dire quelque chose qui m’avait fait réaliser une chose. Mon don… pouvoir ou peu importe le nom qu’on pouvait bien lui donner. Je ne l’utilisais que rarement.
Après un long moment à y penser, j’avais fini par comprendre que c’est ce qui m’avait sauvé le jour de l’accident, mais je n’avais jamais rien fait pour le cultiver. Pendant mes semaines d’enfermement dans l’Underground, j’avais vu des gens vivre en symbiose avec leur pouvoir et j’avais eu envie de faire de même, mais quelque chose en moi avait toujours peur de lui. Peut être que les gens ici vivaient mieux avec qu’à mon ‘’ époque ‘’, mais si j’avais quelque chose à travailler en priorité dés que j’en avais l’occasion, ça serait ça… l’utilisation de mon pouvoir.

Perdu dans mes pensées, je ne remarquais surement pas que je fixais le bout de mes doigts, bougeant ces derniers lentement, ma vision périphérique absorbée par le mouvement sans vraiment que ça me sorte de ma rêverie.

- J’ai beaucoup de choses à apprendre.
Revenir en haut Aller en bas
Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
Je l'ai écouté sans rien dire, les lèvres légèrement pincées dans une légère moue. Non pas de moquerie ou d'indignation, plutôt de réflexion. Elijah paraissait plus jeune qu'il en avait l'air et j'étais concentrée sur sa voix. Je voulais y déceler quelque chose comme un indice non pas que je remettais sa sincérité en question. Mais peut-être voulais-je trouver des réponses à ses questions... Juste en le regardant. Je me suis humectée les lèvres et j'ai croisé les doigts sur le muret en m'y appuyant, regardant un instant en contre-bas. J'ai soupiré doucement avant de tourner la tête vers lui et de lui sourire.

– Nous avons tous beaucoup à apprendre. Des autres, sur nous-mêmes... Notre pouvoir et pourquoi il nous appartient à nous plutôt qu'à un autre. Eli, ce n'est pas parce que tu as décidé de prendre ton indépendance pour étudier et travailler que tu ne fais plus partie des nôtres. Tu sais qu'on sera toujours là pour toi si tu as besoin. Je t'ai vu faire à la gare, tu sais ? Je sais ce que tu as fait. Mais ça ne doit pas t'empêcher d'utiliser ton pouvoir. Il n'y a pas... de mauvais pouvoirs, seulement une mauvaise utilisation. On peut t'aider à le comprendre, à l'utiliser si tu en as envie.

J'ai haussé une épaule.

– Et je ne suis pas juge. C'est pour cette raison que je t'ai demandé si tu voulais revenir avec moi, que je ne t'ai pas embarqué sans rien dire. Même si tu avais besoin d'un foyer, tu as quand même quitté tes parents, tu as fait un choix et si tu penses avoir fait le bon, alors j'estime avoir fait le bon.

J'ai souri un peu plus.

– Il faut croire que tu l'as trouvé ton foyer, finalement.

Je lui ai tapoté une épaule amicalement avant de plisser les yeux à la réflexion.

– Je crois que ce sont plutôt des alligators au fond du couloir est...
Revenir en haut Aller en bas
http://www.always-escalate.com
Elijah Monroe
Elijah Monroe
Indirectement, elle venait de répondre à une question que je me posais depuis un moment sans jamais avoir voulu ou oser la poser.
Oh, elle m’avait expliqué le pourquoi du comment de son sauvetage à la gare. Mais je n’avais jamais demandé de détail. Son pouvoir était tellement nébuleux pour moi, je ne le comprenais pas vraiment. A vrai dire à bien y réfléchir, ces semaines passées en sous sol au début m’avaient plus perturbé que le voyage en lui-même. Encore une fois, ce qui m’avait choqué était l’aisance des gens à vivre avec leur pouvoir, une extension de leur être en quelque sorte… j’avais été envieux au départ, enfin, encore plus que maintenant. Mais la question me brulait quand même les lèvres et avant même que je pense à la formuler correctement, j’avais déjà commencer à la poser.

- Je suis mort. Ce jour là, je suis mort ?

Je levais les yeux vers elle en posant la question. Juste une pointe de sérieux et de curiosité dans ma voix. Il était étrange de parler de sa propre mort de la sorte…

- Je veux dire. Il y avait une raison, ou alors ils m’ont simplement abattu sur le quai de la gare où je voulais me rendre ?

Le souvenir me revenait comme un coup de poing au visage. Aussi clair que de l’eau de roche.
Etrangement, je me surpris moi-même a sourire à certains détails.

- Je suis chez moi… oui. L’ironie… c’est que le Quai 12, celui que vers lequel je courais… je me souviens pourquoi j’y allais. C’était un train de nuit, il allait partir dans quelques minutes au moment où j’ai vu leurs uniformes… et je me suis dis que si j’arrivais à prendre de l’avance et a sauter dans le train avant la fermeture des portes, je serais en sécurité, au moins pendant un temps… je me souviens même de la destination…

Mes yeux se baissèrent de nouveau vers le jardin en contre-bas et sur mes mains, je faisais tourner instinctivement la bague que j’avais au pouce… j’avais repris ce tic là ?

- Baltimore. Maintenant que j’y pense… il allait à Baltimore. Directement dans la gueule du loup.
Revenir en haut Aller en bas
Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
Vous savez, moi, les sentiments... C'est pas trop mon truc. Je crois que je ressens tellement de choses, émanant de tant de personnes, sans le vouloir, sans que ce soit mon pouvoir, simplement parce que c'est moi, que je suis née comme ça, que j'ai hérité cette empathie naturelle de ma mère. Je ne sais pas quand, ni vraiment pourquoi, mais un jour, j'ai fait le choix de poser des barrières. D'être celle que j'étais devenue pour me protéger des autres mais aussi les protéger de moi. Cette lueur dans le regard d'Elijah, je l'avais déjà vue sur d'autres personnages alors qu'elles réalisaient ce que j'avais fait, mais aussi ce que ça leur avait fait. J'ai pincé les lèvres en serrant les lèvres. Je n'avais aucun recul, tout ce que je ressentais me dévorait de l'intérieur, la plupart du temps. J'avais besoin de m'en protéger parce que je ne maîtrisais pas toujours ces sentiments. C'était la raison pour laquelle je n'étais pas des plus appréciée à l'Underground : je rejetais les autres quand ils me faisaient ressentir des choses. La plupart du temps, en tout cas. Pour le reste... Disons que j'en perdais mon sourire brillant de la parfaite femme de ville. Je n'étais pas méchante, j'avais simplement grandi dans un monde où il n'y a pas de place pour les coeurs tendres. J'ai baissé les yeux en repensant à ce jour-là, pourquoi j'avais agi, pourquoi j'avais réfléchi. J'ai secoué mes mains en rythme et j'aurais fait pareil avec mes orteils si j'avais été perchée sur ce muret.

– Je te pose la question encore une fois et ce sera la dernière alors si tu as une réponse, c'est le moment.

J'ai tourné la tête vers lui, les lèvres toujours pincées, le visage dur. J'étais toujours nerveuse quand il s'agissait des décisions que j'avais prises contre l'avis des autres. J'étais passionnée et je ne supportais pas de voir tomber des innocents, que voulez-vous que je vous dise ? J'étais probablement la fille la plus imparfaite de ma génération. J'étais rustre, souvent imprudente, suffisamment colérique pour en épuiser plus d'un, têtue, agaçante, directive, dominante, égocentrique voire égoïste... J'avais les pires défaut de la terre. Et pourtant...

– Penses-tu que j'ai fait une erreur ?

C'était une chose d'être heureux d'être en vie alors qu'on aurait pas dû l'être. C'en était une autre d'être déterminé dans ses opinions. Beaucoup, malgré qu'ils soient reconnaissants, n'étaient pas d'accord avec mes choix, disant que la vie, ce n'était pas un long fleuve tranquille et que si Dieu en avait décidé ainsi, c'est qu'il y avait une raison. Et que je n'étais pas Dieu. J'avais l'intime conviction que je n'avais pas fait d'erreur mais ce n'était pas à moi d'en décider après tout. Je me suis redressée, les mains sur le muret et le menton haut. J'étais prête à tout entendre, il ne serait pas le premier, après tout. J'ai fait une légère moue des lèvres désinvolte et j'ai balayé ma main dans l'air.

– Oublie Boston, Baltimore, le quai, Lux Aeterna et réponds-moi sincèrement. Si tu tiens à savoir pourquoi je suis venue, dans quelle condition et dans quel but... est-ce que cela signifie que tu doutes ?
Revenir en haut Aller en bas
http://www.always-escalate.com
Elijah Monroe
Elijah Monroe
J’avais noté le changement chez elle.
Même si dans un premier temps je ne comprenais pas vraiment, je ne mis pas longtemps pour finalement comprendre la raison de ce changement.
Mes yeux se levèrent un instant de la bague pour la jauger. Essayer de déchiffrer certaines choses que je ne pourrais pas faire si je ne la regardais pas en face. Mais par habitude ou par gêne, mes yeux se baissèrent de nouveau sur mes mains et se concentrèrent de nouveau sur l’anneau que je portais au pouce.

- La réponse est non. Clairement. Non. Pas d’erreur de faite. Et ce n’est pas une réponse irréfléchie. Depuis que j’ai mis les pieds ici, je sais que c’est ce que je voulais. Et…

Je poussais légèrement mes livres sur le muret vers elle avant de tapoter les couvertures.
Celui sur lequel mon index pointait était un livre sur l’histoire du pays et ces versions là comprenaient même des évènements de la décennie passée.

- Même si je n’avais pas quitté ma famille, même si je n’avais pas décidé de cherche des réponses… j’aurais trouvé les réponses et de la pire des façons. Je le sais. Je le sens… même si je n’aurais probablement jamais plus de réponses que ce sentiment, je le sais au fond de moi. Donc non.

Je basculais légèrement sur la droite pour la regarder directement. Elle droite et moi a moitié couché sur le muret, voila qui devait donner une image bien particulière vu d’en bas.

- Pas de regret. Aucun. Et je compte bien vivre cette chance que j’ai. Honnêtement…

Je me redressais à mon tour et levait les deux mains pour embrasser le campus devant nous. Au loin, derrière les vieux bâtiments préservés par les évènements, la ville basse derrière et la vue qui s’étirait jusqu’à la ville Médiane au loin.

- Voila mon terrain de jeu. Et encore, ce n’est que le sommet de l’Iceberg.
Revenir en haut Aller en bas
Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
Vous ne pouvez imaginer le soulagement qui résonné dans ma tête au moment de sa réponse. Si je ne montrais rien, c'était surtout parce qu'il n'avait pas eu le temps de le voir avant de tourner la tête. J'ai cligné des paupières en accusant le coup et j'ai entrouvert les lèvres pour expirer, mes doigts se serrant sur le muret. Un coup d'oeil au ciel pour le remercier et je me suis hissée sur le balcon alors qu'il montrait l'étendue de la ville à nos pieds. Je me suis attrapée la cheville en la repliant contre moi, le dos appuyé contre un pilier de la coursive. J'ai observé notre environnement, ce qui faisait notre vie avant de me frotter le nez. J'ai eu un sourire en coin en reportant mon regard sur les livres d'histoire, puis sur lui.

– Finalement... Tu l'auras trouvé ce foyer. Tu sais...

Je me suis penchée légèrement, en jouant avec ses livres entre mes doigts, soulevant la couverture comme si j'allais y trouver quelque chose d'explosif à l'intérieur. Comme je le disais, les études je n'avais pas vraiment pu y toucher. J'avais tout juste eu de quoi passer mon GED pour partir à l'armée. J'ai haussé les sourcils en me demandant si les pages n'allaient pas m'éblouir de savoir...

– Beaucoup de ceux qui sont arrivés à Lux Aeterna disent qu'ils ne le cherchaient même pas... C'est lui qui les a trouvés.

J'ai relevé d'un coup les yeux sur lui avec un sourire espiègle en gardant la tête basse.

– Disons que je savais où et quand te trouver et que ça faisait un moment que je te cherchais... Je vois un grand avenir devant toi.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.always-escalate.com
Elijah Monroe
Elijah Monroe
La dernière phrase de Maddie me fit légèrement l’effet d’un soufflet. Je baissais les bras lentement en tournant la tête vers elle, cherchant l’ironie dans son regard sans être certain d’en trouver autant que je le voulais.
Pendant une minute, ma tête fut un véritable champ de bataille, me demandant si il y avait des doubles sens a sa phrase ou pas. Mais je fini par me ressaisir assez pour trouver une réponse à lui offrir.

- Cherchons déjà vers quel futur je vais avant de penser a ce que voient les gens en moi. Comme je te l’ai dis, j’ai beaucoup de choses à travailler avant de penser à aller de l’avant.

Ma main droite se tendis légèrement vers elle et pendant une fraction de seconde, je fus pris d’une hésitation. J’avais hésité à lui montrer quelque chose, mais ma conscience ayant reprit le dessus juste a temps, je fini juste par me saisir de mes livres pour les ranger sous mon bras.

- J’ai certains blocages. Que j’aimerais dépassé. Dans ma vie de tout les jours comme dans ma vie de… positif.

Ce terme me posait réellement un probleme, mais je n’arrivais pas a expliquer pourquoi. Le fait de ranger les gens par case ou alors le fait de me mettre de moi-même dans l’une de ces cases.

- Je ne l’ai jamais vraiment utilisé… j’ai eu un accident. Quand j’étais plus jeune. Mon père est mort et maintenant… avec le recul. Je me dis que si je suis encore là aujourd’hui, c’est surement grace à ce don que j’ai… mais je ne l’ai presque jamais utiliser. Pas volontairement.

Je souris malgré le thème assez dur que je venais d’aborder.

- En trois ans que j’ai passé en ville… si j’ai utilisé ce pouvoir plus de trois fois, c’est le bout du monde. Et pour mettre des mots sur des sentiments… voir les gens de l’Underground utiliser les leurs m’a créer certains blocages. Comme un enfant qui sait qu’il n’aura pas le niveau des joueurs de football de sa classe. Tu vois ce que je veux dire ?

A vrai dire, le sujet ne me plaisait pas vraiment. Mais vu que je venais d’aborder mon père, l’accident et que juste avant, nous parlions de plans et de projets d’avenir… je trouvais que c’était très à propos.
Revenir en haut Aller en bas
Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
En plissant légèrement les yeux, je l'ai observé en me mordant la mère à la réflexion. Je jouais avec les lacets des ma bottes de sécurité, la tête penchée. J'avais bien décelé des doutes en lui mais je ne comprenais pas pourquoi il n'en avait pas parlé avant aujourd'hui. Je sais qu'au début, son choix de Resistance m'avait quelque peu éloignée de lui. Pas volontairement. Enfin, du moins, je n'avais pas voulu le rejeter mais j'avais eu d'autres choses à faire, des problèmes à régler et ce que je vous disais plus tôt sur le fait de me protéger des sentiments que les autres me faisaient ressentir et bien vous voilà devant un exemple. Sûrement qu'Elijah l'avait ressenti et voilà comment notre distance était née. Mais depuis qu'il vivait hors de l'Underground, les choses avaient repris leur cours. Quant à moi... Je ne faisais plus tout à fait face aux mêmes problèmes même si j'y pensais tous les jours. Mon travail. C'était grâce à ça que j'avais cessé de me défouler à l'Underground et de mettre à sac toutes les pièces d'entraînement. Reese et moi ne nous disputions presque plus, j'avais retrouvé un ton cordial avec Maze... Mais l'ouverture d'Elijah était une chose que j'accueillais avec grand soulagement.

J'ai commencé par enlever ma veste de police, le froissement de la toile répondant à mon pantalon. Je l'ai posée sur mes cuisses et je me suis penchée sur le muret, couchée sur ma jambe et cheville repliées. J'ai alors commencé à jouer avec les aspérités de la pierre, les sourcils hauts et désinvoltes. Je n'avais aucunement peur de tomber. Je ne pouvais pas tomber. J'aurais déjà jumpé avant d'atteindre le milieu de la chute. Dans ces conditions, j'appréciais même de me balancer légèrement.

– Ce qui fait de toi un Positif, c'est ce que tu as dans le sang. Utiliser ton pouvoir, c'est ton choix, c'est qui tu es, ce que tu décideras d'en faire, avec ou contre qui et pourquoi. Tu n'es pas un cas isolé, beaucoup sont comme toi. Pas forcément parce qu'ils agissent en contradiction avec les autres, mais simplement parce qu'ils ne sont pas à l'aise ou parce qu'ils n'ont pas encore trouvé l'utilité de ce dont ils sont capables. J'use de mon pouvoir très fréquemment et ils sont nombreux, ceux qui sont contre ça. Je me suis battue avec quelques uns à cause de ça.

J'ai relevé les yeux vers lui, sans sourire cette fois. Maze était quelqu'un de très stoïque mais je savais énerver Reese. Et puis il y en avait eu d'autres. Ceux-là ne se souvenaient pas. De la même façon qu'Elijah, j'avais changé des événements et effacé des mémoires. Je n'en étais pas très fière mais...

– Tu as un pouvoir, Eli. Tu as quelque chose en toi d'extraordinaire et si tu ne sais pas l'assumer alors je t'apprendrai. A le contrôler, à le comprendre à le porter à bon escient.

J'avais vu ce dont il était capable et j'avais imaginé ce dont il serait plus tard capable de faire et je ne vais pas vous cacher que ça m'avait collé quelques frissons dans le dos. Elijah n'était pas un Positif à traiter à la légère. Le traiter comme un enfant ne servirait qu'à rendre son pouvoir dangereux - une vue de l'esprit. Et le traiter en Positif, rien qu'à l'entendre cracher le terme, il était évident que ce n'était pas non plus la bonne voie. Alors, j'ai inspiré profondément et je me suis humectée les lèvres avant de reprendre, les yeux à nouveau sur le muret.

– Mes parents sont morts, eux aussi. D'abord, ça a été mon père. Malgré toutes mes tentatives, j'échouais. J'étais trop jeune, j'imagine. Je l'ai vu mourir... une bonne demie douzaine de fois, je ne sais plus trop, j'ai arrêté de compter quand c'est devenu une obsession. - j'ai froncé les sourcils - Ma mère est partie quelques mois plus tard. Elle était trop fatiguée par les événements, elle était enceinte et sous alimentée. La chute du foyer de Lux Aeterna et la mort de mon père nous avait mis dans une situation particulièrement abrupte. Je me suis alors retrouvée en quelques semaines avec un nouveau né sur les bras et une gamine dont la mère avait été assassinée par le PRD et dont le père s'était barré en quête de vendetta. Je n'ai jamais pu sauver mon père et c'était la seule chose qui aurait pu sauver ma mère. J'ai ce pouvoir une bonne raison. Et je ne compte pas laisser qui que ce soit tenter de me convaincre du contraire.

Après quelques secondes, j'ai acquiescé.

– Mais je te demanderais pas de commettre les mêmes erreurs. Je peux t'apprendre. Tu ne dois pas avoir peur de ton pouvoir, il fait partie de toi. Le chasser, le repousser ne servira à rien, bien au contraire. Apprends à vivre avec lui, c'est la meilleure façon de le maîtriser.

Je me suis finalement redressée avant de glisser du muret sur mes deux pieds et lui faire face en hochant la tête.

– Si tu as ce Don, c'est pour une bonne raison. Il ne tient qu'à toi de découvrir laquelle.

J'ai commencé à reculer en le désignant d'un index, tenant ma veste dans l'autre main.

– Il t'a déjà sauvé la vie. Deux fois. Si j'étais toi, je lui ferais confiance.
Revenir en haut Aller en bas
http://www.always-escalate.com
Elijah Monroe
Elijah Monroe
J’écoutais attentivement ce qu’elle était en train de dire. Je doute que tout le monde soit au courant de ce genre de détail et cela le mit dans une situation étrange.
Entre l’inconfort d’une confidence privée et le plaisir d’être la personne qui recevait cette confidence. C’était un signe de confiance que j’avais perdu l’habitude de recevoir et ça n’avait rien a voir avec le fait d’être ici et maintenant, c’était déjà le cas bien avant mon départ.
J’avais été un enfant agité et les gens me traitaient rarement avec assez de recul à l’époque pour se confier a moi comme ça… et après tout a quoi ça m’aurait bien servi a part alourdir le mal-être que je ressentais déjà.

Ce qu’elle me dit ensuite me fit danser d’un pied sur l’autre, je pense qu’elle avait saisi une partie de mon malaise, mais une partie seulement… celle qui était à la surface. Mais avait-elle comprit l’ensemble du tableau ? Visiblement, elle a vécu toute sa vie avec son don, même si moi aussi, ce n’était pas comme ça que je le ressentais.

- Merci. Pour ça…

Je fis un geste global dans l’air pour lui indiquer que ce remerciement était pour tout, tant ce qu’elle avait fait que ce qu’elle venait de dire et la situation dans laquelle j’étais aujourd’hui.

- Mais… pour être honnête avec toi. Le fait est que ce n’est pas mon pouvoir qui me fait peur… enfin, pas seulement mon don qui me fait peur pour dire les choses correctement. C’est différent.

Je pris une longue inspiration avant de reprendre.

- J’ai peur de moi plus que de mon don. J’ai vu des gens l’utiliser si facilement que je me suis mis a réfléchir pendant des semaines… je ne sais pas l’utiliser c’est une chose et un sacré gros calcul dans l’équation global, je te l’accorde. Mais le fait est que pendant ces semaines de réflexions j’en suis venu à penser que j’avais peur d’en devenir dépendant, comme une drogue. Même si ce n’est toujours pas accepté, j’ai l’impression que les gens se sont fait à l’idée des Positifs, même si ils ne les acceptent pas. Alors je pense que de nos jours, les gens vivent plus facilement de l’être qu’à l’époque où j’ai découvert mon pouvoir. Personne n’en parlait, ça avait trait de légende urbaine, comme les fées ou le croquemitaine selon les personnes qui en parlaient. Et je garde cette idée en tête. Je me dis…

Je retirais la bague de mon doigt pour la mettre dans la paume de main et me mis à la fixer. Je n’avais aucune intention d’utiliser mon pouvoir, mais faire comme si illustrait mes propos et cela m’aidait à mettre des mots sur mes pensées.

- J’ai peur d’être contrôlé par mon don, plus que de le contrôler moi-même. De ce que ça pourrait faire naitre en moi. Comme pensée, comme envie… voir ce que je pourrais faire, les utilisations que je pourrais en avoir.

Je refermais la main sur mon anneau et me tournais vers elle au moment où elle descendait du muret pour s’éloigner légèrement.

- J’ai vu les gens changer en apprenant à utiliser leurs dons, en bien, de façon moins positives aussi… l’idée de me perdre me fait encore plus peur que mon don. C’est idiot.

Je me mis a rire légèrement. Plus pouffer de rire a vrai dire avant de m’avancer à son niveau et la dépasser en replaçant mon anneau au pouce pour finalement l’attendre en haut des marches qui menaient au jardin et au niveau 0 du bâtiment.
Revenir en haut Aller en bas
Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
– Si tu ne veux pas être dominé par ton pouvoir alors ne le sois pas. Je suis la preuve vivante qu'un Don peut constituer d'une drogue mais la vérité c'est que j'en ai le parfait contrôle. Je ne m'en sers pas pour faire de mal aux gens.

Du moins, de mon point de vue mais qui sait ce que je laissais derrière moi à chaque fois, finalement ? J'ai haussé les épaules et j'ai commencé à descendre les escaliers avant de reprendre.

– Ecoute, le plus longtemps tu attendras pour prendre en main ton pouvoir, le plus incontrôlable il deviendra. Il pourra se manifester n'importe où, n'importe où, réagissant à tes humeurs, tes sentiments et finalement, tu auras exactement ce que tu tentes d'éviter : tu en seras l'esclave. Manipuler une chose pareille n'est pas donnée à tout le monde et il existe des Positifs, ou des Candidats qui, même s'ils ont été choisis pour ça, n'ont pas les épaules pour porter une telle responsabilité. Quand bien même c'est une chance inouïe, c'est un cauchemar pour d'autres et il faut que tu comprennes que tout extraordinaire qu'est ton don ou le mien ou celui de n'importe quel autre euh... "mutant", il n'est ni plus ni moins qu'une aptitude, une compétence qu'il faut travailler. Il y aura des Négatifs plus doué que toi en quelque chose qui ne nécessite aucun don ! De la même façon, tu seras meilleur dans un domaine qu'un autre Négatif, tes opinions varient, ta façon de pensée n'est pas telle qu'elle est pour la simple et bonne raison que tu es Positif. Elle l'est parce que tu es qui tu es, un être humain qui a... Juste un petit truc en plus, un bonus.

Une fois en bas, j'ai balancé ma veste sur mon épaule en plissant les paupières à cause du soleil. La météo faisait bien ce qu'elle voulait en ce moment ! Après les abats d'eau déprimant, le soleil qui me rendait chaque jour plus difficile qu'un autre. Mais j'avais survécu à pire alors, la fin de la journée était là avant même que je m'en sois aperçue.

– C'est une corde vocale, un instrument, c'est un troisième pied sur lequel danser. Certains savent très bien jouer au tennis, on parle de don pour les divas, un pianiste aura une oreille aguerri... Et toi... Qu'est-ce que tu as ? Ce n'est qu'un contrôle sur un élément bien précis. Le moins du diabolisera ton pouvoir, le plus facilement tu arriveras à le gérer.

Je l'ai arrêté dans sa marche d'une main sur l'épaule et je l'ai retourné pour qu'il soit à nouveau face à moi. Je l'ai dévisagé un instant en réfléchissant et j'ai pincé les lèvres dans un sourire. La vérité était que je n'avais pas été totalement honnête avec lui. Mais je ne le pouvais pas. Je ne pouvais pas tout lui dire. C'était comme dire à un enfant de ne pas sortir en plein soleil, un jour il chercherait à y aller pour comprendre ce qu'il pouvait bien y avoir d'interdit là-bas, dehors où tout le monde voulait jouer. Pour sa protection, et aussi la nôtre, il y avait des voyages que je gardais sous silence. Premièrement, parce qu'il m'avait fallu plus d'un essai pour ramener Elijah.

– Tu n'as pas à me remercier, je te l'ai déjà dit.

Deuxièmement parce que les gens ont peur de la vérité.

– Tu ne trouves pas ça rassurant de savoir que dans le futur tu es mieux accueilli, mieux traité, plus libre et connaissant une meilleure paix ? D'accord, cela demande de l'adaptation, mais... Au fond, si tu es content d'être ici, maintenant, pourquoi réfléchir au passé ? C'est terminé. C'est fini. Tu sais ce que j'ai entendu un jour ?

Dans une moue désabusée, j'ai porté mon bras autour de son cou et j'ai laissé ma main pendre sur son épaule.

– Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités.

A qui savait, je pouvais passer pour un imposteur ! J'ai haussé les épaules et l'ai regardé avec un immense sourire.

– C'est fou tout ce qu'on apprend dans les comics. Qui sait, ce gars-là était peut-être un Positif avant l'heure !

Revenir en haut Aller en bas
http://www.always-escalate.com
Elijah Monroe
Elijah Monroe
Pendant qu’elle me parlait, j’assimilais doucement sa façon de voir les choses.
Elle avait clairement plus d’expérience sur le sujet que moi, il était donc normal que je prenne ce qu’elle avait à me dire en considération et que j’essaye d’adopter son point de vue pour le prendre comme il fallait le comprendre. Il y avait du bon dans ce qu’elle me disait.
Vraiment.

Quand elle me dit de nouveau que je n’avais pas besoin de la remercier, mes bras tombèrent le long de mon corps, portant mes livres au bout de mon bras gauche.

- J’avais bien compris ça. Mais ce n’est pas parceque tu me le dis que je ne dois pas le faire, pas vrai ?

Je souris de toutes mes dents avant de me faire arrêter en bas des marches.
Là, pour le coup, même si ça collait parfaitement avec le sujet de la conversation, ce qu’elle venait de dire, me fit franchement rire, mais avant même que je puisse réagir dessus, elle clôtura elle même le sujet en lançant l’hypothèse que Stan Lee avait peut être été un mutant en avance sur son temps, l’idée me fit sourire de plus belle.

Mais la conversation qu’on venait d’avoir m’avait ouvert a de nouvelles possibilités.
Oh, certes, j’avais plus de questions maintenant que je n’en avais avant le début de la journée, mais au moins, j’avais une nouvelle direction vers laquelle regarder.

Je levais les yeux au ciel pour me rendre compte a mon tour que la journée était passé a une vitesse folle. Mais le fait d’être arrivé en retard avait cela de bon. La journée passait clairement plus vite ! Cette pensée me fit légèrement sourire.

- Il faudrait que je me décide quand à la marche a suivre… je vais réfléchir à ça. Mais c’est vrai qu’il vaut mieux connaitre son pouvoir que se laisser submerger. J’ai entendu tellement d’histoire sur des positifs complètement consumé par leur pouvoir. Qu’ils en avaient soit fini mort, soit à moitié fou…

Mes épaules se haussèrent.

- Je ne veux pas être un nom de plus dans cette liste là. Au moins, ce point là est une certitude.
Revenir en haut Aller en bas
Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
J'ai laissé mon bras glisser de son épaule pour le regarder dans un sourire confiant et puis j'ai acquiescé.

– Je ferai en sorte que rien de tout ça n'arrive. Je te le promets.

Je lui ai alors fait un clin d'oeil, mon sourire s'agrandissant un peu plus et je lui ai donné un léger coup d'épaule alors que je me remettais à marcher.

– Et puis si je vois que tu commences à virer emmerdeur, je te mettrais une bonne raclée pour te reporter sur le droit chemin, tu m'en diras des nouvelles.

J'aimais beaucoup Elijah. Il était ma petite réussite personnelle, ma fierté dans un sens. Probablement que si Amber avait agi de cette manière, nous ne serions pas là où nous en étions aujourd'hui. Eli était arrivé juste pendant la césure de l'Underground en trois quartiers. Il n'avait pas choisi de me suivre mais... Ce n'était pas grave. Du moins, avec le recul, je pouvais comprendre. Et je ne lui en voulais pas, il ne m'appartenait pas. Je l'avais ramené pour qu'il ait droit à une seconde chance mais je n'incarnais pas cette chance. Dans ma radio, j'ai entendu ma collègue m'appeler à la suite d'un appel que j'avais ignoré. Après tout, nous n'étions pas la seule patrouille du quartier alors je n'avais pas répondu et ma partenaire m'avait imitée. Mais elle devait commencer à trouver le temps long. Je lui ai lâché un "j'arrive dans cinq minutes" mais je ne me suis pas pressée plus que ça.

– Tu sais, tu peux revenir de temps en temps à l'Underground pour t'entraîner avec ton pouvoir. Ce sera toujours plus sécuritaire avec nous que je ne sais où dans la ville. Promets-moi d'y réfléchir, tu veux bien ?
Revenir en haut Aller en bas
http://www.always-escalate.com
Elijah Monroe
Elijah Monroe
Mine de rien, j’étais légèrement rassuré par ce qu’elle venait de dire.

La suite me fit rire de bon coeur alors que je marchais à ses cotés. L’idée d’une correction me terrifiait et m’amusait en même temps. Je haussais les épaules et sans même la regarder me mis à lui demander:

- Et tu taperais sur un enfant sans entrainement alors que ton corps est une arme ? Je n’ai jamais eu d’entrainement militaire et policier moi. La seule fois ou je me suis battu c’était avec Jamies Paterson et je devais avoir douze ans…

Mes yeux se tournèrent vers elle pour la regarder en coin.

- C’était il y a deux semaines quoi…

Je me mis rire à ma propre blague et m’engageait dans le couloir qui menait à mon casier pour finalement le dépasser et m’enfoncer dans le bâtiment principal en direction du hall.
L’invitation de Maddie me toucha et je ne pus réagir autrement qu’en me passant une main dans la nuque pour la masser.

- Je te l’ai dis, entre les cours et le garage… je n’ai pas beaucoup de temps à moi. Mais c’est gentil de proposer et je garderais ça en tête, un jour ou l’autre, je finirais bien par taper à la porte pour accepter l’invitation si on ne m’abat pas a vue.

Je ris encore seul et claqua des doigts une fois en me rappellent de quelque chose.

- Peut être dans deux semaines une fois que j’aurais fini notre stage à la ville haute. Je ne te l’ai pas dis, mais certains élèves de ma classe ont été invité dans la Ville Haute pour voir les conditions de travail de la King. Je fais parti du voyage bien entendu.

Je bombais le torse exagérément et reprit mon attitude normale après un pouffement de rire.
Cette invitation me stressait autant qu’elle me rendait curieux. Depuis que j’avais mis les pieds ici, les entreprises comme la Waleman et la King m’attiraient au plus haut point… voir à quel point le monde avait évolué était toujours un plaisir. Et les jouets de ces entreprises étaient des merveilles de mécaniques, ça ne pouvait que me plaire après tout.
Revenir en haut Aller en bas
Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
– Personne ne t'abattra. Ce n'est pas parce que tu ne vis plus avec nous que tu es devenu un ennemi, enfin ! C'est plutôt... Si tu te souviens du chemin !

J'ai levé le menton dans un petit chant admiratif dans un sourire à la mention de la King. J'avais toujours eu de bons rapports avec Edward King, néanmoins il existait des distances. J'avais toujours pensé que d'un côté, il se méfiait de nous et que de l'autre, c'était dans sa nature de proposer des solutions pour aider la Ville Basse. Il était de notre côté mais cette aide restait toutefois discrète. Je ne pouvais m'en plaindre pour la simple et bonne raison que ce genre d'alliance pouvait nous porter préjudice autant à l'un qu'à l'autre. Les tensions entre les deux villes étaient toujours là, bien présentes et des bagarres éclataient de plus en plus facilement entre ceux qui refusaient de quitter la Ville basse et ceux qui partaient tenter leur chance en Ville haute dans les grandes entreprises. Si l'Underground recevait le soutien de la King, ce n'était certainement pas quelque chose de public. Mais ces petits stages couvraient bien l'affaire.

– Oh, je vois. Les voitures, ma moto, tout ça, ça ne te suffit plus ? Tu veux plus grand, maintenant ! Tu veux t'envoler vers de nouvelles aventures ! Je vois ce que c'est, j'ai connu ça. Mais je crois que j'en ai entendu parler. Elvis en tout cas. Tu sais comment il est, il ne dit trop rien mais je sens bien dans son regard qu'il a les muscles tendus et qu'il se retient de partir au grand galop chaque matin.

J'ai acquiescé doucement.

– C'est une bonne chose.

Alors que la radio retentissait à nouveau, j'ai soupiré.

– Je vais devoir y retourner, j'ai encore bien 5h de travail devant moi, alors... Tu penses à ce que je t'ai dit ? Et si tu as besoin, tu connais le numéro !

Dans un large sourire malicieux, j'ai ouvert les bras pour montrer mon uniforme. Ah pour ça, j'en étais fière !
Revenir en haut Aller en bas
http://www.always-escalate.com
Elijah Monroe
Elijah Monroe
J’aurais presque pu anticiper sa réaction, ce qui me fit éclater de rire. J’en ai presque lâcher mes livres dans l’histoire. Mais… presque seulement.
Quand nous sommes arrivé dans le hall, j’ai entendu la Radio de Maddie cracher. Mon regard fut attiré vers elle instinctivement alors que je voyais son expression lassée.
Je souris légèrement en coin et fini par lever le pouce dans sa direction.

- Oui… je te l’ai dis. J’y penserai. Et puis, ça me fera du bien de retourner dans un cadre que j’ai connu pendant si longtemps sans vouloir même en sortir. Alors quand j’y verrais plus clair… je viendrais. Promis.

Sans un mot de plus, je l’accompagnais vers l’exterieur du Campus jusqu’à sa voiture, j’avais bien vu les gens autour et pour ma part, cette petite marche et discussion avait signé la fin de ma journée studieuse. Je comptais bien filer chez moi pour réfléchir à tout ça au calme et faire le point…
J’avais essayé d’échapper à tout ça pendant trop longtemps, il était temps que je m’accorde à y penser sérieusement.

Comme pour me sortir de ces pensées, je lachais mes livres soudainement, et plaqua mes mains dans le dos en faisant semblant de me débatre.

- Non, non Madame l’officier, c’est pas moi, j’étais au cinéma !

Je ris de nouveau avant de faire un bon de coté pour éviter des représailles et surtout pour retourner récupérer mes livres. Mine de rien, j’y tenais a ces petites choses là. Retournant auprès de Maddie, je fini par m’approcher pour lui voler une bise avant de faire le tour de sa voiture pour m’éloigner et commencer à traverser.

- Bonne chance et bonne journée ! Passe le bonjour à Elvis pour moi si tu le croise, d’accord ?

Et je disparu au coin, avançant résolument vers mon appartement qui se trouvait à quelques patés de là.
Pas de travail aujourd’hui…
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
[CLOS] [Maddie/Eli] L'avenir devant soi
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Children of Lux Aeterna :: LE FIL ROUGE :: Les Épisodes :: [EPISODE 1] The past is our Future-