2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [CLOS] [Angela/Richard] Sur un air de...

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Richard Aberline
Richard Aberline
Mon téléphone était éteint. Les rues surprotégées de la ville haute n’était plus qu’un souvenir de là où je me trouvais. J’avais laissé derrière moi les buildings, les drones et mes agendas qui ne désemplissaient pas. Ce soir, je voulais oublier. Dans quelques semaines, cela ferra cinq ans qu’Helaine était morte. Un triste anniversaire que je n’étais pas pressé de fêter. Il m’arrivait encore parfois de me réveiller la nuit avec l’impression qu’elle est là, à côté de moi. Le souffle lent de sa respiration soulèverait doucement les draps et… Chassant mes rêves douloureux d’un soupir, j’enfonçais mes mains au fond des poches de ma veste en tweed. Je dénotais sérieusement avec mon environnement actuel, mais je n’avais eu ni l’envie, ni le temps de passer à mon appartement pour me changer. Je portais encore ma chemise et mon plastron sur mon pantalon de costume se finissant sur des chaussures qui valait facilement un salaire avec heure sup. J’avais tout de même laissé ma cravate dans mon sac de sport. Si j’avais refoulé mon chauffeur bodybuildé à quelques pâtés de maison, il avait fallu que je le sème dans les ruelles pour être tranquille. Non pas que ma sécurité ne m’inquiétait pas, en tant qu’homme d’affaire gros volume on pouvait en vouloir à mon porte feuille, mais j’estimais être en mesure de me défendre tout seul. Ce soir encore plus, je n’avais pas envie de voir ça tête de Pitt bull en noyant ma peine dans un bon verre de scotch ! Certains aspects de ma vie m’appartenaient encore et je savais que dans tout les cas il finirait par camper devant l’entrée du bar que j’aurai choisi.

Ce dernier ne tarda pas à arriver d’ailleurs. L’enseigne n’était pas fameuse, dans la rue l’odeur de fumée froide se mêlait déjà à celle de l’alcool et du monde. Il devait être aux alentours de vingt heures et une affiche à l’entrée promettait un moment inoubliable en compagnie des « Home Made ». Alors c’était partie pour les « Homme Made » ! Poussant la porte du bar, je ne fus pas déçu de mon incursion en monde hostile. La déco Feng shui et aseptisé de mon appartement me paraissait soudain comme un vague souvenir. L’odeur de vie était encore plus forte à l’intérieur et je me demandais vaguement si en dehors de la porte d’entrée, une autre arrivée d’air assurerait ma survie. Je n’étais qu’un petit bourgeois anglais finalement, élevé entre les tasses de thés et les dissertations philosophique. Et après ? Commandant un verre de Scotch au comptoir, je me rendis ensuite vers une table libre proche de la petite scène où le groupe était installé. Ils étaient cinq musiciens à mettre en valeur la voix d’une chanteuse. Ses cheveux courts lui donnaient un air de garçon manqué contrasté par la pâleur de sa peau et son apparente fragilité. Malgré la force que sa voix dégageait, j’avais l’impression qu’un simple courant d’air aurait pu la balayer. Lorsque la musique mourût sur les dernières notes d’un morceau plutôt rock, un tonnerre d’applaudissement remercia le groupe. Un à un les musiciens quittèrent la scène. Manifestement, j’étais arrivé au moment de la pause.
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Angela Foster
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Je descendis de scène avec une furieuse envie de boire. On nous avait embauchés pour mettre de l’ambiance dans ce bar et ma foi, les clients avaient plutôt l’air contents. Tant mieux, avec un peu de chance cela nous ferait gagner d’autres contrats. Le gérant nous avait entendus dans un mariage, il avait apprécié notre style éclectique, ce qu’on « dégageait » avait-il dit. On n’avait pas trop compris ce qu’il voulait dire par là, mais on était contents d’avoir un nouvel engagement. Depuis quelques mois, ça marchait plutôt bien pour nous et c’était cool.

Cela faisait près d’une heure qu’on jouait et on venait de terminer un morceau assez rock, un truc français, qu’on avait découvert un peu par hasard. J’avais un peu forcé ma voix pour coller au style mais j’arriverai à tenir les 2h qu’il nous restait, j’avais l’habitude. Quoiqu’il en soit, je mourrais de soif. On nous avait bien donné des bouteilles d’eau, mais la mienne était vide et puis, j’avais envie d’autre chose. Un peu d’alcool ne me ferait pas de mal.

Je sautai donc au bas de la scène et me dirigeai vers le comptoir. Il y avait un homme, installé à une table que je n’avais pas vu. J’avoue que je regardais ailleurs à ce moment là. En fait, j’étais tournée vers la scène, le batteur du groupe, Tom, venait de m’interpeller pour me demander de lui ramener une bière. Et du coup, en reculant, j’ai un peu bousculé le client.

Je me tournai aussitôt vers lui.

- Oh pardon, je suis désolée, je ne vous avais pas vu. On m’a pourtant répété plein de fois que je n’avais pas d’yeux dans le dos, ça ne veut pas rentrer.

Oui, en plus de ne pas regarder où j’allais, je faisais de l’humour douteux.

Je regardai un peu plus le client. Il n’avait pas l’air à sa place dans ce bar. Avec son costume, il jurait un peu avec le reste de la foule. En y regardant un peu mieux, je me rendis compte qu’en le bousculant, j’avais renversé son verre. Il devait l’avoir dans la main.

- Bougez pas, je vous en rapporte un autre.

J’allai vers le comptoir, passai ma commande (deux bières et la même chose que monsieur) et je revins vers la table de ma pauvre victime.

- Et voilà, vraiment désolée, j’espère que ça ne tachera pas votre costume.
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Richard Aberline
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L’impact… Je n’avais pas vraiment eu le temps de la voir venir. La chanteuse avait quitté la scène pour rejoindre le bar et je m’occupais d’avantage de mes propres pensées que des autres clients du bar. Aussi quant elle était arrivée dans mon dos et qu’elle m’avait bousculé, je ne pouvais rien faire pour l’éviter. C’est le genre de chose dont Helaine aurait pu être capable. Elle balbutia quelques excuses que j’accueillis avec un sourire. On pouvait estimer que j’avais vécu bien pire dans ma vie, alors un costume à deux milles dollars… Ça irait. Le temps qu’elle me cherche un autre verre, je tentais d’éponger mon plastron. La chemise était intacte et mon pantalon au sec. Il n’y aurait pas trop de dégâts à déclarer et mon teinturier arriverait sans doute à sauver ce qui le devait. Alors qu’elle s’approchait à nouveau de ma table, je pris garde de ne rien laisser trainer afin qu’elle ne me tombe pas dessus une seconde fois. Non pas que l’idée puisse être déplaisante, cependant je ne souhaitais pas vraiment finir inondé non plus.
 
- Merci beaucoup. Vous êtes en pause non ? Pour vous faire pardonner vous pourriez vous installer avec moi quelques minutes.

 
Bien que cela puisse y ressembler, il ne s’agissait en rien d’un plan séduction quelconque. Je n’étais ni doué pour cela, ni motivé non plus. Depuis le début de mon veuvage, je n’avais jamais fauté. Helaine vivait au fond de moi plus sûrement que n’importe quel souvenir. Je ne voulais pas que le visage et l’odeur d’une autre femme ne vienne ternir cela. Pas encore. Pas comme ça dans un bar. Mais j’y étais justement dans ce bar et j’étais seul. Et ça je ne l’aimais pas vraiment. Chez nous, il y avait toujours eu du monde, de la famille, des amis ou des associés, mais toujours de quoi tenir une conversation même peu profonde. Encore quelque chose qui faisait partie des convenances de chez nous. L’art de bien inviter et de bien recevoir. Offrant mon plus beau sourire, le plus innocent qu’il soit, à la jeune femme, je voulais la convaincre du mieux que je le pouvais. Elle s’exécuta et je la gratifiai d’un petit hochement de tête satisfait.
 
- Vous chantez souvent dans ce genre d’endroit ? Vous avez une belle voix et les musiciens ont un talent certains.
 
Je désignais la salle d’une main en souriant.
 
- Et vous possédez un public de fans conquis !
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Angela Foster
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Une chose était sûre, je ne m’attendais pas à ce qu’il me propose de m’asseoir. J’hésitai quelques secondes, jetai un regard à la scène que mes amis avaient désertée et finis par accepter. J’avais 10 minutes de pause, autant en profiter pour me détendre un peu. Je savais bien que si je retrouvais mes amis, on discuterait des morceaux qu’on venait de jouer, de nos imperfections, et de la suite des festivités. Ils n’arrivaient pas à se lâcher quand ils travaillaient. Un défaut que manifestement, je ne partageais pas avec eux.

Et puis, l’homme était seul à sa table, et il n’avait pas franchement l’air heureux. Il faisait partie de mon public alors j’avais envie qu’il apprécie si soirée. Donc si je pouvais l’égayer un petit peu, pourquoi pas. La vie est trop courte pour qu’on n’en profite pas à fond à chaque instant.  

J’avalai une gorgée de ma bière avant de répondre à sa question. J’avais vraiment trop soif. Son compliment me fis rougir. Je bredouillai un « merci » et répondis à sa question.

- Ici, c’est la première fois. Mais ça nous arrive de temps en temps oui, de chanter dans des bars. Même si la plupart du temps, on joue à des mariages ou des fêtes de famille. Mais on préfère ce genre d’ambiance. Les gens sont plus… libérés.

Je lui adressai un sourire. Je n’étais pas certaine qu’il comprenne ce que j’avais voulu dire. Il n’avait pas l’air habitué à ce genre de soirée. En fait, plus je le regardais et plus je me demandais ce qu’il faisait ici.

Du coin de l’œil, je vis Tom qui s’impatientait et je réalisai que j’avais encore sa bière dans ma main gauche.

- Excusez-moi, je reviens. Mon ami va finir par se dessécher si je ne lui apporte pas sa bière.

Je me faufilai jusqu’à Tom pour lui livrer mon « colis » et revins vers la table.

- Si je puis me permettre, vous ne semblez pas vraiment dans votre élément ici… Comment vous avez atterri là ?

J’avais conscience d’être un peu trop curieuse, un poil impertinente même. Mais s’il m’avait demandé de m’asseoir à sa table, c’était pour faire la conversation non ? Quoi d’autre ? Alors et bien, je lui parlais.
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Richard Aberline
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Cette fille avait l’air branché sur deux cents milles voltes. A peine s’était-elle assise à côté de moi qu’elle se relevait pour porter le verre en trop qu’elle tenait dans la main. Je la regardais en me demandant comment cela était possible. Pour ma part, je calculais presque chacune des mes actions, évaluais chacun de mes gestes. Dans mon métier, les messages du corps étaient parfois plus parlant que les beaux discours. C’était à cela qu’on reconnaissait aussi un véritable homme d’affaire. Rester maître de la situation et économiser chaque mouvement inutile était une sorte de challenge que je me lançais quotidiennement mais qui me permettais aussi de ne jamais faiblir. Même dans les situations compliquées. Cette fille semblait être tout l’inverse. Ses joues avaient rougis à mon compliment et elle semblait vibrer d’émotion. De toutes les émotions qui la traversait et ça sans même sembler chercher à les canaliser. Ma mère appelait ça l’impulsivité, Helaine, le plaisir de vivre. Personnellement, cela m’amusait même si je ne me serais jamais laissé aller de la sorte en public. Des gens libérés… C’était tout à fait cela. Si je n’étais pas habitué, j’appréciais l’instant. Dans mon monde de costume, de bureau, de café instantané et de grosses voitures, il y avait plus de faux semblants et de dissimulations qu’autre chose.
La petite chanteuse était revenue de son aventure et me souriait tout en parlant. Elle avait quelque chose de je ne sais quoi d’ingénue qui me fit sourire en retour. Non je n’étais pas à ma place ici… Mais qui avait une place bien définis dans ce monde de toute façon ?
 
- Effectivement… Je ne suis pas un habitué du quartier. Cela se voit tant que ça ?
 
Je rigolais tout en faisant mine de réfléchir.
 
- Et bien…
 
Je jetais un œil dans mon dos. L’entrée du bar n’était pas loin et adossé contre la baie vitrée un homme énorme en costard se tenait aussi droit qu’un I majuscule. Tout en me penchant vers la jeune femme, je le désignais d’un doigt.
 

- Mon époux et moi nous sommes disputés et comme il devenait… turbulent, je me suis échappé ! Il est persuadé que je le trompe avec une femme ! Vous y croyez vous ?
 
Je lui offris mon plus beau sourire avant de lui servir un clin d’œil de toute distinction, avant de rire à nouveau.
 

- Je m’appelle Richard. Et vous ?
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Angela Foster
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Je lui répondis par un sourire. Evidemment que ça se voyait qu’il n’était pas du coin. Il « puait » la ville haute à plein nez si vous me pardonnez l’expression. Attention, je ne veux pas dire par là qu’il sentait mauvais, juste que ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Oui je sais, j’ai des expressions bizarres quelques fois.

Je suivis du regard son doigt jusqu’à ce que mes yeux se posent sur l’homme qu’il me montrait. Un mec en costard, énorme. Je fronçais les sourcils. Ca n’était qu’une blague, je le savais bien. En même temps, rien ne l’obligeait à être franc avec moi. Je décidai d’entrer dans son jeu.

- Hank, le videur ?… Je sais que je ressemble plus à un garçon qu’à une fille, mais Hank me connait. Vous n’avez pas peur qu’il vous voit avec moi ?

En réalité, il ne s’appelait pas Hank, et il n’était pas videur. Enfin pas que je sache. C’était probablement un gars du quartier ou un client du bar qui était venu nous écouter jouer.

Je ris à mon tour et lui tendis spontanément la main lorsqu’il se présenta.

- Angie…

Je lui souris et me repris.

- Angela en fait, mais tout le monde m’appelle Angie.

Et voilà, je ne savais plus quoi dire, pas mon genre pourtant, mais il m’intimidait un peu avec son allure de la « haute ». J’avalai une gorgée de ma bière pour me donner une contenance.

- Ravie de faire votre connaissance. Mais si je puis me permettre une autre question… ça vous arrive souvent d’inviter des inconnues à votre table ? Non pas que ça me dérange mais je trouve ça… déroutant.

Je plantai mon regard dans le sien, curieuse.
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Richard Aberline
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Si elle n’avait pas été dupe à ma petite blague, elle l’avait même enchéri d’avantage. Il ne s’appelait pas Hank évidemment, mais de cela, tout le monde s’en fichait. Finalement, il n’aura simplement pas était long à me retrouver. Je supposais évidemment que c’était pour mon bien, alors je reportais mon attention sur la jeune femme assis en face de moi. Angela… Elle avait le sens de l’humour et j’appréciais cela. La chanteuse semblait aussi familière de ce lieu que j’en étais étranger. Pourtant, même si je dépeignais fortement dans le décor avec mon accent so british et ma petite tête de bourgeois, je me sentais plutôt bien à ma table. « Angie » n’était pas vraiment mon type de femme, d’ailleurs je ne cherchais pas à la séduire, mais j’étais satisfait de constater que l’on pouvait discuter de tout et de rien avec de parfaits étrangers. Il n’y avait qu’ici, dans la ville basse qu’une telle chose était encore possible. Je lui servis un petit sourire avant de lui répondre.

- Et bien… Dans la mesure où c’est la première fois que je descends dans la ville basse pour boire un verre, je crois que non, ça ne m’arrive pas souvent. Je m’excuse si je vous ai gêné, ce n’était pas mon intension.

J’étais sincère. Ce n’est pas parce que j’avais été élevé dans les bonnes manières que je maîtrisais parfaitement les us et coutumes d’ici, ni ce qui pouvait ou non être déplacé. Je lui souris une fois de plus.

- J’avais besoins de changer d’air de toute urgence et passer d’un extrême à l’autre était une bonne solution selon moi.

A quoi bon mentir sur ma provenance. C’était comme appeler du poulet un steak de bœuf. Me penchant vers elle, je baissais le ton comme pour lui offrir une confidence.

- De vous à moi… Vous avez raison ! Les gens d’ici sont bien plus libérés et ça n’a rien de désagréable.

Je vidais mon verre avant de jeter un œil à la salle. Les gens d’ici venaient pour la musique, pour passer du bon temps. Un pilier de bar un peu à l’écart venait manifestement pour noyer sa propre tristesse. Et moi dans tout ça ? Je me rendis compte en cet instant à quel point j’étais seul. Malgré tout le mal que je me donnais pour dîner régulièrement au restaurant en bonne compagnie, pour entourer mon espace et combler le silence… Qui aurais pu appeler pour parler simplement comme je le faisais là avec Angela. Une fille que je connaissais depuis moins de cinq minutes. C’était affligeant.

- Si vous me permettez également une indiscrétion. Que faites vous d’autre que chanteuse dans la vie ? Non pas que ce ne soit pas un métier, loin de là, mais…

Je désignais son auditoire d’un geste de la main.

- Quand on chante dans des bars ou des bar-mitsvah c’est souvent qu’on fait quelques choses d’autres à côté pour arrondir les fins de mois !

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Angela Foster
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Je secouai la tête pour le détromper.

- Non, c’est pas que ça me gène, je n’ai pas dit ça. C’est juste que je n’ai pas l’habitude d’être abordée de la sorte. Enfin pas par des types comme vous quoi.

Parce qu’en fait, la plupart des garçons qui m’abordaient venaient de la ville basse, ou de la médiane. Mais jamais de la haute. Je crois que je n’étais pas assez… disons que je ne faisais pas partie de leur monde.

J’avalais une gorgée de ma bière tandis qu’il m’expliquait les vraies raisons de sa présence ici. Sans entrer dans les détails bien sûr. J’étais curieuse, mais pas au point d’être trop intrusive. Chacun avait droit à ses secrets, j’en avais bien moi.

- C’est sûr que pour se changer les idées, cet endroit est pas mal. Mais j’en connais un meilleur.

Un endroit que j’avais bien l’intention de garder pour moi. C’était mon refuge, à la fois parce que je m’y sentais bien mais aussi parce que je me plaisais à croire que personne ne le connaissait et par conséquent, ne pouvait venir m’y déranger.

A sa remarque suivante, je hochai la tête avec énergie.

- Evidemment que j’ai raison. Pourquoi vous aurais-je menti ?

J’avalai une autre gorgée tandis qu’il jetait un œil autour de lui. Lorsqu’il me posa sa question, je pointai le doigt sur lui.

- Et vous avez tout à fait raison. Bien que, ça marche plutôt bien pour nous. On a des engagements tous les week-ends pour les trois prochains mois. En dehors de ça, je ne fais pas grand-chose… Disons que j’enchaine les petits boulots, au gré de mes envies et de ce que je trouve. Ca ne rapporte pas beaucoup, mais cumulé avec nos cachets, ça me suffit.

Je lui adressai un sourire.

- Et vous ? Vous faites quoi dans la vie ? A part vous changer les idées dans un bar en discutant avec une inconnue.
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Richard Aberline
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- Des types comme moi ?

Je rigolais en haussant les épaules.

- Vous pourriez développer un peu plus ? Je suis curieux.

Je me trouvais plutôt galant jeune homme. Poli et bien élevé était-ce un tar ? Je me le demandais parfois. Je ne pouvais renier ni mes origines, ni mon éducation et les avis se partageaient souvent entre le snobinard péteux, l’homme inaccessible ou le milliardaire bon partie. Autant dire que mon cercle de connaissances proches se limitait à mon directeur adjoint, mon chat et de temps à autre un coup de téléphone de la matriarche Aberline. La reine mère aurait été une illustration plus juste mais je trouvais que cela était encore trop d’honneur pour la hyène qu’elle était. Des petits boulots ? C’était amusant. Avec sa voix douce et son sourire je l’aurais facilement imaginé comme infirmière ou maîtresse d’école. Ce genre de profession ou un sourire vous rassure et où son humour aurait apaisé les cœurs. Mais des petits boulots pourquoi pas ? Je l’imaginais un instant en plombier du dimanche dans une grande salopette bleu. L’image me fit sourire alors que je croisais son regard.

- Moi ?

Je réfléchis un instant. Je ne voulais pas paraître prétentieux, mais en avouant mon travail, il ne pouvait qu’en être ainsi. D’un autre côté, si la jeune femme ne m’avais pas reconnu c’est qu’elle ne devait pas trop regarder la télé ou lire le journal local, j’avais donc un peu de chance de passer inaperçu. Je crois bien même que j’avais du débarquer dans le seul coin de Megalopolis où personne n’avais jamais vraiment dû s’intéresser aux affaires de la ville haute.  

- Je suis PDG de l’entreprise familiale qu’à bâti mon grand-père et je travaille en partenariat avec d’autres sociétés. Un gros business loin de la réalité de la vie, mais qui permet aussi de venir en aide à des œuvres et des associations. L’argent ne fait pas le bonheur mais il contribue tout de même à améliorer la vie.

Je lui souris comme pour faire passer un malaise qui aurait pu s’installer entre nous. J’étais de la grande pompe certes mais je n’en étais pas moins humain. Je m’en éloignais un peu parfois parce que c’était ce don le marché avait besoins. Cependant je ne voulais pas être enfermé dans ce costume là. En jetant un coup d’œil à mes chaussures, je me fis la remarque que c’était trop tard pour cela.

- Quels genres de petits boulots vous faites ?
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Angela Foster
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- Des types de la haute, sans vouloir vous vexer. Mais en même temps, on n'en voit pas des masses par ici. Ou alors ils savent mieux se fondre dans la masse que vous.

Quand il m'expliqua son travail, je failli m'étrangler avec ma bière. Avec son costume, je l'imaginais avocat ou médecin spécialisé. Mon père, médecin dans la ville médiane, mettait toujours un costume pour aller travailler, oh pas un si beau que ça, c'est sûr, mais un costume quand même. Mais j'étais loin de m'imaginer que j'étais en train de boire avec quelqu'un d'aussi important. En même temps, depuis quelques minutes, j'avais l'impression de l'avoir déjà vu, avant. Mais il faisait trop sombre pour que j'en sois sûre. Alors du coup, quand il m'a dit ça, ça a plus ou moins fait tilt dans ma caboche.

- Ah, je me disais bien que je vous avais vu quelque part !

J'avais effectivement déjà vu des photos de lui dans les journaux. Mais je ne m'intéressais pas à l'actualité. Je savais maintenant qu'il était important, mais je ne savais toujours pas qui il était réellement. Et à vrai dire, ça m'était un peu égal.

- Je suis désolée, je ne savais pas que je parlais à quelqu'un d'aussi important. J'aurai su, j'aurai fait plus attention à ce que je disais !

Je ne parvins pas à garder mon sérieux très longtemps. Non, évidemment que non, ça n'aurait rien changé. J'étais incapable de contrôler ma façon de parler aux gens.

- Mes petits boulots ?

Je fronçais les sourcils, cherchant à me remémorer tout ce que j'avais fait en 2 ans. C'est que j'en avais des choses !

- La plupart du temps, je suis serveuse. J'ai aussi été caissière en supermarché, factrice, ouvreuse dans un cinéma, ouvrière à la chaîne dans une usine de confection de vêtements… Que des trucs qui ne nécessitent pas d'études particulières.
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Richard Aberline
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Un type de la haute… L’expression me fit sourire même si c’était bien de cela dont il s’agissait. Un instant, je crus vraiment qu’elle s’en voulait de m’avoir parlé familièrement. Je l’aurais détrompé si son sourire ne m’avait pas aussitôt rassuré. Je n’étais pas un Aberline ce soir. Richard était bien suffisant. J’essayais de l’imaginer tour à tour dans les uniformes qui avaient ponctué son parcours professionnel. Le jeu était amusant mais quelque chose me gênais. Elle ne semblait pas vraiment coller avec le profil qu’elle dépeignait. Je me demandais bien pourquoi Angela avait choisi cette vie là tout en sachant que cela aurait été impoli de le lui demander.

Si j’avais choisis un tel avenir, Mère en aurait sûrement fait un infarctus. Parfois je me dis que ma vie aurait été bien plus simple si j’avais simplement tout laissé derrière moi. Helaine me l’avait déjà proposé, mais il était trop tard. J’étais irrécupérable. Mes études de commerces, de gestion et d'entrepreneuriat m’avaient paru passionnantes et en toute honnêteté je n’avais pas vue mes années d’apprentissages passer. J’avais toujours était avide de connaissance, quelques soit sa nature. La reprise de l’entreprise familiale n’avait fait que me conforter dans ma voie. Même si elle était toute tracée, c’était ce qui me convenait le mieux.

- Vous n’avez pas poursuivit vos études ?

Dans le contexte dans lequel nous vivions il n’y avait pas non plus de quoi en faire un drame. Les affrontements entre positifs et négatifs, les procédures, lois et autres tremblements de terre avaient largement contribué à vider les bancs des écoles… Mais elle ? Pourquoi avait-elle arrêtée ?
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Angela Foster
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Sa question me fit hausser les épaules.

- Si. J’ai commencé des études supérieures, dans la microbiologie. Je voulais devenir chercheuse. Je rêvais de découvrir des médicaments pour des maladies jusqu’à présent incurables. Je voulais étudier Yu aussi, savoir comment il fonctionnait, comment il pouvait changer les gens comme ça. Mais j’ai été obligée d’abandonner avant la fin, je n’arrivais plus à suivre les cours.

Il ya deux ans, quand on m’avait diagnostiqué mon cancer, je m’étais promis que cela n’interfèrerait pas avec mes études. J’étais persuadée que j’arriverai à tout mener de front, le traitement, les cours, et puis ma vie aussi. Parce que j’avais décidé de passer mon temps libre à vivre à fond. Et puis au fur et à mesure que les mois passaient, j’ai dû me rendre à l’évidence. Mon traitement me rendait tellement malade que je loupai un ou deux jours de cours toutes les semaines. J’accumulais du retard dans le programme, et les erreurs en laboratoire parce que j’étais absente lorsqu’on nous expliquait les protocoles. Et en microbiologie, une petite erreur peut devenir une catastrophe. Je m’étais accrochée pourtant. Mais les premiers partiels m’avaient donné le coup de grâce. Je n’avais pas le niveau suffisant.

Quelque part, je regrettais d’avoir dû arriver, mais maintenant, avec du recul,  je me rendais compte que c’était une bonne décision. Déjà, rien ne me disait que je vivrais assez longtemps pour obtenir mon doctorat. Et qu’en aurais-je fait ? Je n’avais pas assez de temps devant moi pour songer à un futur éloigné. Il valait mieux que je vive ma vie au jour le jour, que je réalise mes rêves, mes envies. Que je fasse en sorte de n’avoir rien à regrette quand viendrait la fin.

- Mais je ne me plains pas. Ma vie me plait telle qu’elle est. Alors ben... c’est sûr que je ne sauve pas des vies, mais je fais ce que je peux pour la rendre plus agréable aux gens que je côtoie !
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Richard Aberline
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Sa remarque me fit plisser le front. Angela semblait avoir vécu avec beaucoup d’ambition et je me demandais ce qui avait bien pu l’empêcher de suivre les cours. Elle n’avait pas parlé comme ceux qui abandonnent des études trop difficiles mais comme ceux qui n’avaient pas eu le choix. Mais ce n’était sûrement pas le genre de chose dont on discutait avec un inconnu. Et puis… sauver des vies, c’était aussi le rêve d’Helaine. Son don, l’avait prédisposé à soigner, mais elle n’avait pas vraiment eu le temps d’en faire profiter les autres D’autre part, je comprenais ce qu’elle voulait dire. Je hochais la tête en signe d’assentiment.

- Je comprends ce que vous voulez dire. Mon épouse avait le même souhait. Elle venait de terminer ses études de médecines et travaillait dans un dispensaire, ici à la ville basse.

Elle avait consacré les quelques années de sa vie d’adulte à aider les gens qui en avaient besoins. Moi, comme Angela, je ne sauvais pas des vies. Je n’avais jamais cherché à le faire en vérité. Parce que ce n’étais pas ma voie et que je n’avais sûrement pas assez d’empathie pour faire ce genre de chose. Mais à ma mesure et avec l’argent de mon entreprise et celui de la Waleman, je contribuais aussi à rendre la vie des gens un peu meilleur. La soirée de gala en l’honneur du vernissage d’une exposition d’art en était la preuve. Jack Waleman chapotait l’ensemble et les fonds récoltés ce jour là permettrait à des enfants défavorisés de pouvoir grandir dans de bonnes conditions. La cause me touchait, comme toutes celles que soutenait l’Aberline Corporation. Et puis, les œuvres exposées avaient été entièrement réalisés par des positifs et ça aussi c’était une avancée non négligeable.

- Dite moi… La musique vous touche manifestement, mais la peinture ?

J’avais déjà vue quelques œuvres qui seraient exposés lors du gala. Je ne savais pas dans quelle mesure le don des artistes pouvaient les inspirer, mais cela méritait largement d’être vue et plébiscité. Et puis, un monde qui prenait le temps de s’occuper de peinture, c’était plutôt bon signe non ?
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Angela Foster
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Lorsqu’il parla de son épouse au passé, je sentis que quelque chose n’allait pas. Instinctivement, mon regard chercha sa main gauche pour y trouver une éventuelle alliance, mais je n’arrivai pas à la voir correctement. Je supposai qu’il avait dû se passer quelque chose. Dans le meilleur des cas, elle avait dû changer d’idéal, mais ça me semblait bizarre et dans le pire… J’estimai que ce sujet était trop personnel et je décidai de garder mes questions pour moi.

- Je pense que je me serais bien entendue avec votre femme.

Sa question suivant me laissa perplexe. Elle semblait tomber comme un cheveu sur la soupe. Un peu décontenancée, je pris quelques instants de réflexion avant de répondre. La peinture me touchait-elle ? Je n’avais pas vraiment de réponse à cette question. A vrai dire, je ne m’étais pas vraiment préoccupée de la peinture. Pas le temps, des milliers d’autres choses à faire.

- Je ne sais pas trop. Je n’ai jamais eu le temps de m’initier à l’art. Je ne peux pas dire que ça ne me plait pas, mais je ne peux pas dire non plus que ça me touche.

En réalité, je n’avais visité qu’un seul musée de toute ma vie. J’étais trop jeune pour m’en souvenir.

- Vous savez, quand on est jeune, on a tout un tas d’opportunités qui se présentent à nous. Un tas d’activités qui nous tentent et malheureusement pas le temps de s’adonner à toutes. Alors on fait des choix, bien souvent influencé par ce que nos parents nous ont appris. Ils n’étaient pas particulièrement amateur de peinture, je pense. En tous cas, ils ne nous ont jamais emmené au musée ou voir des expositions. La seule fois où je me suis trouvée confrontée à l’art, j’avais 7 ans, c’était pour un voyage scolaire. A cet âge là, on n’a pas toujours assez de clefs pour comprendre ce qu’on voit et réellement apprécier.

J’avalai une gorgée de ma bière.

- Il faudrait peut-être que je tente, au moins une fois, pour voir, quand j’aurai un moment.
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Richard Aberline
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Moi, j’étais certains qu’elles se seraient bien entendu. Si je ne possédais pas de don particulier, si je n’étais pas un positif, je possédais un talent certain pour évaluer la nature des gens. Cela faisait partie de mon travail mais c’était aussi un peu comme un sixième sens. Mais surtout, je savais ce qu’aimais Helaine et ce qu’elle attendait des gens. Angela aurait été tout à fait le genre de personne qu’elle aurait aimé rencontrer.

- J’en suis certain.

Je lui souris pour ne pas la mettre mal à l’aise. Tout le reste n’intéressait que moi et je n’avais pas à partager cette partie là de moi-même. Je l’écoutais en silence, lui laissant le temps de m’expliquer ces quelques notions d’adolescentes. J’approuvais de la tête en souriant.

- Si cela vous intéresse j’ai des entrées pour le vernissage d’une collection encore jamais exposé. Enfin je veux dire, je peux vous en proposer une si cela vous intéresse. Les artistes sont des positifs. C’est la première fois qu’un tel évènement est organisé.

Me souvenant aussi des personnes qui seraient invités, je me repris aussitôt.

- L’évènement est suivi principalement pas des gens « de la haute ». Pas vraiment libéré et même plutôt ennuyeux à vrai dire. Mais les artistes valent vraiment la peine qu’on se déplace et puis si l’on se croise, c’est peut-être vous qui m’inviterais à table !


Je lui souriais en toute franchise. Et puis, moi qui étais si insolite dans ce bar, j’aurais bien aimé voir comment la jeune femme serait parvenue à se mêler à la foule mondaine des hauts quartiers.

- A moins que le défit ne vous effraie !

Personnellement, j’en doutais fort. Mais l’erreur restait humaine et j’admettrais sans peine m’être trompé !
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Angela Foster
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Je pris le temps d’étudier la question. J’étais un peu étonnée de sa proposition. Est-ce qu’il m’invitait vraiment où était-ce juste une proposition au cas où cela m’aurait intéressée ? La suite de ses paroles m’apporta la réponse. «  Si l’on se croise ». Ce n’était donc clairement pas une invitation et quelque part, cela me rassurait. Un instant, j’avais eu peur qu’il n’attende quelque chose de moi. Ca arrivait régulièrement. Et puis il y avait ce cliché qui circulait, comme quoi les hommes de la Haute ne s’intéressaient à nous, pauvres petites de la ville médiane ou de la ville basse, que pour des  raisons bien particulières.

J’hésitais un peu à accepter. Ce n’était pas tant l’art qui me donnait envie d’y aller, mais surtout le fait que les artistes étaient des positifs. Je n’en avais encore jamais rencontrés. Enfin, pas que je sache. Bizarrement, alors que moi et toute ma famille étions des négatifs, je m’étais toujours sentie attirée par ces gens. J’étais curieuse, je voulais savoir qui ils étaient vraiment, quels étaient leurs pouvoirs, comment ils fonctionnaient… Mais la perspective de passer tout une soirée avec des gens de la Haute ne me réjouissait pas vraiment. Je les trouvais égoïstes, arrogants et tellement ennuyeux. Et coincés en plus, comme s’ils avaient un balai dans le c… dans l’orifice annal, pour ne pas être trop vulgaire. Bon en discutant avec Richard, je me rendais bien compte qu’il n’était pas complètement comme ça mais allez savoir, ce n’était qu’un seul homme.

Sa boutade me fit réagir de suite.

- Vous voulez rire ? Je suis une adepte des sports extrêmes, c’est pas une soirée avec des gens barbants à mourir qui peut m’effrayer ! J’accepte avec plaisir ! Mais dites, en général, les vernissages, c’est plutôt smoking et robes de soirées ou un simple tailleur suffit ?

Je n’avais pas honte de le dire, je ne savais pas du tout comment se passait une soirée mondaine dans la ville haute.
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Richard Aberline
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J’avais vue l’hésitation passer sur son visage mais le défit l’avait émoustillé et je fus content d’entendre son approbation. Il y aurait au moins une personne normale à cette soirée. Jouer l’aimable lors des soirées mondaines alors que les personnes en face de moi m’exécrait au plus haut point était quelque chose que je ne supportais plus. Mais comme toute personnalité publique, je n’avais pas vraiment la possibilité de protester ou de jouer au fantôme.
Sa question me fit sourire et je comprenais parfaitement qu’elle puisse s’inquiéter du sujet. Il aurait été bien plus compliqué pour elle de s’infiltrer à cette soirée en tenu de ville que moi en costume dans ce bar.

- C’est une soirée de gala avant tout, une robe de soirée vous ira à ravir. Et puis, vous qui êtes habituée à changer d'habit, je suis sûr que vous vous fondrez parfaitement dans la masse!

Je réfléchis un instant avant de poursuivre.

- Et si vous souhaitez venir accompagné n’hésitez pas à me le dire, je vous offrirais une seconde entrée avec plaisir.

Je n’étais plus à cela prêt et puis l’important c’était qu’elle puisse passer une bonne soirée avant tout. Je ne voulais pas l’envoyer dans une fosse au requin. Et puis, peut-être trouverait-elle un peu de charme aux drôles de personnages qui seraient présent. Les types de la haute pouvait aussi être tout à fait charmant ! Je décidais soudain de changer complètement de sujet.

- Cela fait longtemps que le groupe existe ? Vous vous êtes rencontré comment ?

Pour moi qui n’avais jamais côtoyais que mes parents et mes collaborateurs, en dehors de rares excitions, je me demandais bien comment pouvait marcher les relations humaines normales. Peut-être venaient-ils du même lycée, ou bien étaient-ils voisins ? Quand j’étais enfant, je faussais souvent compagnie à ma sœur pour retrouver deux ou trois copains du quartier d’à côté. Je n’étais pas leur ami, moi je venais déjà de la haute à l’époque. Mais c’était ce qui s’était le plus rapproché de relations d’amitiés jusqu’à aujourd’hui. Je n’avais jamais joué au football dans une équipe universitaire, je n’avais pas fait parti d’un groupe de musique tendance, non, j’allais en cours, mon chauffeur me cherchait et je rentrais chez moi étudier d’avantage. Point finale et haut les cœurs !
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Angela Foster
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Je fis une moue songeuse.

- Robe de soirée donc…

Je parcourus mentalement ma garde robe. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est plus remplie de jeans et sweatshirts que de robes de soirée. Mais… j’en avais une, que j’avais achetée il y’a quelques années, pour les soirées de gala de la fac. Ce n’était pas des soirées de la haute, pas du tout, c’était juste des soirées où on se retrouvait entre collègues de promo, et on s’éclatait, tout en faisant l’effort de s’habiller chic.

Lorsqu’il me parla de venir accompagnée, je secouais la tête.

- Non, c’est bon, je peux affronter la haute toute seule.

Je lui décochai un sourire un poil impertinent. En fait, je ne voyais pas trop qui amener avec moi. David se sentirait vraiment mal à l’aise au milieu de gens de la haute. Il n’avait pas ma capacité d’adaptation, ni mon sens du défi. Quand aux gars du groupe… Même pas la peine d’y penser !

En parlant des gars…

- Eux ? oh, on se connait depuis qu’on est gosse. On a quasiment grandi ensemble, même quartier, même école, même âge. Toutes les conditions pour devenir amis. On a fait les 400 coups quand on était gamins, et on les fait toujours d’ailleurs ! Et le groupe existe depuis…

Je calculai mentalement.

- Trois ans je crois. Au début on se contentait de répéter dans le garage, chez mes parents. C’étaient les seuls qui supportaient notre charivari. Parce qu’on n’était pas franchement doués au départ. Et puis maintenant, on est sorti de notre garage et on se produit sur scène. Pour l’instant, on se contente de jouer des reprises mais un jour on aimerait bien pouvoir faire écouter nos compos. Mais là, on n’est pas encore prêts.
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Richard Aberline
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Manifestement, l’idée de se promener en tenue de princesse ne lui faisait guère envie. Cependant elle semblait plutôt adaptable et je ne me faisais pas trop de soucis. Ce qui me surpris en revanche, c’est qu’elle préférait y aller seule. Non pas que je ne la pensais pas capable, mais une jolie fille comme elle avait toujours de quoi venir accompagné non ? Cela dit c’était une chose qui ne me regardait pas vraiment. J’ignorais tout de sa vie, de ses amis et de tout le reste alors je n’allais pas commencer à imaginer sa vie amoureuse non plus. Et puis, il y aurait bien un ou deux galants présents ce jour là pour ne pas la laisser repartir seule.

- Et puis si vous avez besoins de fuir, vous n’aurez qu’à m’appeler au secours !

Je lui souris de plus belle. Pour une fois, je ne ferais que figuration. Jack Waleman était l’instigateur de ce gala, il n’avait qu’à être le bon maître de cérémonie que tout le monde attendrait. Moi je voulais voir ce vernissage mais également en profiter pour revoir Mère qui était également invité. Quelle tristesse de devoir utiliser ce genre d’évènement pour une réunion de famille ! Mais depuis quelques temps, elle trouvait que je me comportais bizarrement et refusé de me voir tant que je ne lui aurais pas tout dis. Estimant être un grand garçon, je l’avais purement et simplement ignoré. Qu’elle aille chercher des poux sur la tête des autres ne lui ferait pas de mal pour une fois.

A l’évocation de ses souvenirs d’enfance, j’éprouvais une pointe de nostalgie un peu jalouse. Des amis de longues dates ayant à peu près tout vue et tout vécue ensemble. Au fond, c’est ce qui transparaissait sur scène. Pour faire de la bonne musique on ne pouvait pas tricher sur les émotions. Et puis passer en trois ans de casseroles à groupe parfaitement acceptable, je trouvais que le challenge avait été plutôt réussit. Je finis par hausser un sourcil d’un air amusé.

- Vous avez eu de l’ambition ! Peut-être qu’un jour c’est à une de nos petites soirée de la Haute que vous jouerez !

Je lui servis un clin d’œil entendu avant de jeter un œil par-dessus l’épaule de la jeune femme. Un type nous dévisageait depuis un moment et je me demandais bien ce qu’il pouvait nous vouloir.

- Ne vous retournez pas… Mais je crois que vous avez un admirateur un peu jaloux derrière vous !
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Angela Foster
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Je lui décochai un sourire. Fuir moi ? Il ne me connaissait pas ! Je ne fuyais jamais. Contrairement à beaucoup d’autres, je préférais m’interposer entre deux balourds se bagarrant au milieu d’un bar que de faire comme s’ils n’existaient pas. Mes amis disaient que j’étais tarée. Moi je leur disais que je n’étais pas une autruche. Ils me regardaient toujours avec un air étonné, avant de comprendre l’allusion. Bref, je ne fuyais jamais. A part peut-être les balourds justement…

- Merci, je saurais m’en souvenir si je me retrouve coincée entre deux de la haute qui me posent un tas de questions auxquelles je n’ai pas envie de répondre ! Mais dites, c’est quand exactement ce vernissage ? Histoire que je me prépare psychologiquement à faire mon entrée dans la Haute !

Sa remarque suivante me fit rire.

- Jouer dans une soirée de la haute ? Hum, non je ne crois pas. On n’a pas le style « haute », on est trop énergique nous. On choquerait les pauvres gens présents. Et vous savez, jouer devant des gens coincés qui ne se bougent pas, c’est plutôt ennuyeux…

Contrairement à son indication je me retournais. Le type en question nous fixait avec une expression indescriptible. Je fronçais les sourcils.

- Ah non, ce type, je ne savais pas ce qu’il veut, mais je n’ai pas l’impression que je lui plaise tant que ça. Vous le connaissez ? Ah moins qu'il ne vous ait reconnu...
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Richard Aberline
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Angela me fit sourire. Elle est très naturelle et spontanée et c’était un trait de caractère que je trouvais très intéressant. Je ne doutais pas de l’aisance qu’elle saurait sans doute prendre si elle se présentait au gala et au fond, j’étais persuadée qu’elle parviendrait à se fondre dans la masse assez facilement.

- Vous savez, je crois que vous seriez surprise de voir dans quels états certains parviennent à se mettre en bien peu de temps. La ville haute sait aussi se détendre, même si elle le fait comme tout le reste. De manière un peu trop calculé.

Je lui fis un clin d’œil avant de poursuivre.

- Le gala est donné afin de promouvoir des artistes méconnus aux dons exceptionnels. Les dons récoltés seront reversés à des associations d’aides pour les enfants de la ville basse. C’est un évènement qui va être extrêmement plébiscité et qui mérite vraiment qu’on s’y intéresse.

J’étais assez fier de ce que la Waleman avait choisi d’investir pour ce gala mais surtout des bienfaits qui pourrait en ressortir. Chacun œuvrait à sa manière et dans la mesure de ses possibilités, moi j’avais choisis d’investir dans un monde que j’aurai voulu offrir à Helaine. Je ne me berçais pas pour autant d’utopie. Je gardais la tête sur les épaules et je savais bien qu’un seul homme ne serait jamais en mesure de changer les choses. Mais je voulais quand même essayer. Jetant un nouveau coup d’œil sur l’homme qui nous observait, je souris de plus belle à la jeune femme.

- Il est peut-être contrarié parce que je vous retiens à table au lieu de vous laisser chanter !

S’il m’avait reconnu, je souhaitais de tout court qu’il n’en dise rien. J’avais bien d’autres choses à faire que de m’occuper de travail, politique ou autres soucis d’argent. Un coup d’œil vers la devanture et je croisais le regard de mon homme de compagnie qui me dévisageait d’un air réprobateur.

- Tout le monde n’a pas encore eu la chance de profiter de votre compagnie à sa table !
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Angela Foster
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Que la ville haute soit capable de se détendre, je n’en doutais pas. Mais en revanche, je me demandai bien de quelle façon ils pouvaient le faire. J’avais ma petite idée sur la question. Probablement des clichés, que je vérifierai une fois là-bas. Et qui seraient certainement démentis. Après tout, les clichés, sont souvent faux ou trop exagérés. Quoiqu’il en soit, je gardai pour moi ma façon de penser. Inutile d’être trop dubitative. Cela dit, Richard me confortait sur un point. Même leurs moments de détente devaient être réfléchis au millimètre près.

Ses précisions sur l’exposition furent les bienvenues, bien qu’elles ne répondent pas à la question que je venais de lui poser. Mais peu importe. J’aimais bien l’idée de mettre en place ce genre d’exposition dans le but d’aider les plus démunis. Se montrer humain et organiser des soirées à but caritatif… voilà bien un truc que seuls les riches pouvaient faire. Mais une fois encore,  je ne dis rien. Parce qu’en réalité, je trouvais cela admirable qu’ils s’intéressent aux défavorisés. Parce qu’après tout, il y avait également des riches qui n’en avaient rien à faire. Selon moi, l’altruisme était une qualité importante. Une valeur qui nous était inculquée, quelque chose que l’homme avait en lui, quelque soit son origine et son mode de vie.

Je me retournai pour regarder l’homme à nouveau. Il ne nous avait toujours pas quitté des yeux.

- A ce que je sache, j’ai encore quelques minutes de pause. Et de toute façon, je ne me serais certainement pas arrêtée pour discuter avec lui… ni avec vous d’ailleurs, si je n’avais pas renversé votre verre. Pas que je n’aime pas rencontrer des gens cela dit, mais lui, il ne m’inspire pas des masses.

A vrai dire, il n’avait rien de particulier mais le fait qu’il nous dévisage comme ça me mettait vraiment mal à l’aise. Et je ne comprenais pas ce que nous avions de si spécial. Soit Richard était quelqu’un de bien plus important qu’il ne me l’avait dit, soit j’avais moi-même quelque chose d’extraordinaire… Mes cheveux peut-être, ou une tâche dans le dos ? Je me contorsionnai pour vérifier mais… je laissai tomber, je n’étais pas assez souple.

- Dites, juste histoire d’être sûre, je n’ai rien dans le dos ? Parce que là, son insistance commence sérieusement à me faire douter. Et ça serait bien un coup des garçons ça, de me mettre une pancarte dans le dos juste pour se marrer.
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Intervention MJ



Richard ne passe pas inaperçu, même dans la foule. Dans son dos, l'homme qui semble fixer Angela a surtout l'homme influent dans le collimateur. Lorsque la jeune femme se retourne pour présenter son dos avec un sourire, c'en est trop pour leur observateur.

Ce dernier se lève d'un bond, bien décidé à rappeler au Mister-Suit que sa place est ailleurs, et bouscule une serveuse avec son plateau de verres pleins. Les boissons se renversent alors sur un autre client qui se lève soudainement à son tour et fusille le premier homme du regard.

– Ca t'ennuierait de t'excuser ? lui reproche le client.

L'homme qui avait bien décidé de se diriger vers Richard, ne répond pas. Il fixe sa cible avec intensité. Il faut croire que Richard n'a pas que des amis...

– Hey, je te parle, le Dégénéré ! s'impatiente le client.

Parmi les pires insultes portées aux Positifs et Candidats, "dégénéré" était une des pires. L'homme se  retourne alors et envoie direct son poing au visage du client. La table de se dernier se redresse d'un coup. En une fraction de seconde, la bagarre est là.

Note : Vous êtes libres de réagir comme il vous plaira avec les PNJ que vous désirez. Richard, ta réaction fera gagner (ou pas) des points à Liberation, résultant de ta réputation à la suite de cet incident.
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Richard Aberline
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J’eus à peine le temps de sourire à Angela que tout sembla soudain tourner au drame. L’homme que nous observions à la dérobé venait de se lever et se dirigeait vers nous à présent. L’ombre qui traversait ses yeux ne me disait rien qui vaille et instinctivement je me levais pour me mettre à sa hauteur. Sauf que la suite ne se passa pas comme prévu. Une insulte fusa et le coup de poing qui suivit laissa planer quelques secondes de silence dans la salle. Tous regardaient l’homme à terre et celui qui venait de le frapper. Je fis rapidement le tour de salle du regard, mon ange gardien s’était glissé dans mon dos et me toisait d’un œil de vélociraptor. J’aurai surement deux ou trois comptes à rendre mais ce serait pour plus tard. Alors que les deux hommes allaient se remettre à se taper dessus, je m’interposais, les mains à la hauteur de leur poitrine en signe d’apaisement. Je ne savais que trop bien comment pouvait finir ses bagarres idéologiques sans queue ni tête.

- Nous passions tous une excellente soirée jusqu’à présent. Si nous restions dans cette idée ?

Je tournais la tête vers l’homme qui avait était mouillé par la serveuse.

- Dégénéré… Et pourquoi ne serions nous pas nous même les dégénéré de cette histoire ?

Je reportais mon regard sur la salle, attrapant au passage ceux qui me toisait l’espace d’une seconde.

- Dégénéré parce que certains ne rentrent pas dans la normalité génétique que nous souhaiterions ? Vous souvenez-vous, il y a 135 ans, de la Shoah et d’un homme qui pensez qu’il était anormal de ne pas faire partie de la Race Aryenne. Vous souvenez-vous de ceux qui était considérés, sommes toutes, comme des dégénérés devaient être exterminé, brûlé, violé ou utiliser pour des expériences pseudo-scientifiques innommables… Ou préférez-vous plutôt oublier, pour ne pas avoir à supporter l’ignominie de vos propres pensées ?

Je reportais mon regard sur l’homme dont le menton avait légèrement enflé suite au coup de poing.

- Nous pouvons juger en toute intelligence de ce qui est bien ou mal selon les lois de notre pays et devant notre propre conscience, mais qui sommes nous pour juger de la valeur marchande d’un homme ? De son droit de vivre ou de mourir ? Si votre mère, votre femme ou votre fille était positive, l’exposeriez vous au pilori de votre supériorité, ou bien n’auriez vous en tête que son bonheur et l’amour que vous souhaitez lui porter ? Si dans 20 ans, les positifs devenaient plus nombreux que nous, que deviendrait la normalité si ce n’est d’être porteur de Yu ?

Lentement je baissais les mains. Dans la pire des situations je me retrouverais pris entre deux feux et dans l’autre je serais parvenu à apaiser les esprits. Ce que je souhaitais avant tout autre chose. Reportant mon regard sur l’homme qui m’en voulait depuis le début, je relevais le menton, sans défit, mais sans baisser les armes pour autant non plus.

- Je n’ai provoqué personne en venant simplement me détendre ici ce soir, mais si cela vous dérange, je me retire. Quoiqu’il en soit, je vous conseille d’avantage d’embrasser l’homme qui vous défit plutôt que de le frapper. Cela évitera bien des morts et le laissera tout autant désarmé.


Sex apeal:
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Angela Foster
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Alors que je me retournai pour montrer mon dos à Richard, je vis l’homme du coin de l’œil. Il n’avait déjà pas l’air particulièrement content auparavant, mais là, pour le coup… Il avait vraiment l’air mauvais.

Mon sourire s’effaça tandis que l’homme se levait et s’approchait de nous d’un pas plutôt décidé, bousculant au passage une serveuse qui renversa le contenu de son plateau sur un client. Et là… tout est parti en vrille sans que j’ai eu le temps de comprendre ce qu’il se passait. Je me levai de la table avec dans l’idée de m’interposer. C’était idiot comme réaction, je vous l’accorde, je ne faisais pas le poids. Mais j’étais incapable de ne pas réagir quand une bagarre éclatait près de moi. C’était… juste plus fort que moi. D’autant plus quand c’était une histoire de positif contre négatif. Parce que bon, j’étais blonde mais je n’étais pas non plus née de la dernière pluie. « Dégénéré », je savais ce que ça voulait dire.

Mais avant que j’ai eu le temps de faire quoique ce soit, Richard s’était levé lui aussi et avait pris la parole. Et sincèrement, il m’impressionnait. C’était un peu idiot de ma part, très naïf certainement, et bourré de préjugés. Mais à vrai dire, ça me semblait étonnant qu’un homme comme lui réagisse de la sorte. Je veux dire, c’était une chose de montrer son soutien à l’art positif via une exposition, c’en était une autre de se dresser en plein milieu d’un bar, de la ville basse qui plus est. J’avais toujours pensé que les gens de la ville haute étaient plus…timorés. Enfin, pas que je les croyais trouillard mais… pour moi, ils faisaient tellement attention à leur image que je les imaginais mal balancer leurs idées, comme ça, en plein milieu d’un bar bondé de personnes qui sont prêtes à leur sauter à la gorge. Mais ce n’était que mon avis.

Un regard en coin à l’homme m’informa que ce qu’il entendait ne lui plaisait pas du tout. Et je sentis le coup venir, bien plus que je ne le vis. Un battement de cil, un coup et la tête de Richard partait en arrière sous la force de l’homme. Je réagis au quart de tour et me plaçai entre l’homme et Richard.

- Wow, hey ! Vous êtes malades ? On peut savoir ce que c’est votre problème ?

Je le toisai, même pas peur. Je ne faisais pas le poids, c’était certain, quand bien même j’étais plus musclée que je ne semblais l’être. Mais… non, je n’avais pas peur, c’était dans mon tempérament. J’étais le genre tête brûlée, casse-cou alors…  Et puis, les hommes ont beau être violent, ils y réfléchissent souvent à deux fois avant de frapper une femme en public. Surtout quand la femme en question n’en impose pas des masses.

- Sérieux, il vous a fait quoi pour que vous lui foutiez votre poing dans la gueule comme ça ?

Surprise:
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Richard Aberline
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Bon et bien voilà, tout était dit…

Comment est ce que j’en étais arrivé là ? Les fesses percutant une chaise qui me fit perdre l’équilibre, je me retrouvais à mon tour par terre. Je n’étais pas en colère, peut-être juste un peu déçu. Je ne sais pas très bien à quel moment j’avais fauté. Quel était le mot de trop, celui qui avait fait sortir ce type de ces gonds et l’avait poussé à m’agresser. Moi qui n’avais jamais était de nature belliqueuse, sans être pour autant soumis face à l’adversité, je me retrouvais sans porte de sortie qu’une confrontation plus ou moins inévitable. Du coin de l’œil je vis Angela qui explosait mais aussi tout les regards qui convergeaient, curieux, vers moi. Intérieurement, je priais le ciel pour que ce type ne réponde rien, tout du moins rien d’équivoque. Qui sait comment aurait pu réagir les autres. Où avais-je eu la tête finalement ? Je n’étais pas chez moi ici, et la réalité venait brusquement de me rattraper.

Alors que l’homme bougonnait, je sentis une poignée de main ferme sur mon épaule me remettre sur mes deux pieds. Tournant la tête, j’aperçus mon ange gardien qui me réprimait vertement du regard. Finalement, la Waleman n’avait pas eu tord de me confier aux bons soins d’un garde du corps pareil. La montagne de muscle qu’il représentait sous son costume ne laissait aucun doute quand à sa condition et son visage fermé ne laissait aucun doute quand à son professionnalisme. S’interposant entre Angela et l’autre homme il le saisit par le col et l’attira vers lui. Leurs visages étaient si proche l’un de l’autre que leurs nez se touchaient presque.

- Tu réponds à la petite dame ou c’est moi qui te fais parler mon gars.

Le bonhomme, s’il n’en menait pas large, ne se démontait pas.

- Ici c’est pas pour les culs serrés de la Waleman. Allez jetez votre fric ailleurs que sous nos yeux et occupez vous de ce qui vous regarde ! Vos beaux discours on s’en tape!

Quelques têtes oscillèrent en son sens, mais au lieu de lâcher prise mon body garde ne fit que resserrer son étreinte. M’avançant vers eux, je posais une main sur son bras en signe d’apaisement.

- Lâchez-le. Vous avez raison, nous ne sommes pas à notre place, il est temps de partir.

M’assurant que ni l’un ni l’autre ne repartirait dans une confrontation, je me retournais vers Angela un peu gêné.

- Je m’excuse pour tout ça. Vous méritiez une meilleure soirée.

Fouillant dans la poche intérieure de ma veste, j’en sortie une petite carte que je lui glissais dans la main.

- Passez une bonne fin de soirée et bon courage pour la fin de votre concert. Quand au vernissage dont je vous ai parlé, l’invitation tient toujours. Appelez-moi si vous souhaitez des entrées.

Refermant les doigts de la jeune femme sur ma carte de visite, je lui fis un dernier sourire avant de me retourner vers la sortie. Je sentais encore quelques regards acerbes posés sur moi, mais également des encouragements silencieux. Mon garde du corps fermant la marche derrière moi, j’inspirais à grand poumon lorsque nous sortîmes du bar. J’espérais simplement qu’Angela ne se ferait pas une mauvaise opinion de moi. Je n’étais pas un couard, mais une altercation stérile n’aurait conduite qu’à des blessés et ça je ne voulais pas le concevoir.

- Je crois que je ne me suis pas fais des amis ce soir…
- Vous avez été imprudent. Mais ce que vous avez dit, c’était bien. Il y a beaucoup de gens qui pourrait se laisser convaincre par de tels propos. Des gens qui ont besoins de les entendre. Et d’autres qui quoiqu’on puisse leur dire n’écouterons jamais rien d’autre que la voix de la violence et de l’intolérance.

Je méditais un instant ces propos avant de répondre d’une voix amusé mais tout autant assuré.

- Il ne nous reste plus qu’à être plus qu’à les convaincre qu’une meilleure solution existe !
- Vous allez le faire ?
- Et pourquoi pas ?

Des idées je n’en avais jamais manqué, mais celle-ci dépassait de loin tout ce que j’avais pu faire jusqu’à présent. Mais je savais qu’il y avait quelqu’un qui pourrait m’aider dans cette tâche…
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Angela Foster
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L’homme qui attendait à l’extérieur était rentré sans que je ne m’en aperçoive. Je m’en rendis compte au moment où il s’interposa entre le « malade » et moi, le prenant pas le col pour l’inciter à répondre. Je fronçais des sourcils en entendant le garde du corps m’appeler « petite dame » mais ne relevai pas, trop interloquée par la réponse que le « malade » venait de faire.

- Quoi ?

C’est alors que Richard intervint, tentant de calmer le jeu. Mon regard passa de l’un à l’autre tandis que je restais sans voix. La Waleman ? Je m’arrêtai un instant sur Richard. Alors c’était ça, voilà pourquoi son visage me disait quelque chose ! Bon sang, j’étais en train de discuter avec… mais minutes ! Je reportai mon attention sur le « malade » et lui lançai un regard furibond. Tout le monde avait le droit de venir dans ce bar, ce n’était pas marqué « interdit aux ville-hautes » à l’entrée que je sache !

Avant que je n’ai eu le temps de dire quoique ce soit, Richard déposa une carte de visite dans sa main. Je jetai brièvement un œil dessus avant de relever la tête sur lui.

- Non c’est pas grave mais… Vous n’avez pas à partir Richard, tout le monde est libre de se détendre où il veut. Il n’y a pas de loi ou de pancarte qui vous interdise d’être ici que je sache !

J’avais dit mes derniers mots un peu plus forts pour que le « malade » entende mon point de vue. Je lui jetai un coup d’œil pour voir s’il avait percuté et vis mes amis s’approcher derrière lui au cas où j’aurais dit le mot de trop. Je reportai alors mon attention sur Richard et lui adressai un dernier sourire.

- D’accord, merci. Ca me tenterait bien en effet, je vais y réfléchir.

Je fourrai la carte dans ma poche tandis qu’il sortait du bar en compagnie de son garde du corps. Quant à moi, je rejoignis mes amis, non sans jeter un regard noir au « malade » en passant. La pause était finie, il était temps de reprendre le concert, histoire de calmer un peu les esprits.
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