2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
NAVIGATION
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Partagez
 

 [CLOS] [Nick/Deniz] My Favorite Game

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Deniz Raven
Deniz Raven
Août 2075

"Que s'est-il passé ensuite ?"
*soupir*
"Ensuite a commencé une longue route…"

Le temps que le FBI regroupe les informations jusqu'à trouver l'identité exacte de Deniz, elle était déjà loin. Qu'à cela ne tienne, on avait - nous, US Marshals - mis sa maison sous surveillance, des fois qu'elle, ou Erik, y revienne. Mais rien. Maligne, Deniz n'était revenue à Megalopolis que des semaines plus tard, errant sur les routes et à travers les villes de Pennsylvanie. Beaucoup dans la rue, parfois dans des foyers ouverts, parfois dans des motels parce qu'elle faisait la plonge en échange… Ce genre de choses. Quoi qu'elle en dise, Denise est une battante. Elle n'avait plus attenté à sa vie depuis plus de deux ans ! C'était une bonne chose, cela signifiait qu'elle avançait enfin. Cette fois, elle avait touché le fond. Au contact de Roswell et d'Erik, elle a entrevu la possibilité d'un combat, pour elle-même, contre le monde entier, peu importe, elle a compris qu'elle possédait des armes. Et elle était prête à s'en servir. D'abord pour elle. Le reste viendrai petit à petit. Je n'ai pris connaissance de son dossier que bien après quand les Marshals ont mis la main sur Erik. En attendant… Denise était seule.

Facile d'éviter la Ville Haute pour elle. Mais à sa place, je n'aurais même pas tenté la Ville Médiane. Pourtant, il y avait là-bas quelqu'un qui pourrait l'aider, du moins, c'était ce qu'elle pensait. Personne n'irait la chercher là-bas, ils ne s'étaient plus vus depuis ses 18 ans et c'était encore une chance qu'il n'ait pas déménagé. Pendant son adolescence, Denise a fait l'objet d'un cas d'étude à la clinique principale du New Jersey, à cause des tentatives de suicide, de son état émotionnel défaillant et de ses accès de colère, à la limite de la bipolarité. D'autant plus qu'avant la mort de sa mère, Denise était une jeune fille très vivante, oui, mais jamais turbulente. Certains médecins y ont vu plus qu'un deuil difficile, quelque chose d'autre l'écorchait à vif.

C'est Nick Doroty qui a le plus longtemps étudié son cas et travaillé avec elle et d'une certaine manière, qui a le plus veillé sur elle. Je ne dirais pas que ça a été sans l'aide d'aspirine. Mais il était le seul à ne l'avoir jamais déçue pour l'heure. Et le seul sur qui elle pouvait compter. Alors quand il a ouvert la porte de chez lui, c'était pour faire face à une jeune fille terrifiée avec les lèvres gercées, un bleu à la mâchoire, les cheveux sales et emmêlés, les ongles noircis, un débardeur déchiré au niveau du col comme si on avait voulu l'attraper, et des larmes traçant des lignes sur la crasse de son visage. Son âme de poupée en avait sacrément pris pour son grade.

"Je ne savais plus où aller…"
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Elle avait eu de la chance de le trouver chez lui. Nick n’avait pas de vie sociale. Ou si peu. Il passait son temps au travail et en ramenait toujours chez lui. D’ailleurs, s’il avait pris son après-midi, c’était pour étudier au calme quelques dossiers difficiles, loin de l’agitation de l’annexe pédiatrique.
Sur l’équipement High Tech de son appartement confortable, Mozart exprimait tout son art. La musique classique le détendait et il aimait travailler avec ses harmonies en fond sonore.
Un jean délavé et un tee-shirt usé pour tenue, des litres de thé blanc à portée de main, tout ce qu’il considérait comme élément essentiels à une après-midi de relache, autant qu’il y parvenait en tous cas.
Cela faisait plusieurs heures maintenant qu’il s’usait la vue sur les feuillets médicaux. Glissant son index et son pouce sous la monture de ses lunettes, il se pinça les yeux puis enleva ces verres qu’il posa négligemment sur la pile de dossiers de la table basse.
En soupirant, il se laissa aller à quelques secondes de veille dans le sofa gris sur lequel il avait passé son après-midi.
La sonnette le tira en sursaut de cette torpeur qui l’avait saisi. Instinctivement, il regarda l’heure mais il savait qu’il n’attendait personne. Cela lui arracha un petit froncement de sourcils.

Il lui fallut quelques secondes avant de reconnaître Denise derrière les signes de fatigue et crasse. Elle avait l’air d’être passée sous un rouleau compresseur et bien que cela faisait plusieurs années qu’il ne l’avait pas vue, il sut immédiatement qu’elle n’était pas dans son meilleur jour.
Ses traits se détendirent même si ses pensées allaient bon train. Denise chez lui, c’était forcément des ennuis. Si elle ne les trainait pas avec elle, tôt ou tard elle lui en causerait. De toutes façons, il était hors de question qu’il la plante sur le pas de sa porte, surtout après ce qu’elle venait de lui dire d’un ton désespéré.
Nick s’écarta, tenant la porte ouverte.

- Entre, je t’en prie.

Il attendit qu’elle ait pénétré dans l’appartement avant de jeter un œil aux alentours. Un simple reflexe. Stupide surement.
Il sentit sous ses pieds nus une multitude de petits cailloux et de terre que Denise avait ramenés avec elle, maculant le sol impeccable de son domaine. Même si cela l’irrita, il n’en montra rien et il se tourna vers elle avec un sourire discret mais chaleureux.

- Tu as faim ?
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Denise est entrée, penaude, dans la maison en courbant l'échine. Elle se grignotait un ongle quand il s'est retourné vers elle et elle a alors planté ses yeux dans les siens. Il fut un temps où elle ne pouvait pas l'encadrer. Le genre de personnes qu'on voit venir et qui n'augure rien de bon, le genre qui se fiche pas mal de vous, même s'ils disent le contraire. Des menteurs, tous des menteurs et Denise déteste les menteurs, sûrement encore plus que les Positifs. Probablement même encore plus que Sky.

Elle portait un sac en bandoulière, le genre ethnique avec des strass en miroirs, noirci d'avoir été mal traité. Mais elle le serrait contre elle comme un trésor. C'était, d'une manière, la seule chose qu'il lui restait. Il y avait sa vie. Pas de protable, un pantalon de rechange, un t-shirt pour dormir, les clés de la voiture d'un agent du FBI. Pourquoi les avoir gardées ? Pour un trophée, peut-être, symbole de son forfait. Elle les avait regardées avec intérêt, jusqu'à sentir leur odeur, qu'elle avait tout de suite associé au danger et à ce qu'il restait alors de sa vie : rien.

Doucement, elle acquiesça, mais n'ouvrit pas la bouche, déjà reconnaissante qu'il lui ait ouvert la porte sans poser une question. Elle-même avait jeté un oeil aux alentours avant de rentrer dans la maison. A présent, c'était sur l'intérieur de Nick qu'elle portait toute sa curiosité. Ses grands yeux bleus vert scrutaient chaque mur, chaque bibelot sur lequel elle posait le bout de ses doigts sales. La musique la faisait frissonner et pourtant, ce n'était pas une grande amatrice. En meilleure forme, elle se serait ouvertement foutue de lui. Même grisés, ses cheveux blonds avaient conservé leurs grosses boucles de magasine de coiffeur

Reportant son attention sur Nick, elle lui suivit en se passant régulièrement la langue sur les lèvres, soit par soif, soit par douleur, soit par impatience, soit parce que de dans son souvenir, Nick n'était que le fantasme de nombreuses infirmières qu'elle détestait par-dessus tout. Sentiment qu'elle avait régulièrement reporté sur lui. Elle n'était déjà pas quelqu'un de facile à l'époque, elle ne l'était pas moins à ce moment-là.

Et pourtant, elle était là. Chez lui. La seule personne pouvant l'aider et la croyant désespérément folle. Un vrai cas clinique.
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick était un sentimental. Lui, il disait « gentil », histoire de préserver un peu les apparences mais il n’était rien d’autre qu’un garçon avec un cœur de midinette. L’état dans lequel était Deniz lui fendait l’âme. D’autant qu’elle avait été une de ses patientes privilégiée enfant et qu’il l’avait connue dans des états de détresse incommensurable.
Sincèrement, il avait pensé qu’elle trouverait l’énergie en elle de se jeter de nouveau dans la vie avec des bases saines. Par personne interposée, il avait su que ces dernières années avaient finalement été plus que compliquées pour Deniz et il en avait été sincèrement désolé.
Nick était surpris qu’elle ait débarqué chez lui alors qu’il savait que son père et sa sœur étaient toujours à Megalopolis. Au fond de lui, insidieusement, il se dit que cela était peut-être maintenant que tout allait se jouer et que l’heure du changement était là pour Deniz. Que ce qu’il allait dire ou faire, serait déterminant. Que son rôle serait déterminant. Et son âme de médecin, de bonne sœur même, s’en félicita. Concrètement toutefois, il paniquait, se souvenant de l’instabilité émotionnelle de Deniz.
Il la précéda dans sa cuisine suréquipée et immaculée. Qu’importe où elle mettrait ses affaires ou l’état physique dans lequel elle était, le moment du check up et du décrassage viendrait ultérieurement. Il tira une chaise haute au comptoir et mit le couvert.
De son grand frigo, il sortit un reste d’Ossau bucco qu’il mit à chauffer, un peu de fromage italien et deux ou trois yaourts nature.
Nick était un vrai cordon bleu. Il aimait particulièrement les plats italiens et même célibataire, ne se privait pas de cuisiner, même si, sur le quotidien, il surveillait de près l’équilibre de son alimentation. Medecin un jour, médecin toujours.
En revanche, en ce qui concernait les boissons, il n’avait que tu thé et de l’eau.
Il sortit une grande bouteille d’eau fraîche et un verre qu’il remplit, puis demanda tout de même, plus par politesse qu’autre chose :

- Si tu préfères, j’ai du thé ?

Il observa Deniz du coin de l’œil pendant qu’il remplissait son assiette. Elle avait l’air perdue, déboussolée. Il ne sut quoi lui dire.
Lorsqu’elle fut servie, il resta debout, accoudé sur le comptoir, le menton posé dans la paume de sa main, se demandant ce qu’il allait bien pouvoir en faire. Pour le coup, la situation était tellement exceptionnelle que cela le désarçonnait quelque peu.
Elle présentait des signes évidents de déshydratation et de stress post traumatique. Ses pupilles étaient légèrement dilatées et malgré la saleté, il devinait un teint gris et terne. Il faudrait qu’il lui fasse un rapide premier bilan médical et savoir d’où elle en était de son traitement.

- Je vais te préparer quelques affaires pour que tu puisses aller prendre une douche. J’ai pas grand-chose mais ca suffira le temps… qu’on trouve une solution. Ca ira ?
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Je ne sais pas combien de personnes ont aidé Denise, ce que je sais, c'est qu'elles ont été plus nombreuses qu'elle le pense à être là pour elle. Je ne suis pas le premier et pour ce que j'en sais, pas le dernier. J'essaye juste de faire mon job. Nick était une bonne influence ur elle, il avait aussi l'avantage de l'expérience sur les années. Il pouvait oeuvrer comme un pilier, quelqu'un qui l'avait vue évoluer et pouvait donc avoir un avis objectif sur elle et une approche moins distante.

Denise a secoué la tête à sa question, le nez dans l'eau avec que les yeux qui dépassent derrière ses mains serrées autour du verre. Le thé, très peu pour elle. Et l'eau, elle imaginait un alcool blanc, quelque chose qui l'assommerait pour qu'elle se réveille ailleurs, dans un autre univers, peut-être. L'odeur de nourriture a agité son estomac et elle lui a servi un regard d'excuse. Jouer les dures, les fortes, les chiennes galeuses, dans la rue, c'était une chose. Mais quand Denise sait obtenir ce dont elle a besoin. A cet instant, c'était Nick. Pas de jeux de force, pas de mensonges éhontés ni de malice. La petite Causette était de sortie. Et comme ça marchait, elle en a un peu profité pour en rajouter.

Cependant, vu son état, nul besoin de se forcer. De toute façon, elle était bien trop fatiguée pour ça. Comme il l'invitait, sans qu'elle n'ait rien eu à demander, Denise a ressenti de la culpabilité. Et si quelqu'un la trouvait ici ? Nick serait en danger aussi, non ? Complicité et tout… Est-ce qu'elle le méritait, pouvait-il vraiment l'aider ? Et s'il la balançait ! Peut-être qu'il savait et qu'il attendrait qu'elle soit sous la douche pour appeler le FBI ou même nous !

Denise a reposé le verre sur le comptoir et s'est humectée les lèvres avant de ramener honteuse une mèche de cheveux derrière l'oreille. Elle serrait son sac contre elle et s'est retenue de demander où en était la cuisine. Peu la force d'en faire des tonnes, cela dit, suffisamment pour garder un semblant de politesse enfoncée dans le crâne par sa soeur aînée. Alors, elle a acquiescé vivement.

L'eau était vraiment de l'eau, elle ne s'est pas endormie tout de suite et le temps de cligner des yeux, elle était toujours dans son enfer quotidien. D'une voix rauque mais un peu fluette, elle reprit en serrant ses mains entre ses genoux, la tête dans les épaules. Causette.

"Tu fais souvent à manger pour les filles ?"
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick sourit sans ôter son menton de sa paume.

- Je fais à manger pour moi, Deniz. Je suis navré de t’apprendre que ce sont là les restes de mon dîner de hier soir.

Il s’aperçut qu’il devait un peu trop regarder la jeune fille, ne pouvant s’empêcher d’établir un premier diagnostic médical malgré lui. Nick baissa les yeux et s’écarta du comptoir.

- Finis si tu en as envie, tu dois avoir de quoi te rassasier.

En plus de l’assiette servie, il restait dans le saladier de quoi en faire une seconde. Largement de quoi combler son estomac affamé. L’odeur que dégageait le met indiquait clairement que Nick maitrisait le sujet.
Il soupira puis laissa Deniz seule quelques instants, se demandant si c’était vraiment une bonne idée. Mais avait-il le choix ?
Silencieusement, il traversa le salon et disparut par la porte menant du côté des chambres. Quand il revint, il tenait un tas de linge dans les bras. Deniz put voir en détail de quoi il en retournait lorsqu’il déposa le tout sur le comptoir, près d’elle. Il y avait là une chemise de coton bleu marine et un pantalon de lin, de ceux taillés dans la largeur du tissus et ceinturé par un lien seulement ; une serviette de bain moelleuse soigneusement pliée ; une petite bouteille de shampoing douche et de quoi se brosser les dents (le tout que l’on dirait magiquement neuf).

- Je n’ai pas de vêtements de fille ni même à ta taille mais au moins c’est propre. Et puis s’il te manque quelque chose, demande moi.

Il observa l’assiette et le plat pour faire une première estimation de ce que Deniz avait pu avaler.

- La salle de bain est au fond du couloir à gauche. Si tu es d’accord je t’ausculterai après. Je voudrais m’assurer que tu vas bien. Ok ?

Sa voix était douce mais ferme. De celle dont il usait pour parler aux enfants.

- Et nous devrons discuter aussi. Je pense.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Elle n'a pas pu s'empêcher de sourire en sentant sur elle le regard insistant de Nick. Si elle lui plaisait, elle avait de quoi arranger ça. Il était lui-même pas moche à regarder. Parce qu'elle était féline néanmoins, elle a attendu plus de signaux pour tenter quoi que c soit. Les désillusions, elle en avait eu suffisamment comme ça.

Denise a dévoré l'assiette. Elle n'était pas malade, juste fatiguée et déprimée. Ca n'enlevait rien à son caractère, encore moins à son appétit d'ogre. C'était une grande fille, bien en chair et qui brûlait beaucoup de calories à la journée. Elle finissait son assiette quand il est revenu et elle a lorgné sur les vêtements en s'imaginant déjà dedans, au chaud, au sec, au propre. Et entre la cuisine, la musique et Nick, elle ne doutait pas qu'elle passerait en prime une bonne nuit dans un bon lit bien moelleux.

Cependant, son retour aux questions lui a fait grincer des dents. L'ausculter ? Elle a grimacé. En prenant les affaires, elle a glissé du tabouret en bougonnant.

"Je vais très bien, ok ?"

Elle a soupiré, presque déçue que finalement, il soit comme les autres. Même pas une soirée de répit.

"Ouais, tout le monde veut discuter mais moi j'ai pas envie." Elle s'est retournée vers lui à mi chemin. "Je veux juste dormir. Si ça t'ennuie ma présence, je m'en fiche, je peux repartir. Je savais pas où aller, mais je sais encore vivre dans la rue. Je suis venue ici, j'ai pas envie qu'on me fasse la morale. Pas maintenant, ok ? Je suis pas malade, j'ai juste pas bouffé depuis deux jours parce que je rase les murs." Et elle a grimacé d'autant plus. "Je veux pas que tu m'auscultes comme si j'avais 12 ans. Je suis plus une patiente à qui tu t'amuses à donner des notes pour l'évaluation pénitentiaire. T'es pas Superman."
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Sa réaction fut pour lui un bon symptôme. Si elle se montrait encore capable de protester c’est qu’elle disposait de ressources nécessaires. D’autant que les gens vraiment malades ne protestent pas, ils demandent la mort. Ce n’était pas le cas de Deniz, loin de là. Et quand on connaissait son dossier comme lui le connaissait, c’était vraiment un très bon signe.
Nick haussa les épaules et se passa une main dans les cheveux.

- Bien. On va faire comme tu veux.

Inutile de la brusquer, quoi qu’elle puisse lui dire il n’y avait certainement rien qui ne puisse attendre le lendemain. Viendra bien le temps où de toutes manières, ils devront parler.

- J’ai pas pour habitude que les jeunes filles viennent vider mon frigo, excuse-moi.

Il essaya l’humour. Après tout, ca ne mangeait pas de pain.
Nick croisa les bras sur son torse et du menton indiqua les affaires propres.

- Pose-toi un peu. Tu partiras demain si tu veux, d’accord ? J’ai une chambre d’ami assez confortable il parait.

Le bilan médical aussi attendrait mais étant donné l’état dans lequel Deniz pouvait aisément se retrouver, le médecin ne put s’empêcher de lui proposer :

- Je peux donner un petit quelque chose pour t’aider à te détendre, qu’est-ce que tu en penses ?
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Denise a grimacé, se sentant insultée, cette fois. Elle a reculé la tête, l'a dévisagé en se demandant s'il était sérieux. Mais il semblait vraiment l'être ! Alors elle a pris sa voix aiguë outragée et s'est rebellée.

"Tu me prends pour une droguée ?! Je suis très détendue, j'ai bien mangé, bien bu, maintenant je vais enlever la terre sur mon visage et grâce à toi, je vais me refaire une beauté de nuit. J'ai pas besoin d'une de tes pilules, peu importe la couleur, pour m'aider à dormir et si je veux me détendre, j'ai des moyens carrément plus agréables que tes machins sous vides, bien merci."

D'ordinaire, elle lui aurait même proposé un de ces moyens agréables auxquels elle faisait référence, mais pour le coup, il l'avait refermée comme une huître. Elle a tourné les talons pour aller s'enfermer dans la salle de bain, non sans claquer un peu la porte. Une porte ça sert à être claquée, pas vrai ?

A l'intérieur, elle a laissé son sac retomber au sol, elle a enlevé son pantalon, non sans une grimace, puis son débardeur en grimaçant un peu plus. Elle a soulevé ses cheveux pour se tourner et regarder dans le miroir la marque sur ses côtes qui lui faisaient mal. Elle ne souvenait pas comment elle s'était fait ça, mais ça allait très sûrement avec le bleu sur sa mâchoire. Légèrement molestée, Denise ne faisait de toute façon plus le décompte des coups qu'elle prenait à force de jouer les rebelles dans des endroits pas fréquentables.

Au moins l'eau chaude lui a rendu la vie. Et ses cheveux. Même la douleur dans son dos a semblé disparaître. Elle a dû lui vider le ballon d'eau chaude avant de sortir et de soupirer d'aise dans la serviette chaude et douce. Denise a toujours eu des goûts de luxe, il faut le reconnaître. Elle s'est auscultée elle-même à la lumière du miroir, reclassant ses cheveux et les démêlant avec son peine auquel il manquait des dents. Et une fois habillée, propre et sentant bon le sou neuf, elle est ressortie en osant à peine toucher son sac, maintenant. Revenant dans la cuisine, elle l'a déposé sur un tabouret avant de se retourner vers Nick.

"Merci pour la douche."

Elle grognait plus qu'elle ne parlait. Elle lui en voulait toujours un peu. Mais ce type qui ne pensait que médical l'accueillait chez elle sans la juger, alors… Elle a essayé de faire des efforts.
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick ne s’était pas offusqué. Récolter la mauvaise humeur, la colère, les angoisses ou même les rancunes de ses patients, c’était son lot quotidien. Il n’y faisait même plus attention. Il attendit simplement que Deniz ait fait ce qu’elle avait à faire, se félicitant des maigres victoires qu’il obtenait, là encore, comme un jour ordinaire dans son boulot.
Qu’elle soit vexée ou de mauvais poil, au moins, elle était restée.

Lorsqu’elle revint dans le salon, Nick était assis dans son sofa, les avant-bras sur ses genoux, buste en avant. Il réfléchissait.
Il lui faudrait rapidement trouver une solution et il était hors de question de parler d’hôpital ou de foyer. Ca, il avait bien compris. Deniz préférerait retournait sous les ponts d’où elle venait, plutôt que de consentir à ca.
Elle le remercia pour la douche et il lui retourna un sourire. De son index, il lui montra un petit tube de pommade sur la table basse mais se garda bien de dire quoi que ce soit.
L’onguent servait à atténuer les coups et les hématomes. Le genre de truc que toute ménagère possède dans sa trousse à pharmacie. Ou tout médecin célibataire avec un cœur de ménagère. Au moins, Deniz pouvait se vanter de mettre un peu de bazar dans l’ordre méticuleux de sa vie. Pour le moment, il semblait tenir le coup.

- Tu veux utiliser ma machine à laver aussi ?

Et il montra son sac qui gisait sur le tabouret.
Nick lui sourit encore et ajouta

- Tu es bien plus jolie maintenant. Tu n’as pas si mauvaise mine finalement.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Denise a jeté un oeil à la pommade. Devant lui ? Jamais elle n'oserait lui donner cette satisfaction. Quand bien même elle était. Elle avait mal, mais il ne fallait pas pousser. Néanmoins, en venant vers lui, elle s'est assise sur le bord de la table - pas à côté de lui - et a pris le tube pour l'étudier. Elle n'a relevé le nez qu'à la mention de la machine à laver et quand elle l'a regardé à son tour, ça a été avec un sourire en coin.

"Non, je pensais plutôt tout brûler..."

Denise a toujours aimé le feu. Mais encore plus quand celui-ci était rituel. Elle a plissé les yeux à son compliment, ce qu'elle a pris pour un deuxième signal. Mais il lui en faudrait un troisième. Denise avait également le sens du chiffre. Alors, elle s'est contentée de se montrer flattée. Faire comprendre à Nick que le compliment était bien reçu et entendu et elle ne l'a pas contrarié. Elle se savait jolie, déjà, mais venant de lui, c'était autre chose.

"T'as pas une mine dégueulasse non plus."

Elle en jouait, surtout, replaçant une mèche derrière ses cheveux en laissant ses jolies dents blanches se découvrir. Rue ou pas rue, Denise avait l'âme d'un top model. Elle aimait plaire, savait quand c'était le cas, détestait que ça ne le soit pas et à défaut d'être dans le paraître, elle soignait l'image qu'elle renvoyait. Et que Nick la voit comme un animal blessé ? Hors de question.

"C'était vachement bon ce que t'as fait à manger. Pour des restes, je veux dire, tu vois ?"

Denise n'était pas une fille petite ni très maigre, mais de là à ressembler à Nick, il y avait du passage. Le pantalon lui tombait sur les hanches et le col glissait sur son épaule. Elle a tiré sur le bas de la tunique pour l'étudier à son tour, parsemée de quelques gouttes d'eau coulant de ses cheveux.

"Comment ça se fait que t'aies pas de fringues de nanas dans tes placards ? Même au cas où tu vois ? Une soeur, une cousine... Une nana, quoi, même si tu vis pas avec, qu'est-ce que t'en penses ?"
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Tout brûler ? De la part d’une autre, Nick l’aurait pris comme un trait d’humour, une façon de signifier qu’elle ne voulait plus avoir quoi que ce soit à faire avec son passé… une image quoi. De la part de Deniz, il se doutait qu’elle parlait littéralement et son cerveau se mit à pédaler furieusement pour concilier son envie à lui de préserver son jardin et les relations avec ses voisins et la décision tribale de Deniz.
Le mieux était encore de prendre les devants.

- Je pourrais peut-être trouver de quoi satisfaire ton envie de feu de joie mais si tu y tiens, évite de prendre l’initiative. S’il te plait. Et merci pour le compliment. Aussi.

Il ne se départissait pas de son sourire mais il sentait le stress grimper aussi vite que le thermomètre un jour de canicule.
Nick ne bougea pas de son sofa en alcantara gris ardoise du Berry (un homme de goût, incontestablement, même s’il ne savait pas où était le Berry, quelque part en France, vaguement), mais se redressa pour faire face à la jeune fille. Il écarta les mains en réponse à sa remarque sur les vêtements dont il disposait dans son armoire.

- Je n’ai pas de sœur, ma mère gère très bien son dressing tu peux me croire et si j’ai des cousines, je n’en ai pas connaissance. Et pour être très honnête, je n’aime pas beaucoup qu’une « nana » comme tu dis, vienne… euh… ici.

Il la regarda gentiment et mesura sa gaffe soudainement.

- Enfin je veux dire pour s’installer. Quand il ne s’agit pas d’une urgence. Ou qu’elle ne sait pas où aller. Enfin, tu vois ?

Le mieux était encore d’essayer la feinte ancestrale du changement de sujet.

- Tu comptes faire quoi maintenant ?
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Et le pire, c'était qu'elle le trouvait mignon et bien charmant à se prendre les pieds dans le tapis, un sourire en coin - à la limite du carnassier - sur les lèvres. Elle a haussé les épaule à sa question. Il était bien trop tard pour dire ce qu'elle comptait faire, et elle n'en savait rien elle-même. Elle savait qu'elle y verrait plus clair le lendemain matin, quand elle se serait un peu plus reposée.

Finalement, elle est venue s'asseoir à côté de lui, la tête dans les épaule et les mains serrées entre ses genoux.

"J'sais pas trop, encore. Je me suis dit que tu déciderais pour moi." Elle a doucement posé sa tête contre son épaule. "Tu as toujours été mon préféré."

Dans sa panoplie de parfaite délinquante juvénile, Denise y avait une bourse de poudre à perlimpinpin. Un petit mensonge par ci, un petit mensonge par là... Malgré tout, et à la lecture de son visage qui perdait de son sourire, il y avait tout de même un fond de vérité. Même si elle n'avait jamais supporté son regard ou sa façon de la traiter, elle était avant tout vexée de n'avoir été qu'une "patiente" de plus, une "étude intéressante". Toute l'énergie qu'il avait entreprise pour elle, elle aurait aimé que ce ne soit pas purement médical. Et pourtant, il avait été celui qui s'était le plus occupé d'elle, paradoxalement, hormis son père, bien sûr. Si elle est venue chez lui, c'est qu'elle savait qu'elle y trouverait refuge. Elle n'était pas non plus totalement dépourvue d'intelligence.

Cela dit, il était assez dangereux de mettre sa vie entre les mains de Nick. Il y avait de fortes chances qu'elle n'apprécie pas les solutions qu'il avait pour elle. Au moment où elle lui dirait tout, il y avait fort à parier... Qu'il lui indiquerait la reddition comme meilleure solution à ses problèmes. Pourtant, retourner en prison ? Jamais de la vie.
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick savait encore reconnaître la manipulation quand il la voyait. Enfin non. Il savait la reconnaître quand il portait un œil tout professionnel sur la personne qu’il avait en face de lui. En d’autres circonstances, il était d’une naïveté crasse.
Deniz disposait d’une foule de subterfuges dans sa boite à malice et elle aurait bien eu tort de s’en priver, c’est sans doute pour cette raison qu’il ne lui tint pas rigueur de sa tentative éhontée de l’amadouer. Ou bien juste Nick était gentil. Inquiet, et ô combien, mais gentil.

- Et bien… commença-t-il alors qu’elle calait sa tête sur son épaule.

Il comprit que son « et bien » ouvrait le champ de mines sous ses pieds et il opta pour un repli stratégique.

- Nous verrons demain je pense.

Il se souvenait de Deniz enfant. Nick était jeune interne, fraîchement diplômé. La pédiatrie avait été un choix pour lui mais il avait dû pour cela s’opposer à son père et a ses ambitions. Cette période de sa vie avait été un combat quotidien et elle avait représenté beaucoup plus qu’un simple cas, une enfant parmi d’autres. Elle avait été son graal, sa Nemesis, la preuve vivante qu’il avait fait le bon choix envers et contre tout, qu’il était fait pour être médecin et pédiatre.
La voir ici, chez lui, des années après, dans cet état de détresse lui retournait l’estomac. Pourtant, qu’elle l’ait choisi lui, c’était bon signe non ? que son travail avait, d’une certaine manière, porté ses fruits ? alors qu’il ait été son préféré, si cela était vrai, c’était une bonne chose.
Il se sentit de lui retourner l’attention même si elle était maladroite et qu’il ne savait pas trop comment.

- Tu as toujours été plus qu’une patiente pour moi, Deniz. Je suis content que tu sois venue chez moi quand tu as eu des problèmes. Même si…

Il se passa la main sur le visage

- Je ne sais pas comment tu as eu cette adresse.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Elle a fermé les yeux quelques secondes, profitant de ne pas se faire refouler et puis, elle a soupiré doucement en l'écoutant. Jusqu'au "même si". Deniz a rouvert les yeux, le visage fermé, prêt à s'enflammer à nouveau. Et puis à sa question, elle a sursauté en se redressant, étonnée et surprise. Elle la regardé avec un demi sourire sur les lèvres.

"Je l'ai cherchée dans l'annuaire de la ville ?" Et elle s'est secouée d'un léger rire. "Quoi, t'es genre recherché par les poulets et t'es un agent espion qui vit ici mais qui en fait vit pas ici ?" Elle a roulé des yeux, franchement amusée par sa "gentillesse". "Je ne t'ai pas fais suivre ou j'ai pas engagé des Cybers pour te trouver, je sais encore faire les choses moi-même. Que je sache, tu mas jamais caché ton nom, pas vrai ? Bah voilà, c'est tout. La prochaine fois que tu donnes ton nom à une fille, donne-lui un faux si t'as peur qu'elle te stalke."

Au moins avait-elle retrouvé son humour ou presque. Elle a porté la main à sa bouche pour dissimuler un bâillement. La tension retombait et la fatigue la gagnait. Elle s'est frotté un oeil avant de le dévisager, presque triste.

"Tu vas me poser plein de questions demain, pas vrai ?"
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
« L’annuaire » ? Bon d’accord il ne faisait pas grand secret de son adresse et sans doute que Deniz n’avait finalement pas eu de mal à le trouver. Il évitait juste de trop la laisser trainer ses coordonnées histoire de tous ses patients ne se sentent pas d’exiger des consultations privées dans son seul lieu de repos.

- Je retiendrai le conseil, répondit-il sobrement à Deniz avant de se lever.

Il entreprit de débarrasser la cuisine et de tout ranger aussi soigneusement que cela était avant. La jeune fille était visiblement éreintée et elle montrait des signes de fatigue.
Nick revint vers elle et après un long soupir, lui dit.

- Des questions auxquelles tu ne répondras pas j’imagine. Tu n’as jamais répondu à mes questions Deniz. Y’a-t-il quelque chose qui ferait que ca a changé ?

Ce n’était pas un reproche, non, loin de là. Un simple constat. Ca ne lui donnait pas une solution mais il parait que la nuit porte conseil et il aurait sa soirée pour y réfléchir. Mozart avait entamé ses sonates pour piano.

- Viens, je vais te montrer ta chambre, si tu veux. Tu pourras te reposer.

Il la précéda dans le couloir et ouvrit une porte sur une chambre coquète mais dont le mobilier spartiate laissait entendre qu’elle n’était pas utilisée. Très impersonnelle, elle était meublée avec gout mais sans chaleur.

- Installe-toi. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver.

Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Au moins, Nick avait pour lui l'intelligence et n'insultait pas celle de Denise - pour le peu qu'elle en avait. Elle aurait probablement envie de répondre à ses questions, mais elle ne voulait pas de son jugement. Aussi, elle ne l'a pas déçu en ne répondant pas même à cette simple question. Elle l'a dévisagé sans rien dire puis elle a baissé les yeux. Nick aurait pu songer qu'avec l'âge, elle avait gagné un peu en maturité. Ce n'était pas totalement exclu, mais il y avait encore du chemin à parcourir.

Elle l'a suivi sans un mot, récupérant son sac au passage - pas question de lui donner l'occasion de fouiller dedans et dans la chambre, elle a haussé les sourcils. Comment Nick pouvait avoir une pièce comme ça non habitée ? Si elle était dedans, elle voyait déjà la couleur des murs, les posters accrochés, les objets de collection qu'elle mettrait sur la commode - si Sky aimait le sucettes, Denise avait une passion pour les petites figurines originales de Lego, comme des Transformers. Elle ne jouait pas avec, elle aimait les construire, ça occupait son attention, son imagination et sa créativité. Pendant ces instants, elle se sentait bien plus calme et focalisée. Ca et quelques peluches planquées dans ses tiroirs.

En se retournant vers lui, elle a songé à quémander sa présence, ne s'imaginant pas tout à coup seule dans cet endroit gelé et encore moins toute seule. Denise ne supporte ni le silence, ni la solitude. Mais alors qu'elle allait ouvrir la bouche et passer pour une gamine de 5 ans, elle s'est retenue. Autant ne pas abuser de l'hospitalité de Nick. De plus, cette retenue qu'elle se découvrait - sûrement due à la fatigue et à la méfiance plus qu'à une véritable éducation par la politesse - elle s'en félicitait. Elle était à un tournant de sa vie, depuis quelques mois et cette fois... Elle essayait vraiment de faire des efforts. La situation dans laquelle elle se trouvait était un concours de circonstances, pas une vaine rébellion contre le système ou que sais-je encore.

Elle a acquiescé doucement et a hoché la tête à son attention. Oh ça oui, elle saurait où le trouver et si elle ne s'endormait pas très vite, il se la trouverait très rapidement ! Mais si elle a commencé par lui foutre la paix... C'était sans trouver le sommeil. Le lit grattait quelque peu, il était froid et trop moelleux. Elle était habituée à des bras forts et une chaleur humaine et ici, il n'y avait rien de tout ça. Juste des ténèbres. Et sans la musique au salon, probablement qu'elle aurait paniqué. C'est ce qui est arrivé quand Nick a fini par aller se coucher à son tour. Plus un bruit dans la maison et de quoi rendre Denise complètement folle. Elle en avait des sueurs froides mais elle a tenté de tenir en se recroquevillant sur elle-même et serrant la peluche porte clé qu'elle avait cachée dans son sac. Elle ne sentait pas très bon mais elle sentait elle, et sa vie, et  toutes ces personnes qui avaient partagé son existence, qu'elles soient encore là ou non. D'ailleurs, à bien y réfléchir... Il n'y avait plus personne.
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick se retourna dans son lit, dans cet état de conscience encore embrumé, au seuil de l’éveil et du sommeil. Son bras était engourdi, comme s’il avait passé la nuit dessus. Il agita les doigts pour réveiller sa main endolorie et la passer sur son visage qu’un millier de petites plumes chatouillait. Son bras ne bougea pas, bloqué par un poids qui n’était pas imaginaire.
Cela le réveilla tout à fait.
Il ouvrit ses yeux bleus sur une masse de cheveux blonds dont quelques boucles s’étaient glissées jusqu’à son nez pendant son sommeil. Dessous, Deniz dormait profondément, serrée contre lui, utilisant son bras comme oreiller.
Nick paniqua.
Son premier réflexe fut de s’extirper de son lit (c’était bien son lit d’ailleurs ? oui. Oui.) comme si les draps le brûlaient mais il aurait immanquablement réveiller la jeune fille. Son cœur s’emballa et son cerveau fonctionna à plein régime mais il avait l’impression d’être incapable de réfléchir. Il était dans une sacrée mouise en fait. Depuis hier soir, il avait eu le temps d’oublier à quel point.
Il souffla doucement pour dégager les mèches de cheveux de son visage et entreprit de se dégager de cette étreinte autoritaire qu’il n’avait pas anticipée tant son sommeil avait dû être lourd. Il ne s’en félicita pas, loin de là, et se morigéna de penser à clore hermétiquement la porte de sa chambre pour la prochaine fois. Sauf qu’il espérait qu’il n’y aurait pas de prochaine fois. Il ne devait pas y en avoir. Plus.
Mobilisant toute son agilité et transformant sa panique en énergie du désespoir, il réussit à sortir de son lit sans réveiller Deniz. Au moins la première victoire de la journée.
La journée s’annonçait belle, du peu qu’il pouvait en percevoir derrière les rideaux, mais il se dit qu’elle serait de toute manière trop longue.

Nick attrapa son tee-shirt qui gisait sur une chaise à côté de sa table de chevet et son jean soigneusement plié sur l’assise, les enfila, et prit la direction de la cuisine. Habituellement, en bon célibataire qui se respecte, il ne prenait pas autant de précautions vestimentaires au saut du lit. Mais les circonstances étant ce qu’elles étaient…
Dans le salon, il décrocha le téléphone et appela l’hôpital. Il prétexta un mauvais virus et posa sa journée. C’était tellement rare de sa part que Meili ne remit même pas en cause l’excuse et lui souhaita même un bon rétablissement.
Une fois ceci établi, il alla préparer du café. Pas du thé. Du café. Il allait en avoir besoin. Des litres surement.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Denise n'a pas manqué d'amour, ça non. Je crois que sa soeur aînée - et la benjamine aussi quand j'y pense - ne lui ont jamais pardonné ses erreurs car elles ont jugé ça comme une punition gratuite et méchante à leur père qui tentait de survivre. Denise cherchait également à survivre. A sa manière. Un peu destructrice. Elle cherchait un héros, quelqu'un qui la sortirait de sa torpeur et lui apprendrait la vie, quelqu'un qui l'inspirerait, la guiderait... Serait tout pour elle et elle tout pour lui. Je ne dis pas que c'était une chose très saine, mais ça aide un peu à mieux comprendre pourquoi Denise était... Denise.

A son réveil, il n'était plus là, mais au moins avait-elle bien dormi une fois qu'elle s'était retrouvée au chaud contre une peau humaine. Même si le fait qu'il se lève l'avait réveillée à moitié, c'était un peu le rituel de la princesse qui laisse l'homme émerger en premier pour aller chasser le grain de café dans l'Amazonie. L'odeur a fini de l'éveiller et un sourire est né sur ses lèvres.

Elle s'est étirée comme un chat, les cheveux semi emmêlés entre eux lui bouchant la vue. En mode étoile, elle s'est accaparée tout le lit pour replonger quelques cinq ou six minutes avant de se lever. La tunique à moitié renversée sur son épaule, elle a traîné les pieds jusqu'à lui, un large sourire endormi dévoilant ses dents de voyou.

"Bonjour..."

Elle s'est hissée sur un tabouret et a croisé les bras sur le comptoir avant d'y laisser sa tête retomber dans un profond soupir. Quand elle a rouvert les yeux sur lui, elle a posé son menton dans une main.

"J'ai bien dormi !"

Le sourire ne quittait pas son visage, fière.
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick leva les yeux sur Deniz quand elle traversa le living et vint s’installer au comptoir de sa cuisine. Il avait sorti de son frigo des œufs, des jus vitaminés et des fruits. Les seules céréales qu’il avait à lui offrir était un muesli bio énergétique.

- Bonjour… Ravi que tu aies bien dormi.

Il esquiva allègrement le petit accroc qui lui avait collé des palpitations dès le réveil.

- Tu prendras quoi pour le petit déjeuner ?

Lui-même s’était servi un café serré et avait commencé à écraser une banane avec du muesli. Il avait hâte de filer sous la douche quand même, histoire d’offrir à Deniz une image plus présentable à ses yeux mais il se dit que ca devrait attendre un peu. Peut-être que ce matin, reposée, elle se montrerait moins agressive et plus encline à engager la conversation.
Nick essaya de donner le change, paraître parfaitement détendu, alors que concrètement il n’avait pas partagé de petit déjeuner avec une jeune femme depuis quelques années (déjà ?) et encore moins avec une qui fut une patiente.

- Tu veux faire quoi aujourd’hui ? j’ai posé ma journée, je suis à ta disposition si tu le souhaites…
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
D'une légère grimace, elle a doucement secoué la tête.

"Juste un café. Quand je mange le matin, ça me rend malade."

Elle a tiré sur sa manche pour faire disparaître ses mains à l'intérieur et a continué de l'observer comme si le patient, c'était lui. S'il la touchait par sa disponibilité, elle n'en a rien montré. Denise ne montre pas ses faiblesses, tout au plus, elle s'en sert pour manipuler. Elle a souri à Nick et a baissé la tête en haussant les épaules.

"T'étais pas obligé de faire ça. Je vais pas t'importuner longtemps, j'avais juste... Besoin de me poser cinq minutes avant de repartir."

Mine de rien, pour la première fois, Denise ne courait pas la rue par volonté et il lui fallait admettre que ce n'était pas du tout marrant, cette fois. Elle avait vraiment faim, vraiment soif, vraiment froid. Oui, c'était clairement moins marrant qu'avant. Elle était vraiment sale, sentait vraiment mauvais, la totale. Vous me demandez pourquoi elle n'est pas simplement rentrée chez elle... La honte. Rien n'était ce qu'elle connaissait. Cette fois, elle n'avait pas choisi, cette fois il ne s'agissait pas de rébellion. Cette fois, c'était une question de justice et de sacrifice.

Alors en creusant un puits dans son café à l'aide de ses yeux, elle a répondu d'une voix basse.

"Je voudrais pas que t'aies des ennuis à cause de moi. Je suis pas hyper fréquentable, non plus. Et t'es un mec bien. T'es chiant et coincé, mais tu l'as toujours été, alors... Mais je t'aime bien et je voudrais pas qu'il t'arrive des bricoles parce que j'ai été trop égoïste."

Elle a enfin relevé les yeux sur lui.

"Mais je suis grave dans la merde, cette fois. Et tu peux rien pour moi."

Tout le monde peut faire quelque chose pour quelqu'un, du moment qu'il le veut. Mais si Nick faisait ça, il s'assurait une présence au procès. Et pas du bon côté de la barrière.
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick lui servit un café sans l’interrompre et laissa le sien refroidir dans sa tasse pendant qu’il finissait de préparer ses céréales.
Deniz avait effectivement l’air plus enclin à se confier ce matin et c’était une bonne chose, un bon début.
Il reposa sur le comptoir le bol contenant son petit déjeuner et prit appui sur le rebord.

- Raconte-moi…

Une douce invitation d’une voix qui n’exigeait rien. Nick voulait vraiment savoir la taille des ennuis que Deniz s’était attirés.
Il avait eu le temps d’y réfléchir dans la soirée, quand elle était allée se coucher. L’un des défauts de Nick (en dehors d’être « chiant et coincé », il n’avait pas manqué la petite pique) était de manquer d’imagination. Ce n’était pas dans sa nature mais ce n’était pas non plus dans ses habitudes. En tant que médecin, l’imagination était mauvaise conseillère et pire, pouvait être dangereuse. Cependant, il était tout à fait capable de trouver des solutions à chaque problème parce que c’était l’essence même de son métier.
Pour peu que Deniz se livre, il aurait alors de quoi l’aider ou, tout du moins, lui faire des propositions. Resterait à mesurer son degré de conciliation.
Il lui sourit, ses joues se creusant des fossettes qu’il avait héritées de son enfance :

- J’ai bien plus de ressources que tu ne peux l’imaginer. Qui sait, je peux peut-être bien t’aider ?
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Denise n'était pas non plus prête à tout lâcher comme ça. Elle s'est balancée sur son tabouret doucement. En fait, elle était quasiment certaine que Nick la jugerait ou ferait son raisonnable. Mais il était la seule personne à qui elle pouvait demander de l'aide. Elle ne voulait pas tout lui dire, pas d'un coup. D'abord, elle irait à tâtons. Elle a porté la tasse à ses lèvres, cachant son nez à l'intérieur pour que seuls ses yeux restent visibles. Un coup d'oeil à la pièce, tout de même, peut-être trouverait un échappatoire. Mais encore une fois, Nick s'est montré plutôt doux et patient. Deux qualités nécessaires à l'approche d'une Denise conciliante et coopérative.

"J'ai voulu faire un truc bien. Mais comme chaque chose que je fais, ça finit mal."

La taille des ennuis de Denise ? Aussi gros qu'ils pouvaient être, elle n'était pas encore au bout de ses peines.

"Je crois que la police doit me chercher partout. Pour ça que je suis pas rentrée chez mon père."

La police, le FBI, les Marshals, tout le reste... Mais ça, elle ne le savait pas encore. Elle savait juste que la voiture appartenait à un agent du FBI.

"J'ai peut-être foutu la caisse d'un gars du FBI dans un fossé pour m'enfuir..."
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
La police. Et le FBI. Rien que ca.
Qu’elle puisse être recherchée par la police, ca ne l’étonnait pas. Il y a longtemps qu’ils la connaissaient et qu’ils devaient disposer d’un dossier conséquent sur elle. Gamine déjà elle s’essayait aux petits larcins. Si elle n’avait pas changé de voie, et rien ne le laisser présager, elle avait du passer au niveau supérieur.
En revanche, le FBI, celui lui tira un froncement de sourcils.

- Le Bureau Fédéral te cherche ?

Il se retint de la harceler de questions et de la brusquer. Pour s’y aider, il posa son bol et bu un peu de café encore brûlant à sa tasse. Après un bref soupir discret, il se gratta la barbe naissante des joues et puisa dans sa patience en regardant par-delà les baies vitrées du salon.

- Tu veux bien m’en dire un peu plus ?

Nick se garda de la presser ou d’émettre un avis mais il devait lutter contre ce sentiment pernicieux qui s’insinuait en lui. Il en voulait à Deniz d’avoir débarqué comme ca, d’avoir mis le bazar dans sa vie, sans aucune subtilité qui plus est, mais à coup de mandat fédéral. Il serait vite dépassé. Pendant qu’il posait son regard doux sur elle avec tout le professionnalisme dont il était capable, il commençait à entrevoir quelque chose. Un début de solution.
Deniz était négative. Il devait l’aider ne serait-ce que parce que de son point de vue, elle était avant tout une victime.
Il reprit ses céréales qu’il termina.
Il savait à qui il pourrait demander conseil.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
En fait, le fait qu'il ne pose pas de questions a amené Denise à se les poser elle-même quelque part. S'il ne disait rien, ce qu'elle attendait, elle allait le faire, comme une provocation. Qui plus est, la patience de Nick avait des limites et elle n'avait pas envie de l'atteindre. Elle avait besoin de lui.

"C'est pas moi qu'ils cherchaient ! Ils ont accusé mon mec d'avoir tué un couple de Positifs. C'est FAUX ! Alors j'me suis cassée avec lui." Silence. "Et son bébé de 6 mois." Les yeux ronds. "PAS LE MIEN HEIN !"

Le jour où Denise sera enceinte, le monde implosera, la terre sera carrée et les voitures rouleront au bousin d'orignal. Notez que c'est pas forcément incohérent... Sauf pour la terre carrée. Elle a commencé à s'enflammer.

"C'était pas lui, il était avec moi ! Il a une gueule à tuer des Positifs, franchement ? Il buterait même pas un éléphant s'il le chargeait. C'est des conneries ! Jui ai dit au mec du FBI quand il m'a menacée avec son pétard ! Genre j'allais le laisser me choper !"

Elle a soufflé et s'est s'affaissée sur le tabouret en baissant les yeux. De honte comme de déception et de tristesse.

"Il est resté derrière... Moi, j'ai couru. On avait dit le bébé à tout prix. Alors j'ai couru. Je sais même pas s'il est toujours vivant. Je me suis pas retournée. Je l'ai laissé tout seul."
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Complicité de meurtre, kidnapping, agression d’agent et délit de fuite. Rien que ca.
Nick en eut le vertige.
Il termina sa première tasse de café et s’en servit une deuxième dans la foulée. Cette fois ci il ne pouvait pas cacher à Deniz son état de stress. Il masqua son visage dans ses deux mains et respira profondément pendant quelques secondes, avant de les passer sur ses joues pour détendre les muscles de sa mâchoire.
Il avait envie d’être vulgaire, d’utiliser plein de gros mots pour se défouler mais il ne ferait jamais une chose pareille même en pareille situation.
Lui dire quoi ? Ce qu’elle savait déjà ?
D’accord, elle avait des circonstances atténuantes. Deniz avait tout fait pour aider un négatif en mauvaise posture et qui plus, protéger un bébé. Au vu des éléments qu’elle lui donnait, ce pauvre gosse aurait certainement fini dans un quelconque orphelinat au milieu de dangereux mutants. Ca ne changeait rien à la situation de la jeune fille. La justice ne l’entendait malheureusement pas de cette oreille.

- Qu’est devenu l’enfant ?

Demanda-t-il d’une voix sourde. Le bien être de ce bébé lui importait tout autant que celui de Deniz.
Il enchaina presque aussitôt.

- On va checké les news, on devrait peut-être en apprendre un peu plus sur ton petit copain et sur ce que sait la police à ton sujet.

Nick prit sa tasse de café et traversa le living pour s’approcher de son interface holo. Rapidement il sortit les dernières informations disponibles au grand public sur l’affaire du kidnapping d’enfant.
A mesure qu’il lisait, il blanchissait.
Nick inspira, expira, inspira et se tourna vers Deniz.

- Je vais prendre une douche. J’en ai besoin.

Il posa sa tasse à côté de l’interface et disparut dans le couloir.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
"Chez ses grands parents, dans un trou paumé de Pennsylvanie."

Nick ne disait rien. Il ne réagissait pas assez selon Denise. Et à ses yeux, c'était mauvais signe. Trop mauvais signe. Son coeur a commencé à battre plus fort et ses yeux à paniquer. Quand Nick explosait - suffisamment rare pour être noté - ce n'était jamais bon, et souvent, ça laissait un goût de fumée et de chair calcinée. Alors elle l'a suivi du regard en tournant sur son tabouret. Son coeur a manqué de sortir de sa poitrine. Qu'allait-il trouver ? Qu'allait-il penser d'elle ?

"Qu'est-ce que ça dit ?"

Pâle comme un linge, la respiration courte, elle s'est levée et l'a observé, n'osant pas approcher plus, qui sait ce qu'elle pourrait y voir et y lire. L'expression du visage de Nick était bien suffisante pour elle. Et quand il s'est levé pour "fuir", elle a ouvert la bouche.

"C'est pas ma faute, Nick ! Tu dois me croire !" Et à le suivre jusqu'à la salle de bain. "Il n'a rien fait !" Mais elle parlait déjà à une porte. "Nick !"

Plus que déprimée, elle était paniquée, maintenant. Elle s'est adossée contre le mur à côté et a soufflé. Elle a regardé l'ordinateur et a couru pour regarder ce qui se disait, où était Erik. Les seules photos d'elle étaient des caméras de surveillance du magasin en bordure de route où ils avaient fait une halte. Ce qu'elle ignorait était que l'agent de police présent ce jour-là avait été tué, laissant un Erik coupable et risquant plus que des années de prison. Denise savait qu'il ne se laisserait jamais attraper. Il préfèrerait sûrement mourir avant.

Alors elle a filé dans la chambre pour récupérer son sac et enfiler les vêtements qui lui restaient dont un débardeur trop petit sous sa veste en jean. Sa besace plus légère, elle l'a passée par dessus sa tête, ses cheveux se coinçant dedans et elle a filé vers la porte.
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Il l’entendit l’appeler derrière la porte mais il avait besoin de ce moment d’intimité pour organiser ses pensées et se ressaisir.
Deniz avait bien fait de venir chez lui dans la mesure où il pouvait sans doute lui apporter son aide. Et puis il était le genre de gars à être assez solide et droit dans ses bottes pour être d’un véritable secours à une fille aussi paumée qu’elle. Mais il fallait aussi mesurer combien ce genre de sollicitation était pour lui un événement tel qu’il lui fallait mobiliser toute son énergie pour y faire face.
Il avait donc besoin d’un moment à lui pour respirer. Sous la douche. Respirer sous l’eau quoi.
Nick laissa couler l’eau sur son visage et son corps pendant de longues minutes. Il avait l’impression qu’elle emportait avec elle les soucis secondaire et ainsi il parvenait à prioriser ses objectifs.
Il n’entendait plus Deniz.
Peut-être s’était-elle réfugiée dans la chambre d’ami.

Il coupa les robinets, attrapa sa serviette et se sécha avec ce sentiment d’être prêt à affronter les emmerdes qu’elle trainait avec elle. Avant de s’apercevoir que dans la précipitation, il n’avait même pas pris de vêtements propres.
Nick soupira, exaspéré.
Définitivement c’était une mauvaise journée.
Il s’autorisa un « merde » expiateur adressé au reflet dans le miroir puis s’enroula dans la serviette la plus large et la plus grande qu’il put trouver.
Sa chambre était adjacente cela ne poserait pas de problème.
D’un pas décidé, il quitta la salle d’eau et tandis qu’il refermait la porte derrière lui, il avisa Deniz sur le départ.
Elle avait l’air bouleversée. Certainement que la réaction qu’il avait eu ne l’avait pas aidée et il s’en voulut aussitôt.

- Deniz, attend. Ne t’en va pas.

Il s’approcha d’elle et posa une main sur son bras.

- La rue ne t’aidera pas. Excuse-moi. Je suis désolé. On va trouver une solution. Ne t’enfuis pas, plus, d’accord ?

Nick tenta un sourire qui se voulait confiant et apaisant. Toujours est-il que lui se sentait prêt à l’accompagner maintenant. Après une troisième tasse de café tout de même.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Elle a poussé un juron en lui faisant face. Elle avait bien espéré l'éviter, mais il était sorti plus tôt que prévu, en tenue d'Adam, en prime. Elle n'a pas pu s'empêcher de le regarder de haut en bas, mais elle s'est tout de même libérée de son emprise avant de se passer le poignet sur un oeil.

"Ne me dis pas que la rue ne m'aidera pas ! Parce que je vois pas ce qui pourrait m'aider à ce niveau là ! Tu ne peux rien pour moi, Nick, pas plus que tu pouvais quoi que ce soit avant ! Tu ne peux rien pour moi parce que tout ce que je touche, je le détruis ! J'ai rien voulu de tout ça, je sais pas pourquoi ils nous cherchent alors que y a un vrai tueur dans la nature, dans cette ville ! C'est pas les Négatifs qui foutent la merde ! Mais on nous chasse comme des parias alors que j'ai rien fait, cette fois ! C'est leur système pourri qui va mettre fin à ses jours parce qu'il ne se rendra jamais !"

Elle s'est arrêtée quelques secondes et elle a fait un pas en arrière. Je ne sais pas si elle le détestait par procuration ou si elle s'éloignait parce qu'elle se détestait elle-même. Son rythme cardiaque était tellement élevé que sa voix portait à travers toute la maison.

"Je suis du côté des gentils ! Je suis comme je suis et j'en ai marre que personne ne veuille me laisser être qui je veux être ! Et c'est certainement pas comme ces gamins de riches détestables qui font la couverture des magasines ! Chuis sûre que la plupart sont des Positifs qui peuvent donner de la poudre aux yeux ! Moi, je sais ce que je suis et je sais qui je suis et j'emmerde tous ceux qui m'empêcheront de l'être ! C'est un coup monté, Nick ! S'il a tué ce flic, c'est par légitime défense !"

Elle a semblé s'apaiser mais plus parce qu'elle était fatiguée que parce qu'elle rendait les armes. La mine boudeuse, les yeux rougis, elle a reniflé pour terminer.

"J'aurais pas dû venir. Tu peux rien pour moi et à cause de moi, tu pourrais avoir des ennuis !"
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick était désolée pour elle et par certains côtés, les ennuis qu’elle lui apporterait lui semblaient moins important au regard de sa détresse.

- Je sais tout ca, Deniz et je suis d’accord avec toi. J’ai eu le temps de réfléchir et j’ai une idée. Elle vaut ce qu’elle vaut mais on va déjà essayer ca. Va m’attendre dans le living, s’il te plait, j’arrive.


Il disparut dans sa chambre sans s’attarder. Tout en s’habillant, il gagnait en détermination. D’une certaine manière, c’était un peu comme s’il se retrouvait face à une maladie nouvelle dont il pouvait constater les symptômes terrifiants mais dont la cause lui était encore parfaitement inconnue. Le protocole scientifique exigeait de conserver la tête froide et d’analyser chaque élément d’abord distinctement, puis dans son ensemble et enfin en perspective dans son environnement.
C’était exactement comme ca qu’il allait procéder.

Lorsque Nick revint dans le salon, il se demanda une fraction de secondes si Deniz avait filé ou si elle avait suivi son conseil. Mais elle l’attendait, là, dans l’expectative.
Il commença par se servir une autre tasse de café de la cafetière encore pleine à litres puis s’installa dans le sofa comme il le fit la veille.

- Commence par me raconter ce que tu sais et ce que tu as vu. Ca m’aidera à y voir plus clair et toi aussi, d’accord ?

Cette fois ci, exit la voix conciliante du médecin. Il parlait d’un ton ferme bien que doux, qui n’admettrait pas de se faire remballer.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
"Mais... Nick !"

Elle a ouvert les bras en le regardant passer. Pour une fois qu'elle tentait de faire une bonne action en lui rendant une certaine liberté, voilà qu'il voulait la garder. Décidément, ce type avait plus qu'une paire de caleçons sous sa serviette. Elle a soupiré en le laissant se changer et elle s'est assise sur le bras du canapé, son sac sur ses genoux.

Elle a joué avec ses cheveux en attendant, le regard dans le vide et quand il est revenu, elle l'a suivi des yeux jusqu'à ce qu'il revienne vers elle. Dans un soupir profond, elle a essayé de réorganiser ses pensées.

"J'en sais rien. On était ensemble avec son bébé, on mangeait un truc Mcdo, genre, tu vois ? Quand un de ses potes l'a appelé pour lui dire que les flics le cherchaient. On a pas compris jusqu'à ce que ce soit son ex qui l'appelle en hurlant qu'il avait tué ses parents. Un truc dans ce genre-là... je sais plus, tout est confus ! Je sais juste que c'est pas lui ! Alors on a pris nos sacs et on a filé. Il voulait déposer le bébé chez ses parents à Elizabethtown avant qu'on parte pour le Canada. J'y aurais retrouvé mes grands parents."

Elle ne disait pas forcément tout. Mais elle sentait que tout était si gros que au choix, Nick ne la croirait pas, ou l'inciterait à se rendre. De là à l'aider réellement, elle en doutait fortement. Suspicieuse, ce n'était pas un manque de confiance en lui, c'était plutôt un manque de confiance en l'univers et sa propension à se foutre royalement dans les pires situations à rendre Sky jalouse.

"C'est quoi ton début de solution ?"
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick écouta les explications pour le moins succincte de Deniz. C’était court mais assez pour se faire une idée même vague de ce qui avait déclenché sa cavale. A la base il y avait donc une affaire de meurtre dans laquelle son petit ami était impliqué mais dont il était innocent d’après ce qu’elle en disait. L’affaire s’avérait corsée mais peut-être, si elle disait la vérité, y avait-il un espoir de voir les choses s’arrangeaient pour peu qu’on les aborde avec crconspection.
Deniz avait des défauts mais elle ne prenait pas la peine de mentir, tout du moins quand elle ne voulait rien obtenir. Auquel cas, elle utilisait plus la manipulation que le mensonge. Sa parole était certainement fondée et en tous cas, Nick ne la remettait pas en cause.

- D’accord. Donc tu t’es trouvé embarqué dans une histoire dont tu n’as même pas tout compris. On pourrait déjà commencer par là et voir ce qu’ont les flics.

Il avala un bon peu de café avant de se lever du sofa pour s’approcher de l’interface holo.

- Je suis médecin, j’ai pas vraiment de contacts personnels…

Autant dire que sa vie sociale s’approchant du néant, il n’avait comme connaissances que celles que ses parents lui présentaient lors de leurs soirées dans les quartiers riches de la ville haute. Aucune que Nick n’ait réellement entretenue.

- Depuis quelques temps je corresponds avec une personne. Sur le réseau. Elle, elle a des connaissances. C’est quelqu’un de bien placé, avec les bonnes informations et des moyens. Tu as entendu parler de Pimpernel ? Ca te dit quelque chose ?
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
"Les flics disent que c'est Erik qui a fait le coup. J'ai entendu dire un truc comme quoi, il était Négatif et tout... Genre, encore ces Positifs les victimes, ça me saoule. Ils ont dit que c'était une bagarre qui avait mal tourné, parce que Erik voulait voir sa fille mais que la mère l'en empêchait. Une interdiction d'approcher ou je ne sais plus quoi... Ok, je veux bien qu'on ait pas tous des casiers vierges, mais faut pas déconner, c'est pas un meurtrier !"

Denise a froncé les sourcils en faisant passer la lanière de son sac par dessus sa tête. Elle s'est décalée pour se réinstaller sur le canapé et l'écouter avec plus d'attention. Elle venait de comprendre que Nick était sincère, il allait l'aider. Et pas qu'un peu. Elle a hoché la tête.

"Oui... Je suis tombée dessus au mois de février, je crois. Depuis, quand je peux j'écoute. Mais je sais pas qui c'est."
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
- C’est un fait, les positifs sont souvent désignés comme les victimes alors qu’ils sont plus souvent du côté des agresseurs.

Nick se racla la gorge, posa sa tasse de café et s’installa devant son interface avant de pianoter sur quelques touches.

- Même quand il y a des catastrophes comme celle du métro. Ils n’ont même plus honte de tuer pour régler leurs petites affaires.

La chaise rotative du bureau se tourna vers Deniz

- On ne va pas te laisser tomber Deniz. Tu mérites qu’on t’aide quoi que tu aies fait, mais je ne te cache pas qu’il va falloir que tu y mettes du tien. Je veux dire…

Il avait du mal à trouver les bons mots pour ne pas la vexer ou ne pas la buter, mais sa conciliation serait indispensable à l’avenir. Deniz devrait prendre sur elle parce qu’ils seraient impuissants si elle mettait systématiquement toute solution en échec de par son caractère.

- On va devoir compter sur toi, autant que tu pourras compter sur nous, tu comprends ?

En d’autres termes : aide-toi et le ciel t’aidera.
Il écrivit un message privé sur un blog. Un truc rapidement rédigé et assez vague, par acquis de conscience, puis il l’envoya.

- Voilà. Pimprenel devrait nous répondre assez rapidement. En général, il ne tarde pas.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Denise a froncé les sourcils en étudiant Nick. Il disait des choses, avec lesquelles elle était fichtrement d'accord, mais elle ne comprenait pas tout non plus.

"Compter sur moi ? Je ne vois pas bien ce que je peux faire."

Et puis elle s'est à nouveau emballée. Le calme est toujours de courte durée avec elle. Elle s'est désignée d'un index.

"Hey, c'est moi la victime dans l'affaire ! J'ai pas kidnappé ce bébé, je l'ai rendu à sa famille ! Et j'ai fait mon devoir de citoyen, j'ai protégé un innocent ! Je suis forcée de me cacher parce que la justice de cette ville, c'est de la grosse merde ! Alors non. La ville ne va pas compter sur moi. Peu importe ce que c'est sur moi. J'en ai marre de me faire baiser à tour de bras. J'ai failli passer des nuits au frais pour des trucs que j'avais PAS piqués parce que cette conne m'a piégée ! Heureusement que je cours vite ! Et quand je fais quelque chose de bien, je me retrouve avec tous les poulets du continent ! Et ben c'est marre ! Je leur donnerai QUE DALLE ! T'entends, Nick ? Que... dalle ! Je les emmerde ! Tous, jusqu'au dernier !"

... Je n'ai pas fini d'évoquer le travail sur elle-même que Denise a dû faire, et qu'elle fait encore. Mais la réflexion n'était pas un de ces atouts principaux...
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick termina sa tasse de café et ferma les yeux quelques secondes pendant que Deniz partait dans les tours. Il se pinça les yeux puis délaissa son bureau et son interface holo pour aller remplir sa tasse de nouveau.
Afin de calmer un peu la furie, il tenta la diversion

- Tu veux un autre café Deniz ? il en reste

Il inspira calmement avant de reprendre.

- Je ne parlais pas de la ville. Quand je disais « on », je parlais de moi, de Pimpernel et de ceux qu’il pourra convaincre de nous aider. Tu es une victime dans cette affaire je le sais bien.

Nick s’approcha de la jeune fille et revint s’assoir à côté d’elle. Il la dévisagea longuement avant de lui donner un doux sourire. Son discours était décousu mais il en avait compris le fond, peu importe de quoi ou de qui elle parlait.

- Ca fait longtemps que tu coures Deniz… tu n’es pas fatiguée ? tu n’as pas envie de te poser un peu ?
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Denise a secoué la tête. Un café, non, elle avait plus envie de vomir tout de suite. Elle l'a regardé se réinstaller à côté d'elle pour lui poser la question qui fâche. D'abord, elle a détourné le regard en soupirant. Papa Nick était de sortie. Une chose dont elle se serait bien passée. Mais elle ne l'a pas non plus repoussé parce que la question était sensée. Et puis Nick était bien le seul à lui poser ce genre de questions en s'intéressant réellement à elle.

"Peut-être..."

Non, c'était certain. Mais à croire que Denise ne connaissait que les éclats de voix, alors elle a repris sur ce ton en se retournant vers lui.

"Mais j'étais avec un mec bien, tu vois ! C'était pas un délinquant, il est gentil, attentionné et il me fait rire ! On projetait de s'en aller, d'aller refaire un peu nos vies et de laisser tranquilles nos familles. Bon, on manquait un peu de blé donc on a dû attendre, mais on voulait se ranger, tu vois ! Et puis les flics ont débarqué et ils ont encore foutu leur merde !"

Nick avait touché le bon point pour que Denise réagisse aussi vivement, quand bien même elle ne répondait pas vraiment à sa question non plus.
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick ne remettait pas en doute le jugement de Deniz. Il était ce qu’il était, une vision complètement subjective d’un être auquel elle tenait. Son expérience en revanche lui avait montré qu’en matière de relations, Deniz, et les gens un peu émotionnellement instables en général, avaient une fâcheuse tendance à ne pas s’entourer des bonnes personnes. Quand ils y parvenaient c’était soit par hasard, soit parce que l’autre avait des raisons personnelles de rester à proximité.
Insidieusement, Nick se demanda dans quelle catégorie ranger cet Erik : un profiteur ou un soutien inopiné ? Étant donné la situation dans laquelle elle se trouvait, il aurait dit la première option.
Bien sûr, il garda ses réflexions pour lui.

- Je vois… De beaux projets. Je suis encore plus désolé pour toi que ca ait mal tourné et je te promets que je ferai ce que je peux pour t’aider.

Il pouvait dire ce qu’il voulait, Deniz avait été sur la voie de réussir bien mieux que lui à s’installer. Nick n’était pas vieux mais il n’y a avait pas de madame Doroty dans la ligne de mire et encore moins de bébé. Cette fille qu’il qualifiait encore parfois de « patiente » le coiffait au poteau.
Il soupira avant de reprendre la conversation et aborder les sujets matériels.

- Je ne vais pas pouvoir te garder longtemps ici. Ni toi ni moi on se supportera à terme tu sais, dit-il dans un sourire. J’ai mes petites habitudes de vieillard célibataire, tu finiras par devenir dingue.

Nick se pencha en avant pour poser sa tasse sur la table basse à côté des dossiers médicaux qu’il avait ramenés de l’enceinte pédiatrique.

- Tu vas rester le temps qu’on te trouve un endroit à toi. Il va falloir qu’on voit pour des vêtements aussi. J’ai peut-être une amie qui pourrait nous dépanner mais…

Il se permit un regard évaluateur mais définitivement, il n’y connaissait rien ni en taille de gonzesse, ni en matière de mode.

- Si tu as une meilleure idée je suis preneur.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Un sourire s'est dessiné sur ses lèvres, du genre mauvaise augure. Elle a laissé passer un temps avant de lui répondre.

"On pourrait les piquer, aussi."

Vu son regard sérieux, elle a soupiré en roulant des yeux.

"Ca va, je déconne..."

Quoique... Elle se voyait déjà entrer par effraction chez son père pour récupérer des affaires. On ne rentrait pas si facilement dans le rang, pas vrai ? Quant à le coiffer au poteau, il y avait encore une rude marge. Nick avait la sagesse et Denise le sens du risque.

"Je peux rester à poil sinon, ça me va aussi."

... Le pire étant que pour le coup, elle ne déconnait pas. Peut-être un peu, juste pour faire tourner Nick en bourrique, son sport favori.

"Et méprends-toi, il paraît que je suis très facile à vivre, une vraie petite dame du logis. Je prends particulièrement soin de mes colocataires."

Ca en revanche, c'était bien vrai.

"Je suis pas super mauvaise cuisinière, je suis pas chiante à regarder la télé, j'écoute de tout..."

Et elle avait peur de dormir seule la nuit... Reprenant son sérieux, elle a croisé une jambe sous l'autre et a penché la tête, essayant de se montrer de bonne volonté.

"D'accord... Qu'est-ce que je peux faire pour vous, alors ?"
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick ne sut pas vraiment ce qui était de l’ordre de la provocation ou du sérieux. Il espérait que tout ce qu’elle avait proposé ne soit vraiment que de la provocation. D’un autre côté, si c’était le cas, ca n’allait pas seulement être la journée qui serait longue, mais probablement toute la semaine. Il lui faudrait se trouver quelques heures sup pour passer le moins de temps possible chez lui. Ca devrait être facile.

- Pour commencer, tu diras que tu es ma nièce. Ca te permettra de sortir un peu d’ici pour tourner dans le quartier si tu veux. J’ai pas besoin de te dire de te tenir à carreaux pour ne pas attirer les flics, tu le sais.

En terme d’imagination, Nick en était tellement dépourvu que rien que ce petit mensonge lui semblait teinté de la honte suprême de la parjure. Au fond de lui, il était convaincu que ca ne marcherait pas qu’il allait être démasqué et qu’il finirait en prison « NoOOON, ce n’est pas ma niceeeuh, j’ai mentiiiiii ».
Il n’avait de toutes manières pas le choix. Il apprendrait et Deniz serait surement un bon professeur.

- Je vais appeler Meili. Elle saura mieux que moi où te trouver quelques fringues propres et correctes.

Son cerveau avait pris les commandes et il se trouvait drôlement concis et opérationnel. Il s’auto-étonna. Là encore, il lui faudrait mentir à sa secrétaire mais dans tout son entourage, c’est bien la seule qu’il oserait appeler pour une telle requête.
Nick regretta amèrement d’être fils unique. Une sœur aurait été rudement pratique en cet instant.

- Ca devrait bien se passer... dit-il pour s'en convaincre. Tout devrait bien se passer.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Denise l'a observé en train de monter ses plans. Sa nièce ? Elle ne devait pas avoir le physique pour passer pour sa petite amie et elle a haussé un sourcil à l'affront avant de se résigner : c'était profondément stupide. Elle a toujours cru pouvoir coincer les gens de cette manière, avec des charmes pulpeux, mais elle a toujours su qu'elle ne pourrait pas berner Nick non plus.

"Hey je sais ne pas attirer les flics, c'est pas ma faute s'ils sont sensible à mon charme !"

Mais et après ? Elle attendrait simplement qu'il trouve une idée ? Pendant ce temps, elle ferait quoi ? Elle était également parfaitement consciente de ce qu'elle risquait, ou du moins, qu'elle avait fait quelque chose d'impardonnable pour les autorités et que le prix serait élevé. Ca, en revanche, l'inquiétait.

"Ils vont me faire quoi les flics ? Ils vont m'enfermer et après ? Ils vont demander à leurs soeurs quelle couleur me va le mieux pour m'envoyer dans une prison qui a les uniformes adéquates ? Je peux dire que le orange ça me va bien... Même si c'est pas ma couleur préférée."

Elle a soupiré et s'est laissée retomber dans le fond du canapé en relevant les genoux contre sa poitrine pour les entourer des bras.

"Je vais finir ma vie en taule. Ils vont me trouver et comme d'hab, ils poseront aucune question, je serai juste... Un nouveau chapitre dans les exemples de la société..."

(Huhu Cette série m'a fait tellement marrer, j'avoue que y a un peu de Deniz dedans...)
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick avait vraiment du mal à suivre les méandres de la réflexion de Deniz. C'était un sacré exercice que de ménager sa susceptibilité tout en essayant de lui expliquer ce qu'il espérait d'elle. En termes simples, cela pourrait se résumer à "Tu fermes ta gueule, tu fais pas chier et si tu pouvais rester dans un placard en attendant qu'on t'en trouve un autre, ca m'arrangerait".
Mais Nick était ce genre de brave type qui n'aurait jamais dit ni même pensé ce genre de choses.
Non.
Il se contenta de la regarder avec ce doux sourire désolé, celui qui disait "Deniz n'est qu'une victime, il faut absolument la sauver d'elle-même et de ses ennuis".
Le syndrome du super héros.
Nick, en tant que médecin, ne se prenait pas pour Dieu - il était assez humble pour se défier de ce sentiment - mais plus exactement pour un sauveur, autant que faire ce peut. Échouer était pour lui un camouflet tout personnel.
Deniz était sa quête ultime qui ne mobilisait pas seulement ses compétences médicales, mais aussi ses capacités d'être humain. Un vrai défi.

- On va essayer de ne pas en arriver là, ok ?

Il se leva et attrapa son HP pour composer le numéro de l'hôpital pédiatrique. Tout en pianotant rapidement sur les touches, il dit à Deniz

- Il y a quelqu'un que tu souhaiterais prévenir que tu es en bonne santé ?
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
En arriver là ? Elle aurait bien aimé éviter d'en arriver même un petit peu avant. Elle a hoché la tête doucement en s'apaisant. Nick avait cet effet sur elle, plutôt bénéfique. Il était plus âgé, une forme d'autorité, une vie paisible et calme, rangée et droite. Il était le symbole de l'équilibre et à cette heure, probablement le seul à pouvoir la contenir et faire quelque chose de positif pour elle.

Cette fois, elle ne l'a pas suivi du regard quand il s'est levé. Au contraire, elle a remonté les jambes sur le canapé pour se mettre en boule avec un coussin dans les bras. Et elle a secoué la tête.

"Il n'y a personne qui me cherche dehors, et j'ai pas envie qu'on me sache vivante."

C'était un peu extrême mais Denise l'était tout autant. Elle n'a jamais compris pourquoi elle avait tant rejeté son père toutes ces années alors qu'il avait tout fait pour elle, lui avait tout pardonné. Je crois, et la psychiatre est d'accord avec moi, qu'elle se déteste à un tel point qu'elle refusait de s'infliger à son propre père. C'était sa punition à elle pour ce qu'elle était, elle n'en était simplement pas consciente.

"Merci, Nick. T'es un chouette type. Chuis sûre que Madame Nick sera la plus heureuse du monde."
Revenir en haut Aller en bas
Nick Doroty
Nick Doroty
Nick fit comme s’il n’avait pas entendu la dernière remarque de Deniz.
En quelques minutes, il expliqua rapidement à Meili, sa secrétaire-assistante-nounou-mamanParInterim-logocrate, la situation de sa nièce qui…

- …. ca reste entre nous Meili mais je pense qu’elle a fugué et je n’ai pas de vêtements pour elle pour les jours à venir. Si vous pouviez me dépanner vous me sauveriez la vie.

Il baissa d’un ton pour que Deniz n’entende pas ou peu la suite.

- En hauteur je dirais qu’elle est à peu près aussi grande que Daisy, l’infirmière de nuit. En morphologie… plus de 16 ans ? moins de 40 par contre ! Entre 20 et 30 ans plutôt…. Ca vous aide pas ? ah !....

Il réfléchit mais son désarroi était palpable.

- Ecoutez faites comme vous pouvez je suis sure que vous trouverez vous êtes géniale.

Comme tout bon patron qui se respecte, il le disait surtout pour s’adjoindre la participation active de Meili plus que par appréciation objective, mais ca marchait souvent. Et là, il avait désespérément besoin d’elle.

- … Vos congés ? de… ?.... …. …. Oui d’accord. Quand je reviendrai sans problème. Vous passez m’apporter tout ca ? Merci, vous êtes géniale. A plus tard.

Zut il l’avait déjà dit. Trop tard, il avait raccroché.
La matinée était déjà bien entamée et il lui fallait mettre à profit cette journée de break. Pimpernel ne répondrait pas avant un moment.
Il avait besoin d’un peu de solitude pour réfléchir. Ce n’était pas de la défiance vis-à-vis de Deniz, juste une habitude.

- Je vais faire quelques courses pour la journée. Tu peux regarder la télé si tu veux ou utiliser l’interface holo. Ca va ? Ca ira ?

Il la regarda allongée sur le sofa. Sa question était sincère.
Revenir en haut Aller en bas
Deniz Raven
Deniz Raven
Denise a relevé la tête pour observer Nick. Elle avait bien tendu l'oreille pour écouter, mais elle n'avait pas tout perçu. Quand Nick était revenu, elle avait repris sa position de non espionne, petite Causette.

Rester là à rien faire que regarder la télé et surfer sur l'infranet en toute tranquillité pendant qu'on va chasser le plat tout fait à réchauffer au micro onde et le plastique d'eau de source ? Volontiers, oui ! Elle acquiesça doucement à sa proposition.

"Oui, je ne bougerai pas, c'est promis."

Pour le coup, elle aussi était sincère. Elle était fatiguée d'avoir couru, elle avait encore faim et soif, et surtout sommeil.

"Je vais..." Elle a serré d'autant plus un coussin entre ses bras, se recroquevillant d'autant plus sur elle-même et elle ferma les yeux. "...Commencer par une sieste, en t'attendant. Et puis je te ferai du ménage, si tu veux."

J'admets avoir ri quand elle m'a raconté cette histoire. Denise, faire le ménage...
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
[CLOS] [Nick/Deniz] My Favorite Game
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [CLOS] [Deniz/Sky] Our favorite game
» [CLOS] [Nick/Jeremiah] Help !
» [CLOS] [Nick/Angie] Fix me
» [CLOS] [Nick/Angie] What else ?
» [CLOS] [Nick/Angie] If I talk real slowly, if I try real hard...

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Children of Lux Aeterna :: MEGALOPOLIS :: Ville médiane-