2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [CLOS] [Jason/Angie] 2ème round

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Angela Foster
Angela Foster
Mars 2075.


Et bah quelle nuit ! Si on m’avait dit un jour que je risquais de passer une nuit en quarantaine dans un laboratoire de la fac, je n’y aurais jamais cru. C’est vrai quoi, à combien de personnes ça peut arriver ce genre d’expérience ? C’est juste un truc de fou, un truc qu’on ne voit que dans les films, ou les séries, ou dans les livres, mais pas dans la vraie vie. Sauf que si vous mettez un étudiant un peu maladroit et des virus contagieux dans un même labo, cela peut devenir la réalité…

Je venais de reprendre mes études et j’avais beaucoup de retard à rattraper. Enfin, ce n’était pas tellement  du retard, mais disons que la pause de trois ans que je venais de faire, m’avait fait oublier un bon nombre des connaissances que j’avais acquises. Il fallait, avant de me mettre vraiment à mon mémoire, que je réapprenne tout ce que j’avais perdu. Donc, lorsque je ne travaillais pas au bar, je venais ici, à la fac.

Bref, où en étais-je ? Ah oui, un étudiant maladroit, un virus contagieux et un laboratoire. Hier, j’avais passé la journée au labo, à étudier le virus de la grippe. Un virus contagieux, certes, mais pas dangereux. Sur la paillasse d’à côté, il y avait un étudiant de troisième année qui étudiait je ne sais quel virus un peu plus dangereux que le mien. Je travaillais tranquillement donc, lorsque j’entendis un bruit de verre brisé. Et tout à coup, les choses se sont enchaînées. L’alarme virale du labo a retentit et les portes se sont bloquées, nous coinçant à l’intérieur.

Bon, il s’avère que finalement, le virus libéré par l’étudiant maladroit n’était pas très dangereux. Mais cela ne les a pas empêchés de nous garder en quarantaine dans ce labo toute la nuit. Le temps de voir si l’un de nous allait tomber malade. Le temps aussi d’analyser l’échantillon de sang qu’un type en combinaison d’astronaute était venu nous prélever et de se rendre qu’il n’y avait pas le moindre danger.

On nous a laissé sortir à l’heure où la plupart des étudiants arrivaient pour commencer leur journée de cours. Le parking était bondé, et moi, je marchais à contre-sens. J’embauchais au bar dans deux heures, je n’avais pas dormi de la nuit et j’avais besoin d’une bonne douche. J’avais besoin, aussi, de me changer les idées. Vous ne le croirez peut-être pas, mais être coincée pendant toute une nuit dans un labo avec un étudiant, ça peut-être un véritable calvaire… Surtout quand l’étudiant en question est le plus lourd que la Terre ait porté…

Ma moto était garée à l’autre bout du parking, à une bonne distance de l’entrée de la fac, mais, alors que la voyais au loin, j’eus l’impression qu’il y avait quelque chose qui clochait… Le pneu arrière n’avait pas l’air très gonflé. Ce ne fut que lorsque j’arrivais à sa hauteur que je n’eus d’autre choix que de constater qu’il était crevé. Génial il ne manquait plus que ça !

- Oh non, ce n’est pas vrai !

De rage, je donnais un coup de pied dans l’autre pneu (ce qui ne servait strictement à rien, je vous l’accorde) et m’assis sur le trottoir, le temps de farfouiller dans mon sac à dos à la recherche de mon portable.
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Jason Israel
Jason Israel
Un peu plus d'un mois avait passé. Libby avait fini par craquer et Jason l'avait aidée à se relever. Gen et Abel étaient des fantômes, pour les autres, la vie avait repris son cours habituel, accompagnant le reste de la ville. Annie s'était définitivement installée chez Jason. Levi avait repris la caravane de Garin et Marlene avait pris les anciens appartements d'Annie. Tout semblait - enfin - rentrer dans l'ordre mais ces choses prenaient du temps et Jason était patient. Il était peu à peu redevenu ce que tout le monde attendait de lui : l'imperturbable, le jovial - si si -, il laissait à Levi le soin d'apporter l'humour qui manquait à Liberation et lui conservait son rôle de soutien et de conseiller.

Cette semaine, Annie était à l'université, Jason faisait donc le chauffeur. Souvent, quand il la déposait à la clinique, il attendait, il faisait mine de partir mais n'allait jamais bien loin. Une fois, il s'est faufilé dans le bâtiment et a erré un moment dans les couloirs à la recherche de Garin des fois que celui-ci essaye à nouveau d'approcher d'Annie. Mais rien. L'Anglais avait toujours été doué à cache-cache, sa supposée mort n'avait pas dû l'handicaper finalement. Jason ne s'était que très rarement méfié de Garin et encore, simplement de par sa relation avec la soeur d'Abel. Mais aujourd'hui... Les choses étaient différentes. Il voulait le retrouver à son tour et savoir ce qui s'était vraiment passé. Abel n'en dirait jamais rien et pour ce qu'il en savait, Jason ne le soupçonnait de rien. Il voulait juste comprendre. Des réponses claires. Et ne plus avoir à se méfier. Bogdan était une chose... Garin en était une autre, il fallait le reconnaître.

Jason cala le Hummer devant Angela alors que Annie venait de crier pour qu'il s'arrête. Elle venait de voir une amie et sauta du véhicule pour la rejoindre. Jason eut un demi sourire en se penchant pour saluer la dite amie d'une légère main levée. Poli, oui. Avenant, beaucoup moins. Annie était celle qui s'en était sortie le mieux. Et le plus vite. Elle avait pansé toutes les plaies, oubliant les siennes et aujourd'hui, elle était celle qui riait le plus fort quand les autres avaient encore mal aux jambes et tenaient tout juste debout.

Annie ouvrit le coffre en discutant gaiement et Jason l'observa une seconde dans le rétroviseur en train d'en extirper un gros carton. Son regard se perdit autour d'eux et il soupira en tournant la tête, un coude sur la vitre ouverte, l'autre main posée sur un genou. Son coeur rata un battement. La première chose qu'il songea fut que quelque chose était différent. Il s'était arrêté pile à côté d'elle et venait juste de la voir. L'appeler ou non, il ne sut quoi faire et détourna le regard vivement jusqu'à ce que Annie contourne le Hummer pour venir le voir à sa vitre.

"Tu viens me chercher ce soir, ou je demande à Levi ?"

Jason serra les dents. Levi, Levi, Levi ENCORE Levi... Il acquiesça doucement.

"Je viendrai. Je serai là."

Elle lui sourit, illuminant tout son visage subitement. Ces derniers temps, Jason aimait bien ne pas être là le soir. Il allait "se balader" comme il le disait. Mais Annie ne s'en formalisait pas tellement. A son âge, avoir l'appartement pour elle seule était toujours trop bien. Elle fit volte face pour s'en aller et aperçut Angela à son tour. Son sourire s'effaça aussi vite qu'il était apparu et Jason se demanda pourquoi ce temps d'arrêt, même s'il la voyait de dos. Contrairement à lui, Annie n'avait aucune envie de parler à Angela. Au contraire : elle l'évitait soigneusement.

"Tu ne veux pas que je vous dépose devant l'entrée au lieu de porter tout ça jusque là-bas ?"

Annie rit, effaçant le nuage silencieux comme s'il n'était qu'un rêve, avant de le planter là. Il la suivit des yeux, se demandant bien ce qui la forçait à réagir aussi froidement, elle pourtant si cordiale, mais il n'en dit rien. Et quand elle fut assez loin, Jason soupira et regarda enfin Angela.

"De l'aide ?"
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Angela Foster
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Oh non, ne me dites pas que j’avais oublié mon portable ? Je venais de vider une bonne partie de mon sac à dos, étalant autour de moi mes livres, mes notes de recherches, mais je devais me rendre à l’évidence. Je ne l’avais pas. Donc pas moyen d’appeler David à ma rescousse. Et d’ailleurs, je n’aurais même pas eu besoin de mon portable si j’avais pris la peine de remplacer ma bombe anti-crevaison la dernière fois que je l’avais utilisée… Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.

Mes cheveux avaient poussés depuis que j’étais revenue de Colombie avec Garin. Ils n’étaient pas encore très longs, mais suffisamment pour me tomber devant les yeux lorsque je baissais la tête. Penchée sur mon sac à dos, j’entendis, plus que je vis, le hummer s’arrêter devant moi. Mais je n’y prêtai pas attention dans un premier temps. C’était sûrement un étudiant qui venait pour ses cours et pas une seconde il ne me vint à l’idée que je pourrais lui demander de l’aide. Il faut dire aussi, que j’étais encore en train de sortir mes livres, pensant trouver mon portable au fond de mon sac.

Ce ne fut qu’en entendant des voix que je tiquai. Elles me semblaient familières. Je n’aurais pas su dire quand je les avais entendues, ni à qui elles appartenaient, mais il me semblait que je les connaissais. J’interrompis ma fouille pour relever la tête. Une jeune fille sortait des affaires du coffre du hummer. Une jeune fille dont le visage me disait quelque chose. Je ne l’avais pourtant vu qu’une seule fois, en pleine nuit, dans une rue de la ville basse. Mais je me souvenais de cette nuit. Comment s’appelait-elle déjà ? Un nom en A, je crois. Elle était venue chercher Garin avec - mon regard se posa sur le conducteur du hummer – Jason. Le voir, là, alors que je ne l’avais pas revu depuis le fiasco de la dernière fois me fit un drôle d’effet. Un mélange de surprise et de gêne. Jason était un ami de Garin, Garin qui était censé être mort mais qui avait squatté mon salon le temps de se procurer une nouvelle identité, de commencer une nouvelle vie.

La jeune fille croisa mon regard et, sans que j’eusse la moindre explication à cela, je vis son visage se fermer complètement. Je fronçai les sourcils et reportai mon attention sur mon sac à dos. Etant donné la réaction qu’elle venait d’avoir, il me semblait mal venu de la saluer comme si de rien n’était.  

La voix de Jason me fit à nouveau relever la tête. La jeune fille était partie et il me regardait par la fenêtre de son véhicule.

- Euh…

Je jetai un œil à ma moto, à mon pneu à plat, puis revins vers Jason.

- Ca ne serait pas de refus... si tu as le temps.

Je ramassai mes dernières affaires, et me relevai en jetant mon sac sur mon épaule.

- J’ai dû rouler sur un truc pas très catholique en venant. Je suis censée avoir toujours une bombe anti-crevaison au cas où, mais je l’ai utilisée il y a quelques mois et je n’ai jamais pris le temps d’en racheter une…
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Jason Israel
Jason Israel
L'ironie arracha un plutôt large sourire à Jason. Il regarda autour de lui et finit par se passer une main sur les lèvres avant de sortir du Hummer. Il ne se précipita pas mais ne sembla pas lassé pour autant.

"Ca tombe bien."

Le Hummer, c'était pour le travail mais aussi pour Liberation. Quant à Annie et lui, ils adoraient y entasser un ramassis de trucs. Et une bombe anticrevaison, et bien... Il en avait une depuis que Lisbet avait entaché sa masculinité. Il en sortit une du coffre avant de refermer ce dernier et il s'approcha de la moto d'Angela. En y repensant, il aurait dû se douter plus tôt que Lisbet était Positive. Crever ses pneus de Hummer avec autant de facilité, il était toutefois curieux de savoir comment elle avait fait, avec un simple couteau. Avait-elle seulement été obligée de lui crever les quatre ? Non, si elle croyait qu'il avait quelque chose à compenser avec son Hummer, en revanche, elle avait sûrement quelque chose contre les Hummer. Ou contre les noirs américains. Ou contre les Noirs américains en Hummer qui lui foutent en l'air sa journée. Quoique dans le cas de Lisbet, elle lui apparaissait plutôt comme l'adolescente primaire qui frappe les garçons parce qu'ils lui plaisent.

Jason s'accroupit devant la moto avec un soupir et s'accouda à ses genoux en regardant l'engin. Il n'avait plus repris contact avec elle. Quelques jours en suivant, Garin était mort et il n'avait pas voulu affronter Angela pour lui dire. Et maintenant qu'il était toujours vivant, Jason se demanda si entamer le sujet était une bonne question. Il savait, d'expérience, que la méfiance était de mise à Liberation. Jusque là, chaque fois qu'ils faisaient attention, ils avaient raison. Autant continuer sur leur lancée.

"Tu sais, peu importe sur quoi tu as roulé, ce n'était probablement pas du tout catholique." Et il savait de quoi il parlait. "Mais je crois que tu es bonne pour changer ton pneu." Il releva les yeux et le menton vers elle. "Si tu veux, je peux t'amener à un garage."
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Angela Foster
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C’est alors qu’un immense sourire éclaira le visage de Jason. Il avait, vous savez, ce sourire si particulier qui illumine tout ce qu’il y a autour de lui, qui réchauffe et remonte le moral, même quand on vient de passer une nuit entière coincé avec un abruti fini et un virus prétendument dangereux dans l’air. Pendant quelques secondes, je me demandai ce qui pouvait le faire sourire de la sorte. Mais sa réponse m’apporta une explication. Ou du moins, je croyais que c’était l’explication.

- Une chance que tu te balades sur le campus !

Je me décalai pour le laisser s’approcher de la moto et l’observai tandis qu’il examinait mon pneu avec attention. Quand était-ce, déjà, la dernière fois que je l’avais vu ? Cela me semblait être si loin, des années peut-être. Il s’était passé tellement de choses depuis… A commencer par la « mort » de Garin, puis mon exposition à Yu et les émeutes. J’avais eu de la chance de ne pas m’y trouver au moment où elles avaient éclaté, ce qui était plutôt étonnant étant donné ma propension à me trouver toujours là où il ne fallait pas, mais David y était et il n’en était pas revenu totalement indemne.  Au début, je m’étais surprise à penser à Jason régulièrement. A attendre, je ne sais pas, qu’il me rappelle ? Et puis, j’avais j’y pensais de moins en moins, jusqu’à ne plus y penser du tout.

Je hochai la tête tandis qu’il me parlait de changer mon pneu.

- Oui, je crois que je ne vais pas avoir le choix. Même avec le produit, je ne pourrais pas aller bien loin.

Ni bien vite d’ailleurs… Et l’idée de traverser la ville médiane à la vitesse d’un escargot n’était pas des plus plaisantes. Comme si j’avais le temps de me traîner ! Je jetai un rapide coup d’œil à ma montre avant de relever les yeux vers Jason. M’emmener à un garage ? Voyons… C’était certainement la meilleure chose à faire. Je n’étais pas sûre que le pneu supporte le retour jusqu’à la maison, puis l’aller jusqu’au bar. Ce n’était pas prudent. Je sais, je ne suis pas une fille qu’on peut qualifier de prudente. Mais je l’étais un peu plus (ou du moins, je commençais à l’être) depuis que j’avais de nouveau une vie à perdre.

- Ca m’arrangerait oui. Au moins ça serait fait et je pourrais aller bosser sans craindre que le pneu ne tienne pas le coup.

J’ajustai la poignée de mon sac sur l’épaule et récupérai mon casque que j’avais posé sur la selle.

- T’es sûr que ça ne te dérange pas ? Je ne voudrais pas te retarder.

En même temps, s’il le proposait, c’est qu’il avait le temps de le faire, non ?
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Jason Israel
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« Je ne me baladais pas. Je faisais le chauffeur. »

Jason se releva en soupirant et secoua la tête.

« Non. J’ai fini mon travail pour la journée. Du moins jusqu'à ce soir. » Dit-il en désigna la direction d’où Annie avait disparu. « Je peux te déposer à ton boulot et je reviendrai m’occuper de ta moto. Je vais essayer de te trouver un pneu neuf pas trop cher. C’est facile de se faire racketer ces derniers temps. »

Déjà n’était-il pas très loquace qu’il ne savait encore moins quoi dire à Angela. Il ne l’avait pas rappelé et il l’avait pourtant promis. Il avait failli et pour ça, il ne se sentait pas très catholique, lui-même. Mais les choses avaient connu un tournant tel qu’il n’avait pas eu la foi de se distraite. Depuis un moment maintenant, le jeune homme qu’Angela avait croisé un jour dans un bar, enflammé, drôle malgré un humour décalé, jovial et plutôt avenant, avait disparu. Du moins, il était toujours là, quelque part, mais personne ne semblait avoir besoin de sa présence. Aussi, Jason l’avait laissé dans sa chambre pendant que l’adulte essayait d’assumer ses responsabilités.

Il lui désigna la place d’Annie dans le véhicule, maintenant qu’elle avait disparu et il la laissa monter. Une fois à l’intérieur, il se cala au volant et fronça les sourcils.

« Il est tôt, normalement, les gens vont à l’université, ils n’en partent pas. Je ne savais pas que tu étudiais la médecine… »

Encore aurait-il fallu que Jason sache quoi que ce soit sur elle. Il n’avait jamais cherché à la trouver sur internet. Elle n’était pas de Liberation, ne représentait pas un risque pour Liberation, alors il avait voulu jouer sur la corde de la normalité, pour changer. Il apprendrait à la connaître à l’ancienne. Chercher ce que les autres ne nous disaient pas… De toute évidence, Liberation en souffrait déjà suffisamment. Inutile d’en rajouter.
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Angela Foster
Angela Foster
Je jetai un coup d’œil dans la direction qu’il indiquait. La jeune fille avait fini par atteindre le bâtiment et  s’était engouffrée à l’intérieur. Mince, comme elle s’appelait déjà ? Je la revoyais encore se jeter sur Garin après qu’il ait fait sa crise et que j’ai appelé Jason à la rescousse. Elle avait eu l’air de vraiment tenir à Garin. Comment réagirait-elle si elle apprenait qu’il n’était pas vraiment mort ?

Je reportai mon attention sur Jason et lui adressai un franc sourire.

- Ca serait vraiment le top ! Merci.

Je n’en demandais pas tant à Jason, mais je devais reconnaitre que ça m’arrangerait. Non pas que je n’y connaissais rien en pneu et que j’avais peur d’être racketter, mais cela me ferait gagner pas mal de temps. Bon, en même temps, je n’embauchais que dans deux heures donc ce n’était quand même pas comme si chaque minute était comptée. Sauf que…

- Mais faut que je repasse me changer avant d’aller bosser. Et on ne m’attend pas avant deux heures. Donc si ça ne te dérange pas, je vais plutôt rester sur ta première proposition. Mais c’est gentil de proposer.

J’ouvris la portière de son hummer et m’installai sur le siège, déposant mon sac et mon casque sur le sol avant de me laisser aller contre le dossier.

- En fait, c’est la microbiologie que j’étudie. Et c’est assez récent, j’ai repris au début de semestre. Mais j’ai pas cours aujourd’hui, normalement, je devrais même pas être là. Mais j’ai passé la nuit en quarantaine au labo et j’en suis sortie que ce matin.

Je soupirai en roulant des yeux. Si Jason prenait la peine de m’observer, il comprendrait vite que ça ne m’avait pas franchement ravi. Je jetai un coup d’œil à Jason et m’empressai de reprendre la parole.

- Mais je te rassure, je suis pas contaminée par quoi que ce soit, tu risques rien !
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Jason Israel
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De toute évidence, Jason se rendit compte qu’il ne savait rien. Absolument rien d’Angela. Sauf que son instinct l’alertait sur quelque chose de différent. Il avait très longuement étudié la jeune femme lors de leur entretien. Meeting. Euh… Rendez-vous ? Et elle ne lui avait aucunement parue si… Calme. Il avait perçu une colère sourde en elle et un désir d’imprudence qui ne semblait pas la caractériser sur l’instant. Néanmoins, Jason n’était plus vraiment lui-même non plus ces derniers temps et son intuition lui sembla quelque peu perturbée. Aussi, il ne se fit pas à ses impressions et songea simplement avoir envie de voir ce qui lui plaisait, non ce qui était. Il sourit plus franchement en reprenant la route, sans lui prêter grande attention à ses côtés.

« Je ne crains pas d’être contaminé. Et mes défenses immunitaires sont plutôt bonnes. » Jason sortit du parking et rejoignit instinctivement la Baie vers son garage préféré. « Microbiologie, hein ? » Il lui jeta un regard en coin, légèrement amusé avant de le reporter sur la route. « Qu’est-ce qui t’a poussée à reprendre les études ? » D’humeur curieuse, Jason se surprit lui-même à poser des questions. Mais n’avait-il pas utilisé Angela comme argument sans appel contre Gen un mois plus tôt alors qu’ils étaient encore à se déchirer l’un l’autre ? Il la regarda à nouveau brièvement. Elle n’avait pas l’air plus fatiguée que dans son souvenir. Mais le peu de fois où il l’avait vue, et c’était pour ça qu’il l’avait remarquée plus qu’une autre, elle avait l’air… Assez sur les genoux. Aussi pour le coup ne vit-il pas de différence notable de ce côté-là. « Et euh… » Il hésita une seconde avant de finir. « Sinon, ça va ? »
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Angela Foster
Angela Foster
On était là, à discuter et ça semblait presque naturel. Qui aurait pu le croire ? On ne se connaissait pas vraiment, la dernière fois qu’on s’était vus, j’avais déclenché une bagarre et ça avait jeté un sacré froid entre nous, et nous n’avions, ni l’un ni l’autre, pas donné le moindre signe de vie en plus de six mois. Et on parlait, comme si de rien n’était. C’était étrange, et chouette à la fois. Comme je le disais tout à l’heure, j’avais beaucoup pensé à Jason durant les premières semaines qui avait suivi notre petit-déj’. Quelque part, il me plaisait. J’avais, ce jour-là, ressenti chez lui comme une espèce de force, de puissance sourde. Comme une certaine solidité. Et beaucoup de sang froid aussi, là où moi je le perdais facilement. Il me semblait être l’exact opposé de  ce que j’étais. Je me voyais comme une sorte de feu, prêt à se transformer en énorme incendie à la moindre petite étincelle. Et Jason m’apparaissait plus comme de l’eau, calme, apaisant, neutre, mais aussi incroyablement puissante lorsqu’elle se déchaine, et indomptable. Bref, c’était comme ça que je l’avais vu, mais je me trompais peut-être. Après tout, je ne le connaissais pas. Mais du coup, c’était ça qui m’avait plu chez lui, le fait qu’il soit tellement différent de moi. Et je me disais qu’un peu d’eau ne me ferait pas de mal.

J’esquissai un sourire en entendant son commentaire sur son système immunitaire et penchai la tête sur le côté.

- Tu serais bien la première personne que je croise aujourd’hui qui n’aurait pas peur de tomber malade à mon contact. Tu aurais vu la réaction des gens quand on nous a laissé sortir du labo ! Ils me regardaient comme une pestiférée et s’écartaient de moi autant que possible.

Cela m’avait rappelé l’époque où, après avoir commencé les traitements, j’avais petit à petit perdu mes cheveux. Mon crâne lisse comme un œuf affichait aussi clairement la maladie que si j’avais eu le mot cancer en néon clignotant inscrit sur mon front. Les gens avaient beau savoir que ce n’était pas contagieux, il y avait toujours ce mouvement de recul, cette sorte de gêne. Je ne m’étais jamais soucié du regard des gens avant cela, et maintenant, je ne m’en souciais plus, mais à l’époque, ça avait été très dur à supporter.

J’acquiesçai, un sourire aux lèvres tandis qu’il m’interrogeait sur mes études.

- Et oui ! Et c’est plus passionnant qu’on pourrait le croire !

Et voilà la question qui fâche. J’hésitai un instant avant de répondre. Je savais que Jason était un candidat. Mais pour l’instant, seuls David et Garin étaient au courant pour moi (et les chinois aussi, mais c’était différent). Pouvais-je avoir assez confiance en Jason pour le lui dire ? Je ne le connaissais pas assez pour ça.

- J’ai toujours regretté d’avoir dû les abandonner alors quand l’occasion s’est présentée de les reprendre, je n’ai pas hésité. Et puis, même si j’aime mon boulot au bar, je n’aspire pas tellement à être serveuse jusqu’à la fin de mes jours.

Et c’était la stricte vérité. Je ne lui donnais juste pas tous les détails. Je lui adressai un sourire et reportai mon attention sur la route qui défilait. Sa question me surpris un peu. J’avais l’impression qu’il attendait plus qu’un simple oui, ou non. Mais je n’étais pas sûre de vouloir creuser plus. Qui sait où ça m’emmènerait. Je haussai les épaules.

- Ca va… entre les études, le boulot, la musique, j’ai à peine le temps de souffler mais… ça va. Et puis,  j’ai choisi tout ça, alors je ne vais pas m’en plaindre.

Je tournai la tête vers lui et l’interrogeai du regard.

- Et toi ?

Il me semblait encore plus calme que la dernière fois où je l’avais vue. Un peu plus sombre aussi. Mais peut-être n’était-ce qu’une impression.
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Jason Israel
Jason Israel
Tout en l’écoutant, Jason souriait. Elle ne parlait pas de Liberation. Elle ne parlait pas de Jericho. Elle ne parlait pas des émeutes. Elle ne parlait pas de trahison, ni d’une autre fille, elle parlait… Des études, d’une vie normale. Aussi, sa question le perturba. Il ne s’y était pas attendu. Il haussa les sourcils et la regarda une seconde avant de reporter sur la route. Puis il posa à nouveau ses yeux sur elle en entrouvrant la bouche.

« Et moi ? » Il ne sembla pas comprendre. « Et moi quoi ? »

Jason se repassa ses propres questions et les réponses d’Angela dans l’esprit pour faire le lien et il cligna des yeux. Si la formulation n’était pas clairement « Et toi, Jason, comment ça va ? » Angela était aussi méfiante que lui, sinon plus dans ses paroles. Elle usait de peu de mots, tranchait un peu dans le lard pour s’exprimer, comme lui, et compressait une phrase entière en quelques lettres simples.

« Euh… »

Quelques lettres simples que personne ne lui avait posé jusque là. Comment allait-il ? Pour le coup qu’il ne sut quoi répondre, ne s’étant pas lui-même demandé une chose pareille. Un peu l’ombre de lui-même depuis les émeutes, le réveil de Libby l’avait aidé à se réveiller un peu lui-même. Mais tout demeurait encore confus, alors que dire ? Il ne pouvait parler de Garin, ni de Libby, ni même de Jericho.

« Je… Euh… Ca va. Je crois. Merci. »

Gen avait été tellement focalisée sur Abel, Annie sur Marlene et Levi, Libby sur Jericho et Samaël sur euh… Samaël. Eve reprenait lentement ses marques. Quant à Abel, il était leur leader, personne ne s’inquiétait réellement de lui, finalement et Jason se rendit compte qu’il aurait dû être plus à son écoute. Plus tôt. Il avait suffit de deux mots en 5 lettres pour faire réaliser tout ça à Jason et il n’était pas sûr de lui avoir correctement répondu. Y avait-il seulement une réponse correcte à cette question ? Ne sachant quoi ajouter, il se contenta de lui sourire avant de se concentrer sur la route. Un tournant ciii, un virage lààà…
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Angela Foster
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La réaction de Jason me fit tout d’abord froncer les sourcils. Mais c’était plus de l’étonnement que de la vexation. La seconde d’après, j’éclatai de rire.

- Tu m’as demandé si j’allais bien. Je te retourne la question. C’est une question que les gens se posent quand ils se voient. Tu sais ? Certains s’intéressent vraiment à la réponse et d’autres s’en fichent royalement, mais tout le monde la pose, par politesse. Tu vois ?

Loin de moi l’idée de me moquer de lui. Je le taquinai juste, j’aimais bien taquiner les gens, c’était plus fort que moi. C’était dans ma nature je crois. Certains avaient tendance à trouver ça lourd, mais ça sortait tout seul. Le seul moyen de m’en empêcher, c’était de me plaquer la main sur la bouche pour empêcher les sons de sortir. Inutile de vous dire que ça ne marchait pas, parce que mes amis ne réagissaient pas assez vite. Ils me connaissaient pourtant, mais une vanne, ça sort toujours quand on ne s’y attend pas.

Et puis il me répondit. Ce n’était pas une réponse très enthousiaste, peut-être même pas très sincère, mais je m’en contentai. J’avais appris avec le temps qu’il y avait certaines situations dans lesquelles il valait mieux ne pas insister, certaines questions qu’il valait mieux ne pas poser. Si Jason n’était pas au meilleur de sa forme, alors je pouvais au moins essayer de lui changer les idées, à défaut d’essayer de comprendre.

Je m’enfonçai dans mon fauteuil en soupirant.

- J’espère que tu accordes plus d’attention à la route que tu n’en accordes à ce que je dis. Parce que dans ce cas-là, je crois qu’il serait plus prudent que je continue à pieds !

Une autre vanne. Je ne connaissais pas Jason, je n’avais aucun moyen d’être sûre que ça passe avec lui. Certaines personnes n’appréciaient pas vraiment ce genre d’humour et dans ces cas-là, ça finissait toujours par me revenir à la figure.
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Jason Israel
Jason Israel
Si Angela faisait de l’humour, Jason n’en vit rien, trop concentré sur la route, justement, mais aussi habitué à être celui qui les pose, les questions, pas qui y répond.

« Tu veux dire que tu me demandes mais tu t’en fiches ? Quand je pose une question, en général, c’est que j’ai besoin de la réponse. »

Son vocabulaire n’était pas des mieux employés. Il n’avait pas à proprement parlé « besoin » de sa réponse, mais le plus souvent, quand il posait une question, il avait besoin de la réponse. Déformation professionnelle. A quel point cela se voyait-il que Jason était à côté de la plaque ? En tout cas, face à Angela, il ne savait que dire ni comment se comporter. Ce n’était pas aussi facile qu’avec Gen contre qui il pouvait hurler ou jouer la carte glaciale en guise de mécontentement. Ni Libby auprès de laquelle il n’avait pas su comment se faire pardonner et regagner le droit qu’elle lui dise à nouveau bonjour. Ni même Annie qu’il connaissait comme une soeur. Elle n’était pas non plus comme Marlene contre qui il était facile d’éprouver de la colère et de se laisser à s’y défouler. Pour l’heure, Angela n’était rien. Alors elle pouvait être tout.

« J’écoute ce que tu dis ! Je ne suis pas sourd. »

Il avait juste du mal à comprendre sa manoeuvre. Ce qui l’énervait. Pas Angela, mais l’idée d’être al placé, décalé, pas dans le bon chemin, maladroit… Pas où il faut. Pas normal. Or, c’était ce pour quoi il désespérait : de la normalité. Alors s’il n’était pas capable de répondre à une si simple question, comment pourrait-il répondre aux autres ? Il était pourtant réceptif à l’humour avant, non ? A la seconde où il se demanda ce qui avait bien pu se passer dans sa vie, il n’eut pas le temps de formuler entièrement sa question dans sa tête qu’il se souvenait de la réponse. Et il soupira.

« Je t’ai répondu. Je t’ai dit, ça va. Je dois dire plus ? Tu ne m’as pas dit plus non plus. »

Cette colère sourde qu’il ressentait depuis des semaines refaisait lentement surface mais il s’efforça de la mettre en veilleuse avant qu’Angela ne se croit coupable ou pire, responsable, ou même la cible.
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Angela Foster
Angela Foster
Je fronçai les sourcils et regardai Jason avec une lueur d’incompréhension. Etait-il vraiment sérieux. Il prenait ce que je venais de dire au pied de la lettre.  Bon, ça encore, c’était pas le plus gênant. Mais en plus, il me mettait dans le mauvais panier. Je secouai la tête pour le remettre sur les rails.

- Non, j’ai dit que certains s’en fichaient, je ne me comptais pas dedans. Je ne pose pas de questions si je ne veux pas avoir de réponses…

Je l’observai un instant. Il s’était assombri et semblait reprendre ses distances peu à peu. J’avais voulu faire de l’humour pour essayer de détendre l’atmosphère et finalement, il me sembla que c’était plutôt le contraire que j’avais fait. Je m’enfonçai encore plus dans le siège et soupirai avant de me redresser et de le fixer dans les yeux.

- Tu as raison, tu as répondu, et je n’en attendais pas plus de toi. C’était de l’humour, juste de l’humour. Pour rire et détendre l’atmosphère. Mais faut croire que j’ai perdu mon don, ou qu’il ne marche pas sur toi. Tant pis, j’aurais essayé au moins.

Je haussai les épaules en levant les mains en signe d’impuissance et m’avachis à nouveau dans le siège. Je reportai mon attention sur le décor qui défilait par la vitre. C’était une partie de la ville médiane que je connaissais mal. Pour être honnête, j’avais beau vivre dans cette partie de la ville, mais je me sentais bien plus chez moi dans la ville basse.

Repensant à ce qu’il venait de dire, je fronçai les sourcils. Il n’avait pas tout à fait tort, je n’avais rien dit de plus non plus. S’attendait-il à ce que je le fasse ? Avais-je choses à dire de plus ? Oui, j’en avais beaucoup. Avais-je envie de lui en parler ? Pas de tout. Mais quelque chose me disait qu’avec lui, c’était donnant/donnant. Si je voulais qu’il s’ouvre, je devais faire un pas vers lui la première.

- Excuse-moi, je viens de passer la nuit enfermée dans un labo avec un imbécile de première et un virus inconnu potentiellement dangereux, je suis pas au meilleur de ma forme en termes d’humour. Sinon, je te jure, tu te serais marré, ou vexé… au choix.

Et comme pour prouver mes dires, je cachai un bâillement derrière ma main. C’est que la voiture, ça berçait.
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Jason Israel
Jason Israel
Le calme à nouveau dans la voiture aida Jason à s'apaiser, se regrouper. Il soupira et garda le silence à son tour. Ils étaient presque arrivés à son garage mais alors qu'elle reprit la parole, il secoua la tête.

"Je sais, ce n'est pas..." Il hésita et soupira à nouveau avec plus d'humeur. "Ce n'est pas contre toi, c'est juste que... Enfin, je sais pas, ces derniers temps ont été difficiles. Et j'ai vécu plusieurs semaines avec deux..." Il serra les lèvres puis son volant, son sang bouillonnant dans ses veines. "Personnes de trop dans mon appartement. A quatre là-dedans, je suis devenu dingue. Ils ne sont repartis que depuis récemment mais, je n'aime pas qu'on perturbe mes affaires et je n'ai pas spécialement eu mon mot à dire là-dessus."

Il la regarda une seconde et reprit.

"Je suis désolé. Il faut croire que je ne prête peut-être pas suffisamment attention à ce que tu dis et que je n'ai pas reconnu l'humour. Ce n'est pas contre toi. Je suis un peu fatigué et soupe au lait, je m'en excuse."

Il parlait. Il s'excusait. Et il se confiait à demi mots. C'était bien beaucoup pour un seul homme comme Jason en si peu de temps.
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Angela Foster
Angela Foster
Pour être honnête, je ne m’attendais pas tellement à ce qu’il réponde. Ce que je venais de dire n’appelait pas de réactions. Je n’étais pas vexée, je ne lui reprochais rien, je le laissais tranquille, reconnaissant son droit au silence. David m’avait dit récemment que j’avais changé. Je m’étais contentée de hocher la tête sans répondre mais je m’en étais rendue compte. J’étais plus mesurée, plus réfléchie. Oh, pas de beaucoup, c’était certain, quand on avait été comme moi pendant des années, on ne pouvait pas changer complètement en l’espace de quelques mois. Mais je m’améliorais. J’avais de nouveau une vie à perdre, et j’avais pris conscience qu’il valait mieux ne pas trop attirer l’attention sur moi maintenant que j’étais candidate.

Mais revenons à Jason. Je restai silencieuse donc, regardant par la fenêtre, essayant de me repérer, jusqu’à ce que j’entende sa voix. Je tournai lentement la tête vers lui. Il n’avait pas l’air des plus calmes. Mais pas totalement en colère non plus. En réalité, je sentais de l’agacement dans sa voix, une bonne dose. Et pendant quelques secondes, je me demandais ce que j’avais bien pu dire pour le mettre dans cet état là. Mais très vite, je compris que ça n’avait pas tellement de rapport avec moi.

Je l’écoutai donc, sans rien dire, me contentant de hocher la tête pour lui dire qu’il n’y avait pas de soucis, que je comprenais et que je ne me formalisais pas pour si peu. Quand il eut fini de parler, j’esquissai un sourire et fit un signe de tête appréciateur.

- Bien, je crois qu’on est quitte sur ce coup-là.

Je me redressai dans mon siège et adaptai ma position afin de pouvoir le regarder sans avoir à trop tourner la tête, le dos à moitié contre la portière.

- Il nous reste donc deux solutions. Soit, on garde le silence pour éviter une éventuelle explosion auquel cas, je te promets que je me tais, au moins jusqu’à ce qu’on arrive au garage. Soit on trouve un sujet qui nous permette à l’un comme à l’autre d’éviter de trop penser aux raisons qui font qu’on est dans cet état-là. J’en ai un, là, dans un coin de ma tête.

Je lui adressai un petit sourire mutin et appuyai la tête contre la vitre.

- Alors, une préférence ?
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Jason Israel
Jason Israel
Jason se rendit compte qu'il était plutôt appréciable d'être de l'autre côté de la barrière sociale : celle qu'on écoute. Mais ce changement dans ses habitudes, quelque peu abrupte, le fit hésiter, et reculer. Avait-il véritablement envie de parler ? A Angela ou qui que ce soit d'autre ? Il n'en était pas tellement sûr. Oui, sûrement, et en même temps... Voilà qui lui faisait un peu peur. Et s'il en disait trop ? Qui plus est, il ne pouvait lui parler de Jericho. Quand bien même elle l'avait déjà vu, elle n'avait absolument pas fait attention à lui. A part eux, personne ne faisait attention à Jericho. Mais il était Liberation et par extension, un sujet tabou qu'il ne pouvait aborder avec Angela. Levi et Marlene ? Pourquoi parler de colère ?

Hey... Est-ce que Angela demandait à parler de rien et n'importe quoi ? Et non pas de Jericho ? Jason ouvrit la bouche pour répondre mais au lieu de ça, il sourit en se garant. Il y avait du vent, près de la Baie et le garage s'alignait avec d'autres petits commerces au maximum de deux ou trois étages. Sauvé par le gong.

"Une autre fois, peut-être."

Il lui sourit un peu plus et ouvrit la portière pour sortir du Hummer, déjà deux hommes s'approchaient de lui pour lui serrer la main. Retrouvant son élément, le sourire naturel de Jason refit surface également. Un des hommes ouvrit la porte à Angela pour l'aider à sortir et il siffla d'admiration.

"Mazette, regardez-moi ça ! Un Hummer flambant neuf ! Je savais bien que le Hummer aux pneus crevés que les flammes léchaient à l'ancienne université de la Ville Haute, c'était le tien. Un tank pareil, ça pouvait être que le tien. On se fout vraiment pas de toi à la United. Ouuh, je vois que la Biche aux grands yeux a vite retrouvé ses marques. Jay, je te connaîtrais pas, je dirais que c'est un baisodrome, ta caisse." Sous son teint sombre, Jason rougit et se contenta de sourire. L'homme sortit la tête de la fenêtre pour achever sa fouille visuelle et il regarda Jason. "Hey, je pourrais te l'emprunter un jour ? Je suis sûr qu'on ferait un malheur avec cet engin. On t'a jamais dit que c'était pour compenser quelque chose ?" Jason rougit... D'autant plus. Heureusement, sur sa peau, cela ne se voyait pas.

"Euh... Oui. Une fois. Peut-être."

Et puis l'homme réalisa enfin qu'une femme était sortie du Hummer et il se tourna vers elle pour la détailler de la tête aux pieds. Ce n'était pas Annie. Ni Gen. Elle était plus grande. Plus maigre. Plus blonde. Quoique Gen était loin d'être épaisse.

"Salut..." Il fallait reconnaître que dans un garage, à côté du Hummer, si vous ne faisiez pas 140 kilos avec une crête vert fluo sur la tête et un tatouage sur les seins qui dit "Pétasse", vous aviez peu de chance d'attirer l'attention. Pas avec un modèle comme celui-ci. Il aurait fallu qu'elle ait sa moto. Ou bien une voiture de sport rose fuchsia. "Ca ronronne comment dans ce moteur-là ?"

Jason vint au secours d'Angela en souriant et se racla la gorge. Son ami n'était pas méchant, loin de là, et son collègue aîné se gaussait sans songer à faire fermer le clapet de son "apprenti" qui n'en étais plus un mais qu'il continuait de considérer comme tel.

"C'est pour ça que je suis là. Si tu avais des pneus de moto à dépanner. Angela a crevé."
"Tout ce que tu veux, dis-moi !"

L'aîné s'est rapproché d'Angela pendant que Jason et l'autre homme s'éloignaient vers la réserve.
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Angela Foster
Angela Foster
En réalité, j’avais aussi une troisième option : parler de tout ça, ce qu’on avait vécu ces derniers temps et qui nous rendait l’un et l’autre différents de la personne que nous avions rencontré plusieurs mois auparavant. Mais je la gardais pour moi. Ce ne sont pas des sujets qu’on aborde avec quelqu’un qu’on connait à peine, même si ça fait parfois du bien de parler.

Je l’encourageai du regard tandis qu’il ouvrit la bouche pour choisir l’une ou l’autre des options proposées et lui jetai un regard étonné lors qu’il n’en choisit aucune.

- Une autre… ?

Il venait de se garer et je décollai mon dos de la vitre pour jeter un œil au bâtiment devant lequel il venait de se garer.

- Ah je vois, du coup, laisse tomber l’option 1, c’est mort.

Deux hommes s’avancèrent vers le véhicule, l’un d’eux m’aida à sortir et… on m’oublia, purement et simplement. J’enfonçai les mains dans mes poches, suivant la conversation qui se mettait en route entre Jason et le garagiste. Et cette conversation était… stupéfiante. J’adressai un regard interrogateur à Jason alors que j’entendais les mots « Hummer » et « flammes » dans la même phrase. Et j’attendis, patiemment, qu’on daigne se rappeler de ma présence.

Et ça vint. La question du garagiste me fit sourire. Les mains toujours dans mes poches, je haussai les épaules.

- Pas trop mal, merci. Mais…

Et je n’eus pas le temps d’en dire plus. Jason, tel un preux chevalier, s’empressa d’expliquer la raison de notre présence ici avant même que j’aie eu le temps de le faire. Quand il prononça mon nom, je levai une main en signe de salut l’air de dire « Angela, c’est moi ». Comme si c’était nécessaire. Et puis, sans même me demander mon avis, il s’éloigna avec l’un des garagistes.

Celui qui restait en profita pour s’approcher de moi.

- Vous n’allez pas avec eux ? C’est votre moto non ?

Je tournai la tête vers lui et acquiesçai.

- Exact, mais il prétend qu’il est facile de se faire avoir de nos jours. Alors j’attends de voir comment il s’en sort. Mais rassurez-vous, je sais quels pneus il me faut, je le laisserai pas repartir avec n’importe quoi. Ma moto est puissante mais très légère, il me faut des pneus qui tiennent la route.
- Quel modèle ?
- Ninja ZX-10R

Je vis les yeux du garagiste descendre jusqu’à mes pieds avant de remonter au sommet de ma tête. Je savais ce qu’il se disait, petit gabarit pour une moto comme celle-ci. On me le faisait souvent remarquer. Mais il se garda ses pensées pour lui-même et changea de sujet.

- Qu’est-ce qui vous fait croire que vous vous en sortiriez mieux que lui ?

Je tournai à nouveau la tête vers lui et lui décochai un de mes plus beaux sourires.

- J’ai un sourire irrésistible, il parait.
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Jason Israel
Jason Israel
Nul ne connaissait vraiment Jason en dehors de son travail et de ses venues à répétition à cause de son ancien Hummer que Libby avait joyeusement fait cramer comme un feu de joie. Mais tous savaient qu'il n'était pas... Ce gentil gars innocent que personne ne soupçonnait d'aucun crime. Il avait parfois des demandes un peu... Spéciales. Sans parler du fait que Jason payait toujours en cash. Mais ils s'en fichaient. Du moment que leurs comptes était à zéro et que la police ne venait pas poser de question... Les trucs illégaux, ce n'était pas vraiment leur genre, mais ils avaient des contacts. Quoiqu'il en soit, c'était le seul garage capable de trouver des pièces de Hummer au meilleur prix. Et au final, Jason s'était attaché à eux. Encore des histoires d'habitudes, de contrôle, de mesures calculées. Jason revint sur le parking avec son garagiste qui tenait à bout de bras un gros pneu et il contourna sa voiture pour aller ouvrir le coffre.

"Voilà princesse !" Le garagiste lui montra le pneu dans une révérence. "Alors, qu'est-ce qu'elle en dit Boucle d'or ? C'est du pneu ça, ou c'est pas du pneu ! Un pneu, qu'c'est du pneu !" Pendant ce temps, l'aîné s'adressa à Jason, d'une voix plus discrète.

"Ca faisait un moment qu'on t'avait pas vu. Tu sais, ici on entend pas mal de choses et on en récupère d'autres. Avec cette histoire de Hummer, on a cru..."
"J'ai fait profil bas un temps."
"Ne traîne pas pour me ramener celui-ci quand tu auras le temps. On lui fera un petit lift comme l'ancien." Jason acquiesça doucement. Les brouilleurs de GPS et autres petites conventions étaient toujours les bienvenues. Il avait toujours béni ce camouflage. "Qu'est-ce qui est arrivé ton Hummer ?"
"J'ai un peu trop flirté avec la Waleman. Ils ont grillé l'électronique avec une EMP. Et puis après ils m'ont crevé les pneus."
"L'explosion ?"
"Couverture."
"Je vois. Je vais réfléchir à une parade. Toi et tes potes, vous devriez songer à faire attention, maintenant."

Comme si Jason l'ignorait. Néanmoins, il ne s'offusqua pas. Il appréciait l'aide du garagiste et il hocha la tête. L'homme d'un âge assez avancé tapota le haut du dos de Jason avant de regarder Angela.

"Ca vous convient ?" Après sa validation, le jeune jeta le pneu dans le coffre du Hummer et le vieux reprit. "Donc on verra le tout la prochaine fois ?" Jason acquiesça à nouveau. Un petit tarif de groupe serait le bienvenu. "Ok alors faites attention sur la route."

"Merci."

Le vieux laissa Jason là et tapota l'épaule d'Angela dans un "Ravi de vous avoir rencontrée" puis il s'éloigna. Le Candidat se retourna pour inciter Angela à remonter, et il aperçut le jeune en train d'étudier le Hummer, un index sur le menton et les sourcils froncés, concentré.

"T'as jamais pensé à faire peindre des flammes sur ton engin, Jay ?"

Jason roula des yeux et soupira en secouant la tête. Il ne répondit même pas aux allusions de son euh "pote" et il remonta au volant.

"Quoi, c'est quelque chose que j'ai pas dit ?"
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Angela Foster
Angela Foster
Le garagiste n’eut pas le temps de me répondre, Jason revenait en compagnie de son collègue. Ce dernier portait un pneu qui me sembla, au premier abord, satisfaisant. Mais mieux valait vérifier. Je fronçai légèrement les sourcils en m’approchant de lui. Je n’étais pas fan des surnoms comme ça. Enfin, pas que ça me dérangeait, mais quand ça venait d’un inconnu, j’appréciai moyen. Je ne sais pas pourquoi, je n’ai jamais su l’expliquer d’ailleurs. Parce que j’étais du genre sociable et plutôt ouverte. Mais non, les surnoms de ce genre, ça passait mal.

- Vous permettez que je le regarde de plus près ?

En fait, ce n’était pas vraiment une question. Ce n’était pas que je lui faisais pas confiance, ni à lui ni à Jason d’ailleurs, c’était juste que le garagiste en question n’avait pas vu ma moto. Et Jason ne l’avait jamais conduite. Et puis, mince, c’était quand même ma moto, j’avais mon mot à dire non ? Je passai une main sur la surface du pneu, vérifiai le témoin d’usure (tant qu’à faire, quitte à acheter un pneu, autant qu’il soit neuf) et le modèle. Je pouvais paraître méfiante, mais je savais ce que je voulais. Nuance.

- Ok, c’est parfait. Ah pendant que j’y pense, vous auriez une bombe anti-crevaison ?
- J’vais tâcher de vous trouver ça.

Il revint quelques secondes plus tard avec ce que je lui avais demandé. Avant de me temps la bombe, il me regarda cependant avec un petit sourire en coin.

- Vous savez comment ça marche ?
- A votre avis ?

Il me jaugea du regard sans quitter son sourire et finit par pencher la tête, pas très sûr. J’étais une fille, certes pas des plus féminines, mais une fille quand même. Et j’étais persuadée que dans sa tête, toutes les filles étaient à mettre dans le même plat, le plat de celles qui n’y connaissent rien. Mais il m’avait observée pendant que j’étudiais le pneu, j’avais senti son regard sur moi. Peut-être était-il en train de créer un nouveau plat ? Celui de celles qui s’y connaissent un petit peu ?

Il finit par me tendre la bombe et je le remerciai avec un sourire. Je le réglai pour le pneu. Il m’offrait la bombe, mon sourire venait de remporter une nouvelle victoire, ou alors c’était juste parce que Jason était l’un de leur client ? Aucune idée, je préférai me dire que c’était mon sourire.

Il m’accompagna jusqu’au hummer pour mettre le pneu dans le coffre tandis que Jason et le plus vieux revenaient vers nous. Je saluai les deux hommes, ouvris la portière et m’installai sur le siège passager, ne pouvant m’empêcher d’entendre la remarque du jeune en même temps.

- C’est quoi cette histoire de flammes ?
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Jason Israel
Jason Israel
Une fois dans la voiture, Jason redémarra en soupirant. Il soupirait beaucoup. Plus amusé que lassé pour le coup.

"Disons qu'il a des goûts un peu..." Jason dodelina de la tête en sortant du parking pour reprendre la direction de l'université. "Je ne trouve pas d'adjectif qui conviendrait sans être insultant. Particulier me semblerait un bon compromis. Mais c'est mon véhicule de fonction. Je travaille avec, je rencontre des clients avec. Il n'est pas question que je fasse peindre des flammes oranges rouges et jaunes sur mon noir brillant et lubrifié."

N'importe qui aurait sorti une telle expression en connaissance de cause, pour jouer d'humour graveleux, ou bien pour draguer une fille. Mais pas Jason, lui, il disait ce qu'il pensait avec les mots justes et bien accordés. Son Hummer était neuf et il entendait à ce qu'il le reste. Il avait toujours été comme ça. Un peu brut, sérieux et solennel. Il essayait bien des fois de ressembler un peu plus à Jericho ou bien à Levi mais cela semblait si... Décalé sortant de sa bouche. Finalement, Samaël avait un peu plus de choses en commun avec lui.

A aucun moment Jason ne s'imagina qu'elle parlait de son autre Hummer. Il lui adressa un nouveau regard, plus détendu ainsi qu'un sourire, plus apaisé.

"N'hésite pas à revenir ici, si tu as besoin. Ils bossent plutôt bien, assez vite et pour pas très cher. Ils sont un peu spécialisés dans les trucs plus rares, pour ça que je vais chez eux, mais... Si tu as besoin d'un truc particulier, demande-leur, ils trouveront."
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Angela Foster
Angela Foster
Ce fut plus fort que moi, suite à sa remarque, j’explosai de rire. Non mais, ce n’était pas de sa faute, je ne me moquais pas de lui, c’est juste qu’il avait une façon de parler de sa voiture un peu…

- Excuse-moi, c’est la première fois que j’entends ce mot pour définir une voiture !

Il y avait des tas de mots pour décrire une voiture : brillante (mais ça il l’avait déjà dit), rutilante (qui allait dans le même sens), tout juste passée au Polish… Mais « lubrifié »… Le pire, c’est que j’avais beau tourner le mot dans tous les sens dans ma tête, je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il avait voulu dire par là. A moins qu’il ne se soit amusé à enduire sa voiture d’huile ou un truc du genre ?

Je m’efforçai à reprendre mon sérieux et secouai la tête.

- Ouais, c’est loin d’être discret en effet. Et quand c’est pour le boulot, mieux vaut savoir rester sobre.

Je tournai la tête pour regarder le garage s’éloigner tandis qu’il m’encourageait à y revenir en cas de besoin. Je plissai le nez et penchai légèrement la tête.

- Habituellement, je vais plutôt dans un garage de la ville basse. Le garagiste est super sympa. Une fois, il a retapé ma moto sur son temps libre, et il ne m’a fait payer que les pièces. Du coup, depuis, pour le remercier, je l’emmène toujours là-bas quand j’ai un pépin. Mais c’est bon à savoir. Je tâcherai de m’en souvenir j'ai une urgence un jour.

Parce que certes, mon garagiste était gentil, travaillait bien et me faisait quelques réparations à l’œil (même si c’était moins le cas maintenant que j’avais moins de problèmes d’argent), mais il était toujours débordé, du coup, les délais de réparation étaient parfois assez longs. Et moi, me passer de ma moto pendant plusieurs jours, c’était un peu galère quand même.

- Tu bosses dans quoi déjà ?

Il me l’avait déjà dit, j’étais persuadée qu’il l’avait fait. Mais je n’en avais aucun souvenir. Il me l’avait dit hein ? Ou peut-être que je ne lui avais pas encore posé la question ?
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Jason Israel
Jason Israel
Elle éclata de rire et Jason sursauta. C’était un bruit qu’il n’était plus très habitué à entendre, à fortiori dans la bouche d’une femme. Les sourcils hauts, il tourna la tête pour la voir rire.

« Quoi ? Qu’est-ce qui y a ? » Et il se détendit doucement. Un sourire étira ses lèvres alors qu’il oscillait entre Angela et la route. « Je suis sûr que tu ne sais même pas pourquoi tu ris. » Et lui même se surprit d'un son franchissant ses lèvres. « J’entretiens ma voiture, j’y tiens ! La peinture est neuve ! » Avec elle, Jason redevint également sérieux. Et avec ça, la tension qui le terrassait.

Il ne la forcerait pas à choisir son garage, il lui donnait un simple conseil. Jason ne s’imaginait pas aller dans un autre que celui-ci, par habitude mais aussi par confiance. Si aucun des employés n’écrivaient « Liberation » sur son front, leurs actes et discrétion faisaient souvent que s’ils ignoraient qui il était réellement, il n’avait pas de doute quant à son allégeance… Qui était la même que la leur. Inutile donc de se chercher des difficultés plus loin quand ici, tout était si fluide.

« Je travaille dans les transports. Il m’arrive de rouler à travers le pays parce que les clients ne veulent pas de convois. Marchandise précieuse, coûteuse, fragile, ce que tu veux. Il m’arrive aussi d’assurer la sécurité de convois. Ou bien tout simplement d’aider des entreprises à déménager. » Il la regarda une seconde en souriant puis reprit son attention sur la route. « Notre Hummer est un peu notre outil de travail. On pourrait avoir autre chose ! Mais on est content d’avoir ça. On se sent en sécurité dedans, tu ne trouves pas ? »
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Angela Foster
Angela Foster
J’aurais dû me calmer, arrêter de rire. C’était idiot de rire aussi longtemps pour un truc aussi idiot qu’un mot qui semblait être tombé comme un cheveu sur la soupe. Mais je n’y arrivais pas. C’était probablement parce que j’étais crevée, ou un truc du genre. Certaines personnes craquent plus facilement sous l’effet de la fatigue, elles se mettent à pleurer pour un rien, moi, je riais. Chacun son truc. Entre nous, je préférais ma façon de réagir.

- Tu entretiens… ? Oh, excuse-moi ! Et je suis sûre que tu lui mets une petite couverture le soir pour qu’elle n’ait pas froid durant la nuit ? T’es bien un mec !

Oui, non, ok, là je me moquais clairement de lui. Mais hey, je n’avais jamais compris pour les hommes accordaient autant d’importance à leur voiture. Ils pouvaient rouler avec un vieux tas de ferraille, ils en prenaient quand même le plus grand soin, pour que ce soit le plus beau tas de ferraille de Megalopolis. Mon frère n’échappait pas à cette règle, même s’il n’était pas aussi maniaque que beaucoup. Mais il faisait attention à sa voiture. Je me souvenais encore du savon que je m’étais pris lorsque je la lui avais empruntée une fois, et que je l’avais ramenée avec une belle rayure sur l’aile droite… (pour ma défense, je n’avais encore que 15 ans, et je n’avais, théoriquement, pas le droit de toucher à un volant, du coup, inutile de préciser que je n’avais pas demandé son autorisation avant de la lui emprunter !)

Je l’écoutais me décrire son boulot et, effectivement, ça ne me disait rien. Finalement, je n’avais pas du lui poser la question l’autre fois. Dieu merci, pour une fois, ma mémoire ne me jouait pas de mauvais tour. A sa question, je pris le temps de la réflexion, me redressai légèrement sur le siège et fit semblant d’examiner le hummer dans son intégralité (ou du moins, ce que j’en voyais).

- C’est vrai. Mais si je peux me permettre, dans un cas comme celui-ci, la notion de sécurité tient aussi beaucoup du conducteur. Pas sûr que je serais aussi sereine si t’étais… je sais pas… un gros balèze avec un couteau et un air menaçant ?

Je reportai mon attention sur lui et esquissai un nouveau sourire.

- Et au fait, je ne ris jamais sans raison ! Bon ok, quand je suis HS, il me faut pas grand-chose. Mais hey, tu devrais être content, je suis bon public ! Tu pourrais me raconter la pire des vannes, je rirai quand même comme si c’était la meilleure que j’aurais entendue de toute ma vie ! Essaie pour voir !
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Jason Israel
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Jason rit à nouveau en acquiesçant.

"Oui, je suis un 'mec', mais j'espère que tu le savais déjà ! Et ma voiture dort dans un garage oui, je n'ai pas envie de me la faire voler. Je vis en Ville Basse, je te rappelle !"

Mais si Angela le taquinait depuis un moment, il se surprit à lui rendre la pareille.

"Quoi, je ne suis pas balèze ? Tu sais, j'ai un couteau quelque part dans le coffre et je suis très... Balèze. Ah je vois, je ne suis pas assez balèze pour mademoiselle, c'est ça ? Je te trouve bien audacieuse de défier ma virilité avec autant de conviction depuis tout à l'heure !" Il tourna la tête vers elle et lui fit sa tête des mauvais jours, les sourcils froncés. Annie lui avait confié, quelques jours plus tôt, lorsque le calme semblait être revenu, qu'il lui avait vraiment fait peur en revenant du tribunal. Il avait été prêt à frapper Libby et ça ne lui ressemblait pas. Jason faisait peur en colère et ce n'était pas quelque chose qu'ils voyaient souvent. Pour ainsi dire même jamais. "J'ai pas l'air menaçant ? Je prends un air menaçant, là !"

Si quelqu'un le voyait en cet instant, il croirait que rien n'était arrivé ni à Jason, ni à Liberation. Puis en reportant les yeux sur la route, il leva une main dans un grand sourire. "Et non, je ne raconte pas de vannes pourries. Je suis celui qui n'a pas d'humour ! Ce n'est pas mon genre, je laisse ça à..." Il s'interrompit une seconde avant d'achever sa phrase. "...Aux autres." Il s'apprêtait à dire Levi. Pas Jericho. Et ce sursaut de réalité lui coupa le souffle quelques instants.

Ce sont dans des moments comme celui-ci, simples, banals, où votre garde est baissée, que le plus souvent vous réalisez ce qui se passe autour de vous. Faire l'autruche a du bon, pendant un temps, pour vous aider à continuer sans être déstabilisé. Mais la réalité vous rattrape toujours un jour. Jason avait été le premier à exploser au coeur de Liberation, jusqu'à s'en prendre violemment à une des personnes qu'il estimait le plus au monde. On l'avait ordonné au calme - lui ! un comble ! - et il s'était d'autant plus déchaîné. Libby avait été la première à réaliser, mais Jason était toujours bon dernier.

Il fixa la route et si Angela parla, pendant une bonne minute, il ne l'entendit pas. Quelque chose lui prit au ventre et il dut se faire violence pour rester neutre. Jason serra le volant entre ses mains. Elle n'aurait pas été là...
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Angela Foster
Angela Foster
Non ! Il riait ! Je crois que c’était la première fois que je le voyais se dérider un peu et rire, pas juste sourire, non, rire ! Bon ok, je vous l’accorde, je ne l’avais pas beaucoup vu. Mais mince, je faisais toujours rire les gens, je commençais à me dire que le concernant, c’était mission impossible ! Et voilà qu’il riait. Du coup, je n’allais pas m’en priver.

- Moi je défie ta virilité ? Oh… si peu !

Bien sûr qu’il était balèze, à sa façon. C’est pas tant qu’il était super grand et super large de l’épaule ou quoi (attendez, n’y voyez pas là une critique, à mes yeux, il était vraiment pas mal !), mais c’était plus dans sa façon d’être qu’il était balèze, dans ce qu’il dégageait. Mais je vous ai déjà dit plusieurs fois l’impression qu’il me faisait. Alors oui, il était balèze.

Et puis il essaya de reprendre un air sérieux, les sourcils froncés, le regard noir, le visage fermé.

- Si, je suis d’ailleurs terrorisée ! Pitié, ne me fais pas de mal. Je viens d’échapper à un virus mortel, j’en ai assez eu pour la journée !

Oui, bon, ok, c’était juste le virus du rhume. Quant à ma prétendue terreur, en fait, j’étais plus morte de rire qu’autre chose. Je commençais à avoir mal aux abdos d’ailleurs.

- Ok, arrête s’il te plait, j’ai mal au bide !

Je me laissai aller contre le dossier du siège, rejetai en arrière et posai mes mains sur mon ventre. J’essayai de me calmer, en prenant de grandes inspirations et en soufflant. Et ça marchait. Mais ce qui marcha le mieux, ce fut l’interruption au milieu de sa phrase. Je redressai la tête et tournai les yeux vers lui. Il avait changé du tout au tout. Plus de rire, de sourire, ou de lueur amusée dans son regard. Il avait repris son air sombre, et à voir les jointures de ses doigts qui avaient blanchi, il serrait son volant avec force. Une force que j’associais à de la colère.

Je repassais dans ma tête tout ce que j’avais bien pu dire pour qu’il réagisse de cette façon. Mais la phrase en suspens était mon seul indice. Il avait failli dire quelque chose, s’était repris.

- Est-ce que ça va ?

Un bâtiment connu attira mon regard, l’université. Mais Jason ne s’arrêta pas pour autant. Il semblait… ailleurs.

- Jason ?

Je fronçai les sourcils, me penchai vers lui et tendis la main pour lui toucher le bras pour attirer son attention, choisissant un endroit où la manche de son t-shirt cachait sa peau.

- Hey, qu’est-ce qui se passe ?

J’aurais pu lui dire un truc du genre « hey ! T’es passé devant l’université ! », mais à cet instant précis, je ne m’en souciais guère.
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Jason Israel
Jason Israel
Jason cligna des yeux jusqu’à sentir la main d’Angela sur son bras. Il avait même accéléré, sans s’en rendre compte. Il inspira profondément en la sentant et ralentit avant de la regarder.

« Je… Euh. » Il cligna des yeux en tournant le volant pour se garer, près d’une chaussée qui donnait sur la falaise, protégée par un muret de pierres blanches. « Je viens de réaliser, désolé. » Il coupa le moteur. « Excuse-moi, je vais te ramener à ta moto, donne-moi une seconde, tu veux bien ? »

Il ouvrit la porte et sortit du véhicule. Ses pieds ont rejoint la terre ferme et il laissa tout ouvert en s’éloignant. Jason soupira lentement en posant ses mains sur le muret et il se pencha en avant pour essayer de respirer calmement, sa tête entre ses coudes. Les yeux fermés, il fit mine de s’apaiser. Encore une fois, il était celui qui avait voulu les avertir du danger de se lier à quelqu’un. Moralité, il semblait être celui qui avait le plus de mal à l’accepter. Libby était hors compétition, bien sûr mais en prime, il ressentait de la culpabilité. Pour ce qu’il lui avait fait, ce qu’il lui avait dit, ce qu’il avait également ressenti pour elle en la voyant heureuse avec Jericho. Autant de choses qui lui donnait plus que du mal à accepter la situation.

Il apprécia quelques secondes le vent sur son visage, ses avants bras et sous son pull et lentement, son coeur reprenait des battements réguliers. Il s’efforçait à rester concentré, il ne voulait pas qu’on l’abatte en si bon chemin et la ristourne de Garin le perturbait d’autant plus. Jason était inquiet. Pour Abel, pour Annie… Maintenant pour Angela. Qu’est-ce que Garin faisait, avait-il des contacts avec elle ? Depuis quand n’était-il pas mort ? Plus le temps passait et plus Jason avait de questions qu’il n’osait poser de peur de défier l’autorité d’Abel alors qu’il ne cherchait que des réponses concrètes pour comprendre et ainsi avancer.

Jason se racla la gorge et sortit la tête des coudes pour regarder l’océan qui s’étendait devant lui.
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Angela Foster
Angela Foster
Je retirai ma main de son bras et hochai la tête en silence. Je pouvais lui laisser toutes les secondes qu’il voulait. Je n’étais pas pressée. Enfin, si, théoriquement, il fallait que je retourne à ma moto, que je change la roue (ou que je le regarde faire), et que je rentre chez moi en vitesse pour me doucher avant de repartir bosser. Mais je n’étais pas pressée. En fait, je pouvais bien arriver en retard, ça m’était égal. Je savais que mes collègues ne m’en tiendraient pas rigueur. Je me doutais même que si je leur racontais la nuit que je venais de passer, ils me renverraient chez moi aussi sec avec l’ordre de dormir et de ne revenir que pour le service du soir. Matt, Alex et Lexy étaient adorables.

Je le suivis du regard tandis qu’il sortait de la voiture et s’approchait du muret. Je n’aimais pas l’expression que je voyais sur son visage. Je n’aimais pas la façon dont il s’accoudait sur ce muret. Il avait l’air de porter le poids du monde sur ses épaules. Et j’avais une envie irrésistible de l’en soulager. Mais je savais aussi que parfois, il vaut mieux laisser les gens seuls face à eux-mêmes et à leurs pensées, au moins quelques minutes. J’appréciais ça, quand j’allais mal, cette solitude qui permettait de remettre ses idées en place. Et puis au bout de quelques minutes, David me rejoignait et me prenait dans ses bras.

Je laissai mon regard se détacher de Jason, comme pour lui offrir plus de tranquillité. Je ne savais pas ce qui pouvait le mettre dans cet état-là. Je ne connaissais rien de lui. Mais je me doutais que c’était plus qu’une histoire de colocation difficile. Je sentais pourtant qu’il aurait été déplacé de lui poser des questions. D’autant qu’il n’aurait certainement pas voulu répondre. A sa place, je garderai certainement le silence aussi.

Au bout de quelques minutes, je posai de nouveau les yeux sur lui. Je pris une profonde inspiration et sortis de la voiture à mon tour. Je m’approchai de lui, posai ma main sur son épaule et la laissai glisser tandis que je m’éloignais de quelques pas pour m’asseoir sur le muret. Les jambes pendantes dans le vide, les mains posées sur le muret de chaque côté de mes cuisses, je fermais les yeux quelques instants et offris mon visage au vent. Puis je les rouvris et fixais l’océan. La vue ressemblait un peu à celle que j’avais du toit de mon immeuble. Elle était magnifique. Je connaissais cet endroit, la falaise était équipée pour l’escalade et nous y venions de temps en temps avec David. J’avais eu un accident sur cette paroi d’ailleurs. Oh, pas bien méchant, une mauvaise chute, je m’étais cassé le poignet, ou la cheville, je ne me souviens plus, je m’étais blessée tellement de fois.

Je gardai les yeux fixés sur l’océan, mais je restai attentive à Jason, à mes côtés. Je m’étais assez éloignée pour qu’il ne ressente pas ma présence comme une totale intrusion (je n’étais d’ailleurs même pas dans son champs de visions), mais j’étais suffisamment près pour lui signifier que s’il avait besoin, il n’était pas totalement seul.
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Jason Israel
Jason Israel
Il fallait qu'il sache, il devait savoir. Devait-il porter la mort de deux des leurs, ou la supercherie de l'un et le sacrifice de l'autre ? Jason sentit la main d'Angela sur son épaule et sa peau frissonna sous son pull. Il apprécia sa présence bien qu'elle lui rendit les choses plus difficiles. Son simple contact, précisément là où il avait pris une balle pendant les émeutes, était comme mille couteaux qui lui éraflaient l'épiderme. Il n'arrivait pas à se souvenir de la dernière fois que quelqu'un avait eu ce geste là pour lui. Il ferma une seconde les yeux et serra la mâchoire.

"J'ai besoin de savoir." Garin n'avait personne dans cette ville, à part Liberation ou alors il avait rudement bien caché son jeu. Jason considéra Angela sans la regarder, la gardant dans un coin de son champ de vision. Il s'humecta les lèvres, serrant toujours le muret au creux de ses paumes. "Tu sais où est Garin, n'est-ce pas ?" Il ne tourna toujours pas les yeux vers elle. "Je ne te demande pas où il est, je te demande si tu sais où il est. J'imagine que si tu le sais, tu ne me dirais pas où le trouver." Jason s'accouda au muret et y resta penché. "Je l'ai vu durant les émeutes."

Jason ne voulait parler de Garin avec Angela. Il ne voulait pas qu'elle ait quoi que ce soit à voir avec eux. Il ne voulait pas qu'elle ait un lien quelconque avec eux. Il lâcha le muret d'un bras pour se tourner face à elle, le visage fermé.

"Rassure-toi, c'est la seule et unique fois que j'y ferai mention."

Il avait un message à faire passer, lui aussi pouvait, mais il ne voulait pas incriminer Angela si elle ignorait totalement où était Garin. De ce que Jason en savait, il ne pouvait la juger par avance. Elle n'était normalement qu'une Négative, serveuse qui venait de reprendre ses études. C'était là tout ce qu'il savait d'elle.
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Angela Foster
Angela Foster
Je regardais autour de moi, m’emplissant les yeux de l’océan. Il m’attirait, inexorablement. J’avais toujours voulu savoir ce qu’il y avait de l’autre côté. J’avais toujours rêvé de le traverser et de rejoindre l’Irlande. Mes racines étaient là-bas, éloignées, certes, mais l’amour du pays s’était transmis de génération en génération. Un jour, j’irai là-bas, et plus loin encore. Je sauterai dans un avion, ou un bateau, je ne sais pas encore, et je traverserai cet océan. J’étais en train de rêver à ça lorsque la voix de Jason est parvenue à mes oreilles.

- De savoir quoi ?

Je le regardai interloquée. Manifestement, ses pensées avaient suivi leur cours, ce qui était normal, et il les poursuivait à haute voix. Sauf que je n’étais pas télépathe, je n’avais aucun moyen de savoir de quoi il voulait parler. Mais quelque chose me disait que ce n’était pas bon… pas pour moi. Et puis il m’expliqua, et je fronçai les sourcils. Garin… Je ne devais parler de lui à personne. Officiellement, il était mort.

Je reportai mon attention sur l’océan et me mordis la lèvre inférieure. Je n’avais pas envie de mentir à Jason, mais je n’avais pas envie de trahir Garin non plus. Mais à l’entendre, Jason savait déjà qu’il était en vie. J’avais l’impression d’être coincée, au pied du mur. Si je mentais, il le saurait et m’en voudrait, si je disais la vérité, il m’en voudrait tout autant. Je pris une profonde inspiration et baissai la tête.

- Je ne sais pas où il est. Il est resté un peu chez moi, et il est parti il y a quelques mois. Il me donne des nouvelles parfois, mais il ne parle jamais de l’endroit où il se trouve.

Je tournai à nouveau la tête vers Jason et fronçais les sourcils encore plus.

- D’ailleurs, c’est quoi l’histoire avec Garin ? On m’a appelé un soir pour me dire qu’il avait besoin d’aide et je l’ai retrouvé à moitié mort entre deux poubelles dans une ruelle.
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Jason Israel
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A ses paroles, Jason sentit son coeur s'arrêter une seconde. Il fixa Angela comme si elle n'existait plus et qu'en même temps, elle portait toutes les réponses à ses questions. Annie n'avait pas dit que Garin était en vie et elle le savait. Elle avait également eu un regard mauvais envers Angela quand elle l'avait vue. Jason serra les dents. Qui d'Abel, Annie ou Angela mentait le plus ? Qui, autre que Annie ou Garin lui même, avait pu appeler Angela à l'aide ? Abel ? Ce n'était pas son genre. Annie ? Pourquoi aurait-elle gardé ce secret ?! Quant à Garin... S'il était mort, comment pouvait-il ? Trop de questions qui mettaient Abel en doute. Et contrairement à Gen, Jason n'était pas du genre à tirer des conclusions trop hâtives, quand bien même tous les chemins menaient à un mensonge au sein de Liberation.

Jason baissa finalement les yeux. Mais il ne dit rien. Quoique sache Angela, ce n'était pas son combat et elle n'avait pas à être mêlée à ça. Il acquiesça et se passa un index sous le nez avant de reprendre son observatoire de l'océan, les coudes sur le muret.

"Si je pose la question, c'est que je n'en sais rien, tu ne crois pas ?" Il secoua la tête sans plus porter attention à Angela. "Peu importe, je ne te poserai plus de questions sur Garin. Juste, si tu le vois... Si tu l'entends ou s'il te fait des appels de fumée... Tu lui demanderas où il était quand son pote s'est fait descendre sur le parvis du tribunal."

Il avait parlé d'une voix bien plus éteinte que revancharde. Jason n'en voulait pas à Garin, il ne pouvait pas, il ne savait même pas le fin mot de l'histoire. Néanmoins, il aurait espéré que s'il pouvait se tourner vers quelqu'un, il aurait pensé à lui plus qu'à Annie... Ou qu'Angela. Jouant de ses doigts entre eux, il les fixa sans rien dire, pensif.

"Il faut que je te ramène à ta moto..."

Notez la conviction dans sa voix alors qu'il demeurait immobile.
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Angela Foster
Angela Foster
A voir la tête qu’il faisait quand il m’avait posé la question, je me serais attendue à une explosion. Au lieu de cela, il se désintéressa complètement de moi et reporta son attention sur l’océan. Et pour être honnête, je ne savais pas si c’était mieux. Cela pouvait laisser présager des orages bien plus forts par la suite.

Je détournai mon regard et baissai la tête. J’attendais une réaction, n’importe quoi, quelque chose qui me montre, je ne sais pas, qu’il était en colère, ou déçu ou content que je lui ai dit la vérité. Quelque chose quoi ! Mais il ne fit rien de tout cela. Il se contenta d’observer l’océan, sans rien dire, dans un premier temps.

Et quand il reprit la parole, ce fut avec une voix que je ne lui reconnaissais pas, dénuée de toute émotion.

- Son pote…

Je relevai la tête et basculai une jambe de l’autre côté du muret pour me tourner complètement vers lui. Alors c’était ça… Les pièces du puzzle se mettaient tranquillement en place. C’était ça qui minait Jason, c’était pour cela qu’il avait l’air si… différent, plus sombre. Et je pouvais le comprendre.

- Jason…

Je ne dis rien de plus, ca n’en était pas la peine. Je m’étais retrouvée dans ce genre de situation plus d’une fois. Quand on est malade comme je l’ai été, on côtoie des gens qui ont une espérance de vie aussi limitée que la notre, ils deviennent nos amis et ils nous quittent, l’un après l’autre. Je savais donc que parler ne servirait à rien, que cela n’atténuerait en rien la douleur. Le mieux que je pouvais faire, c’était rester là et lui montrer, une fois de plus, qu’il n’était pas seul. Je baissai les yeux et tournai et fixai les vagues qui venaient s’écraser au pied de la falaise quelques centaines de mètres plus bas.

Quand il reprit la parole, je relevai légèrement la tête et le fixai quelques secondes. Il n’avait pas tellement l’air de vouloir bouger. Et à vrai dire, moi non plus.

- Je ne suis pas pressée.

Je l’observai encore un moment et me décidai à bouger. Faisant basculer mon autre jambe par-dessus le muret, je rejoignis le sol mais ne pris pas pour autant la direction du hummer. Je me rapprochais de Jason, m’appuyai au muret, dos à l’océan et pris une profonde inspiration. Je m’apprêtai à faire quelque chose que j’évitais dorénavant depuis que j’avais découvert mon pouvoir. Je fermai les yeux quelques secondes et essayai de visualiser une sorte de bouclier autour de ma main. C’était le seul moyen d’empêcher mon pouvoir de se réveiller au contact de la peau d’une autre personne ou d’un animal. Je ne maitrisais pas encore ça à la perfection, mais si j’arrivais à anticiper les gestes un minimum, je parvenais à désactiver mon pouvoir. Ceci étant fait, je posai ma main sur les siennes, comme pour dire « hey, ça va aller ».
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Jason Israel
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Il baissait sa garde, il le savait et il n'aurait pas dû. Il serra les dents à l'évocation de son prénom mais se força à ne pas bouger, ni à répliquer. Sa colère, et il la ressentait au centuple maintenant, il l'exprimait dans les "salle de sport" dont Lisbet lui avait parlé. Mais quand il sentit sa main sur la sienne, il ne put l'ignorer et s'en trouva d'autant affaibli. Encore une fois, il se força à ne pas réagir, du moins il essaya mais sa mâchoire ne cessait de se contracter. S'il devait faire un concours de cassage de dents avec Abel, c'était à se demander lequel aurait besoin d'un dentier le premier. Cependant, Abel avait plus d'entraînement.

"Ca aurait dû être moi."

Depuis que Libby lui avait craché à la figure, il n'avait cessé d'y songer. Il avait perdu Gen dès que les émeutes étaient devenues incontrôlables et il n'avait pas eu le temps de voir Jericho s'éloigner du groupe qui battait en retraite. Il était celui qui n'avait rien à perdre. Pas de famille, pas de copine, pas d'enfants, un travail insignifiant, pas de sentiments et peu d'émotions. Liberation aurait moins perdu si cela avait été lui à la place de Jericho.

S'il ne répondit pas clairement à son "étreinte" et à sa gestuelle, néanmoins, il détacha son pouce de ses autres doigts pour le poser la main d'Angela. Pour quelqu'un qui n'émettait quasiment jamais de gestes engageants, c'était déjà un grand pas. Annie, c'était différent, elle était comme une soeur, sa meilleure amie, même si elle lui mentait, visiblement. Il en avait la conviction maintenant mais de la même façon qu'Abel, il songea que tout ça avait forcément une bonne raison. Une explication qu'il trouverait très bientôt.

Jason ferma les yeux un instant en soupirant longuement puis il baissa la tête avant de se frotter le visage d'une main en se redressant lentement.

"Viens... Je te ramène."
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Angela Foster
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Cette remarque… c’était précisément celle que je m’étais faite après la mort de Peter, et d’Andy, de Zoey… Je me la faisais systématiquement après chaque décès au début. Et avec le temps, c’est triste à dire, mais je crois que je m’y étais habituée. Je côtoyais un bon nombre de personnes qui n’avaient pas une espérance de vie plus longue que celle qu’on me prêtait. A force de les voir mourir, j’avais fini par me faire une raison. C’était comme ça. Parfois, je me demandais si je n’étais pas devenue insensible. Mais le décès, plus récent, de Jonathan m’avait démontré que non, pas encore.

Je relevai les yeux sur Jason et plongeai mon regard dans le sien.

- Mais ce ne fut pas toi.

Je détournai le regard et pris une profonde inspiration. Il n'allait probablement pas apprécier que je lui parle comme cela, mais je ne pouvais pas le laisser dans cet état. Je ne pouvais pas le laisser continuer à penser cela.

- Te sentir coupable ne changera rien. Ca ne le ramènera pas. Ca ne t’aidera pas non plus. Ca amplifiera ta douleur et ça la rendra plus dure à supporter, plus longue à guérir. Je sais ce que c’est, je suis déjà passée par là. Tu ne dois pas te sentir coupable. Si ce n’est pas toi, c’est que ça ne devait pas être toi. C’est comme ça. Ne me demande pas pourquoi, je n’en sais rien.

Je récupérai la main, baissa la tête et enfonçai mes mains dans mes poches.

- Tu sais, je pourrais te dire ce genre de choses tellement stupides et banales que dit tout le monde dans un cas comme celui-là. Je pourrais te dire que ça ira, qu’avec le temps, tu t’en remettras. Mais c’est faux, on ne s’en remet jamais. On a toujours cette douleur qui nous coupe parfois le souffle, qui nous retient en arrière. En partant, ils laissent un énorme vide qui ne se comblera jamais. On n'arrêtera jamais de penser à eux, on n'arrêtera jamais de souffrir. Tout ce qu’on peut faire, c’est apprendre à vivre avec et transformer cette souffrance en force.

Je me retournai pour me retrouver de nouveau face à l’océan et posai les mains les mains sur le muret. Je m’appuyai dessus tandis que je contemplai à nouveau les vagues qui s’écrasaient contre la falaise. Je n’entendis pas sa voix lorsqu’il reprit la parole. Je n’y prêtai pas attention pour être honnête. J’étais plongée dans mes pensées. Sa culpabilité à lui avait fait remonter la mienne à la surface. J’étais mal placée pour lui donner des conseils en fait, vraiment. Je ne les respectais même pas. J’avais conscience, cependant, d’être sur la mauvaise voie et je savais où elle menait. J’avais assez de recul maintenant pour comprendre où était mon erreur. Je ne voulais pas qu’il fasse la mienne que moi, je voulais qu’il s’en sorte mieux.
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Jason Israel
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Jason eut envie de lui dire qu'elle se trompait, ou qu'elle faisait fausse route, que rien n'était comparable. Mais comment aurait-elle pu le savoir ? Si Jericho avait été un policier, on aurait dit qu'il était mort dans l'exercice de ses fonctions. Un militaire, on aurait dit au combat. Jericho était mort pour sa cause, laissant derrière lui un héritage conséquent, renforcé par les manoeuvres de Garin qui avait fait de son ancien ami... Un symbole à part entière. Jason douta que ces circonstances particulières fussent-elle aussi tragiques que d'autres, soient comparables à ce qu'Angela avait un jour pu connaître.

Mais elle essayait et pour ça, il ne l'incrimina pas.

Jason ne pouvait pas non plus lui parler ni lui dire quoique ce soit sur Jericho, Garin, ce qu'il ressentait. Pour cela, il devrait lui parler de Liberation, lui expliquer comment il en était arrivé là, la CIA, ce qu'il avait perdu, la trahison qui l'avait conduit jusqu'ici, ceux qu'ils avaient perdu. Mais elle n'était pas de Liberation et son combat n'aurait sûrement rien à voir avec le sien. La force de ses souffrances avait déjà été éprouvée, il aurait aimé ne pas avoir besoin d'en rajouter une couche. Rien n'enlèverait sa culpabilité.

Mais elle essayait, donc il ne la jugea pas.

Puisqu'elle retrouvait le silence, il fit de même. Ca tombait bien, il ne voulait plus rien entendre. Il en avait déjà trop dit, il s'était déjà trop ouvert et si pour Angela la discussion s'arrêtait là, alors pour lui aussi et ça l'arrangeait. Il posa une main sur son épaule en regardant la route et il la fit reculer.

"On rentre."

Pas qu'il soit pressé ou qu'il ait beaucoup de choses à faire aujourd'hui mais il était subitement las et il avait envie de s'en retourner au Sanctuaire en attendant que Annie finisse sa journée. Et il n'allait pas planter Angela ici.
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Angela Foster
Angela Foster
Un réflexe me fit lever la main pour la poser sur la sienne. Il m'arrivait encore parfois d'oublier que j'avais un pouvoir qui passait par les mains et que je n'avais toujours pas trouvé le moyen de le faire taire sans avoir à y réfléchir avant. Alors forcément, au moment où je le touchai, je le sentis se réveiller. Je tressaillis légèrement et retirai ma main aussitôt.

- Ok

Je suivis le mouvement que sa main me donnait, à savoir reculer vers la voiture le temps de faire un ou deux pas en arrière, comme si je ne voulais pas me détacher du paysage. Et je finis par me détourner complètement, offrant un sourire à Jason au moment où mes yeux se posèrent sur lui.

Et la conversation que nous avions eue dans la voiture un peu plus tôt me revint en mémoire. Je ne considérai pas comme petite. Bon ok, je n'avais pas la taille minimum nécessaire pour la sélection de Miss USA, mais j'étais à 2 cm, même pas ! (En même temps, je n'avais jamais eu la moindre envie de m'y présenter). Pour résumer, j'étais dans la moyenne. J'arrivai à attraper les trucs sur l'étagère du haut en mettant sur la pointe des pieds.  Mais à côté de Jason, je ne me sentais plus si grande que ça. Et plus frêle aussi. En fait, l'impression de sécurité qu'on pouvait ressentir en étant dans sa voiture ne venait pas tant du hummer, mais plutôt de lui.

Je laissai échapper un léger (très léger) rire et passai la main dans mes cheveux pour les remettre en arrière. Le vent les faisait voler dans tous les sens, me les ramenais dans les yeux, maintenant que nous l'avions dans le dos. Un souci que je n'avais pas quand j'avais les cheveux courts tiens.

Le hummer n'était qu'à quelques pas et nous venions de le rejoindre. Mon sourire éclairait encore mon visage au moment ou je me glissais sur le siège passager. Il ne commença à s'effacer que lorsque je bouclai la ceinture.
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Jason Israel
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Pour le coup, Jason se sentit quelque peu lunatique, ce qui n'était pas non plus dans ses habitudes. Il avait noté son sourire jusque dans la voiture et alors que lui n'avait aucune envie de sourire, ni de rire, il se demanda ce qui la mettait en joie après ce qu'elle venait de lui dire. Et par extension, ce qu'il venait de lui dire également. Sans parler de la mention de Garin entre les deux. Bref, le sourire d'Angela le mit quelque peu de mauvais poil. Le laïus "Je comprends ce que tu traverses, mais il ne faut pas ressentir" l'avait également douché. Personne ne comprenait en dehors de Liberation et il avait toujours été celui à donner des conseils sur les comportements sociaux. Un comble en effet. Mais il ne dirait rien à Angela, ce n'était pas de sa faute et il aurait été particulièrement injuste de s'en prendre à elle. Elle était, à ses yeux, une innocente. Ce genre de personnes pour qui ils agissaient. Enfin... Disons qu'elle ne bénéficiait pas en priorité de la protection de Liberation, mais Jason savait que si des Négatifs étaient en danger à cause de Carter Mitchell, Abel n'hésiterait pas à les défendre. De plus, Jason n'était pas aussi sectaire.

"Je peux savoir ce qui te fait marrer ?"

Il redémarra la voiture et fit demi-tour pour rejoindre la moto à quelques mètres plus loin. La plupart des étudiants arrivaient et le parking était assez bouché, des gens traversaient et s'en préoccuper, plus que d'Angela, apaisa lentement la tension qui figeait ses nerfs. Si Jason entendait ses pensées, il roulerait très probablement des yeux en soupirant.
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Angela Foster
Angela Foster
Je tournai vers lui un regard étonné. Sa remarque était froide, comme si je l’avais vexé, mais je n’arrivais pas à faire le lien entre moi et son changement d’humeur. Je fronçai les sourcils d’incompréhension, tout en continuant à observer son profil. Et puis je compris que c’était juste mon sourire. Il lui avait certainement semblé déplacé dans une situation comme celle-ci et c’était le cas.

- Je ne marre pas, je pensais juste à autre chose.

Je tournai la tête vers lui et levai une main pour prévenir tout interruption au cas où.

- Je sais, ce n’était pas le bon moment. Tu souffres et je le comprends. Tu t’es ouvert à moi et je ne t’ai pas accordé assez d’attention. J’aimerai pouvoir faire plus, t’aider. Mais je ne te connais pas suffisamment pour trouver précisément ce qu’il faut faire pour ça, pour savoir ce dont tu as besoin. Alors dis-moi, qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Garder un air sombre jusqu’à ce que tu m’aies ramenée ?

Je secouai la tête et repris sans lui laisser le temps d’émettre un seul mot

- Je suis désolée, mais tu t’es trompé de personne pour ça. Je suis juste incapable de rester focalisée là-dessus. J’ai besoin de penser à autre chose, à quelque chose de plus léger. C’est le seul moyen que j’ai d’empêcher ma propre douleur de remonter et de me submerger.

Je relevai à nouveau les yeux sur lui et enchaînai. Il avait probablement des choses à dire, je lui en laisserai le temps plus tard, tout le temps qu’il voudra.

- Alors dis-moi, qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Que je t’écoute et que je compatisse en te tenant la main ? Alors vas-y, parle. Crache-moi ta douleur. Défoule-toi sur ma moto si ça peut t’aider, elle n’est pas à ça près. Explose si ça peut te soulager. Et si ce n’est pas ça que tu veux alors…

Je mis en place mon « bouclier » et tendis la main vers sa joue pour le forcer à me regarder.

- …. Qu’est-ce que tu veux, Jason ?
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Jason Israel
Jason Israel
Jason dut prendre sur lui. Vraiment. Il pinça les lèvres et serra les mains sur le volant pour ne pas répliquer. Qu'elle lui fasse signe de ne pas l'interrompre ne servait à rien sur ce coup, il pressentait que s'il l'ouvrait, il lui cracherait sûrement quelque chose qu'elle était très loin de mériter. Son but n'était pas de lui infliger sa colère, et encore moins sa peine. Il ne s'était pas plus ouvert à elle qu'à n'importe qui. En bon agent, il s'était éventuellement posé des questions et les lui avait posées.

Et plus elle parlait, plus il sentait la colère lui remonter à la gorge, comme lorsqu'il avait mis un pied hors du Hummer pour s'en prendre à Libby. Si Levi et Abel ne l'avaient pas retenu... Qu'aurait-il fait ? Jason inspira profondément. Angela ramenait tout à elle et selon lui, à moins d'être pardonnable, c'était surtout une charge lourde qu'elle reposait sur ses épaules. C'était vraiment ce qu'il avait essayé de faire ? Lui demander son aide ? Jason eut du mal à réfléchir, il se sentait tant bouillir et lorsqu'il vit enfin la moto en vue, il soupira de soulagement.

"Ce que je veux ?!" Il repoussa sa main - peut-être plus violemment qu'il ne l'aurait voulu - et tourna des yeux sombres vers elle. "Je n'ai pas la prétention d'être un Roi pour dire 'Je veux'."

Il sortit du Hummer sans lui adresser un nouveau regard et claqua la portière sèchement. Qu'elle essaye de le toucher après lui avoir affirmé qu'elle n'était pas ce genre de personne, Jason aurait aimé lui dire "trop tard" mais là encore, il s'était déjà trouvé relativement violent et il passa ses nerfs sur le pneu en le soulevant pour le sortir du coffre. Ce qu'il voulait ?! Depuis quand cela intéressait qui que ce soit ? Jason roula le pneu jusqu'à la moto et se retourna vers elle.

"Ca va, tu sauras t'en sortir ? T'es une grande fille, après tout, non ?"

Elle lui avait toujours donné cet air de "besoin de rien ni de personne". Mais il renvoyait la même image.
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Angela Foster
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Je ne m’attendais pas à ça, vraiment pas. Enfin, si j’espérais qu’il réagirait, je sais pas qu’il se mette à parler, à se confier, ou tout simplement qu’il explose, mais pas contre moi. Alors c’était comme ça que ça devait se passer avec lui ? A chaque fois que je le verrais, je finirais par faire quelque chose qui le mettrait en colère ? Et de quoi c’était parti tout ça ? D’un sourire !

Je le suivis du regard, sentant la moutarde me monter au nez, et lorsqu’il eut disparu de mon champs de vision (parce qu’il s’était dirigé vers le coffre et que, jusqu’à preuve du contraire, je n’avais pas d’yeux dans le dos), je me pris la tête entre les mains et soupirais. Puis, alors qu’il sortait mon nouveau pneu sans ménagement de son coffre, j’attrapai mon casque et mon sac et je sortis à mon tour du hummer juste à temps pour me faire cueillir par cette remarque plutôt acerbe.

Je levai les mains au ciel et lançai un regard noir à Jason (oui, désolée, mais au bout d’un moment, je veux bien me prendre des tartes dans la gueule, mais seulement quand elles sont méritées ou que je m’y attends et quand en plus je viens de passer une nuit blanche, ma patience est très limitée).

- Bah voyons, évidemment que ça va aller ! Cette moto père juste 200Kg et je n’ai pas le moindre outil avec moi. Mais ce n’est pas grave, je vais me débrouiller ! Merci pour tout ce que tu as fait jusque-là…

Ne t’engage pas sur cette pente Angie, tu vas trop loin…

- Et c’était sympa de te revoir, jusqu’à ce que je gâche tout en souriant. Excuse-moi, si je te revois un jour, j’essaierai de me rappeler que je ne dois surtout pas sourire en ta présence !

Trop loin, vraiment trop loin. Quand j’étais énervée, mes paroles dépassaient souvent mes pensées. Je m’emballais et je parlais trop vite. Et je le regrettais dans la seconde qui suivait. Et ce fut le cas. Au moment où je terminai ma phrase, je ne pus m’empêcher de me sentir coupable. Jason venait de perdre un ami. Il réagissait à sa manière. Je n’avais pas réagi si différemment lorsque j’avais perdu Peter. J’aurais dû essayer de le comprendre et garder mon sang froid. Mais j’étais allée trop loin pour m’excuser maintenant.

Sans plus accorder le moindre regard à Jason (était-il toujours là d’ailleurs ?), je farfouillais dans mon sac à la recherche de quoique ce soit qui pourrait éventuellement me servir pour retirer ma roue et en sortis une règle en métal. Ouais, super outil hein. Mais c’était le seul truc assez solide qui supporterait que je pèse dessus assez fort pour desserrer les boulons.

Je jetai mon sac sur le sol, posai mon casque à côté et m’approchai de la moto, règle en main pour m’attaquer au premier boulon. Sauf qu’une règle, ce n’est pas fait pour ça, absolument pas. Au moment où j’appuyai de toutes mes forces dessus, elle se tordit, me glissa des mains et je m’entaillai le poignet.

Je laissai échapper un juron, jetai la règle au loin dans un élan de colère et m’assis sur le sol tout en tenant mon poignet contre moi, le serrant dans ma main pour essayer d’empêcher le sang de couler.  J’avais passé une nuit blanche en quarantaine dans un labo, l’un des pneus de ma moto était crevé, je m’étais (encore) disputée avec Jason et maintenant je me blessai au poignet. L’Univers avait une dent contre moi, c’était obligé.
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Jason Israel
Jason Israel
En effet, Jason avait déjà tourné les talons. Comment elle s'en sortirait avec sa moto ne l'intéressait pas. A demi-mots, elle lui mettait tout sur le dos. Elle aurait pu simplement lui dire qu'elle pensait à quelque chose, elle aurait pu lui dire ce à quoi elle pensait, elle aurait même pu s'excuser, mais au lieu de ça, elle avait dégainé une furie sur lui et en plus de s'être senti agressé, il eut l'impression qu'elle lui reprochait son comportement. Qu'une chose pareille sorte de la bouche de Gen, ou même d'Annie, était une chose. Mais il ne connaissait pas Angela et au contraire, bien à regret, il réalisa autre chose. Liberation était sa place, c'était à ça qu'il appartenait. Il n'avait pas de vie normale et n'en aurait jamais. Angela n'était qu'un leurre, être à ses côtés ne rimaient à rien. Elle ne comprenait pas la moitié de sa vie et il ne comprenait pas le quart de la sienne.

Persuadé que quelqu'un d'autre viendrait l'aider, quelqu'un de son monde et de son univers, il remonta dans son Hummer avant même qu'elle n'ait fini de lui tirer dessus à vue. Il n'avait pas non plus été très tendre, mais peu importait. Sourd pendant des années, il ne parlait pas de vive voix depuis tellement d'années et son caractère ne le poussait pas à en faire davantage. C'est sans son reste qu'il s'est éloigné d'elle et de l'université pour rejoindre le Sanctuaire.
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Angela Foster
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Evidemment, le Hummer n’était plus là, et Jason non plus. Le souci quand on s’entaille le poignet, c’est qu’une veine assez importante passe à ce niveau là. On peut facilement se vider de son sang en quelques minutes. Heureusement pour moi, l’entaille n’était pas très profonde. Mais ça ne changerait rien au problème si je ne faisais rien pour arrêter le saignement.

Un étudiant qui passait par là me vit et pris les choses en main. Il m’aida à me relever, ramassa mes affaires et me guida jusqu’à sa voiture. Direction, l’hôpital qui n’était qu’à quelques rues d’ici. Le temps qu’on arrive aux urgences, j’avais la tête qui tournait et j’avais le plus grand mal à garder les yeux ouverts. Je ne me souviens pas de la suite.

Lorsque Jason est revenu pour chercher Annie à la fin de ses cours, il aurait pu se rendre compte que ma moto était toujours là, dans le même état que ce matin, le pneu neuf avait disparu mais il y avait des gouttes de sang sur le sol et un règle dans un état douteux à quelques mètres.

Je me réveillai quelques heures plus tard dans un lit d’hôpital, mon bras relié à une transfusion. David était à mes côtés, on l’avait prévenu. Il me raconta les détails que j’avais manqués, entre mon arrivée à l’hôpital et on réveil. Il avait appelé le bar, pour prévenir que je n’irai pas travailler durant les deux ou trois prochains jours. Il avait également expliqué aux policiers qui avaient été appelés par une infirmière que ce n’était qu’un accident, que je n’avais pas essayé de retirer ma puce (parce qu’évidemment, c’était ce poignet-là), preuve en était qu’elle était toujours en place.

Je me sentais faible, et je n’arrivais pas à empêcher mon pouvoir de s’activer à chaque fois qu’une infirmière me touchait la main. Elles mettaient mes sursauts sur le compte de la douleur et ne se posaient pas plus de question.

Le lendemain, je me sentais moins dans le brouillard et je repensais aussitôt à Jason, à la façon dont je l’avais traité. Il venait de perdre quelqu’un, il était en colère, c’était normal. Je connaissais ce sentiment, alors pourquoi n’avais-je pas essayé de comprendre ? Pourquoi n’avais-je pas tout simplement baissé la tête et essuyé ses paroles sans rien dire ?

J’attrapai mon portable (David me l’avait ramené, ainsi que quelques affaires), et envoyai un message à Jason : « Je suis désolée ».
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