2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [ABANDONNÉ] [Reese/Sam] La levée aux horreurs

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Reese Owen
Reese Owen
Mai 2074


Samiha voulait s'entraîner ? Elle allait s'entraîner. Et puisqu'elle voulait être traitée comme "ses hommes", alors il allait la prendre au mot. Reese se présenta à la porte de la jeune femme, donnant quelques coups pour se faire entendre. Et même, il eut un sifflement, des fois qu'elle ait pas entendu.

– Debout, Soldat, c'est l'heure.

Et tant qu'elle ne serait pas debout, habillée, prête et que cette porte restait fermée, il frappa. Encore et encore, prononçant parfois son nom. Quant à lui, il était déjà levé depuis un moment et lui avait épargné la sonnette d'alarme de 5h. Non, il avait eu le temps de prendre un café, de prendre une douche et de regarder sa montre au moins une dizaine de fois toutes les 5min en se demandant si cette fois, elle avait assez dormi.

– Saaaaaaaam.

Reese ne dormait que très peu. Ce n'était pas tellement pour les cauchemars, c'était aussi de l'habitude. Il n'était pas rare que Camy soit réveillée par le bruit du rasoir. Ou de la douche... Ou de Reese en train de chanter en sortant de sa douche pendant qu'il se rase. Il avait acquis un certain train de vie, qui lui convenait tout à fait. Il oubliait parfois qu'il n'était pas nécessaire de l'imposer aux autres. Mais il n'avait jamais vraiment trop compris non plus quel était ce besoin de dormir. Manquer autant d'heures dans une journée alors qu'il y avait tant de choses à faire. Et aujourd'hui, il n'aurait pas que Samiha à s'occuper, même si elle était sa priorité.

Elle voulait s'entraîner ? Il voulait savoir de quoi elle était capable. Elle avait certains réflexes, elle était agile, endurante et faisait montre d'une certaine force de caractère qui lui était assez familier. Il voulait voir si ce qu'il pensait était juste. Bien sûr, il était loin de se douter de la vérité. Mais s'il pouvait s'en approcher...
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Eve
Eve
Elle sait, elle n'a jamais été aussi heureuse que ce matin-là, ils marchaient sur une plage un peu comme celle-ci. C'était l'automne, - Debout, soldat, c'est l'heure. un automne où il faisait beau, une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique. Là-bas on l'appelle l'été indien. Mais c'était tout simplement le leur, avec sa robe longue elle ressemblait à une aquarelle de Marie Laurencin. Et elle se souvient, elle se souvient très bien de ce qu'il lui a dit ce matin-là...

-Saaaaaaaaam.

Aujourd'hui, elle est très loin de ce matin d'automne. Mais c'est comme si elle y était. Elle pense à lui.
Où est-il? Que fait-il? Est-ce qu'elle existe encore pour lui? Elle regarde cette vague qui n'atteindra jamais la dune. Comme elle, elle revient en arrière, comme elle, elle se couche sur le sable. Et elle se souvient, elle se souvient des marées hautes, du soleil et du bonheur qui passaient sur la mer... Il y a une éternité, un siècle, il y a ... Quelqu'un qui frappe à la porte... Sam releva la tête et chercha l'interrupteur en tendant le bras et en fit tomber son réveil non sans siffler un juron entre les dents.
Elle ne trouva l'interrupteur... On ne cessait de frapper.

- Kuaaaaaa !?

Les coups ne cessaient pas, c'était... pénible!  Elle beugla en se levant pour ouvrir la porte. Les cheveux en touffe bordélique, en vieux Tshirt et short tout en se grattant la cuisse  et la lumière agressive qui la fit grimacer ne l'avantageait vraiment pas. elle avisa Reese en soupirant et lui claqua la porte au nez.
Elle n'avait pas regardé l'heure, mais son horloge interne et son humeur lui indiquaient qu'il était trop tôt. Elle retourna dans son lit et monta la couverture jusqu'à la tête.
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Reese Owen
Reese Owen
Quand elle ouvrit la porte, Reese lui sourit. Il lui aurait bien demandé si elle était prête - bien qu'elle ne semblât pas l'être - mais il n'en eut pas le temps et la porte se referma sur son nez. Pas surpris le moins du monde, et encore moins freiné, il attendit quelques secondes avant d'entrer de lui-même. Il laissa la porte entrouverte et s'approcha d'elle.

– Tu veux t'entraîner ? - Il prit sa couette au pied du lit et la tira à lui. - Commence par prendre un rythme sain ! L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et qui plus est, tu dormiras tout ce que tu voudras quand tu seras morte. En attendant, tu es vivante, alors debout.

Il se retourna pour aller piocher dans ses affaires et lui trouver de quoi l'habiller pour lui faire gagner du temps. Ils avaient pioché dans un peu tous les quartiers pour lui fournir une garde robe. Ils avaient toujours des trucs d'avance, notamment pour ceux qui les rejoignaient après avoir vécu dans la rue pendant des mois, voire des années. C'était incroyable tout ce que les gens jetaient ! Parfois, il n'y avait vraiment pas besoin d'une puce avec un gros chiffre dedans. Quand bien même, petit à petit, Sam s'intégrait. Difficilement, mais elle y arriverait. Bientôt, peut-être que Reese irait avec elle, en ville, pour acheter de nouvelles choses, des trucs pour elle, et à elle. Mais cette confiance, ce mérite, il voulait avant tout qu'elle le gagne.

– Voilà ce que je te propose. - Il sortit ses affaires sans se préoccuper de savoir si elle râlait, si elle ne se levait pas ou si elle lui grognait dessus - Tous les matins, je viens te lever. Avec un café si tu as été aimable la veille. On travaille tous les deux, un peu de combat et du tir. Et l'après-midi ? - Il se tourna enfin vers elle et lui balança un débardeur et un pantalon cargo - Maddison t'emmène en ville. Je ne veux pas que tu sortes seule pour le moment alors tu accepteras ma condition parce que c'est la seule que je t'impose. En attendant, debout. Le café coule. Sois à l'heure.

Il la désigna d'un index et haussa les sourcils. Ce n'était pas une menace. Ni même un ordre. C'était plutôt un conseil. Et avant de sortir, il lui offrit même un clin d'oeil avec un léger sourire et referma la porte derrière lui, tempête matinale qu'il venait d'infliger à Sam. Il l'attendrait dans la salle commune où certains étaient déjà levés, le nez dans le café à regarder des dessins animés débiles pendant que d'autres lisaient le journal. Mais ils n'étaient pas bien nombreux et l'odeur du café chaud embaumait la pièce.
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Eve
Eve
Sam râla pour la forme lorsque la couverture fut retirée. Un frisson la traversait quand même, c'est qu'elle se sentait bien là dessous au chaud, dans son petit cocon mais évidement, Mr Reese avait décidé qu'elle ne trainerait pas ce matin. Quelle idée aussi d'avoir quémandé un entrainement avec lui... Elle s'essaya au bord du lit, la chair de poule aux bras, ce n'était pas non plus le froid polaire, mais ce matin, une petite laine ne lui aurait pas été superflus. Elle gronda entre les dents.

- Tu me tues rien qu'en me réveillant...

Elle aurait du porté un Tshirt où il y aurait écrit "réveillez-moi en douceur ou je mords" pour avertir le malheureux qui viendrait la brusquer dès le matin, mais il n'y avait pas ça en stock ici. Et maintenant il allait décider comment elle devait s'habiller... de mieux en mieux. Elle l'observa d'un oeil encore endormi, et après quoi ? Il allait l'habiller ? Et elle reçut les fringues sur elle. Elle les déplia... Le choix n'était pas trop pourri, et adapté à ce qu'elle allait subir dans quelques minutes. Elle se mit debout en levant les yeux puis soupira.

- Oui papa...

Elle même si elle était mal embouchée, elle lui rendit un sourire, amusée par la situation. Une fois la porte refermée, elle s'habilla rapidement. Les fringues ne lui appartenait pas vraiment, mais lui allaient plutôt bien, c'était sa taille en tout cas. Le débardeur était sympa, piqué à Maddison qui aimait se sentir étouffer dans ses fringues quand on voit comme il tombait bien sur elle. Et pourtant Maddi à côté de Sam, ce n'était pas vraiment le même gabarit. Un vrai bonhomme cette gonzesse.

Elle se fit une simple tresse après avoir démêlé ses cheveux bruns. Et avant de quitter sa chambre, elle enfila un sweat à capuche. Rapidement elle sortit et gagna la salle où elle était attendue. Elle observa au pas de la porte toutes les personnes qui prenaient leur petit déjeuner. C'était plutôt calme, tant mieux, par ce que là comme ça, elle n'allait pas supporter les blagues pourries de tous ces militaires. Elle aperçut Reese  et s'installa à sa table.

- Bonjour...

La capuche sur la tête, les mains dans les poches, c'était mal barré pour la motivation.

- On commence par quoi ?
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Reese Owen
Reese Owen
_ Par manger.

Il poussa vers elle un mug chaud de café. Sûrement pas du grand cru ni une belle coulée mais suffisant. Et il lui posa un demi muffin au chocolat à côté. Le fait qu'elle soit déjà levée, qu'elle ne se soit pas rendormie, et qu'elle ne l'ait toujours pas insulté, ça lui plaisait. Au moins, elle était toujours motivée, même si elle n'était pas encore réveillée. Reese se leva et contourna la table pour aller se chercher un morceau de sucre. En revenant, il posa ses mains sur ses épaules pour lui frictionner quelque peu en se penchant vers elle.

_ Et ensuite, tu vas me montrer si tu sais viser autre chose que mon entrejambe.

Reese avait parfois tendance à oublier que tout le monde n'était pas comme lui. Il avait tant galéré, il avait tant forcé que selon lui, c'était à la portée de tout le monde d'être levé si tôt, frais si tôt... il ne lui vint pas réellement à l'idée que Sam puisse avoir besoin de repos, bien plus que lui. Il réservait le même traitement à Camy et ne voyait pas pourquoi une jeune femme, pleine de volonté et de vigueur comme Sam, n'en ferait pas autant. Il lui fit tomber sa capuche d'un geste de la main et reprit sa place en versant le sucre dans son café trop noir.

_ Et ne m'appelle plus Papa. Je suis pas encore assez vieux pour être ton père, je pense.

Il releva les yeux sur elle. Non, définitivement trop jeune pour être son père. Elle avait quoi ? 25 26 ans ? Peut-être moins, mais pas beaucoup moins. Il ne se ferait pas mal à imaginer qu'elle ait moins. Non, sûrement pas.

_ Non, définitivement pas. - Et il replongea son nez dans son café. - Mais si tu veux faire partie de mes hommes, tu m'appellerais comme les copains : Capitaine.

Et il lui offrit un sourire si grand, si illuminé que Sam n'aurait d'autre choix que de comprendre à quel point il se moquer un peu d'elle. Ou du moins, tentait de la bizuter. Mais c'était compris dans l'offre entraînement.
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Eve
Eve
Du café et un demi muffin. Ce n'était certes pas repas de fête, mais c'était mieux que de démarrer le ventre vide. Elle le remercia d'un infime sourire et prit le muffin pour le rompre et porter un premier morceau à la bouche. Il n'était ni bon, ni mauvais, n'ayant pas de point de comparaison. Il était mangeable point, un peu étouffe chrétien, mais avec une gorgée de café mauvais derrière, ça passait presque.

Puis Resse revint et posa ses mains sur ses épaules remontées presque jusqu'aux oreilles qui retombaient aussitôt. Reese penché sur elle, elle ne tourna que les yeux un sourire en coin et moqueur.

- Et ça va mieux, ton entrejambe ?

Elle grogna presque quand il tomba la capuche. Il lui donnait déjà le tournis dès le matin... Mais où allait-il chercher toute cette énergie, il devait prendre des trucs, ce n'était pas possible autrement. Mais au moins, quelqu'un comme Reese pour la motiver, la booster, lui donner l'envie de se bouger tout simplement était inespéré. Elle rit de bon coeur quand il lui demanda de ne plus l'appeler papa. Elle leva son mug et but un peu de café, le regard rieur sur Reese avant de répondre.

- Non,  j'ai été dur avec toi, vous êtes encore correct mon capitaine.

Elle se foutait clairement de lui. Puis elle restait silencieuse et songeuse. S'entrainer au tir, pourquoi pas, ça lui parlait presque, au moins elle ferait quelque chose de nouveau ici et qui n'était pas friand de nouveauté?

- J'aurai le droit à la petite visite de l'armurerie?

Elle se trouvait bien chez les "militaires" de ce trou à rat non ? Ils devaient être plutôt bien achalandé et c'était toujours intéressant de voir tout ce dont elle aurait peut être accès, lorsqu'ils lui feront assez confiance pour l'envoyer en mission. Sam écoutait les conversations des hommes de Salvation, et parfois le radotage de ces mecs sur les missions passées était très instructif, c'était comique parfois, et on aurait dit qu'ils étaient comme ces vétérans, un pied dans la tombe et en manque d'adrénaline. Mais depuis combien de temps les hommes de Reese n'étaient-ils pas partis se dégourdir la gâchette ?
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Reese Owen
Reese Owen
– Ouais, ça va, mais Owen Junior a toujours des chances de venir au monde. Merci de t'en inquiéter.

Il lui fit un sourire un peu pincé. Reese tenait à ses "bijoux" comme à son désir de fonder une famille, quand bien même son âge commençait à l'inquiéter. Si tout s'était bien passé, à l'heure actuelle, il aurait été marié et sûrement déjà père. Mais il fallait croire que son retour de l'armée l'avait peut-être plus transformé qu'il n'avait bien voulu le reconnaître. Une relation vouée à l'échec et sûrement quelque chose qui lui causait bien plus de remords et de regrets que ses actions au Moyen-Orient. A sa moquerie, il plissa les yeux. Si sa relation avec son ex relevait d'un échec cuisant et frustrant, Reese se sentait toutefois bien à l'Underground, c'était sa maison. S'il n'avait pas d'enfant, il avait quand même une grande famille qu'il considérait comme sienne, la seule et unique. Mais il ne fallait pas pousser. Reese rit et secoua la tête. Elle était maligne et elle avait raison d'essayer. Mais aussi jolie et persuasive qu'elle pouvait être, il ne se laisserait pas avoir.

– Bien essayé, ma fille mais non. Je ne t'emmènerai pas à l'artillerie comme ça. J'ai prévu quelques jouets pour toi oui, mais pas dans l'arsenal.

Il porta son mug à ses lèvres. Alors qu'on l'appelait, il tourna la tête pour tendre un journal avant de reporter son regard sur Sam. Il inspira profondément et reprit en se penchant sur la table, les bras croisés sur le bord.

– En fait, je voudrais tenter de t'aider à retrouver la mémoire. Maddison s'est chargée de ton pouvoir et on ne trouve rien dans toutes les banques de données sur toi, alors on va essayer d'autres choses. Ce n'est pas pratique pour nous, mais c'est sûrement très handicapant pour toi et je ne doute pas un seul instant que tu veuilles te souvenir de qui tu es et de ce qui t'es arrivé. Comme un gros point d'interrogation au dessus de ta tête. Pour ma part, je voudrais tenter de ranimer ta mémoire musculaire, tes réflexes. Je t'ai vue te tenir, marcher et même réagir. Ce sont des gestes qui me sont familiers. Alors, ça te tente ?
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Save the Day
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Samiha, le mot "arsenal" déclenche en toi une réaction étrange. Comme un craquement. En plus de la voix de Reese, tu en entends une autre, moins rauque mais tout aussi grave et profonde. Des dizaines de flash te traversent l'esprit en une fraction de seconde mais tu n'as pas vraiment le temps de les analyser. Ce sont plutôt des impressions, quelque chose de familier. Quoi qu'il en soit, tu comprends que ce mot ravive quelque chose en toi.
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Eve
Eve
- Owen Junior, hein.

Elle avait secoué la tête en mâchant, les mains occupées par le muffin qui allait connaître un sort tragique à la prochaine bouchée. Qui pouvait vouloir des enfants quand on savait ce qui se passait dehors, quel avenir pour la future génération ? La question lui traversa l'esprit et la garda dans un coin de sa tête, qu'aurait  pensé l'autre "Samiha", ce qu'elle était avant d'arriver ici ? Elle avait malgré tout sa petite idée sur la question.  Reese n'avait toujours pas d'enfants, ce n'était pas l'envi qui lui manquait à en croire sa réflexion. A son âge quand même...

Reese avait rit à sa requête, ce n'était pas pour aujourd'hui la petite visite guidée. Mais a peine avait-il eu le temps de finir sa phrase que Sam fut envahie par des images, une voix... C'était étrange, c'était allé vite, trop vite, cette voix étrangère et pourtant si familière, ça la prenait aux tripes, une vague d'émotion lui parcourait le corps et lui serra la gorge. Au mot "Arsenal" cette voix qu'elle avait entendue résonnait avec cette de Reese pour couvrir le bruit qui l'entourait le temps d'un soupir.

Elle savait, elle savait qu'elle la connaissait, les images qu'elle n'avait pu apprécier venaient la conforter. Les mains de Sam s'étaient agrippées au bord de la table, le regard dans le vide posé dur le mug et la bouche entrouverte d'incompréhension, elle en oublia Reese qui passait le journal à un de ses gars,  son regard cherchait à comprendre en se promenant sur la table sans rien voir.

Elle releva les yeux sur son voisin de face qui avait croisé les bras sur la table. Elle ne l'écoutait que d'une oreille distraite, sans trop comprendre, enfin pas tout mais elle sut reprendre la conversation en cours. Ainsi il avait pu déceler quelque chose d'intéressant chez elle, suffisamment pour perdre à son tour du temps sur son cas. Sa façon de se tenir, de marcher, ses réactions... Elle se sentait étrangère pour elle-même et pourtant les autres voyaient quelque chose, une espèce de potentiel qui sommeillait en elle. Sam  fit passer machinalement sa tresse entre ses doigts en hochant vivement la tête.

- C'est parti alors !
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Reese Owen
Reese Owen
Reese perçut le changement d’attitude de la jeune femme. Il vit son regard perdu et nota le changement d’expression dans ses yeux. Il fronça les sourcils mais alors qu’elle reprenait, visiblement motivée, il ne releva pas. Elle était sûrement fatiguée, il la prenait au saut du lit. Il la détailla, la dévisagea et finit par acquiescer dans un léger sourire satisfait.

– Ok.

Il termina son mug d’un lever de coude et se redressa, l’invitant à le suivre. Il ne la quitta pas du regard, posant même sa main sur son épaule pour l’accompagner en sortant de la pièce. A travers un dédale de couloirs, il l’emmena dans une pièce que l’Underground gardait suffisamment éloignée par sécurité et à cause du bruit. A cette heure-ci, il n’y aurait personne, il était bien trop tôt pour se crever les tympans. En marchant, il baissa les yeux sur elle et lui sourit même légèrement. Il voulait lui demander comment elle allait. Se souvenait-elle de quelque chose, ressentait-elle des choses qu’elle n’oserait dire à voix haute ? Il n’avait jamais connu de personne dans ce cas là. Il ne savait que dire ni quoi faire. Alors il se contenta de garder le silence. Ce qui pouvait même être plutôt gênant.

Il poussa la porte blindée et la laissa entrer en la suivant du regard. La couvant, presque. Il n’arrivait pas à la quitter des yeux. Elle n’était pas fragile, il ne la considérait même pas comme telle. Mais il la trouvait curieuse. Il était incapable de savoir ce qui se passait dans sa tête et voilà qui l’intriguait. Il cernait facilement les gens, en règle générale mais celle-ci… Etait une énigme.

Du matériel qu’ils avaient acquis au fil du temps. Il ouvrit une petite armoire et en sortit une arme. Elles avaient bien évolué, notamment grâce à la Waleman. Une sorte de laser quest mais plus sophistiqué. Plus silencieux, aussi. Certains entraînaient leurs pouvoirs ici et l’on pouvait des traces de brûlures sur les murs. Il lui jeta un oeil en préparant l’arme mais ne lui donna pas. Il lui désigna un les allées du menton. De longs couloirs menant à un mur avec des cibles en hologrammes. La pièce en elle même n’était pas moins austère que le reste du quartier, mais néanmoins plus sombre. Reese n’était pas un grand bavard mais il savait que Sam ne l’était pas non plus tellement, aussi n’essaya même pas de parler simplement pour entretenir la conversation. Il attendit quelques secondes que l’arme soit prête alors qu’elle émettait un sifflement, puis il tendit l'objet à Sam.

– Tu voulais tirer ? Et bien montre-moi.

Il s’adossa contre un pilier de fondation à côté d’elle et croisa les bras. Des armes comme celle-ci, elle n’avait jamais dû en voir. Ils les avaient confisquées lors d’un convois et en étaient si fiers qu’elles ne sortaient jamais de l’Underground de peur d’être repérés. Plutôt légères, elles étaient facilement maniables.
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Eve
Eve
Sam abandonna son mug presque vide sans le finir mais fourra le dernier morceau de muffin dans la bouche. Elle suivit Reese docilement. Elle sentait son regard parfois se poser sur elle. Parfois elle l'ignorait, parfois elle lui souriait à peine. Ce qui était bien avec Reese, c'est qu'il ne parlait pas pour ne rien dire, et ça lui plaisait. Elle n'était pas du genre à se lancer dans de grands discours, peut être cela avait été différent avant sa perte de mémoire, mais en tout cas aujourd'hui, à l'underground, elle n'avait pas cherché à entretenir de longues conversations. Sam était même du genre à les fuir, surtout celles des femmes, ou plutôt celles de Maddison. La seule personne à qui elle avait pu se confier était Skandar, et encore, c'était lui qui occupait la plupart du dialogue, voilà, c'était plutôt des monologues. Non, Sam parlait peu ou éviter de le faire pour ne rien dire.

Encore de nouveaux couloirs qu'elle ne connaissait pas. Pourtant elle avait cru les avoir tous arpentés, mais ce n'était pas le cas, cet endroit lui avait été caché jusqu'à maintenant, ou alors Sam n'avait pas été assez curieuse et l'avait raté. Elle passa la porte retenue par Reese et embrassa du regard la salle.
Comme tout le reste, ça ne payait pas de mine, les murs était cramés, endroit aussi accueillant qu'une prison...
Reese lui indiqua un couloir du menton... Et bien, c'était chaleureux aujourd'hui. Les mains dans les poches elle s'y aventura. C'était sombre, et elle releva un sourcil en tournant le visage sur lui à la vue des hologrammes, alors que l'objet était armé, prêt à l'emploi.

Elle avisa amusée ce qu'il lui tendait, toujours les mains dans les poches, elle désigna à son tour du menton l'arme.

- C'est quoi ce jouet pour gamin ? vous tirez à l'eau ? je comprends la frustration de tes mecs...

Elle secoua la tête en riant doucement et sortit une seule main de sa poche pour attraper l'arme. Elle prenait un malin plaisir à l'attaquer sur son terrain, gentiment maintenant, c'était amusant pour Samiha, moins pour Reese à son avis.
Elle fit deux pas et tendit le bras sans même chercher à viser vers le fond du couloir, elle discerna le laser au bout de son bras, en tournant légèrement son poignet de gauche à droite, ainsi deux ou trois fois. Ce n'était pas ce à quoi elle s'attendait. Elle avait imaginé plus... de plaisir ? D'envie ? De sensations surtout, mais ce qu'elle tenait n'était pas... ce qu'elle espérait simplement, elle ne pouvait se l'approprier, comme s'il lui manquait quelque chose.  

- Je dois vraiment tirer dans le vide?...

Par ce qu'elle s'était imaginée des bouteilles et des boites de conserves alignées comme dans ce vieux western qu'elle avait maté un soir avec Skandar. Elle replia le bras en grimaçant, sa main libre toujours dans la poche et tendit une nouvelle fois le bras, les jambes tendues mais asymétriques... Une dégaine effroyable... Elle était prête à tirer.
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Reese Owen
Reese Owen
_ Ce n'est pas un jouet, Samiha. C'est du matériel très sophistiqué. Ca ne tire pas à l'eau, non. Je te déconseille d'être sur sa trajectoire, d'ailleurs. Ca brûle à une puissance extraordinaire.

Reese insista en lui tendant l'arme, les sourcils hauts. Il ne s'offusquait pas de ses moqueries. Au contraire, c'était selon lui un signe de bonne santé. Si elle faisait de l'humour, et non du sarcasme comme au début, c'est qu'elle commençait enfin à accepter l'autorité. Non pas celle de Reese, mais celle de tout l'Underground. Il ne cherchais pas non plus à la résigner. Juste à la protéger de ce qu'elle ignorait. Et qu'ils ignoraient eux aussi.

_ Non, tu ne tires pas dans le vide. Ne joue pas comme ça avec, ce sont des armes sensibles. Tu le fais exprès ou quoi ?

Reese se redressa et lui sortit sa main de la poche pour lui porter sur l'arme.

_ Ces armes-là ont moins de recul que les autres mais ça ne veut pas dire qu'elles n'en ont pas du tout.

Tenant fermement ses poignets dans ses mains, il la serra contre lui, dans son dos. D'un pied, il lui écarta légèrement les chevilles et ferma ses mains autour de celles de Sam. Doucement, il lui décala la visée de l'arme avant de reprendre.

_ Je pars du principe que tu n'as jamais tiré, d'accord ? Si c'est le cas, je pars avant tout du principe que tu n'as jamais tenu une de ces armes. Elles sont plus légères que ce qu'on peut trouver, par exemple dans la police. Elles ne sont pas non plus à balles ce qui justifie leur légèreté et le manque de recul par rapport à une arme normale. Mais ne tiens jamais rien devant ton visage, encore moins le bras tendu. Si ça te revient dans la tête, tu perds.

Il l'aida à trouver une meilleure position, épousant son corps du sien pour lui montrer. Il caressa son bras d'une main et rejoignit son coude pour lui arquer légèrement. Il retrouva ensuite son épaule pour lui ramener en arrière. Il lui pinça ensuite le menton pour lui relever, qu'il soit bien droit. Mais il s'arrêta là. Son but était de savoir si d'elle-même elle pourrait viser ou s'il devait l'assister, l'entraîner pour de vrai. Ce qu'il espérait secrètement. Si ce n'était pas le cas, alors il commencerait réellement à s'inquiéter de savoir d'où elle venait.

_ Tu ne tires pas sur rien, tu as les cibles en face. Commence par essayer de viser le centre. Tu vois ? Ce serait déjà pas mal et ensuite on passera à autre chose. Mais si tu veux viser sur des gens, tu sais je crois que ce ne sera malheureusement pas possible ici !

Il lui sourit en tournant la tête vers elle pour la regarder brièvement. Puis il se redressa Et la lâcha pour qu'elle trouve elle-même son aise.
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Save the Day
Save the Day
Samiha, si au début, cela ne t'inspire rien, lorsque Reese t'aide à retrouver ta position, c'est quand il te lâche que ton corps semble reprendre delui-même le moule dans lequel tu as été formée. Naturellement, tu replaces tes épaules et tes bras. Cette fois, pas de flash, pas d'images ni de voix qui résonne. Mais des frissons te parcourent, c'est comme si tu respirais sans assistance. Ca te semble naturel, familier. De toute évidence, ce n'est pas la première fois que tu tiens une arme.

A toi de décider ce que tu ressens et ce que tu décides de dévoiler.
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Eve
Eve
Sam l'écoutait religieusement faire sa messe... Par ce que là, pour lui, c'était du sérieux, elle le sentait dans sa voix, son regard et il l'avait vite reprise en main pour éviter la casse.
Et là il se mit tout contre elle, pour lui faire adopter la tenue  adéquat pour manier l'arme. Cette proximité lui permit de sentir les choses venir ou, revenir. A mesure que Reese la plaçait, son corps retrouvait lui des sensations familières, du déjà vécu.

Sam lui rendit son sourire, puis il s'éloigna. La laissant seule face à sa cible, dans une posture qu'elle ajusta instinctivement, celle d'une femme qui avait tenu une arme et pas pour la première fois. Sam sentit en elle cette confiance, celle facilité et cette aisance la fit réfléchir comme un éclair de lucidité soudain.
La cible était devant elle, la jeune femme n'avait qu'une envie, celle de vider ce chargeur et faire mouche. Par ce que oui, Sam le savait, elle aurait pu viser n'importe quoi sans hésiter, sans trembler et aurait atteint sa cible sans se louper. Oui, Sam était dans son élément sans aucun doute et elle inspira lentement, prête à tirer mais elle ne fit rien.

Elle avait découvert qu'elle était une candidate, Yu était trop pure en elle pour en être autrement, elle savait faire cette différence chez les mutants et elle avait préféré taire cette information la concernant, puisque personne n'était certain de savoir quoi faire d'elle. Et là, une arme en main, elle se sentait elle même et naturel. Comment quelqu'un de normal, n'étant pas de l'underground pouvait il se sentir normal, léger avec une arme entre les mains ?
Cela la fit réfléchir. Qui était-elle bon Dieu?!  Que faisait-elle dans la rue lorsque Skandar l'avait ramassée dans le caniveaux... Cela confirmait bien ses hypothèses.

Elle relâcha ses muscles et sa posture en détendant sa nuque d'un mouvement de tête et elle inspira profondément, elle adopta à nouveau, non pas sa position, mais celle que Reese lui avait donnée. Elle tira, trois fois de suite en manquant volontairement et lamentablement la cible et baissa son arme en secouant la tête. Elle avança verse Reese d'un pas décidé et un air agacé. Elle lui rendit de force l'arme dans les mains de son professeur.

On va perdre notre temps, ce n'est pas pour moi.

Son regard cuisant tout comme sa voix étaient décidés, elle en avait fini pour aujourd'hui, c'est ce qu'elle voulait faire comprendre. Non, Samiha avait décidé qu'elle ne se  dévoilerait pas, elle cacherait à Reese, à tous ce qu'elle savait faire avec une arme entre les mains. Que savait-elle encore faire ? Travaillait elle pour un pays, faisait elle partie de Libération ? Etait-elle en fuite ? Tant de questions sans réponses, et ça la rendait folle mais elle contenait sa colère, Reese ne devait absolument pas se douter de quoique ce soit.
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Reese Owen
Reese Owen
Reese était attentif mais aussi malin. Elle n'avait pas tremblé. Il avait retenu sa respiration, s'attendant à ce qu'elle lui fasse un score unique. Elle était aussi intelligente, il n'en douta pas un instant. Mais... elle tira à côté. Reese fronça les sourcils. Quelque chose n'allait pas. Pourtant, il la regarda faire et baissa les yeux sur l'arme dans sa main, estomaqué. Il avait pourtant bien vu ce qu'il avait vu. Sa main fermement tendue, son regard attentif. Il ne sut d'abord que dire et quoi faire. Il reporta son attention sur elle et cligna des paupières.

– Comment ça perdre notre temps ?

Elle avait amorti le choc de l'arme à la perfection, il l'avait senti dans la tension de son bras, elle n'avait même pas sursauté. Reese douta qu'elle ait pu tenir cette arme là précisément un jour dans sa vie. Mais une autre, assurément. Il leva l'index pour qu'elle patiente et alla actionner un bouton. Toutes les cibles disparurent les unes après les autres pour n'en garder qu'une, en mouvement. La cible bougea sur le mur comme on tire une corde d'un bout à l'autre et Reese revint vers Sam. Il lui prit alors la main et lui remit l'arme entre les doigts.

– Tu voulais apprendre à tirer ? On va apprendre à tirer. Ton bras est trop tendu. Beaucoup trop. - Il lui releva et pesa son poignet pour la forcer à lui donner du mou. - C'est le meilleur moyen de faire dériver ta visée. Ensuite, anticipe. Imagine le mouvement de ton arme quand tu auras tiré. Vois plus loin que ta cible, imagine ta trajectoire.

Reese la reprit contre lui, calant son dos contre son torse. Si Sam résistait, il allait lui montrer que quand il décidait quelque chose, lui aussi savait se faire comprendre. Il soupira en redressant son poignet au creux de sa main.

– On appelle ça un tir avec déflection. Il est très complexe à réaliser et provient de la Seconde Guerre mondiale. Des as qui ne manquaient jamais leur cible en plein vol. Le but est de faire mouche sur une cible en mouvement tout en devinant ses agissements. L'anticipation demande un peu de réflexion. Ce dont tu ne manques pas, j'en suis certain. Ne pars défaitiste. Je m'inquiéterais plus si tu touchais une cible du premier coup. Mais tu es là pour apprendre et le but n'est pas de toucher le coeur. Mais d'appréhender l'arme, la distance et soi-même. C'est un bon exercice de respiration et de concentration, aussi.

La tenant contre lui, il tint une épaule dans une main, et l'arme dans l'autre, ses doigts serrés sur ceux de Samiha. Il serra son visage contre le sien pour viser la cible avec elle. il attendit patiemment qu'elle revienne à leur hauteur.

– Anticipe, prends quelques secondes d'avance, tu vois ? Estime la distance en respirations. Ne compte ni en seconde, ni dans le vide. Et quand tu te sens dans l'axe... - Reese attendit que la cible revienne face à eux. Elle n'était pas totalement en phase quand il appuya sur la gâchette. - Et tu tires. - La main de Samiha n'avait pas tremblé dans la sienne, de ça, il était sûr. La cible, quant à elle, s'était figée sur le mur afin de déterminer où la balle avait frappé. Pas dans le coeur, non, mais qui s'en inquiétait ?
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Eve
Eve
Sam avait voulu jouer à la plus maligne avec Reese, mais elle avait tord de le prendre pour un bleu. A son regard, il n’était pas difficile de de se rendre compte qu’Il avait compris son petit manège. Tout était difficile, retrouver la mémoire tout comme dissimuler ce qui était revenu. Si elle avait tiré à côté volontairement, elle avait simplement oublié quelques petits détails qui faisaient toute la différence. Elle n’avait pas n’importe qui à ses côtés, Samiha le savait déjà, mais c’était maintenant confirmé. Mais il ne dit rien.

Il ne dit rien et l’obligea à reprendre l’arme et la leçon qui n’allait pas servir à grand chose hormis leur faire perdre du temps. Sam avait résisté mais la poigne ferme et décidée de Reese l’en dissuada aussitôt.
Elle écoutait d’une oreille distraite son histoire et la guerre, elle se fichait bien de où ça venait et du nom, elle maitrisait très bien ce qu’il considérait comme un tir d’élite ou elle n’avait pas tout saisi. Ce n’était que secondaire après tout.

Encore une fois près d’elle, ça devenait une habitude et d’ailleurs cela devenait aussi une habitude pour elle de s’exercer sur lui avec son pouvoir. Maintenant il l’aidait à viser pour tirer… Sam ne jouait pas avec Reese, elle ne voulait pas se dévoiler même si son attitude l’avait trahie, elle lui avait pourtant promis l'honnêteté. Elle n’avait pas tremblé, pas sursauté et elle avait accompagné la main de Reese au moment d’appuyer sur la gâchette.

Qu’importait le tir et ce qui avait été visé, tout comme lui, Samiha ne s’en était pas inquiétée. Elle tourna son visage sur lui, la proximité le l’intimidait pas. Elle le regardait et ses lèvres entrouvertes dans une légère inspiration laissaient penser à une confidence. Sam voulait se confier et elle savait qu’elle avait là un homme de confiance. Mais elle ne put le faire. Elle ne pouvait lui dire qu’elle se savait candidate, qu’elle maniait les armes certainement assez bien pour être considérée comme un de ses hommes. Mais elle ne dit rien, certaine qu’il comprenait à mi- mot tout ce qu’elle aurait voulu lui dire. Elle le ferait un jour proche, mais pas aujourd’hui.

- Je pense avoir compris… Je vais essayer.
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Reese Owen
Reese Owen
Reese n’avait pas besoin de son pouvoir pour se sentir bien avec la brunette. Du moins, depuis qu’elle était devenue plus docile, plus facilement approchable. Il la percevait d’une autre manière, avec l’impression de pouvoir enfin la toucher et donc, d’avancer. Car son but était là : avancer avec elle, en savoir plus, la comprendre et l’analyser. Encore une fois pour l’Underground, oui, mais aussi pour elle.

Quand elle tourna la tête vers lui, il sonda son regard, s’attendant à tout, sauf à son silence. Il aurait sûrement dû la lâcher, se défaire d’elle. L’aider à se positionner était une chose mais à présent, il se sentait bien déplacé de la fixer de la sorte. C’était une inconnue, qui aurait pu être n’importe qui et qui plus est, il était son supérieur tant qu’elle serait entre ces murs. Les pensées qui le traversaient le laissèrent interdit. De près, ses yeux semblèrent d’autant plus bleus et d’une intensité qu’il avait jusque là ignorée. Et puisque Sam ne disait rien, quand elle reprit, il retourna à la réalité. Il se dégagea et passa son index sous son nez en se raclant la gorge. Il lui désigna la cible, à nouveau éclairée avec les autres, une par couloir et acquiesça pour qu’elle réessaye.

Allez savoir pourquoi son rythme cardiaque avait augmenté subitement. Samiha avait été prête à lui dire quelque chose et c’était assez important pour qu’elle n’en fasse rien. Mais il n’était pas celui qui la forcerait à quoi que ce soit. C’était une sorte de deal avec elle. Elle était honnête ? Il était honnête. Il n’était pas son ennemi et n’avait aucune envie de le devenir.

– Je me doutais que tu voudrais t’essayer aux armes, mais tu sais, s’il y a autre chose qui t’intéresse…

Il ne pouvait malheureusement pas lui montrer tout l’Underground. Et étrangement, il n’avait pas envie de décider pour son autorisation de sortie. Maddison commençait à peser lourd pourtant. Faire sortir Samiha sous protection rapprochée, c’était possible. Mais il y avait toujours quelque chose qui le dérangeait. En dépit de tout, qui qu’il fut, quoi qu’il sembla montrer, Reese n’avait pas envie qu’elle sorte. Il avait trop peur de découvrir ce qui pouvait se révéler à eux s’ils la rendaient à la ville. Il repensa à ce qu’elle lui avait dit à l’infirmerie. Et si elle était une ennemie ? Que son amnésie ne soit qu’une péripétie malheureuse ? Et si Skandar ne l’avait pas trouvée ? Et si elle était précisément là où elle devrait être ? Des actions contre l’Underground, ce ne serait pas la première et sûrement pas la dernière…

Mais si elle lui demandait encore une fois de sortir… Il doutait de pouvoir trouver à nouveau un bon argument pour l’en empêcher. Et Maze commençait lui aussi à s’énerver.
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Eve
Eve
Si Reese venait d’être troublé par Sam, elle ne l’avait perçu. Bien trop absorbée par ce qu’elle devait révéler ou pas. L’honnêteté, c’est ce qu’ils s’étaient « promis » l’un à l’autre à l’infirmerie après l’exercice trop poussé de son pouvoir. Il était simple de promettre des choses, il était plus difficile de tenir parole, surtout lorsqu’il s’agit de votre tête au bout du compte. La question n’était pas de douter de la parole de Reese, mais s’il venait en parler à d’autres personnes bien moins attentionnées que lui, elle ne donnait pas chère de sa vie après ça. Elle doutait simplement de l’autorité de Reese sur les autres avec un sujet aussi délicat que le sien. Un homme seul, même respecté pouvait être débordé par un mouvement de révolte, c’était peut être grossir la réalité, mais elle devait toujours penser au pire. Donc le silence, elle le garderait encore un peu.

Reese s’était éloigné pour la laisser tenter une seconde fois seule, songeant à ce qu’elle pourrait demander de plus à cet homme. L’arsenal, c’était trop, les sorties aussi. Accès illimités ou avoir son propre ordo ou simplement tablette… Maddie pèterait sa durite mais ne pourrait pas absolument pas dire pourquoi, c’était tentant, mais elle gardait cela pour plus tard. Un sourire en coin alors qu’elle se replaçait pour tirer, elle tourna son visage et scruta Reese de la tête aux pieds.

- Pourquoi ? Tu as quelque chose à me proposer ?

Oui, là il y avait un gros et double sens et elle ne rougissait même pas ! A croire qu’elle avait fait ça toute sa vie, où qu’elle était trop à l’aise avec les hommes. Non, simplement que Samiha avait cet excès de confiance avec cette arme à la main, qu’elle se découvrait d’autres facettes à cet instant et de jour en jour, qu’elle pouvait ce permettre ce style de remarque en se fichant des conséquences, qu’elle saurait se gérer sans difficulté. Sami secoua la tête et pointa son arme comme Reese lui avait suggéré sur la cible. Sam ne tira pas et baissa son arme pour le regarder une nouvelle fois une main sur la hanche. Elle avait toujours l’impression de lui réclamer la lune, le plat de son arme frappait  doucement sa cuisse, son regard azur sûr de lui, les sensations qu’elle éprouvait avec ce flingue étaient son adrénaline, elle se sentait l’âme d’une meneuse, que rien ne pouvait l'arrêter, c’était bon et frustrant puisqu'elle était tenue par l'autorité ferme de Reese, alors quoi de meilleur pour pallier à ça ? L’aplomb, l’audace. Ce qu’elle ne manquait plus depuis quelques minutes.

- Tu sais ce que je veux Reese, sortir. Et pourquoi plus si tu veux, dis moi ce que je peux avoir.

S’il voulait par la suite lui montrer son arsenal, tout l’underground ou rien, et si c’était le dernier qu’il lui imposerait, elle ferait autrement pour y parvenir, avec doigté et subtilité. Elle lui sourit.
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Reese Owen
Reese Owen
– C'est toujours non, Samiha. Et plus tu me demanderas, plus je te répondrai non. Mais si tu me laissais un peu de crédit, j’aimerais t’emmener quelque part.

Reese se voulut de bonne volonté. Pour la calmer mais aussi parce qu’il attendait peut-être un signe d’elle. C’était égoïste de sa part et il se trompait sûrement de manoeuvre, mais il voulait une preuve qu’il pouvait avoir pleinement confiance en elle. Et pour ça, elle allait devoir lui faire confiance à lui. Pourtant, il était conscient de ce qu’il lui demandait. Il concéda que pour lui lâcher du lest, il allait devoir se forcer un peu. Il refit un pas vers elle et lui tendit la main pour prendre l’arme et aller la ranger. Il éteignit les cibles et revint vers elle.

– Viens. Je t’emmène quelque part. Et ne discute pas.

Il lui fit un sourire et l’invita à le suivre, sa main tendue vers elle pour qu’elle la prenne. Elle avait sûrement traversé des périodes difficiles et il n’avait rien arrangé. Il voulait lui montrer sa bonne foi. Il voulait faire un pas vers elle comme elle en avait fait un vers lui la veille. Il la fit sortir de la pièce, éteignant toutes les lumières et il remonta avec elle jusqu’au hall principal. Cependant, il ne reprit pas vers Salvation. En montant les escaliers, ils traversèrent Résistance jusqu’à Sliders. Bientôt, ils furent sous le dôme de verre, en hauteur du hall principal, marchant sur un échafaudage discret. Il s’avança et ouvrit un des carreaux qui donnait sur une marche de pierre rouge, munie d’un garde fou en fer. Reese se tourna vers Samiha et lui tendit sa main pour l’aider à grimper pour sortir. Il lui sourit un peu plus.

C’était un risque, tout de même, qu’il prenait en lui montrant les différents accès à l’Underground. Il espérait qu’elle le prendrait en considération. Très bien, il voulait qu’elle ait suffisamment confiance en lui pour trouver la patience nécessaire ? Il lui montrerait sa vision des choses d’une autre manière. Il la rejoignit de l’autre côté et posa une main sur la rambarde. Il y avait beaucoup de vent par ici et Reese lui indiqua de longer la rambarde pour continuer à monter. Il voulait la conduire sur les toits, tout en haut de l’Underground. Qu’elle voit l’étendue de la ville à ses pieds. Et qu’elle le fasse avec lui et personne d’autre.
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Eve
Eve
Et encore un échec pour Sam, Reese ne lâchait rien et elle ne pouvait pas le blâmer, elle ne pouvait plus après tout ce qu’elle lui avait dit et donné la veille, elle ne discuterait plus, elle attendrait son heure, celle où elle aurait enfin le droit de mettre le nez dehors, d’arpenter les rues de la villes. Mais cela ne serait pas pour aujourd’hui. Dommage.

Sans discuter elle lui rendit l’arme, pour son plus grand soulagement. Elle n’aurait pas pu tromper Reese très longtemps avec une arme à la main, d’ailleurs, elle était presque persuadée qu’il était déjà trop tard pour cela, il avait du flairer le poisson pour abandonner aussi rapidement la leçon.
L’arme récupérée et les cibles hors d’usage, Resse l’invita à le suivre en lui tendant la main. Sam releva les sourcils avec un sourire en coin. Elle lui aurait bien balancer un « Oui papa » mais il l’aurait certainement encore mal pris, mais le regard que venait de lui lancer Samiha en disait long sur ce qu’elle pensait en glissant la main dans la sienne.

Même si la question lui brulait les lèvres, elle ne dit rien, préférant l’effet de surprise sur ce que Reese lui préparer. Et la réponse ne se fit pas longtemps désirer quand il ouvrit une partie du dôme qui conduisait sur les toits. Sam avait observer quelques secondes Resse, se demandant si c’était une mauvaise blague ou pas, mais le sourire de l’homme parlait de lui même, elle allait pouvoir mettre le nez dehors et là, elle s’était coincée la lèvre inférieure entre les dents pour réaction.
Une fois dehors avec l’aide de Reese, Sam traversa en longeant la rambarde comme conseillé, elle retenait ses cheveux qui lui fouettaient le visage. Et une fois sur les toits, elle eut le souffle coupé par ce qu’elle voyait. C’était donc ça la ville vue d’en haut… Elle ferma un instant les yeux en savourant l’air, même pollué cela lui allait parfaitement et beaucoup mieux que celui qui l'étouffait dans l'underground, avant de les rouvrir et de tourner doucement sur elle même, distinguant parfaitement les différents quartiers quand ceux là étaient visibles. Elle resta silencieux un long moment tant elle était estomaquée par la vue que par l’effort et la marque de confiance que venait de lui faire le chef de Salvation.

Elle ne lui dit pas, mais son regard ne tromperait personne. Sam était radieuse, ravie d’être dehors, même sur les toits, et pour une première fois, elle s’en contenterait sans trouver à redire, et ce regard le remerciait. Elle s’approcha en faisant attention où elle mettait les pieds, le vent soufflait pas mal et une fois à sa hauteur, elle s’agrippa à son bras.

- Tu veux bien m ‘expliquer ce que je vois ?
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Reese Owen
Reese Owen
Reese la laissa s’aventurer seule quelques instants. Puis, il la suivit et s’arrêta finalement, une main sur le garde-fou. Il eut un sourire en la dévisageant. Ce n’était pas le sol, ni la ville en elle-même mais au moins, elle voyait l’extérieur, un peu du monde de dehors. Il n’avait toujours pas pris sa décision, d’ailleurs. Sami était-elle ou non un danger pour l’Underground ? Sans sa mémoire, c’était difficile à dire. Il espérait que les toits lui donneraient un peu plus de temps pour y réfléchir.

Il sourit d’autant plus lorsqu’elle s’accrocha à son bras et passa le sien autour de son épaule pour la retenir. Il inspira profondément en portant son regard sur la ville. Il y avait de la pollution oui, mais qui s’en inquiétait à cette altitude ? C’était à peine si l’on entendait les voitures en contre-bas. Mais de là à expliquer ? Reese se racla la gorge en haussant les sourcils.

« Et bien, d’ici, on voit toute la ville. Basse, principalement, mais tu vois les tours là-bas ? C’est la United Transportations, c’est la frontière avec la Ville Médiane. Il faut traverser deux fleuves pour y arriver. Tu vois comme la ville est encore immense ? J’ai pas très envie que tu te perdes là-dedans ne sachant plus où tu mets les pieds. » Il baissa la tête pour lui faire un clin d’oeil amusé puis il l’invita à regarder de l’autre côté, vers l’Atlantique. De l’eau s’extirpaient encore quelques toits mais la plupart étaient en ruine. New York avait coulé à moitié sous les eaux pendant des mois et l’océan avait gagné plusieurs kilomètres de terrain. Lui-même avait à présent du mal à se souvenir comment c’était avant. Ce côté de là ville abritait beaucoup de gangs et de quartiers désaffectés, dangereux et peu fréquentables. Et l’Underground se tenait au beau milieu de la ville, à la lisière des ruines. Mais ça, c’était juste vu de l’extérieur. Il se rapprocha d’elle et lui désigna un point en bas à quelques mètres d’un carrefour désert.

« On t’a trouvée là-bas. Nos caméras de surveillance ont repéré quelque chose d’anormal et quand on a pu observer l’attaque, Skandar a volé dehors. Mais quand il est arrivé, les types se sont enfuis à grande vitesse. Sauf toi. On se doute bien que tu n’es pas venue ici seule… Mais nos caméras étaient trop loin, on n’a pu identifier aucun visage. Et personne correspondant aux descriptions de Skandar n’est revenu dans les parages. Par prudence, j’imagine. » Reese tourna la tête vers elle à nouveau et cligna des paupières. « Rien ne te revient, encore ? »
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[ABANDONNÉ] [Reese/Sam] La levée aux horreurs
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