2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [Maddie/David] Ce gars sur la photo

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David Foster
David Foster
Novembre 2076

Le moins que l'on puisse dire, c'est que depuis que j'avais une nouvelle coéquipière, mes journées avaient une saveur différente. Comment vous expliquer ? DeLuca était très différente de moi. Je dirais même qu'elle était le contraire, sur certains aspects de nos personnalités respectives. J'étais distant, taciturne et réservé. Elle était pétillante et énergique. Cela me changeait quelque peu et m'obligeait souvent à sortir de cette attitude un peu trop sérieuse qui m'était habituelle. Il lui arrivait même parfois de me faire rire, ce qui, en soit, relevait d'un exploit et n'était pas si désagréable.

Cela dit, il y avait aussi des moments où elle était légèrement agaçante. Comme quand elle m'interpellait pour me parler de trucs qui n'avaient pas tellement d'intérêt, au regard de nos enquêtes. Dans ces moments-là, je n'avais aucun mal à me dire qu'en fait, j'étais mieux tout seul. Malgré tout, nous formions une équipe plutôt efficace, ce qui n'était pas pour me déplaire.

Oui, vraiment, la coopération avec DeLuca apportait une saveur différente. J'en pris véritablement conscience ce matin-là, alors qu'elle venait à nouveau d'attirer mon attention.

- Oui ?

Je relevai les yeux sur elle, l'interrogeant du regard, me demandant si ça allait servir à quelque chose cette fois.
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Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
Un an avait passé. Un petit peu plus, même. J'avais fêté ça solennellement, toute seule, en me félicitant d'avoir réussi. D'avoir survécu. Y repenser continuait de me déchirer l'estomac, mais au moins, j'avais retrouvé goût à sortir, à rire... Même s'il m'arrivait encore de faire semblant. En un an, j'avais également pu me faire à ma nouvelle vie au sein du FBI. Les trajets me crevaient, mais j'étais contente, j'accomplissais quelque chose de différent qu'au sein de la police de la Basse.

Je passais dorénavant plus de temps avec David, l'agent Foster, qu'avec Reese, ou même Maze. J'avais l'impression de m'accomplir moi-même petit à petit. Mais je refusais encore de déménager de l'Underground. J'aurais pu avoir un petit appartement comme celui de Maze, en plus de l'Underground, mais je ne voulais pas. Ma maison, c'était l'Underground, je ne pouvais pas partir. Aussi, je me tapais le trajet tous les jours. Au début, je n'arrivais pas à trouver ma place. Bureau trop grand, téléphone trop beau, vitres trop propres... David sur le côté, David dans mon dos, en face, ça me rendait dingue ! J'ai dû modifier la disposition de mon espace de travail une quinzaine de fois en l'espace d'une seule semaine. Quand j'ai eu enfin réussi, mon bureau formait un petit L et il me suffisait de regarder sur ma gauche, du côté ouvert, pour voir David. A nous deux, nous faisions une sorte de U, un petit espace de moquette où la première règle était : "Avant de me parler, offrez-moi un café."

J'ai fait rouler mon siège en arrière jusqu'à me retrouver à ses côtés, navigant sur mon téléphone, un sourire en coin.

– J'ai regardé plein de trucs pour le bal des policiers dans un mois. Tu sais à quel point porter des robes, c'est pas trop ma tasse de thé, mais je me suis dit, pour une fois, je ferai bien un effort ! J'ai eu 30 ans cette année, c'est un grand millésime ! Je ne devrais pas rater ça, je pense même que ça me ferait du bien de me faire belle un soir. Tu y vas avec quelqu'un, d'ailleurs, tu as déjà trouvé une cavalière ? Parce que sinon... On pourrait y aller ensemble, ça me dérange pas ! Je sais pas trop si j'ai envie de faire entrer mes amis dans ce genre de ronde et de soirées tape à l'oeil... Je devrais choisir, en plus, ça ferait des jaloux... Pourtant, j'en verrai pas mal en costard cravate à mon bras, rien que ça, je serais la plus belle, j'en suis persuadée.

Je parle, je parle, je parle... Bref, ça ne change pas.

– Sauf que au Police Department, des bals de flics, on n'en fait pas trop, tu vois, le district a un gros sapin de noël et un buffet à 75% de réduction par rapport au reste de l'année, mais c'est déduit de ton salaire, alors... Du coup, j'ai jamais vraiment eu à porter une robe... A ton avis, je dois tenter la tenue commando ? Remarque, si c'est avec toi, ça craindrait un brin, on pourrait croire que je fais le tapin. On m'appellerait Agent Tapinage. Ca serait rigolo, cela dit, mais revenons-en à mes mutants, je vois ta ride sur ton front, je le sais, je le sens, je t'ennuie...

J'ai tourné sur mon siège pour me pencher vers lui et lui montrer mon écran.

– J'ai relevé plusieurs robes, il faudrait que tu puisses me dire ce qui n'irait pas.

J'ai fait défiler des gravures de mode portant du plus m'as-tu-vu au plus souris. Je le savais qu'il me fallait du noir sans trop réfléchir, mais voir toutes ces robes dans les magasines, ça me donnait envie ! Je me disais que tant qu'à marquer le coup, autant le faire en beauté. Ce bal serait la conclusion de cette année de transition où j'ai failli tout perdre. Où j'ai perdu beaucoup. Je voulais quelque chose d'extravagant et en même temps, je voulais être belle, je voulais être resplendissante, je voulais... Je voulais être... Belle à nouveau aux yeux des hommes, tout simplement. C'était très égocentrique et égoïste, très puéril, aussi. Je ne voulais pas vraiment plaire, je ne parlais pas en terme... De séduction. Je voulais juste me relever et qu'on voit qui j'étais, qui je m'efforçais d'être, ave mes valeurs, mon honneur, ma loyauté... Je voulais être belle en tant que personne plus qu'en tant que femme.

– Ah ! Ca, c'est plus des robes !

J'ai pouffé de rire en récupérant mon téléphone. Une vieille photo de mon ancien coéquipier avait marqué la fin du défilé. Encore que, c'était probable. J'y portais mon uniforme, celui que l'on met en général pour les grandes occasions comme les remises de médaille, de diplômes... Ou les funérailles d'un officier. Je voulais être à nouveau belle comme sur cette photo et aussi en confiance que je me trouvais aux côtés de cet homme qui avait traversé ma vie pour disparaître, comme les autres. C'est dommage, nous formions une bonne équipe...
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David Foster
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Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel quand elle se mit à parler. Il ne lui avait fallu que quelques mots, tout juste une phrase, pour me faire comprendre que ce sujet de conversation ne m'aiderait pas pour le dossier sur lequel nous étions en train de travailler. Génial, il ne me restait plus qu'à soit la renvoyer sur les roses, soit prendre mon mal en patience. Ce n'était que le début de la journée aussi avais-je encore suffisamment de patience en réserve pour opter pour la seconde option.

Cela dit, j'avais beau être patient, si je trouvais un moyen de mettre fin à la conversation sans paraître trop brusque, alors je n'hésitais pas.

- Je n'avais pas l'intention d'y aller.

Ce qui était vrai. Ce bal avait lieu tous les ans, à l'approche des fêtes de fin d'année. Tous les agents y étaient conviés. Mais depuis plusieurs années que j'étais au FBI, je n'avais jamais eu envie d'y aller. Ce n'était pas mon truc les soirées mondaines. Et je n'avais personne en dehors d'Angie pour m'y accompagner et ma soeur abhorrait cela encore plus que moi.

J'avais espéré que cela serait suffisant pour que DeLuca comprenne que le sujet ne m'intéressait vraiment pas mais mes paroles se perdirent dans le flot ininterrompu des siennes. Sérieusement, Angie pouvait se montrer bavarde mais ce n'était rien en comparaison de ma coéquipière ! Par moments, je rêvais de trouver le bouton off.

- DeLuca...


A quoi cela servait-il, je vous le demande. Elle continuait à babiller sans se préoccuper de mes interventions. Et pusi, finalement, elle dû remarquer mon agacement. Par réflexe, je portai la main entre mes sourcils, là où le dit-pli se dessinait. J'étais généralement plutôt doué pour cacher ce que je ressentais, mais je devais bien avouer que j'avais de plus en plus de mal à dissimuler mon agacement face à DeLuca, lequel se manifestait par la dite ride.

Mais elle n'en avait pas fini avec moi. Elle m'avait mis son HP sous le nez et faisait défiler des photos de robes sous mes yeux. Je laissai échapper un soupir.

- Si j'accepte de t'accompagner à cette soirée, tu me laisses me remettre à travailler ?

J'esquissai un geste pour repousser le HP, histoire de lui faire comprendre que je n'avais pas envie de voir davantage de robes. Et puis quelque chose capta mon attention.

- Attends, reviens sur cette photo...

Sur le téléphone de ma coéquipière venait de s'afficher une nouvelle image. On pouvait y reconnaître DeLuca, dans son uniforme de parade de la police de Megalopolis. Mais elle n'était pas seule. A ses côtés se tenait un asiatique dont les traits ne m'étaient pas inconnus.

- Comment tu connais cet homme ?
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Maddison DeLuca
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– Si m'accompagner à cette soirée est la seule façon de t'y traîner de force sans avoir besoin de supplier, alors oui.

L'intérêt soudain de David m'a fait froncer les sourcils avec un sourire.

– Quoi, je ne vais pas mettre mon uniforme pour aller à une soirée !

Sauf que son intérêt était encore plus vif que je ne l'imaginais. Perplexe, j'ai jeté un oeil à nouveau à la photo et l'ai étudiée. L'homme qui m'accompagnait était aussi en uniforme et il avait gratifié l'instant d'un sourire en coin. Etonnant, de sa part.

– Lui ? Et bien... C'était mon coéquipier. Le troisième. Le premier est parti à la retraite, le second a été promu lieutenant, et puis, lui. Il a fat un abandon de poste il y a environ un an. Je n'étais pas là, je l'ai su quand j'ai pu reprendre le travail.

J'ai haussé les épaules. C'est marrant comme à chaque fois qu'on essaye de mettre de la distance entre ce qui nous rabaisse et ce qui nous élève, quelque chose vient vous rappeler que vous avez encore bien du chemin à parcourir.

– Enfin, peu importe. Je te laisse travailler.

J'ai forcé un bref sourire avant de rouler mon siège de retour vers mon bureau, en abandonnant mes babillages. Le choix futiles d'une robe m'a semblé tout à coup bien superflu.
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David Foster
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- Ton coéquipier ?

Je la suivis du regard tandis qu'elle retournait à sa place. Le type sur la photo avait le même uniforme qu'elle, pourtant j'aurais mis ma main au feu que c'était bien celui à qui j'avais eu à faire lors de cette mission l'année dernière. Combien de chances y avait-il que ce ne soit que son jumeau ? Et puis, elle me balança une autre info, trop grosse pour être une simple coïncidence.

- Il a abandonné son poste ? Comme ça, d'un coup ? Sans la moindre explication ?

Peut-être que je me trompais, mais moi, quand on me disait "abandon" de poste, je l'assimilais à "désertion" (mon côté militaire, sans doute), pas à "démission". Voilà qui était intéressant en tout cas. Ce type ressemblait fortement à celui que je cherchais et avait justement disparu au même moment. Vraiment trop gros pour une coïncidence.

- Il s'appelait comment ?

Si elle me répondait Hyun, alors il n'y aurait plus de doutes à avoir ! Ouais, comme elle pouvait le constater, je n'étais plus si pressé  de retourner travailler désormais.
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Maddison DeLuca
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– J'en sais rien, j'étais pas là, je te dis. J'étais en détachement.

J'avais quitté un chaos pour un autre. Je me remettais au travail, espérant que ces souvenirs s'en aillent aussi rapidement qu'ils avaient fait irruption. Et puis, David faisait une telle fixation ! Au final, je ne savais toujours pas quelle robe mettre et j'étais encore plus paumée qu'avant. Quand il a insisté une dernière fois, j'ai posé mon bras sur l'appui de mon fauteuil et me suis retournée vers lui, les sourcils hauts.

– On peut savoir pourquoi ton prédécesseur t'intéresse autant ? C'est qu'un collègue ! Et puis de toute façon, je ne l'ai jamais revu. Si j'ai gardé cette photo c'est parce que c'est une des rares où je suis en uniforme et où on me voit bien. Satisfait ?

J'allais me remettre au travail, mais j'ai agité mon index vers lui.

– Tu sais quoi ? Tu ne m'aides pas. J'ai vraiment envie de faire bonne impression à ce bal. Tu sais, je reviens de loin, d'un endroit où les femmes Positives, c'est sujet à moqueries et où on s'attend à ce qu'elles échouent au premier test de virilité ! Qui plus est ! Je suis jamais allée au bal de fin d'année de mon lycée, alors j'aurais bien aimé faire bonne impression à celui-ci avec une jolie robe qui ferait ni pute ni soumise. Merci de ton aide, au fait !
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David Foster
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Après les paroles de DeLuca, je levai les yeux au ciel et ce fut mon tour de faire rouler mon fauteuil jusqu'à son bureau. Sans prévenir, je m'emparai de son HP et revins sur les photos de robes qu'elle m'avait montré, les faisant défiler les unes après les autres.

- Celle-là.

Je m'étais arrêté sur une robe noire, longue. Le genre de robe dont toute l'élégance résidait dans sa simplicité. Je relevai les yeux sur DeLuca, lui rendant son HP. Est-ce que c'était le genre de robe qu'elle aimait ou même qui pourrait lui aller, je n'en avais pas la moindre idée. Néanmoins si je devais la traîner à mon bras, je préférais qu'elle n'attire pas trop l'attention. Ou du moins, pas de façon négative. Et puis, j'étais le genre de gars qui préférait l'élégance simple à la sophistication ou à la démonstration. Sans compter que DeLuca, pour autant que je puisse en juger, était une belle femme, elle n'avait pas besoin d'artifice pour se mettre en valeur.

Je revins à mon propre bureau et me mis à pianoter rapidement sur mon clavier.

- Je m'intéresse à ton coéquipier parce que je l'ai croisé au cours d'une mission. Ou du moins, un homme qui lui ressemblait énormément. Ayant trouvé le dossier que je cherchais, j'affichai la photo de l'homme et fis pivoter mon écran de façon à ce que DeLuca puisse la voir. Je ne sais pas grand chose de cet homme, hormis qu'il s'appelle Hyun, mais ce n'est peut-être qu'un surnom ou une fausse identité. Il a été arrêté par la CIA il y a un an. Il appartenait au MSS.

J'avais dit ces derniers mots sur un ton légèrement hésitant, mon regard fixé sur ma coéquipière. J'avais cru déceler quelque chose de changé chez elle quand j'avais commencé à poser mes questions. Cela m'était encore difficile de dire vraiment de quoi il s'agissait, mais son regard n'avait plus tout à fait le même éclat. C'était comme si se souvenir de cette époque ne lui était pas franchement agréable.
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Maddison DeLuca
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J'ai baissé les yeux sur mon téléphone pour aviser son choix. Sobre et neutre, David était un classique. J'ai marmonné un "merci" avec des lèvres boudeuses. Avec un soupir, j'ai reposé mon téléphone et me suis passé une main dans les cheveux. David reprenait déjà et un rire désabusé m'a secoué les épaules.

– En mission ? C'était juste un flic de la basse, comment tu...

Et puis, je vis sa photo. L'homme qui y figurait était sévère, le visage pâle. Son portrait était on ne peut moins flatteur et si je ne l'avais jamais appelé Hyun, c'était pourtant bien le même homme. J'ai cessé de respirer, le regard fixé sur l'écran, alors que David m'annonçait, calmement, que la CIA et le MSS étaient impliqués. Abel m'avait dit que des agents arpentaient les rues et le meurtre de ce couple de chinois en Ville Médiane m'avait fait froid dans le dos, convaincue qu'il s'agissait de l'oeuvre de résidus de Liberation. Ayant cherché à m'éloigner le plus de tout ça pour retrouver au mieux une vie normale, je n'avais pas creusé.

Un frisson m'a parcouru l'échine et une boule s'est formée dans ma gorge alors que je reportais mon attention sur David. Au FBI, les acronymes étaient visiblement plus de mise qu'au sein de la police. En gros, j'avais fui les villes pour me rapprocher de ces acronymes.

– Qu'est-ce qui te fait penser ça ? C'est pas parce qu'il est asiatique qu'il est du MSS. Qui plus est, il était même pas chinois, c'était un Coréen.

Des pensées obscures me traversaient. J'avais trouvé son affectation à la police bizarre. Il avait toujours eu des réflexes dignes d'un agent super entraîné et il ne parlait jamais de lui. Mais de là à songer à un agent du MSS... Aurait-il pu me filer le train pour garder Abel à l'oeil ? J'avais pourtant fait attention. J'ai désigné l'écran en haussant les sourcils.

– C'est de la haute spéculation.
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David Foster
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Le déni de DeLuca ne m'étonna même pas. Comment aurait-il pu en être autrement ? Elle avait travaillé avec ce type, lui avais probablement donné sa confiance. Et moi, je me ramenai avec mon tact légendaire et je lui annonçais qu'il était du MSS, rien que ça. Mes yeux se portèrent sur l'Ecran ou la mention "MSS" barrait un coin de la photo, mais trop petit pour que DeLuca puisse la voir d'où elle était. Évidemment que j'étais sûr de moi.

- Tu te souviens de cette histoire l'année dernière ? Le meurtre d'un couple d'asiatique dans la médiane ? J'y étais.

Je me passai une main derrière la tête, même si nous savions très bien qu'une mission pouvait mal tourner et entraîner la mort de quelqu'un, je n'aimais pas être impliqué dans des histoires aussi sordides.

- Je bossais avec un agent de la CIA sur une histoire de disparition. Ils avaient perdu un de leurs agents et ils suspectaient qu'il ait été enlevé par le MSS. La piste nous a mené jusqu'à cette maison dans la ville médiane. Il s'est avéré que nous venions de mettre les pieds au milieu d'une des planques du MSS. Pendant qu'on était là, l'agent de la CIA que nous recherchions a réussi à se libérer et à nous rejoindre. Hyun était là également. Il nous a confirmé qu'il était bien du MSS.

Je relevai les yeux sur DeLuca et secouai la tête, peiné.

- Ce ne sont pas que des spéculations, on en est sûr. Je portais une caméra et un micro, tout ce qui a été enregistré ce jour-là est dans le dossier.

DeLuca faisait maintenant partie du FBI au même titre que moi. J'avais donc le droit de lui parler vraiment de mes anciens dossiers. Et elle avait également le droit d'aller y jeter un oeil. Et elle pouvait aller vérifier, je ne lui en voudrais pas. La seule chose que je craignais, c'était que notre travail d'équipe en pâtisse. Son ancien coéquipier lui avait peut-être menti, mais j'étais celui qui lui avait retiré son collègue.

- Maddison... Aussi loin que remonte ma mémoire, je crois que c'était la première fois que je l'appelais par son prénom..., je suis désolé.
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Maddison DeLuca
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– Il aurait aussi bien pu vous mentir pour lever un autre poisson.

J'ai pris mon mug en me levant. J'en avais assez entendu. J'ignorais pourquoi cette histoire me mettait tant en boule. Probablement parce que j'associais bien trop facilement le MSS à Abel. C'était assez déraisonné, parce que ce dont David me parlait n'avait aucun lien avec Abel. Il n'était même pas en ville à ce moment-là, il n'aurait jamais commandité une mission pareille. A ce moment-là, Liberation était déjà en grande partie démantelée et fragmentée, affaiblie.

Je me suis penchée sur l'écran pour étudier la photo, un sourcil haut. Il avait l'air si... Méchant, loin de l'homme qui m'avait suivie dans mes plus grands délires l'année passée. J'ai porté les yeux sur David et haussé les épaules.

– C'est pas lui.

Et je me suis redressée pour sortir de notre carré en quête de café. Si j'avais été si proche du MSS, ça me semblait inconcevable qu'il soit resté là, tout ce temps, sans rien tenter. Je regarde beaucoup de films, je sais comment ça se passe. Un homme mystérieux débarque de nulle part et demande un post curieux. Dans l'histoire, je me suis retrouvée avec le dit mystère qui n'en était pas vraiment un ! Ce n'est jamais un hasard quand un inconnu débarque et dissimule sous sa cape des pouvoirs surnaturels ! Parce qu'il m'arrivait, des fois, de me demander s'il n'en était pas un, voyez ? Sa façon de me regarder quand j'insultais le chef de brigade dans ma tête, ou celle d'anticiper mes faits et gestes. Ou encore ses aptitudes émérites de tireur d'élite !

Bref, j'avais retenu ma leçon : rester loin du MSS.
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David Foster
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Il y avait clairement quelque chose qui n'allait pas. Mais j'étais bien incapable de dire quoi. Je ressentais les choses, mais en donner la cause était bien évidemment au-delà de mes compétences.

En tout cas, contrairement à ce que disait DeLuca, j'etais sûr et certain que ce Hyun ne mentait pas. Quel intérêt avait-il à faire ça ? Je veux dire, il s'était pris une balle et allait se faire embarquer par la CIA... Mais admettons. Il y avait tout de même autre chose d'assez bizarre dans toute cette histoire. Après avoir été emmené par nos collègues du gouvernement, il avait purement et simplement disparu. Je m'avais pas eu le droit d'aller l'interroger et plus personne n'avait plus jamais parlé de lui. Il n'avait pas été relâché non plus ou alors sous une autre identité, dans un autre endroit...

Je m'écartai légèrement alors que ma collègue venait jeter un nouveau coup d'oeil à l'écran sur lequel était toujours affichée la photo du dénommé Hyun.

- D'accord. J'ai dû le confondre avec un autre. Excuse-moi.

Je ne savais pas vraiment pourquoi je m'excusais mais je sentais qu'il fallait que je le fasse. Quelque chose dans ce que je venais de dire ou de faire semblait l'avoir affectée. En même temps, apprendre que son ancien collègue est appartient en fait à une organisation "ennemie" ne doit certainement pas faire plaisir.

- En fait, non, je ne crois pas. Je suis plutôt physionomiste et je ne me trompe que rarement sur les visages. Tu es sûre que ce n'est pas lui ? DeLuca... Mon "Maddison" de toute à l'heure n'était finalement qu'une exception à la règle. Tu ne trouves pas ça étrange que ton coéquipier soit justement parti au moment où cet homme a été arrêté par la CIA ? Et il est parti comme ça, je suppose, sans la moindre explication ?
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Maddison DeLuca
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Alors que David me suivait jusqu'à la machine, j'ai soupiré. Rester loin des affaires du MSS et de tout ce qui s'y rattachait n'était pas une mince affaire. Surtout quand on s'évertuait, à chaque fois, à vous y ramener. Je n'ai pas répondu, au début, me contentant de verser un litre de café dans mon mug. David a insisté, alors que je m'apprêtais à plonger un sucre dans mon breuvage. Je me suis retournée vers lui en inspirant profondément, le café roulant contre les parois de la tasse, tel un tsunami en approche.

– Non ! J'en sais rien, ok ? Je viens de te le dire, j'étais en détachement ! Pendant que mon coéquipier, le meilleur dont on puisse rêver au sein de la police, disparaissait, moi, j'avais à faire à une locataire de plomb désagréablement logée dans mon épaule en plein désert à l'autre bout du monde après des vacances qui ont mal tournées ! Et quand je suis enfin rentrée au pays après avoir dû fuir ma propre armée, et que j'ai pu réintégrer mon poste après des chiasses d'évaluations psychologiques à la noix, on m'a dit que de toute façon, j'avais plus de coéquipier et qu'on allait m'en affecter un autre dans les jours qui venaient ! Je n'ai pas eu le temps de pousser loin mes cherches parce que le gros tas de donnuts qu'on m'a collé était encore plus chronophage que la course poursuite d'un criminel à travers la Basse.

J'ai repris ma respiration...

– Et ce que je sais de lui, c'est qu'il était coréen, qu'il aimait les chips au jambon, qu'il essayait d'arrêter de fumer, qu'il aimait le jazz et la musique classique et qu'il avait un frère ! Et je le soupçonnais d'être gay. Pour le reste, on ne se posait pas non plus de questions indiscrètes. On était partenaires, pas amants.

J'ai soufflé et plongé un sucre dans mon café.

– D'autres questions ?
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David Foster
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Si je me posais la question tout à l'heure, là, je ne pouvais en être que sûr. Le sujet provoquait chez ma collègue une étrange réaction. Quelque chose que je qualifierai d'agacement, pour en faire régulièrement l'expérience moi-même. C'était dommage, ce n'était pas mon but. Je n'avais pas l'intention de créer des tensions au sein de notre équipe. Mais que voulez-vous ? J'étais comme ça, direct, quitte à manquer de tact. Ce ne serait pas la première fois qu'on me reprocherait de ne pas prêter attention aux ressentis des autres. Et pourtant, ce n'était même pas le pas...

Je l'écoutai sans rien dire, essuyant sa diatribe tout en restant impassible. L'habitude de ne pas montrer ce que je ressentais certainement. Un de mes gros défaut je crois. Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'agacement ne la rendait pas avare de mots. Au contraire ! Elle enchainait les phrases et je me demandai pendant quelques secondes quand est-ce qu'elle allait reprendre son souffle. Et puis, elle s'interrompit, et j'en fus presque surpris. Je veux dire, elle avait l'air bien partie non ?

- Non je...

Je soupirai et me passai la main sur la nuque. Il aurait fallu que je sois totalement idiot pour ne pas me rendre compte que j'avais tout intérêt à ne pas persévérer sur le sujet.

- Je vais en rester là. Je te laisse travailler.

Je fourrai mes mains dans mes poches et abandonnai DeLuca et son café auprès de la machine à café. Une fois revenu devant mon ordinateur, je restai à fixer mon écran, songeur. Ce type m'avait glissé entre les doigts une première fois et je sentais que cette fois encore, je n'allais pas réussir à le saisir. Je me laissai aller contre le dossier de ma chaise, réfléchissant. C'était les premières infos que j'arrivais à récupérer sur cet homme depuis des mois, il fallait que je creuse. Mais pas en interrogeant plus avant ma collègue. Pas tout de suite en tout cas. Et peut-être pas de façon aussi directe...

Je relevai les yeux sur elle, un pli barrant à nouveau mon front, mais cette fois ce n'était pas l'agacement. Je vous laisse l'interpréter comme vous le souhaitez.

- Ecoute, DeLuca. On est coéquipier maintenant. De la façon dont je vois les choses, on doit pouvoir se reposer l'un sur l'autre. Alors si tu as envie de parler de quelque chose... je me réinstallai dans mon fauteuil, pas forcément très à l'aise. En attendant, si tu permets, je vais commencer. Je suis désolé si mes questions t'ont gênée. Ce n'était pas le but. Je recherche des infos sur cet homme depuis tellement longtemps que j'en ai oublié ce qu'on appelait le tact, je crois.
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Maddison DeLuca
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J'ai pris cinq minutes de calme, discuté brièvement avec un collègue avant de revenir à mon bureau. En posant mon café à côté de mon téléphone, je me suis réinstallée dans un soupir et quand David a repris la parole, j'ai passé une main dans mes cheveux pour les ramener en arrière. Il y avait cette inquiétude dans la voix et au début, je n'ai pas trop compris pourquoi. Je l'ai observé, le visage peu expressif. Il avait le mérite d'être sincère et il faisait un pas vers moi, au moins, il communiquait, je ne pouvais pas le condamner pour ça. Alors qu'il s'excusait, j'ai poussé un profond soupir et tourné mon siège vers lui.

– C'est pas tes questions, c'est... Ca me rappelle quelqu'un... Qui n'est plus là.

A bien y réfléchir... J'ai dodeliné de la tête, fataliste.

– Plusieurs, en fait. C'est juste que j'ai encore pas totalement digéré la pilule. Je te prie de m'excuser si tu as cru que je m'énervais après toi, c'est pas le cas.

Je lui ai souri en hochant brièvement la tête, mais au lieu de me remettre à travailler, j'ai froncé les sourcils.

– Pourquoi tu le cherches ? S'il est effectivement qui il dit être, alors tu ne risques pas de le trouver facilement. Et sûrement pas grâce à moi. On ne t'a jamais dit que l'obsession ne menait nulle part ? Je dis ça pour toi.
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David Foster
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Tout à coup, je comprenais mieux cet agacement dont elle avait fait preuve. Ca lui rappelait quelqu'un qui n'était plus là... ce n'était pas très compliqué de savoir ce qui se cachait derrière ces mots. Ou du moins d'en avoir une petite idée. Je me laissais à nouveau aller contre le dossier de mon fauteuil tout en la détaillant. Manifestement, le départ de cette personne l'avait profondément meurtrie, sinon, elle n'aurait pas réagi de la sorte.

- Je comprends. Je me doute que je dois pas être la première personne à qui tu aurais envie de te confier, mais si jamais tu as besoin de parler,je levai une main comme pour indiquer le bureau,tu sais où me trouver.

Comme si je passais ma vie dans ce bureau. A l'entendre, c'était ce dont on pouvait avoir l'impression. Et en même temps, était-ce si éloigné de la vérité ? Je veux dire, mon travail occupait l'essentiel de mes journées. Je partais tôt le matin, rentrait très tard le soir, ou pas du tout, ça arrivait aussi, de temps en temps. Et quand je n'étais pas dans ce bureau, j'étais sur le terrain. En somme, en dehors du boulot, je n'avais pas grand chose. Ma vie ne tournait qu'autour de cela maintenant qu'Angie n'avait plus besoin de moi. J'avais dû me rendre à l'évidence qu'en dehors d'elle et du travail, je n'avais pas grand chose. C'était sûrement contre cela que Sunny m'avait mis en garde. Et bien il était évident que je n'avais pas pris le temps de corriger le tir depuis.

Je répondis au sourire de DeLuca par un hochement de tête accompagné d'un de mes demi-sourires habituels. Maintenant que nous avions éclairci ces choses, je supposai que nous allions nous remettre à travailler, comme si de rien n'était. Ce n'était pas comme si nous pouvions nous permettre le luxe de passer nos journées en bavardages. Mais DeLuca semblait avoir repris du poil de la bête en même temps qu'elle avait ingurgité sa dose de caféine.

- Ce n'est pas une obsession. Si ça n'en était pas une, ça y ressemblait énormément en tout cas. C'est juste mon boulot. La CIA l'a embarqué avant que j'ai eu le temps de l'interroger et je n'ai jamais réussi à obtenir l'autorisation de le voir par la suite. Il y a des questions que j'aurais voulu lui poser, des éclaircissements que j'aurais voulu avoir. Il possède des infos dont j'ai besoin.
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Maddison DeLuca
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– C'est gentil, merci, mais... Ca ira. J'ai assez parlé comme ça.

Pas une obsession, mes fesses. Il en avait tous les symptômes et je savais plutôt bien les reconnaître, je savais ce que c'était qu'une obsession. Mais je ne comprenais toujours pas. En fronçant les sourcils, j'ai eu une grimace et secoué la tête.

– C'était quoi, cette mission, comment tu as pu atterrir dans un traquenard pareil ? Et qu'est-ce qu'un agent du MSS aurait bien à te dire ? Foster, s'il doit répondre à des questions, ce n'est sûrement pas à celles du FBI. Laisse faire la CIA. Lâche l'affaire, tu n'es pas concerné. Ce que font les agences de renseignements te dépassent. Si tu veux en savoir vraiment plus, tu devras être recruté par la CIA. Et vu comment tu travailles déjà, c'est signer ton arrêt de mort. Je veux dire, cardiaquement parlant.

J'ai porté mon café à mes lèvres et haussé les épaules.

– C'est l'affaire d'un agent, maintenant, mais qui n'est pas toi. Concentre-toi sur ce qui fait tes journées et pas sur ce qui hante tes nuits, d'accord ? Sinon, crois-moi, tu finiras cinglé avant d'atteindre la quarantaine, ce sera moche à voir et tu ne verras jamais tes petits enfants que sous une couverture où tu vois des gens qui sont morts, ou derrière des barreaux, la bave au coin des lèvres. C'est pour toi que je dis ça...

Je me demandais bien ce qui animait autant David et ce qu'il pouvait bien chercher, mais je ne voulais pas non plus l'encourager dans cette démarche. C'était risqué et un joyeux cul de sac en perspective.
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David Foster
David Foster
- C'est gentil de t'inquiéter pour ma santé mentale, merci de ta sollicitude. Mais je vais bien, ok ? Et je connais mes limites. Et qui plus est, je ne pense pas travailler plus que toi.

C'était peut-être un peu faux. Mais je n'avais pas la sensation d'en faire trop. Et puis j'aimais ce que je faisais et j'avais la sensation que quelque part c'était important, au moins un petit peu.

- Pour ce qui est de la mission, j'ai reçu l'ordre de travailler dessus conjointement avec un agent de la CIA. En fait, Hyun n'était pas notre seul suspect. Nous recherchions également un de ses camarades que j'avais déjà eu l'occasion de croiser auparavant. Je suppose que c'est pour cela qu'on m'a mis sur ce dossier d'ailleurs. Ce complice est toujours dans la nature et il fait partie d'une autre de mes enquêtes. Une qui n'est toujours pas résolue. C'est pour cela qu'il faut que je parle à Hyun. Il possède certainement des informations qui pourraient m'être utiles sur ce dossier.

J'avais développé un certain talent dans l'art de mentir. En même temps, il valait mieux, étant donné ma spécialité. Le secret ? Mêler un peu de vérité.
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Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
Je savais qu'en quittant la police, j'aurai affaire à des trucs plus sordides. Encore que la Basse avait son lot de saletés qu'on refuse de raconter tellement c'est grotesque. Comme ce trou qu'on avait trouvé pas très loin du commissariat avec un mec pendu à l'intérieur. Depuis au moins plusieurs jours. Il se passe des choses juste sous notre nez. Sordides. J'ai réfléchi un moment, puis, j'ai soupiré, prenant un post-it à côté du téléphone du bureau. J'ai commencé à griffonner.

– Un jour, il m'a dit que si j'avais besoin de lui, une urgence ou un truc pas en rapport avec le travail, je pourrai le contacter à ce numéro. Mais quand j'ai eu besoin de lui... Personne n'a répondu, la ligne avait été coupée.

Je me suis retournée et j'ai tendu le papier à David avec une expression éteinte sur le visage.

– On avait l'habitude de manger dans ce restaurant chinois de la Basse, dans le Queens. Son oncle le tient. Quand j'y suis allée, on m'a dit qu'il allait bien, qu'il avait été rappelé au pays parce que sa mère était malade. On m'a presque foutue dehors et je n'y suis plus jamais retournée. Tu auras peut-être plus de chance que moi.

Puis, j'ai levé une main et secoué la tête pour me remettre au boulot.

– Mais moi, je veux plus en entendre parler.

Un léger coup d'oeil par-dessus mon épaule.

– Merci pour la robe.
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David Foster
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Je jetai un coup d'oeil au post-it et finis par relever les yeux sur ma coéquipière. Elle y avait noté le numéro de secours de celui que je pensais être Hyun et l'adresse du restaurant où soit-disant, son oncle travaillait. J'avais quelques doutes à ce sujet d'ailleurs. Si son ancien coéquipier était bien le Hyun du MSS que je recherchais, cela serait étonnant qu'il ait réellement un oncle à Mégalopolis, et qu'il continue à le voir. Ce serait trop dangereux pour sa couverture, n'est-ce pas ? Mais qui sait, le propriétaire du resto était peut-être un autre gars du MSS déguisé ?

- Merci. Et je ne t'en parlerai plus.

Est-ce que j'étais le genre de gars qui tenait ce genre de promesses ? L'avenir nous le dirais assez rapidement je pense. En attendant, cette détermination qu'elle avait à vouloir rester éloignée de tout ça me laissait une drôle d'impression. Comme si elle voulait fuir quelque chose peut-être ? Mais loin de moi l'idée de lui demander quoi. Elle venait de le dire elle-même, elle ne voulait plus en parler. Et à cet instant précis, je n'avais pas l'intention d'aller contre sa demande.

- Pas de quoi, répondis-je lorsqu'elle me remercia pour sa robe. Je ne savais même plus comment elle était, celle que je lui avais montrée. Mais ne te sens pas obligée de mettre celle-là si elle ne te plait pas. Tu m'as semblée déçue sur le coup...
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Maddison DeLuca
Maddison DeLuca
J'allais me remettre au travail, mais David enchaîna.

– Non... Non, ça va, je te fais confiance. Le noir, tu as raison, c'est très bien, c'est sobre. C'est une valeur sûre. Je ne me ridiculiserai pas et ne passerai pas pour une excentrique.

J'imaginais que David irait jeter un coup d'oeil au restaurant, mais même moi je me disais qu'il n'y trouverait rien. Si ce type était bien celui qu'il pensait, alors il était déjà loin... Ce qui me chagrinait car je croyais avoir trouvé en lui un ami. Je lui avais rendu des services, il m'avait aidée à quelques reprises, on se serrait les coudes, nous formions une bonne équipe ! Ne pas l'avoir trouvé en rentrant m'avait asséné le coup fatal. Je m'étais déjà sentie abandonnée, mais pour le coup, c'était le clos du spectacle.

– Mais ne te sens pas obligé de venir avec moi. Je peux demander à un ami qui se fera une joie de porter un costard cravate pour changer de ses vieux pulls miteux. Alors... Te force pas si tu n'en as pas envie.
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