2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [CLOS] [Nick/Angie] The Galway Girl

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Angela Foster
Angela Foster
Octobre 2075

C’était vraiment une belle journée, comme on n’en aurait peut-être plus jusqu’au printemps prochain. La pluie et le froid commençaient à revenir. Mais ce matin, lorsque je m’étais levée, il y avait un magnifique soleil et il faisait bon rester dehors.

Depuis ce fameux après-midi où Sky m’avait emmené à l’hôpital pour divertir les enfants en chansons, j’avais pris l’habitude d’y retourner régulièrement. J’attendais toujours ces après-midi avec hâte et je savais que les enfants aussi parce qu’on passait vraiment un bon moment. Je les aidais à oublier leur maladie quelques heures et ils m’aidaient à me détendre quelques heures. Je variais les activités, quelques fois, je me contentais de la guitare qui se trouvait à notre disposition dans la salle pour un petit tour de chant, d’autre fois, je leur racontais des histoires avec force mimes et attitudes théâtrales, ou je leur lisais simplement un livre.

Aujourd’hui, il faisait tellement beau que je trouvais ça presque dommage qu’on s’enferme à l’intérieur d’une salle. L’hôpital avait un parc vraiment sympa, on pourrait en profiter pour prendre un peu l’air et voir le soleil. Et puis, moi, je pourrais leur faire une petite surprise. J’avais dit aux enfants que je jouais du violon, mais je ne leur avais jamais fait de démonstration. Quelques-uns me l’avaient réclamé, mais j’allais souvent les voir à la sortie des cours et juste avant le boulot, je n’avais pas toujours le temps de repasser à la maison et je n’avais pas envie de me trimballer avec mon violon toute la journée. Encore moins de l’amener au bar, pas envie que les mecs se marrent comme je me doutais qu’ils le feraient.

Arrivée à l’hôpital, j’avais obtenu l’autorisation de sortir dehors avec les enfants et je les avais fait installer dans l’herbe, pas très loin du bâtiment. Et là, j’avais sorti mon violon. Quelques-uns avaient battus des mains, enthousiastes. Et j’avais commencé à jouer. Je jouais toute sorte de morceaux, mais principalement des jigs et des reels irlandais. Je tapais la mesure du pied et les enfants, portés par la musique, s’étaient rapidement mis debout pour danser en ronde. Ils étaient contents, ça se voyait à leur sourire.

Je ne m’étais pas rendue compte que ma musique et les rires des enfants étaient montés jusqu’aux fenêtres ouvertes de l’hôpital, avaient poussé jusqu’au parking de l’hôpital. Quelques curieux s’arrêtaient quelques minutes en passant à côté de nous alors qu’ils allaient prendre leur service (pour le personnel qui arrivait) ou rendre visite à des malades et ici et là. Des gens avaient passé la tête par la fenêtre. Oui, c’était vraiment une belle journée. Ce jour-là, les enfants n’avaient pas été les seuls à profiter d’un moment de distraction.

Mais le temps qui m’était alloué en compagnie des enfants touchait à sa fin. Déjà, les infirmières arrivaient pour les ramener à l’intérieur. Mais les enfants me réclamaient un dernier morceau. J’interrogeai les infirmières du regard et elles hochèrent la tête à mon intention. J’esquissai un sourire, replaçai mon violon dans le creux de mon cou et me lançai dans un dernier jig joyeux, histoire que les enfants repartent avec le sourire.

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Nick Doroty
Nick Doroty
Nick ne s’s’intéressait pas vraiment aux activités proposées aux enfants. Parfois, Meili, la charmante secrétaire qui lui servait aussi de nounou, l’informait de l’animation du jour mais ne se formalisait plus qu’il ne le retienne pas. Son souci, son temps et son attention étaient focalisés sur les évolutions médicales des petits patients.
La matinée de consultation avait été riche et Nick avait cumulé pas mal de retard depuis qu’il s’était penché sur le cas de Deniz. L’épineux problème avait eu une fâcheuse tendance à accaparer son esprit. C’est pourquoi aujourd’hui il avait décidé de rester à l’hôpital, dans le bureau mis à dispositions des internes, profitant que ses collègues avaient mieux à faire pour être au calme et rédiger ses rapports et ordonnances.
La journée était belle, assez pour qu’il ouvre la fenêtre au rez-de-parc et qu’il profite de l’air frais et du soleil.
Muni de son enregistreur intercom, il dictait ses courriers et ses comptes-rendus qui s’affichaient directement sur son écran holo. Par quelques mots clés, il envoyait le tout dans les dossiers appropriés ou sur l’interface de Meili.
Il n’avait même pas pris son déjeuner, espérant qu’il pourrait partir plus tôt une fois son travail accompli.
Tandis qu’il entamait son quatrième compte-rendu, un violon se joignit à sa dictée.
Nick fronça les sourcils puis sentit poindre l’agacement. Ce n’était pas le moment. Quel idiot se sentait de jouer les virtuoses dans le parc, justement aujourd’hui ?
Il avait quitté le bureau, traversé le couloir et debout devant une Meili souriante comme toujours lui avait demandé qui faisait tout ce boucan.
Sans se départir de son sourire et adoptant ce ton doux et placide qui sied à un enfant turbulent, Meili lui avait expliqué que la jeune femme qui venait proposer des activités aux enfants était aussi violoniste et leur faisait une petite démonstration dans le parc. Ce à quoi elle avait ajouté qu’il était inutile de faire son grincheux et qu’il devrait profiter lui aussi du beau temps comme tout le monde.
Comme de coutume, Nick s’était radouci et, penaud, avait acquiescé avant de retourner dans son bureau.
De sa fenêtre, il devait admettre que la musique accompagnait merveilleusement bien le ciel clair et le bruissement des arbres centenaires. Résigné, il avait pris un café et avait profité de l’instant.
De là où il était, il pouvait apercevoir le petit groupe d’enfants qui entourait la jeune blonde.
Il la reconnaissait. Impossible de mettre un nom sur ce visage - il en avait une très mauvaise mémoire - mais il se souvenait d’elle, de sa douceur et de sa bonne humeur. Tout autant que de la gamine désagréable qui l’accompagnait et qui avait encore récemment fait des siennes, mettant en péril sa propre santé cette fois-ci.
Finalement, il fut content de voir qu’Angela était venue seule.
Les enfants se fatiguaient vite et l’intervention de la jeune femme ne s’éternisa pas non plus. Toutefois, elle dura assez pour que le médecin n’ait pas vraiment la motivation de se remettre à son travail. Sur un coup de tête que lui-même ne s’expliqua pas, il délaissa sa blouse médicale, ferma interface et bureau puis enfila sa veste pour rejoindre Angela dans le parc.
Définitivement, la journée était belle.
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Angela Foster
Angela Foster
Je saluai les enfants d’une main et d’un sourire tandis qu’ils retournaient vers le bâtiment. C’était marrant de voir à quel point je pouvais apprécier ce genre d’activités. La première fois, pourtant, lorsque j’étais venue avec Sky, je n’étais pas hyper à l’aise à l’idée de devoir animer une séance avec des enfants. Pour être honnête, je n’avais pas l’habitude d’en côtoyer et je ne savais pas trop comment me positionner par rapport à eux. Mais ce jour-là, il y avait Sky, et l’adolescente bien plus à l’aise que moi m’avait transmis une dose de son assurance. Et puis, maintenant, ça me semblait tout naturel.

Il fallait avouer aussi que j’étais avec ces enfants lors du tremblement de terre qui avait secoué l’hôpital durant l’été. C’était moi qui les avais rassurés et guidés jusqu’à la sortie. Certains de ces enfants avaient guéris (j’en étais même pour quelque chose pour au moins l’un d’entre eux) et étaient rentrés chez eux, mais d’autres avaient des maladies plus graves, plus durables, et ils étaient toujours là. Ceux-là s’étaient pas mal rapprochés de moi, en même temps, je crois que des conditions telles qu’un tremblement de terre et une évacuation d’urgence, ça rapproche pas mal.

Je les suivis du regard avec un sourire. Certains discutaient entre eux, d’autres continuaient à gigoter, comme s’ils dansaient sur la musique qui continuaient dans leur tête. Ils étaient fatigués, c’était indubitable, ça se voyait à leurs petits yeux, mais ils étaient contents. Ca faisait plaisir à voir. Lorsqu’ils eurent disparu, je levai les yeux au ciel. C’était vraiment une très belle journée, et j’avais encore envie de jouer un peu. On ne m’en tiendrait pas rigueur si je restais un peu dans le parc, non ?

J’entamai un nouveau morceau, plus doux, mais toujours typiquement irlandais. Non, je ne savais pas jouer que ça, mais c’était ce qui m’était venu à l’esprit. Je n’étais pas douée pour beaucoup de choses, mais je crois que si j’avais voulu vivre de mon violon, j’aurais pu. C’était du moins ce que prétendait ma famille, mais la famille est-elle réellement objective ?

Je relevai les yeux pour voir une silhouette s’avancer vers moi. Une silhouette qui sortait de l’hôpital. Lorsque je reconnus l’interne qui nous avait accueillies, Sky et moi, j’arrêtai de jouer instantanément. Pour que quelqu’un de l’hôpital sorte et vienne vers moi comme ça, il ne pouvait y avoir qu’une raison, non ?

J’esquissai une moue gênée tandis qu’il arrivait à portée de voix.

- Bonjour. Je suis désolée, je vous ai dérangé dans votre travail ? J’étais avec les enfants et j’avais envie de profiter encore un peu de…

Je levai les mains pour montrer l’endroit dans sa globalité, le parc avec ses grands arbres et ses pelouses bien vertes, le ciel, bleu, avec quelques nuages cotonneux et le soleil qui réchauffait le tout.

- … tout ça. Mais je range, je vous promets !

Conclusion ponctuée d’un sourire doux. Histoire de lui montrer que je ne pensais vraiment pas à mal et que je ne voulais pas le déranger plus.
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Nick Doroty
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Nick glissa les mains dans les poches de son jean. S’il avait été dérangé dans son travail il n’en dit rien mais n’en montra rien non plus. Il affichait un sourire avenant.

- Non non ! j’vous en prie. Je n’avais rien de particulier à faire de toute manière.

Un gros mensonge oui ! Il se demanda bien d’ailleurs pourquoi il avait dit ca, se sentant obligé de se justifier. Certainement pour ne pas mettre Angela mal à l’aise.

- La guitare n’est pas votre seule qualité alors ! Remarquez je ne suis pas vraiment un spécialiste.

Nick alla s’installer sur l’extrémité du banc pendant qu’Angie rangeait son instrument.

- Vous êtes douée ! Enfin là non plus je ne suis pas un spécialiste mais j’aime la musique classique et … le violon est un instrument basique.

Il avait l’impression d’avoir la conversation aussi creuse qu’un puits sans fond. Ca le désolait vraiment. Autant dire qu’à part sa secrétaire il n’avait pas souvent l’occasion de pratiquer l’échange social et quand il y était contraint par ses parents, il passait le plus clair de son temps à opiner du chef avec le sourire. Et Deniz faisait la conversation pour deux.

- Je ne connais pas ce que vous jouiez, ca vient d’où ?
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Angela Foster
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Je lui adressai un nouveau sourire tandis que je glissais délicatement mon violon dans son étui. C'est que c'était un authentique violon irlandais vous savez ? La légende familiale disait qu'il se trouvait sur le bateau avec mes ancêtres qui étaient venus d'Irlande il y a près de 150 ans. Mouais... j'avais entendu ma grand-mère dire qu'elle l'avait rapporté pour d'Irlande lors d'un voyage qu'elle y avait fait. Les légendes familiales sont des histoires plus sympa à raconter.

- Et non ! Tout le monde croit que je me cantonne à la guitare mais le violon est mon instrument principal.

Je fermai l'étui et relevai les yeux sur lui. Son compliment me tira un sourire et je remis une mèche de cheveux derrière mon oreille.

- Merci ! J'ai passé des heures à m'esquinter les doigts sur ces cordes pour apprendre. Ca fait plaisir de savoir que ça en valait la peine.

Et c'était vrai. Je me rappelais encore de ces journées où je m'acharnais sur mon violon (au grand dam de mes parents, il fallait bien l'avouer, parce qu'au début, c'est jamais très agréable) jusqu'à en avoir des ampoules aux doigts. Il faut dire que j'étais tenace. Je ne voulais pas abandonner tant que je me maîtrisais pas à la perfection. Aujourd'hui encore, la perfection n'était pas encore atteinte, mais je continuais à travailler... et à avoir des ampoules aux doigts.

Sa dernière question me fit écarquiller légèrement les yeux. Il me semblait que la musique irlandaise était assez répandue dans le monde pour qu'on la reconnaisse à sa sonorité. Mais peut-être que moi je la reconnaissais parce qu'elle me touchait particulièrement ?

- D'Irlande, ce sont des airs traditionnels. Excusez ma question mais... vous n'avez jamais entendu de musique irlandaise ?
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Nick Doroty
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Nick glissa une main dans ses cheveux, passablement gêné de ne pas avoir reconnu la provenance de la musique.

- Irlande ? Non je suis désolé j’ai bien peur que ma culture musicale soit pauvre. Je n’ai jamais été très curieux dans le domaine et en dehors du classique…

Il eut un sourire hésitant

- Personnellement je ne sais absolument pas jouer d’instrument quel qu’il soit. Pas même d’instruments chirurgicaux.

Nick rit de sa blague. Le genre qu’il devait faire entre internes. Visiblement en termes d’humour, là aussi il avait des progrès à faire mais on se rattrape aux branches comme on peut. Il ne pratiquait pas beaucoup non plus.
Il se rendit compte que sa réplique tombait à plat et cela augmenta un peu plus son malaise. Définitivement, la conversation n’était pas son fort avec les gens de plus de 10 ans.
Il revint sur un terrain plus neutre et moins glissant, du moins l’espéra-t-il.

- Vous êtes irlandaise ? ou c’est parce que vous aimez ces airs là au violon ?
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Angela Foster
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- On a tous des centres d’intérêts différents. Et heureusement, ça n’en rend les conversations que plus intéressantes, commentai-je avec un sourire. Pour ma part, je dois avouer que je n’y connais pas grand-chose en classique. Hormis les morceaux que j’ai appris, je veux dire.

Je glissai les mains dans les poches et haussai les épaules tandis qu’il me sortait sa petite blague. Enfin, je crois que ce devait-être une blague. Pourquoi il rirait si ça n’en était pas une ? Je le regardai, l’air un peu sceptique et esquissai le sourire de celle qui n’a pas compris mais qui ne veut pas que son interlocuteur le sache. Sauf que mon air dubitatif suffisait à me trahir.

Je rebondis sur sa question, et mon sourire s’agrandit, devenant hautement plus chaleureux.

- Un peu des deux ? Non, en fait, je ne suis pas vraiment irlandaise. Mais mes arrières-arrière… Je fis une pause, semblant réfléchir quelques secondes… Je sais pas combien de fois arrière-grands-parents étaient irlandais. Ils ont débarqué ici il y a quelque chose comme 150 ans, peut-être un peu plus. Depuis, la culture irlandaise et l’amour du « pays » se transmettent de génération en génération. Je suis née ici, dans cet hôpital même, mais je me sens Irlandaise, vous voyez ?

Je haussai une épaule et mon air sceptique réapparut.

- C’est un peu idiot comme concept, non ?

Et puis je levai une main, comme si je venais d’avoir une révélation.

- Mais j’ai un deuxième prénom typiquement irlandais. Alors, c’est comme si j’étais irlandaise, non ?

Ok Foster, tu t’enfonces là…

- Donc vous vous occupez des enfants, c’est ça ? Vous êtes pédiatre, un truc comme ça ?

C’était, du moins, ce qu’il m’avait semblé me rappeler de l’autre fois.
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Nick Doroty
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Nick devait reconnaître que ses connaissances en matière d’opéras et de musique classique n’était pas vraiment de son fait. Il n’était pas du genre curieux ou téméraire et en dehors de sa spécialité médicale qu’il avait choisie et imposée, la plupart du temps il se laissait guider.

- Je n’ai pas vraiment de mérite. Ma mère m’a initié très tôt à cette musique. Il est plutôt bien vu dans mon milieu de posséder de la culture musicale classique, qu’on l’apprécie ou non. Elle a eu de la chance, j’ai aimé ca. Je continue d’explorer l’œuvre de Mozart, ses sources, ses projections, ce qu’il composa pour les coloraturs… j’y trouve toujours une certaine forme de richesse nouvelle.

Le voici plus bavard. Il s’en aperçut et se morigéna intérieurement de ne pas plutôt s’être montré attentif à ce que lui disait Angela. Elle n’était pas vraiment irlandaise mais en conservait les racines de ses ancêtres. Intérieurement, il sourit pour lui-même. Ses parents auraient donné n’importe quoi pour qu’un seul de leurs ancêtres aient pu venir de la vieille Europe, histoire de briller un peu plus en société. L’Angleterre ou la France… peut-être même se seraient-ils contentés de l’Italie et d’une grande famille du nord.

- Idiot ? non. Intéressant en tous cas. Et c’est quoi votre second prénom si ce n’est pas indiscret ?

Il se garda bien de lui dire qu’il ne se rappelait même pas du premier mais Meili le lui soufflerait bien en temps utile.
La jeune femme s’intéressait déjà à son métier. C’est marrant comme les gens appréciaient d’un bon œil ses choix professionnels. Ce serait bien que ses parents fassent de même.

- Pédiatre oui. J’ai commencé comme interne généraliste puis je me suis orienté vers la chirurgie cardiaque avant de… comment dire ca ? faire demi-tour !

Il eut un rire un peu sec, maladroit.

- J’ai pensé que les enfants méritaient plus notre attention que quiconque. Ils sont notre avenir en quelque sorte alors autant en prendre soin. Les horaires ne sont pas terribles, le café a mauvais goût et le prestige est… nul. Mais j’aime ce que je fais. Et vous ? à part donner gracieusement de votre temps, vous faites quoi dans la vie ?
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Angela Foster
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Il était plus loquace tout à coup, alors qu’on parlait de musique. C’était donc quelque chose qu’il aimait, la musique classique ? Quand il parla de Mozart, mon regard s’éveilla légèrement. Je n’y connaissais pas grand-chose en musique classique, mais il m’arrivait de jouer du Chopin, parce qu’il avait composé certains morceaux pour piano et violon et que David aimait les jouer parfois.  Mais j’avais appris un morceau de Mozart, une fois, à l’époque où je prenais encore des cours. Et… j’en avais bavé. Pour être honnête, ça n’était pas techniquement plus compliqué que le violon irlandais, dans la pratique du « fiddle », il fallait savoir enchainer les notes à une vitesse impressionnante, mais la musique de Mozart me parlait tellement moins… et le morceau que j’apprenais était lent, trop lent, j’avais du mal à garder le tempo, moi qui étais plus habituée aux jigs et à leur rythme soutenu.

Un nouveau sourire apparut sur mon visage tandis qu’il me demandait mon deuxième prénom.

- Erin. Le nom celte de l’Irlande. Avouez qu’on ne peut pas faire plus irlandais !

Suite à quoi je me mis à rire. On entendait toujours plein de gens se plaindre des prénoms que leurs parents leur avait choisi. Soit parce qu’ils étaient trop ridicules, ou trop vieux, ou qu’ils pouvaient prêter à moqueries. Moi, j’aimais bien les miens. Bon ok, je préférais mon surnom à mon véritable prénom mais… Angela Erin, ça ne sonnait pas trop mal, non ?

Alors qu’il me parlait de son métier, me résumant son parcours, je ne pus que me rendre à l’évidence qu’il l’aimait réellement et qu’il ne disait pas ça juste comme ça. Et que j’étais d’accord avec lui, sur le fait qu’il fallait prendre soin des enfants. C’étaient les adultes de demain.

- Je suis étudiante en microbiologie. Je viens de terminer mon mémoire. J’ai passé ma soutenance la semaine dernière et j’attends de voir si je serai acceptée en doctorat.

J’avais deux ou trois ans de retard par rapport à un cursus normal, mais il n’allait pas m’en tenir rigueur, n’est-ce pas ? Surtout que, mine de rien, j'étais plus ou moins dans le même domaine que lui. Ca restait de la médecine, si on regardait large...

- Et le reste du temps, je suis serveuse, dans un bar.

Ouep, j’avais un emploi du temps bien chargé. Et encore, je ne lui avais pas parlé des concerts…

- Vous savez, je ne suis pas d’accord avec vous. Pédiatre, ça a la classe. La médecine en général, d’ailleurs, ça en jette. Y’avait des filles, au lycée, qui rêvaient de se marier avec, au choix, un médecin, un avocat, ou un militaire, à condition que ce soit un officier.

Je roulais des yeux, l’air de dire que tout ça était d’un ridicule. Est-ce que je me rendais compte de ce que je venais de dire au moins ? Pas sûr…
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Nick Doroty
Nick Doroty
Nick lui retourna un sourire chaleureux.

- Erin. C’est effectivement très irlandais. Peu commun par ici. Assez joli même, j’aime bien.

Aucune flatterie mal placée dans ses propos, sa remarque était sincère. Il ne se rendit même pas compte qu’elle aurait pu être mal interprétée ou accolée à des intentions qu’il n’avait même pas.

- La microbiologie… un domaine passionnant. Vous avez bien du courage de vous y atteler ! C’est toujours un moment délicat de notre cursus professionnel la soutenance.

Il se souvenait très bien de la sienne. Certains de ses propos sur l’impact de Yu sur le développement des enfants et des conséquences psycho-sociales avaient fait grimacé une jurée. Sur les quatre qui l’avaient consciencieusement écouté, elle était la seule à lui avoir mis un avis défavorable.
Pourtant il s’était contenté d’être objectif, chiffres à l’appui, mais il semblerait que la distance émotionnel que devait prendre les jurés n’était pas du gout de tous. Cela ne l’avait en rien empêché de continuer sur sa voie mais il avait toujours gardé une certaine forme d’amertume de cette expérience.

- Ce ne doit pas être facile de concilier les deux. Serveuse et étudiante ? j’ai eu la chance de pouvoir me consacrer à mes études sans me poser la question de savoir comment j’allais payer mon loyer. Mes parents avaient beau avoir en travers de la gorge mon choix, ils n’étaient tout de même pas prêts à me mettre à la porte.

Il observa le parc avant de tourner de nouveau ses yeux vers elle, amusé de sa remarque sur les bons partis ou non dans les ambitions d’une lycéenne.

- La plupart de mes collègues en chirurgie espéraient épouser une jolie fille avec un nom ou des parents riches. Pour être très honnête, je ne sais pas combien avait réellement choisi leur voie par amour du métier.

Il soupira.

- La pédiatrie brille beaucoup moins et ses obligations, ses horaires, laissent peu de place à une femme et une vie de famille.

Nick lui sourit en retour

- Mais je suis touché que vous trouviez que ca a… « la classe » ? C’est ça ?

Le terme l’amusait même s’il ne comprit pas vraiment ce que ca voulait dire dans la tête de la jeune femme.
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Angela Foster
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Je lui rendis son sourire et acquiesçai, d’un air appréciateur.

- Oui, j’aime beaucoup aussi. Mes parents ont bien choisi sur ce coup-là.

En réalité, avec le recul que j’avais maintenant, je devais reconnaitre que mes parents avaient toujours fait de bons choix. Malheureusement, quand on est jeune, on n’a pas ce recul. Et si j’avais toujours adoré mes prénoms, ça n’avait pas été le cas pour bon nombre de leurs décisions. A tel point que je leur en avais fait voir de toutes les couleurs. Je me demandais parfois comment ils avaient fait pour tenir. Et en même temps, je priais intérieurement pour que mes enfants ne soient pas comme moi, si j’en avais un jour.

Sa remarque sur la microbiologie me tira un nouveau sourire. Est-ce que j’avais du courage ? Je ne sais pas. Une certaine ambition en tout cas, et beaucoup de volonté. Mais c’était peut-être ce qu’il entendait par courage.

- Disons que j’ai un emploi du temps assez chargé. D’autant que j’ai pas mal de retard par rapport aux autres étudiants de mon niveau alors j’étudie deux fois plus. Mais j’arrive toujours à garder un peu de temps pour des choses qui me tiennent à cœur.

Savoir qu’il y avait à peu près le même genre de stéréotypes, sur ce qu’est un bon parti ou pas, quel que soit le cursus et le niveau d’étude me fit rire légèrement. C’était d’un ridicule ! Et j’étais prête à parier que la grande majorité de ces personnes ne concrétisaient jamais ce genre d’ambition.

Je m’installai sur le banc à mon tour, posai les pieds sur le bord et serrai mes genoux contre ma poitrine tandis qu’il me parlait de ce que pouvait entraîner le métier de pédiatre.

- J’imagine oui. Mon père est médecin, on ne le voyait pas beaucoup. Je crois que c’est un métier qu’on ne peut exercer correctement qu’en étant passionné. Mais cette passion implique qu’on s’y donne corps et âme et que par conséquent, on n’accorde que peu de temps au reste. Il n’y a que ceux qui n’aiment pas leur travail qui s’en tiennent uniquement à leurs horaires.

Je haussai les épaules. Personnellement, je pouvais le comprendre, j’avais tendance à être un peu pareille. Mais j’avais grandi avec l’exemple de mon père sous les yeux, et j’avais compris l’importance de se garder aussi du temps pour autre chose que le travail. C’était pour ça que je continuais la musique et le sport, et que je venais voir les enfants. Ca me faisait des journées de dingue parfois, mais ça me donnait l’occasion de me détendre aussi.

Il y avait cependant un détail, dans tout ce qu’il m’avait dit qui m’avait laissée un peu perplexe. Je n’avais pas voulu l’interrompre, mais maintenant que j’en avais l’occasion…

- Vous dites que vos parents n’étaient pas d’accord avec vos études ? Comment ça se fait ? Pédiatre, c’est une profession honorable. On en a besoin. Là d’où je viens, les parents seraient fiers qu’un de leurs enfants prennent cette direction. C’est un peu l’exemple de la réussite professionnelle, même si l’internat, c’est un peu…

Je mimais l’idée de déséquilibre avec mes mains. Un de mes amis était interne en médecine, et c’était carrément la galère. Comme le disait Nick : mal payé, horaires pourris. Mais quand il aurait terminé son internat, les choses iraient tout de suite beaucoup mieux.

- Enfin, je sais pas. C’est bizarre… Sans vouloir juger vos parents !
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Nick Doroty
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Nick aurait préféré se trancher les veines que de l’avouer mais cette petite conversation au milieu du parc par une si belle journée l’enchantait vraiment. Si Angela ne l’avait pas dérangé avec son violon, il aurait encore le nez dans ses dossiers. D’une certaine manière, il l’en remerciait. Et par conséquent, il était plutôt prompt aux bavardages.

- La médecine est une histoire de famille alors. D’abord votre père et maintenant vous. C’est intéressant de voir que vous marchez un peu dans ses pas. A travers ce que vous me dites de votre famille on perçoit une grande chaleur, des liens forts. J’avoue que je pourrais vous envier.

Il avait penché la tête en disant ca. Chez lui, tout n’était qu’apparence et distance. Nick n’était que le mouton noir d’une famille de coincés et de parvenus.

- Un métier passionnant oui. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir vivre de ce qui nous plait et je vous souhaite sincèrement d’y parvenir. Peu importe le temps que cela vous prendra ne perdez pas courage. Ce monde a besoin de gens investis pour des causes qui en vaillent la peine.

Nick hocha la tête avant de répondre à sa question sur ses propres relations parentales.

- Mon père et ma mère m’ont orienté en médecine pour le prestige essentiellement. Je n’ai jamais été un garçon turbulent ni même rebelle. Si c’était leur souhait, autant m’y plier. Ils ont beaucoup de connaissances parmi le corps médical et ils me voyaient déjà briller dans les soirées parmi elles. En fait, de choisir la pédiatrie a été le seul acte de rébellion que je n’ai jamais commis. J’en viens à me dire que c’est surtout cela que mes parents, mon père surtout, n’a pas pu digérer. Que pour une fois, je fasse mon propre choix.

Le bras appuyé sur le dossier du banc, il leva la main en signe d’incompréhension.

- Vos parents doivent être fiers de vous en tous cas. C’est une chance. Au moins les repas de Thanksgiving et de noël doivent se dérouler comme dans une vraie famille. Vous avez des enfants vous-mêmes ?
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Angela Foster
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Je relevai les yeux sur lui. C'était marrant, je n'avais jamais vu les choses sous cet angle, celui qui disait qu'effectivement, je suivais les traces de mon père. Mais en même temps, était-ce si étonnant ? Je veux dire, j'avais toujours été plus proche de mon père que de ma mère. Il m'avait transmis tellement de choses. L'Irlande, pour commencer. C'était de son côté que me venait mon sang irlandais, c'était lui qui nous enseignait cette culture et qui nous avait appris à aimer ce pays alors même qu'on n'y avait encore jamais mis les pieds. La volonté d'aider les autres aussi. Mon père n'avait pas choisi médecine pour rien. Il voulait se rendre utile en rendant service à un maximum de gens. Il en était à une telle dose d'altruisme qu'il acceptait même de soigner et d'être payé plus tard (ou jamais, c'était arrivé, rarement, mais c'était arrivé).

- Oui, c'est vrai que je n'ai pas à me plaindre.

On n'était plus aussi soudés qu'avant, c'était certain. La vie avait fait que nous nous étions éloignés, progressivement. Le départ de David pour l'armée avait marqué le début de cet éloignement. Il manquait un élément à notre famille, elle était bancale. Et moi, j'avais dérivé sévère par la suite. Les choses allaient mieux maintenant, cela dit. Mais ce n'était plus comme avant. Sans compter que maintenant, la distance était physique en plus d'être seulement mentale. Ca n'arrangeait rien. Mais pour autant, je n'avais pas à me plaindre. J'aimais mes parents et je savais qu'ils m'aimaient aussi.

Son laïus sur les causes qui en valent la peine me tira une légère grimace. Il me rappelait une autre discussion que j'avais eue sur le sujet, avec Alex.

- Quelqu'un m'a dit une fois que ce n'était qu'un rêve, une utopie, que même si j'arrivais à faire quelque chose de bien, cela me prendrait des années. Et que je n'étais même pas sûre que ça serve à quelque chose. J'avoue que parfois, je me demande s'il n'a pas raison… J'ai choisi cette voie pour aider les gens, mais on ne peut pas dire que je les aide vraiment pour l'instant.

Et pourtant, je continuais à m'accrocher. J'avais bien les paroles d'Alex en tête, elles me faisaient parfois douter, c'était vrai. Mais c'était mon rêve, et je ne pouvais pas l'abandonner comme ça, pas une seconde fois.

- Vous voulez dire que vous n'avez pas "librement" choisi de faire médecine ? Rassure-moi, aujourd'hui, vous ne regrettez rien ?


Et quand il revint sur mes parents, j'esquissai un sourire en hochant la tête. Est-ce qu'ils étaient fiers de moi ? Je l'espérais, mais à vrai dire, je n'en savais rien.

- Ca c'est sûr, les repas de famille sont assez animés. Mais vous savez, on ne se voit qu'à Noël. Si on devait se faire la tête pour la seule période de l'année où on se voit, ça serait quand même dommage !

La question des enfants elle, je ne m'y attendais vraiment pas. Mais je la pris comme elle venait, avec le sourire et simplicité. Enfin, avec un rire, même.

- Non, non. Pas encore. Je n'ai pas fini mes études vous savez ! Et je suis peut-être un peu trop "traditionnaliste" sur les bords, mais je considère qu'il faut être deux pour avoir un enfant.

Oui, j'avais bien dit ça. Et je ne m'en étais même pas rendu compte. C'était juste sorti tout seul, sans aucune arrière-pensée.

- Et puis, pour être honnête, je ne suis pas sûre que je ferais une bonne mère. J'en ai tellement fait baver à mes parents, je ne pense pas que j'arriverais à gérer une ado comme moi ! Vous en avez, vous ?

J'avais une petite idée de la réponse, à vrai dire. Il m'avait bien dit que le métier de pédiatre ne laissait pas de temps pour une femme et une vie de famille, n'est-ce pas ? Il n'aurait jamais dit ça, s'il en avait eu une. Enfin, je crois.
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Nick Doroty
Nick Doroty
Nick écouta Angela avec attention.

- Loin de moi de vouloir juger cette personne mais si on devait s’en tenir à ce qu’elle vous a dit, alors inutile de faire quoi que ce soit. Autant rester tranquillement chez soi.

Il lui sourit avec une petite moue d’excuse.

- Que ca prenne des années ? pourquoi pas. Que ce soit vain ? pour ce qu’on en sait, seul l’avenir nous le dira. Vos intentions sont louables et même si je ne suis pas un vieux sage sur ma montagne, je suis assez âgé pour dire que la bonne volonté paye toujours.

Nick ouvrit la main, paume vers le ciel.

- Et puis même si elle avait raison, au moins pendant ce temps, vous vous serez fait plaisir et vous aurez donné un sens à vos choix, non ?

Il inspira profondément et croisa les doigts sur son ventre

- Des fois je me demande si tout ce temps que je consacre à cet hôpital en vaut la peine mais… je suis doué pour ca. Je le fais bien et j’aime ca. Alors même si mes résultats ne sont pas à la hauteur du temps donné, au moins il y en a quand même un peu.

Sa curiosité à l’encontre de son cursus l’amusa. Pour être honnête, Nick ne s’était lui-même jamais posé autant de questions. Est-ce qu’Angela était une adepte de l’introspection ? Elle avait l’air d’être une jeune femme qui s’interrogeait beaucoup.

- Non je n’ai pas choisi d’aller en médecin. Je l’ai fait par complaisance. Ca ou autre chose. Il se trouve que j’ai appris à aimer ce métier et c’est pour ca que, d’une certaine manière, je me le suis approprié. Par-dessus tout, j’aime surtout les enfants. Je n’en ai pas encore non et je dois avouer que je partage plutôt votre avis sur la question : à deux c’est beaucoup mieux.

Il tourna ses yeux bleus vers elle et son visage s’éclaira d’un petit sourire.

- Vous êtes du genre à vous poser beaucoup de questions, non ? C’est parce que votre adolescence a été difficile que vous vous demandez quelle adulte vous êtes vraiment ?
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Angela Foster
Angela Foster
Je devais reconnaître que les arguments de Nick venaient admirablement contredire ceux d’Alex. Et même si l’avis d’Alex comptait beaucoup pour moi, je préférais peut-être la version du pédiatre. Elle était beaucoup plus optimiste.

- J’aime votre façon de voir les choses. Faites-moi penser à vous appeler si je commence à baisser les bras, pour que vous me redisiez tout ça.

Je tournai la tête vers lui et lui adressai un sourire.

- Et vous n’avez pas l’air si âgé que ça. Vous avez quoi ?

Je pris quelques secondes de réflexion, détaillant les traits de son visage pour essayer d’estimer l’âge qu’il pouvait bien avoir. Il n’avait pas l’air plus vieux que David.

- 30 ans ? Tout au plus ?

J’écoutai la suite avec un sourire. C’était rassurant, quelque part, de savoir que même si ça n’avait pas été vraiment son choix, il se plaisait dans ce qu’il faisait. Parce que pour être honnête, des gens qui n’aimaient pas  ce qu’ils faisaient, j’en connaissais quelques uns, et je voyais bien qu’ils n’étaient pas vraiment heureux. C’étaient, vous savez, le genre de personnes qui qualifient leur boulot d’alimentaire, ce qui signifie que c’est juste un boulot pour payer le loyer et les dépenses du quotidien, mais qu’ils n’y prennent pas plaisir. Je trouvais ça dommage. J’en avais fait des boulots comme ça à une époque, moi aussi. Et je peux vous dire que ce n’est vraiment pas épanouissant comme truc. J’étais contente de pouvoir faire quelque chose qui me plaisait aujourd’hui.

Sa question me fit baisser la tête avec un sourire.

- Je ne sais pas trop, c’est peut-être une des raisons, oui.

C’est vrai que je me posais pas mal de questions. Et c’était quelque chose d’assez récent d’ailleurs. C’était triste à dire, mais quand j’étais malade, je ne m’en posais pas autant. Je crois que j’étais résignée, mon avenir était tout tracé et je savais que je ne le changerais pas. Aujourd’hui les choses avaient changées et j’avais parfois l’impression de ne plus réellement savoir qui j’étais. Il faut dire que j’avais changé moi aussi et pas seulement dans ma façon de voir les choses. J’avais  ce pouvoir qui se développait en moi, que je ne maîtrisais pas encore à la perfection. Et surtout, j’avais Alex et Garin, qui semblaient penser que parce que j’étais candidate maintenant, je devais changer complètement ma façon d’être et de penser. Et ce n’était pas si facile.

- J’ai quelque fois l’impression de ne pas savoir réellement où je vais. Et disons que je suis assez facilement influençable. Il suffit que je croise des gens qui me regardent d’un œil critique pour que je me mette à douter. Et en ce moment, j’en vois beaucoup des comme ça.

Je relevai la tête et essayai de prendre un air assuré.

- Mais ça peut-être bien aussi, de se poser des questions. C’est comme ça qu’on se rend compte qu’on se trompe et qu’on peut corriger le tir. Vous n’êtes pas d’accord ?

Et je ponctuai cette dernière question d’un sourire. Je doutais facilement et j’étais un peu paumée ces derniers temps, c’était certain. Mais je n’avais pas perdu cette tendance à toujours essayer de voir le bon côté des choses. C’était ce qui m’avait aidée à tenir le coup quand j’étais malade et c’était ce qui me permettait encore d’avancer quand tout allait mal.
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Nick Doroty
Nick Doroty
- 32 ans !

Nick leva les yeux au ciel avec une moue dubitative

- Si j’en crois ma mère c’est déjà trop vieux pour fonder une famille. Je vous passe l’éternel discours sur le fait qu’elle vieillit et qu’elle ne veut pas attendre des années d’avoir des petits enfants. Je me garde bien de lui rappeler qu’elle a plus de 15 ans d’écart avec mon père, je suis un bon fils.

Il rit de l’anecdote et se passe une main dans les cheveux.

- Désolé. Je vous brosse un tableau familial pas très reluisant…

Nick aurait été bien incapable d’expliquer pourquoi il se livrait de la sorte. Fondamentalement, il n’attachait pas vraiment d’importance aux liens familiaux, les siens sous le coup de la superficialité. Il imaginait qu’il considérait donc que son histoire familiale était un sujet comme un autre et avec un regard extérieur, plutôt drôle.
Les réflexions d’Angela sur ses questions le laissèrent pensif quelques instants. Lui, il évitait de trop s’en poser. La plupart du temps il n’avait pas les réponses ou alors ne les aimait pas beaucoup. Il aimait sa vie comme elle était, rythmée par son travail, sa musique, quelques sorties (rares) avec les collègues. Si ce n’était la récente tornade blonde, il n’avait rien qui venait secouer tout ca et ne s’en plaignait pas.

- Je ne suis pas trop du genre à l’introspection, non. Pas que je ne doute jamais, je suis comme tout le monde, mais la plupart du temps j’essaie de voir les choses avec pragmatisme et objectivité.

Il garda les doigts croisés mais se tourna légèrement vers Angela

- Si l’on vient à vous faire douter de vous-même alors évitez de côtoyer ces personnes. Vous ne trouvez pas qu’il y a assez matière dans la vie même à hésiter, se questionner ? alors si en plus on doit se remettre toujours en question, on n’y arrive plus.

Son sourire transparaissait jusque dans ses yeux quand il lui dit

- On n’a jamais tort : soit on a raison, soit on apprend !

Nick eut un petit rire gêné

- C’est un peu stupide comme proverbe, je ne sais plus de qui est-ce. Je n’ai pas trop l’habitude de faire la conversation, ne m’en veuillez pas trop. N’hésitez pas à revenir à l’hôpital si vous voulez un peu d’optimisme on sera toujours content de vous y voir en tous cas.

« On » dans lequel il englobait certainement les enfants mais au fond il ne parlait que pour lui-même s’il s’en serait défendu.

- N’attendez pas le prochain tremblement de terre par contre ! Notez que ca donne de quoi alimenter les discussions pour le coup. Les travaux de réparation sont presque terminés pour les plus importants et ca ne finit pas d’en parler dans les couloirs !
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Angela Foster
Angela Foster
Sa remarque à propos de sa mère et sa forte envie d’avoir des petits enfants me fit rire.

- On dirait la mienne ! Enfin, c’est surtout après mon frère qu’elle en a. Moi je suis tranquille pour l’instant.

Bon, ok, si j’étais tranquille, c’était surtout parce qu’elle me croyait encore malade et que par conséquent, me concernant, elle avait un tout autre style d’inquiétude. Elle comprenait qu’avec la courte espérance de vie qu’on m’avait donné, l’idée de fonder une famille était pour le moins… déplacée. Ce qu’elle ne savait pas, par contre, c’est que cette espérance de vie s’était considérablement rallongée depuis mon petit voyage en Colombie, et que du coup, cette idée n’était plus aussi inenvisageable.

- C’est l’aîné de la famille et le pauvre a la lourde charge de « pérenniser le nom des Foster »

Je mimai les guillemets avec mes doigts et levai les yeux au ciel. Ca, c’était l’une des expressions favorites de mon père. Une expression qui avait le don de mettre David légèrement mal à l’aise à chaque fois qu’il l’entendait.

- Je le plains, mais je savoure ma tranquillité. Parce que tant qu’ils sont sur son dos, ils ne sont pas sur le mien.

Suite à quoi, je me mis à rire de nouveau. Il était clair, et ça se voyait à mon expression, que je n’en pensais rien. Au contraire, j’avoue que je me plaçais un peu du côté de mes parents sur ce coup-là. Mais parce que je pensais que David méritait d’avoir la vie dont il rêvait. Et ça, rester seul à s’occuper de sa petite sœur, c’était pas ce dont il avait rêvé.

La suite de la conversation, je l’écoutai en regardant mes mains. Nick avait des réflexions plus que pertinentes. Je viens de vous dire que j’étais facilement influençable. C’était vrai. Mais j’aimais aussi confronter les opinions des gens et voir laquelle était la meilleure. Et là, à cet instant précis, je me disais que celle de Nick me plaisait bien. Avec quelques petites modifications cela dit.

Quand il s’excusa pour son manque d’habitude à faire la conversation, je me contentai de lui adresser un sourire chaleureux et de secouer doucement la tête. Moi je trouvais qu’il se débrouillait bien, il n’avait pas de raison de s’excuser.

- Il faut dire que c’était quelque chose ce tremblement de terre. J’étais avec les enfants ce jour-là, et je ne saurais dire lequel, d’eux ou moi, avait le plus peur.

Bon, pour être honnête, moi, c’était surtout l’obscurité qui m’avait fait flipper, mais en présence des enfants, j’avais réussi à garder la tête froide pour les évacuer aussi rapidement que possible et dans le calme. Et ça s’était bien passé. Je me demandais s’il avait eu vent du petit Marc, hospitalisé pour pneumonie et qui était complètement guéri lorsqu’il était ressorti de l’hôpital avec moi…

- J’en tremble encore, rien que d’y penser, regardez !

Je levai une main entre lui et moi. Bon, ok, j’avoue, j’exagérais le tremblement. Je préférais en rire maintenant. Mais sincèrement, ce tremblement de terre avait eu le même effet sur moi que l’accident de métro : une poussée énorme d’adrénaline sur le coup, et quand l’adrénaline était retombée et que j’avais réalisé ce qui s’était passé, je m’étais sentie soudain complètement vidée de mon énergie.

- Non, sérieusement, c’était…

Impossible de trouver un mot correct.

- Je suis contente de voir que les enfants s’en sont bien remis. Je crois que je commence à m’attacher à eux, vous savez.
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Nick Doroty
Nick Doroty
Nick hocha la tête aux propos de la jeune femme. Pour sa part, il n’était pas tant sur que ce soit une question de transmission du nom que de s’assurer qu’il était un homme parfaitement constitué, capable d’engendre, d’avoir une famille et de rentabiliser le large investissement fait sur les résidences de villégiature.
Ca le fatiguait plus que ca ne l’amusait mais comme il l’avait toujours fait tout au long de sa vie, il répondait à sa mère avec patience.

- C’est peut-être aussi parce que c’est un garçon. J’ai l’impression que les mamans attendent plus de leur garçon que de leur fille. Enfin je suis assez mal placé pour avoir un avis sur le sujet étant donné que je suis fils unique. Ceci explique aussi peut-être cela.

Il aurait bien aimé pouvoir partager le poids d’une telle famille avec quelqu’un mais le destin en avait décidé autrement.
Le tremblement de terre n’avait pas été incommensurable mais l’impact sur les esprits et les conséquences avaient toutefois laissait l’hôpital sur le qui-vive. Il se souvenait bien de ce jour. Il n’était pas présent sur le site même, en visite à domicile pour quelques gamins qui avaient pu quitter les locaux hospitaliers avec un traitement lourd mais gérable de chez eux. Quand il était revenu sur place, les autorités avaient pris les choses en main et refuser l’accès à qui que ce soit. Il n’avait pu qu’apporter de l’aide avec ses compétences de médecin qu’aux personnes extérieures ou qui étaient en cours de transfert.

- J’ai regretté de ne pas être sur place le jour du tremblement de terre. Ces gosses étaient terrifiés. Merci Angela d’avoir été là.

Il dodelina de la tête, détournant le regard

- J’imagine qu’on vous l’a déjà dit, je suis juste le centième, dit-il avec un petit rire contenu.

Nick revint sur Angela après avoir observé longuement les arbres alentour.

- Il faut être prudente. Loin de moi l’idée de vouloir vous décourager et, oui, je crois que tout le personnel aussi s’est habitué à votre présence mais, vous savez…

Son visage se ferma quelque peu et il prit une mine sombre

- Ces enfants, pour certains, sont très malades. Certains nous quittent prématurément, vous comprenez ?

Le jeune médecin soupira et ouvrit les mains.

- Je suis désolé, je suis un peu maladroit. Je veux dire, c’est important de s’attacher mais protégez-vous aussi Angela.
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Angela Foster
Angela Foster
- On me l’a déjà dit, en effet. Et je ne comprends pas en quoi les gens peuvent me remercier. J’ai fait ce que j’avais à faire, c’est tout.

Et je lui adressai un sourire. Sourire qui disparut progressivement au fur et à mesure que Nick me donnait son avertissement. Si son visage s’était refermé, le mien avait suivi le même chemin.

- Oui, je sais…

Et c’était le cas de le dire. Combien de mes connaissances nous avaient quittés ? Quand j’étais malade, je suivais des séances de traitement en commun, avec un groupe d’autres cancéreux. Nous étions dix quand j’étais arrivée. De tous ceux qui étaient là à ce moment-là, j’étais la dernière. Perdre quelqu’un qu’on connait, c’est une chose à laquelle on ne s’habitue jamais. Le seul moyen de ne pas souffrir aurait été de me fermer totalement, mais j’en étais incapable. Ce n’était pas faute d’avoir essayé pourtant. A votre avis, pourquoi j’étais encore célibataire ?

- J’ai l’habitude, ne vous en faites pas pour moi.

Je laissai le silence s’installer. Ca aurait pu être un silence pesant, étant donné ce que nous venions de dire, mais non, même pas. Enfin,  je ne le percevais pas comme ça. Je me contentais de regarder les arbres autour de moi, d’observer le petit écureuil qui se baladait sur la pelouse. Et à le suivre du regard comme ça, je finis par poser les yeux sur une femme qui venait dans notre direction. Une femme qui me disait vaguement quelque chose… Il s’agissait d’une des infirmières du service de cancérologie, une des celles à qui j’avais à faire quand je  venais pour mon traitement. Inutile de vous dire que je n’avais aucune envie qu’elle me reconnaisse et vienne me voir. Je savais d’avance qu’elle allait m’interroger sur l’évolution du cancer, et sur la raison pour laquelle j’avais interrompu mon traitement en cours, sans aucune explication.

- Ca vous dit qu’on aille marcher un peu ? Ce parc est vraiment sympa, et on est probablement dans les derniers beaux jours de l’année, ça serait dommage de ne pas en profiter.

J’avais parlé d’un ton presque urgent et tout en disant cela, je m’étais levée d’un bon et je m’étais placée vers lui, de façon à tourner le dos à la femme qui s’avançait. Et je tendis la main dans la direction de Nick comme si je voulais qu’il la prenne.

- Enfin, si vous avez le temps, bien sûr.

Dans mon dos, la femme s’était rapprochée, suffisamment pour me reconnaitre désormais.

- Angela ?

Je fermai les yeux, et me tournai lentement vers elle.

- Bonjour Mona.
- Mon dieu, c’est vraiment vous ? On ne vous a pas vue depuis des mois, on commençait à penser que vous étiez…

Elle s’interrompit quelques secondes, comme si elle ne voulait pas terminer sa phrase.

- Mais on s’est dit que votre frère nous aurait prévenus si ça avait été le cas. Pourquoi vous ne venez plus ? Vous n’aviez pas fini votre trait…
- J’en avais marre, c’était une perte de temps, l’interrompis-je avant qu’elle n’aille trop loin.
- …ement.

Mona me regarda d’un air ébahi, puis son regard se posa sur Nick avant de revenir à moi. Je vis une petite lueur de compréhension s’allumer dans son regard. Cette femme était intelligente, elle l’avait toujours été. Elle avait un don pour savoir quand il fallait s’arrêter de parler. Et elle avait dû se rendre compte que c’était un de ces moments là. Elle referma la bouche, et me lança un de ces regards qui montraient qu’elle n’en avait pas fini avec moi.

- Je suis désolée, je dois aller travailler. Je suis contente de vous avoir revue en tous cas, et de voir que vous allez bien. Bonne fin de journée.

J’acquiesçai, elle adressa un signe de tête à Nick et s’éloigna en serrant son sac sous son bras. Je soupirai, et me détendis légèrement. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point je m’étais raidie en entendant sa voix. Je me tournai vers Nick et tentai de sourire.

- Excusez-moi, c’était… une vieille connaissance.

Et je tendis à nouveau la main vers lui.

- Alors, vous venez ?
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Nick Doroty
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La précipitation avec laquelle Angela lui fit sa proposition le prit au dépourvu. Non pas qu’il refusait ne balade dans le parc, après tout il n’était plus à ca près vu le travail qu’il avait laissé en plan, mais ils étaient en train de discuter, calmement et la voilà qui soudainement se levait comme si elle avait des démangeaisons.

- Euh… oui ? oui ! bien sur. Avec plaisir.

Il lui retourna un sourire et se leva à son tour lorsqu’ils furent interrompus par l’infirmière. Nick ne la connaissait pas, elle n’était pas de son service. Et quand bien même, il pourrait avouer honteusement qu’il ne connaissait pas non plus celles de son service. Si les infirmières ne le rataient pas lui, ce n’était pas son cas. A part une ou deux peut-être parce qu’elles avaient un caractère qui ne passait pas inaperçu. Comme Daisy l’infirmière de nuit. Un cheval de Troie dans un service de nounours.
Par politesse il ne prêta pas attention à la conversation qui ne dura pas. Nick s’était légèrement détourné et avait juste salué la femme quand elle était partie, lui rendant son signe de tête.
Mains dans les poches de son jean, il emprunta le petit sentier qui serpentait entre les arbres majestueux, les gens déambulant comme eux.
Ici quelques personnes âgées soutenues par un bras bienveillant, là des enfants turbulents ou de jeunes mamans attentives.
Nick leur jeta un coup d’œil distrait et revint à leur conversation précédente.

- Tant mieux si vous savez déjà tout ca Angela. Ca m’ennuierait de vous trouver dévastée un jour funeste.

Il pencha la tête vers elle tout en marchant.

- Vous m’avez l’air d’être du genre à ne pas aimer trop rester en place, hmm ? J’aime bien les femmes qui…

Son Hp lui coupa la parole et instinctivement il se jeta dessus. Son visage devint sérieux quand il prit connaissance du message.
Nick se tourna vers Angela et ses yeux bleus avaient retrouvé leur douceur quand il lui parla.

- Je suis désolé, je vais devoir y aller. Une urgence apparemment

Il suspendit sa marche et enfonça un peu plus mains dans ses poches. Tout dans son attitude laissait transparaître une hésitation

- Peut-être que…

Son regard se perdit sur les arbres et il poussa un bref soupir avant de sourire, un peu gêné.

- Peut-être qu’on pourrait reprendre notre discussion autour d’un café ?

Ses yeux s’agrandirent et il s’empressa d’ajouter avec précipitation

- Enfin si vous voulez ! bien sur ! c’est comme vous voulez ! Surtout que le café n’est pas très bon ici, alors je comprendrais ! et puis vous avez surement des tas de choses à faire alors …

L’une de ses mains sortie de sa poche et fit un geste vague qui semblait vouloir mettre un peu de distance dans ce qu’il venait de dire. Définitivement, il n’était pas doué pour faire passer le message de ses intentions, mêmes les plus innocentes, à une jolie femme. Il manquait de pratique surement.
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Angela Foster
Angela Foster
Je me mis en marche également, calant le rythme de mes pas sur celui de Nick. Il n’y avait pas à dire, c’était vraiment une belle journée. L’air était doux encore, et le soleil arrivait à percer à travers les feuillages des arbres, dessinant tout un petit théâtre d’ombres sur le sol. J’avais craint qu’elle ne s’assombrisse, cependant, en voyant Mona venir vers moi. Mais Nick n’avait pas relevé la moindre de ses paroles. Et je lui en étais reconnaissante. Je ne savais pas si c’était juste de la discrétion ou le fait qu’il n’ait rien écouté, tout simplement, mais je le remerciai intérieurement de ne pas me poser de questions auxquelles je n’avais pas envie de répondre. J’avoue que son regard comptait, quand même, un peu. Je ne voulais pas qu’on m’empêche de venir à nouveau voir les enfants pour je ne sais quel prétexte idiot…

Je relevai les yeux vers lui tandis qu’il reprenait la parole et lui adressai un sourire.

- Ca n’arrivera pas, ne vous en faites pas.

Ok, c’était évident que si l’un de ces enfants venait à nous quitter, je n’en sortirai pas indemne. Mais qui pouvait rester indifférent face à ça ? Et comme je l’avais dit, je commençais à avoir l’habitude. C’était triste à dire, mais c’était comme ça.

Son téléphone l’interrompit au beau milieu d’une phrase et j’avoue, sur le coup, je le maudis. J’aurais bien aimé avoir la fin. Juste par curiosité. Je détournai le regard et cette fois, c’est sur un chat que mon regard se posa. Un chat qui se tenait à quelques mètres de moi et n’avait pas l’air sauvage. Je m’en approchai pour essayer de le caresser et j’avais la main sur son dos lorsque Nick raccrocha. Je délaissai le chat et me relevai pour planter mon regard dans le sien.

- Pas de soucis, je comprends.

Je ponctuai cette remarque d’un sourire. Sourire qui s’agrandit quand il essaya, maladroitement, de me proposer qu’on se revoit autour d’un café.

- Ca sera avec plaisir, oui. A bientôt alors.
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Nick Doroty
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Nick fut déstabilisé de la façon un peu abrupte qu’Angela eut de répondre à son invitation. Il ouvrit la bouche comme une carpe puis se ressaisit presque aussitôt avec un petit rire gêné. Il se passa une main dans les cheveux et secoua la tête.

- Parfait ! très bien alors. Super.

Et voici le petit moment gênant qui finissait de le rendre complètement stupide, celui où ils devaient se quitter mais sans trop savoir de quelle manière.
Ses mains regagnèrent les poches de son jean et il fit une petite moue amusée

- Bon et bien bonne journée alors. Profitez bien du soleil.

Il prit le chemin d’un pas décidé mais alors qu’il s’était à peine éloigné il se retourna.

- Oh ! dites à Meili de ne pas hésiter de me déranger la prochaine fois que vous venez ! Pour le café j’veux dire…

Nick eut vraiment l’impression de s’enfoncer. Il aurait mieux fait de se taire et histoire de retrouver un peu de contenance il leva une main rapide pour la saluer.
Sans demander son reste et pour éviter de passer un peu plus pour un idiot, il retourna à son travail.

[HJ : ok pour moi]
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Angela Foster
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Je ne me serais pas attendue à le faire buguer avec une réponse comme celle que je lui avais faite. Dans ma tête, c’était juste, une réponse toute simple, toute bête. Il me proposait un café, je lui répondais oui, le tout servi avec un franc sourire et un regard pétillant. Une réponse banale, non ?

Quoiqu’il en soit, mon sourire s’agrandit encore tandis qu’il accusait le coup. Je ne savais pas ce qui se passait dans sa tête, mais de mon point de vue, il avait l’air presque étonné que j’accepte aussi vite. C’est que, hey, il était quand même sympa, et plutôt mignon aussi. Et puis, c’était un pédiatre… Oui, non, j’avoue ce n’était absolument pas l’un de mes critères pour avoir accepté l’invitation. Je voulais juste voir si vous suiviez.

Il enfonça les mains dans sa poche et moi, je me contentai de poser ma deuxième main sur l’anse de mon étui à violon. Sans me départir de mon sourire, j’acquiesçai.

- Merci, à vous aussi.

Et je pris la direction opposée à la sienne. Mais j’avais à peine fait deux pas qu’il se remettait à parler et que je me retournai vers lui.

- D’accord, je le ferai.

Et je le suivis du regard tandis qu’il s’éloignait. Je vous ai déjà dit qu’il était plutôt craquant ? Lorsqu’il eut disparut de ma vue, je me remis en marche. Je me sentais bien, légère. Y’a pas à dire, c’était vraiment une belle journée.


[HJ : Je sais pas toi, mais j’avoue que j’ai hâte de connaitre la suite moi !]
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