2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [CLOS] [Alex/Yuna] Magic Alice

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Alex Peterson
Alex Peterson
Janvier 2075

Je vous ai parlé de Matt. Je crois. Suffisamment. Oui, je pense. Je vous ai parlé de Lexy, pas mal. Et je vous ai raconté pour Angela. Vous savez pour ma femme, ma fille, ma soeur, ma mère... Mon père adoptif... La seule chose que vous ignorez c'est... Yuna.

Yuna Crescent. Tout un poème. Emily Dickinson en version post-apocalyptique. C'est magnifique, tout le monde adore, c'est profond, plein de bons sentiments qui vous prennent aux tripes jusqu'à vous tirer les boyaux en espérant que votre mère ne vous voit pas dans un état pareil tellement vous êtes arrivé dans un coin sombre de votre vie... Mais personne ne comprend comment c'est arrivé. Une seconde elle n'existait pas. La suivante, elle fait partie intégrante de votre vie et se trouve être la cause de bleus qui résistent à quitter votre peau. Je vous interdis de croire à ce que vous croyez savoir et qui se fraye un chemin dans votre esprit. Quoi que ce soit : vous vous plantez. Royalement.

On m'avait engagé pour retrouver cette fille. Tout ce que j'avais, c'était un nom et une photo. Partant de là, il m'a fallu un an et demi pour mettre la main sur elle. Au figuré, s'entend. Je n'avais aucune idée de ce que je devais faire d'elle, on m'a simplement demandé de la livrer, vivante. Parce que je suis un bon passeur, j'ai obéi. Je l'ai invitée à prendre un verre et quand elle a eu le dos tourné, j'ai appelé mon client. Malheureusement, elle m'a entendue et a cherché à s'enfuir. Avez-vous déjà voyagé avec un Jumper ? Et bien, ce n'est pas aussi marrant qu'on le pense. Sonné, parce que j'avais essayé de l'attraper et que ce fait, j'ai été embarqué dans son saut, je me suis retrouvé à me retenir de vomir, à quatre pattes dans un bâtiment en ruines. Dernier souvenir ? Son poing. Dans mon nez.

Je crois qu'elle était terrifiée. Quand elle a vu mon nez se redresser et moi devenir rouge sous la douleur, elle s'est mise à me hurler dessus. Oui, une fille, ça hurle. La migraine m'est montée directement aux écoutilles. Pour vous la faire courte, elle ne comprenait pas comment un Positif pouvait s'en prendre à un autre Positif. J'ai répliqué, mais elle a continué à me frapper. Elle a du caractère, je dois lui reconnaître, mais aussi, que j'adore ça. Quoiqu'il en soit, quand j'ai compris qui elle était et ce qu'on lui voulait, j'ai envisagé un plan pour nous sortir tous les deux de ce pétrin. Je ne voyais qu'une seule solution : faire croire que Yuna était déjà morte. Pour ça, j'avais besoin d'un peu de temps. Dans mon entreprise - que je ne vous détaillerai pas car il y a ici des enfants parmi nous et que j'aime conserver le mystère, j'ai fait une chute d'un bon étage et autant vous dire que j'ai été dans le schwarz pendant plusieurs jours. Je connaissais une femme à la morgue qui nous a aidés - grâce à mon abnégation naturelle et à mon sens du sacrifice - à faire identifier un cadavre comme celui de Yuna. Elle a retiré sa puce, j'ai averti mon client que j'avais bien trouvé son sujet mais que je l'avais retrouvé à la morgue et de toute évidence, j'ai invité Yuna à rejoindre mon personnel au club.

Jugez-moi insensible, hors sujet, monstrueux... Mais c'était la première fois que je pouvais parler de qui j'étais réellement avec quelqu'un. Ce qui a créé une sorte de complicité entre elle et moi. Une complicité que je n'avais ni avec Matt, ni avec Lexy ni même Angela. C'était autre chose, encore. Personne ne savait ce que je faisais réellement et la vie que je menais au bar était une couverture dont je prenais grand soin. J'avais fini par me remettre de ma chute et les semaines avaient passé. Lexy aidait plutôt pour le club mais, ceux qui se disputaient pour le design... C'étaient Yuna et moi.

Au bar, il nous arrivait avec Matt d'organiser des soirées spéciales. Anniversaires, mariages, étudiants... Enterrements de vie de garçon. En apprenant que le bar s'agrandissait à l'aide d'un club, un de nos clients est venu me voir. Directeur de je ne sais quelle entreprise proéminente de la Ville Basse - quoi qu'on en dise, nous n'étions pas une ville pauvre... - il voulait organiser pour ses employés une soirée très spéciale dont il voulait faire une tradition annuelle. Je conduisais les derniers travaux de décoration à ce moment-là et il est sorti du club en me laissant... Perplexe. Nous n'avions quasiment pas communiqué sur le club, encore. Je me suis gratté le menton et me suis tourné vers Yuna qui arrivait. Et je souriais. Je n'avais pas une seule seconde idée de ce qui m'attendait, mais j'avais les bons arguments pour convaincre Yuna.

"Toujours contre un nightclub ? Ou mademoiselle a-t-elle changé d'avis ?"

J'ai agité la carte du client pour m'éventer de façon théâtrale.
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Yuna Crescent
Yuna Crescent
Lorsque Alex m'avait donné rendez-vous ce jour-là, en dehors de mes heures de travail... je ne m'étais pas vraiment attendue à ça. La bouche grande ouverte, j'ai traversé l-e-n-t-e-m-e-n-t le nightclub. C'était quoi, ça ??? L'éclairage, les couleurs, les rideaux, la SCÈNE ? Rien ne ressemblait à ce qu'on avait convenu ensemble plus tôt cette semaine - j'avais le droit de le tuer, rien que pour ça. En parlant de la scène, quelque chose me disait qu'elle n'était pas faite pour accueillir un chansonnier ou humoriste amateur.

Sans voix, je me suis plantée devant Alex - mais il me connaissait assez bien pour savoir que je ne demeurais jamais sans voix très longtemps. "Oh, mais j'ai pas dit que j'étais contre un night-club, bien au contraire - par contre, un STRIP club, c'est une autre paire de manches !" J'ai levé le doigt pour l'interrompre, si jamais il lui prenait l'envie de protester avant que j'ai fini de bien péter mon câble: Dieu sait que quand je m'y mettais, mieux valait pas se poser dans mon chemin. "Parce que quelque chose me dit que c'est pas pour une tragédie grecque, cette scène ! Sans rire, Alex ? On en est là, vraiment ?! Si t'as besoin de voir des meufs à poil, fallait le dire, je connais un site, ça va te soulager un peu !"

Respirer, respirer. "T'as la MOINDRE idée de COMBIEN DE TEMPS il va falloir pour redonner au club une allure NORMALE ? Combien de fric t'as pu claquer dans cette déco qui n'a mais RIEN à voir avec ce qu'on avait convenu !" Moi, j'avais bien vu le truc moderne, propre (et j'insiste sur propre), jeune, branché... tout était clair dans ma tête, et laissez-moi vous dire qu'on en était loin, là. "C'est quoi, ça, d'abord ? C'est qui ?" Je lui ai pris la carte d'affaires des mains: bon, ça ne m'aidait pas, je n'y connaissais rien. "Et puis je me fous de savoir c'est qui ! Ce serait la Vierge que je dirais pareil !!! C'est quoi la prochaine étape, on s'ouvre un bordel histoire de faire cool ?! Tu as trente secondes pour me justifier ce qui a bien pu te passer par la tête avant que je te pète le nez encore une fois, ET PERSONNE NE PENSE QUE J'EXAGÈRE !"
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Alex Peterson
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Et je souriais. Encore et encore et encore… Les mains dans les poches, je l'ai observée me hurler dessus sans ciller. Quel coffre, mes amis. Des poumons en rendre jaloux l'Himalaya.

"Ceci…" Je me suis penché sur elle en lui montrant la carte du bout de l'index, le sourire en coin. "… Jeune fille…" Elle détestait ça, je le savais. "Est notre tout premier client et la certitude d'une ouverture en grandes pompes."

J'ai passé doucement mon bras sur ses épaules et je l'ai ramenée contre moi pour la tourner et lui montrer l'étendue du club. Il était lumineux mais je prévoyais une ambiance tamisée, des lumières sous les tables transparentes, un comptoir pop à la limite du disco et de la musique. En permanence. Tout le temps. Des groupes à faire découvrir, pourquoi quelques pièces de théâtre, je prévoyais toutes les options. J'avais des contacts dans tout Megalopolis et certains avaient même des dettes à me rendre. Tout le monde était donc à contribution ! J'appréciais d'avoir Yuna à mes côtés, ça me changeait les idées et j'aimais, tout simplement, avoir des collègues. Je ne lâcherai jamais le bar, je l'aimais trop. J'aimais travailler aux côtés de Matt derrière le comptoir, j'aimais taquiner Angela en salle, j'aimais gérer les comptes avec Lexy… Mais le club ! C'était quelque chose que je créais moi-même et avec d'autres esprits. Yuna n'était pas la seule à m'aider et je n'en demandais pas moins de la part des autres.

"Notre première soirée remplie de la haute, les poches pleines de beaux billets verts, des puces à faire rougir des ATM… Yuna… Notre avenir s'annonce ici. Les gens veulent boire, danser, ils veulent voir du spectacle, ils veulent un endroit où ils ne seront pas ce qu'ils sont en temps réel. Ils veulent ici connaître le frisson de l'adultère, l'illusion d'une vie dépucelée… Oh Yuna…"

J'ai serré son épaule en pinçant les lèvres avec un sourire ému.
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Yuna Crescent
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Jeune fille ? J'ai haussé un sourcil. Ce serait n'importe qui d'autre, il serait déjà mort, mais je lui devais la vie, alors il avait un sursis. Mais quand même, fallait pas exagérer... "En grande pompe ? Épargne-moi ce genre de détails, surtout..." Je plaisantais à moitié, signe que sa vie n'était pas en danger. Par contre, pour son nez, je me posais encore la question. La réparation lui ferait sans doute plus mal que mon poing, mais le résultat était le même, au final. "Ah ça pour dépuceler, on te fait confiance, hein !" J'ai roulé les yeux. "Pour les frissons de l'adultère... comment dire... tu trouves pas que t'en mets un peu ?"

J'ai secoué la tête. Il fallait que je me surveille, avant qu'il ne puisse s'imaginer qu'une infime portion de moi pouvait être d'accord avec son idée. Okay, j'avais compris l'histoire de l'argent. Un paquet de thunes, tout ça, tout ça. Je n'avais pas de mal à le croire, ce qui ne voulait pas dire que j'approuvais l'idée de base. "Et puis MÊME ! On parle d'image auprès du public ! Tu veux VRAIMENT que Down the Rabbit Hole soit un club de ce genre ?! En plus avec le NOM ! Je te raconte pas les vannes de merde qu'on va se prendre !" Vraiment ? Des vannes foireuses, alors qu'Alex en était lui-même un expert, c'était ça, mon argument ?

J'ai soupiré profondément, mais PROFONDÉMENT, le genre de soupir qui vient direct de votre âme. "Et tu vas la ou les trouver où, d'abord, la ou les nanas pour se trémousser là-haut ?!"
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Alex Peterson
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J'ai penché la tête vers elle en souriant d'autant plus. Matt et moi avions choisi le nom du club. La vie reprenait son cours normal depuis quelques semaines à peine et c'était agréable. Nous avions pris la décision de ne pas changer le nom du bar, il faisait notre réputation, à présent. Alors pour le club, nous avions cherché quelque chose qui résonnerait avec, qui serait assorti… Le nom s'est imposé à nous. A moi, plus exactement mais Matt a adoré. Apprécié ? Accepté… J'étais fier. Très fier.

Et je l'ai vue commencer à changer, elle se faisait à l'idée. Son soupir n'était que l'incarnation du bien. Elle craquait. Pour moi, pour le bar, pour cette nouvelle vie qui s'offrait à elle. J'ai laissé mon bras pendre de son épaule, me tenant la hanche dans une main et j'ai embrassé la pièce du regard.

"Je me suis dit que tu pourrais les trouver. Travail d'équipe, qu'est-ce que tu en penses, on ne pourra pas dire que je veux tout contrôler, comme ça. Et je ferai passer des auditions. Mon abnégation sacrificielle se dévoue." Je me retenais de rire alors que je baissais les yeux sur elle à nouveau, un sourire s'élargissant d'une oreille à l'autre. J'étais facile à vivre. Ici, en tout cas, je l'étais. J'avais mes périodes, comme tout le monde, bien sûr mais j'imagine qu'une seule période d'agacement en quatre ans, depuis que Matt était là, c'était plutôt honorable, non ? Je l'ai rapprochée de moi un peu plus pour lui embrasser la tempe et je l'ai lâchée avant de lui donner une tape sur les fesses en tournant les talons. "Allez, au boulot. On doit pouvoir ouvrir dans moins d'un mois séance tenante."

Bien entendu… Je faisais tout ça pour entendre encore le son mélodieux de sa voix discordante à travers mes tympans...
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Yuna Crescent
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J'ai soupiré et levé les yeux au ciel, agacée, lorsqu'il m'a mis une tape aux fesses. Et agacée, c'était un bien gentil mot pour décrire ce que je ressentais en ce moment. Bon Dieu qu'il savait comment me mettre hors de moi quand il s'y mettait, ce type ! "D'UNE !" J'ai levé un doigt. "Tu t'imagines peut-être que j'ai ce genre de contacts ??? Ben j'en ai pas ! Par chez moi, elles ont pas trop la tête de l'emploi !" La vérité, c'était que j'en avais peut-être, des contacts du genre hors Underground, mais hors de question que je contribue outre mesure à ce plan de fou. Je ne lui avais rien cassé, c'était déjà un bon geste de ma part.

"DE DEUX !" J'ai levé un second doigt, mes sourcils bien hauts. "Si tu t'imagines que je vais te laisser ne serait-ce que trois secondes seul avec des nanas qui se trémoussent en lingerie, tu te fous le doigt dans l'oeil jusqu'à l'épaule, mon gars." Dans ses rêves, que j'allais le laisser mener ces auditions sans le superviser, parce que si je m'en mêlais pas, on allait engager cinquante meufs, au bas mot.

"ET DE TROIS !" Je me suis avancée en levant le troisième doigt. "Si jamais j'apprends que tu as organisé tout ça RIEN que pour voir des meufs se foutre à poil, et que ce client n'a rien à voir avec la demande, je te jure que je te crève toi et toute ta descendance potentielle, c'est clair ?!" Traduction, si j'apprends que c'est un coup fourré, je te latte les couilles, je les fais laminer et je les affiche dans ton bureau pour que tu te souviennes bien de ta leçon.
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Alex Peterson
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J’adorais les énerver. C’était si facile. Angela était beaucoup moins impressionnable. Pas que Yuna le soit mais elle réagissait au quart de tour. Ca entraînait une certaine dynamique appréciable ! Et plus elle s’époumonait, plus je souriais. Je me suis finalement retourné face à elle, la laissant avancer jusqu’à moi sans ciller. Voyez-vous, j’avais espéré qu’elle me connaissait un peu mieux que ça. Nous avions traversé des choses ensemble en moins de deux mois, je pensais que tout ça, entre nous, n’était qu’un jeu de plus.

Je me suis penché vers elle comme si je voulais taquiner son nez du mien. « J’attends… » Bien sûr que la demande du client avait à voir, mais je n’avais pas accepté simplement parce que j’avais besoin d’un client pour l’ouverture. J’ai le sens des affaires ! Autant joindre l’utile à l’agréable. J’ai dodeliné de la tête avec un sourire immense et une forte envie de jouer avec elle. « Qu’est-ce que tu vas faire, hein ? Oh allez, je suis certain que tu vas adorer. On en fera une spécial body buildé pour toi, promis. » Et puis elle s’éloignait, plus il suivait. Et d’un coup, je me suis redressé, sérieux qui plus est. « Oh et si on peut éviter Positifs et Candidats… Ce n’est pas que je ne les aime pas mais je ne voudrais pas que le bar prenne feu dès l’ouverture. Le club. Le club et le bar avec, en fait. Tu vois ce que je veux dire ! »
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Yuna Crescent
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Mais nom de DIEU quoi. Ça y était, je n'avais plus envie de lui péter le nez - j'en étais même à être d'accord, plus ou moins, avec son idée pour le club. Au moins pour une soirée spéciale, pourquoi pas. J'ignorais comment il faisait, mais à chaque fois c'était pareil, et je pense que ma mère et surtout mon père auraient aimé avoir son astuce, à l'époque, parce que je leur en avais fait baver, j'en étais consciente maintenant - bonne chance pour essayer de priver de sortie une ado Jumper ? J'ai quand même secoué la tête et je lui ai donné un léger coup sur le bras, rien que pour la forme. "Je te jure, mais je te jure..." J'ai soupiré, mais là où on en était, je me retenais de sourire. C'était un fin manipulateur qui méritait des baffes plus souvents qu'à son tour, mais justement parce que c'était un manipulateur, il s'en sortait quand même souvent indemne. On va dire que je l'aimais comme ça.

"Oui, je vois. Pas d'émeute et pas d'incendie à l'ouverture, laisse-moi noter tout ça à mon agenda, ça va faire beaucoup ! Faut que je pense à mettre la pancarte dans la fenêtre, cette fois." Oui, je me payais sa tête, j'avais bien le droit, ave ce qu'il me faisait subir. "Et tu comptes tenir les auditions quand ? Parce que ce genre de personne ne s'engage pas du jour au lendemain, je te ferais dire, il faut trouver quelqu'un qui sait ce qu'elle fait. Je n'approuve qu'à la condition où on engage une PROFESSIONELLE et pas Miss Bidule qui sait bouger des fesses 2-3 fois en rythme. Alors, ces auditions ?" .... grand moment de soltude... et j'ai croisé les bras et roulé les yeux. "Laisse-moi deviner, c'est maintenant et pour ça que tu m'as fait venir ?" Pour une fois que je m'étais forcée et que je ne m'étais pas sappée comme un sac à patates, c'était pour auditionner des filles qui se foutaient à poil, notez bien l'ironie. Et évidemment qu'il savait d'avance qu'il pourrait me convaincre. Ce type aurait pu me vendre de l'eau salée en plein milieu de l'océan, bordel.
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Alex Peterson
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J’ai haussé les épaules en revenant vers le comptoir derrière lequel on installait des lumières. J’étais fier parce que oui, Yuna me suivrait toujours d’une manière ou d’une autre. Elle me faisait penser à moi, d’une certaine façon. En fille, et moins coureuse de jupons. Ou de caleçons.

« Je n’envisageais que des professionnelles, en effet. »

Pour le montant à 4 zéros qu’on allait nous sortir, je ne souhaitais pas me contenter du bas de gamme mais plutôt de l’artiste de luxe. Aussi, j’étais heureux que nous soyons encore sur la même longueur d’onde, mon sourire en coin. J’ai porté un verre à mes lèvres avant de secouer la tête.

« Oh non, Yuna, si je t’ai faite venir c’est parce que je ne vais pas pouvoir conduire ce club par moi-même et que tu es la seule personne dans ce monde qui sache que je ne suis pas seulement un barman. J’ai toujours cru que garder les gens qui comptent pour moi à distance, c’était la meilleure solution pour les protéger. J’ai envie d’essayer le contraire. Et pour ça, il faut que je te garde à l’oeil le temps que ça se tasse. C’est pour ça que tu es là, oui. »

J’avais commencé à parler avec un certain humour et j’avais fini en étant sérieux. J’ai alors subitement retrouvé mon immense sourire et je lui ai désigné le bar en embrassant la pièce d’un geste du bras.

« Alors, qu’est-ce que tu en dis ? » Je suis revenu vers elle en lui montrant la scène. « Je veux du spectacle, je veux pas que les gens balancent des trucs à ces filles, je veux qu’elles les envoûtent.  Je veux qu’ils en tapent leur cul par terre, subjugués. Je veux pas des prostituées sur cette piste, j’ai jamais dit ça, je veux des artistes, je veux que ça danse, que ça balance tellement de magie qu’on croira que ce sont des Positives. » Et je me suis retourné vers elle, fier. « Mets ça sur le compte de ma rébellion contre les Négatifs. Tope-la aux Mutants pour présidents ! »

Et j’ai levé ma main avec un clin d’oeil.
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Yuna Crescent
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J'ai haussé les sourcils. Quoi, il voulait que je l'aide à diriger cet endroit ? J'aurais pas été assise au bar, l'ayant suivi à travers le club, que j'en serais peut-être tombée le cul par terre. "Sérieusement ?" Je me suis levée d'un coup. "Ça va être le meilleur club dans tout Mégalopolis ! Le nom de Down the Rabbit Hole va être sur toutes les lèvres, TOUTES ! Ça va faire la file dehors et vendre un rein pour entrer !" High five il voulait ? HIGH FIVE IL AVAIT REÇU ! "Toi et moi, Alex, on va faire de cet endroit ZE endroit. Un endroit de rêves, un nuage de bonheur !" Notez bien qu'il y a cinq minutes, j'étais prête à l'encadrer, et là, j'étais prête à conquérir le monde à ses côtés. C'était l'effet Alex, personne n'y échappait, surtout pas moi.

Je suis montée sur la scène pour regarder l'ensemble du club: tout n'était pas fini, bien sûr, mais je voyais comment ça allait prendre forme. "Tu imagines les filles ici, belles, sexy, envoûtantes, innacessibles, de vraies déesses, et à leurs pieds de pauvres mortels en train de baver ? Tu imagines à quel point on va se faire du blé ?" J'étais surexcitée, je devais en avoir des étoiles dans les yeux. "Il faut des auditions au plus vite ! Les déesses, ça court pas les rues, je te ferais dire !"
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Alex Peterson
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Et voilà le travail. J’étais fier, je souriais comme un pape heureux. Je savais que ça lui plairait. Yuna avait le même sens des affaires que moi, j’en étais persuadé. Qui plus est, elle avait suffisamment d’ambition. J’ai tapoté son épaule en acquiesçant.

« Je te fais confiance pour me trouver les meilleures perles. J’ai confiance en toi. » Yuna était l’une des très rares personnes à qui j’avais osé accorder ma confiance en un temps record. J’imagine que ça arrive, de façon exceptionnelle. C’est comme ça, c’est tout. De la même façon que Matt, je n’avais aucune idée de son affiliation à l’Underground. Probablement que ceux qui la cherchaient, oui. Mais j’étais d’accord pour me mesurer à des Négatifs. Moins lorsqu’il s’agissait de Positifs et de Candidats. Et elle avait réussi à me convaincre assez rapidement. Heureusement, je pense. « Alors, au travail. »

Je l’ai laissée sur ces entrefaites, j’avais encore de la gestion à faire. Mais la semaine suivante, entre les repérages de Yuna et les miens, nous avions une petite dizaine de candidates. J’en voulais au moins deux. Pour le spectacle et aussi… Parce que j’en voulais deux pour varier les plaisirs. Trois si je n’arrivais pas à me décider. C’était incroyable, ces filles avaient plus qu’un CV, elles avaient des certifications, des diplômes ! Elles ne faisaient pas ça par hasard. Les plus grandes écoles de danse et de spectacle artistique du pays, certaines du monde. J’en étais à me demander comment elles pouvaient échouer ici. Certaines venaient seules mais au nom de toute une troupe, dans l’espoir que le club serve de promotion, et c’était mon objectif également.

Je me suis installé sur l’une des tables neuves qu’on avait dressées avec une bouteille d’eau. Je ne vous cacherais pas que j’en frémissais d’avance. Je sentais la pression et surtout l’ampleur de la chose. Si nous embauchions des professionnelles, le spectacle devrait être à la hauteur et je voyais déjà quelques chiffres s’afficher déraisonnement dans ma tête.
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Yuna Crescent
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Encore une fois, il avalt fallu que je m'habille à peu près correcte: j'avais même des talons hauts, visez un peu l'effort fourni ! J'avais même un calepin et un stylo pour prendre des notes, je faisais super sérieuse, ma mère serait fière ! Je me suis installée à côté d'Alex en l'étudiant du coin de l'oeil. Il était fébrile, et j'osais espérer que c'était pour les affaires et pas pour, comment dire... la nature des auditions que nous étions sur le point de tenir. Oui, parce que j'avais beau le connaître et lui faire confiance, ça restait un mec qui s'apprêtait à voir des nanas se foutre à poil, artistiques et talentueuses ou pas, alors plaît-il ?

On était bien installés, tout ça, tout ça, on avait l'air de gens d'affaires super sérieux, gééééééénial. "Première candidate !" ai-je lancé. Stylo en main, j'ai attendu qu'elle entre en scène et commence son truc... et après trente secondes, maximum, j'ai lâché: "Stop, stop, stooop !" assez fort pour que la musique - et la nana - arrêtent d'un coup. "Merci d'être passée, au revoir, on vous appellera !!! Ou pas..." J'ai attendu qu'elle sorte, outrée, pour me tourner vers Alex: "Non mais t'as vu ! T'as vu, c'était une planche à pain et elle avait même pas de cul !" OUI PARCE QUE BON. On cherchait quand même une nana qui disparaissait pas lorsqu'elle était de profil. "Suivaaaaaaaaaaaaaaante !"

Et la suivante, je l'ai laissée faire au moins une minute avant d'arrêter le massacre en levant la main.

"Excuse-moi Machine, j'ai une question pour toi !"
"Oui ?"
"T'as déjà considéré une carrière qui ne demande pas de talent artistique, genre, je sais pas moi, médecin ?"

Aussi outrée sinon plus que la première, elle est sortie, et sous le regard d'Alex, j'ai fait: "M'enfin t'as vu comme moi, elle avait même pas un semblant de rythme ! SUIVAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAANTE !" Ah, la vie était dure. Dire qu'Alex avait parlé d'en engager deux, si les deux premières étaient représentatives du lot, on était pas sortis !

Et on les virait, et on les virait... du coin de l'oeil, je voyais que ça commençait à gonfler Alex au moins autant que moi. À la dixième, j'ai soupiré d'une force mais d'une force, et je suis montée sur la scène au beau milieu de sa performance pitoyable pour l'interrompre. "Du balai, allez, ouuuuuuste ! Casse-toi, dehors comme les autres !" C'est drôle, on m'obéissait vachement, aujourd'hui. Ça devait être les talons. Note à moi-même, talons = pouvoir. Je me suis tournée vers Alex, toujours assis à notre table. "J'en ai marre, t'en as pas marre de voir des meufs se désaper sans aucun talent ? Sans aucun sens du rythme ? SANS CUL ?! Ma mère m'a toujours dit !" J'ai levé le doigt. "Si tu ne le fais pas bien, alors ne le fais pas. Que ce soit pour t'arracher une dent ou pour mettre le feu à une scène, il faut laisser tout aux PROFESSIONNELLES ! Et bouge pas, je vais t'en trouver une." Et sur ce, je suis sortie backstage, théâtrale.
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Alex Peterson
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Et gonflé, je l’étais. Mais sûrement pas à cause de ces filles. A la première, je n’avais pas eu le temps de savourer. La seconde, j’avais souri en me disant que je possédais le plus beau métier au monde. Et Yuna l’avait virée aussi. Elle a fait ça pendant un long moment et je n’ai pas vraiment eu mon mot à dire. Quoiqu’il en soit, je n’en avais pas très envie. Yuna s’en sortait très bien et pour ainsi dire… Je me suis tassé dans ma chaise, une main en visière pour ne plus voir le carnage. Pour la première fois, Yuna commençait à me faire honte.

Aussi, j’ai ouvert la bouche en levant une main, prêt à répondre et puis j’ai refermé les lèvres. Elle s’était déjà répondu à sa propre question et je n’avais toujours pas pu en placer une. Et puis, elle s’est levée. J’ai inspiré profondément en la montrant d’un bras. « Yuna… » Mais elle avait déjà disparu. J’ai secoué la tête en soupirant et j’ai avisé ma bouteille d’eau avant de parler pour moi-même. « Il va me falloir plus que ça si ça continue. »

Je me suis levé et je suis passé derrière le comptoir où j’avais rangé quelques bouteilles, déjà, notamment pour les techniciens. J’ai sorti une bière que j’ai décapsulée avant de la porter à mes lèvres.

« C’est fini les auditions ? »

Un jeune technicien s’était approché à pas de loup pour voir la scène et j’ai stoppé mon geste pour le fixer. Il a dû percevoir dans mon regard qu’il était là pour travailler, pas pour se rincer l’oeil et il a fait demi tour. J’ai à nouveau secoué la tête en reprenant une gorgée. « Amateur. »
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Yuna Crescent
Yuna Crescent
Backstage, y'avait plus un chat, j'avais viré tout le monde, et je le savais pertinemment. Elles étaient toutes parties, mais y'avait toujours, comment dire... les costumes et les accessoires. J'ai esquissé un sourire en coin en regardant ce qui m'entourait pour faire mon choix.

Satin or leather ?:

Lorsque j'ai refait mon entrée en scène, j'étais dans ZE PERSONNAGE: la démarche sensuelle, le déhanché, nulle doute qu'Alex allait se demander où était passée la meuf avec un language de camionneur qui savait se servir d'une arme à feu et fouiller des vieux paranos. Oubliez ce que vous saviez de Yuna Crescent. Maintenant. Faites-le. J'ai cherché Alex du regard et je l'ai vite trouvé: tiens bien ta bière, surtout. Je lui ai fait un sourire en coin et je me suis appuyée le dos contre le poteau, suave et désirable à souhait, attendant un bref instant qu'on lance ze musique pour commencer ma... euh... démonstration ?

J'ai commencé lentement, langoureusement, faisant progressivement et STRATÉGIQUEMENT descendre le peignoir satiné qui couvrait la lingerie de satin noir que j'avais choisie, avant d'augmenter progressivement la température de la pièce: j'étais dedans - et lui aussi, j'imaginais... - autant vous dire que je lui sortais le GRAND JEU histoire de BIEN lui montrer POURQUOI j'avais viré toutes ces amatrices. À la fin de la chanson, j'ai arqué mon dos vers l'arrière en me tenant au poteau - OUI MONSIEUR JE SUIS SOUPLE - et, lorsque la musique s'est arrêtée, j'ai relevé la tête avec un sourire en coin, puis, comme si de RIEN n'était, j'ai dit "That... that is how it's done."
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Butterfly Effect
Butterfly Effect
Le membre 'Yuna Crescent' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé de 10' : 5
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Alex Peterson
Alex Peterson
La musique a commencé et je me suis retourné vers la scène. Je ne l’ai pas reconnue tout de suite quand elle est arrivée, mais j’ai haussé les sourcils. Le technicien s’est rapproché de moi avec sa propre bouteille d’eau et son casque autour des oreilles.

« Je l’ai pas vue dans les coulisses, celle-ci. Je m’en serais souvenu. »

Et puis il a relevé la tête, dévoilant son visage au grand jour. Le technicien a serré la bouteille dans sa main, des gerbes d’eau s’échappant du goulot. Quant à moi, j’en ai craché ma gorgée de bière. Les yeux ronds, je ne l’ai pas lâchée du regard pendant tout son numéro. Dans un dessin animé, on aurait vu ma moustache tomber au sol, à n’en point douter. J’avais voulu des professionnelles, des danseuses, des actrices, même, mais et si ce n’était pas ce que je voulais ? Il y avait des filles auditionnées non loin et je les ai entendues rire.

« N’importe quelle prostituée peut faire ça. »

Normalement, j’aurais réagi. Je les aurais même foutue à la porte mais notre agent de sécurité s’en chargeait probablement. Moi… Je ne voyais rien d’autre que Yuna. Cette fille était exceptionnelle. Loin de mon genre de prédilection mais en tant que femme individuelle, elle était époustoufflante, un peu plus chaque jour, je devais l’admettre. Et quand elle a eu fini, j’ai ramassé ma moustache et je me suis approché d’elle en me raclant la gorge, passant une main sous mon nez. Je l’ai désignée d’un index.

« Tu es consciente que ça ne viendra pas gonfler ton salaire déjà établi ? J’estime que tu es déjà grassement payée… »
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Yuna Crescent
Yuna Crescent
À son commentaire, j'ai fait une petite moue. "T'es sûr ?" Puis j'ai souri. "Et si je l'avais fait avant, j'aurais eu un plus gros salaire ? Non c'est pour savoir..." Des étoiles dans les yeux, je me payais sa tête honteusement: avec ce qu'il me faisait subir au quotidien, j'estimais que j'en avais bien le droit. Je ne l'avais pas vu cracher sa bière, occupée que j'étais avec mon rôle, mais je n'étais pas inconsciente de mon effet pour autant: un peu plus et il en perdait sa moustache pour de bon, heureusement qu'elle était bien collée sous son pif ! De vous à moi, je n'étais pas du tout mécontente de mon effet.

J'ai senti le regard du technicien toujours sur moi et, d'un geste de la main, je lui ai fait signe de procéder. De faire du balai, quoi. Il s'est râclé la gorge avant de reprendre son travail, mais j'ai quand même remis le peignoir, estimant que j'avais causé assez de dégâts comme ça. "Blague à part, c'était une simple démonstration de ce qu'il faut qu'on trouve." Je lui ai servi un sourire en coin. "Ça va, t'es remis de tes émotions ?" J'étais consciente de mon effet, je vous dis !
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Alex Peterson
Alex Peterson
« Non ton salaire n’aurait pas changé. On n’a même pas encore de quoi me payer, moi. Donc... Blague à part ou non, ce n’est pas un Peep Show qu’on veut ici, Yuna. Même si… »

J’ai fait une légère grimace en me grattant l’arcade. Je devais reconnaître qu’elle marquait un point mais je n’avais pas vraiment eu le temps d’observer les autres. Et à dire vrai, maintenant que j’avais vu Yuna, il me serait difficile de regarder les autres sans la comparer. Ce dont je me serais bien passer, je vous le garantis.

« Okay, trouve qui tu veux, je ne suis visiblement pas objectif. Mais ne perd pas de vue qu’il nous faut du spectacle, pas un strip tease ! Compris ? »

J’allais me détourner, reprendre mes activités normales, du moins essayer, mais au dernier moment, j’ai levé un index et je lui ai refait face.

« Et Yuna ? » Je lui ai souri en penchant la tête. Je l’ai dévisagée quelques secondes avant de reprendre. « Plus jamais. J’ai beaucoup de travail, peu de temps pour moi, si tu vois ce que je veux dire et j’apprécierais que tu songes un peu à… Et bien, que tu penses un peu à moi. Alors… »

J’ai agité une main pour l’inviter à aller reprendre ses vêtements de Yuna et ne plus jamais me montrer une parcelle de peau.
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Yuna Crescent
Yuna Crescent
Je lui ai souri quand il m'a dit de garder en tête ce qu'on cherchait. "Chef, oui chef !" Pour pas changer, je me payais sa tête, mais c'était message reçu pour vrai et il le savait très bien. J'ai cru qu'il allait s'éloigner, mais il est resté là et a levé l'index pour me faire savoir qu'il n'en avait pas fini avec moi. À son commentaire, comme quoi il fallait que je pense un peu à lui, j'ai haussé les sourcils, et je me suis accroupie pour avoir les yeux plus à son niveau. "Promis, promis. Tiens, c'est drôle, je te voyais pas en prude !" Ah, non, ça ne collait pas... attendez, c'était pas ça... mes yeux se sont arrondis et j'ai dû me retenir de pas me mettre à rire. "Ah non c'est pas ça ! Tu as AIMÉ le spectacle ! Attends, je retourne m'habiller correctement pour t'épargner !"

Et surtout, pour m'épargner moi, parce que si je ne disparaissais pas de sa vue après un commentaire pareil, je ne garantissais pas la survie - la mienne. J'ai donc filé en coulisses à vitesse grand V pour récupérer mes vêtements - et je n'étais pas mécontente de les retrouver, hein, c'était quand même nettement plus confortable - avant de revenir vers l'avant du club. "Remis de tes émotions ?" Ouais... personne n'avait jamais dit qu'il fallait que je le ménage, quand même.
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Alex Peterson
Alex Peterson
J’ai souri en secouant la tête. N’importe qui aurait apprécié le spectacle. Je n’ai pas répondu, je me suis juste détourné en regardant au loin, amusé. Au bar, à son retour, j’ai froncé les sourcils.

« Mes émotions ? Quelles émotions ? » Et puis j’ai souri d’autant plus avant de m’accouder sur le comptoir. « Oh, tu veux parler de toi déambulant à moitié nue sur ma scène ? Oui, je te remercie, j’ai déjà vu pire… J’ai vu plein de filles à poil déjà... dans mon plumard. » Mon sourire s’est d’autant plus agrandi. Et puis j’ai retrouvé mon sérieux.

« On peut se remettre au travail ou bien tu vas te mettre à danser sur le comptoir comme une Coyote Girl, maintenant ? A moins que tu fasses pleuvoir des jolis billets… »

Je me suis redressé avec un clin d’oeil avant de soulever un gros carton dans un bruit de verre et je l’ai posé sur le bar avant d’en sortir de la vaisselle.

« Tu sais quoi. Tu vas continuer ça toute seule vu que tu as l’air de savoir expressément ce que tu veux. Moi, je vais me contenter de regarder d’ici pour vérifier que nos techniciens restent concentrés, si tu vois ce que je veux dire. Alors maintenant… » D’une main, je lui ai désigné loin, ailleurs.

je tenais à ce que mon club ouvre bientôt, j’étais stressé, un peu à cran, je donnais des ordres à tout va, je ne dormais presque pas, j’allais venais entre ici et le bar, je ne voyais presque plus Matt ni Lexy, Angela non plus, je ne vivais que pour le club et je m’habituais à mon nouveau chez moi. Toujours à la même adresse, la même enseigne, mais avec trois pièces en plus, un large et vaste salon/salle à manger aménagé, deux chambres faisant la taille du studio entier au-dessus du bar qu’avait du coup récupéré Matt pour les dures soirées… Et je n’avais plus vue sur la cour arrière des cuisines mais sur le jardinet des voisins d’en face et une petite partie de la ville, l’étage étant plus haut que celui du bar. Avec tout ça, je me demandais si mes journées n’étaient pas de 48h et non de 24. Les cernes sous mes yeux, je les sentais physiquement sur mes joues. Mais vous savez ce qu’on dit… Pour obtenir ce qu’on veut, on doit travailler dur.
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Yuna Crescent
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J'ai haussé un sourcil, les mains sur les hanches. "Sur TA scène ? Tu veux dire NOTRE scène." Le tout servi avec un immense sourire Colgate pour montrer que je me payais sa tête, au moins à moitié. Et, oui, c'était tout ce que j'avais relevé. La présence ou l'absence de nanas dans le plumard d'Alex, je m'en fichais comme de mon premier soutien-gorge. Ma foi, s'il y en avait, tant mieux pour lui, n'est-ce pas ? Même, vous m'en voyez rassurée.

Ceci étant dit, avec la tête qu'il avait ces derniers temps, je doutais qu'il tienne de la compagnie dans son lit, là, tout de suite. L'ouverture du club approchait, et Alex se démenait comme c'était pas permis pour que tout soit en ordre. Il n'avait de toute évidence déjà pas le temps de dormir, alors autre chose... non, oubliez, si y'avait qu'être en ordre, ça irait: il voulait que tout soit parfait, et la perfection, c'était crevant. Je me suis avancée vers le bar en parlant: "T'inquiète, je m'en occuperai de A à Z. Spectacle, charme, élégance, billets qui tombent du ciel, j'ai tout noté. Ne te soucie de rien !" Oui, j'allais m'en occuper, et bien, en plus: promis ! "Et toi, tu n'en fais pas trop et tu m'appelles si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, je rapplique aussitôt." Venant d'une Jumper, c'était à prendre au pied de la lettre, bien sûr. Je lui ai adressé un petit sourire avant de filer vers la sortie.
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[CLOS] [Alex/Yuna] Magic Alice
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