2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [CLOS] [Camy/Reese] Dreaaaaams are my realityyyy

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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Février 2074

Le boulot, c'était déjà prenant. Le FBI, tout ca, ca prend du temps et de l'énergie. Mais en plus, lorsqu'elle rentrait, elle devait gérer les petits bobos de Salvation. Non qu'elle ne veuille pas de cet engagement. Mais il y avait des fois où elle n'aurait pas craché sur une soirée peinard.
Elle avait retrouvé sa chambre avec un certain soulagement. Chambre qui lui convenait parfaitement et qu'elle avait agrémenté à son goût, assez girly. Elle avait jeté un plaid mauve sur son lit confortable, des coussins aux couleurs vives, une armoire de bois clair, et des tableaux de scènes champêtres pastels qu'elle dénichait dans les brocantes et les magasins de troc pour trois fois rien.

Son bureau était encombré de papiers divers et variés, tous liés d'une manière ou d'une autre à la gestion de leur petit groupe. En rentrant dans la pièce, elle y avait jeté un coup d'oeil écoeuré et décidé de ne pas s'en occuper ce soir. A la place, elle piocha machinalement une biere dans la caisse qu'elle gardait sous son lit. La biere, c'était le rituel du soir. Elle avait une bouteille de vodka enterrée sous ses fringues, au fond de son armoire, pour les soirs de déprim. Mais là, elle était juste fatiguée.
Elle but quelques gorgées et reposa la biere sur sa table de nuit en passant dans la salle de bains qu'elle partageait avec Reese. Ils s'étaient rapprochés pour faciliter la gestion, mais partager une salle de bain avec un homme... Comment dire... Elle avait vécu en camp, elle était habituée aux conditions sommaires, c'était une Marine, mer-credi ! Mais là... C'était juste pas possible...
Reese avait encore laissé plein de poils de barbe sur le rebord du lavabo, et le sol était trempé. Camy trépigna sur place en gromelant. Au moins, elle n'était pas pieds nus dans l'eau stagnante - elle qui vivait sans chaussures dès la porte de sa chambre refermée - mais du coup, ses chaussures allaient faire des traces partout ! Et la salle de bains sentait de fait l'humidité... beurk !

Elle fit une toilette de chat, pestant contre son voisin qui n'avait même pas eu la bonté d'être une nana - ou propre tout simplement - et retourna dans sa chambre grognon. Nouvelle rasade de biere - la bouteille atterrit dans la poubelle - et elle se deshabilla pour enfiler son grand t-shirt noir avec écrit "Kiss My Ass" sur le devant et se pelotonna dans sa couette avec un soupir. Au moins, elle aérait bien sa chambre, qui sentait bon le frais - pour autant que ca puisse sentir le frais dans l'Underground...

Comme à chaque fois qu'elle se mettait au lit, elle redoutait que les visages de son passé ne viennent la hanter. La bière était là pour ca aussi : chasser les fantomes pour qu'ils ne l'emènent pas avec eux... Mais ce soir, elle sombra rapidement dans le sommeil.

Un bruit sourd résonnait à ses oreilles, allant et venant de facon régulière, qu'elle n'arrivait pas à identifier. Elle voyait un  point de lumière loin, devant elle, et elle s'y dirigea jusqu'à ce que la lumière emplisse tout l'espace. Le temps que ses yeux s'habituent, et elle se trouvait sur une plage de sable presque blanc, entourée de palmiers et d'herbes hautes, face à la mer. Le bruit sourd était celui des vagues.

" C'est officiel, j'ai besoin de vacances... Même mon subconscient me le dit... "
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Reese Owen
Reese Owen
Il y avait trois sortes de journées. Les basses qui finissaient généralement par un "Tu veux bien te taire, j'essaye de manger tranquille." avant de se conclure sur un déprimant "Aye, Captain." Les bonnes où même Superman n'aurait rien à vous envier parce que vous avez réglé plus de problèmes au sein de votre communauté que vous n'aviez oser espérer en vous levant le matin. Et les exceptionnelles... Celles qui sont éphémaires car rares. Celles dont il faut toujours profiter car vous avez déjà eu une chance sur un million de les vivre. Ces journées, ni mauvaises ni bonnes, juste hors du temps et de l'espace, oùl'éclair de lucidité vous gagne et trouve toutes les réponses à vos questions, même celles que vous ne vous étiez pas encore posées. C'était une de ces journées. Mais... on ne comprenait pas toujours le sens des réponses.

_ Attention, c'est chaud.

Dans le dos de Camy, Reese posa une main sur son épaule et écarta lentement ses cheveux de son cou. Il suivit son geste du regard et commença à la masser doucement avant de relever les yeux sur le ciel pour observer le soleil.

_ Je ne voudrais pas que tu attrapes froid.

Il couvrit ses épaules au creux de ses paumes de main, sans cesser de la masser lentement, son pouce courant sur les muscles du haut de son dos. C'était une si belle plage et ils pouvaient en profiter pour eux tout seul. Le soleil était chaud sans être brûlant, le sable était doux et le son des vagues avait un goût de paix et de paradis. Assis sur la chaise longue dans son dos, Reese effleura le cou de Camy pour en écarter à nouveau des mèches de cheveux qui volaient dans la brise agréable. Celle-ci même qui agitait les puissantes feuilles des bananiers à côté.

_ Tu es tellement tendue...

Sa voix accompagnait le vent, comme un souffle sur sa peau.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Une plage du sable chaud, c’était trop cool. C’était un bon petit rêve qui allait pouvoir la détendre un bon coup, même si c’était pour de faux. Elle regarda autours d’elle, toute seule. Elle portait un paréo vert à fleurs blanches.

« Sérieux ? Y’a pas autre chose comme tenue ? » Elle poussa un soupir agacé mais finit par sourire aux vagues. Au moins, c’était paisible. Elle ferma les yeux et savoura le soufle du vent et ce qu’elle imaginait être l’odeur des embruns purs - le peu de mer qu’elle connaissait, c’était des ports pollués et sans intérêt. Certainement pas une plage préservée comme celle-ci…
Et puis une voix jaillit, qui la fit sursauter, suivie aussitôt par la sensation d’une main sur son épaule, repoussant doucement ses cheveux. Elle fronca les sourcils, mais se détendit avec un frisson tout le long de sa colonne. Elle tourna la tête pour s’assurer que le visage était bien celui qui allait avec la voix. Mais qu’est-ce qu’il foutait là ? Elle n’était pas une dreamer capable d’intégrer quelqu’un dans ses rêves, lui encore moins, il n’était donc là que sur invitation de son subconscient - encore lui… Il avait des drôles d’idées, celui-là.
Cela étant, une caresse, un massage doux, c’était un rêve plutôt sympa…

Cela dit, la phrase, enfin les deux phrases de Reese la fit se redresser en grimaçant comiquement.

« Tu sais, s’il fait chaud, je risque pas d’attraper froid ? Non je sais, c’est un rêve, ça doit pas avoir de sens, mais quand même y’aurait moyen de… mmmm... » le reste de sa phrase se perdit dans le bonheur indicible de la sensation des mains de Reese sur ses épaules, sa nuque. Le sentir repousser ses cheveux avec lenteur… Elle avait l’impression que son cuir chevelu n’était que frisson, redescendant le long de sa nuque pour se perdre quelque part dans ses reins. Elle avait les yeux fermés, et pourtant, elle voyait le sable, le bleu profond de la mer. Elle sentait avec une acuité extraordinaire le sable entre ses orteils, et la caresse du soleil sur son visage… Toutes ses sensations étaient tellement intenses qu’elle ne pouvait être que dans un rêve...

Le Reese de ses rêves la trouvait tendue. Elle rouvrit la tête et la pivota. Elle ne le regardait pas, elle le voyait juste du coin de l’oeil, la tête un peu baissée et un sourire un peu triste.

« C’est vrai. Il y a trop de choses, parfois… Il y a le présent… Et tout le passé... » Elle eu un mouvement de tête nerveux. Evoquer le passé n’était pas ce qu’elle préférait, et si le rêve devait être agréable, ce n’était pas le meilleur moyen pour qu’il le reste.
Elle releva la tête vers le ciel quand quelque chose heurta doucement son bras : une fleur de tiaré portée par le vent…

« Continuons les clichés tiens... » grommela-t-elle.
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Reese Owen
Reese Owen
– Chuuuuut...

Il tenta de l'apaiser d'un murmure près de son oreille. Il se pencha pour ramasser la fleur et la replaça d'un geste derrière l'oreille de Camy, basculant légèrement la tête pour la regarder avec ses grands yeux bleus. Il écarta une mèche de cheveux de son front. Prenant une voix grave et sérieuse, il acquiesça du menton.

– Don't worry. You're safe now.

Il se leva finalement, sa main glissant sur son épaule puis il lui fit face avant de lui tendre une main, paume vers le ciel. D'abord, il ne dit rien, debout devant elle avec pour seul vêtements, ses tatouages... et un slip rouge.

– Come with me if you wanna live.

C'était peut-être un rêve, c'était probablement tout ce que c'était. Mais n'était-ce pas avant tout l'inconscient de Camy ? Ne désirait-elle pas, au fond d'elle, un super-héros pour venir la secourir ? Ce n'était pas Reese. Du moins, c'était l'image qu'elle devait se faire de lui. Et il était là, la main tendue. Pour l'aider, pour la soulager, pour l'apaiser au moins le temps d'une nuit. Il était bien rasé, bien coiffé, il semblait presque luire au soleil. C'était une version "parfaite" du personnage. Alors il sourit. Et c'était comme si tous les problèmes s'évaporaient d'un coup.
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Camy Adriacco
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Il la fit taire doucement en lui mettant la fleur sur l'oreille - on continuait dans les clichés - et à le regarder comme ca, oui, elle avait bien envie d'oublier tout ses soucis. Cependant, sa phrase suivante la fit froncer les sourcils façon j'y crois pas mais d'un autre côté, elle finit par laisser tomber en levant les yeux au ciel : ce n'était pas la vraie vie, alors autant en profiter. Quoi que elle se demandait ce qu'il pouvait bien faire là... Il y avait des types bien plus mignons que Reese dans sa vie, moins brut dans leurs traits, et moins casse-couille dans leur caractère... Alors oui, l'analyse du suoer-héros venu la sauver n'était peut être pas fausse.

Et puis quand Reese se tint devant elle dans la lumière, même son slip rouge ridicule ne pu l'empêcher de laisser pendre la machoire. Elle n'avait pas le souvenir d'avoir jamais vraiment fait gaffe à son corps, mais là, elle avait tout le loisir de l'observer et il y avait de quoi en perdre le fil de ses pensées. Toutes ses pensées cohérentes étaient axées dans une seule direction : en vrai, il ne pouvait pas être fichu comme ca. Donc... Il fallait en profiter.
Elle pencha la tête sur le côté avec un sourire niais et tendit sa main pour prendre la sienne.

" Huuum je te suis tant que tu veux... " Elle se leva sans vraiment se rapprocher de lui, histoire de profiter de la vue encore un peu. On sait jamais, elle pouvait se réveiller n'importe quand... Et puis elle avait trop peur de sentir du chewing gum tout mou plutôt que des muscles bien fermes si elle tentait de le toucher. Elle se sentait infiniment bien, les yeux dans les yeux de Reese, l'impression que rien ne pourrait l'atteindre, que rien n'avait prise sur elle. C'était tellement rare - voire inédit - qu'elle voulait en savourer chaque miette.
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Reese Owen
Reese Owen
Reese tendit sa main vers elle pour qu'elle se rapproche, reculant d'un ou deux pas. Il lui sourit, confiant sans la quitter des yeux. Il leva alors sa main pour la porter à son visage, caressant sa joue d'un pouce aguerri. Il reprit d'une voix suave.

– Ferme les yeux, image toi sur une plage. Et tout ira mieux, tu verras.

C'était étrange, comme s'il n'entendait pas les remarques qu'elle faisait, il n'en tenait même pas compte. Il se tenait là, dans son costume pingouin à l'étudier du regard avant d'écarter son voile de son oreille pour mieux apprécier son visage.

– Tout finira par s'arranger.

Au loin, le bruit des vagues se transformait. On aurait dit qu'il devenait plus important, plus persistant, plus aigu. Comme si c'était tout ce qu'elle pouvait entendre à cet instant alors qu'il la fixait. Et puis doucement, il se pencha vers elle, la dévorant des yeux, ses doigts glissant dans ses cheveux. Reese entrouvrit les lèvres alors que le bout de son nez venait rencontrer celui de Camy mais il n'y avait aucune précipitation dans son geste. Il était aussi doux et tendre qu'une mousse de velours chocolat.

Certains dorment beaucoup. Et mal. D'autres dorment peu mais bien. D'autres encore ne dormaient pas du tout. Reese, lui, dormait beaucoup et bien. Aussi étrange que cela paraissait, les affres de la guerre ne l'avait pas affecté comme d'autres auraient pu en souffrir. Cole avait encore des problèmes avec ça. Dean en était devenu insomniaque et Maddie... C'était Maddie. Quant à Ian, personne ne savait vraiment s'il dormait peu ou beaucoup mais il était toujours là quand on l'appelait, toujours frais et si quelque chose n'allait pas, personne ne pouvait le savoir. Pendant des mois, des années, ils avaient constitué une unité particulière, leurs liens plus serrés que jamais. Même encore aujourd'hui, malgré les disputes, ils partageaient cette chose, cette corde solide et indestructible qui les reliait les uns avec les autres. Quiconque avait tenté même inconsciemment de les éloigner l'un de l'autre avait échoué. Et Reese profitait simplement d'être vivant. Il se levait toujours tôt et ne dormait que par intermittence. Il avait pris l'habitude sur le terrain, dormir 8h d'affilé ne lui arrivait pas très souvent. Quelqu'un venait toujours le réveiller ! Il dormait la nuit... et puis aussi le jour, ça dépendait ! Il s'accommodait et beaucoup se demandaient comment il faisait. La vérité, c'est que ce rythme lui allait comme un charme ! Il était toujours sur le pont du moment qu'il avait bu son café et toujours alerte. Du moins, en apparence. Son seul défaut ? Il oubliait régulièrement que les autres ne partageaient pas ses facilités de veille.

Reese passa son pouce sous le menton de Camy pour lui relever légèrement, ses lèvres effleurant juste les siennes. Le bruit des vagues était encore plus aigu et une tondeuse leur passa à côté, aspirant le sable et rejetant l'herbe. La personne qui conduisait la tondeuse encore plus bruyante qu'un Concorde passant le mur du son, n'était autre que Hayley, l'ex fiancée de Reese. Ses longs cheveux bruns au vent alors qu'elle fixait droit devant elle sans se soucier d'eux. Il était comme sur pause, s'il n'entendait pas les remarques de Camy, il n'entendait pas non plus la tondeuse.

– Dreaaaaams are my reaaaaality...

Sa voix grave fit irruption dans la tête de Camy alors que la tondeuse s'arrêtait. Il n'entendait jamais Camy quand elle était dans la salle de bain... Alors comment pouvait-elle l'entendre ? Il n'entendrait pas un tremblement de terre en pleine nuit même si ça le faisait tomber du lit.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Il recula de quelques pas, et elle le suivit. Elle n’avait aucune envie de prendre le contrôle sur son rêve. Ca lui arrivait, parfois, de « prendre le contrôle » quand ses rêves devenaient vraiment pas terribles. Elle y arrivait, parfois : sauver les otages alors que ce n’était pas possible, échapper au monstre alors qu’elle était prisonnière… Parfois, elle le voulait de toutes ses forces mais elle n’arrivait pas à échapper à l’inéluctable, à changer la fin prévisible du drame que son subconscient avait construit. Et puis, comme là, elle n’avait aucune envie de changer le cours des choses. Son sentiment de sécurité était tel qu’elle avait juste envie de rester là, suspendue, pour toujours.

Elle sentait son pouce sur sa joue, elle le voyait sourire comme si, effectivement, tout pouvait aller mieux, et elle avait envie d’y croire.
Elle ne lui fit même pas remarquer qu’ils étaient déjà sur une plage, fait d’autant plus indéniable que les vagues devenaient sacrément bruyantes. Mais ça ne la dérangeait pas vraiment, tant elle était absorbée par la proximité de Reese, qui se rapprochait. Son coeur battait la chamade et… et elle ne voyait pas ce qui allait arriver ! Sensation déroutante que d’être dans un tel état de stress et que son pouvoir ne se déclenche pas le moins du monde. Elle se sentait un peu perdue, mais d’un autre côté, elle se sentait absorbée par Reese. Elle avait cessé de respirer - du moins en avait elle l’impression. Mais le bruit la dérangeait et la retenait en arrière, l’empêchant de finir ce que Reese avait commencé. Elle capta le mouvement et vit passer Hayley.

« Qu’est-ce que… » Elle ne l’avait pas vue souvent, et franchement, elle ne l’appréciait pas vraiment. Enfin… Elle ne lui inspirait rien de bien sympathique en tout cas. Est-ce que ça avait quelque chose à voir avec Reese ? Est-ce que ça important là maintenant ? Et que venait-elle faire dans SON rêve chelou ?! « Degage de là toi ! Va mettre ton gazon plus loin ! » lança-t-elle en direction de Hayley en faisant des grands gestes avec son bras - l’autre était resté contre Reese. Et puis ce dernier se mit à chanter. « Que… »

Elle eut alors la sensation vertigineuse de tomber en arrière, Reese s’éloignant de façon irrémédiable. Et là qu’elle aurait voulu pouvoir faire demi-tour et retenir auprès de lui et de ce qu’il avait représenté l’espace d’un instant - paix, sécurité, calme - Elle se réveilla en sursaut dans son lit, mettant un certain temps à se rappeler où elle était. « Bordel… » Elle se passa les mains sur le visage en grognant. Pourquoi s’était-elle réveillée ? Elle se souvint alors de la tondeuse-aspireuse-transformeuse de sable en gazon. Un bruit de grésille saupoudré d’une chanson débile qui allait lui rester en tête toute la journée… C’était quand même pas… ?

Elle se leva, toujours dans son t-shirt « kiss my ass » et poussa la porte de la salle de bains, persuadée que si c’était bien Reese qui l’avait réveillée, il en était déjà sortit. Et pourtant… Elle se retrouva nez-à-nez avec son voisin. En serviette. En train de se raser… Elle marqua un micro temps d’arrêt en le détaillant avant de sursauter pour la seconde fois de la journée - et ça ne faisait pas deux minutes qu’elle était réveillée… Elle se tourna de profil, une main sur la bouche et l’impression d’avoir viré à l’écrevisse.
« Putain… Heu… Bonjour… ‘fin… C’est toi … La tondeuse ? J’veux dire… Il est quelle heure ? Enfin… Hem... » Elle tenta de couler un regard en coin dans sa direction, mais constater que ce qu’elle avait vu dans son rêve n’avait été en rien un simple effet de son imagination la rendait incapable de le regarder. Enfin pas tant qu’il n’aurait pas repassé un t-shirt… au minimum… oh god je pourrai plus jamais le regarder en face… Elle hésitait entre refermer la porte aussi vite ou faire comme si de rien n’était… Mais ni l’un ni l’autre ne semblait crédible en l’état, elle resta donc plantée dans l’encadrement de la porte, se dandinant dans son t-shirt en évitant de le regarder. « Bien dormi ? » finit-elle par lâcher.
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Reese Owen
Reese Owen
Autre chose à propos de Reese : en plus de ne jamais renié son passé de militaire ni de refouler ses souvenirs, il était sans complexe. Peu importait les entailles, les imapcts de balles, le schrapnel, peu importaient toutes ces cicatrices, il en avait malgré tout caché certaines sous ses tatouages. Ceux qu'il possédait d'avant les blessures formaient comme une tache de brûlure. Moralité : ne partez jamais sans un Healer au combat... Ou sans un Slider ! Ou mieux : comptez toujours sur vos frères. C'était ça qui l'avait toujours sauvé et qui le sauverait toujours. Quand il releva la tête après se l'être passée sous l'eau pour se rincer, la porte s'ouvrir et Camy fit irruption. Il se tut alors dans sa chanson et porta son regard sur elle avant de sourire, moqueur. "Kiss my ass", ça c'était ce qu'il appelait une invitation et il pouffa de rire. Il se redressa alors qu'elle se tournait, l'air visiblement gêné. Ce qui n'était absolument pas son cas.

– Rise and shine, Camy ! Ca va, Soldat, tu n'as jamais vu un gars qui sort de sa douche ?

Il se pencha vers elle pour attraper une petite serviette et dans un sourire monstrueusement moqueur, il lui glissa à voix basse.

– Et bah c'est chose faite.

Et il lui donna une frappe sur les fesses en se redressant avant de porter la serviette à ses cheveux. Il avait déjà fait demi tour pour retourner à sa chambre.

– Il est 5h, New York s'éveille !

Et alors qu'il passait sa porte, il leva les bras, exprimant le Franck Sinatra en lui dans un majestueux "New Yoooork, NEW YOOOOORK !" mais à peine disparaissait-il que son visage repparut sur le pas de la salle de bain, désignant Camy d'un index, les sourcils hauts.

– Oh, tu n'oublies pas ? A 10h, on a une réunion avec Maze et Maddie pour faire un point sur le système de sécurité. On a encore eu une attaque hier soir, Elvis veut faire un check up des réseaux.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Elle aurait pu se tuer. Ou au moins se flageller. Elle avait passé des jours sur le terrain, dans des conditions drastique, dans une promiscuité pire que celle de l’Underground. Elle avait vu sa part d’hommes partiellement dévêtus, voire nus. Elle avait vu aussi des blessures plus ou moins moches, elle avait vu la mort en face et de prêt. Elle ne se serait jamais décrite comme prude. Alors pourquoi là se retrouvait-elle comme une gamine face à lui ? A cause d’un putain de rêve ?! Sans rire ?!
Elle ouvrit la bouche pour lui répondre « Eh bien je… » Mais il se pencha vers elle pour lui parler à voix basse. Bordel, elle rougissait encore plus, si c’était possible. Ses joues la brulaient. Bon sang, si elle continuait à être aussi nerveuse, elle allait se retrouver avec son pouvoir actif, ce dont elle n’avait guère envie. Voir l’avenir, c’était bien quand on mettait sa vie en danger. Pas dans les relations humaines… Sauf qu’il lui donna une tape sur les fesses. « NON MAIS CA VA PAS ?! JE SUIS PAS TA POULE ! » Le mal était fait, elle le vit sortir et repasser la tête une seconde avant qu’il ne le fasse effectivement. La bonne chose était que se mettre en colère lui permis de faire rebaisser la pression - et son pouvoir s’arrêta.

Dans un élan de colère donc, elle ramassa la première chose qui lui passa sous la main - une brosse à dents - et la lança en direction de la porte de Reese avec une grimace bougonne et se plaça au lavabo, répondant à Reese presque sans le laisser finir - elle l’avait entendu avec une seconde d’avance.

« Tu crois que j’aurais pu oublier ? Huuum ?! Tu m’as DEJA VUE oublier une réunion ?! » Elle était toute crispée et grognon, les cheveux en bataille. Elle avait juste envie d’effacer ce que son rêve lui avait laissé - une impression de paix, et l’envie d’aller au bout de ce baiser. Idée stupide. « Et puis laisse moi me laver, ok ?! Si déjà tu m’as réveillée ! » Elle ouvrit le robinet et le referma. « Et faudra pas que ça dure, faut que je fasse une apparition au bureau à moment donné je te rappelle ! » Elle rouvrit le robinet et commença à se brosser les dents. Elle se sentait furieuse, frustrée et troublée. Et donc encore plus furieuse.
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Reese Owen
Reese Owen
Il avait bien ri quand elle avait balancé son projectile vers lui. Camy était beaucoup de choses. Et beaucoup de personnes à la fois bien qu'il n'ait pas eu la chance de toutes les rencontrer pour l'instant. Pas du matin, grognon, jamais sans mon café, réveils difficiles... Et ça l'amusait. Alors il souriait. Mais pourtant, dans sa voix, Reese sembla déceler un reproche sans trop arriver à mettre le doigt dessus. Qu'avait-il bien pu faire ? Bien de trop bonne humeur pour s'en préoccuper et conscient qu'il n'avait rien fait, même involontairement, il repartit dans sa chambre pour enfiler un pantalon. Mais il entendit à nouveau ce ton de reproche dans sa voix, comme s'il avait dit quelque chose. Attrapant un t-shirt sur le pied de son lit, il revint vers la salle de bain, lui jeta un oeil curieux avant de passer la tête dans la chambre de Camy comme s'il cherchait quelque chose. Reniflant d'un coup, il reporta son regard sur elle, passant son t-shirt dans son autre main. A son tour d'avoir un ton de reproche mais il ne pouvait se défaire de son côté moqueur.

– La vache, dormir seule, ça te réussit vraiment pas, tu le sais ça ?

Le sous-entendu était clair. Il haussa les sourcils et enfila son t-shirt, dissimulant la plupart de ses tatouages ainsi que ses plaques avant de se frotter vite fait les cheveux de sa serviette et de la déposer sur le rebord de son lavabo. De retour dans sa chambre, il s'assit sur une chaise face à la porte de la salle de bain pour enfiler ses chaussettes, la regardant.

– Hey, on a tous un job, d'accord ? Et on y sera tous à l'heure. Mais ça nous a pris des semaines pour mettre un jour et un horaire à cette fichue réunion. Alors ça durera le temps que ça devra mais je veux qu'Elvis fasse un check up de toutes les caméras. On devient nombreux et je veux pouvoir continuer de contrôler entrées comme sorties.

Il baissa brièvement les yeux pour lacer ses chaussures avant de revenir vers elle. Il soupira une fois à sa hauteur. Il se savait parfois difficile à vivre, les gens avaient souvent du mal à comprendre d'où il tirait son énergie. Il fatiguait tant son entourage, c'était comme s'il s'abreuvait de leur force et de leur éveil. Et Camy ? Elle pouvait hurler, s'énerver, s'égosiller, elle pouvait lui jeter n'importe quoi à la figure, il s'en fichait royalement. Il posa une main sur le lavabo pour s'y appuyer et la dévisager.

– Bien dormi, Soldat ?

Il aimait la surnommer ainsi. D'abord, parce qu'elle n'était plus soldat, donc elle s'agaçait, donc il s'amusait. Ensuite parce que c'était sa façon à lui de rester capitaine avec sa jeune recrue à protéger, à qui enseigner la vie pour grandir. Il y avait dans sa voix ce quelque chose de "D'accord, j'abandonne, qu'est-ce qui tourne pas rond, chez toi ?" Il lui prit le menton entre ses doigts pour l'étudier quelques secondes et fit une légère grimace.

– T'as vraiment une mine affreuse...

Et en prime, il savait parler aux femmes !
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Respirer. Ne plus se soucier de ce qu’il s’était passé. Ce n’était qu’un rêve, ça ne voulait rien dire. Du tout. Les rêves, c’étaient des choses débiles sans importance. Ce qui était important, c’est qu’ils avaient une mission à accomplir, des gens à protéger. C’était ça l’essentiel. Ca et… Bordel il faisait quoi ? Tout en continuant de faire sa toilette, elle suivi son manège dans le reflet du miroir.

« T’as perdu quelque chose ? » lacha-t-elle, un peu agressive. Et la réponse - qui n’en était pas une - la fit grimacer, une nouvelle fois agacée. Elle lui décocha un coup de coude dans les côtes. « Va te faire voir, Owen ! D’une part, je fais ce que je veux de mes nuits... » ou pas… « … Et d’autre part, ça ne te regarde pas ! Du tout ! » Elle le regarda enfiler son t-shirt, cachant son corps à sa vue. Ce qui n’était pas plus mal. Ses plaques militaires disparurent aussi. Il avait quitté l’armée tout comme elle, mais ne s’était pas défait de ces vestiges, ce qu’elle comprenait difficilement. Peut-être cela venait-il du fait que sa derniere mission ne s’était pas soldée par une mort qu’il n’avait pu éviter alors qu’il aurait du pouvoir le faire. Une culpabilité de plus que Camy portait sur ses épaules.

Elle revint à son miroir quand il déposa sa serviette sur le rebord du lavabo. Même si ce n’était pas le sien, ça la fit râler - encore - au souvenir de l’état de la pièce la veille au soir. « Gniiii ! Tu peux pas remettre ta foutue serviette à sa plaaace ?! » Elle attrapa l’objet du délit et le suspendit vivement au premier crochet venu.
Elle disparut dans sa chambre pendant qu’il lui faisait la morale sur le fait qu’ils travaillaient tous - quel scoop ! Se retint-elle de lâcher - et l’importance de cette réunion. Elle le savait. Mais elle se sentait trop mal à l’aise pour réagir normalement.
Elle enfila un pantalon de tailleur et un chemisier blanc en un temps record et revint à la salle de bains en même temps que Reese.

Bien dormi soldat… On peut dire ça, j’ai passé une partie de la nuit dans tes bras sur une plage au diable vauvert, c’était follement romantique et du coup, j’ai l’impression que tu es différent et ça m'éneeeeerve. Ou pas… « Lieutenant, si déjà... » grommela-t-elle, mordante : elle n’avait rien du bleu qui débarquait sur le terrain. Elle allait commencer à se maquiller quand il lui prit le menton entre les mains, se retrouvant de fait tenue de le regarder en face. Elle pinça les lèvres.
« Ca aurait été mieux si je n’avais pas été réveillée aux aurores par un hippopotame velu ! » Elle lui fit une grimace en se dégageant de sa main et se concentra sur son maquillage à grands coups de mascara.
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Reese Owen
Reese Owen
Il leva les bras dans un léger rire.

– WOW ! On s'est levée du mauvais côté du lit ce matin ! Ca te réveille jamais que je chante le matin, en général.

Il tira le col de son t-shirt pour regarder dessous dans une grimace.

– Mais je suis pas poilu !!!

Prenant un air plus condescendant, il acquiesça doucement.

– Je suis désolé, d'accord ?

Ca n'avait rien de vestiges. Pour lui, ces plaques étaient une partie de lui. Elles étaient sa vie, qui il était réellement. Il portait en prime ceux de son frère. Ca, c'était du vestige, il le reconnaissait. Mais il refusait de l'oublier. Il voulait chaque penser à lui dans un moment où il était seul, le matin où il n'avait pas à jouer un quelconque rôle pour qui que ce soit. Cet instant seul, il le prenait pour lui et son frère. Il désigna Camy d'un coup de menton.

– Allez, prépare toi, je te fais un café, t'en penses quoi ?

Il lui fit un clin d'oeil et lui donna une légère tape sur l'épaule avant de se détourner pour aller chercher sa veste dans sa chambre et l'enfiler. Et elle, pourquoi elle ne voulait plus porter ses plaques ? Elle n'était pas fière de qui elle était et de ce qu'elle avait accompli ? D'une manière ou d'une autre, on avait tous accompli quelque chose là-bas. Le fait qu'elle ait fait l'armée était un bonus pour Reese mais parfois, elle était si imprévisible qu'il se demandait parfois s'il pouvait lui faire confiance. Néanmoins... Il savait qu'il pouvait toujours compter sur elle.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Elle poussa un soupir abyssal. Elle s'épuisait finalement à trouver des explications qui n'en étaient pas pour expliquer son irritabilité, quand la réponse la plus honnête aurait permis de désamorcer la situation. Ils en auraient rit un moment et auraient passé à autre chose, sans doute... Mais elle se refusait à lui fournir cette réponse directe parce qu'elle avait peur. Peur que cela signifie quelque chose. Elle avait toujours été seule dans sa relation toxique avec son pouvoir. Or si une chose était ressortie vivement de son rêve, c'était qu'elle pouvait ne pas l'être, qu'elle pourrait se reposer sur quelqu'un, que cela lui ferait sans doute du bien. Et que cela pourrait être lui. Ils se côtoyaient depuis assez longtemps pour ne plus se voir vraiment, mais ce que son inconscient lui avait soufflé avait contraint Camy à changer de perspective.

Après tout Reese, était un militaire, comme elle - même si elle n'en avait rien gardé, elle serait toujours une Marines - et il partageait son engagement dans l'Underground, pour lequel ils avaient la même vision. Mais d'un autre côté, il n'était pas Positif, ni même Candidat. Comment pourrait-il l'aider à gérer les difficultés liées à son statut ? Comment pourrait-elle seulement commencer à expliquer à lui ou à qui que ce soit ? Non vraiment... Elle était aussi bien comme ca... Alone with her mess... un verre ne serait pas de refus tiens...

Elle finit par lui jeter un regard un brin fatigué via le miroir.

" Excuses acceptées si tu nettoies la salle de bains et que tu ramasses tes poils. T'as peut être un torse d'éphèbe, mais t'as quand même du poil au menton... " sa voix avait légèrement déraillé en prononcant le mot "torse", et elle avait l'impression d'avoir viré à l'écrevisse. Elle se redonna contenance en se reconcentrant sur son maquillage dans un "mmmmm" à rallonge, comme si elle réfléchissait à son offre de café. En vrai, elle avait l'intention de refuser, histoire de pouvoir aller vider un verre ou deux avant la réunion. L'alcool, meilleur remontant, pire ennemi, qui la tirait par les pieds en ce même instant.

" Je pensais monter au bureau bosser une heure avant de revenir pour la réunion, quitte à être levée tôt... Si je prends un café avec toi, ca ne sera pas possible... " Monter à la Ville Haute pour redescendre et être là à 10 h... Bravo Camy...
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Reese Owen
Reese Owen
En la dévisageant, une seule question revenait : devait-il s'inquiéter, devait-il s'interroger ? Son 6e sens lui indiquait que quelque chose n'allait pas mais rien qui ne pouvait être justifié par l'expression "S'être levé du pied gauche." Alors, hésitant, Reese finit par se demander s'il pouvait en savoir plus. De retour dans la salle de bain, il s'épaula contre l'encadrement de la porte pour la dévisager. Vraiment ? Aller en ville Haute à 6h du matin, revenir ici pour 10h, et repartir ensuite ? Etait-ce parce qu'elle ne voulait pas prendre de café avec lui précisément ? Parce que quelque chose la dérangeait dans son travail ? Etait-elle préoccupée ? Elle l'était souvent, mais jamais assez pour refuser de prendre un café. C'était comme... Comme s'il lui avait proposé plus qu'un café, ce qui n'était pas le cas. Pas vrai ? N'est-ce pas ?

– Et donc, tu vas t'amuser à faire les allers retours ? Si tu as du travail, Adriacco, c'est pas grave, tu me le dis et je te ferai un rapport quand tu rentres !

Reese n'aurait jamais songé à Camy comme elle avait pu rêver de lui. Bien sûr, comme toute personne censée, il s'était imaginé avec elle la première fois qu'il l'avait vue mais il faisait ça avec chaque membre du sexe opposé. C'était mécanique, comme un test fait à soi-même. Ce n'était pas qu'il n'avait rien vu ou rien ressenti. C'était simplement... Camy. Un soldat. Une Maddison dans une autre variante et il savait gérer ce genre de personnes. Il savait également que pour avoir déjà testé, ce n'était pas ce qui lui convenait. Quand lui cherchait à se poser, celles-ci étaient dans l'affrontement en permanence. Etait-ce ce qu'elle faisait actuellement ?

– Il y a quelque chose que tu veux me dire, Soldat ?

Camy n'était pas Maddison... Mais elles se ressemblaient par bien des traits. C'était ce qui faisait qu'ils pouvaient travailler ensemble : il savait (pensait) que rien ne pourrait se passer et que par conséquent, ils ne seraient jamais dérangés par des pulsions... Pas vrai ?
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Elle aurait du se douter que ça ne prendrait pas. Elle s’en était rendu compte d’elle-même. Elle aurait pu prétexter d’autres choses qui auraient parues moins suspectes que de monter à la Ville Haute. Mais il était là, appuyé contre l’encadrement de la porte, et elle avait l’impression qu’il pouvait la sonder et voir qu’elle lui cachait quelque chose - et ce qu’elle lui cachait. Mais quoi, en fait ? Pourquoi ne voulait-elle pas du tout évoquer ce rêve ? Parce que tu ne sais pas du tout ce que ça pouvait vouloir dire… Est-ce qu’il s’agissait juste de ce qu’il représentait - quelqu’un, n’importe qui, susceptible de la sauver, d’elle-même en particulier, et de lui offrir le repos dont elle avait besoin - ou pour lui dans son entier ? Genre son subconscient qui en aurait marre d’attendre qu’elle réalise ce qu’il pouvait représenter pour elle et qui lui demander de passer la seconde ? Ridicule… mais troublant… Parce que tout dans son rêve sonnait juste… Rho bon sang, il ne pouvait pas la laisser, histoire qu’elle puisse boire un verre ? Mais elle ne pourrait pas, parce qu’il ne la laisserait pas là dessus - elle en avait trop fait pour ne pas l’interpeler. Elle poussa un soupir en referma son tube de mascara.

« T’as raison, c’est ridicule… Je ne veux pas manquer cette réunion, c’est trop important. Et puis je vais perdre trop de temps en trajet… » marmonna-t-elle. Elle avait furieusement envie de fuir, de se cacher et de se noyer - dans l’alcool pour le coup - histoire de ne pas avoir à se confronter à tout ça. Les émotions, très peu pour elle, elle en avait déjà assez ressenti à son goût, et finalement, elles lui faisaient peur. Mais dans l’impossibilité de s’échapper, forcément… Elle mordait.
Avec un nouveau soupir, elle pivota pour lui faire face, croisant les bras et s’appuya contre le lavabo et lui rendit son regard. Plus encore face à lui, elle avait l’impression que s’il le voulait, il pourrait lire ses pensées. Jusqu’à cette nuit, elle n’avait jamais vraiment noté à quel point il avait les yeux bleus… Objectivement, elle ne pouvait pas nier qu’il était attirant et on devait se sentir en sécurité dans ses bras, alors… STOP !

Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais la referma en fronçant les sourcils et secoua légèrement la tête à la négative en plissant les lèvres et baissa un peu la tête avant de lui refaire face.

« J’ai pas mal de rapports en retard au bureau. Mais ils peuvent attendre un peu. Je suis juste un peu... » elle haussa les épaules avec un sourire faiblard. Seule, perdue, et avec trop d'erreurs à effacer… « … fatiguée. On a eu beaucoup de boulot, ces derniers temps, tu trouves pas ? Je suis juste fatiguée… » répéta-t-elle. Elle prit une longue inspiration. « Ce café serait sans doute une bonne idée... »
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Reese Owen
Reese Owen
La fatigue était une excuse assez légitime, selon Reese. Lui-même fatigué devenait vite soupe au lait, à ne pas déranger, grognon. Cependant, quand il s'agissait du travail, il était rarement drôle. En dehors, tout le monde pouvait péter, roter, danser, s'esclaffer avec lui mais quand il s'agissait de son quartier, de ses hommes et du travail, il était quelqu'un d'autre. Et même parfois, il devenait quelqu'un que beaucoup craignait car ses réactions étaient aussi imprévisibles que lourdes. Mais c'était pour ça qu'il était bon dans ce qu'il faisait.

Alors les paroles de Camy lui suffirent. Non pas qu'il s'en contenta mais il pouvait la comprendre. Malheureusement, il ne pouvait rien pour elle. C'était leur fardeau. La fatigue, la responsabilité, ils avaient signé, c'était leur travail. Il la dévisagea un instant avant d'acquiescer doucement. Il se frotta brièvement le menton, la peau irritée par le rasage et il lui indiqua la sortie.

– Je sais. Je suis désolé de t'avoir réveillée. J'ai gardé l'habitude du terrain...

Et il l'était vraiment, désolé. Lui-même s'accommodait bien de son rythme mais il savait qu'il était bien le seul, malheureusement. Mais aussi tactile qu'il l'était quand il s'agissait d'une femme, il tendit la main pour la poser sur son épaule et la ramener de ce fait vers lui pour la raccompagner à sa chambre.

– Habille-toi Soldat. Je te veux sur le pont dans six minutes.

Il lui embrassa rapidement le haut de la tête avant de lui tapoter doucement les épaules et il se détourna en regardant ailleurs. La fatigue. C'était un lourd fardeau pour beaucoup. Mais au moins aimaient-ils ce qu'ils faisaient. Reese ferma la porte de la salle de bain de sa chambre avant de finir de ranger rapidement sa chambre et de sortir pour rejoindre la cuisine où déjà certains avaient fait chauffer l'eau. Et le travail. C'était calme pour certains, moins pour d'autres. Combien de temps l'Underground pourrait-il tenir le coup de cette manière ? Maddison avait la rage au ventre comme personne. Maze élaborait de plus en plus de plans, quant à Reese, il finissait par ne plus avoir assez de bras pour assurer toutes les missions. Combien de temps avant qu'ils soient découverts parce qu'ils seraient devenus trop fatigués pour faire attention ?

Dans la cuisine, après avoir salué les levés, Reese prépara deux tasses, l'air songeur sans même entendre qu'on l'appelait. Combien de temps lui-même pourrait-il encore tenir ainsi ? Enfermé dans ces sous-terrains sans rien d'autre à vivre que son quartier ? Voilà qui lui avait coûté ses fiançailles déjà une fois et les années passaient sans qu'il n'ait encore qui que ce soit à transmettre un héritage.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Au moins l’excuse de la fatigue était-elle plus crédible que celle qu’elle avait sortie pour échapper au café. La fatigue, ça passait pour tout, si on y réfléchissait bien. Elle excusait tout. Ce qui la mit mal à l’aise, c’est que Reese s’excusa, alors qu’il n’avait rien à voir avec son état. Elle se sentait d’autant plus coupable qu’elle lui avait menti.

« Oh ce n’est pas ta faute… Je t’ai entendu en me réveillant, mais je ne pense pas qu’un silence de cathédrale aurait changé quoi que ce soit… Mauvaise nuit, bêtement… » Ce qui n’était pas vraiment un mensonge : elle enchainait les nuits agitées, lorsque les fantômes du passé venaient lui souffler des horreurs. Alors même si cette nuit avait été plus agréable - quoi que plus troublante - , il n’en restait pas moins qu’une majorité de ses nuits commençaient très mal - et ne se finissaient de façon satisfaisante qu’après avoir puisé dans sa réserve de secours.
Elle luit sourit avant de se figer quand il la prit par l’épaule et la ramena vers lui. Avec de gros yeux. Pour un peu, elle craignait le câlin. Mais non. Il se contenta de la guider sur les quelques pas qui les séparaient de sa chambre.

« Ok j’arrive… » En fait, ça prendrait largement moins de 6 minutes, puisqu’elle avait déjà son pantalon de tailleur et un chemisier. Et puis il lui posa un baiser sur le sommet du crâne. Heureusement que son pouvoir avait une latence, sinon vu la décharge d’adrénaline qu’elle venait de prendre, elle aurait sans doute pu anticiper la suite des événements. Au lieu de ça, elle se contenta de retenir son souffle jusqu’à ce qu’elle entendit la porte de la chambre de Reese se refermer.
Et puis elle ferma sa porte à son tour et se précipita sur son armoire pour en tirer sa bouteille de vodka. Elle se laissa tomber sur son lit et prit une longue gorgée de vodka. Elle ferma les yeux et se crispa le temps d’encaisser la brûlure de l’alcool. Elle leva la tête, se pénétrant de la sensation de la boisson qui se répandait dans son ventre d’abord, puis dans ses veines. Elle prit ensuite une longue inspiration et rouvrit les yeux, fixés au plafond. Le besoin urgent s’était apaisé, ne laissant qu’un grand vide finalement. Comme à chaque fois, c’était tout ce qu’il restait une fois la soif apaisée. Le vide. Rien de plus. Rien de moins.
Elle fut tentée de finir la bouteille et de sombrer à moitié ivre morte, mais Reese l’attendait, et il n’était pas question qu’il débarque dans sa chambre alors qu’elle ronflerait comme une ivrogne. Elle remit donc la bouteille dans sa cachette et rejoignit Reese dans la cuisine après avoir enfilé une paire de talons aiguilles et un pschiit de menthe dans la bouche, se composant un sourire moins torturé.

« Alors ce café ? » elle se frotta les mains. « C’est quoi ton programme de la journée ? » demanda-t-elle l’air de rien.
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Reese Owen
Reese Owen
Si les autres avaient abandonné de sortir Reese de ses pensées, la voix de Camy le fit néanmoins réagir. Il releva la tête pour la regarder et lui tendit le café avant de hausser les épaules. Son programme de la journée... le même que d'habitude. C'était bien trop calme en ce moment, c'était comme s'il pouvait sentir qu'il allait finir par se passer quelque chose. Bientôt, probablement. La question lui sembla presque... inutile.

– Un peu de rangement, inventaire... et j'ai un rendez-vous à l'extérieur cet après-midi. Cole s'occupera du quartier si besoin est. Je rentrerai pas tard, de toute façon, c'est l'affaire d'une heure.

Quitter le quartier trop longtemps n'était pas vraiment un problème mais cela faisait un moment qu'il s'en occupait et il avait ses petites habitudes, il n'aimait pas beaucoup qu'on les dérange. Par conséquent, quand il sortait, il avait toujours peur que quelqu'un fasse mal les choses ou qu'il doive les faire ensuite. Quand bien même il avait confiance en Cole, il ne voulait pas lui laisser les rennes trop longtemps. Quant à Camy, elle avait un travail, pas comme les autres. Et lui en aurait également un bientôt. Il fallait bien qu'il apprenne à accepter de déléguer. Fort heureusement, certains des membres de Salvation avaient l'habitude de Reese depuis des années, même avant l'Underground. Aussi, ses humeurs pouvaient être essuyées.

– Comme ça, si tu veux aller travailler cet après-midi, pas de problème.

Salvation n'était pas le quartier le plus riche des trois. Mais il était celui au budget le plus important. Les armes, les munitions, les protections, tout ça coûtait cher, plus qu'un peu de matériel informatique pour la sécurité des sous-terrains. Et ça, il comptait bien en parler à la réunion car quand on avait besoin d'une intervention pour nettoyer un petit gang de mafieux dans les contrées reculées de la Ville Basse, c'était facile de faire appel à Salvation. Fort heureusement, ils n'usaient que rarement de leurs armes. Mais il fallait toujours les entretenir. Le quartier était aussi celui qui comptait le plus de familles complètes. Et sans pour autant avoir le plus de bouches à nourrir, la moyenne âge chutait grandement avec le nombre d'enfants. Comment pouvait-on accepter d'élever ses enfants ici ? La sécurité que procurait Salvation en rassurait plus d'un, quoi qu'on en dise. Il but une gorgée de café avant de désigner sa consoeur d'un coup de menton.

– C'est ton tour de faire les courses, au fait.

Une fois réveillé et en service, Reese paraissait tellement plus préoccupé et concentré.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Elle s’était perchée sur une table, sautant sur le meuble avec une légèreté qu’elle était loin d’éprouver. Ca avait pourtant le mérite de la faire paraitre plus dégagée que ce qu’elle ressentait. Elle prit le café qu’il lui tendait en le regardant un peu par en dessous. Elle se demandait si elle allait pouvoir un jour le regarder en face de nouveau… Pour l’instant, elle avait surtout l’impression que si elle le regardait franchement, elle allait se retrouver rouge pivoine - elle en avait vu dans des bouquins. Mais d’un autre côté, elle essayait de comprendre ce qu’il pouvait avoir de particulier. Apres tout, ce n’était pas parce qu’on rêvait de quelqu’un que les choses devaient être différentes ensuite !

« Que je le veuille ou non, il faut que j’aille travailler ! C’est ce qui rapporte ma paye, et j’ai plusieurs rapports à finir. Des trucs bien sordides… Tu savais qu’il y avait de vraies psychopathes dans la Ville Basse ? On a retrouvé une femme scalpée, sans orteils et sans doigts… morte bien sur… » Elle grimaça en secouant la tête au souvenir de cette scène de crime sur laquelle ils avaient été appelés aux petites heures du jour. « Réjouissant le matin au réveil... » Bon en fait, l’idée était surtout de détourner son attention de Reese. Certains pensaient à des sandwichs pour se calmer, elle, elle visualisait des cadavres… Chacun son truc.

« Et si c’est à moi de faire les courses, faut vraiment que je mérite mon salaire ! » lacha-t-elle avec un sourire avant de prendre une gorgée de café. D’une certaine façon, elle aurait aimé pouvoir lâcher son travail et se consacrer entièrement à Salvation, mais d’un autre côté, le quartier comptait sur les quelques salaires pour tourner, et Camy était loin d’être la derniere lorsqu’il s’agissait de donner sa part. Et malgré son travail, elle se rendait toujours disponible pour ce qu’on pourrait lui demander.

Elle se passa la langue sur les lèvres et eu un bref froncement de sourcils.
« Qu’est-ce que tu vas faire à l’extérieur ? J’ai pas souvenir que tu m’aies parlé d’un truc du genre... »
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Reese Owen
Reese Owen
Reese eut un léger sourire en coin, à peine alors qu'il l'observait. Elle était peut-être surprise ou curieuse ? Il fallait reconnaître que peu s'intéressait à la vie de Reese. C'était un capitaine, leur guide, leur donneur d'ordres, on faisait confiance à son jugement, à ses idées mais aussi à sa stratégie.

– Mais parce que je n'ai rien dit.

Il se décala en reposant sa tasse vide à côté pour aller se servir un verre d'eau. Sortir à l'extérieur ? Il était confiné entre ces murs plus souvent que n'importe qui et commençait à devenir fou. Ne sortir que pour des missions, ramasser les chats écrasés, ça commençait à le fatiguer. A l'ennuyer. L'action lui manquait. La vraie. Celle qui compte. Tout le monde assumait que sa place était ici : "à l'intérieur". Pour cette raison qu'il redoutait un peu de leur avouer ce qu'il avait derrière la tête. Il but une longue gorgée d'eau avant de soupirer et de la regarder. C'était Camy et il ne pourrait pas lui cacher ses ambitions bien longtemps, après tout. Et surtout, il fallait bien qu'au moins une personne soit au courant, non ?

– Comme tu dis, ce qu'il y a dehors n'est pas très joli. Mais pas forcément de notre ressort. Nous ne sommes pas des héros, la police doit faire son job, le FBI le sien et nous le nôtre. C'est le seul moyen pour que cette ville continue de tenir debout et de s'aligner avec la Ville Haute : que chacun connaisse sa place et ne tente pas de franchir la ligne sans y avoir été autorisé. Nous laisserons ça à Liberation. Cependant, et depuis de très longs mois maintenant, c'est plutôt calme. Aucune attaque n'a été relevée, Elvis avoue s'être endormi devant ses moniteurs, Maddison tourne comme un lion en cage et fait des heures sup parce que l'action se passe dans les rues et non ici... Quant à Resistance, ils sont à deux doigts de créer des problèmes juste pour avoir quelque chose à faire. En ce qui nous concerne, dépendant autant d'un quartier que de l'autre, on ne peut pas dire qu'on ait grand chose à faire si ça ne bouge pas des deux autres côtés.

Il prit une profonde inspiration et laissa son verra dans l'évier avant de lui refaire face dans un léger sourire.

– Je vais "à l'extérieur"... Rejoindre un peu l'action. Du travail. Du mouvement. Les fins de mois sont trop serrées et je n'ai pas besoin d'argent. Si je me fais un salaire suffisant, on pourrait peut-être finir par réussir à s'offrir ce bac de douche massant qui coûte trois bras et une paire de couilles et installer un mur dans la salle de bain. Comme ça, on n'aurait peut-être plus besoin de la partager et tu ne serais plus réveillée tous les matins par ma joie de vivre chronique.

Il n'avait pas parlé très fort et suffisamment près d'elle pour qu'elle soit seule à entendre. Bien entendu, le bac de douche auquel il faisait référence, ce serait pour elle. Il n'en avait pas besoin. Mais il savait, il n'avait pas besoin de son caractère pour le deviner, qu'elle n'était pas fan de ce partage.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Lui voir un sourire en coin lui fit frémir les lèvres aussi. C’est qu’il ne souriait pas souvent, surtout hors du sanctuaire qu’étaient leurs quartiers communs, c’était quelque chose de rare. Elle ne s’en était jamais vraiment rendu compte jusqu’à maintenant, et le faire d’en prendre conscience lui tira un sourire un peu plus large et gêné. God elle se sentait ridicule… En espérant qu’il ne remarquerait rien… A la place, elle se concentra sur ce qu’il lui expliquait.

Elle avait effectivement noté le calme ambiant, et l’odeur de soufre qui flottait dans l’Underground. Il leur faudrait redoubler de vigilance si la poudrière explosait, mais en attendant, ils n’avaient effectivement rien de spécial à faire. S’assurer que les rondes restaient efficaces, que les équipements étaient bien maintenus en état et que les hommes ne s’empâtaient pas… Les affres d’une armée cantonnée en somme.
Mais elle savait déjà tout ça, alors où voulait-il en venir ?

Lorsqu’il en vint au fait, elle plissa le front, un peu incrédule avant de virer au pivoine - encore - troublée par l’intimité de cette confidence - et son contenu.

« Non mais… enfin c’est pas un problème, ca. On n’en a pas besoin. Du tout. Cet argent, on peut en faire autre chose. De mieux. C’est pas parce que… tu… tu m’as réveillée ce matin que… heu.. c’est un problème… » Elle plongea dans son café pour cacher son trouble. Quel était vraiment le problème ? Elle se souciait vraiment de l’argent ? Ou elle n’avait pas envie de mettre une distance avec Reese ? Partager leurs quartiers, c’était pour elle un garant de l’efficacité de leur tandem. La salle de bains commune ne lui posait pas de réel probleme, plutôt des contrariétés superficielles vite oubliées. Mais avec la nuit qu’elle venait de passer, elle se demanda si elle était capable de juger cette idée avec le recul nécessaire.
Elle haussa donc les épaules et fit une grimace.

« C’est une idée en tout cas. On n’a jamais assez d’argent pour Salvation. Tu pourras plus facilement prendre le pouls de la ville aussi... » Elle fit une nouvelle grimace. « faudra juste bien s’organiser... » Déjà qu’elle se demandait parfois si elle ne devrait pas démissionner pour être plus disponible pour les besoins du quartier...
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Reese Owen
Reese Owen
Reese l'écouta sans rien dire, une bouteille d'eau dans la main. Ce qu'il ne disait pas c'est qu'il n'allait pas non plus absolument tout donner à l'Underground. Même s'il projetait un pourcentage important, ça ne voulait pas dire qu'il n'en profiterait pas pour aider ses parents également. C'était un devoir qu'il s'était toujours senti obligé d'accomplir depuis qu'il n'avait pas ramené son frère de là-bas. Il acquiesça doucement et baissa le menton.

– Nous verrons. Rien n'est fait encore. Nous verrons uniquement à ce moment-là.

Il n'avait absolument aucune idée de ce qu'il se tramait dans la tête de Camy. Comment aurait-il pu ? Il ne la voyait même pas au-delà de sa partenaire au sein du quartier. Ils partageaient un lieu commun pour des raisons de pratique et de proximité. C'était aussi le cas pour les autres. Ca ne le gênait pas le moins du monde, bien au contraire. Camy était une jolie fille toujours agréable à voir au réveil. C'était son petit plaisir secret : voir la même jolie femme tous les matins sans les inconvénients qui vont avec. C'était tellement mieux que rencontrer la face des autres larrons mal rasés du coin. L'un d'eux entra dans la pièce, grand, mince mal coiffé mal rasé, l'air de se réveiller trop tôt matin comme soir avec une pointe de dépression dans le regard. Dean, le bras droit de Maddison.

– On a un petit souci à la salle d'entraînement, on a besoin de bras, c'est une poutre qui est tombée. Heureusement, c'était pas la principale.

Reese inspira profondément. Salvation était souvent considéré comme "les hommes forts" de la communauté. Ce n'était pas faux mais il aurait bien profité encore d'un visage amical avant d'aller soulever du béton ! Il tapota l'épaule de sa partenaire et regarda autour de lui à la recherche de quelqu'un. Il fit un léger coup de sifflet entre les lèvres avant d'envoyer la bouteille d'eau à travers la pièce pour que quelqu'un la remette au frigo.

– En route soldats ! Le monde a besoin de nous !

Quelques rires et la cuisine fut à nouveau bien silencieuse.
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[CLOS] [Camy/Reese] Dreaaaaams are my realityyyy
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