[Maddie/Ulysse] Cache cache ou saute mouton ?

Ca en faisait des fois où Maddison essayait tant bien que mal de parler à Ulysse de quelque chose qui lui semblait important. Elle en avait parlé à une ou deux personnes déjà mais ça n'égalait pas l'importance que cette information pouvait avoir pour Ulysse. Pourtant, à chaque fois elle était interrompue. Ou bien il était interrompu ou bien... Kate se mettait entre eux, ayant décidé de s'octroyer un Ulysse dont Maddison ne semblait pas vouloir.

Elle avait enfin terminé le planning prévu de sa semaine. Entre la maison en travaux, Dylan à convaincre - oui elle ne lui avait toujours pas dit - Kyle, Reese, Noah... Tout ce que ça impliquait, le travail, elle n'avait toujours pas pu caler un entretien avec Ulysse. Elle avait donc décidé, dans son temps libre de passer chez lui, directement en espérant que Maybel ne soit pas là. Bon, ok elle ne la pourrissait plus comme avant mais c'était pour faire plaisir à Noah. Leurs relations étaient bien plus saines depuis qu'elle avait fini par accepter cette relation dont elle ne voulait pas et qu'elle n'approuverait probablement jamais. La seule chose qui la consolait, c'était de savoir qu'Ulysse pensait sensiblement comme elle. Mais ils évitaient assez le sujet, au final. Trop glissant.

Elle arriva donc chez lui, dans son nouveau chez lui et gara la voiture devant l'immeuble avant d'en descendre dans un sourire. Ah, elle allait enfin pouvoir passer une soirée avec lui, seul à seul, comme au bon vieux temps. Elle avait acheté des pizzas et sa bière préférée, elle avait aussi pris au passage son magasine préféré. Elle y tenait à son petit Ulysse et elle le chérissait. L'avantage autant pour lui que pour eux deux en terme d'équipe, c'est qu'elle semblait bien plus équilibrée ces derniers jours qu'elle ne l'avait jamais été depuis qu'il l'avait connue.

Les clés dans la bouche, elle poussa la porte principale pour monter les escaliers jusqu'à son appartement et frapper à la porte. Et que font deux agents du FBI quand ils ont une blague à se raconter ?

_ Police ! Ouvrez la porte !

Et oui.....................

Ulysse ouvrit la porte assez rapidement, muni d'un débardeur et d'un short à moitié barbouillé de peinture et les cheveux en bataille, il tenait un pinceau entre les lèvres.

"Mmmmh !"

Il l'ôta avec un grand sourire surpris.

"Pas les menottes madame l'agent !"

Et il s'essuya les mains sur le tissu de son short déjà foutu.

"Hey qu'est ce qui me vaut l'honneur de ta venue ? Entre va, mais ne t'appuie pas sur les murs je suis en pleine peinture"

Et il s'effaça pour aller poser le pinceau dans un pot posé sur le sol bâché de l'entrée.

Elle lui sourit avant d'entrer et d'aller poser ses affaires à la cuisine.

_ Et bien je me suis dit que j'allais venir te voir, comment tu t'en sortais etc, tu vois.

Elle se retourna vers lui dans un immense sourire.

_ Et j'ai même pris mon pyjama en cas que parce que tu vas adorer ma présence et tu vas vouloir me garder plus longtemps !

Machinalement, elle alla regarder les pièces.

_ Elle est pas là la tigresse, c'est bon ?

Non elle ne parlait pas de Maybel, non. Elle rangea ses clés dans son blouson avant de le poser sur le dossier d'une chaise. Il valait mieux pas que Kate soit là : elle était encore armée.

Il la suivit tout en continuant à s'essuyer les mains dans un torchon propre en souriant et riant même un peu.

"A laquelle des nombreuses femmes qui gravitent autour de moi fais-tu référence ? C'est que j'ai tellement de succès, je ne sais plus où donner de la tête. Tu as de la chance c'est mon soir de congé en célibataire, je m'accorde une pause. A trop vouloir mon corps je perds en efficacité, vois tu"

Et il lui lança le torchon dessus.

"Pourquoi t'es jalouse ?"

Elle attrapa le torchon pour le regarder en fronçant les sourcils.

_ Non sans rire, tu t'en es fait combien ? Faut pas rire avec ça ! Surtout elle, c'est une vraie teigne ! Tu verrais comment elle me regarde ? Si j'étais pas une fille de Jackson, je crois que sans ça je pourrais la craindre. Et la façon dont elle te tourne autour, c'est répugnant !

Elle grimaça et lui renvoya le torchon avant de se frotter les mains pour s'essuyer de la peinture.

_ On dirait une hyène qui matte une carcasse de lion.

Elle rangea les bières pour Ulysse dans le frigo et sortit les pizzas pour les faire réchauffer.

_ Tu ferais mieux de faire attention.

Elle tendit l'index vers lui.

_ Et je ne suis pas jalouse.

Un petit peu. Elle avait toujours voulu Ulysse pour elle seule. Et savoir qu'il s'amusait ailleurs lui pinçait un peu le coeur mais ça, avant qu'elle l'avoue...

"Oooooh... -il croisa les mains sagement, la bouche en cul de poule- tu parles de Kaaate"

Et il sourit largement, de cette façon si irrésistible, celle qui donnait toujours envie à Maddie de... le baffer lestement.

"La pauvre, on a déjeuné ensemble la semaine dernière depuis elle espère. Mais je suis ton conseil, pas de relation avec quelqu'un du boulot. Pour le moment elle n'a pas attaqué franchement. Tu crois qu'il faudrait que je brise ses beaux espoirs ?"

Elle croyait vraiment qu'il était sérieux ? Sa maîtresse principale c'était sa télévision. Surtout depuis qu'il s'était abonné au câble.
Il tendit le nez vers les pizzas en train de réchauffer en humant l'air.

"Tu m'as pris avec double ration de fromage et peperonni ?"

Elle allait s'énerver. Mais elle se contenta de lui faire un grand sourire en penchant la tête.

_ Essaye de me brosser le poil correctement sauf que ça ne marche pas. Et oui, je t'ai pris ta préférée, tu m'as prise pour qui ?

Elle fronça les sourcils en se redressant et contourna le comptoir pour aller lui donner une bonne grosse claque sur les fesses.

_ Je reviens, je vais uriner. C'est par où déjà... Ah oui.

En se dirigeant vers l'objet de sa convoitise, elle leva les bras pour s'attacher les cheveux et revint 5 minutes plus tard.

_ Il faut bien que quelqu'un prenne soin de toi. C'est pas toutes ces pestes incapables qui y pourront grand chose, de toute façon.

Et elle lui offrit un immense sourire de... Peste incapable.

_ Tu ne suis aucun conseil, te fiche pas de moi. Tu es nul à suivre les conseils.

Il gonfla les joues et croisa les bras de protestation.

"C'est FAUX ! Tiens regarde j'ai suivi ton conseil, j'ai pas peint les murs de la cuisine en framboise !"

Il jeta un coup d'oeil outré vers son popotin heurté précédemment.

"Qu'est ce que t'en pense toi ? Ouais, elle mérite une punition."

Et là sans crier gare, il la choppa par les cuisses et la hissa en sac de patate sur son épaule en la maintenant bien serré histoire qu'elle ne se débatte pas trop.

"Espèce de frimeuse"

Et il traversa le salon pour la jeter sur le canapé et commencer à lui chatouiller la taille.

Elle poussa un cri et se mit à rire en gesticulant des jambes.

_ Naaaaaaannnnnnnnn !!

Elle s'étouffa dans son rire en tombant dans le canapé et elle continua de gesticuler dans tous les sens, cherchant à lui échapper.

_ Va-t-en ! Non, t'es plein de peinture ! Ulysse !

Arborant une nouvelle tactique, elle regarda son épaule et tendit les crocs pour mordre n'importe quel morceau d'Ulysse qu'elle trouverait.

"Ouille ! Oh la sauvage !"

Il tendit la main vers le torchon qui trônait sur la table basse et le choppa pour essayer de lui saucissonner les poignets avec. Il était lui même mort de rire. C'était une vraie savonnette, souple et musclée. Ha Maddie...

"Mmmmh ooooh Maddiiiie, mmmmmh peeeeinntuuuuure"

Et il se frottait à elle de partout pour lui en étaler le plus possible. Heureusement que c'était de l'acrylique soluble à l'eau !

Elle fut prise d'un rire perçant en cherchant à se débattre, toute éclatante de rire.

_ ULYSSE NON ! Ulysse, j'étais douchééééééée !

Elle continua de rire avant d'abandonner et de le laisser faire. Elle grimaça et regarda son débardeur ainsi que son bras.

_ Oh, Ulysse... Regarde ce que tu fais...

Elle pouffa de rire à nouveau avant d'arquer son dos en gémissant.

_ T'es lourd en plus !

Il releva la tête en faisant danser ses sourcils avec un sourire enjôleur.

"Mmmh j'aime quand tu te tortilles comme ça contre moi"

Puis il la relâcha en tentant de reprendre son souffle, les abdo douloureux d'avoir trop rit.

"tu te méfieras tu as de la peinture là"

Et il lui posa l'index sur le nez pour la faire loucher alors que son tout nouveau four se mettait à bipper.

"Hin ! Repas."

Et il la quitta pour filer vers la cuisine à petites foulées.

Elle loucha sur le bout de son nez en restant presque figée sur place. Elle s'étouffa presque une fois libérée de son poids, alerté par le four. Elle grimaça en lui donnant un coup dans les fesses de son pied.

_ Ce que tu m'énerves ! Va donc satisfaire tes greluches ! Franchement...

Elle se redressa et regarda son t-shirt et ses cheveux dans une moue triste.

_ Tu trouves ça drôle ?

Elle se leva pour le suivre. Il fallait qu'il mange d'abord. Si elle lui disait avant, il ne mangerait pas. Et elle ne voulais pas gâcher son argent. Elle se hissa sur un tabouret sur le comptoir en le regardant faire.

_ J'ai mis tes bières au frigo.

Les yeux fixés sur son four, avec un petit sourire amusé, il tira les pizzas à l'aide d'un torchon et les posa sur le plan de travail en agitant le bout de tissus au dessus.

"Ne t'inquiètes pas ça part à l'eau. Mets toi en pyjama et laisse tes affaires dans la salle de bains je te les mettrai à laver après manger"

Et il lui jeta un petit coup d'oeil brillant sans arrêter de sourire.

"Et puis si tu veux, tu peux tester ma super baignoire, j'ai pensé à toi, y a du bain moussant dans le placard"

Elle sourit doucement avant d'acquiescer.

_ Peut-être tout à l'heure, d'accord. On verra.

Oh oui, on verrait... Elle prit une profonde inspiration avant de le regarder.

_ Et donc ce soir, tu es célibataire, c'est ça ? Ouah, on dirait que j'ai bien choisi mon soir, j'aurais pu mal tomber, alors.

Elle lui fit un léger sourire en coin. Elle tentait si ardemment de conserver une vie de none et voir les autres se fendre la poire les uns dans les autres, ça commençait à jouer sur son humeur. Entre Reese, Maybel, tout ce petit monde et maintenant lui... elle se retint de lui dire que ça l'agaçait.

Il lui jeta un coup d'oeil en coin en faisant danser ses sourcils.

"Tu dis ça pour te moquer de moi ouuuu..."

Il se suça un doigt plein de sauce tomate et sortit deux assiettes du placard pour les poser sur un plateau.

"J'ai du vrai jus de fruit au frigo si ça te dit"

Elle fronça les sourcils.

_ Je dis pas ça pour me moquer, non... Mais c'est vrai ! J'aurais pu mal tomber et... J'essaye de te parler de quelque chose depuis des semaines sans jamais y arrive,r tu as toujours une fille collée à tes basques ou bien tu fais tomber du café sur ta cravate... Tu as toujours quelque chose ou bien j'ai toujours quelque chose...

Elle haussa les épaules en penchant la tête.

_ Je veux bien un peu de jus de fruit, oui.

"Maddie... Il n'y a pas plein de filles, il n'y en a même pas du tout. Oui parfois je... je sors, je vais déjeuner et je flirte si j'en ai l'occasion mais soyons sérieux, à part toi et en dehors de gens avec qui je partage un patrimoine génétique, personne n'est venu ici"

Il la poussa des fesses avec un petit sourire complice et ouvrit le frigo pour sortir une bière et le jus de fruit qu'il posa également sur le plateau.

"Tu peux prendre le rouleau d'essuie-tout et l'emmener de l'autre côté ? Je te propose de manger devant des cartoons"

Puis il lui tourna le dos pour prendre le plateau avant de s'immobiliser pour pivoter face à elle, l'air un peu tendu.

"Tu n'aurais pas tant attendu pour m'annoncer que tu es mourante ou que tu vas t'en aller en Polynésie pour le reste de ta vie pas vrai ?"

Elle se força à sourire légèrement. Elle avait du mal à croire qu'Ulysse ne soit pas allé s'amuser quelque part. Elle baissa les yeux sur le rouleau qu'il lui demandait d'amener et elle réfléchit un instant avant qu'il ne pose sa question. Elle tourna la tête vers lui pour l'écouter et lui sourit un peu plus avant de secouer la tête.

_ Non. Non, je ne vais pas en Polynésie.

Elle se leva et attrapa le rouleau avant de le suivre.

_ Ca marche pour les cartoons.

Il tourna les talons et fit encore quelques mètres avant de s'immobiliser de nouveau et posa le plateau pour se tourner vers elle en prenant une inspiration.

"Nan, nan attends dis le moi sinon je vais me faire des films à chaque part de pizza et je vais finir par me faire un sang d'encre"

Et il désigna le canapé du nez avant de s'y laisser tomber lui-même.

"Allez tu sais bien que tu peux me faire confiance, je suis un de tes meilleurs amis pas vrai ?"

Elle sourit avant de lui caresser l'épaule en s'asseyant à côté de lui.

_ C'est pas grave, je te rassure. Je ne vais nulle part pour l'instant.

Pour l'instant.

_ Tu peux manger tranquille. C'est un truc au boulot, si ça avait été urgent, je t'aurais déjà coincé, tu sais.

Elle le regarda avant de lui donner un sourire un peu plus convaincant.

_ Mange... Ca va, ne t'en fais pas.

Elle leva la main et sourit en lui passant la main dans les cheveux et elle plissa les yeux.

_ Fais moi confiance que si j'avais voulu je t'aurais vraiment coincé dans un coin.

Il haussa les sourcils, les fronça, pencha la tête sur le côté sans toutefois réussir à savoir si c'était du lard ou du cochon. Le mystère féminin dans toute sa splendeur.

"Bien..."

Il acquiesça l'air préoccupé puis consentit à se servir en pizza sans pour autant se jeter dessus. Et pourtant il avait faim !

"Mmmmh tu verras sur ton bureau, j'ai laissé le dossier Bringman, il faudra écrire la conclusion. Je me suis dit que ça te ferait plaisir de t'en charger ! Tu as géré ça comme une chef"

Et il tenta de sourire.

Et voilà, elle n'avait plus faim. Elle soupira et prit une part plus pour le sport que pour la forme.

_ Tu sais... J'ai pas très envie de parler travail. Mais merci.

Elle lui sourit doucement.

_ Je regarderai ça demain.

Elle lui donna un léger coup d'épaule dans la sienne en lui souriant un peu plus.

Il haussa les épaules avec une pointe d'étonnement. Elle voulait lui parler boulot mais n'avait pas envie d'en parler ! Tout ça c'était assez étrange pour tout dire. Il lui rendit son coup d'épaule en souriant plus largement.

"Ok Chiquita, on fait comme tu veux."

Il zieuta sa part de pizza (à elle) et la sienne et acquiesça d'un coup bref en les échangeant avant qu'elle commence à mordre dedans.

"Y avait de l'anchois sur celui là, t'aimes pas trop ça je crois"

Et il lui embrassa doucement la joue sans arrêter de sourire.

_ Merci...

Elle sourit un peu plus et rougit à son baiser mais sans relever, les lèvres pincées. Aie aie aie, il l'amadouait, il fallait qu'elle retire le scotch d'un coup sec ! Elle était courageuse non ? Elle pouvait le faire. Après tout, il ne pourrait être qu'heureux pour elle, pas vrai ? Elle le regarda rapidement puis la télé avant de porter ses yeux sur sa pizza qui lui soulevait le coeur.

_ J'ai décidé de passer les concours pour devenir capitaine.

Elle laissa passer un blanc avant de reprendre.

_ Je passe les tests et examen dès la semaine prochaine. Si ça marche, dans 6 mois je peux être affectée à un poste.

SCRATCH. Elle avait l'impression que le coeur allait lui sortir de la poitrine tellement il cognait.

_ Je pensais me rapprocher de Sean et Ari et puis de mon père en allant à Boston. J'ai vu avec Eddie, je lui avais demandé de ne rien te dire.

Et une fois partie, elle n'arrivait plus à s'arrêter.

_ Ca fait des semaines que j'essaye de t'en parler.

Arrêt sur l'image avec gros bruit de déraillement. Si Ulysse souriait jusqu'à présent, le sang avait l'air d'avoir quitté son visage. La part de pizza sur le bord des lèvres, il eut l'impression que sa gorge se serrait.

"Oh."

Il jeta la pizza sur le carton puis se suça les doigts. Il n'ajouta rien, fixant simplement le mur face à lui puis déchira un morceau d'essui-tout pour se nettoyer les mains longuement et dans un silence total.

_ Et euh...

Elle s'humecta les lèvres en réfléchissant avant de poser la pizza plus lentement dans le carton.

_ J'ai réfléchis à autre chose aussi. J'en ai longuement parlé avec Noah... Ca nous a pris des heures pour démêler la situation et...

Elle se frotta les yeux, les bras appuyés sur ses genoux. Sauf qu'elle n'arrivait pas à l'extirper, ce morceau là. Il était coincé dans sa gorge. Alors elle masqua par un mensonge.

_ En fait, tu sais, je t'ai dit que j'avais trouvé ma maison etc... Et je disais à Noah qu'un dimanche sur deux, par exemple, on pourrait... Se faire un barbecue dans le jardin avec Maybel et toi et Reese... Tu vois ?

C'était pas un mensonge mais disons que ça cachait bien ce qu'elle voulait dire initialement.

"Ecoute..."

Il fait craquer ses doigts en crispant légèrement la mâchoire.

"Le barbecue, la maison tout ça on verra plus tard ok ? Laisse-moi digérer tout ça"

Il se leva et envoya valser le morceau d'essuie-tout sur la table basse pour se diriger vers la cuisine. Il avait besoin de marcher.

_ Ulysse...

Elle le regarda se lever et soupira, se sentant bouillante de honte et de culpabilité.

_ S'il te plaît...

Elle se leva pour le suivre et referma le carton de pizza pour les garder au chaud.

_ Je pensais que tu pourrais les passer avec moi, justement ! Il reste deux places pour les concours ! Maybel et Noah sont pas pour rester ici ! Tu t'es bougé le train et tu as traversé tout le pays pour finalement te retrouver à poil dans une ville que tu n'aimes même pas !

Elle plissa les sourcils de désolation et ouvrit les mains.

_ Viens avec moi.

Il était appuyé sur le plan de travail dos à la porte, les homoplates saillantes.

"Maddie, même si j'avais envie de te suivre, je ne suis même pas sûr d'avoir l'ancienneté pour ça."

Il se retourna brusquement en tapant du poing sur la première chose qui lui vint à portée.

"Bon Dieu Maddie !"

Il se frotta le visage avec humeur.

"Pardon -il agita une main- pardon pardon"

Il soupira et pencha la tête vers l'avant en se frottant la nuque de nervosité.

"Ecoutes, je suis très heureux pour toi tu as bien mérité ta promotion."

Elle sursauta en écarquillant les yeux alors qu'elle venait vers lui. Elle déglutit légèrement avant de s'approcher de lui d'une façon plus prudente.

_ J'ai eu du mal à t'en parler, c'était pas en pensant que tu danserais avec moi pour fêter ça. Ecoute, c'est pas pour tout de suite, d'accord ? J'ai pas dit que je partais demain... Quitte à choisir, je préfère mettre toutes les chances de mon côté pour qu'on te mute avec moi. Je veux pas d'autre équipier.

Elle s'approcha encore un peu plus de lui et lui prit le poing entre ses deux mains en relevant les yeux sur lui.

_ Si je réussis c'est aussi grâce à toi, tu le sais ça.

Elle porta une main à sa joue pour lui caresser légèrement, les sourcils arqués.

_ Je sais que tu n'aimes pas ce que je viens de te dire... J'ai raté les premiers concours parce que j'avais peur de réussir et de devoir partir loin de toi. Mais j'ai une deuxième chance qui se présente et j'ai pas envie de la laisser passer, j'en aurais peut-être pas de troisième.

Il acquiesça en silence, les yeux fixés sur le mur et le visage assez inexpressif.

"Tu as raison."

Il détacha ses yeux de la surface pour les porter dans les siens sans toutefois détacher sa main des siennes.

"Tu as bien fait. Tu n'as pas à rester ici pour moi, ce serait totalement injuste. Je n'ai pas envie d'être un frein à ta carrière"

Il soupira et se passa sa main libre sur le visage.

"Tu n'as pas besoin de moi pour réussir, d'ailleurs tu n'as pas besoin de coéquipier. Tu t'en sors très bien toute seule."

Il dégagea sa main pour la passer sur sa joue, son pouce lui effleurant la pommette. Puis il lui embrassa doucement le front et s'éloigna pour retourner dans la salle à manger.

Elle lui sourit faiblement en ne croyant pas un mot de ce qu'il disait. Elle ferma les yeux une seconde le temps qu'il lui embrasse le front. Elle avait toujours cru ne pas avoir besoin de co-équipier. Et puis il était arrivé. Il lui avait appris à réellement travailler en équipe, à devenir réellement complice avec quelqu'un dans le travail autant que dans la vie. Si elle était tout ce qu'il disait c'était parce qu'elle avait appris tout ça de lui au fur et à mesure. C'est aussi grâce à lui qu'elle avait eu envie d'évoluer.

Elle baissa les yeux mais alors qu'il s'éloignait en laissant sa main, elle lui rattrapa pour le retenir. Elle remonta le regard sur lui et au bout de quelques secondes, elle secoua simplement la tête.

_ J'ai pas besoin de co-équipier. C'est vrai. Sûrement.

Elle acquiesça légèrement en clignant des yeux.

_ Mais j'ai besoin de toi.

Ulysse s'immobilisa et pivota sur lui-même pour lui faire face, debout au centre de la pièce et ses yeux dans les siens. Il tenta de sourire et laissa tomber ses mains contre ses cuisses.

"Pourquoi ? Pourquoi faire ? Tu as beaucoup d'amis et tu iras en retrouver bien d'autres encore. Et puis, on ne perdra pas le contact pas vrai ?"

Il inspira profondément.

"On a encore bien le temps d'y penser. Qu'est ce que 6 mois dans cette ville de fous. Je n'ai pas fini de te casser les pieds. Allez viens, la pizza doit refroidir. "

Soit il ne comprenait pas, soit il ne voulait pas comprendre, soit tout simplement il avait abandonné. Dans tous les cas, c'était plausible, elle était tellement instable de ce côté là qu'il était toujours difficile de croire ou de ne pas croire si ce qu'elle disait était vrai. Ou constant. Elle se pinça les lèvres en baissant à nouveau les yeux et pivota vers lui pour revenir le retrouver dans un pas lent.

_ Non...

Elle releva les yeux en franchissant la limite de son espace vital, puis elle prit une grande inspiration.

_ J'ai beaucoup réfléchis, ces derniers temps. Et pas qu'au travail ni... A ce stupide concours.

Elle soupira en secouant la tête et baissa les yeux sur la main d'Ulysse pour la reprendre des fois qu'il essaye encore de s'enfuir. Elle la regarda sous toutes les coutures, lui caressant le dos du pouce avant de faire glisser ses doigts entre les siens et relevant les yeux sur lui.

_ Je n'ai pas très faim...

Elle se rapprocha encore de lui, ses yeux dans les siens avant de les poser sur ses lèvres pour les observer quelques secondes. Elle remonta le regard à nouveau dans le sien.

_ 6 mois pour moi, c'est un quart de vie.

Maddison avait de la chance d'être d'une certaine taille. Même si Ulysse était plus grand qu'elle, elle dépassait tout de même le mètre 70. Ce qui ne lui demandait, au final, qu'un bref réhaussement sur la pointe des pieds pour se rapprocher de son visage qu'elle étudia de longues secondes.

_ J'ai aussi voulu passer ce concours parce que justement... On ne travaillerait plus ensemble.

Elle lui caressa la main qu'elle tenait dans la sienne d'un pouce lent et mal assuré puis elle baissa à nouveau les yeux sur ses lèvres qu'elle ne tarda pas à venir embrasser furtivement. Peut-être juste pour lui faire comprendre que le mieux, c'était encore qu'elle y vienne toute seule. C'était comme si elle hésitait encore alors qu'elle portait sa main libre pour encadrer son oreille de ses doigts, mêlant ces derniers à la base de ses cheveux en gardant ses yeux tantôt dans les siens, tantôt sur ses lèvres. Tant pis s'il y avait quelqu'un dans sa vie en ce moment, elle n'en avait strictement rien à faire. Elle avait raté Noah, c'était pas pour rater Ulysse de la même manière. Elle lui embrassa à nouveau les lèvres furtivement, ne s'y attardant qu'une à deux secondes de plus seulement avant de poser son front contre le sien.

Ulysse avait pris l'habitude des revirements de situation, des changements d'avis et autres démonstrations d'affection de sa coéquipière. S'il pensait y être préparé, il n'en était rien en réalité. En fait, il était toujours aussi démuni face à elle, si vulnérable comme un adolescent ayant son premier béguin. Elle avait ce truc, ce truc indéfinissable qui faisait battre son coeur plus fort et palpiter tout son corps. Il ne se sentait plus vraiment maître de lui-même et si elle savait parfaitement calmer ses ardeurs, il était toujours désemparé quand elle les attisait.

Il laissa aller son front contre le sien en crispant les yeux, les lèvres légèrement entrouvertes.

"Maddie, je t'en prie, je n'ai pas envie de jouer ce soir..."

Il ne voulait pas y croire. Ils se connaissaient déjà bibliquement mais elle avait fait marche arrière à chaque fois. Il était toujours plus difficile de s'en remettre à chaque fois même s'ils en plaisantaient souvent.

"Ne fais pas ça, ne fais pas ça je n'arriverai pas à te laisser partir."

C'était plus une torture qu'un soulagement de la sentir si proche. Il passa sa main dans son dos pour lui caresser les reins, son haut remontant sous l'effet de ses doigts. Il l'effleurait sans oser la toucher réellement alors que ses lèvres effleuraient sa joue délicatement, les yeux toujours clos.

"Je n'arriverai pas à te partager."

Pour descendre lentement sur son cou délicat. Il fallait savourer avant qu'elle ne s'enfuie, comme d'habitude.

Elle n'avait pas plus envie de jouer que lui. En fait, elle n'en avait vraiment pas envie du tout. Et chaque mot qu'il prononçait lui faisait beaucoup plus mal qu'elle n'aurait pu le penser. Jusque là, Ulysse s'était toujours montré démonstratif mais dans le sens sans permission, parfois même un peu brutal, peut-être. Et enfin, il se montrait tel qu'il s'était décrit une fois, sous entendant comment il serait avec la femme qu'il voudrait. Sous entendant qu'il n'avait pas été comme ça avec elle parce qu'elle ne lui avait jamais demandé - voire l'inverse, qu'elle lui avait toujours refusé. Alors l'entendre prononcer ces mots-là avec cette voix-là, c'était comme si on lui ouvrait la poitrine pour tripoter ce qu'elle avait entre les poumons. Ca lui était douloureux mais dans le sens qu'on pouvait comprendre. Elle était juste touchée et ce qu'il disait lui déchirait le coeur.

Elle ferma les yeux alors qu'il descendait dans son cou et elle pencha légèrement la tête pour lui offrir son cou. Venant se mettre contre lui, sa main remontant le long de son bras pour encadrer son épaule dans ses doigts.

_ Inutile de partager.

Les mots ne semblaient pas parvenir jusqu'à son cerveau. En réalité, il ne réagissait plus qu'à la douceur de ses mouvements et à la sensualité de leur contact. Ses doigts glissaient le long de son épine dorsale pour se déployer sur ses reins qu'il pressait presque tendrement. Lorsque ses lèvres rencontrèrent son oreille il s'en détourna pour revenir sur les siennes et les embrasser d'abord doucement puis avec plus de force. Une de ses mains se détacha de son dos pour venir encadrer son visage et se mêler à ses cheveux.

Il n'eut pas besoin de plonger son regard dans le sien pour ressentir plus ou moins ce qu'elle ressentait. Il avait lui-même la chair de poule d'être si proche d'elle. Il la souleva donc délicatement dans ses bras et la souleva sans peine, recommençant à l'embrasser pleinement et se dirigea vers la chambre dont la porte était restée ouverte.

Il ne s'y précipitait pas, il lui laissait une ultime occasion de se rétracter, se protégeant derrière un dernier rempart de méfiance. Lorsqu'ils auraient passé le pas de la porte, il ne serait peut-être plus le même Ulysse pour elle. Certainement pas.

Quand il revint finalement l'embrasser, laissant de côté son cou, elle reçut comme une bouffée d'air et passa ses deux mains dans son dos pour s'accrocher à ses épaules. Peut-être bien que pour une fois, elle ne semblait pas chercher à s'enfuir. En fait, plus il l'embrassait et plus elle se serrait contre lui, lui répondant même avec d'autant plus de désir alors que son coeur battait à tout rompre contre le sien. Plus elle sentait la chambre arriver dans son dos, plus elle pressait ses lèvres contre les siennes, s'accrochant à lui comme si, elle-même, abandonnait ses propres barrières pour accepter ce que tout le monde lui disait d'accepter depuis des mois. Elle ignorait réellement où tout ça mènerait mais elle pensa sur le moment que ce n'était pas vraiment la bonne question. Quant à ce qu'elle ressentait pour lui, elle n'en avait aucune idée précise. Mais elle le voulait. Et cette fois, elle ne se cachait plus derrière la frontière du travail ou quoi que ce soit d'autre.

Elle en gémit même d'impatience alors qu'une main dans son dos descendait sur ses reins. Elle crispa ses doigts au niveau de sa ceinture, remontant le débardeur d'Ulysse dans son geste pour en sentir sa musculature à même la peau.

Ulysse la déposa délicatement sur le lit, se tenant au dessus d'elle alors qu'elle lui ôtait son débardeur. Comme s'il lui était pénible de quitter ses lèvres il y retournait à chaque fois et fit lui aussi remonter totalement son haut pour le faire passer par dessus sa tête.

Puis sa main remonta lentement le long de sa cuisse alors qu'il venait s'allonger à ses côtés. Il n'avait pas envie de gâcher ce moment, il allait prendre son temps. Jusqu'à présent il avait souvent fait démontration de sa virilité et d'un certain machisme qu'il n'avait pas envie d'exprimer cette fois-ci. Il voulait simplement ressentir et faire ressentir. Il n'y avait pas de téléphone qui sonne, pas de soeur qui risquait de se ramener, pas de dossier sur le feu au boulot.

Alors qu'il lui dévorait le cou, sa main se déployait sur sa poitrine pour en découvrir chaque trait sans empressement, remontant ensuite la couverture sur eux pour qu'elle ne prenne pas froid. Il avait beaucoup de mal à cacher ses propres ardeurs, son corps lui rappelant combien sa vie de moine était éprouvante. Les muscles de ses bras, de son torse et de son dos roulaient au rythme de ses mouvements lents puis ses lèvres descendirent lentement le long de sa gorge pour rejoindre le mouvement de ses doigts.

Elle renversa légèrement sa tête en arrière en le laissant l'explorer à sa guise mais déjà elle le sentait trop loin. Se freiner elle-même était encore plus dur que de le freiner lui. Elle avait le même désir de proximité autant que celui de bien faire. Alors qu'elle mêlait ses doigts à ses cheveux, elle suivit le mouvement de sa main sur sa cuisse pour remonter cette dernière, son pied longeant sa jambe. Mais son désir de bien faire fut plus fort que celui de le sentir contre elle. Elle resserra sa jambe contre lui et le fit basculer pour qu'il roule sur le dos.

Elle se redressa, assise sur ses cuisses et elle éloigna la couverture qui lui tenait définitivement beaucoup trop chaud. De plus, elle avait envie qu'il la voit vraiment pour une fois. Peu importait ce qu'il voyait réellement d'elle, une chose était sûre, il devait au moins voir sa poitrine qui rebondissait sous les battements de son coeur. Ses mains sur son torse, elle le dévisagea d'en haut, sa respiration rapide et profonde rythmant le gonflement de sa poitrine. Puis elle leva un bras pour défaire sa queue de cheval, laissant ses cheveux retomber sur une épaule.

Maddison était une femme pleine de surprise. Vraiment pleine de surprise. Toujours là où on ne l'attendait pas et une fois encore, elle ne dérogeait pas à la règle. Si elle n'avait rien prévu de comment tout ça se passerait, elle avait tout de même prévu que ça arriverait, peu importait la manière. Alors elle avait pris soin d'elle et non seulement elle portait des sous vêtements autres que sa brassière noire mais en plus, ils étaient assortis. Ce qui était d'autant plus étrange, c'était le fait qu'elle ne le quittait absolument pas des yeux. Elle semblait aussi déterminée que paisible. Elle porta ses mains sur sa poitrine pour en défaire l'agrafe sur le devant, un beau soutient gorge noir aux dentelles pourpres qui ne finirait pas arraché, lui !

Elle le retira avec une certaine pudeur et heureusement qu'il faisait sombre, sinon elle n'aurait pas su comment expliquer ces rougeurs qui coloraient son visage. Elle le laissa tomber au sol puis elle baissa les yeux sur son propre jean pour commencer à en enlever la ceinture et à défaire les boutons.

C'était d'autant plus étonnant que lui même se sentait légèrement intimidé par cette situation. Ils n'avaient jamais eu de relation sérieuse, telle qu'un homme et une femme s'intéressant l'un à l'autre sans détour pouvaient en avoir. Ils avaient pris du bon temps mais c'était totalement différent.
Dans la pénombre il ne la quittait pas des yeux, la dévorant du regard à chacun de ses mouvements. Le clair obscur soulignait ses formes avec beaucoup de sensualité. Il ne pouvait s'empêcher de parcourir ses courbes du bout des doigts, la découvrant à chaque vêtement qui allait s'écraser par terre.

Puis il se redressa pour la ressaisir par les hanches, ses mains remontant le long de son dos jusqu'à ses homoplates alors qu'il revenait l'embrasser avec force. Ses mains se glissèrent dans ses cheveux pour lui masser le cuir chevelu et la détendre totalement alors que ses lèvres se déployaient de nouveau sur sa poitrine à présent dénudée. Son souffle chaud parcourait sa peau inlassablement et une montée de désir irrésistible le fit se tendre alors qu'il la retournait à son tour pour lui caresser les jambes et le ventre, jouant avec son nombril.

Il détacha son visage du sien pour la regarder dans la pénombre avec une ombre de sourire assez tendre son coeur battant la chamade.

Même faible, elle vit son sourire et ne pu s'empêcher d'y répondre avec moins d'ombre, peut-être moins intimidée qu'elle vu que l'initiative venait d'elle. Ulysse n'aurait peut-être pas retenté une seule fois si elle n'y était pas venu. De toute façon, elle n'avait pas eu envie que ce soit lui qui vienne la chercher, cette fois. Mais leur relation proche la dérangeait depuis plusieurs semaines et la frontière qui séparait les coéquipiers du couple s'était rétrécie de jour en jour jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus se raisonner et envoie tout valser. Elle ne supportait pas qu'une autre le regarde, elle ne supportait pas qu'il oublie de lui sourire, de lui prendre la main ou de lui embrasser le front. Elle supportait encore moins qu'il puisse donner tout ça à une autre qu'elle. En fait, c'était elle qui n'était pas capable de partager. Pas même avec Maybel mais ça, elle n'en dirait rien.

Elle leva une main pour lui caresser le visage le plus tendrement possible en scrutant ses yeux même dans la pénombre. Il n'y avait pas de pénombre quand il était là. (Note !) Toujours hésitante, comme si une voix à l'intérieur d'elle lui rappelait que ce n'était tout de même pas très malin ce qu'elle avait décidé, elle approcha son visage du sien en regardant ses lèvres, se demandant toujours si elles étaient vraiment à elle, "maintenant". Elle y déposa les siennes délicatement mais elle restait en contraste avec les battements de son coeur qui manquaient à chaque fois plus de lui traverser la poitrine. Alors ce fut un puis deux baisers un peu timides alors que sa main glissait sur sa nuque, l'enserrant petit à petit. En fait, elle avait surtout l'impression de faire tout ça pour la première fois, ce qui était assez étrange. Elle avait des manières de petite fille, presque, hésitante dans presque tous ses gestes. Pourtant, ce n'était pas une main timide qui s'était faufilée entre eux pour aller lui défaire la ceinture et les boutons de son pantalon.

Elle adorait leur échange mais elle en voulait toujours plus. Des difficultés à se freiner, des difficultés à se lancer, elle n'était jamais vraiment sûre de ce qu'elle faisait mais pourtant, elle voulait le faire, c'était certain. Et moins elle y arrivait, plus elle s'énervait dessus. C'était comme se retrouver avoir un sachet de velours avec des milliards de diamants à l'intérieur mais que la boucle ait fait un noeud si dur qu'il était impossible de l'ouvrir alors que la sirène de la police retentissait. Oui on a les métaphores qu'on mérite. Elle grogna presque sur ses lèvres alors qu'elle essayait désespérément de défaire le premier bouton de son pantalon. Et moins elle y arrivait, plus elle en avait envie et la chaleur lui remontait dans la poitrine. C'était comme désirer ce qu'on ne pouvait avoir sauf que là, elle s'apprêtait à l'avoir et on se mettait sur son chemin.

Elle tourna la tête pour essayer de voir, y mettant les deux mains - pauvre Ulysse là-dessous - et elle plissa les lèvres en essayant vainement de défaire ce bouton qui semblait bien serré par rapport aux autres qu'elle avait réussis à déboutonner à l'aveuglette. Et elle s'énervait pour de vrai, en plus, c'était comme lui refuser ce qu'on lui avait toujours proposé et qu'elle avait décliné et qu'au moment où elle abdiquait on lui dise "Et ben non !". Et quand elle s'énervait, elle était peu délicate, il fallait l'avouer. Au moins, Ulysse pouvait être certain de ce qu'elle voulait cette fois.

Cependant, elle finit par pouffer de rire en laissant sa tête retomber en arrière et elle se prit le visage dans les mains.

_ Je suis maudite.

Et elle le pensait vraiment.

_ Je suis désolée...

Si Ulysse avait grimacé en la sentant faire et surtout galérer, il riait à présent franchement de la situation. C'était assez cocace dans un moment si romantique et empli de sensualité.

"Ne le sois pas"

Il lui ouvrit un bras pour qu'elle vienne s'y blottir alors qu'il faisait lui même sauter le bouton récalcitrant, laissant apparaitre l'élastique de son boxer noir.

"On a tout notre temps, pas vrai ?"

Et il passa de nouveau sa main sur sa joue tendrement avant de revenir l'embrasser du bout des lèvres. Il posa son front contre le sien en gardant les yeux fermés et inspira de bien-être d'être si proche d'elle. D'une main, il lui caressait la peau du bout des doigts avec une douceur incomparable.

Parfois, elle réagissait comme n'importe quel homme pressé et pour le coup, elle se sentit bien stupide. En fait pour une fois, c'était elle qui cherchait à aller trop vite - cela dit c'était lui qui avait sauté directement à la case chambre ! La chair de poule envahissait ses bras, pas habitués à tant de douceur en si peu de temps. En fait, elle se sentait même mal à l'aise, ayant plutôt l'habitude de rapports de force ou houleux. Seulement plus il était doux et plus elle brûlait d'envie, c'était sûrement dû à son métabolisme d'ailleurs. Mais tout son visage irradiait déjà d'une chaleur particulière et elle cherchait ses lèvres inlassablement avant de passer un bras dans son dos, remontant de ses reins à ses épaules dans une forte pression, signe d'un désir profond et impatient. Reste sage était une vraie torture mais autant que lui, elle en avait envie et tentait à tout prix de se ralentir elle-même.

Alors qu'elle entourait son cou de son bras libre pour le serrer contre elle pour l'embrasser plus passionnément, elle laissa échapper son nom sur ses lèvres. Ca, elle se l'était toujours gardé pour elle mais de ce moment là, elle en avait rêvé et fantasmé depuis très longtemps, quasiment depuis le premier jour où elle l'avait eu au téléphone, avant même de le rencontrer. C'était quelque chose dans sa voix et dans son ton, quelque chose qu'il dégageait naturellement.

Et lui, c'était un homme tout de même. Difficile de résister à une belle femme qui avait terriblement envie. Pour sa part il avait toujours désiré Maddie plus ou moins ouvertement et même s'il avait fréquenté d'autres femmes ça n'avait jamais beaucoup duré.

Sa main glissa le long de sa hanche et effleura sa cuisse pour la rehausser contre lui et ses lèvres quittèrent les siennes pour venir enflammer la peau de son cou, de sa gorge, de sa poitrine, descendant jusqu'à son nombril alors que sa main venait entourer ses reins pour les arquer.

Il sentait sa peau se réchauffer à chaque baiser comme un encouragement alors qu'il resserrait ses reins contre elle. Lentement, il termina de se débarrasser de son pantalon qu'il envoya à travers la pièce. A présent, il la laissait décider : la lenteur ou la vitesse.

Ni l'un ni l'autre, ce n'était pas ce qu'elle recherchait. Pas avec lui, en tout cas. De toute façon, la lenteur, elle en était aujourd'hui incapable. Quant à la vitesse, elle voulait avant tout en profiter. Mais pour de vrai, cette fois, comme ce soir-là où elle avait débarqué chez lui à moitié nue et sans détour. Mais rien qu'à cette pensée, elle crispa les yeux. Elle avait eu un aperçut de ce qui l'attendait et même si ça n'avait été "le coup du siècle", il y avait eu des petites choses qu'elle avait beaucoup apprécié. Notamment, lui. Et plus elle se repassait ce fameux soir dans la tête, plus sa respiration s'accélérait, décuplé par ses lèvres qu'elle sentait sur son ventre et ses mains sur ses reins qu'elle arquait en remontant un peu plus son genou contre sa jambe.

Elle renversa la tête légèrement en arrière alors qu'elle ressentait tout son contact sur elle comme un soulagement dont elle poussa un soupir de contentement. Ils n'avaient même pas commencé qu'elle sentait les prémices du mal de tête causé par la chaleur mais elle l'ignora, éhontée. Elle rouvrit les yeux sur lui, les lèvres entrouvertes pour détailler chaque détail de son visage qu'elle pouvait voir par la faible lumière. Elle referma les yeux doucement alors qu'elle remontait l'autre genou pour le sentir d'avantage contre elle.

Elle fit glisser sa main dans son dos jusqu'à ses reins qu'elle appuya d'une main. Ni rapide ni lent, elle voulait tout ressentir malgré tout dans le moindre détail, en profondeur, elle voulait ce quelque chose qu'elle avait l'impression de ressentir à chaque fois qu'il était là et qu'elle s'imaginait ce que ça pouvait donner dans l'intimité partagée.

C'était de plus en plus difficile de faire abstraction de ses désirs et de ne pas ressentir la pression de son propre corps. Cette si intense passion sous-jacente, cette tension entre eux qui semblait se renforcer et s'envoler à la fois à chaque nouveau mouvement... Il avait l'impression de se détacher du temps et de l'espace pour n'exister qu'à travers eux.

Ulysse recula légèrement pour se détacher d'elle et la laissa basculer totalement sur le lit allongée sur le dos afin de se déployer totalement de ses lèvres et de ses mains. Alors qu'il continuait à parcourir son bas ventre du bout du nez, embrassant sa peau avec beaucoup de douceur, ses doigts s'occupaient de la dernière barrière de tissu qui continuait de la dissimuler. Il la fit glisser lentement comme une caresse alors que sa respiration s'accélérait de découvrir un nouvel élément de sa personne.

Puis toujours aussi lentement il remonta jusqu'à son visage qu'il se mit à embrasser tendrement, son corps se pressant de nouveau contre le sien alors que ses bras l'enlaçaient et qu'une de ses mains cherchait la sienne pour emmêler leurs doigts. Comme possessif, il reprit le dessus alors qu'il se pressait contre elle avec une ardeur plus masculine, le tissu qu'il avait conservé frottant contre sa peau délicate (à elle).

Ulysse soupira de désir, il ne l'avait jamais tant voulu alors que, son front contre le sien, il tentait de contrôler sa respiration. Il prit une nouvelle bouffée d'air sur ses lèvres et pressa sa hanche de sa main.

Le sentir lui embrasser le ventre, et s'activer à ouvrir son cadeau fait à lui, raviva tous ses sens encore plus qu'elle ne les croyait déjà ouverts. Elle sentait de la chaleur sur son front, quelque chose lui appuyer les tempes, sûrement son rythme cardiaque qui accélérait encore. Mais sa tête ne se mit à réellement tourner que lorsqu'elle sentit sa main chercher la sienne. Elle tourna légèrement le visage pour le laisser lui embrasser à sa guise en espérant qu'il l'aiderait également à se refroidir légèrement mais il n'en était rien. Chaque baiser l'étouffait plus que le précédent.

Elle resserra fortement ses doigts dans les siens à lui en briser la main comme si elle cherchait à se raccrocher à quelque chose alors qu'il devenait nettement plus explicite maintenant. Jusqu'à présent, il représentait, était, confirmait, dévoilait, tout ce qu'elle n'avait jamais cru attendre de lui. En fait, il était précisément tout ce qu'elle avait toujours voulu et tant pis pour le reste. Tant pis pour tout le monde. Son front soucieux contre le sien, elle accompagnait ses soupirs, sa main tremblante sur ses reins, comme si elle hésitait ou qu'elle préférait ce moment là, redoutant presque le suivant. Elle rouvrit les yeux pour le regarder, la respiration saccadée et les lèvres entrouvertes. Lentement, elle les cligna alors qu'elle sentait tout un frisson la parcourir lors d'un de ses mouvements accompagnant la pression qu'il opérait de sa main sur sa hanche.

Elle était comme immobile, la main sur ses reins, tremblante curieusement. C'était comme si elle hésitait, qu'elle ne savait pas si elle devait le faire ou non. Dans sa tête, elle se vit lui arracher et lui déchirer avant de fondre sur lui comme si elle pouvait entrer dans son corps. mais quand elle releva les yeux sur lui, elle su que tout ça n'était que dans sa tête. Elle déglutit à nouveau et baissa les yeux en prenant son courage à deux mains. L'une de ces dernières était toujours fermement accrochée à celle de Ulysse quant à l'autre, elle passa lentement sous l'élastique pour lui faire baisser son boxer. Elle contourna alors son corps d'une caresse du bout des doigts, le libérant enfin de la même manière comme on découvre un écrin de fiançailles. Sa main tremblante ne l'aidait que très peu, c'était plus que l'objet de son désir. Elle s'aida alors de ses pieds pour lui retirer complètement - on est mexicaine ou on l'est pas ! - puis elle longea d'une caresse en relevant les yeux sur lui.

Plus que brûlante, elle respirait la chaleur et elle chercha ses lèvres des siennes sans arriver à y rester, faute de respirations. Elle gardait alors ses lèvres simplement contre les siennes, expirant son désir plus que démonstratif. Finalement, elle le quitta de sa main pour la porter à sa joue et admirer son visage touchant le sien. Et comme pour lui donner une permission qu'il n'avait pas besoin de demander, elle releva légèrement le menton, accompagnant sa jambe qui caressait la sienne alors qu'elle redressait un peu plus l'un de ses genoux. Son pied glissa alors le long de sa jambe, sa poitrine gonflée cognant contre son torse. De souvenir, elle n'avait jamais autant regardé un homme alors qu'il s'apprêtait à lui faire l'amour. Et peut-être même qu'elle ne saurait s'en détacher pendant qu'il lui ferait. Ses yeux dans les siens, les seules fois où elle les fermait, c'était pour ressentir une vague de frissons lui parcourir l'échine.

L'invitation était si tentante, jamais auparavant il ne s'était senti si pleinement désiré et empli de désir en retour. Il n'avait pas besoin de la partager et ne pensais plus au reste. Il n'y avait qu'elle dans son univers, qu'elle qui existait vraiment aussi tangible que son propre corps. Au delà des sentiments, de l'amour, de l'amitié il se laissait aller à ne ressentir que la sensualité qui semblait résonner entre eux.

Sa peau était chaude, il sentait son coeur palpiter à un rythme différent du sien. Oh comme il avait désiré cet instant et comme il aimait cet éclat dans ses yeux alors qu'il écartait avec beaucoup de douceur une mèche de ses cheveux qui venait lui chatouiller le nez. Il n'y avait tout simplement pas besoin de mots.
Alors il la serra plus fort dans ses bras alors qu'une de ses mains venait épouser la courbe de ses reins et que l'autre étreignait ses jolis doigts fins. L'éclat des réverbères dégageait une aura jaune-bleutée qui soulignait son corps longiligne et harmonieux.

Ses lèvres rencontrèrent son oreille dont il embrassa le lobe avant de murmurer son nom à son tour. Il n'aurait pu élever le son de la voix tant elle était fiévreuse. Il redressa le torse en se décollant légèrement d'elle sans toutefois la quitter des reins, le simple contact suffisant à attiser plus encore son envie dévorante. Il prenait son temps pour savourer chaque geste, la détaillant du regard puis il la reprit dans ses bras en la serrant alors qu'il accentuait son contact sur elle. Puis avec beaucoup de tendresse il se laissa glisser en l'enlaçant, sa main serrant la sienne à s'en faire blanchir les articulations.

A mettre tant de coeur à l'affaire, il risquait de ne pas tenir longtemps... Difficile de retenir un corps brûlant qui ondulait déjà de passion et se déployait alors qu'un soupir venait mourir sur ses lèvres. Il ne put s'empêcher de crisper les yeux en la sentant, ses muscles se tendant sous l'effort et ses homoplates roulant sous sa peau.

Il lui fit lentement remonter les bras au dessus de la tête en enlaçant tous ses doigts, accentuant le mouvement, ses yeux dans les siens, chaque a coup lui faisant crisper légèrement. Pourtant il maintenait cette même lenteur profonde pour ne rien rater de ses réactions.