2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [Angie / Matt D.] Viens chez moi, j'ai un toit.

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Matthew Derkins
Matthew Derkins
« Je pense que la symbolique du corbeau se fait d’elle-même. Un blason oui en effet. »

Mes pupilles sombres allèrent droit dans les siennes, le noir était ma couleur ; autant en avoir un bon représentant. Elle s’empourpra sur cette question, je la rassurais d’un sourire.

« Pose les questions que tu désires, j’y répondrais. »

Après, sans le vouloir vraiment je fautais. Je la sentis réagir comme un chat qu’on était en train d’arroser d’un coup. Ce talent incroyable que je possédais… pour tout faire foirer. Le temps de me maudire et j’amenais les lasagnes sur la table. Elle me posa une nouvelle question, désireuse de changer de sujet et éluder tout ce qui venait de se passer. Je répondis alors que je servais les lasagnes avant de me souvenir de quelque chose… Râlant quelque peu, je reprenais les assiettes pour les ramener vers le plan de travail et ajouter de la salade ainsi qu’un filet de vinaigre balsamique, contenu dans une petite fiole, que j’avais là aussi réussi à avoir à un prix plutôt avantageux… Merci les « petits arrangements » avec ce rital émigré à Megalopolis. Je ramenais les assiettes sur la table marmonnant quelques mots d’excuse avant de reprendre ma place en face d’elle et me servir un nouveau verre de vin.

« J’ai appris un peu seul, Gloria m’a aidé aussi. Mais… C’est quelque chose que j’aime faire… »

Je bus lentement, mon regard croisant le sien. Le verre reposé sur la surface dure eut un léger bruit mou.

« … De plus, j’aime faire plaisir… A ceux qui en valent la peine. »

Mes pensées était revenues sur l’événement qui venait de se dérouler, plus les choses avançaient, moins je m’en sortais. D’un seul coup, une chape de fatigue me tomba dessus. Je bus une nouvelle fois mon verre d’un coup avant de me resservir.

« Je t’en prie goûte et donne-moi ton avis, ça va refroidir. »

Evidemment que j’aimerais que tu t’y habitues, peut-être pas de la façon dont tu y penses… Quoique… Une chose était sûre, le fumet des lasagnes avait attisé la curiosité de PV qui maintenant était à nos pieds et la tête levée, prêt à recevoir n’importe quel morceau qui aurait la bonté pour lui de tomber de notre table. Par politesse et galanterie, j’attendais qu’elle eût mangé le premier morceau. Cependant, une nouvelle fois, je bus mon verre d’une traite. Déglutissant, l’alcool aidant sûrement, mes mots fendirent le silence alors que mes mains bougèrent lentement sur la table.

« Pardonne un pauvre imbécile dont la seule faute est de te trouver belle, Angela. »

Voilà, c’était dit. Autant rester franc, autant rester vrai. C’est ce que Gloria m’avait appris ; je ne l’appliquais pas toujours certes mais en cet instant, je me le devais. Mon regard croisa le sien, inspirant, je voyais dans ces yeux clairs le reflet de mes propres pupilles. Étrangement, mon cœur loupa un battement alors que je constatais ce qui était en train de transpirer par mes yeux. Un ange passa, voire deux, dans l’appartement… Puis la bulle fut rompue par PV qui miaula. Cependant, je me levais, sentant mon cœur battre plus que de raison. Je me reculais lentement vers mon sac.

« Angela. Je te désire c’est indéniable. Cependant, cela ne semble n’être qu’à sens unique. Il ne serait peut-être pas prudent que je reste en ces murs. Si tu me le permets, je vais reprendre mon sac… »

Mon regard n’avait pas quitté le sien alors que je reculais vers mon sac de sport, je ne savais pas où j’allais retourner… Mais je ne pouvais rester sur un non-dit qui allait devenir de plus en plus oppressant pour elle comme pour moi. Ce qui était étonnant, c’est que je n’étais pas capable d’arrêter ma langue pour autant…

« Çà aurait été avec plaisir de te faire encore et encore des lasagnes… voire plus. »

Je me penchais pour refermer le sac, constatant que mes vêtements étaient emplis de poils de chat, tant pis, j’aurais des boxers poilus désormais. Si elle ne voulait pas de moi, pourquoi devais-je rester et la faire souffrir ? Elle avait donc quelqu’un, c’était évident. Dommage, je la trouvais plus que charmante et délicieuse...
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Angela Foster
Angela Foster
Les lasagnes étaient délicieuses, vraiment. Je n'avais pas souvenir d'avoir mangé quelque chose d'aussi bon depuis... au moins tout ça. David ne savait pas mieux cuisiner que moi donc autant vous dire que ça remontait à très très longtemps. Je venais d'avaler une deuxième bouchée de lasagnes lorsqu'il s'emballa. Je relevai subitement les yeux sur lui, totalement abasourdie.

- Te pardonner ? Mais de quoi tu parles ?

Il me prenait de court, vraiment. Je ne lui en voulais pas. Pourquoi je lui en aurais voulu ? Bon, je trouvais qu'il exagérait carrément concernant ma "beauté", mais je n'allais tout de même pas lui en vouloir pour ça ! C'était pas tellement de sa faute, n'est-ce pas ?

- Matthew...

Sa voix couvrit la mienne alors qu'il reprenait, sautant de son tabouret pour aller vers son sac. Je baissai les yeux tout d'abord, quand il m'avoua ce qu'il ressentait. Comment est-ce qu'il pouvait en être arrivé là ? Je n'avais pourtant pas eu l'impression d'essayer de le séduire. Je m'étais contentée d'être moi-même, simplement. C'était... je n'étais pas une fille désirable en plus ! Je veux dire, regardez moi ! Je ne suis pas très grande, un peu trop mince, et sans aucun forme. Mais quand je dis aucune, c'est vraiment aucune, le genre planche à pain, vous voyez ? J'étais loin de coller au stéréotypes des filles désirables aux yeux des hommes. D'autant qu'un mec comme Matthew devait certainement être habitué à beaucoup mieux.

Je relevai la tête en entendant la suite de ses paroles. Prendre son sac ? Pour quoi faire. Attendez une minute, il n'avait tout de même pas l'intention de partir.

- Qu'est-ce que tu fais ? Matthew, arrête !

Je descendis de mon tabouret à mon tour et vint poser ma main sur le bras qui tenait son sac, me plaçant entre lui et la porte, histoire de lui montrer ma position à ce sujet.

- Ne t'en vas pas, je t'en prie. C'est... c'est ridicule, on est adultes tous les deux, on devrait bien pouvoir faire avec, non ? Tu n'as pas besoin de partir pour ça ! Ouais, non, ça Angie, c'était un argument typique idiot. Trouve mieux.  C'est pas à sens unique.

Mouais, c'était pas mieux. Mais ça avait le mérite d'être la vérité. Je soupirai, lui repris son sac des mains (l'aveu lui aura certainement fait lâcher prise facilement, non ?) et le reposai à sa place avant de revenir face à Matthew, mais un peu plus loin cette fois.

- Ecoute, c'est compliqué.

A vrai dire, je ne trouvais pas d'autres mots. Je me passai la main sur la nuque, signe que je n'étais pas à l'aise. Je ne savais pas par où commencer, ni comment aborder le sujet en fait. Je soupirai une nouvelle fois, me détournai, cherchant mes mots, et finis par lui refaire face.

- Je... Je plongeai mon regard dans le sien. Je peux pas faire ça. Ca serait pas bien. Difficile d'être moins convaincant, Matthew ne serait certainement pas dupe. J'ai promis à Gloria que je te laisserai pas tomber mais je te ferai du mal si...

Je fermai les yeux. Je pédalais dans la semoule, j'étais incapable de lui expliquer clairement ce que je ressentais en cet instant précis parce que c'était un fatras sans nom dans ma tête. Et il y avait certains détails de ma vie que je ne pouvais pas lui livrer. A commencer par Peter. C'était pas contre lui, je ne pouvais pas en parler, avec qui que ce soit. C'était juste le sujet le plus tabou de toute la planète. Enfin...pour moi.

- Ca va trop vite, j'ai besoin de temps...

Oh que oui, et pas qu'un peu. J'avais besoin d'une sacrée dose de temps pour démêler tout ça.

- Reste, s'il te plait.

Je n'étais pas très sûre de moi sur tout un tas de choses, à commencer par cette confusion de sentiments qui m'habitaient. Mais j'étais sûre d'une chose en revanche, je voulais qu'il reste.
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Matthew Derkins
Matthew Derkins
Elle ne voulait pas que je parte. Quelque chose ne tournait pas rond. Quelque chose qu’elle ne disait pas. J’en eus la confirmation quand elle me dit que « c’était compliqué »… On avait tous un passé, on avait tous une histoire. Elle voulait que je reste… Avait-elle au moins conscience de ce qu’elle faisait ? Mes mains lâchèrent mon sac, plus pour la contenter qu’autre chose. Elle avait dit que ce n’était pas à sens unique… Comment ne pas penser que c’était un simple argument pour me retenir ? Alors que sa voix me demandait une nouvelle fois de rester… Mes yeux sombres se posèrent sur elle. Déglutissant, un sourire narquois vint se visser sur ma bouche alors que je ne pouvais détacher mes pupilles d’Angela.

« Rester… Cela implique que les sentiments que je te porte grandissent de jour en jour, d’heure en heure, minute après minute et seconde après seconde. Comment tenir quand la situation deviendra on ne peut plus ambigüe ? »

Pendant ce temps, PV avait réussi à obtenir ce qu’il voulait lui, car il avait sauté sur la table et était en train de se tailler la part du lion dans mon assiette. Mes traits se durcirent tout autant que mon regard.

« Tu ne comprends pas pourquoi toi, c’est ça ? Je te répondrais qu’il n’y a rien à comprendre là-dessus. On ne demande pas à la pluie pourquoi elle tombe, ni à l’herbe pourquoi elle pousse. »

La qualité de mon discours était sûrement proportionnelle au nombre de verres de vin consommés certes mais elle n’en était pas moins empreinte d’une franchise certaine. Désireux de gommer des non-dits qui pouvaient s’avérer fatals pour elle comme pour moi. Je déglutis alors que le chat faisait quelques bruits de contentement, recouvrant ses babines de sauce tomate, je la regardais elle qui avait le regard perdu et mon sac dans les mains. Une voix grave et profonde sortit de ma gorge.

« As-tu au moins conscience de ce à quoi tu t’exposes en me demandant de rester ici ? »

Je n’étais pas du genre à laisser tomber quoique ce soit qui avait le don de titiller mon désir… Sauf que personne avant elle ne l’avait titillé autant. Cela avait commencé lors de notre première nuit de boulot, toute la soirée je n’avais eu que des coups d’œil pour elle. Elle se trouvait quelconque, je la trouvais jolie ; bien plus que toutes celles que j’ai pu avoir à ma table pour leur faire payer le prix fort en alcool. Je n’avais cure des bimbos plus ou moins plastifiées. Je déglutis une nouvelle fois, j’avais commencé à dire ce que j’avais sur le cœur, de toute façons, je ne pouvais que continuer. Je la regardais triturer les lanières de mon sac causant des remous de tout ce qui s’y trouvait.

« Si il n’y a que ça, ne t’en fais pas, ta promesse pour Gloria aura été tenue. »

Elle accordait plus d’importance à cette femme qu’elle ne le devait. Je la regardais et je ne pouvais m’empêcher de m’attarder sur le moindre détail d’elle, à chaque fois je le trouvais charmant au demeurant. Après un long moment de silence, je m’avançais vers elle. Mû par une impulsion soudaine certes mais qui n’était pas sans conséquences, ma gorge se noua alors que des mots tentèrent tout de même de sortir ; tout pendant ce temps, ma main essaya de récupérer les lanières du sac comme si ce qui sortait de ma gorge me délivrait certes mais sonnait également le glas de ma période ici.

« Mademoiselle Angela Foster, je vous aime. »

A cet instant, mes mains rejoignirent les siennes, les chevauchant pour se saisir des lanières. PV nous regardait, l’air on ne peut plus incrédule en nous observant alors qu’il avait la gueule et les moustaches dégoulinantes de sauce tomate et béchamel. Mon regard s’ancra dans celui de la jeune femme alors que ma prise se raffermit sur les lanières du sac. Pour moi ces derniers mots ne pouvaient être réglés que d’une seule façon. Pourquoi nous torturer inutilement ? Jamais encore je n’avais ressenti cela pour quelqu’un et je préférais être franc. Être vrai et honnête avait dit Gloria, je lui devais au moins ça…
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Angela Foster
Angela Foster
Les yeux baissés, je fixai nos mains sur les lanières du sac. Je n'avais pas retiré les miennes en sentant celle de Matthew. Je n'avais pas non plus relâché ma prise du la sangle. Ces mots qu'il venait de prononcer, les derniers, je les entendais résonner dans ma tête, je les sentais passer un peu partout. Peter avait été le dernier à me les adresser. J'étais persuadée que je ne les entendrais plus jamais et pourtant, je les avais espérés de la part d'Alex lorsque j'avais eu les mêmes pour lui. Je les avais espérés, en vain. Et c'était Matthew qui me les disait maintenant. Qu'est-ce que je devais faire ? Comment je pouvais répondre à ça ? Je me devais d'être honnête avec lui, mais pour ça, il fallait que je le sois avec moi-même avant.

Je relevai les yeux, soutenant son regard. Il était si noir, si profond, j'avais l'impression qu'il me transperçait de part en part et en même temps, ce n'était pas si désagréable.

- Reste.

Pas de "s'il te plait" ou de "je t'en prie" cette fois. Juste ce petit mot : "reste". Est-ce que j'étais consciente de ce que ça impliquait ? Bien sûr que oui. Il s'était chargé de m'éclairer à ce sujet, je ne pouvais pas l'ignorer. Mais peut-être que c'était ce dont j'avais envie, justement ? Face à sa déclaration, ce "reste" était tout ce que je pouvais lui donner. Il n'avait pas la valeur d'un "moi aussi", mais c'était déjà ça, non ? Et puis, ça voulait tout dire. Lui aurais-je demandé une nouvelle fois de rester si je n'étais pas sûre d'être prête à prendre ce risque ?

Matthew avait ce petit quelque chose qui le rendait attirant à mes yeux. J'étais encore loin de pouvoir définir ça comme étant de l'amour, je n'étais pas comme lui, il me fallait plus de temps pour abaisser totalement mes barrières et me laisser aller à ce genre de sentiments. Mais cela n'empêchait pas le fait que oui, il était attirant. Physiquement, bien sûr, mais pas que.

Je vous ai dit que Nick me plaisait, mais qu'il lui manquait ce petit quelque chose qui pouvait faire toute la différence. Nick était un vrai gentleman qui menait une vie tranquille. Il était attentionné, gentil, compréhensif. Mais il manquait de spontanéité. Il lui manquait ce petit grain de folie, ce petit côté aventureux. Matthew avait tout ça. Et il avait ce petit côté sauvage qui m'avait attirée tout d'abord chez Alex. Je n'étais pas amoureuse de lui, je ne pouvais pas dire ça, pas encore. Mais il commençait à me plaire.

- Matthew je...

Je laissai échapper un soupir, finis par lâcher la sangle de son sac et le laissai le reprendre pour aller m'asseoir sur un tabouret.Bon sang, ce que c'était dur d'exprimer ce que je ressentais.

- J'aimerais pouvoir répondre à tes sentiments. Mais j'ai besoin de plus de temps pour ça, il faut que tu sois patient. Je déglutis difficilement. Et en même temps, ça me fait peur parce que les personnes que j'aime le plus sont mortes ou ont failli mourir.

Ce n'était pas faux, quand on y regardait de plus près. Mon frère s'était pris une balle en pleine poitrine, à quelques centimètres du cœur. Nous avions cru pendant des jours qu'il n'y survivrait pas. Ce n'était, certes, que mon frère, mais c'était la personne à laquelle je tenais le plus et je n'aurais pas supporté de continuer sans lui. Peter, était mort, cancer des poumons. Je ne m'en étais toujours pas remise, d'où ma difficulté à aimer à nouveau quelqu'un. Alex avait failli mourir écrasé par son bronco dans l'accident qui avait détruit le club. Alors, non, je n'étais pas directement responsable de tout ça, mais j'étais le lien entre ces trois personnes. Je les aimais, chacun à leur manière, mais je les aimais. Et j'avais failli les perdre, voire même, dans le cas de Peter, je l'avais perdu.

- Je ne veux pas qu'il t'arrive la même chose... Mais je ne veux pas que tu partes non plus, quelques soient les conséquences qu'impliquerait ta présence. Je veux que tu restes.

Cruel dilemme hein ?
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Matthew Derkins
Matthew Derkins
Après cette débâcle des sentiments, elle n’eut qu’un seul mot en réponse, un seul. Elle voulait que je reste. Mon regard se posa sur mon sac, qui pendait mollement au bout de ma main désormais avant de se tourner vers Angela qui était retournée s’asseoir sur le tabouret, du côté de mon assiette ravagée par PV. Je devais être patient donc… Voilà ce qu’elle me demandait. Patient car elle avait peur que je meure à rester dans son giron. Cette remarque me fit doucement rire, alors que mon sac retombait sur le sol, j’allumais une cigarette avant d’ouvrir la fenêtre. Regardant dehors, je marmonnais alors que le filtre était entre mes dents.

« Tu vas vite comprendre que la mort ne veut pas vraiment de moi. »

C’était vrai, après tout ce que j’avais traversé, je l’avais touchée du doigt plus d’une fois ; ne serait-ce qu’en faisant une utilisation extrême de mon pouvoir. Au grand dam de certains, j’en étais revenu. Ainsi donc, je restais certes et elle savait ce que cela impliquait désormais. Tirant une nouvelle taffe, je laissais la fumée sortir de mes narines avant de la regarder. Il fallait que je sois patient, cela serait complexe mais il le faudrait. Portant la cigarette encore à mes lèvres, j’articulais.

« Souhaites-tu encore des lasagnes ? »

Un léger rire passa mes lèvres alors que le chat avait sauté du bar pour revenir renifler mon sac de sport, ne comprenant pas pourquoi il suscitait tant l’attention de ces deux personnes dans l’appartement et donc son territoire. Alors que je jetais le mégot, un nouveau rire passa mes lèvres.

« Une chose est sûre, quelqu’un en aura bien profité au moins. »

Je me resservis à nouveau en vin et remplissait également le verre d’Angela. Après tout, c’était pour elle que cette bouteille était là. Je me levais pour ensuite aller chercher le dessert dans le frigo, refermant la porte d’un coup de genou, je m’assurais que tout était en place. La meringue semblait un peu cassante mais tant pis. Je retirais le plat de lasagnes pour le déposer à nouveau dans le four et je retirais les assiettes couvertes de sauces tomate et béchamel. PV me regardait, d’un air on ne peut plus intéressé par ce que j’allais encore pouvoir apporter et qui allait peut-être finir dans son estomac. C’était jour de fête pour lui. Malheureusement, cela n’allait pas être le cas cette fois. Je changeais les assiettes marmonnant doucement.

« Je n’ai pas trouvé de vin pour aller avec le dessert. Il faudra te contenter de celui-ci. »

Ce n’était peut-être qu’un détail mais… Cela avait de l’importance… à mes yeux. Je déglutis en lui faisant face à nouveau, je ne savais plus comment me comporter, j’avais l’impression de transpirer le désir par tous les pores de ma peau. Mais je me devais d’être patient. Il ne fallait pas que cela devienne une litanie mais… Comment allait-elle désormais interpréter chaque geste à son égard ? Lentement, je découpais la tarte meringuée au citron avant de lui en servir une part et de faire de même pour moi. Je regardais PV tout en ajoutant, cherchant du regard l’aval d’Angela.

« Je ne sais pas du tout si il est permis de t’en donner de ça… »

Je la regardais, haussant un sourcil interrogateur avant de prendre ma cuiller et jauger de la réussite de ce dessert. La meringue craqua doucement sous la tranche de l’ustensile. Un peu sèche… Tant pis. Une nouvelle fois, par galanterie, j’attendais qu’elle commence. Je me souvenais de quelque chose au début du repas, quand elle s’était levée du sol, après avoir étudié ses papiers. Alors que ma cuiller restait en l’air, je fis une remarque sur un ton badin et très naturel.

« Si tu me le permets, je te proposerai quelque chose après que tu aies apprécié ce dessert. »

Mon regard alla de la cuiller où s’agitaient mollement de la pâte, des brisures de meringues ainsi que de la crème au citron. Mon regard croisa le sien, signe que j’avais une idée derrière la tête, cependant c’était à elle de savoir de quoi il en retournait. PV s’assit aux pieds de sa maîtresse avant de miauler de façon interrogative sur si il allait avoir lui aussi droit au dessert. Pour ma part, je me levais pour aller faire chauffer de l’eau en prévision d’un thé…
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Angela Foster
Angela Foster
- Tu es sûr de vouloir prendre le risque ? Parce que j'ai vraiment la sensation d'être maudite et...

Apparemment, je l'avais convaincu, ou peut-être qu'il avait compris ce que j'essayais de lui dire. Toujours est-il qu'il reposa son sac à "sa place" et revint vers le bar. Je laissai échapper un soupir de soulagement et allai même jusqu'à esquisser un léger sourire. J'avais conscience que je lui en demandais beaucoup, probablement trop. Mais même s'il ne s'en rendait pas compte, ce que je venais de lui dire, le fait que je veuille qu'il reste et tout ce que ça impliquait (c'est à dire qu'au final, je lui donnais sa chance), c'était un énorme pas en avant pour moi. Alors je suppose que nous étions quitte en matière de "sacrifice". Le seul souci, c'est qu'il ne saurait probablement jamais l'ampleur du mien. Espérons que je me montre assez forte pour ne pas céder à la tentation de revenir en arrière.

A sa question sur les lasagnes, je reposai mon regard sur les deux assiettes. Bizarre, je ne me souvenais pas que nous en avions mangé autant. Je n'avais pas vu PV faire quoi que ce soit, j'étais dos au bar moi, à empêcher Matthew d'avancer vers la porte. Mais un simple regard sur PV et ses moustaches pleines de sauce tomate et de béchamel, alors que Matthew y faisait allusion, me donna une idée de la réponse.

- Oh non... je suis désolée. Tu as passé tellement de temps à préparer tout ça pour que ça finisse dans l'estomac d'un chat...

Là pour le coup, c'était franchement pas juste. Je comprendrais que Matthew déteste PV pour son outrecuidance. Je relevai un regard gêné sur Matthew. Mais en même temps, je lui étais reconnaissante. Il avait changé de sujet, repris la soirée comme si tout ceci n'avait été rien de plus qu'une parenthèse. Et entre nous, j'étais contente qu'elle soit refermée. J'espérais juste qu'on ne la rouvrirait pas. Ou du moins, pas de façon aussi conflictuelle.

Alors qu'il s'excusait de ne pas avoir de vin pour le dessert, je secouai la tête et l'interrompis.

- Ce n'est pas grave. Ce que tu as fait ce soir... je n'en aurais jamais espéré autant.

Il pouvait le prendre pour le repas et la soirée qu'il avait préparée. Il pouvait aussi le prendre pour sa déclaration. Allez savoir ? Même moi, je ne savais pas vraiment.

Pv profita de l'arrivée du dessert pour venir réclamer sa part. Je baissai les yeux sur lui et son nez barbouillé de sauce tomate et soupirai.

- Non, il a assez mangé pour aujourd'hui. Et ce serait un sacré gâchis.

Oui parce que j'adorais les lasagnes, mais j'aimais aussi beaucoup la tarte au citron meringuée. Ma mère en faisait tous les dimanches, c'était mon dessert préféré, je crois. Cela dit, je n'avais pas eu tellement l'occasion de goûter beaucoup de desserts différents.

- Matthew, je relevai les yeux sur mon coloc' (et plus si affinité, désormais) et esquissai un léger sourire. Merci. Pour tout ça. C'est... J'ai pas l'habitude.

Sa tarte était délicieuse. Meilleure que celle de ma mère d'ailleurs. C'était bizarre. Ma mère était pourtant une très bonne cuisinière aussi. Et je crois qu'avant Matthew, je n'avais jamais mangé de meilleure cuisine.

- Qu'est-ce que tu as mis dans cette tarte ? Tu y a mis quelque chose en plus ? Un ingrédient à toi ou un truc du genre ? Elle est... fabuleuse !

Ca y est, je recommençais à me détendre. La tension de toute à l'heure avait commencé à disparaître à partir du moment où Matthew avait repris naturellement le cours du repas.

Sa proposition plus qu'énigmatique me fit  froncer les sourcils et le regarder, un peu intriguée.

- Tu penses à quoi ?
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Matthew Derkins
Matthew Derkins
« Ce n’est pas si grave, il y en aura d’autres de lasagnes… Quoique je ne sache pas faire que ça, tu sais. »

Que PV en ait profité ce n’était pas si grave, à cuisiner on perdait l’envie de manger : c’est bien connu. De plus, il avait l’air heureux comme pouvait l’être un affamé repus après un repas chez sa grand-mère. Tant mieux. Angela poursuivit en disant qu’elle n’avait jamais espéré autant, à cette remarque je me contentais d’un haussement d’épaules nonchalant.

« Comprend que chez moi c’est normal et tu auras saisi une partie de mon équation. »

Et en effet, c’était cela, chez moi c’était habituel ; presque autant que respirer. Si je ne le faisais guère au dispensaire, c’était par manque de moyens autour de moi ; Gloria avait toutefois profité un peu de mes largesses culinaires. La vieille femme m’avait prêté sa cuisine le temps de quelques après-midi. Ici, malgré le fait qu’elle vivait au milieu des cartons, j’avais l’impression d’être un roi. Mais si j’en avais les moyens, je cuisinerai pour tous les repas. Du moins maintenant, cela allait devenir possible. Je me décidais à manger ma cuillérée de tarte vu qu’Angela l’avait portée à la bouche. Elle eut une exclamation de ravissement et m’interrogea sur ce qu’il y avait dedans. Je plongeais mes yeux dans les siens avant de me pencher en avant d’un air conspirateur, restant silencieux pendant une trentaine de secondes, puis enfin briser le silence d’une voix grave, basse, tirant sur le chuchotement.

« Secret personnel. »

Je relevais la tête et éclatais de rire. Je n’allais pas tout lui révéler dès le début, un peu de mystère s’imposait tout de même. Alors que nous continuions à manger, l’eau se mit à bouillir et je m’empressais de me servir un thé…

« Tu veux aussi quelque chose ? »

Les volutes de fumée bleuâtres et grisâtres avec de nouvelles effluves, mentholées celles-là, dansaient entre nos visages sur le bar. Celui-là était un de mes thés personnels, il venait de mon sac de sport, précieusement emballé dans une vieille boîte de métal datant d’une autre époque et d’un autre temps : une boîte de biscuits Oreo. Elle haussa un sourcil sur ma demande et je me permis d’esquisser un sourire. Tu voulais savoir hein ? Et bien soit, tu allais savoir donc… Je me levais lentement et passait dans son dos, lentement mes mains vinrent cacher ses yeux en étant juste posées là, elle pouvait se rendre compte des cals qui étaient présents aux jointures entre mes paumes et mes doigts, traces d’un entraînement rigoureux pour garder de la masse musculaire. Mes lèvres effleurèrent son oreille, alors que ma voix n’était plus qu’un souffle.

« Bien, mais laisse toi faire donc. »

Après avoir attendu l’espace de dix secondes, je laissais mes pouces venir doucement monter sa nuque, cherchant à la délasser lentement avec la plus infime délicatesse dont je pouvais être capable avec ses mains calleuses. Les pouces appuyèrent légèrement avant de commencer à esquisser des lents ronds, mes paumes étaient bien ancrées dans la courbure fine de son cou, là où il rejoignait ses épaules fines. Je prenais certes les devants une nouvelle fois, mais après tout si je pouvais la soulager. Mon regard se fixa sur sa nuque, j’étais concentré sur ce que je faisais ; une erreur et je pouvais laisser son muscle dans une position peu agréable pour elle. Je sentais de vives tensions dans sa nuque, en même temps, avec tout ce qui venait de se passer dans sa vie et tout ce qui s’était déjà passé auparavant… Comment ne pas l’être ? Déglutissant, je croisais le regard de PV qui m’observait d’un air on ne peut plus intrigué, se demandant ce que j’étais en train de faire à sa maîtresse… En fait il se me demandait depuis un moment ce que j’étais… Pour toujours tourner autour de sa protégée et la toucher et la caresser sans cesse…
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Angela Foster
Angela Foster
- Laisse moi le temps de me faire à l'idée que c'est pas juste un traitement de faveur exceptionnel, d'accord ? Parce que la plupart des hommes que je connais ne font même pas la moitié de ça. Où alors pour les grandes occasions, peut-être ?

C'était le cas de mes amis, peut-être ? Et encore, connaissant les zouaves, probablement pas, non? Quand à David, il n'était guère plus avancé que moi en matière de cuisine. Un miracle que nous ne soyons pas obèses tous les deux, n'est-ce pas ? Dans mon cas, c'était la maladie qui pompait tout et aujourd'hui j'avais un boulot très physique, ça compensait. Dans le cas de David, c'était l'entrainement quasi militaire qu'il se forçait à suivre chaque jour. Il faut dire qu'il n'avait pas non plus un boulot qui laissait le loisir de s'empâter. Courir après des criminels, ça bouffe des calories !

- Et pour quand je me serai habituée à ça, c'est quoi l'autre partie de ton équation ? Désolée si je suis trop curieuse, mais je suis une scientifique, quand je me trouve face à une équation, j'essaie de la comprendre.

Une vraie scientifique, oui. A l'esprit relativement cartésien. Probablement pour cela que j'avais complètement rompu avec la religion que mes parents avaient essayé de me transmettre. Je croyais en la logique, en ce qui s'expliquait. Et quand ça ne s'expliquait pas ? Je cherchais la réponse jusqu'à ce que je la trouve. Peut-être qu'il y en a que je ne trouverai jamais, mais ce n'est pas pour autant que j'arrêterai de chercher.

Il ne semblait pas enclin à révéler l'ingrédient secret de sa tarte au citron. Comment lui en vouloir en même temps. Ces histoires d'ingrédients secrets, c'était un truc propre aux bons cuisiniers. Jamais ils ne le partageaient. Sauf peut-être à leur descendance. Comme un secret de famille ? Je me souviens que dans la famille de Tom, ils avaient un dessert particulier dont la recette se transmettait exclusivement de parents à enfants, avec interdiction de la donner à quelqu'un d'autre.

- Je vois. C'est une sorte de secret que tu ne révéleras que sous la torture, c'est ça ? Un jour, je trouverai le moyen de te faire parler.

Je le remerciai pour le thé, mais non merci, très peu pour moi. Je n'étais pas spécialement fan du thé en fait. Pas de café non plus. Passé une certaine heure, la caféine troublait mon sommeil, et j'avais des nuits déjà assez agitées comme ça sans qu'on me rajoute une raison de mal dormir.

Je terminai ma part de tarte tranquillement et repoussai mon assiette en poussant un sourire de contentement.

- J'adore la tarte au citron meringué. Ca me rappelle les dimanches en famille. On allait passer la journée dans le parc, tu sais, celui sur les falaises qui bordent l'océan dans la médiane. On jouait au football avec David et mon père et on restait jusqu'au coucher de soleil. C'était chouette.

Ma voix était soudainement empreinte d'une certaine nostalgie, signe que ce temps-là était révolu depuis un moment et qu'il me manquait. Sauf qu'on ne revenait pas en arrière, c'était impossible. Dommage. Si j'avais pu rejouer mon passé, il y a des tas de choses que j'aurais faites différemment. J'avais accumulé les erreurs et les conneries en tous genres. La vie s'était bien chargée de m'en faire payer le prix d'ailleurs.

Je le suivis d'un regard intrigué alors qu'il se levait de son tabouret et contournai le bar pour se placer derrière moi. Malgré moi, ma respiration se mit en pause quelques secondes, alors que je me demandais ce qu'il allait faire. Mais je ne me dérobai pas. Je lui avais demandé de rester mais d'être patient. L'un n'allait pas sans l'autre et il était resté. Ça voulait dire ce que ça voulait dire, non ?

- Qu'est-ce que tu fais ?

Mon ton était plus intrigué qu'autre chose. J'arrivais à maîtriser un peu mon appréhension, je  crois. Il venait de me cacher les yeux derrière ses mains, comme s'il me préparait une surprise. Sauf qu'il pouvait pas le faire vraiment, avec ses mains devant mes yeux... Ce fut lorsqu'il posa ses mains sur mon cou et qu'il commença à me masser la nuque que je compris et que je me détendis vraiment. C'est qu'en plus, il était vraiment doué avec ses mains cet homme-là !

Le fait est que c'était super agréable. Et que ça me faisait un bien fou. Je sentais mes muscles rouler sous ses doigts, se détendre progressivement. Je crois que j'allais bien dormir, moi, cette nuit, du coup. En attendant, je fermai les yeux et me laissai aller, penchant même légèrement la tête en avant pour lui faciliter la tâche. Il devait sentir la même tension dans mes épaules et mon dos d'ailleurs, mais je me gardai bien de lui en demander davantage. Je lui avais demandé d'être patient, ça serait difficile pour lui si je le tentais plus que de raison sans même le faire exprès.

- Comment tu fais ça ? C'était sorti comme dans un souffle, montrant bien que j'appréciais vraiment ce qu'il était en train de me faire. En fait, non, c'est pas important. Mais t'arrête pas, s'il te plait.
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Matthew Derkins
Matthew Derkins
« Ça tombe bien, je ne suis pas tout le monde. »

La phrase avait été murmurée à son oreille alors que j’étais toujours en train de délasser lentement sa nuque qui commençait à se détendre, mes mains travaillaient lentement pour descendre ensuite vers les épaules. Elle voulait connaître l’autre partie de l’équation, le côté moins bien en somme… Mon regard se posa sur cette nuque et ces cheveux blonds alors que mon souffle pendant que je parlais les faisait bouger lentement.

« L’autre partie est que j’ai tout de même un sale caractère. Je suis sanguin. Tu ne te souviens pas des quelques clients qui peuvent m’avoir fait chier au boulot ? »

A vrai dire, il n’y en avait pas eu tant que ça, je travaillais ici depuis moins longtemps qu’elle. Mais déjà quelques commandes tordues et non justifiées avaient eu raison de mon calme… qui était aussi épais qu’une feuille de tabac à rouler. Mes mains attaquèrent la jointure entre son cou et ses épaules, sentant les muscles se ramollir lentement sous les différentes pressions douces que je leur infligeais. Pour la tarte, je n’en dirais pas plus, j’étais désireux de garder un peu de mystère aussi… De plus, y’avait-il vraiment un secret ? J’avais fait comme je faisais d’habitude donc… je ne me souvenais plus. Mes mains passèrent à ses épaules, alors que l’odeur mentholée embaumait toute la pièce. Un sourire naquit sur mes lèvres quand elle me demanda comment je faisais cela, je ne pus m’empêcher de rire doucement en répondant, près de son oreille.

« Je fais ça avec mes mains… et en plus, tu as vu, j’en ai deux... petite veinarde. »

Je riais doucement à nouveau avant de me corriger.

« Excuse-moi, j’ai appris comme ça… Il y avait un mec qui venait d’Inde au dispensaire, il était vieux et il voulait parler. J’étais dans le lit à côté donc on a commencé à discuter. De fil en aiguille, il en est venu à me montrer ce qu’il savait faire. »

Mes mains pressaient lentement ses épaules, faisant rouler les muscles et la chair veloutée entre mes doigts. Elle ne voulait pas que je m’arrête, j’en prenais bonne note. Lentement, mes mains détendirent ses épaules pendant cinq bonnes minutes, je détachais ma main gauche d’elle pour attraper la tasse, boire une gorgée de thé et me remettre au travail. Le goût était un peu fort, mais j’aimais cela. Je n’étais pas du genre à retirer le sachet quand il infusait, ce qui fait que je terminais avec un thé extrêmement fort. Ouais, ouais je sais, je vis dangereusement hein ! Et moi qui disait que je ne buvais pas de café parce que j’étais déjà quelqu’un d’énervé… Avec le thé que je prenais je n’avais aucune excuse. Mais passons… Mes mains descendaient à nouveau, les pouces glissant entre les omoplates et faisant de légers ronds. Cependant…

« Je veux bien continuer, avec plaisir même, mais il va falloir que tu passes en position allongée et ça… »

Mes yeux se posèrent sur sa nuque, alors que mes pouces passaient lentement et délicatement dans les creux de sa colonne vertébrale.

« … C’est toi qui sait si tu veux ou pas. »

PV avait repris sa place dans mon sac de sport pour y dormir, au moins il ne le prenait pas pour une litière ambulante, c’était déjà ça. Je n’avais aucune idée de ce qu’elle pouvait me répondre, de mon côté ; les pions avaient été posés, les dés jetés et les cartes jouées. On ne se défaisait pas de ses habitudes de croupier. Désormais, la balle était dans son camp de toute façon et cela impliquait que je l’attende. Déglutissant, je passais mes mains dans son dos avant de ne pas pouvoir m’empêcher de sourire d’un coup. Un sourire charmeur, bien qu’elle ne le vit pas, mais avec de légères connotations carnassières. J'obtenais toujours ce que je désirais, peu importe le temps que cela pouvait prendre. J’étais prêt à tout. Et là…

… Je la désirais elle. Ardemment.
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Angela Foster
Angela Foster
Il était sanguin ? Je me creusai la tête pour essayer de retrouver dans mes souvenirs des moments où il avait pu se montrer désobligeant avec des clients désagréables. Ouais c'était arrivé, mais certains clients étaient vraiment chiants.

- Mouais, du genre pas convaincue, un jour j'ai vidé sa vidé sa bière sur la tête d'un client qui se montrait vraiment trop insistant. Si toi t'es sanguin, je suis quoi moi ?

Je l'avais pas frappé cela dit, c'était vrai. J'avais réussi à me retenir de frapper les clients du bar depuis que j'y travaillais. Par contre, dans la rue, je n'avais pas toujours su retenir mes poings. Il faut dire que je détestais l'injustice, mais vraiment, c'était viscéral. Si je tombais sur deux mecs en train d'en tabasser un autre, il n'était pas rare que je m'interpose. Parfois ça finissait pas trop mal, parfois je me prenais quelques coups. Mais jamais rien de grave cela dit. Y'a encore pas mal de mecs qui considèrent que frapper une fille, c'est trop dégradant. Genre, vous imaginez, cette pauvre fille, petite et toute maigre, qu'on a l'impression qu'on pourrait la casser avec une pichenette, quelle gloire il y aurait à gagner contre elle ?

- Je suis pas le petit ange que tout le monde pense. Faut pas me chercher, c'est tout.

La petite vanne de Matthew, le truc avec ses mains, le fait qu'il en avait deux, tout ça, ça me fit esquisser un sourire. Il avait pas totalement tort. C'était pas la réponse que j'attendais, mais elle n'était pas inexacte. Il faisait bien ça avec ses mains. Et oui, pour le coup, j'avais de la chance, c'est vrai. Bon, faudrait pas trop que j'en profite non plus, mais, un petit massage de la nuque comme ça, et des épaules, ça n'allait pas chercher très loin non plus.

Ainsi donc, il avait appris ça au dispensaire. Malgré les conditions de vie du lieu, j'imagine qu'on devait y faire des rencontres intéressantes. Je veux dire, tous les nécessiteux n'étaient pas forcément des ivrognes ou des drogués au cerveau totalement détraqué. Ceux qui affirmaient ça se contentaient de préjugés. les préjugés, ça n'était bon pour personne.

- Et t'as appris quoi d'autre au dispensaire ? J'imagine que t'as dû faire des rencontres enrichissantes quand même ? Au milieu des autres...

Ok, ça sonnait quand même un peu fille de riche, non ? C'était pas le cas pourtant. Enfin, peut-être un peu, j'avais grandi dans la médiane, j'étais une privilégiée. Mais pour autant, mes parents étaient  des gens simple qui essayaient de ne pas porter de jugement sur les gens qui nous entouraient. Il fallait bien avouer que l'exercice n'était pas si facile.

La suite me fit rouvrir les yeux et tourner légèrement la tête vers lui. Comme il était trop derrière moi, je dus me tourner légèrement sur la chaise, me soustrayant un peu à ses mains, pour pouvoir le voir et voir son expression surtout.

- Euh...

Je ne pus m'empêcher de lui lancer un petit regard d'avertissement. Léger, très léger, juste du genre "ne vas pas trop vite Matthew, s'il te plait". Je sais, c'était qu'un massage, mais vu les sentiments qu'il avait avoué quelques temps plus tôt, je préférai éviter de trop tenter le diable tout de suite.

- C'est très tentant, et c'était vrai !, mais je crois qu'on va en rester là pour ce soir. Peut-être une autre fois ? Mais merci. Ca fait beaucoup de bien.

Je me levai de mon tabouret et jetai un regard à l'horloge. Il commençait à se faire tard.

- Bon... Je dois être à la caserne tôt demain matin alors si ça te dérange pas trop. Je crois que je vais aller me coucher.

Je repensai soudainement à quelque chose. Je m'éloignai du bar pour me rapprocher de la porte et me mis à farfouiller dans les poches de mon blouson. J'en sortis une petite clef que je tendis à Matthew.

- Tiens, ça peut t'être utile pour aller et venir à ta guise. On bosse pas forcément en même temps en plus alors, ça sera plus simple. Et puis, c'est aussi ton appart maintenant ! Ca va aller avec le matelas ?

Je jetai un coup d'oeil à PV, confortablement installé dans le sac de Matthew, quel sans gêne celui-là. A croire que l'odeur de mon nouveau colocataire lui plaisait. C'était peut-être le cas après tout ? Allez savoir.

- J'essaierai de ne pas te réveiller demain. Bonne nuit.
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Matthew Derkins
Matthew Derkins
Elle refusa ma proposition, pas étonnant je m’y attendais, fallait pas pousser tout de même. Elle se recula et je me frottais les mains, les paumes s’étaient réchauffées avec les massages que j’avais pu faire. Je la regardais se lever alors que je retournais une dernière fois à la fenêtre pour rependre une cigarette et terminer ma tasse de thé. Soudain, elle s’approcha de moi et me tendit une clef, le double de celle de son appartement. C’était la première fois depuis un moment qu’on m’en remettait une. Je la remerciais brièvement d’un signe de tête.

« Merci à toi, mais bon ça reste ton appartement hein… »

Ben oui, en fait c’est un peu comme si elle me le sous-louait. Elle avait du travail au centre de secours demain, normal qu’elle se repose un peu, la vie de futures personnes en dépendait. Je rangeais la clef dans la poche arrière droite de mon jean pour le moment, elle trouverait une place je ne sais où. J’hochais la tête à ses remarques.

« Ne t’en fais pas je vais me débrouiller oui. »

J’esquissais un sourire rassurant alors qu’elle repartait vers la mezzanine et son lit. Je terminais ma cigarette, les yeux perdus dans la contemplation une nouvelle fois de la vue et de la ville. Il était tard maintenant, il n’y avait plus tellement de monde à cette heure. Quoique la ville basse soit une sorte de « cour des miracles », toujours animée et un peu bruyante ; et ce quelle que soit l’heure de la journée ou de la nuit. J’étais perdu dans mes pensées, la majorité dirigées sur Angela avec qui je vivais depuis deux jours mais aussi vers Jacob et mes vieux, me demandant ce qu’ils pouvaient bien foutre tous, chacun qu’ils étaient, en ce moment-même. Je tirais encore une fois sur la cigarette, observant la fumée danser devant mes yeux et la lueur douce de la braise qui brillait comme une petite luciole devant moi. Je tirais de longues taffes, inspirant et avalant la fumée, la faisant tourner dans ma gorge avant de recracher entre mes dents serrées. Bientôt la cigarette arriva à sa fin et je refermais la fenêtre après avoir laissé un peu d’air entrer dans la pièce. Je jetais un coup d’œil sur le théâtre de mes derniers exploits, à savoir la cuisine, il y avait encore les verres et les assiettes sur le bar. J’esquissais un sourire et un léger soupir passa mes lèvres. Rapidement, je rangeais le reste de vaisselle dans la cuisine, lavait ce qui se devait de l’être avant de passer un rapide coup d’éponge sur les surfaces sales. Je jetais un coup d’œil à PV qui était dans le sac et haussais les épaules. De toutes façons je dormais en boxer moi. Après une quinzaine de minutes, le matelas était gonflé, le duvet à nouveau en place avec un oreiller de couleur bleue pâle. Empoignant ma trousse de toilette, je me lavais rapidement les dents dans l’évier de la cuisine et me mouillais le visage comme je faisais d’habitude. Je l’entendais farfouiller là-haut et je pris conscience que j’avais oublié quelque chose.

« Bonne nuit… Angie. A demain. »

De toute façon, elle pouvait avoir les craintes qu’elle désirait, je ne serais pas couché à l’heure où elle sera debout et elle trouvera le petit déjeuner prêt sur la table ainsi que ma personne attablée le nez devant je ne sais quel bouquin. PV était en train de ronronner gentiment dans mon sac, il était parti pour une bonne nuit. Je m’installais dans le duvet et regardais le plafond les bras logés derrière la tête. Ma situation avait changé du tout au tout en même pas deux jours… Et surtout, j’avais rencontré quelqu’un… Quelqu’un que je ne voulais pas lâcher désormais. Bercé par les ronronnements du chat, je sentais mes yeux se fermer ; finalement, la journée avait été éprouvante. Cependant, cela n’en était rien comparé aux jours qui allaient venir désormais…
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[Angie / Matt D.] Viens chez moi, j'ai un toit.
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