2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [Flashback] [CLOS] [Gen/Maze] La CIA cache bien son jeu non?

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Maze Ellis
Maze Ellis
Décembre 2071

Presque une année complète que j'avais rejoint les rangs de l'Underground et que j'avais trouvé ma place et surtout que je m'en forgeais une plus forte depuis que j'avais croisé la route d'Amber. J'étais un bon soldat et surtout je souhaitais faire bouger les choses, pour l'heure rien ne présageait de mon futur rôle.

J'avais décidé de prendre un travail et j'avais trouvé ce qui me convenait depuis l'été, je travaillais pour une société de gardes du corps et cela me convenait, discrétion, efficacité, analyse des événements. J'avais aussi pris une décision importante pour moi, finie la boite postale, j'avais trouvé en basse ville un petit appartement dans les combles d'un immeuble dans le quartier quasiment désaffecté de la Ville Basse mais non loin des rues commerçantes. De prime abord c'était pourri mais avec de la volonté et de la sueur j'en avais sorti un truc propre et utilisable. Pour ma société je vivais ici, j'avais une vie officielle comme cela.

C'était juste un deux pièces, un salon avec un coin cuisine équipé, des rideaux pour me cacher du monde extérieur et l'observer tranquillement, une table de bar et des tabourets qui allaient avec, un canapé, une vieille tv, et le luxe du lieu, du bon matériel sono et des écouteurs high tech pour emmerder le monde. Une micro salle de bain avec douche, lavabo et wc et une chambre ne contenant qu'un lit et une armoire avec que mes tenues de boulot, des costards, chemises et les chemises qui allaient avec. Pourquoi cet appartement? Parce qu'il donnait sur les toits, que l'escalier de service était hs et que nul interphone ne fonctionnait dans l'immeuble. Il fallait avoir la clé du rez de chaussée et se farcir 8 étages sans ascenseur fonctionnel.

C'était bien beau mais l'intérêt? Par les toits je pouvais accéder à un autre immeuble, descendre, utiliser une coursive privée et après un bon quart d'heure de détours et de trajet protégé gagner une des entrées protégées du métro qui menait dans l'underground.

Ce jour d'hiver, la neige tombait, je venais de sortir de chez un italien et de prendre deux portions de nouilles chaudes, j'en mettrai une au frigo pour plus tard. Je rentrais "chez moi" et je gagnerai l'underground durant la nuit vraisemblablement mais ce qui me dérangeait c'était que j'étais persuadé d'être suivi depuis presque une semaine, comme si mes allers/retours chez moi et chez mes clients divers étaient épiés, qui? Une silhouette féminine mais je n'en savais pas plus, une certitude, elle était seule.

J'étais gonflé, sûr de moi aussi je trouvais amusant ce soir la de laisser volontairement la porte d'en bas ouverte, mal refermer en somme, un test pour celle qui me filait.
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Gen Caleb
Gen Caleb
Voilà une semaine, maintenant, qu'on m'avait donné pour mission de retrouver la trace d'un agent qui avait décidé de retourner sa veste. De lui, on ne m'avait rien dit: on s'était contenté de me donner la très claire instruction de ne pas user de mon pouvoir sur lui, parce qu'il avait des informations pour lesquelles je n'étais pas acréditée, et que les chercher dans son esprit reviendrait à commettre un acte de trahison. Ah, et une photo. J'avais de la chance, on m'avait donné une photo - quasiment du luxe quand on pense au flou dans lequel on m'avait laissée pour ma dernière mission.

Pour un type qui devait se douter que la CIA ne laisserait pas un agent se tirer sans demander son reste, je l'avais trouvé drôlement facile à repérer. Il ne m'avait même pas fallu une journée - tout ça parce que Monsieur portait toujours sa puce: mon appareil me l'avait signalé dès qu'il était entré dans son champ d'action, et je le traquais depuis ce temps. Quand il faisait le gentil toutou de garde pour des grosses têtes de la Ville Haute, j'étais quelque part dans la rue, avec mon tailleur et ma tête la plus bourgeoise. Quand il s'arrêtait pour manger, j'étais dans la banquette du fond en train de lire mon journal. Quand il se baladait en Basse Ville, j'étais là aussi, tapie dans l'ombre, même si parfois je devais avouer que je le perdais de vue dans certains de ces détours.

Ça faisait une bonne semaine, maintenant, et j'avais un bon dossier à remettre à mes supérieurs: mon travail était de le repérer, de l'observer, de noter toutes ses petites habitudes, où il dormait, où il mangeait, avec qui il travaillait, à quelle heure il se grattait le derrière, en aucun cas de l'appréhender ou d'entrer en contact avec lui de quelque façon que ce soit. J'aurais pu tout remballer deux jours plus tôt et on m'aurait félicitée de mon bon travail, mais... car mon histoire était faite de mais... la veille, alors que je le suivais dans des ruelles où on aurait été parfaitement en droit de me demander "mais qu'est-ce qu'une fille comme vous fait dans un endroit pareil ?", je n'avais pas résisté à la tentation de voir en lui. C'était quasiment inné pour moi, ce comportement. Je me sentais comme une gamine, on me disait de ne pas faire X, alors je n'avais plus que X en tête.

En le suivant à pas de loups ce soir-là, j'avais fouillé, fouillé... souvenirs troublants après souvenirs troublants, ma "proie" se révélait à moi, et alors que je sondais son esprit je sentais qu'il fallait que je sorte de là, que j'arrête de regarder si je ne voulais pas que ces souvenirs se collent à moi comme ceux de ce fameux "Abel", mais je ne pouvais pas arrêter ma curiosité, et j'avais cherché jusqu'à ce que je trouve ce pourquoi on m'avait envoyé à sa trace. La CIA l'avait envoyé dans une mission suicide pour se débarasser de lui, mais il s'en était tiré, et maintenant ils voulaient finir le travail. La CIA l'avait fait, et elle voulait le défaire - ils n'avaient qu'eux à blâmer pour ce qu'il était devenu, et pourtant c'était lui qui devait payer ? J'en avais la tête qui tournait - si bien que je l'avais perdu de vue.

Cette nuit-là, j'avais bien peu dormi; j'avais passé la nuit à ruminer, à lire le dossier que j'avais monté sur lui, à ruminer encore plus, à lire le fameux message sur Internet appelant à la rébellion, et à ruminer, pour pas changer. Vers cinq heures du matin, ma décision était prise: j'avais tout balancé, méticuleusement détruit chaque fichier le concernant, et je m'étais lancée à sa recherche une dernière fois. Je l'avais trouvé en Ville Haute, faisant encore une fois office de garde du corps pour... euh... j'ignorais qui c'était. Peu importe. Je l'avais suivi à la trace toute la journée, attendant le moment où il rentrerait chez lui et serait seul.

Lorsqu'il pénétra dans l'immeuble - pas du luxe, mais dans sa situation, j'imaginais qu'avoir un toit au-dessus de la tête n'était déjà pas mal - je laissai filer plusieurs minutes pour lui laisser le temps de rentrer chez lui et de se poser avant de m'approcher de la porte. Elle était verrouillée, j'avais déjà vérifié en le suivant là pour la première fois, mais la serrure était simple, et j'étais un foutu agent de la CIA. J'étais capable de la forcer, et j'avais retiré mes gants en m'approchant, mais je me rendis rapidement compte qu'il avait mal refermé derrière lui, ce soir-là. Coïncidence ? Je trouvais ça un peu étrange, je me disais qu'un type qui se doute être recherché devrait être plus prudent - enfin, d'un autre côté, il avait gardé sa puce, alors c'était peut-être pas une flèche non plus - mais à aucun moment je ne soupçonnai un piège possible.

Confiante, je me glissai à l'intérieur. Vu la tête de l'immeuble, je ne pensai même pas à l'ascenceur et attaquai d'office les escaliers, mon appareil traceur en main pour savoir à quel étage m'arrêter. J'aurais été lui, j'aurais choisi le dernier étage pour un accès aux toits: et ça ne loupa pas, l'appareil me guida au dernier étage. Je m'arrêtai devant sa porte, immobile et silencieuse. Il était seul dans l'appartement, je le savais. Bon, maintenant, je faisais quoi ? J'entrais ? Je cognais ? Je changeais d'idée et je tournais les talons ? Je penchai la tête sur le coté alors que je réfléchissais, sondant son esprit, histoire d'être prudente: je ne fus qu'à moitié surprise de me rendre compte qu'il m'attendait. Bon, j'étais entraînée, et tout ce que vous voudrez, mais je n'avais pas filé le premier touriste venu, non plus.

Bon, ben, s'il m'attendait, je voyais mal l'intérêt de cogner à la porte, du coup: prenant une lente et profonde inspiration, j'ouvris la porte. Son regard se posa sur moi, et je le sentais hostile. Je levai les mains doucement, pour montrer que je venais en paix. "Bonsoir," dis-je, ma voix ne trahissant pas mon manque d'assurance, "Je... hum... c'était ouvert."
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Maze Ellis
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J'étais rentré chez moi et j'attendais la confrontation finalement, toujours sur le quivive bien sûr mais connaître les lieux, les sorties potentielles, les pièges naturels pour un adversaire dus à la configuration de l'étage, tout cela jouait en ma faveur. Mais surtout cela allait me permettre de savoir qui me suivait et pour quelle raison.

J'avais gardé ma puce pour prouver à la CIA que non ils ne pouvaient pas se servir des gens comme de simples machines, Je leur devais des choses, mais j'avais joué les rats de laboratoire des années à espérer pouvoir servir mon pays avec quelle récompense? Etre envoyé à la mort parce qu'ils avaient peur de ce qu'ils avaient fait en fin de compte.

J'attendais et cela fut rapide, j'entendis les pas dans l'escalier, pas de précipitation, pas léger, c'était donc bien la jeune femme que j'avais repéré et elle était seule ou alors elle se déplaçait avec son "ninja" de poche ! Ma propre porte aussi était ouverte et j'observais donc ma visiteuse qui derechef leva les mains pour montrer qu'elle n'était pas armée pour l'heure. Mais j'étais bien placé pour savoir que nous pouvions être des armes nous même.

- Qui es-tu et qu'est ce que tu me veux?

Ca avait le mérite d'être clair, et oui j'étais attentif à ses moindres gestes potentiels, tout signe hostile, mais quelque chose dans son attitude me disait qu'elle ne venait pas pour me descendre. Alors pourquoi me suivre? une folle furieuse éprise de moi en secret? (désolée je me marre seule la...)
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Gen Caleb
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[Mais lol le gars qui doute de rien...]

Okay, il était hostile. Bon, après, j'étais capable de me mettre un peu dans ses baskets, et peut-être que moi non plus, en fuite de la CIA et me sentant traquée depuis un petit moment, je ne serais pas des plus accueillantes. Si mon pouvoir ne m'était pas d'une grande aide pour lire les émotions et les sentiments, je n'en avais pas besoin pour savoir qu'il se méfiait de moi - à tort, mais ce serait à moi de lui prouver. "Qui je suis, c'est vague, comme question." Je fis un pas à l'intérieur, les paumes toujours ouvertes, sur mes gardes. J'avais l'impression d'approcher un animal sauvage. Il était nettement plus grand et plus costaud que moi: s'il se décidait à utiliser la force, mon pouvoir serait ma seule chance, mais je n'écartais pas la possibilité qu'il ait la force mentale nécessaire pour y résister, auquel cas, je l'aurais dans l'os. Je pris une profonde inspiration. "Tu veux mon nom ? Mon nom ne te servira à rien. On peut changer de nom comme de chemise, ça ne nous définit pas."

Un autre pas dans l'appartement. "Ce que je te veux, ça, c'est déjà une question plus pertinente. Pas forcément plus facile à répondre, mais elle a le mérite d'être pertinente." Je me mordis la lèvre inférieure. En situation de stress, qu'est-ce que ça pouvait m'en prendre, des mots, pour ne rien dire, c'était hallucinant ! Je décidai de jouer franc-jeu avec lui: la CIA lui avait menti pendant des années, je ne voyais pas pourquoi j'en rajouterais une couche. "Je suis agent d'infiltration pour la CIA, je me spécialise dans l'observation et les interrogatoires. Je suis une Listener, tu peux imaginer pourquoi on me confie ce genre de tâches."

Respirer, respirer. "J'ai été envoyée sur ta trace par le supérieur du supérieur de mon supérieur, autant te dire que c'est pas le premier sous-fifre venu qui veut retrouver ta trace." Bon, voilà, c'était dit. "Je t'ai suivi pendant presque une semaine avant de désobéir à l'ordre formel que j'avais reçu. J'ai utilisé mon pouvoir sur toi pour voir ce que tu avais bien pu faire à la CIA pour qu'ils t'en veulent à ce point, mais ce que j'ai vu..." J'inspirai profondément. "Ce que j'ai vu, c'est plutôt ce que la CIA t'a fait." Je déglutis. Les souvenirs étaient encore frais, et je savais que j'en ferais des cauchemars pour un sacré bout de temps, mais ce que j'appréhendais, surtout, c'était sa réaction à l'idée que j'avais pris la liberté de fouiller dans des souvenirs qu'il aurait sans doute préféré garder pour lui.
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Maze Ellis
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[J'assume totalement]

J'observais cette jeune femme et la première chose que je notais c'était qu'elle cherchait ses mots, et qu'elle ne semblait pas à son aise, preuve en était sa respiration profonde pour parler. Ce n'était donc pas un assassin au sang froid inébranlable envoyé par qui que ce soit. était-elle folle? Non visiblement pas, par contre elle avait des choses à dire et plus que je ne l'aurais imaginé de prime abord.

Je la contournais tout en vérifiant qu'elle n'avait pas d'armes accessibles aisément tout simplement, si elle en avait c'était sous sa veste et donc dans un holster. Je refermais la porte derrière elle en tout état de cause, pas à clef non, juste je refermais.

- Ok pas ton nom mais comment t'appeler, machin ça te va?

Parce que je détestais ne pas avoir un nom à donner aux gens, le mien, elle le connaissait du coup.

La suite me surpris, une Listener? Bordel de merde, j'avais vraiment été un vrai touriste ces derniers mois, pas sur mes gardes, sûr de mon fait, sûr de moi, un sal con de prétentieux en somme. Par chance les Listener étaient rares et la CIA n'en avait probablement pas des dizaines qui courraient les rues à leur service.

Je peinais cependant à cacher autant ma surprise que la colère qui montait en moi, elle avait vu ce que la CIA avait fait? C'était à moi, personne d'autre ne savait hormis ceux qui m'avaient torturé, façonné, et elle, cette inconnue savait ce par quoi j'étais passé, jusqu'ou avait-elle plongé exactement? Avait-elle été attiré par la souffrance sans le vouloir? Avait-elle vu le reste? Se concentrer, je devais penser autrement, pour ne pas être écouté à mon insu. Respirer calmement, songer différemment, en français, le français avec ses phrases alambiquées, c'était bien, ils m'avaient appris ça, à détourner l'attention avec des subterfuges et donc je pensais en français, je formulais mes phrases mentales ainsi dans cette soit disant magnifique langue qui n'était qu'un beau bordel de grammaire et de conjugaison bourrée d'exceptions. Un poème me revint en tête du coup, un compliqué appris exprès pour ce genre d'exercices, le bal des pendus... charmant non?

Je désignais la table et les tabourets de bar avant d'aller au frigo prendre la deuxième portion de nouilles et la poser en face de la mienne, avais-je su? J'en doutais mais cela pourrait servir.

- Installes toi et expliques moi donc pourquoi tu as désobéi et pourquoi tu me racontes cela? Tes potes se mettent en place c'est ça, tu fais diversion? T'as pas l'air prête à me liquider, j'en mettrais ma main au feu. Alors pourquoi es-tu venue ici, te confronter à moi? Pour pouvoir plonger encore plus dans ma tête? Me dis pas que t'aime ce que tu as vu.


Et je ne riais pas en disant cela clairement.
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Gen Caleb
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Au fur et à mesure que le temps s'écoulait, je me sentais respirer plus librement. Il semblait plus se préoccuper de ce que je lui voulais et de si c'était un piège que de l'intrusion qu'il avait subi. C'était bien, parce que je n'avais pas envie de me prendre un round 2 du sermon "l'esprit des gens, c'est privé" que mon paternel m'avait servi à l'époque où il m'avait prise la main dans le sac, quand j'étais encore une gamine qui ignorait ce qu'elle faisait. À bien y penser, j'étais encore une gamine qui ignorait ce qu'elle faisait, en quelque sorte. "Appelle-moi Hope, alors." Une moitié de mon vrai nom, mais pour ce qu'il en savait, ça pouvait très bien être un nom d'emprunt lancé au pifomètre.

Je pris place à la table lorsqu'il me fit signe - bon, il s'installait pour manger, donc il ne devait pas trop croire lui-même à sa théorie du piège hyper bien élaboré, sinon il ne serait pas en train de gentiment s'installer pour prendre son repas. "Oh, tu sais ce que c'est, on te dit de ne pas faire quelque chose, alors c'est la première chose que tu fais !" dis-je sur le ton de la plaisanterie. J'haussai ensuite les épaules, prenant une voix plus sérieuse: "Je l'ai fait par prudence et par curiosité aussi, je l'avoue. Je voulais savoir à qui j'avais affaire, je déteste être dans l'inconnu. On m'a juste dit que tu étais dangereux, que tu avais tué d'autres agents, et moi j'ai voulu comprendre, entre autre, quel genre de supposé traître est assez stupide pour se balader avec sa puce dans le poignet, comme s'il attendait qu'on vienne le cueillir. Je ne suis pas ici pour te tuer, ce n'était pas mon travail de toute façon, mais je peux aussi te dire que personne n'est en train d'encercler cet immeuble, il n'y a pas d'escouade tactique en route, rien. Si j'avais voulu, ce serait déjà fait. J'avais un dossier gros comme ça, électroniquement parlant, j'ai tout viré quand j'ai compris." J'inspirai profondément. Ça faisait beaucoup de mots, mais j'étais la championne du "beaucoup de mots" quand j'étais sur les nerfs.

"Je suis venue ici..." Je marquai une pause, jouant nerveusement avec mes mains alors que je reprenais la parole: "Je suis venue ici parce qu'il n'y a pas si longtemps, j'ai rencontré quelqu'un comme toi - sauf que lui n'était même pas volontaire à la base - et je n'ai pas eu le courage de l'approcher. Pas CIA, MSS. En Asie, j'étais supposée le repérer pour que l'agence puisse venir l'appréhender. Mon rapport officiel, c'est que j'ai raté mon coup, mais la vérité, c'est que j'ai choisi de le laisser libre. Je me suis faite engueuler mais avec ce que j'ai vu, je m'en fous, et tout ça a commencé à me mettre le doute sur la CIA. Je me suis demandée pour qui je travaillais vraiment, qu'est-ce qui se passait quand je regardais ailleurs, qui j'aidais vraiment, mais va fouiner sans attirer l'attention à la CIA. Quand ils m'ont lancée sur ta trace, j'ai vu une occasion de savoir." Je secouai la tête, dégoûtée par les souvenirs qui m'envahissaient. "Tu ne peux pas être le seul à qui ce soit arrivé, combien ont pu être éliminés ou ne pas survivre à leur stupide mission suicide ? Combien de gamins se sont enrôlés sans savoir, ou pire, combien de gamins ont été enlevés à leurs familles pour subir ça ? Ça me rend malade de penser que mon travail est là pour aider ceux qui font des atrocités pareilles, il faut que je fasse quelque chose."
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Maze Ellis
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- Hope ? Ca me va comme appellation c’est mieux que bidule.

Je l’étudiais alors qu’elle parlait et j’aurais presque pu sourire quand elle me livra le couplet de l’enfant qui brave les interdits par principe, pour voir, elle n’avait pourtant pas l’air d’être une gamine, Amber m’aurait joué ce tour j’aurais compris mais soit.

Je hochais cependant la tête, je la croyais, elle était trop nerveuse, elle déblatérait et ne réfléchissait pas donc me livrait vraisemblablement la vérité, c’était surprenant. Quand à ce qu’elle expliqua ensuite je fronçais les sourcils, surpris et intéressé, j’étais je devais l’admettre piqué au vif par son explication. Le MSS disait-elle ? Ils étaient donc en Asie ? Cela restait un nom très très vague pour moi.

Quand elle s’arrêta un instant je me levais pour sortir deux bières du frigo et les ouvrir, ca passerait bien pour parler de ces choses non ?

- Je peux te confirmer que non je ne suis pas le seul à qui cela est arrivé, je faisais parti de volontaires pour ça sauf que dans le contrat ils avaient omis de mettre des petites lignes pour expliquer ce que ça nous ferait déjà de parvenir à vivre avec Yu activé. Ceux qui sont morts ou se sont suicidés parce qu’ils ont pas supporté la phase d’activation étaient nombreux et quand on est devenu stables… On a été entrainé et les tests perduraient, encore et toujours. Combien sont dehors j’en sais fichtre rien, on luttait les uns contre les autres, on devait exceller, par contre toi qui est encore dedans tu peux avoir accès à ces infos ça peut servir des gens qui luttent contre ces manipulations.

Je haussais les épaules et but de la bière avant de répondre qu’on était pas tous égaux et que notre seuil de tolérance pour tout et n’importe quoi varie tout simplement. C'était comme ça, le problème c’est que notre société voulait qu’on soit tous pareils, tous formatés, qu’on rentre dans des cases précises, qu’on puisse être classifiés en somme.
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Gen Caleb
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"Je suis à l'intérieur... c'est vite dit. La CIA, c'est grand, et disons que ce genre de choses dont j'ignorais l'existence jusqu'à ce que tu me l'apprennes malgré moi, c'est pas dans mon département. Soit je suis en mission de surveillance comme là..." Bon, en terme de mission de surveillance, j'avais fait mieux dans ma carrière que de tout effacer après une semaine et de m'asseoir en face d'une bière avec une cible que j'étais supposée regarder de loin uniquement, mais j'avais des circonstances atténuantes. "Soit je suis en salle d'interrogatoire. Cinq minutes avec moi, c'est plus efficace que cinq mois de captivité et d'interrogatoires avec n'importe quel autre agent, youpi !" C'était ce qu'on m'avait dit quand on m'avait finalement embauchée, après que tous les tests psychologiques et physiques du monde m'ait sorti par les trous de yeux. J'ai levé ma bière, style toast sans trop de conviction avant de prendre une gorgée, j'en aurais besoin ! "Je ne sais pas si je peux m'approcher de ce genre de choses sans me compromettre, mais le plus important, c'est que je n'en ai pas besoin. Je n'ai pas besoin de plus de temps ou de souvenirs qui collent à moi comme de la super-glue pour savoir ce que j'ai à faire."

J'ai pris une autre gorgée - fallait pas me mettre de l'alcool dans les mains en situation de stress, nom de Dieu - avant de plonger mon regard dans le sien. "S'il y a une personne dans ce monde qui peut comprendre ce que j'ai ressenti quand j'ai réalisé que je nuisais à ma propre cause plutôt que de l'aider en servant les mauvaises personnes, je pense que c'est toi. Disons qu'à moi non plus, on n'a pas fait lire les petites lignes avant que je signe." C'était vrai, quoi. Lui aussi, on l'avait dupé, et même s'il fallait bien admettre que j'avais eu plus de chance que lui, je considérais que la CIA m'avait trahie, moi aussi. Combien de mes cibles étaient en réalité des candidats en fuite ou des positifs n'ayant rien demandé à personne ? Ça me rendait malade. Lutter, il avait parlé de lutter - le genre de mot clé que j'attendais. "Ça ne veut pas dire, bien sûr, que j'ai l'intention de rester les bras croisés et de me morfondre dans mon coin."

J'ai sorti mon ordinateur portable de mon sac: lorsque l'écran s'alluma, il affichait déjà ce que j'avais eu l'intention de lui montrer en me révélant à lui: le fameux appel à la rebellion qui avait été lancé sur Internet, le message sans nom que la communauté avait fini par baptiser "Libération". J'ai posé mon ordinateur devant lui pour qu'il puisse lire le message. "Peut-être que tu as déjà lu ça, peut-être que non." Je l'avais lu et relu tellement de fois que je le connaissais par coeur, maintenant. Il n'était pas signé, évidemment, mais je savais d'instinct qui était derrière cette initiative. "C'est apparu sur le web peu de temps après que j'ai laissé filer cet homme en Asie, je suis sûre que c'est lui, je le sais, je le sens. Ça va faire des semaines que je retourne l'idée dans tous les sens dans ma tête mais je pensais... répondre." J'ai inspiré un grand coup et pris une autre gorgée, histoire de reprendre mes esprits et de lui laisser le temps de réagir.
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Maze Ellis
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C’était logique, tout était compartimenté en un sens mais un grain de sable pouvait, avait la capacité d’enrayer même certaines machines perfectionnées.

Le temps qu’on trouve d’où venait le problème, la mécanique pouvait se gripper.

- Je ne maîtrise pas les systèmes de grades ou d’accréditations mais même à ton niveau je suis persuadée que tu peux connaître des adresses, des noms. Je peux te donner l’adresse du laboratoire camp d’entrainement ou j’ai passé plusieurs années, tu y trouveras peut-être des informations.


La suite était des plus logiques, quoi ou qui de mieux qu’une listener pour faire parler des gens, on ne pouvait dissimuler son esprit derrière les méthodes basiques pendant des jours c’était épuisant. Et perdu d’avance au final il fallait l’admettre.

Je bus de nouveau une gorgée de bière me demandant ou Hope voulait en venir au final. Elle savait ce qu’elle avait à faire ? J’écoutais avec attention et ris assez jaune finalement.

- Au moins si ça peut t’aider à y voir clair et à agir pourquoi pas.

Dans ma tête j’étais plutôt en train de me dire qu’elle gagnait ma confiance, alors soit c’était une menteuse professionnelle soit elle était juste honnête, sa gestuelle la montrait nerveuse mais pas dans des postures forcées. Avais-je eu de la chance au final que ce fut elle qui me fila ?

Elle sortit son ordinateur et j’avoue j’étais perplexe, que voulait-elle me montrer ? Elle afficha alors le slogan qui circulait sur la toile depuis quelques temps, effectivement j’avais été attiré par ces mots, mais j’avais déjà trouvé pour ma part ma cause, ce pour quoi je voulais me battre, ce qui m’amenait à un autre détail, elle avait vu loin dans mon passé, mais dans le présent ? que savait-elle ? pouvais-je laisser quelqu’un qui aurait eu accès à mon niveau de connaissance de l’underground se promener dans la nature sans risque ? C’était complexe comme question.

- Je l’ai lu oui mais pour l’heure ce ne sont que des mots pour moi, cela ne me dit rien de plus. Et si c’était nos amis de la CIA ou d’une autre institution officielle ou officieuse qui s’amuse et nous tend un piège ? Ce n’est pas assez concret pour moi. Je comprends le message, je partage l’idée en un sens mais… j’ai déjà mon propre combat vois-tu.

Je la fixais du regard à cemoment la en demandant un peu en sautant du coq à l’âne du coup.

- Tu as plongé dans mon passé et dans mes années les plus sombres et violentes surement, mais qu’as-tu vu d’autre ?


Mon ton indiquait clairement que sa réponse avait une importance primordiale, peut-être même pour sa propre vie.
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Gen Caleb
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J'ai secoué la tête. "Non, je ne crois pas que ce soit un piège. Ça, c'est apparu très peu de temps après que j'ai laissé cet agent en fuite du MSS me filer entre les doigts, je ne crois pas aux coïncidences, ça ne peut être que de lui. Si la CIA ou un de ses petits copains était derrière ce message, pourquoi ils se seraient fait chier à m'envoyer sur ta trace alors que quelqu'un comme toi avais toutes les chances de répondre au message, au final ?" Il se méfiait, je le comprenais. Mais moi, j'avais confiance. Mon instinct me disait que le message était réel, que ce combat était réel - c'était le mien, je le savais, et ce que j'avais entrevu de Maze me portait à croire que ça pouvait être son combat, aussi.

Lorsqu'il m'a posé la question sur ce que j'avais vu, j'ai légèrement haussé les sourcils. C'était maintenant qu'il le demandait ? Bon, sa question était légitime, j'imagine bien que si on m'avait fait la même chose, j'aurais voulu savoir à quel point l'autre personne en avait vu sur moi. Ça devait faire drôle, d'être en face de quelqu'un qui possédait possiblement autant d'informations sur vous sans savoir vraiment de quoi il s'agissait. "Les gens pensent parfois que j'entre dans leur esprit et pouf, je vois tout. Ça ne marche pas comme ça, c'est comme... c'est comme tenir une encyclopédie dans tes mains, tu n'absorbes pas tout son savoir en touchant la couverture, tu cherches. Moi c'est pareil, sauf que l'esprit des gens n'est pas vraiment fourni avec une table des matières. Les pensées superficielles, ce que tu penses au moment T, c'est la première chose à laquelle j'accède. Les souvenirs, il faut plus ou moins creuser."

Vite, vite, une autre gorgée de bière ! "Dans ton cas, j'ai voulu voir cette supposée mission où tu te serais retourné contre les agents avec toi, alors j'ai trouvé ce moment. J'ai trouvé qu'il y avait anguille sous roche, et j'ai remonté, remonté, jusqu'à ce que je comprenne." Et jusqu'à ce que je ne puisse pas oublier non plus, mais inutile de lui en parler. "De ton présent, je n'ai rien vu parce que je n'ai pas cherché par là, ce n'était pas ce qui m'intriguait. Je me doute..." J'ai inspiré profondément. J'avais décidé d'être honnête avec lui et j'espérais qu'il n'allait pas prendre ce que je dirais comme une menace. "Je me doute que tu as une cachette quelque part, ailleurs qu'ici, je veux dire. Quelque part dans le secteur. Je t'ai perdu plusieurs fois dans des détours de ruelle, mais ce n'est pas ce qui m'amène ici." J'ai tapoté l'écran pour le ramener au message, qui était, vraiment, la raison de ma visite. Je voulais qu'il vienne avec moi, mais je n'avais pas prévu qu'il ne soit pas chaud à l'idée.
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Maze Ellis
Maze Ellis
Je n’étais pas totalement convaincu, pas encore que ce n’était pas un piège, ils me semblaient assez tordus pour être capable de mettre en œuvre ce genre de choses au final.

- Peut-être que partir du principe que le gars que tu filais en Asie et ce message sont liés est un mauvais postulat tout simplement, je dis pas que ce n’est pas possible mais statistiquement cela me semble assez improbable ne crois-tu pas ? Tu files un agent du MSS que tu laisses partir parce que j’imagine que tu as plongé dans sa tête comme dans la mienne et que ça t’a pas fait que du bien de voir ce qu’il a vécu puis moi ensuite ? D’ailleurs tu devrais réfléchir à ta propre sécurité, tu sais des choses mais un autre listener pourrait les apprendre en te sondant aussi non ?

Mes connaissances en les diverses manifestations de yu laissaient à désirer, on avait des pouvoirs, chacun le sien, chacun sa merde en somme mais je commençais à réaliser que des filets pouvaient être tressés avec des mailles tenues en y réfléchissant bien et c’était plus que dangereux pour les fugitis, moi je le vivais bien en réalité mais ces gamins battus qu’on récupérait pour leur donner un foyer ? Bien sûr depuis le début de la conversation je continuais de penser en français, mesure de précaution primordiale.

Hope me répondit et j’avais malgré moi envie de la croire, elle avait cherché des informations précises et cela avait été son fil d’Ariane, du coup ce qui s’était passé ensuite, mon arrivée ici, mes choix de vie et de lutte, elle ne semblait pas au courant finalement vu qu’elle tentait vraisemblablement de me convaincre de la suivre et de répondre à cet appel non ?

- J’avoue je ne savais pas comment marchait ton pouvoir, mais merci pour les explications c’est plus clair et je vais prendre le risque de te croire.

Cela étant dit, l’épée de Damoclès était toujours sur sa jolie tête, prudence étant mère de sureté.

A mon tour d’être honnête peut-etre ?

- Ici c’est pour l’officiel, pour bosser, me montrer, je ne me cache pas tu l’as bien compris par contre, oui je ne suis pas toujours dans ce charmant appartement.

Je peinais j’avouais, déjà c’était la première personne qui savait ce par quoi j’étais passé, à l’Underground personne ne m’avait posé de question, j’étais juste un des leurs et cela me convenait, mais la situation présente réclamait réflexion. C’était une chance de pouvoir être franc avec quelqu’un qui avait vu ce qu’on m’avait fait, pas de mots à mettre, elle savait déjà mais avais-je la trouille de ce que ça signifiait ? Oui !

Je reposais mon regard sur l’écran avant de manger quelques nouilles, oui réfléchir le ventre plein c’est plus simple pour tout le monde en général même moi, je ne dérogeais pas à la règle, pas à celle là. Ce message si il était réel, avais-je envie d’y répondre ? J’étais curieux oui mais l’Underground n’avait-il pas aussi besoin de moi ? N’étaient-ils pas devenu ma famille ?

- C’est tentant, ça attire la curiosité mais je crois que j’ai déjà choisi ce pour quoi je me lève chaque jour. Tu vis à Megalopolis ? Tu y es depuis longtemps ?

Parce que bon si elle était la juste depuis une semaine pour me filer, elle n’avait peut-être jamais entendu parler de l’Underground .
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Gen Caleb
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J'ai haussé les épaules. "Les Listeners ne courent pas les rues. Depuis le temps que je suis à la CIA, je n'ai rencontré personne comme moi, que ce soit un autre agent ou un suspect." Maigre sécurité, mais quand même, c'était mieux que rien. À vrai dire, je n'avais jamais pensé à ma propre sécurité dans tout ça, mais maintenant que j'y pensais, avoir autant d'informations sur deux agents en fuite n'était peut-être pas l'idéal pour ma survie. "Et de toute façon, je ne prévois pas m'éterniser trop à la CIA. Ce soir, je vais répondre au message et je suis ici pour savoir si tu vas y répondre avec moi." Il devait se dire que je ne manquais pas d'air - impossible de vérifier ce qu'il se disait, d'ailleurs, il pensait en une langue étrangère depuis que je lui avais parlé de mon pouvoir.

À sa question sur mon lieu de résidence, j'ai froncé légèrement les sourcils. "J'y habite en théorie," ai-je répondu, "Mais entre les missions à l'étranger et tout le reste, je n'y passe pas beaucoup de temps, au final. L'agence n'est même pas supposée intervenir sur le territoire américain, c'est juste que toi... ben je suppose qu'ils veulent laver leur linge eux-mêmes, pour ainsi dire." Ou le faire faire à des agents qui n'avaient aucune idée de ce qu'ils faisaient en réalité, surtout. "Écoute, je sais même pas ce qu'ils te veulent, j'ai été envoyée pour te repérer. Je ne sais même pas s'ils veulent te tuer pour balancer les preuves ou si la CIA veut ravoir son rat de laboratoire, mais d'une façon ou d'une autre, ça me rend malade d'y penser. Et ça me rend malade de me demander combien de gens comme toi j'ai pu filer à travers le monde, de toutes les personnes que j'ai été envoyée pour repérer, qu'est-ce que j'en sais, moi, si on m'a menti sur leur identité et sur ce qu'ils avaient fait ?!"

Je me suis levée debout. "Ça me rend malade de penser à ce qui a pu arriver à ces gens ! Ça me rend malade de penser à ce qu'ils t'ont fait ! L'homme du MSS que j'ai filé, on m'en a parlé comme d'un fou furieux, tu sais ce que moi j'ai vu quand j'ai remonté dans ses souvenirs ? J'ai vu un GAMIN accepter de suivre les agents du MSS parce qu'on avait une arme collée sous le pif de ses parents, tu te rends compte de ce que ces gens se permettent ? C'EST INHUMAIN !" Respiiiireeeeeeer. "Et ces gens ne vont pas arrêter d'enlever des gamins comme lui ou de faire des tests innommables sur des hommes comme toi du jour au lendemain ! Pour qu'ils arrêtent, il va falloir les FAIRE arrêter, et on ne PEUT PAS les faire arrêter en se cachant ! Il faut se battre, voilà ce qu'il faut faire ! Voilà ce pour quoi il faut se lever le matin, et ça te concerne autant que moi, sinon plus !"
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Maze Ellis
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Une information de plus engrangée, qui pour l’heure n’avait pas forcément d’intérêt mais savoir que les Listener étaient rares c’était important. Par contre je m’attendais pas à la suite et un instant je me demandais si elle était sérieuse ? Elle venait me trouver pour que je réponde avec elle au message ? Avait-elle peut au final et souhaitait-elle un tank à ses côtés ? Cela se tenait en un sens.

J’aurais pu rire, c’était une des rares fois ou j’aurais pu le faire naturellement mais je me retins parce que je savais que cela pourrait être mal pris et je ne souhaitais pas spécialement la braquer ou vexer, elle était aussi rafraîchissante que Amber, avec sa vision du monde un peu particulière et ce caractère entier, prêt à foncer dans le tas. Sauf que moi j’aime les trucs planifiés, organisés, chronométrés, j’étais le mec plus pénible de ma connaissance en terme de mise en place d’un plan, il fallait tout envisager, prévoir, analyser avant d’agir alors répondre comme ça à un message sans rien savoir ? Pas pour moi.

- Tu fais de drôles de proposition aux inconnus en tout cas.

Je laissais poindre un sourire avant de finir la bière.

- La CIA doit pas apprécier que je sois vivant déjà et qu’en plus j’ai le culot de rester en vie avec ma puce en place. J’ai déjà été suivi mais cela n’est jamais allé plus loin. Je pense qu’ils continuent finalement d’analyser mon comportement en société, est-ce qu’ils ont fait de moi un monstre inadapté au monde ou pas ? Suis-je une bombe à retardement ? Tu vois je pense que c’est aussi pour ça que t’es entré dans l’équation, ils voulaient des détails, comment je vis, suis-je violent, renfermé, pas sûr qu’ils veuillent mettre des agents en danger en les envoyant me tuer finalement. Je dois être un cobaye choyé , quelle chance non ?

Je m’étais souvent posé la question et finalement je pense que j’avais mis le doigt sur la réponse grâce à Hope.

Par contre une chose était sûre elle avait trouvé sa voie, elle avait foi en cet espoir que représentait ce message sur le net. Il y a un an ou deux je l’aurais suivi sans hésiter mais aujourd’hui, je commençais même à donner mon avis quand Reese ou Maddison abordaient des points sensibles sous le dôme devant tous, leur cause je l’avais faite mienne.

Est-ce que je pouvais lui parler plus librement ? Pourquoi pas.

- Je te rejoins la dessus, ce qu’on fait aux candidats c’est horrible, il se raconte que beaucoup sont enlevés et vendus aux organisations gouvernmentales, finalement pour moi c’était pareil sauf que j’ai cru que c’était ma décision, mon devoir, pas d’arme sur ma tempe, juste la pression familiale me faisant comprendre que ce serait un honneur de me porter volontaire pour devenir candidat vu que je portais l’anomalie. Mais tu sais il n’y a pas que ça qui ne tourne pas rond pour moi, t’as bien du voir l’état de ce quartier du coup ? Le nombre de laisser pour compte, de miséreux, de fuyards qui se terrent ici ? Tu n’en vois que la surface de l’iceberg Hope. Ici il y a un autre espoir pour tous ceux qui sont rejetés par la société, positif, candidat ou négatif, sous nos pieds une vie s’organise pour les aider, pour qu’ils aient de quoi manger, vivre, suivre leurs études, bosser, bref retrouver une vie et se sentir accepté. L’Underground est bien réel et ce refuge est ma cause à l’heure actuelle, et celle de nombreuses autres personnes.

Par contre ses mots raisonnaient dans mon esprit, faisant écho à ceux d’Amber, ne faudrait-il pas aussi agir, se battre pour qu’ils cessent de survivre la dessous et qu’ils puissent vivre tout simplement ?

Je m’interrogeais réellement.
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Gen Caleb
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J'ai haussé un sourcil. Pour un homme qui se savait traqué par une des agences secrètes les plus réputées au monde, il ne semblait pas s'en faire outre mesure. Pas que je m'attendais à trouver une demoiselle en détresse, mais quand même. Et l'Underground, j'avais entendu de vagues rumeurs avant, mais je n'y avais simplement pas cru. Ça faisait tellement... cliché post-apocalyptique de s'imaginer une société en marge vivant sous nos pieds. "Et tu vas faire quoi, le jour où ils en auront assez de regarder et décideront de passer à l'action ? Tu vas faire quoi le jour où la personne qu'ils enverront à trace aura nettement moins d'empathie que moi et n'en aura absolument rien à battre de toi ? Ton pouvoir te protège, mais les autres ? Si l'Underground est réel alors vous avez des gamins, des Positifs en fuite, des gens qui ne savent pas se défendre ou se battre comme toi, concrètement tu penses faire QUOI le jour où un petit malin de la CIA va te filer jusque là-bas ? Parce que c'est pas parce que je n'y suis pas arrivée en une semaine que personne n'y arrivera ! Et crois-moi, si moi je n'aurais rien fait contre ces gens si je t'avais suivi jusque là-bas... c'est pas le cas de toute la CIA."

Un sacré euphémisme. Si un agent de la CIA arrivait un jour à traquer Maze jusque là-bas, entre les positifs à foisson et les potentiels candidats recherchés, ce gars était paré pour se faire promouvoir directeur de l'agence direct. "C'est bien de les recueillir et de leur offrir protection après qu'on leur ait fait du tort." Je le pensais vraiment. MAIS.... "Mais vous ne pouvez pas tous les récupérer, et vous ne pouvez pas enlever le mal qui leur a été fait. Ça..." J'ai pointé l'écran encore avant de continuer: "Ça, ça a été écrit par quelqu'un qui veut faire bouger les choses, qui veut que nous vivions à l'air libre sans crainte. Parce que si je t'écoute, on se planque tous sous terre et c'est bon ? Tu crois pas que c'est ce que les gens veulent, qu'on disparaissent ?"
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Maze Ellis
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En fait il fallait être honnête je n'avais juste pas la moindre appréhension d'être trouvé, traqué et chassé, en réalité je crois que je n'attendais que cela.

- Je buterai ceux qui tenteront de s'en prendre à moi Hope. Sans l'ombre d'une hésitation, même si ils m'envoient des assassins aussi mignons que toi je n'hésiterai pas une seconde. Je suis mortel comme tout le monde mais je crois que j'aurais tendance à donner du fil à retordre à celui qui voudra me faire plier vois-tu.

La suite eut tendance à m'agacer un peu, en réalité j'avais l'impression de me retrouver en face d'Amber et d'entendre ses critiques sur le fait qu'on bougeait pas, qu'on volait, qu'on s'organisait, qu'on était un hospice mais qu'on faisait pas bouger les choses. Et je savais qu'elle avait raison, je le disais maintenant et ça passait assez mal pour l'heure car pour Reese et Maddison, l'Underground c'était la suite de Lux, du foyer tout simplement sauf que cela prenait une toute autre ampleur.

- Quand bien même on me filerait jusque sous terre, cela ne signifie pas qu'on trouvera les entrées ou qu'on en ressorte vivant, nous avons des protections nombreuses et des moyens que tu n'imagines pas.

Enfin c'était ce que je pensais à ce moment, Elvis, Evan, ils faisaient un boulot de dingue.

- C'est un foyer pas un camp de soldat justement, nous protégeons et offrons un toit à ceux qui en ont besoin, nous nous défendons des agressions mais on peut pas demander à tout le monde d'être prêt à se battre et mourir pour les autres, rares sont ceux capables de le faire.

Bien sûr que je me savais prêt pour ma part mais jamais cela passerait la dessous.

- Tu sais quoi, je sais comment ça marche moi la dessous, je sais que c'est concret même si rien n'est parfait ou idyllique crois moi bien Hope alors que ce message c'est juste des mots pour l'heure, je ne crois pas dans les mots mais dans les actes pour ma part. que tu veuilles foncer la dedans tête baisser je le conçois mais je peux pas me permettre de compromettre ma cause actuelle pour une dont je ne sais rien au final.
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Gen Caleb
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"Je ne sais peut-être pas concrètement comment vous fonctionnez, mais je me doute que vous êtes plus dans la protection que dans l'action." Et, au fond de moi, je me demandais en quoi se cacher sous terre pour vivre en marge de la société, c'était aider notre cause. Combien de Négatifs n'attendaient que cela, de nous voir disparaître, d'une façon ou d'une autre ? Il fallait forger notre place, pas se marginaliser. "Offrir un refuge c'est bien ! Mais tu ne crois pas que te battre pour que ces gens n'aient un jour pas à avoir besoin d'un refuge, c'est mieux ? J'en ai vu assez dans tes souvenirs pour comprendre que tu en étais capable... alors si tu en as la capacité, pourquoi ne pas le faire ?" Ça me dépassait totalement, mais je voyais bien, aussi, que je parlais à un mur et que je ne risquais pas de le convaincre. Au fond, je pouvais concevoir qu'il n'ait pas la même confiance que moi en ce message. Moi, je savais, au fond de mes tripes, qui l'avait lancé - mais Maze ne me connaissait pas et n'avait aucune raison de se fier à mon instinct, au final.

J'ai soupiré et levé les mains, signe que j'abdiquais. "Écoute. Je comprends." Un demi mensonge, mais bon. "Je suis pas venue pour te forcer la main ou te dire quoi faire de ta vie, c'était juste... une proposition, disons. Proposition refusée, soit, je vais pas te tordre le bras, quand même." Je me suis levée de mon siège. "Je vais y répondre ce soir, je pense... je sens que c'est ma place, tu vois ? Tu sembles avoir trouvé la tienne, mais moi je cherche encore." Je lui ai souri. "Je vais passer des heures à monter un dossier bidon sur toi. Je ne leur fournirai aucune information réelle, alors... ton travail en Ville Haute, cet appart, Underground, l'endroit où tu achètes tes pâtes le soir... garde tout, ils n'en sauront rien. Tu n'as pas de raison réelle de me faire confiance, je sais, mais je t'en donne ma parole." Un jour, la CIA se rendrait peut-être compte que je n'avais fournie que de fausses informations sur Maze, mais si tout marchait comme je le voulais, ce jour-là, je serais déjà loin d'eux.

J'ai refermé le portable pour le mettre dans mon sac, et je lui ai souri à nouveau. "Tu sais quoi, peut-être qu'un jour nos chemins se croiseront à nouveau, et je pourrai t'assurer que le message était bien vrai ! Et peut-être qu'à ce moment, tu seras prêt." Oui, j'étais plutôt confiante, comme fille ! "Je vais pas te déranger plus longtemps. Bonne nuit et bonne chance." Je me suis dirigée vers la sortie.

[HRP: Je te laisse décider si tu la laisses quitter ou pas :) ]
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Maze Ellis
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Je confirmais d'un hochement de tête, oui nous étions un foyer, un lieu d'asile

- Je pense qu'il faut d'abord s'assurer qu'on est capable de protéger les opprimés avant de foncer tête baissée, on t'as pas appris ça à ta formation militaire? T'as du en avoir une pour rentrer à la CIA non? Je ne dis pas que c'est une fin en soit mais on met d'abord les gens en sécurité avant de s'occuper des menaces qui pèsent sur eux.

Même dans mon taf de garde du corps cela fonctionnait pareil, le client et sa sécurité étaient ce qui primait sur le reste.

- Que moi je sache me défendre, me battre c'est une chose mais on est pas tous câblés pareil et Yu n'offre à personne les mêmes dons.Regarde en soit la manifestation de Yu en toi n'est pas agressive même si au final tu peux retourner cela à ton avantage en poussant les gens à faire ce que tu veux mais cela reste de la manipulation, pour une confrontation physique tu n'auras pas forcément le temps de fouiller et savoir ou appuyer non? Du coup ce que je peux faire moi n'est qu'une petite pièce d'un grand puzzle dont je ne maîtrise pas encore la mise en place.

Oui fallait avouer que pour l'heure je n'avais pas le pouvoir d'influer sur les choix de l'Underground mais rencontrer quelqu'un comme Hope me pousserait à aller plus loin, à suivre les conseils de Amber aussi et un jour prochain à prendre la tête d'une faction de l'Underground, et dire que ce sont des femmes qui allaient me faire bouger et faire trembler les fondations même de l'Underground.

Oui je refusais sa proposition même si au fond de moi mes tripes bougeaient je ne pouvais pas laisser tomber ces laisser pour compte.
Quand elle a rangé son portable je l'ai remercié de changer son dossier sur moi.

- Te mets pas en danger pour moi par contre, je suis un grand garçon je saurais me défendre. Donnes leur quand même de quoi manger, les affame pas trop de renseignements.

Je la suivais à la porte et ajoutait.

- On va croiser les doigts pour que tu sois porteuse d'espoir Hope et que ton intuition soit bonne. Et qui sait un jour...
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Gen Caleb
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Une formation militaire... j'avais eu droit au truc de base, quoi. Après les tests physiques, j'avais vite été orientée vers les formations d'infiltration, surtout. On ne me demandait pas d'appréhender ou de taper qui que ce soit, juste de tout savoir sur eux: j'étais le seek du seek and destroy, en somme, et maintenant que j'y pensais, je doutais que la CIA aurait voulu me mettre en danger en m'envoyant dans le feu de l'action. Ils avaient mis la main sur une Listener, c'était pas pour l'envoyer se faire tuer, je suppose.

Je comprenais la logique de Maze, en fait, même si j'avais du mal à être d'accord. Il voulait protéger, et ça se défendait, mais moi j'étais prête à l'attaque. On ne m'avait rien fait personnellement et pourtant je me sentais animée d'un esprit de vengeance: la CIA m'avait trahie, en quelque sorte - j'avais cru être du bon côté, j'avais cru que j'aidais la cause des Positifs en montrant que nous pouvions très bien faire partie de cette société... et au final, les gens que je servais étaient des gens qui nous oppressaient. Il fallait que ça arrête, et ça n'allait pas s'arrêter en disant "Pourparlers ?".

Je me rendais bien compte, aussi, que les souvenirs de cet homme du MSS et de Maze m'affectaient d'une façon que les autres souvenirs que j'avais vu dans ma vie - et j'en avais vu ! - ne m'avaient pas affectée. Tout le reste, même quand c'était pas joli-joli, je l'avais occulté assez facilement, comme on occulte un film d'horreur: ça nous fait peur sur le coup, puis on se dit "c'est qu'un film". J'ignorais ce qui avait causé ça: peut-être la nature des souvenirs, peut-être le fait que je m'étais trop attardée dans leurs esprits: il faudrait que je sois prudente à l'avenir.

J'ai haussé les sourcils lorsqu'il m'a dit de faire attention pour le rapport. "T'inquiète pas pour moi, je suis une grande fille aussi." Enfin, pas physiquement, mais... "Je connais la bête, je vais lui donner un bel os à mâcher, pas de souci." Ça allait me prendre des heures, au bas mot, pour sortir de mes fesses un rapport bidon qui serait crédible, mais je n'en avais rien à battre: hors de question que je livre Maze à mes supérieurs après ce que j'avais vu. "Un jour, qui sait ?" Je lui ai souri une dernière fois avant de passer la porte. "Au revoir, Maze Ellis."
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Maze Ellis
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Forcément je l'avais surprise en lui disant de faire attention, au final nous n'étions que deux inconnus au vu du peu de temps passé ensemble mais elle ne réalisait qu'elle était la personne hors CIA et mes parents qui en savaient le plus sur moi, je doutais d'être même capable de parler de ces années noires à quiconque, et la , le destin avait mis sur ma route quelqu'un qui avait lu en moi sans que j'ai besoin de chercher à faire sortir toute cette merde de sous ma carapace.

- On ne sait pas ce que nous réserve l'avenir alors à un jour prochain Hope.

La porte refermée, je repris une bière et pris le temps de la boire en écoutant un vieux morceau que j'appréciais particulièrement et que je n'avais pas mis depuis longtemps, allez savoir pourquoi, mais la il me semblait approprié.

https://youtu.be/w09y-W9Erlc

[hj] Fini pour moi merci Gen :)
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Gen Caleb
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[Aaaaaaaaaaaaaand cut ! Bouclé pour moi aussi ^^]
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[Flashback] [CLOS] [Gen/Maze] La CIA cache bien son jeu non?
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