[CLOS] [Robyn/Logan] Long time no see

Juin 2074

Il y avait des jours comme ça où on se sentait invincible, léger et il semblait que rien ne pouvait vous atteindre. L’austérité des lieux, la saleté, la fatigue, le manque de sommeil, les tests qui ne fonctionnaient pas, les soudures mal chiés, les armes qui s’enrayent…rien.

Depuis quelques temps, Robyn avait retrouvée son éternel enthousiasme exacerbé pour aucune raison en particulier. Elle était seulement elle comme à son habitude mais avec un petit regain d’énergie qu’on ne lui avait pas vu depuis un moment. Ceux qui la connaissaient le mieux pourraient peut-être remarquer un subtil changement chez la rouquine. Elle n’allait assurément hurler dans tous les corridors qu’elle avait perdu sa … enfin, qu’elle n’était plus la même.

Habillée de son éternel uniforme (Pantalon cargo, débardeur blanc, tablier de cuir et saletés) Robyn avait les cheveux relevée haut dans une queue de cheval dont certaines mèches c’était évadées honteusement durant la journée. Cette journée qui tirait vers la fin d’ailleurs. Assise devant son comptoir de travail, l’armurière ce mit à taper du pied en rythme dans le silence de son atelier entre deux soudures. Un fin sourire égaya son visage et une idée folle lui passa par la tête. Comme si sa vie en dépendait, Robyn se leva et courra jusque dans ses locaux personnels agacent l’armurerie. D’un grand fracas, elle revient dans son atelier à la course en dépoussiérant une vieille machine avec satisfaction qu’elle déposa sur le coin de son espace de travail en fouillit.

C’était un vieux radiocassette classique des années 1980, poussiéreux, en piteux état mais seule Robyn savait qu’il pouvait toujours fonctionner. Bidouillé dans ses heures libres, on lui avait ramené pour une sombre raison, mais elle n’avait jamais pu s’en servir jusqu’à ce qu’elle trouve sur le marcher des casettes hors de prix. Un luxe qu’elle ne s’était payée qu’une fois. Elle ne connaissait pas le groupe, ni le type de musique et avait acheter une énorme bande magnétique à l’aveuglette.

Bon Jovi - Slippery When Wet

Elle avait rigolé en lisant le titre sans se douter que son choix s’avérait à être un classique rock.

Vérifiant qu’elle était toujours seule, Robyn ouvrit le truc et presque tendrement, y glissa la casette. D’un geste assuré mais lent, elle appuya fermement sur le bouton qui permettait d’en faire la lecture. Aussitôt fait, un grichement sortie des hautparleurs et l’armurière reculèrent d’un pas, prête.

Que quelques secondes le radiocassette cracha les premiers sons de guitare électrique d’une chanson endiablée qu’elle connaissait par cœur.


Robyn ferma les yeux un instant et battit le rythme du pied puis satisfaite retourna à son travail non sans danser, gigoter et chanter à tue tête.

Vous savez, il y a vraiment des jours comme ça où on se sentait invincible, léger et il semblait que rien ne pouvait vous atteindre ou vous voir.

Il y des jours où on a juste envie de crier. Je venais d’effectuer ma première mission à l’armée qui avait duré seulement 2 mois, mais déjà je sentais à quel point ça avait eu de l’impact sur moi. Des fissures en moi éclataient et déjà je comprenait comment le monde tournait. J’étais empli de désillusion. En même temps, je l’avais choisi. J’avais bravé Maddie, qui ne désirait que ma protection. Pourtant à trop vivre à l’abris, je n’avais pas l’impression de vivre complètement. Certes, j’avais choisi la manière forte, mais je me sentais enfin acteur de mon destin.

La mission en question était une mission de terrain en Chine. En soit, ça n’avait pas été d’une difficulté extrême, elle permettait de former les nouvelles recrue. Autrement dit, c’était de l’infiltration, et je n’avais pas eu à appuyer sur la gâchette une seule fois. Je faisais tout pour l’éviter parce que je redoutais le jours où j’aurais à l’utiliser pour… blesser. L’avantage c’est que je pouvais utiliser mon pouvoir et avoir de l’avance sur la situation.

Quoiqu’il en était, je venais de revenir au bercail. L’Underground me donnait ce sentiment d’être chez moi, à la maison. Bien évidemment la première chose que j’ai fait a été d’aller voir Maddie et de la serrer fort dans mes bras. La seconde et bien c’était aller voir Robyn et Elvis.

Je parcourais les couloirs pour me rendre jusqu’à eux et puis j’ai entendu de la musique. J’ai souri parce que j’ai immédiatement reconnu d’où cela venait. D’une c’était du Bon Jovi (j’avais grandi en écoutant les compiles de mes parents, qui étaient amateurs de vieux rock du siècle dernier) et de deux cela ne pouvait être que Robyn. J’ai poussé la porte de l’armurerie.

« Devine qui est de retour. » juste après être rentré, j’ai ouvert grand les bras pour faire un grand « TADAAA ! » le tout surmonté d’un énorme sourire. Long time no see. Robyn était ma meilleure amie et de ce fait, elle avait une place à part dans mon coeur. Je voulais faire une entrée grandiloquente et théâtrale.

« Je prend les rafales de câlins. Aller vas-y balance la sauce ! »

Concentrée à danser, chanter et souder, Robyn sursauta quand la porte de l’armurerie s’ouvrit soudainement. Son masque de soudure sur le visage, elle releva la tête avec empressement, voir qui venait de la surprendre en flagrant délit. N’y voyant pas grand-chose, la voix qui annonça son retour ne laissa aucun doute sur la personne.

N’y croyant pas ses oreilles, Robyn releva son masque sur sa tête et cligna des yeux. Un énorme sourire s’afficha sur son visage et dans un grand foutoir, elle lança le masque, enleva ses gants avec empressement et courut en contournant son énorme table de travail en foutoir. Elle ne lui fit pas seulement un câlin, elle lui sauta carrément dessus.

Elle allait le salir avec son tablier, ses mains crasseuses et son visage qui portait toujours les marques noires de son dur labeur, mais elle s’en moquait. Robyn passa ses bras autour de sa nuque et enfouit son visage dans son cou. Elle le serra aussi fort qu’elle le pouvait.

- Ne me fait jamais des surprises comme ça ! dit-elle dans un murmure, faussement énervée, tout à fait heureuse.

À tout moment, ils pouvaient découvrir qu’il était mort en service. Cette lubie de rejoindre l’armée, de les quitter et d’aller risquer sa vie ailleurs que pour leur cause. Elle n’en parlait pas, mais il y avait toujours cette inquiétude qui planait…

Enfin, il avait fait son choix.

Encore accrochée à lui, Robyn ne lâchait pas prise et souriait bêtement contre son épaule. Elle prit une profonde inspiration, puis une deuxième et sans savoir pourquoi, sentit l’émotion monter, ses yeux s’embuèrent.

- Je suis contente de te voir Logan.

Qu’est-ce qui la faisait pleurer ainsi? Le soulagement ? Qu’il prenne le temps de venir la voir pendant sa permission ? Les derniers évènements dans sa vie ? Ses questions sans réponses? Sa présence ici, dans son atelier, comme avant ?

Peut-être un peu de tout ça.
Et voilà qu’elle se mettait bêtement à renifler contre lui, retenant à peine ses larmes.

Bravo, belles retrouvailles !

J’avais réussi mon effet et j’en étais extrêmement fière. Bien que j’avais anticipé sa réponse, elle m’avait surprise en m’en donnant dix fois plus. Que mes vêtements soit tachés de crasse, je m’en contrefichais, tout ce qui comptait pour moi était d’être là.  Je la gardais contre moi, pris par l’émotion.

«  Non mais avoue que tu as adoré. Avoue ! » Elle ne pouvait pas voir mon visage, par qu’était en mode koala mais j’avais un énorme sourire à m’en craquer les muscles de la mâchoire. J’ai fermé les yeux un instant pour savourer l’instant présent. C’était tellement précieux !

«  Tu m’as  énormément manqué. » lui-ai dit, tout bas.

Mais voilà que Robyn était encore plus émue que moi, ou du moins, elle le montrait différemment. Je n’étais pas devenu un gros dur encore, mais j’apprenais à me forger une carapace. Ici, elle se brisait sans que j’en prenne garde. Enfin, je respirais.

«  Oh Robyn, mais non ! Je voulais pas te faire pleurer voyons. Je voulais te faire une surprise. »

Je plaçais ma main sur l’arrière de sa tête, la caressant doucement pour la rassurer.

«  C’est bon, je suis là maintenant. C’était si terrible que ça sans moi ? »

J’ai laissé un silence passer, le temps de trouver quoi répliquer. En deux mois, je ne pouvais absolument pas imaginer les changements qui avaient pu se produire ici.

« Je croyais que ça allait te faire un bol d’air frais. Plus personne pour t’embêter ou te faire des blagues débiles. » ai-je finit dans un rire avant de me reculer pour encercler son visage de mes mains.

«  Sérieusement, c’était si terrible que ça ? J’ai loupé plein d’épisode, il va falloir que tu me fasses un récap' ! »

Bien sure qu’elle a adoré la surprise et elle aurait voulu répondre à son chuchotement que lui aussi lui avait manquée, mais elle avait la mâchoire serrée de ne pas laisser sortir trop intensément ses émotions soudaines. Sa main caressait ses cheveux, il voulait la rassurer et c’était normal. C’est après tout, c’est ce qu’il avait toujours fait pour elle.

Depuis le tout début.

Il la lâcha avec précaution et riait légèrement. Logan entoura son visage tout sale de ses deux mains et souriait en la regardant, se demandait bien ce qui s’était passé depuis son absence.

Comme une gamine, elle renifla puis essuya ses yeux en laissant des marques presque propres au passage. Elle leva son regard sur lui et sourit :

- Non, ce n’était pas si terrible que ça. Je suis juste contente que tu aies pris le temps de passer par l’armurerie.

C’était en partie ça.

Elle leva les épaules et poussa un long soupir. Robyn finit à prendre une grande inspiration et s’excusa :

- Désolée… ce n’est certainement pas l’accueil que tu imaginais avoir. Je me suis laissé un peu aller. Mais ça va… ça va.

D’un petit coup de poing amical sur l’épaule, elle ajouta avec un charmant sourire moqueur :

- Tu sais que j’adore tes blagues débiles et n’hésites jamais à m’embêter !

Dansant sur un pied, et l’autre elle demanda simplement :

- Tu es en permission ? Est-ce que tu as besoin de quelque chose de l’armurerie ? Je t’offre un … un café ?

[Sorry pour le temps de réponse. Disons que j'ai très mal géré mon temps ces dernière semaine. Je revieng !!! ]

Son visage était encore tâché par la saleté et maintenant seul ses yeux ressortaient clairement. Je me suis mis à sourire doucement, ce qui faisant remonter les tâches sur mon visage.

«  Oh mais voyons Robyn ! C’est tout à fait normal que je vienne te voir. Tu croyais que j’allais t’oublier à cause de tout mes devoirs ? C’est sûr, ce n’est plus comme avant. J’apprend à avoir les épaules pour supporter des choses que je n’aurais jamais imaginé. Mais tu es ma meilleure amie et je ne pouvais pas juste passer à côté sans rien faire. »

Je l’ai suivi du regard alors qu’elle s’excusait.

«  Mais non, c’est rien. Je ne m’imaginais pas grand chose non plus à par un gros câlin en mode koala suite à une entrée fracassante. C’est déjà pas mal hé ? »

A ce stade là je ne pouvais plus enlever le sourire ridicule que je portais sur mes lèvres. Ca en devenait contagieux.

«  Alors note à moi-même : ne jamais arrêter les blagues. » J’ai levé les yeux, un instant rêveur. «  Sauf quand je suis en mission. » Une expression plus sérieuse s’est inscrite sur mon visage sans que je m’en rende compte. «  Mais oui, je suis en permission pendant les mois qui arrivent. Il ne m’ont pas dit encore clairement quand j’allais reprendre alors j’attend. J’attend en me rendant utile ici, à l’Underground. »

J’ai plissé les yeux et baissé le ton de ma voix pour entrer dans la confidence.
«  A tout t’avouer pour l’instant… je suis un piète tireur et je fais tout pour ne pas avoir à utiliser d’arme. Ce qui veut dire figer le temps dès que j’en vois l’occasion pour esquiver. C’est un peu mon petit secret… Je sais pas combien de temps je vais pouvoir durer comme ça. » J’ai passé ma main sur ma nuque, qui était fraichement rasée à la mode militaire.

«  Va pour un café ! Juste pas trop fort. Et toi alors ? Qu’est qui s’est passé pendant que je n’étais pas là ? L’Underground a toujours l’air d’être le même. Et toi ?  »