2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [CLOS] [Camy/Archi] Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis !

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Archibald Akton
Archibald Akton
[CLOS] [Camy/Archi] Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis ! Giphy

Début Juin 2074

Il apprenait petit à petit à connaitre les quartiers. Evan l’aidait en cela. Cette positive fusionnée le fascinait. Ils pouvaient faire ça ? Certaine nuit il en rêvait, et à l’insu d’Elvis il entrainait Evan avec lui parcourir les réseaux, apprenant d’elle comme elle apprenait de lui. Au grand damne d’Elvis, vu qu’Archi ne lui apprenait QUE ce qui était hors la loi, dangereux, et stupide. Elle était plus rapide que lui, plus précise aussi, et Archi l’enviait.

Mais Maddie voulait une chose bien particulière, et il ne pouvait plus s’échapper sous des prétextes fallacieux bien longtemps. Quand elle l’avait bloqué dans un coin d’une pièce, le doigt pointé sur son torse, en le menaçant de lui botter le cul jusqu’à la glotte si il n’apprenait pas à se débrouiller tout seul avec ses poings, Archi avait fini par accepter bon grès mal grès d’aller vers Salvation suivre un cours particulier qu’on lui avait assigné. Elle le voulait apte à venir en mission si le besoin d’un cyber se faisait sentir, elle voulait aussi qu'il s'occupe autrement qu'en emmenant Evan se balader à travers la réseau sans raison particulière, elle cherchait à les protéger et il l'avait bien compris. Il ne voulait surtout pas désobéir à la chef… On ne désobéissait pas à la chef.

Le voilà donc en route vers Salvation, le rire d’Elvis encore en travers des oreilles, les provocations d’Evan qui elle n’en avait pas besoin résonnant dans ses oreilles, et la menace de voir son postérieur molesté par une Maddie version tsunami.

Le chemin il le connaissait par cœur, il avait pris au sérieux le fait de connaitre chaque endroit et recoin de l’underground, qu’il avait gravé dans son crâne comme l’image de… non il ne prononcerait pas son nom elle ne voulait pas le revoir, il ne dirait rien.

Il frappa à la porte, et sans attendre de réponse il entra. Salle d’entrainement banale de Salvation, des grands murs de bétons, des tatamis au sol, des armes dans un coin, et son instructrice penchée en train de ranger des armes surement mortelles.

Elle était de dos, mais son cœur s’arrêta quand même un instant. C’était une blague ? Il n’avait pas eu accès aux dossiers personnels des habitants de l’underground, pas encore, on voulait être sûr de lui avant, et il avait accepté. Mais s’il avait su….. Que devait-il faire ? Ressortir. Premièrement il n’en avait pas envie. Aussi dure que cela était pour lui, aussi douloureux que cela paraissait, il ne voulait que s’approcher d’elle, qu’être avec elle, inconsciemment il fit un pas en avant. Deuxièmement si il sortait, il faudrait qu’il explique à Maddie que son instructrice et lui avait une relation, compliquée, et qu’elle ne voulait plus le voir. Maddie n’aimerait pas. Pas du tout.

Il avança encore d’un pas, ne disant pas un mot, sans bruit. Il voulait juste profiter d’elle en train de préparer leur séance d’entrainement, il voulait la détailler, son corps, ses courbes, sa chevelure. Mais plus que tout il crevait d’envie de voir ses yeux, il voulait se noyer une fois de plus, une dernière fois peut être. Elle l’avait privé de ce dernier instant en partant, en le laissant. Il voulait l’avoir.
Alors d’une voix fébrile, il dit la seule chose qu’il pouvait encore dire.

-  Bonjour superbe étrangère.

Finalement c’était ainsi qu’il l’avait appelé la première fois.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
[CLOS] [Camy/Archi] Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis ! Tumblr_m5toc502L21ror6v2


D’une manière générale, elle aimait bien les réunions de l’Underground. Ils discutaient de choses importantes. Elle avait au moins l’impression de servir à quelque chose. Et elle ne réfléchissait pas. Elle était occupée. Elle ne s’était pas encore vraiment remise de sa nuit avec Arch. Il faut dire qu’il y avait veillé.
Elle avait pensé que disparaitre simplement et le laisser le loisir de passer à autre chose - quelque chose de plus paisible, de plus normal. Mais lorsqu’elle était retournée au bureau, elle avait été interdite de découvrir la rose, et la carte qui l’accompagnait. Elle avait faillit pleurer au milieu du bureau tant elle n’avait pas imaginer qu’il puisse interpréter son départ de cette façon. Elle avait pourtant eu l’impression d’avoir été claire sur le fait qu’elle n’était pas à meme de lui offrir ce qu’il voulait. Avoir assez insisté sur ses carences à elle. Assez pour qu’il ne se sente pas autant rejeté et déprécié. Et ça n’avait rien arrangé à son humeur.

Elle était retourné à l’Underground, la mine sombre, ce soir-là. Elle avait directement filé à sa chambre et avait longuement observé sa réserve de secours - une bouteille de vodka soigneusement dissimulée dans son armoire - avant de succomber. Qu’avait-elle seulement à perdre ? La confiance de ceux qui comptaient sur elle. L’Underground. Salvation. Reese. Ils étaient devenus sa famille. Elle devait leur faire honneur. Alors le lendemain, elle avait fait illusion. Trompant tout le monde. Sauf Reese. Il savait qu’il y avait quelque chose, mais il s’abstint de faire le moindre commentaire. Cependant, Camy avait vu qu’il se doutait de quelque chose. Et la vie avait repris son cours. Elle s’étonnait elle même de si bien réussir. Mais rien n’avait changé. Elle devenait juste meilleure à masquer ses failles.

A dire vrai, dans la journée, les choses allaient relativement bien. Mais dans la solitude de sa chambre, elle ressassait ce qu’elle se souvenait de cette nuit, constatant avec une certaine ironie qu'Arch était devenu son premier fantôme encore en vie. Ca la changeait, quelque part. Mais ça ne changeait rien à sa culpabilité sourde. Elle s’en voulait de lui avoir laissé cette impression là. Ce n’était pas sa faute, à lui. Il ne pouvait pas décider de ses sentiments, pas plus qu’elle. Il avait l’avantage sur elle : il savait ce qu’il voulait, il avait eu le courage de le réclamer - pour absurde que ça lui paraisse, il l’avait néanmoins fait. Mais elle, qu’avait-elle fait ? Elle avait agit en trouillarde, en lâche. En hypocrite. Ca la hantait, mais elle n’aurait pas l’occasion d’y changer quoi que ce soit. Le retrouver relevait de la gageure dans une ville pareille, et elle n’était pas sure de pouvoir assumer de le revoir. Même si une part d’elle en crevait d’envie. Pour douloureux que ce soit, il lui avait pris une part d’elle, mais non sans qu’elle-même ait prélevé son du sur lui. Mais ça ne lui suffisait pas, et il était trop tard pour revenir en arrière.

Elle s’efforçait donc de reprendre le cours de sa vie en faisant abstraction, tout en ayant toujours le sentiment persistant de ne pas être seule. De sentir son regard posé sur elle, ce regard fascinant qui avait pourtant lu en elle avec acuité terrifiante. Il ne la quittait pas, reculant simplement le jour, mais prenant tout l’espace lorsqu’elle se retrouvait seule, emmitouflée dans la chemise qu’elle avait évidemment gardée.

Donc, nous disions dans cet état, elle appréciait les réunions, normalement. Surtout la partie où les autres récupéraient des taches débiles. Elle-même s’en sortait plutôt bien, en général. Des courses de ravitaillement, souvent. Depuis les bureaux du FBI - où était restée la rose - elle pouvait rapidement faire un détour chez leurs différents fournisseurs.
Pourtant ce jour là, Maddie annonça qu’une de ses dernières recrues avait besoin de cours particuliers de close combat et self defense. Reese et Camy s’étaient regardés en biais, ne disant rien, m’en n’en pensant pas moins : ce genre de travail incombait à Salvation, et ils n’en avaient pas forcément envie. Un regard d’une fraction de seconde, et la suivante… C’était Reese qui avait parlé le premier.

« Camy sera ravie de le faire. »
« Reese est t… » Elle réalisa qu’il l’avait prise de vitesse et ne finit pas sa phrase. Maddie avait grimacé, mais Reese, Maze et Elvis avait rit de bon coeur quand Camy avait lâché un « Naon ! » frustré en laissant aller sa tête en arrière. Complètement renversé, elle avait rit aussi avant de se redresser. L'air normal. « Ok, attend... » Elle avait consulté son agenda, donné date et lieu à Maddie pour qu’elle transmette à sa recrue. Elle même n’avait rien demandé de plus. Les rares fois où elle s’était chargée de cette instruction, elle avait appris à connaitre les recrues sur le tas. C’était toujours mieux que de se faire une idée préconçue.

Ce matin là, elle s’était donc pointée avec une petite demie heure d’avance pour préparer séance et matériel. Et s’assurer que tout avait été correctement rangé - évidemment non. Elle portait sa tenue d’entrainement : un simple pantalon d’un tissu noir souple qui épousait son corps et ses gestes sans la gêner, et un haut à fine bretelles bleu « mer du sud » dans la même matière, et qu’elle affectionnait particulièrement parce qu’il allait bien avec ses yeux. Pour compléter, elle portait des chaussons de danse noirs. Cela faisait toujours rire les pratiquants dans un premier temps, mais beaucoup moins après qu’elle les eu mis au tapis. Les chaussons étaient fait pour tenir au sol et amélioraient nettement les appuis. Elle avait aussi coiffé ses cheveux en conséquence : elle avait attaché une première moitié haute à hauteur d’oreille, rassemblé le reste sur la nuque, mais sans y mettre de rigueur militaire. L’ensemble rendait une coiffure un peu floue, d’un négligé étudié, même si elle s’en défendait. Au moins en tout cas ne la gêneraient-elle pas.

Elle avait d’abord commencé par planifier sa séance - qui évoluerait en fonction du niveau de base de son élève - et il restait encore dix minutes pour remettre de l’ordre. Elle avait fait quelques mouvements d’assouplissement, répétant vaguement les mouvements qu’elle comptait travailler dans l’heure qui suivrait. Et puis lassée de s’agiter dans le vide, elle réaligna les différents couteaux qu’ils utilisaient. Oh son élève du jour ne serait sans doute pas près de les utiliser - dommage, c’était nettement plus drôle.
Ce faisant, son esprit la ramena une nouvelle fois vers cette nuit, comme à chaque fois qu’elle se retrouvait à faire une tache qui n’absorbait pas son attention. Cette fois, c’était son expression lorsqu’il s’était reculé, s’apprêtant à partir… Perdu, malheureux - ou était-ce un effet de son imagination ? - et elle l’avait pourri jusqu’à la moelle. Il n’aurait pas réagit de la sorte si elle ne s’était pas comportée en ingrate égoïste - et bourrée.

Elle fut interrompue dans sa réflexion par un simple coup à la porte, et son élève entra dans la pièce. Elle tourna vaguement la tête sans quitter sa tache des yeux, faisant un vague signe de la main pour lui signifier d’entrer.

« ‘Jour… J’arrive ! »

Il fit un pas. Deux pas. Il ne répondit pas tout de suite, et elle se fit la réflexion que ça allait être une séance difficile s’il se refusait à au moins dire bonjour. Elle reposait les derniers couteaux à leur bonne place, avec une sensation sourde au creux des reins. Quelque chose n’allait pas.
Elle avait le dernier couteau en main - une pièce sublime au demeurant, qu’elle affectionnait particulièrement - quand il parla.

Bonjour, sublime étrangère.

Elle se figea un instant, fermant aussitôt les yeux pour calmer les battements de son coeur. Elle ne voulait pas que son pouvoir s’emballe. Elle voulait le voir quand elle serait prête, pas avant. Notamment quand elle serait convaincue que ce n’était pas une fausse impression. Ce n’était pas possible. Pourquoi serait-il là ? Comment aurait il pu être recruté sans qu’elle n’en sache rien ? Il ne pouvait pas être à l’Underground… A quelques mètres d’elle… Elle aurait du savoir… Ca n’était pas possible.
Il n’y avait pas l’ombre d’un doute pourtant. C’était bien le son de sa voix. Il était là. Elle raffermit sa prise sur la poignée de l’arme, seule ancre solide sur l’instant, et prit une longue inspiration avant de rouvrir les yeux. Elle tourna la tête par a-coups, pivotant dans le même temps et se redressant pour lui faire face. Son expression commença de se décomposer lorsqu’elle croisa son regard, bouche bée.
Elle faisait un effort surhumain pour contrôler sa respiration et son coeur, pour ne pas partir en double vue. Il fallait qu’elle reste dans le présent. Elle ne pouvait pas se retrouver à nouveau vidée de toute énergie face à lui.

Il était là. Quelques mètres seulement les séparaient, qu’elle aurait aimé pouvoir combler. Mais elle se rappelait fort bien ce qu’elle lui avait dit, les blessures qu’elle lui avait infligé, sa fuite, la douleur atroce de la carte qu’il avait joint à la rose. Autant de souffrances qui lui clouèrent les pieds au sol et la mirent - déjà - au bord des larmes. Elle les ravala néanmoins avant de finalement parler.

« Arch… Comment… Qu’est-ce que tu fais là ? » Lui demanda-t-elle d’une voix à peine assurée.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Il sentit le sol disparaître, il chutait, et il n’y pouvait rien. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Il crevait tout simplement. Il luttait chaque jour depuis leur soirée pour ne PAS aller la voir, pour ne PAS aller au-delà de ses envies. Chaque fois qu’il fermait les yeux elle apparaissait devant lui. Chaque fois qu’il s’oubliait au réseau, se sont ses données qui revenaient le hanter. Il  luttait contre sa propre nature pour ne pas plonger tête la première dans cette recherche insensée. Et là aujourd’hui elle était devant lui. Bouée en plomb lancée à la mer pour sauver un noyé perdu d’avance.

1 mois… 1 mois complet à rêver d’elle, à se souvenir de son odeur, à imaginer ses lèvres, à revoir ses yeux…. 1 mois entre rage et désespoir, 1 mois à lutter contre lui-même, et là… elle était là. On lui offrait cet au revoir qu’il n’avait jamais eu. Il voulut parler une fois, et aucun son ne sortit. Il fixait son regard azur dans les siens, et l’hypnose recommençait. Il n’y avait plus qu’elle, il ne voulait plus qu’elle mais… pas elle. Il fixa un instant son regard sur le sol, le temps d’arriver à répondre, la voix fébrile, cassée.

- Qu’est-ce que je fais là ? Tu vois visiblement il y a aussi une place pour les monstres.

Ce n’est pas ce qu’il voulait dire. Ce n’est pas ce qu’il avait envie qu’elle entende… Lui demander pourquoi, lui dire qu’il ne lui en voulait pas, lui dire qu’il ne voulait qu’elle, lui dire qu’elle occupait chacun de ses rêves, chacun de ses jours, que chaque respiration qu’il faisait il la faisait dans l’espoir de la revoir un jour. Oui c’est ça qu’il voulait lui dire. Et pourtant les mots qui sortirent…. Ils était mesquin, ils étaient petit, ils étaient dure, mais…. Il était incapable de plus. Il voulait courir vers elle, il voulait faire un pas en avant, et la prendre dans ses bras pour ne plus la laisser partir. Il fit d’ailleurs un pas. Mais juste un.

Ce matin il s’était levé avec la ferme attention d’oublier un instant, de vivre autre chose. Dans son débardeur blanc, et son jogging, il s’était dirigé ici presque motivé, prêt à faire plaisir à Maddie, partir se dépenser pour arrêter de penser. Evan avait prévenu leur chef de l’esprit agité de son compagnon de jeu, et on lui offrait une solution pour faire autre chose. C’était sa solution, la seule. Et au final….. Au final on lui renvoyait sa douleur dans la tronche version parpaing tombé d’un immeuble. Il avait eu son visage devant les yeux chaque jour depuis qu’elle l’avait laissé. Il n’avait rêvé que d’elle, pensait qu’à elle. Et voilà qu’elle…. Etait là, à portée du creux de ses bras qui hurlaient son nom. Belle comme toujours, magnifique comme jamais, et enfin elle le regardait. Oui aucun doute c’était elle. Son regard le transperça de nouveau, et son cœur partit dans une course folle qu’il ne se sentait pas capable d’arrêter.

Il plongea ses yeux azurs dans ceux de Camy, et il lui sembla un instant qu’on l’arrachait à son monde, qu’on lui arrachait cette possibilité d’être quelqu’un, d’être…. Que devait-il faire ? Lui sauter dessus, l’embrasser, lui dire qu’il ne voulait qu’elle, qu’il n’était pas complet loin de son corps, avant de se faire jeter, encore. Souffrir de nouveau. Il esquissa un pas de plus vers elle, sa peau hurlait son désir de se coller à sa guerrière…. Sa magnifique guerrière….. Mais il s’arrêta en pleine course, laissant ses épaules s’affaisser, le vide qu’elle avait créé le matin au réveil en le laissant était si énorme qu’il n’arrivait pas à le dépasser à sauter par-dessus. Elle l’avait fui, elle ne le voulait pas. Et la violence de ce rejet lui revenait en pleine face. Il sentait sa rage remontait par vague, submergeant petit à petit le peur qu’il restait de l’humain. Il dut fermer les yeux, se concentrer, pour ne pas la laisser envahir. Et pourtant c’est en les rouvrant qu’il trouva le moyen le plus efficace de lutter contre.

Elle était là. Elle était belle, elle était attirante, il détailla ses courbes, ses cheveux, sa bouche, ses yeux et…. Toute la haine s’envola, il n’y avait plus qu’elle, et cet au revoir manqué, ce truc qu’il n’avait pas eu le temps de le dire. Elle le calmait avec une facilité déconcertante, sans rien dire, sans rien faire, juste en étant elle.  Mais dès que son regard se posait sur elle, il l’imaginait la serrant contre lui, peau contre peau, il se voyait l’embrasser, se perdre en elle, il sentait déjà sa peau sous ses mains, il pouvait imaginer déjà la chaleur dans ses reins, la douceur de ses seins… Et il souffrait. Encore. Il n’avait qu’une question qui tournait dans son crâne. Il lui avait tout offert, il était prêt à tout accepter venant d’elle. Tout sauf l’oubli. Tout sauf le déni. Et c’est pourtant tout ce qu’elle lui avait donné. Pourquoi ?

Il était obsédé par cette idée, il était obsédé par cette envie de savoir, et cette peur de comprendre. Ses poings se serraient, sa mâchoire se crispait, il fait un demi pas de plus en avant et…. Il laissa tomber. Son visage braqué sur le sol, il secouait la tête, comme un enfant perdu qui cherche désespérément le chemin du retour. Il savait bien que son chemin à lui c’était les bras de Camy. Mais cela ne semblait être le cas que pour lui. Elle avait choisi un autre chemin, il se devait de le respecter.

-Je ne rêvais que de te revoir. Te dire que je suis désolé. Je vais demander un autre instructeur, tu n’as pas à t’infliger ma présence. Tu as fui le monstre, c’est con de te l’imposer maintenant.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Elle n’avait pas bougé d’un pouce, à part le mouvement de sa respiration. Respiration qu’elle prenait un soin particulier à maitriser. Il était fondamental qu’elle ne perde pas le contrôle. Pourtant, la panique montait. Elle était là, puissante, lui hurlant de se barrer de là à vitesse grand V. Elle lui rappelait tout ce qu’elle avait de chemin à parcourir, tout le mal qu’elle pouvait lui faire, tout ce qu’elle ne voulait pas voir en face. Cette même peur qui la poussait dans sa fuite en avant, depuis 16 ans.
Mais un instinct tout aussi fort l’empêchait de fuir comme elle l’avait fait ce matin là. Cet instinct là la poussait vers lui, lui soufflant qu’il était la solution, le port dans sa tempête. Il lui rappelait qu’elle n’avait finalement trouvé la paix qu’auprès de lui, cette paix qu’elle avait cherché en vain depuis tout ce temps.
C’était lui qui la retenait de fuir, mais il n’était pas assez fort pour l’amener à se précipiter dans les bras d’Arch. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle se raccrochait à la seule chose tangible pour l’instant : ses yeux. Plus intense que dans son souvenir, son regard la sondait, jusqu’aux tréfonds de son âme lui semblait-il.

Elle aurait pu rester là un temps infini, à attendre que l’une ou l’autre de ses pulsions prenne le pas sur l’autre et la pousse dans une direction. Concentrée sur sa respiration pour empêcher son coeur de s’emballer, il lui semblait que le reste du monde avait cessé d’exister.
Mais il rompit finalement le silence pour lui répondre. Une réponse qui lui fit esquisser un vague sourire. Oui, même elle avait été admise en cette enceinte, même si elle ne comprenait toujours pas pourquoi. Quoi qu’il en soit, on lui avait offert une place, et la possibilité d’être plus qu’elle-même. Ca n’avait pas suffit à la combler, mais elle avait réussi à mettre un semblant de sens dans sa vie. Elle avait réussi à construire un semblant de stabilité, tout en connaissant ses failles.
Il avait tout fait voler en éclats.

« Je sais… » Souffla-t-elle doucement, un sourire à peine sensible, ombré de douleur, mais son visage s’était légèrement détendu. Elle parlait pour elle, oubliant qu’il n’avait aucun moyen de savoir qu’elle était Positive, comme lui. Même si ce n’était pas sa mutation qui la faisait se considérer comme un monstre, mais plutôt ses faiblesses, ses névroses, tout ce qu’il avait vu d’elle et lui avait renvoyé de lui comme un miroir, tout ce qu’elle était incapable d’affronter, tout en elle qui l’avait amenée à ne pas attendre son réveil et à fuir.

Un milliard de mots se bousculaient dans sa tête, tous plus vides de sens les uns que les autres. Elle ne savait seulement pas par quel bout commencer ? Elle ne voyait rien à dire qu’elle n’avait déjà dit pour le détourner d’elle, et elle ne pouvait dire le tumulte de ses sentiments, entre peur, culpabilité, espoir, attirance, et une bonne dose de peur encore par dessus. Que pouvait-elle seulement dire pour qu’il comprenne, lui pardonne et l’oublie ?

Elle allait tenter quelque chose quand il fit un pas dans sa direction. Aussitôt, elle se raidit et elle reprit un air apeuré. La peur réclamait le repli immédiat, mais son instinct la maintint sur place. Elle le supplia du regard de ne pas plus approcher, mais il fit un second pas. La peur monta d’un cran. Camy tressaillit, sur le point de fuir, mais encore une fois, son instinct fut plus fort et la laissa là, frémissante, maintenant à peine assez de calme pour ne pas déclencher son pouvoir. Pas maintenant réclama-t-elle intérieurement. Et il réduisit encore la distance entre eux. Elle eut un nouveau mouvement de recul, mais à nouveau, son instinct la laissa là. Elle ne fuyait pas, elle ne le pouvait pas, pas tant qu’il la regardait de la sorte. Mais sa peur semblait infinie. La peur de ce qu’il se passerait s’il la touchait, s’il… Elle se mordit l’intérieur de la lèvre pour se calmer. Pourtant, sa respiration se faisait plus difficile encore à contrôler.

Lorsqu’il parla cependant, ce n‘était pas la peur qui la domina, mais sa culpabilité de l’avoir laissé croire que son départ précipité avait quoi que ce soit à voir avec lui. En tout cas, quoi que ce soit de négatif. A nouveau, les larmes lui piquaient les yeux.
Elle ouvrit la bouche pour parler, mais elle eu du mal à faire sortir le moindre son.

« Je regrette, je… » Elle prit une longue inspiration, détournant la tête et fixa le plafond, refoulant les larmes avant de lui faire face à nouveau.

« Je n’aurais pas du partir… Si j’avais su… Je suis tellement désolée ! » Elle prit une nouvelle fois son souffle. Il fallait qu’il comprenne.

« Ca n’a rien à voir avec toi ! Apres avoir reçu… ta carte… Je m’en suis voulue, mais c’était trop tard. Ce n’est pas… ce n’est pas à cause de toi que je suis partie. Tu comprends ? Tu n’as rien fait de mal... » Elle prit une nouvelle inspiration avant de répéter d’une petite voix suppliante. « Tu n’as rien fait de mal… » Elle secoua la tête. « C’est à moi de m’excuser pour ce que je t’ai dit… Je n… Je n’avais pas le droit... » Bon et maintenant ? C’était ce qu’elle avait voulu lui dire depuis tout ce temps. Mais maintenant que c’était dit ? Rien n’avait changé, elle ne pouvait pas lui donner ce qu’il attendait. Malgré toute l’envie qu’elle pouvait en avoir, elle ne s’en sentait pas capable. Elle l’entrainerait dans ses ténèbres, et il n’en avait pas besoin. Il n’avait pas besoin d’elle. Surtout pas.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Le tumulte dans sa tête ne se calmait pas, plus elle était proche, plus il ressemblait à une bombe à la minuterie foireuse. Aussi fragile, perdue, désemparée qu’elle semblait à cette instant, la douleur qu’elle provoquait chez lui était sans commune mesure avec ce qu’il avait pu imaginer. Il avait rêvé une centaine de fois depuis leur séparation à ce qu’il se passerait. Il ne la connaissait pas et elle le hantait. Fantôme dans son réseau, ombre planant sur chaque fait, chaque geste qu’il effectuait. Il suffisait d’un seul mot de sa part pour qu’il bascule dans un sens ou dans l’autre.

Et puis elle rompit le silence. Elle regrettait ? Elle regrettait quoi ? De ne pas l’avoir gardé, de l’avoir laissé, de l’avoir jeté ? Elle lui sortait l’excuse du ce n’est pas toi c’est moi ? Réellement ? Il ne pouvait plus se contrôler, il ne pouvait plus retenir sa colère. Sa mâchoire crispée, ses poings serrés. Il sentait le réseau de l’underground, dans ses veines, dans son sang, toutes les données qui affluaient sans qu’il ne contrôle rien, et toutes ces émotions qu’il balançait en retour. Il surchargeait leur pièce, les lumières se mirent à clignoter un instant, il sentait bien Evan dans un coin qui tentait d’agir, d’intervenir, mais c’était trop tard, elle avait été trop loin. C’était les mots de trop…. Ceux qu’il ne voulait pas entendre. C’était égoïste, parfaitement immature mais… Il lui en voulait. Sans savoir pourquoi, sans savoir comment. Il lui en voulait.


- Tu regrettes ?! Ce n’est pas moi c’est toi ?! Tu n’as rien trouvé de mieux en un mois? Tu en as d’autres des excuses POURRIES à me sortir ?!

Le ressac de la marée revenait incessant. La colère, la haine, la passion, l’envie, le désir, la honte. Tant de sentiments qu’elle réveillait en lui, un océan que nul n’arrête, une force insurmontable, une violence dont il se sentait envahi, et qu’il ne voulait pas libérer. La boule dans sa gorge ne descendait pas. Il sentait chaque muscle de son corps se raidir, il voulait fuir, partir, ne jamais revenir. Et pourtant il s’approcha lentement, à quelques centimètres d’elle, lui faisant face.

- Je crève d’envie de te voir, et je crève tout court quand tu es là. Tu as peur de ce que je suis ? Tu as peur de ce que je représente ? Ou tu as simplement peur de nous ? De ce que tu pourrais ressentir ? Peur de te laisser aller un instant ? Ne me mens pas ! Ne me mens plus ! Ne me dis pas qu’il n’y a rien, ne m’insulte pas!

Il ferma les yeux, il n’arrivait plus à la regarder, il ne voulait pas détailler ses yeux, son regard, son corps, ses cheveux. Mais les yeux fermés, alors il pouvait sentir son odeur emplir ses narines, et son esprit exploser en mille morceaux éparpillés au grès de la pièce. Il sentait que moins il en disait plus cela montait, et plus elle en disait, moins il se retenait. L’horreur de ce qu’il ressentait, l’horreur de ce qu’il voulait le glaçait, et quand son regard se braqua sur elle enfin, c’était luisant de haine, luisant de colère, comme ce fameux soir dans cette fameuse chambre. Les lumières de leur salle vacillèrent un instant alors qu’il baissait ses yeux sur elle, et puis ce fut le calme. Evan s’agitait, il la sentait, elle arpentait le réseau cherchant à comprendre d’où venait cet afflux de donnée qu’elle ne contrôlait pas. Fermant un instant les yeux, remuant la tête, Il murmura doucement.

-Excuse-moi Evan.

Et son regard revenu à la normal, se posa de nouveau sur celle qui lui faisait face. Elle était belle, et plus que jamais, il voulait la posséder, et être à elle. Il détailla sa tenue, épousant d’un regard le corps de celle qui avait envahi ses rêves. Il déposa sa main sur sa joue dans une caresse. Le frisson qui parcourut son corps à ce simple contact était disproportionné, mais il en avait rêvé tant de fois qu’il ne pouvait pas en être autrement. Son regard revint se plonger dans celui de Camy, un sourire triste sur les lèvres, la violence, la colère, tout cela avait été remplacé par de la fatigue. La fatigue d’un esprit qui ne trouve pas le repos, elle l’en avait privé en le laissant ainsi. Elle l’en avait privé dès les premières larmes qu’elle avait versées avec lui cette nuit-là. Tout aurait pu être si différent. Mais elle était devenu son phare, sa seule lumière, sa seule envie, elle était le paradoxe d’Archi. Sa raison de revenir du réseau, et sa raison de s’y plonger. Et elle lui refusait cela sous de faux prétexte ? Ses épaules s’affaissèrent, ses muscles se détendaient, les bras pendant le long de son corps. Sa furie s’était éteinte, tout comme lui. Quelque part, dans un coin, il voulait disparaitre, partir.

-Tu es la seule à avoir touché mes faiblesses, à me mettre dans cet état. Jamais avant toi je ne m’étais retrouvé à nu comme ça. Ne t’es-tu jamais dit un instant que j’étais capable de choisir MES combats ?

La tristesse de son sourire, ses yeux qui semblaient perdus, il voulait une chance, juste une chance, de lui montrer qu’il pouvait être fort pour elle, qu’il pouvait être là pour deux. Qu’il l’acceptait ainsi, pleine de doutes, et de démons. Elle voulait le protéger de quoi ?

-Je voudrai juste qu’une fois, une seule tu ne choisisses pas pour moi. il remua la tête ne préférant ne pas en ajouterQuoique tu dises, quoique tu fasses, tu ne me feras pas changer d’avis. Tu es Mon combat.

Il s’éloigna d’elle, un pas sur le côté, laissant le passage jusqu'à la porte libre. Il désigna d’ailleurs cette dernière d’un geste fatigué. Son regard perdu quelque part sur le sol, le visage tiré, épuisé, au bord du gouffre.

- Depuis que tu es partie, je n’ai pensé qu’à toi. Chaque respiration, chaque battement de cœur, il était pour toi. Peu importe le temps que l’on a passé ensemble, je m'en contrefout. Je te veux toi, entière, ce n'est pas rationnel et alors? Ça n'a pas besoin de l'être.. Je voulais te revoir une dernière fois, partir sur l’image de tes yeux. C’est fait.

Il ne bougea pas, attendant sa réaction, attendant qu’elle parte encore. Et quand il reprit la parole ce fut d’une voix basse, un murmure dans une salle vide qui résonnait sur les murs, qui s’écrasait, comme une promesse, suivi très vite d'une simple larme, tache sombre sur le tatami.

- Libre à toi de fuir encore. Ou de combattre.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Il devait comprendre. Il le pouvait. Comprendre et partir. Comprendre et la laisser. Elle entretenait un certain espoir de le voir enfin renoncer. Accepter qu’elle ne pourrait pas lui donner plus et oublier qu’ils s’étaient jamais rencontrés. Mais elle n’avait pas imaginé se fourvoyer à ce point.
Il balaya ses excuses comme du vent, sans poids, sans intérêt. Il est vrai que dans sa bouche, ainsi présenté, ses remords et leurs raisons lui semblaient creux. Ce n’était pourtant que la vérité. Que pouvait-elle seulement dire d’autre ? Elle avait eu beau retourner les choses dans tous les sens, elle n’avait vu rien de mieux à faire, rien de mieux à dire. En un mois, oui, c’était tout ce qu’elle avait trouvé. Ca l’avait hanté, ça l’avait rongée. Certains soirs - plusieurs - elle ne pouvait pas trouver le sommeil avant d’avoir l’impression d’avoir de l’alcool dans les veines au lieu de sang. Il crevait à la voir ? Force était de constater qu’elle aussi.
Elle se décomposa progressivement à mesure que les larmes montaient, jusqu’à perdre le contrôle de son pouvoir. Elle éclata en sanglots - qu’elle essayait néanmoins de retenir - tandis qu’elle voyait Arch en double, à 3 secondes d’intervalle. Le décalage lui rendait difficile la compréhension, mais elle réussit néanmoins à répondre.

Tu as peur de ce que je suis ? « Non… » Tu as peur de ce que je représente ? « Non ! » Elle resta la bouche ouverte, car il ne lui laissait pas le temps de répondre tant il enchainait vite et tant tout se brouillait entre sa vision du présent et de l’avenir.   « JE NE TE MENTS PAS ! » Reussit-elle à placer, explosant quelque peu, incapable de s’arrêter de pleurer, la main tenant le couteau, qu’elle n’avait toujours pas lâché, devant sa bouche. Il s’était rapproché dangereusement, lui coupant le souffle. Elle avait l’impression de se noyer, et une part d’elle lui disait qu’elle pourrait se raccrocher à lui. Qu’elle ne pourrait survivre qu’en lui donnant ce qu’il voulait. Mais avant qu’elle ne se décide, il rouvrit les yeux et le regard qu’il lui lança la terrifia proprement, tant et si bien qu’elle recula d’un pas, avec cette fois une bonne raison de vouloir le fuir. Elle aurait pu, puisqu’elle le vit ouvrir les yeux avant qu’il ne le fasse réellement. Mais elle estimait mériter cette haine et tout ce qu’elle lisait dans ces yeux. Elle laissa échapper un gémissement alors qu’elle voyait la scène pour la deuxième fois, que les lumières vacillèrent. Elle aurait aimé pouvoir fuir ce regard, mais il la gardait captive. Elle ne pouvait même continuer de reculer. Elle était à sa merci. Quelle qu’eut été sa décision, elle n’aurait rien pu faire pour l’empêcher, malgré sa capacité à prévoir.

Mais au lieu de s’en prendre à elle, il finit par refermer les yeux et reprendre le contrôle. Elle aussi du coup, finit par ralentir son souffle et les battements de son coeur. Son pouvoir recula, et il ne lui restait plus que le présent, Arch, et ses larmes. Le tout avait duré moins d’une minute, mais elle avait l’impression que cela avait plutôt représenté une éternité.
Il avait l’air soudain épuisé, et elle tressaillit, tentée de lui offrir le réconfort dont il avait besoin. Mais encore une fois, le combat entre ses peurs et ses envies battait son plein, la faisait hésiter. Elle avait cessé de répondre parce qu’il avait touché juste : elle avait peur de ce qu’elle pouvait ressentir, de ce qu’elle ressentait. Elle avait entassé tant de choses aux tréfonds de son être qu’elle craignait leur explosion si toutefois elle retirait le couvercle qu’elle avait mis dessus. Elle avait peur de se donner, de s’abandonner. Et d’être finalement rejetée pour ce qu’elle était, parce qu’il n’était pas capable d’encaisser. Elle avait peur que ses propres démons ne le consume s’il s’entêtait à rester, aussi.

Cependant Arch lui avait déjà tellement pris… A y bien réfléchir, pouvait-elle se cacher derrière cette excuse ? N’y avait-il vraiment rien d’autre derrière ce refus ? Si bien sur. Le laisser s’approcher, outre ses fantômes, voulait dire aussi accepter de peut être le voir mourir plusieurs fois, d’autant plus maintenant qu’il avait rejoint l’Underground, tout comme elle avait vu mourir Reese, Skandar, et tant d’autres… Pour réussir à les sauver in-extremis. Ca voulait dire prendre le risque qu’il y aurait peut être une fois de trop, où elle arriverait trop tard, ou son pouvoir la lâcherait au pire moment. Et qu’elle ne pourrait rien changer : l’avenir aurait rattrapé le présent, la laissant impuissante. Et seule. Elle savait que ça signifierait la fin pour elle, si elle se laissait aller à ce qu’elle avait entr’aperçu dans la chambre de l’hôtel. C’était égoïste, oui. Mais c’était pourtant vrai. Et plutôt que lui laisser le choix de dire non à tout cela, elle préférait prendre les devants. Ce qui venait d’elle ne pouvait pas la blesser autant que s’il la rejetait finalement. En plongeant dans ses yeux où elle lisait toute la détresse qu’il ressentait, elle savait qu’elle ne pourrait pas encaisser.

« Et je peux aussi faire mes choix seule… » lacha-t-elle d’une petite voix cassée et cassante. Qu’il lui parle de combat résonnait en elle d’une façon alarmante, et une flamme s’alluma, vacillante. Ténue, mais Camy le sentit bien, sans pouvoir déterminer de quoi il s'agissait.

Elle avait craint - espéré ? - un instant qu’après une telle déclaration d’intention, il ne le lui prouvât en actes concrets. Qu’il ne le lui laisse plus le choix que de l’accepter, comme elle avait été à deux doigts de le faire à l’hôtel. Même si elle n’avait pas été en pleine possession de ses moyens, elle s’était néanmoins offerte, prête alors à tout accepter, ou presque.
Au lieu de cela, il recula, lui laissant le champ libre pour partir. Autant pour la combattivité.
Elle commença de s’avancer en direction de la sortie, marquant un temps d’arrêt à côté de lui pour le regarder par en dessous. Elle aurait aimé savoir quoi dire. Mais elle se sentait juste minable : apparemment, elle ne valait pas l'effort. Alors elle s’éloigna, mais à chaque phrase, elle marquait une hésitation, tant ce qu’il disait se superposait à ce qu’elle avait vécu depuis qu’elle l’avait laissé, endormi, dans la chambre de l’hôtel. Mais cette écho résonnait aussi avec la flamme qui avait jailli en elle et qui prenait de l’ampleur. Elle réussit alors à mettre un nom dessus. C’était une colère froide qui la prenait. Elle s’efforça de respirer calmement, de la contrôler.

Libre à toi de fuir encore. Ou de combattre.

Le brasier éclata d’un seul coup. De quel droit lui parlait-il de se battre ? Pour autant qu’elle en savait, il n’avait jamais été militaire, jamais au front. Elle savait pourquoi elle n’avait rien fait pour le rechercher, mais et lui ? S’était-il seulement donné la peine d’essayer de la trouver ? Bien sur que oui, puisqu’il avait touvé son bureau ! S’il avait vraiment voulu se battre, il l’aurait fait ! Quel hypocrite !

Elle se retourna alors vivement, visa et lança le couteau dans la direction d’Arch dans un seul mouvement fluide qui trahissait les années d’habitude.
Elle avait pris un léger risque : le couteau n’était pas une arme de lancé. Mais elle le connaissait par coeur, ses défauts et le mouvement qu’elle devait imprimer pour compenser son équilibre inadapté au lancé.
L’arme passa à côté de la tête d’Arch, à hauteur de sa joue, l’effleurant presque, avant d’aller se ficher dans l’espalier fixé au mur derrière lui, avec un claquement qui résonna violemment dans le silence de la pièce.

Elle lui jeta un regard mauvais et leva les bras vers lui.

« Qu’est-ce que tu sais du combat ?! Hein ? Ce que c’est que se battre ? D’agir au lieu de parler ?! De se mettre en danger ? Prouve-le moi ! Allez, j’ai 4 minutes devant moi pour que tu me prouves que t’en veux ! ALLEZ ! BOUGE ! » Elle hurla quasiment la fin de la phrase pour le faire réagir, comme elle l’avait fait autre fois avec les recrues pour qu’elles cessent de réfléchir, de la même façon qu’elle lui avait lancé le couteau - qui était aussi un exutoire à sa colère, ne nous leurrons pas.
Elle était prête à lancer son pouvoir. Là, elle était dans son élément, dans un contexte où elle était à même de choisir quand activer sa précognition. Et elle savait très bien ce qui allait arriver : qu’il essaye de la toucher, de quelque manière que ce soit et il finirait au sol sans autre forme de cérémonie. On verrait combien de fois il serait capable de se relever - s’il se relevait - avant d’abandonner. Ou alors s’il allait continuer à parler.

[je te laisse le choix de savoir si le couteau le touche ou pas. J'avoue, c'est du Divergent pur jus.]
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Archibald Akton
Archibald Akton
Elle répondait, et il s’en foutait. Tout ce qu’il avait ressenti durant le mois reprenait le dessus, et il ne pensait pas en avoir accumulé autant. Elle avait peur de lui, peur de ce qu’il était, peur de comment il pouvait réagir, de ce qu’il pouvait lui faire. Et finalement… Elle fuyait.

La tête basse, les yeux braqués sur le tatami, la respiration courte, il la sentait passer à côté de lui, et chaque mot qu’il assénait modifiait son pas. Elle pouvait faire ses choix avait-elle dit ? Elle les faisait. Elle fuyait encore. Elle fuyait toujours. Et les yeux bas, le regard d’Archi se durcissait, son cœur s’arrêtait. Sur sa dernière phrase, son regard était posé sur elle. Sur son dos qui petit à petit s’éloignait de lui. Sur cette décision qu’elle devait prendre.

Le couteau… Il vit le mouvement, mais il ne bougea pas. Elle était plus habile avec ça qu’avec un vase. Ça se voyait. Mais il lui faisait confiance ce soir-là dans la chambre d’hôtel, et cela n’avait pas changé. Son regard restait fixé sur elle. Froid. Dure. Tandis que du sang glissait le long de sa joue. Il n’avait pas bronché. Il n’avait pas bougé. Il attendait.

ENFIN. Elle explosait, elle parlait, elle prouvait qu’elle était ce qu’il avait décelé chez elle. Sa furie, sa guerrière. Elle avait 4 minutes devant elle ? Il avait pénétré des forteresses bien mieux gardées que la sienne en moins de temps que ça. Il se redressa, faisant face à la jeune femme. Sa joue saignait, ses poing étaient serrés mais… Il ne tenta rien, il ne s’approchait pas. Il tournait autour d’elle lentement. Son regard se perdit un instant dans le plafond. Par où devait-il commencer ?

- 4 minutes…. Bien. Alors pendant 4 minutes, ne dit rien. Tu te tais, et tu m’écoutes. il sembla réfléchir un instant, par où commencer. Par ses questions peut être. Qu’est-ce-que je sais de me mettre en danger ?

Il poussa un profond soupir. Il ne connaissait pas le même danger qu’elle il en était certain. Mais il connaissait son propre danger. Et c’était suffisant. Son regard était froid, quand il le braqua de nouveau sur Camy. Une idée saugrenue lui traversa l’esprit : si elle le tuait maintenant y’aurait-il un combat entre les chefs de leurs deux quartiers ?

- Qu’est-ce que je sais de me battre ?

Il se mit de nouveau devant elle et fit son premier mouvement, son regard planté dans les yeux de la jeune femme……….

Il s’assit sur le sol. En tailleur, les mains posées sur le tatami derrière lui. La tête penchée sur le côté il s’attendait à être crucifié dans les secondes qui suivaient, alors il reprit la parole avant qu’elle ne lui saute à la gorge pour finir le travail. Un sourire triste se dessina sur ses lèvres. Puisqu’elle avait répondu, puisqu’elle avait montré qu’elle était touchée… Il pouvait lui montrer. Lui dire jusqu’où il avait été.

- Tu t’appelles Camelia Addriacco, tu es né le 13 mai 2042 en ville médiane. Ancienne militaire dans les unités de déminage. Tu es maintenant agent du FBI. Ha et… Tu es positive aussi. Même si je n’ai pas cherché à savoir ce que tu es. Je n’ai pas lu la suite de ton dossier il leva une main pour préciser qu’il n’avait pas fini. Il ne voulait pas qu’elle le tue maintenant. Même si il se doutait que l’envie ne lui en manquait pas. Je n’ai pas le même type de combat que les tiens. Mon nom de scène est recherché dans à peu près tous les pays de ce globe, et je ne parle même pas des forces de sécurités de mon cher père prêt à me ramener mort ou vif –de préférence vif ce qui m’arrange- à ses côtés. Et pourtant… sa voix se cassa un peu à cet instant précis. Quelque chose en lui résonnait Pourtant j’ai pris le risque de te chercher, de te trouver. De t’envoyer cette rose. De savoir qui tu étais, je voulais te voir, te contacter, te... Les spécialistes en cybercriminalités de votre agence m’ont cherché, m’ont traqué, j’ai passé des jours à brouiller les pistes pour ne pas laisser de trace. Je n’ai pas dormi correctement depuis… Je crois que j’ai oublié. Tout simplement car ce matin-là quand je ne t’ai pas trouvé, je n’avais qu’une personne en tête : toi. Tout simplement car j’étais prêt à braver la première règle de tout fugitif : se faire discret, ne pas faire de vague.

Il se releva doucement. Le sang coulait toujours de sa joue, et il s’en moquait. Son haut blanc serait d’ailleurs surement à jeter à la suite de cette aventure. Mais comme le reste, il s’en foutait. Là tout de suite, son regard n’était braqué que sur elle. Et la tendresse qu’il avait revenait à la surface. Elle avait répondu, elle LUI avait répondu. C’était finalement tout ce qui comptait. Cette indifférence qu’elle affichait constamment, cette distance qu’elle mettait volontairement. Il n’en pouvait plus. Cette fois il l’avait touché. Et elle lui offrait une réponse. Certes à elle, mais une réponse quand même.

- Je sais très bien que je n’aurai aucune chance contre toi, c’est bien pour ça qu’à la base je suis dans cette pièce. Et tu pourrais me frapper des heures que je ne répliquerai pas. Je ne connais pas le combat, le seul vrai que j’ai eu ça a été de vivre 12 ans, de maisons vides en bâtiments désaffectés, sans endroit où je me sentais chez moi, sans endroit où je pouvais être moi, à fuir des gens puissants.

Tout en parlant il s’était approché d’elle, la distance qui les séparait était minime, mais il ne la touchait pas. Il s’enivrait juste une fois de plus de son odeur, de sa respiration. Sa voix était basse, pas besoin de l’élever à cette distance, dans une pièce si fermée.

- Je m’appelle Archibald Akton. Seul et unique héritier de la fortune Akton. J’ai fui il y a 12 ans, un homme qui voulait faire de moi son esclave, son petit dégénéré de pantin, comme il a fait avec ma mère. Et je ne m’étais pas senti chez moi depuis. Jusqu’à toi.

Ses mains montèrent lentement, à la hauteur du visage de Camy, mais sans la toucher.

- Maintenant… Mets-moi à terre si ça te plait. Cela n’a aucune sorte d’importance.

Il posa les mains sur les épaules de la jeune femme, toujours dans un mouvement lent, calculé, sans violence. Le reste, lui appartenait à elle. Et franchement… Il s’en moquait. Depuis le premier jour elle avait son destin entre ses mains.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Il n’avait pas bronché. Elle l’avait touché volontairement, elle le savait. Elle n’était pas sure de savoir pourquoi elle l’avait fait. Le geste était parti par colère. Qu’elle le touche… Elle ne savait pas vraiment pourquoi. Il disait qu’il souffrait. Au moins en avait elle la preuve physique maintenant. Elle ressentait à la fois de la culpabilité, mais aussi une certaine satisfaction.
Mais très loin au dessus, elle ressentait une certaine admiration. Certes, elle avait peut être été trop vite pour qu’il réagisse. Mais il n’avait pas cillé, encore moins bougé. Soit il avait un courage qu’elle n’avait pas soupçonné, soit une inconscience qui frisait au suicidaire. Qu’il puisse lui faire confiance ne lui effleura même pas l’esprit.

Et puis il s’approcha d’elle. Elle était prête à déclencher son pouvoir pour le mettre au tapis à la moindre tentative de la frapper. Ou n’importe quelle autre tentative. Elle voulait qu’il tombe et voir s’il était capable de se relever. Encore. Et encore. Elle voulait savoir ce qu’il avait dans le ventre.
Elle pivota sur elle même, mesurée, contrôlée, mais prête à réagir. Il était froid… Elle bouillonnait. Elle se sentait enfin moins passive. Elle se sentait à sa place. Et forcément : les disciplines militaires étaient son domaine, meme si le close combat n’était pas sa spécialité. Elle était prête pour une vraie dose d’adrénaline. Pas le genre utile, mais pas non plus le genre qu’elle n’avait pas sollicité, comme ce qui était arrivé ce soir là, comme ce qu’il avait provoqué un peu plus tôt. C’était cet adrénaline là qu’elle aimait, qu’elle cherchait, qu’elle provoquait parfois - qu’elle haïssait, souvent. Mais là, c’était le côté grisant qu’elle ressentait. Il voulait du combat ? Il allait en avoir…
Il finit par s’arrêter et la regarder. Elle arborait un vague sourire provocateur, le mettant au défi de tenter de porter la main sur elle. Elle se régalait déjà à l’idée de le voir au sol, lui qui pensait si bien la connaitre. Pour l’instant, il ne faisait que parler. Encore parler. Elle poussa un soupir : les planques ne lui faisaient pas peur, mettre un temps infini à s’approcher d’une cible non plus. Mais elle n’avait que peu de patience pour les tergiversations - étonnant, n’est-ce pas ?

Quand il finit par se taire et bouger, il la prit de court : il s’assit par terre. Elle s’était mise en garde, et activé son pouvoir. Inutilement. Elle fit rebaisser la pression, entendant son dossier en double. Comment avait-il pu découvrir tout ça ? Elle en resta comme deux ronds de flan. Elle laissa pendre ses bras et le considéra, interdite. Ce n’était pas des informations personnelles en soi. Plutôt le genre de choses qu’elle racontait assez volontiers autours d’un verre ou au cours d’un diner. Quelque chose de plus conventionnel. Mais leur relation avait-elle quoi que ce soit de conventionnel ? Venait-elle de penser à eux comme une relation ? Venait-elle de les considérer comme un eux ?
Elle commença par se fendre d’un sourire teinté d’ironie. S’il voulait l’éblouir avec quelques informations triviales, il avait un peu tapé à côté, même s’il confirmait ce qu’elle avait supposé : pour connaitre ces dossiers, il devait être cyberpathe. Mais il l’avait plus impressionnée face au couteau. Cependant, si la petite démonstration était intéressante, elle avait un côté irritant aussi. Elle ne se sentait pas violée comme lorsqu’il avait énoncé toutes ses faiblesses à l’hôtel. Mais il lui volait une éventuelle relation normale ensemble, avec des tables, des chaises, un steak et une discussion paisible.

Elle ravala son sourire lorsqu’il continua. Pour parler de lui, cette fois. De sa vie. Ce ce qu’il n’était pas, ce qu’avait été sa vie, ce qu’il avait pu faire à cause d’elle. Elle ne détourna pas le regard, mais elle se sentait coupable - encore une fois. Il n’aurait pas du en faire autant, c’était exactement ce qu’elle avait voulu éviter.
Il se releva, et elle le suivi du regard. C’était ça qui l’avait empêché de l’attendre au pied des bureaux du FBI ? La raison était valable, mais une part d’elle même, de très mauvaise foi, trouvait l’argument facile. Elle nota dans un coin d’aller voir les gars du service pour leur poser la question. Et peut être détourner les recherches, les envoyer ailleurs…

Face à lui, les yeux levés pour ne rien perdre de lui, elle relativisait quelque peu les reproches qu’elle avait pu lui faire - et comprenait d’autant la réaction qu’il avait pu avoir. Elle ne faisait plus vraiment la maligne.
Elle en savait désormais beaucoup sur lui - son nom notamment, et elle nota aussi de faire des recherches sur ce M. Akton… l’argent faisait beaucoup, mais une enquête rigoureuse sur une mise à prix de la tête de son fils n’empêcherait pas des poursuites, si les preuves étaient suffisantes.

Son petit discours avait eu l’effet peut être escompté : elle se calmait. Un peu. Mais très vite, elle éprouva à nouveau une certaine révolte. Qu’attendait-il d’elle, maintenant ? Merde, il avait réussi à la capter, elle n’avait aucunement l’intention de s’en prendre à lui d’elle même. Même alors qu’il montait ses mains vers elle. Même alors qu’une myriade de bulles éclataient le long de sa colonne, anticipant ce qui allait suivre et qu’elle retenait son souffle. Même alors que, comme elle l’en avait défié tacitement, il posait ses mains sur elle. Un contact électrifiant qui la fit tressaillir. Ca n’a aucune sorte d’importance… Bien sur que si. Ils s’étaient mis à nu, lui lui avait ravi les tréfonds de son âme volontairement, et elle avait touché juste par accident, mais les faits étaient là : quelque soit la force avec laquelle elle refusait cet état de fait, ils étaient plus liés l’un à l’autre qu’elle ne l’avait imaginé, qu’elle ne l’avait jamais cru possible.
C’était peut être un fait, mais elle n’était pas prête à l’admettre. Toujours pas. D’un autre côté, elle ne se sentait pas plus capable d’en rester là comme l’avait été sa première intention, ce qui l’agaçait prodigieusement.
Et puis son regard accrocha la coupure sur sa joue qui commençait à ralentir son saignement. Elle l’avait provoqué. Et combien d’autres en si peu de temps ? C’était encore une preuve s’il en était qu’elle finirait par l’achever, tôt ou tard. Encore une preuve qu’elle lui serait nocive plus qu’autre chose. Pourtant, elle ressentait le besoin de le soigner, de ne pas le laisser comme ça. Si elle était prête à soigner cette blessure, combien d’autres pourraient elle lui prendre pour qu’il ne se considère plus comme un monstre ? Et combien d’entre elles la laisseraient, elle, plus consumée qu’elle ne l’était déjà, si toutefois elle s’abandonnait ? Il lui semblait qu’il avait dit qu’il voulait qu’elle se repose sur lui. Elle prenait conscience qu’il avait probablement autant de plaies béantes qu’elle. Comment pourrait-il s’en charger encore ? Autant de questions sans réponse. Autant de sources d’agacement.

Elle finit par passer ses bras entre ceux d'Arch et les repoussa violemment pour se dégager avant de lui tourner le dos. Pas pour sortir, mais pour aller récupérer le couteau fiché dans l’espalier. Elle lui refit face, l’air exaspéré, et écarta les bras, le couteau toujours à la main, en relevant les épaules.

« Bravo ! Je vois que tu n’as pas besoin de moi pour savoir ce que tu as envie de savoir ! Super ! Tu devrais fouiller un peu plus, il te manque encore beaucoup de choses ! Mes affectations ! Mes notes en fin de formation au déminage ! Tu devrais, ça vaut le détour ! Ouuuu la date à laquelle je suis entrée à Quantico ! Tu devrais aussi avoir le nombre de gars qui sont morts dans mon unité ! Combien de civils on a perdu ! Combien tout le monde s’en fout ! Ce ne sont que des statistiques dans un dossier ! » Elle avait haussé progressivement le ton, finissant par crier, et balança le couteau au sol avant de revenir se planter devant lui. Tout ça était une bonne partie de ce qui la hantait. Mais pas que. Quelque part, il y avait des coupures de journaux archivées qui parlaient de l’accident dont elle était la seule survivante. Tout ces gens qu’elle n’avait pas pu sauver, malgré ses capacités, oubliant comme toujours ses excellents résultats.

Elle se rapprocha et vint se planter devant lui à nouveau.
« Mais y’a un petit truc que tu ne trouveras nulle part, Arch. Tu n’as pas le monopole des nuits sans sommeil, des obsessions et des egos blessés... » Elle se sentait à nouveau prête à pleurer à mesure que sa colère refluait, remplacée par les tourments de ces dernières semaines qu’elle ramenait volontairement sur le devant de la scène. Il lui avait assez seriné le « mal » qu’elle avait pu lui faire en partant. Elle ne lui avait rien dit du mal qu’il avait pu lui faire en la repoussant - pour chevaleresque que ce fut - et en la mettant face à ses faiblesses.
« Tu n’as pas idée de ce que tu m’as fait… J’ai... » Elle leva les yeux au plafond, cherchant ses mots. « J’ai toujours empêché les autres de voir ce que tu as vu. Tu as tout … tout détruit. Tu t’es retrouvé à nu ? Je me suis retrouvée dévastée ! Tu n’avais pas le droit de me faire ça, pas ce soir là, pas comme ça. Qu’est ce que tu voulais que je fasse d’autre que partir ? » Il risquait de le prendre de travers. Mais s’il voulait des explications… Il les avait réclamées. Il devrait accepter ce qu’elle avait à dire. « J’ai dormi oui… Tu ne veux pas savoir comment j’y suis arrivée. Mais la vérité... » Elle retrouva son regard qui l’habitait depuis ce soir là, et qui la déchirait maintenant qu’elle l’avait face à elle, et sa voix ne sortait plus qu’en mince filet. « … La vérité c’est que tu m’as tout pris. La vérité c’est que je n’ai rien pu faire sans que tu sois là, avec moi, depuis ce soir là. J’ai peur de ce que tu me fais. »
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Archibald Akton
Archibald Akton
Elle savait tout. Il était compliqué pour Archi d’en dire plus que ça. Les faits il les avait posés, il avait raconté l’histoire, toute l’histoire, sans rien omettre, sans rien oublier. Maintenant elle en faisait ce qu’elle voulait. Et c’est ce qu’elle faisait.

Il était encore une fois repoussé mais déjà elle ne partait pas, elle l’affrontait, ils avaient fait un grand pas en avant. Elle récupérait son couteau. En d’autres lieux, avec une autre personne, il aurait peut-être eu une réaction. Mais non. Il ne bougeait pas. Il suivait ses mouvements, il se tournait vers elle, son regard ne quittait pas la jeune femme. Quand le couteau vint se planter dans le sol, il resta stoïque, sa respiration ne broncha pas, aucun mouvement, pas le moindre tressaillement. Elle aurait déjà pu le mettre à terre, le blesser, lui faire mal, elle aurait pu… Elle réagissait enfin, c’est tout. Enfin elle acceptait et elle montrait, que tout cela n’était pas que du vent.

Il soupira doucement un sourire triste sur le visage. Il ne voulait PAS lire son dossier. C’était la différence. C’était une nuance difficile à comprendre quand on n’avait pas son pouvoir. Quand il était obsédé par quelqu’un au point de ne penser qu’à elle, ses connections le ramenait obligatoirement à elle. Et rien qu’à elle. C’était uniquement ce qui s’était passé. Depuis la première nuit il luttait contre ses propres démons qui lui rapportaient des images de sécurité montrant Camy, des pages de journaux, des dossiers, des rapports… Il chassait tout. Son seul refuge avait toujours été le réseau, et même de cela il était privé. Il était incapable de lui expliquer. Il haussa simplement une épaule, en attendant le reste de la foudre qu’elle abattait enfin sur lui. Dans son crâne quelque chose venait de se débloquer. Morts, Perdus, Statistique. C’était donc ça qui comptait pour elle dans son histoire ? C’était CA qu’elle lui sortait ?

Son regard ne la quittait pas, alors qu’elle continuait son laïus. Bien sûr qu’il n’avait aucune idée de ce qu’elle avait vécu. Il était persuadé qu’elle était parti pour le fuir, pas parce qu’elle avait peur de ce qu’elle ressentait. Et ça… Elle ne se rendait pas compte du prix que cela avait pour Archi. Durant un mois il avait été persuadé qu’elle l’avait oublié, qu’elle ne voulait plus de lui, et voilà qu’elle lui disait qu’il avait été là, avec elle, tout ce temps. Mais bon sang de bon soir, pourquoi il fallait qu’elle complique tout ? Pourquoi ne voulait-elle pas se laisser cette chance ?

Le monde pouvait bien s’arrêter de tourner, le soleil de briller, tout cela il s’en foutait. Elle avait pensé à lui. Plus elle avançait dans son discours, plus son envie reprenait le pas. Il la voulait elle, maintenant, tout de suite, sans autre forme de procès, sans réflexion. Il voulait juste qu’ils… Qu’ils s’oublient… Qu’enfin à un instant ils se découvrent l’un et l’autre. Au-delà des masques, des faux semblants, des ratés. Et en attendant il ne bougeait pas. Il la dévorait des yeux. Son regard empli d’une envie folle de se perdre en elle, et de ne pas revenir. Une envie irrépressible d’être à elle, rien qu’à elle.

J’ai peur de ce que tu me fais.

Il fit un pas en avant.

- Je suis désolé.

Il en fit un autre.

- Pardonne-moi.

Un pas de plus, et il était tout contre elle, se délectant de sa présence, de la chaleur de son corps, son esprit repassant en boucle les images de leur soirée. Le début surtout. Une petite partie de la fin aussi. Etrangement beaucoup de scènes où elle n’était pas habillée. Il plongea son regard azur aussi profondément que possible dans les yeux de sa guerrière.  

- Camy… il désigna la blessure sur sa joue, avant de rebaisser la main, effleurant le visage de la jeune femme Tu pourrais me blesser mille fois que je ne bougerai pas. Ton dossier je m’en contrefous. Je ne veux pas lire un papier. Ce que je sais sur toi… Je n’ai pas eu le choix. Je ne pourrai pas t’expliquer comment cela se manifeste c’est… compliqué. Avec plus de temps peut-être. Un dossier n’est qu’une accumulation sans intérêt. Il n’a pas ton odeur, ton regard, ta voix… Il ferma un instant les yeux, et immédiatement son image revenait. C’était un toc surement, mais il ne contrôlait rien, comme chaque minute depuis cette soirée.

Et plus il avançait dans sa phrase plus sa bouche approchait de son oreille, sa voix finit par n’être qu’un murmure à peine prononcé, déposé comme un secret. Son souffle chaud se répandait dans le cou de Camy, et il sentait bien que son propre cœur s’accélérait. Plus il s’approchait d’elle plus il s’emballait. Elle le mettait dans un état qu’il ne pouvait contrôler, elle était tout. Tout ce que son monde pouvait imaginer c’était elle. Le plus grand accomplissement dont il pouvait rêver c’était elle.

-Je ne pense qu’à toi. Réveillé, connecté, quand je dors. Et chaque fois que je suis en ligne, ce sont tes dossiers qui apparaissent, comme des fantômes qui ne me lâchent pas. La distance entre nous me bouffe autant qu’elle te bouffe. Alors pourquoi me repousser ? Pourquoi te refuser ce que tu désires tant ?

Il lui faisait face de nouveau,  le visage baissé, à quelques millimètres, ses lèvres effleurant quasiment les siennes sans jamais rompre la distance qui les séparait. Il pencha la tête légèrement de côté.

- Je ne peux pas t’oublier. J’en suis incapable. C’est toi, j’ai juste envie de toi. Tu pourrais me repousser jour après jour, je risquerai ma vie, ma liberté, encore et encore, pour te revoir une dernière fois…. Jusqu’à la prochaine.

Il déposa son front contre celui de Camy, rompant enfin la distance qu’il y avait entre eux. Sa main trouvant une place naturelle au creux du dos de sa belle.

- Je t’ai tout pris ? Laisse-moi une chance de tout te donner. Je t’ai détruite ? Laisse-moi une chance de reconstruire.

Le contact de sa main sur elle… Il frissonnait comme jamais, elle remplissait ce vide qu’il avait ressenti depuis qu’elle était partie. Tout son être la réclamait, ses muscles se tendaient, son regard la dévorait, il se consumait entièrement à son contact, comme la première fois. Il y avait ce truc, comme si d’un seul coup, il était complet. Pour la première fois elle ne tourmentait plus son esprit, il se sentait libre comme jamais. En paix. Il l’approcha doucement de lui, à chaque respiration il pouvait sentir son corps effleurer le sien.

- Ne t’inquiète pas. Tu es en sécurité. murmura-t-il, comme une promesse.  Toi et moi. Juste… Toi et moi.

Il fit le dernier pas qu’il lui restait à faire, le seul logique finalement, le seul qu’il pouvait faire, qu’il voulait faire, dont il avait rêvé nuit après nuit. Il l’embrassa. Passionnément, laissant ses lèvres se nourrir de celle de la jeune femme, le bras qu’il avait passé dans son dos, la serrant contre lui, il la soulevait légèrement. Il la portait à ses lèvres pour enfin se nourrir de celle qu’il voulait chaque jour, chaque nuit, chaque minute depuis qu’elle l’avait quitté.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Elle ne l’avait pas lâché du regard, craignant qu’il ne se méprenne encore sur ses intentions, sur ses explications. Explications bien insuffisantes pour faire comprendre à Arch la profondeur de ses blessures, elle n’avait fait qu’effleurer la surface de ce qui la hantait depuis tout ce temps, depuis ce jour il y avait 16 ans où elle a vu tout ses amis mourir deux fois. Les premiers d’une longue liste. Ils auraient pu être les derniers, si elle n’avait pas voulu découvrir toute l’étendue - bien faible à son gout - de son pouvoir et ses limites. Si elle n’en était pas devenue accro, tant et si bien qu’elle avait opté pour une voie où elle avait été sure d’y avoir recours. Si elle n’avait pas vu depuis plus de morts, effectives ou finalement évitées par ses soins, que quiconque. Expliquer son pouvoir était simple. En faire comprendre les implications quand on avait choisi la vie qu’elle menait, beaucoup plus. Serait-il jamais à même de comprendre pourquoi ça la rongeait, pourquoi elle continuait pourtant et pourquoi elle craignait le moindre lien avec qui que ce soit ?

Pourtant, elle était en train de jeter toutes ses réserves aux orties. Elle avait eu du mal à partir après s’être autant laissée aller. Le revoir… Chaque seconde de plus faisait fondre ses défenses les unes après les autres. Et il n’avait pas cillé face au couteau, une nouvelle fois…
Elle avait ressassé la soirée un nombre incalculable de fois dans la solitude de sa chambre, une bouteille pour seule compagne. Elle avait imaginé le revoir, retrouver la chaleur de sa peau et la sensation de son corps contre le sien, tout en essayant de chasser ces images tant elle était persuadée de ne pas avoir droit à une deuxième chance un jour. Tout en le redoutant et en estimant qu’elle ne le méritait pas un seul instant.

Mais cette deuxième chance, elle l’avait. Et elle était terrorisée. Mais elle ne se sentait plus à même de reculer. Plus maintenant qu’elle avait commencé à lui parler. Plus maintenant qu’il était là et qu’il la regardait. Plus maintenant qu’elle se perdait dans ses yeux.

Elle détourna le regard lorsqu’il s’excusa, le temps de ravaler ses larmes. Bon sang, elle l’a déjà dit, il n’avait pas de raison de lui en vouloir. Il n’avait rien provoqué volontairement. Ca ne pouvait pas être de sa faute.

« Tu n’as pas à t’excuser… »

Elle finit par le regarder à nouveau à mesure qu’il se rapprochait. Bon sang, le sentir si proche d’elle était presque douloureux. Et quand en plus il dissocia ce qu’il savait d’elle de ce qu’elle était, elle prit une grande goulée d’air avant de se noyer définitivement. Ce n’était pas le genre de chose qui laissait indifférent, c’était certain. Elle ne le lâchait pas d’un battement de paupière, cherchant le mensonge, l’embrouille. Mais il n’y avait rien. Il était là.
Il tachait de lui expliquer pourquoi il savait déjà des choses sur elle, et elle réalisa qu’en fait, elle s’en fichait. Ce qu’elle était, ce qu’elle ressentait, ce qui l'animait n’était nulle part, dans aucun fichier. Ca n’allait cependant pas rendre les choses plus faciles parce qu’il ne les trouverait pas tout seul. Elle allait devoir lui expliquer tout ca. Le saurait-elle seulement ?

Elle ferma les yeux pour contrôler sa respiration à mesure qu’il se rapprochait. Elle sentait son souffle dans son cou, elle sentait sa chaleur qui irradiait vers elle, mais il ne la touchait pas encore, provoquant pourtant une vive réaction en elle. Elle pouvait encore reculer, encore refuser ce qu’il lui offrait, ce qu’il pouvait représenter. Mais elle savait aussi que dès lors qu’il la toucherait, il repousserait ses ténèbres. Elle savait que ce serait le cas, il l’avait déjà fait. Elle voulait croire que c’était encore possible, et c’était ce souhait qui prenait dessus. Immobile, elle avait cessé de respiré.
Il effaça finalement la distance entre eux pour poser son front contre le sien, sa main dans son dos. Et aussitôt elle sentit la lumière, sa lumière irradier en elle. Elle sentit aussi revenir à elle les fragments de son âme qu’il lui avait ravit. Elle se sentait à nouveau complète.
Elle reprit son souffle tout en l’écoutant parler. Elle voulait le croire. Elle voulait que tout ça soit possible. Elle voulait que tout ça soit vrai.

Elle fronça fugitivement les sourcils. Elle ne voulait pas qu’il mette en jeu sa liberté. Encore moins sa vie. Surtout pas pour elle, mais elle sentait bien que rien de ce qu’elle pourrait dire ne le ferait changer d’avis. Elle eu un frisson d’angoisse, mais vite balayé par sa proximité et ses promesses.

Juste toi et moi.

Et il l’embrassa et il balaya ses dernières défenses, déclenchant son pouvoir du même coup. En l’état, elle s’en fichait : ressentir en double ce qu’il provoquait en elle lui convenait parfaitement. Elle retrouvait le gout de ses lèvres, et l’envie - le besoin - d’en avoir plus. Aussitôt et sans s’en rendre vraiment compte, elle passa un bras autours de ses épaules, l’autre se posant sur son bras. Elle se serra contre lui. Elle voulait se perdre en lui, laisser derrière elle tout ce qui l’habitait pour ne avoir que lui comme univers. Sans aucun doute impossible, mais juste en cet instant, c’était effectivement ce qu’il se passait. Elle s’accrochait à lui comme s’il ne devait jamais se revoir.
Sans lâcher ses épaules, son autre main vint se poser sur sa joue, caressa sa nuque et l’arrière de sa tête, se perdant dans ses cheveux, avant de revenir caresser sa joue. Elle mit fin à leur baiser, haletante, le coeur battant la chamade et une double vue de la scène. Elle resta les yeux fermés, le front contre le sien.

« Attends... » souffla-t-elle. Elle voulait perdre l’influence de son pouvoir, soit parce qu’elle se calmait, soit parce qu’elle arrivait au bout de ses capacités. Ce fut cette deuxième option qui se produisit, mais elle n’avait cure de la fatigue, même si elle accusa le coup. Arch dut sans doute sentir qu’elle s’affaissa légèrement. Mais ça n’avait pas d’importance n’est-ce pas ? Il était là pour la rattraper…
Elle raffermit sa prise autours de ses épaules et caressa sa joue du pouce, réalisant que c’était celle qu’elle avait touchée. Le pauvre... Elle n’avait pas rouvert les yeux. Pas encore. Elle voulait pouvoir lui dire ce qu’elle voulait lui dire avec le moins d’interférences possible, mais si les bras qui l’enserraient étaient déjà une distraction en soi…

« Je ne veux pas que tu prennes de risque, que ce soit ta liberté ou ta vie… Pas pour moi. Mais ça arrivera. Tu es là et … Ca arrivera. Je ne sais pas comment tu es arrivé là sans que je le sache... » Sans doute un coup de Maddie, à tout parier. Elle avait le chic pour prendre des décisions toute seule comme une grande. Et Reese et elle se retrouvaient à rattraper les dommages collatéraux. « Je ne veux pas… » Comment lui expliquer ? Elle avait vu certains membres de l’Underground mourir un certain nombre de fois. Et si ça arrivait à Arch ? Il n’était pas un agent de terrain comme elle, comme Reese ou Maddie… Il n’était pas pickpocket comme Skandar… Il agissait à distance, après tout… Peut être qu’il passerait à côté… Elle finit par ouvrir les yeux, des yeux pleins de peurs, de doutes et d’espoir, et se recula pour croiser les siens. « … Je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit… Ce n’est pas pour moi que je m’inquiète, tu sais… Si ça arrivait… » Elle secoua la tête et détourna le regard, les larmes aux yeux rien que d’y penser. Que les choses tournent mal, qu’elle le voit mourir en boucle et le sauver in extremis ou qu’il meurt sans qu’elle ne le prévoit… Elle ne préférait pas imaginer ce que ça lui ferait. Elle savait comment elle le vivait pour les autres. Alors pour lui … ? Imaginer vivre sans lui était plus facile…
En quelques heures d’étreinte, en quelques semaines de séparation, ils avaient lié leurs vies plus qu’elle ne l’avait jamais cru possible, beaucoup plus qu’elle ne se l’était jamais autorisé.
Non, il ne devait rien lui arriver.

Incapable pourtant d’exprimer ces craintes à voix haute tant elle ne savait pas par quel bout commencer, elle reprit ses lèvres et l’embrassa passionnément, comme si ça devait être la derniere chose qu’elle ferait dans sa vie. Les digues de ses réserves étaient rompues, cette fois sans aucune aide alcoolique, mais juste par sa propre présence, et elle se retrouvait avec le même besoin de lui, le même désir de s’abandonner entièrement. Le même sentiment que c’était sa place. Que c’était juste. Et qu'elle ne pourrait plus s'arrêter.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Elle lui rendit son baiser. Et ce fut une explosion. Toute l’envie, tout le désir qu’il avait réprimé pendant 1 mois, et qu’il avait aussi enfoui quand il l’avait vu là devant lui dans cette salle. Tout revenait en surface. Et il craquait complétement. Sa main qui passait dans son cou, la tête lui en tournait, sa prise sur elle se fit plus intense, passionnée, et plus elle se collait à lui, plus son bras l’entourait. Sa main libre lui caressait les hanches, il la portait presque, il la voulait pour lui maintenant, tout de suite, il ne voulait qu’elle, et pourtant elle s’éloigna légèrement.

Un instant il eut peur qu’elle lui fasse le même coup que lui avait osé lui faire 1mois auparavant. Qu’elle se venge de la plus cruelle des manières. Et le pire c’est qu’il n’aurait rien pu y faire. Mais non elle restait contre lui, et le bras d’Archi ne la lâchait pas, de peur de perdre un instant le bonheur qu’il venait de retrouver. Elle sembla un instant flancher, mais… Mais il était toujours là son bras autour d’elle. Tellement accroc à son contact qu’il était impossible pour lui de la laisser. Quelque part au fond de lui, quelque part il était terrifié. Peur que tout cela ne soit que le délire d’un esprit épuisé, que tout cela cesse et qu’il ne la revoie pas.

Son doigt effleura sa plaie, par réflexe ses yeux se plissèrent un instant, mais au fond… il s’en moquait. Il avait déjà été blessé par le passé, mais, aucune douleur ne pouvait être comparée avec celle qu’il avait ressentie quand il l’avait perdue. Et aujourd’hui qu’elle était là, qu’elle se donnait à lui, qu’elle lui parlait… Aujourd’hui… Le monde pouvait s’écrouler, que cela n’avait aucune importance. Elle s’était ouverte à lui, ils étaient ensemble et… Non plus rien ne comptait.

Quand il entendit sa voix, il sentit son cœur rater un battement. Alors qu’elle était dans ses bras elle lui faisait encore cet effet ? Mais il l’écouta, attentivement, son regard la dévorant. Elle avait peur pour lui ? Il aurait aimé se rebeller un instant, lui dire qu’il avait un rôle à jouer tout comme elle, qu’il pouvait se défendre, qu’il n’était peut-être pas un militaire mais qu’il avait plus d’un tour dans son sac, qu’il… Et le regard qu’elle posa sur lui balaya d’un coup toute sa fierté mal placée. Elle avait peur, vraiment peur… Quelque part au fond d’elle quelque chose était tellement brisée qu’elle ne pouvait imaginer que ça ?

Si ça arrivait…

Si ça arrivait… Il s’était déjà posé la question. Aurait-il le temps de faire comme Evan ? Se perdre dans le réseau ? Peut-être oui, pour veiller sur Camy jusqu’à la fin des temps. Pour être toujours là où elle est, la protéger quoiqu’il arrive… Cependant… Cependant depuis qu’elle avait retrouvé sa place au creux de ses bras, cette envie de disparaitre avait disparu. Il ne voulait qu’être avec elle. Peut-être que tout cyber avait besoin de trouver une relation plus forte que l’enivrant attrait du réseau, une relation plus intense. Un substitut à la noyade programmée de chaque personne avec son pouvoir.

Puis elle l’embrassa de nouveau, avec une passion renouvelée, et au fond d’Archi quelque chose résonnait. Il la voulait. Son bras se resserra autour d’elle. Il se nourrissait de ses lèvres, laissant une main s’emparer de ses hanches. Il écarta légèrement son visage du sien, plongeant dans ses yeux. Gosh, il aurait vendu son âme pour se noyer dans son regard, même si cela devait être la dernière chose qu’il ferait. Sa main se porta au front de la jeune femme, dessinant d’un doigt distrait les traits de son visage, effleurant sa lèvre.
- Si ça arrivait… Tu serais aussi perdu que si je te perdais.

Son doigt continua sa course, descendant le long de son menton, dans son cou ce fut sa main entière qui l’effleura.

- Je te promets….. sa main était arrivé à l’épaule de Camy, effleurant sa peau, il descendit la bretelle de son haut … je ferai tout pour éviter les ennuis. ses lèvres remplacèrent sa main sur le front de la jeune femme, descendant petit à petit le long de son visage je refuse de te perdre une fois de plus. il l’embrassa passionnément, sa main effleurant la peau à la naissance de ses seins.

Il la serra contre lui, se baissant légèrement, pour la porter. Son visage à hauteur du sien, la passion le dévorait, il la voulait elle, maintenant, sans autre mesure. Sa bouche se délectait de la sienne, sa main se nourrissait de sa peau. Elle allumait en lui un brasier comme jamais auparavant. Il la garda ainsi un instant, un bras sous ses cuisses pour la porter, l’autre main caressant ses hanches, ses lèvres parcourant son cou, sa peau, ses lèvres, avant de plonger de nouveau son regard dans le sien.

- Je suis à toi…

Et sur cette promesse, ce murmure, cette envie, il l’allongea sur le sol. La regardant un instant, il se plongea de nouveau en elle, s’emparant passionnément de ses lèvres, il se noyait. Une main au creux de ses reins, qui glissait tendrement sous son haut, l’autre qui s’emparait de ses cuisses. Il était à elle, il n’y avait aucun doute là-dessus. Là pour elle, pour eux, il ne voulait que ça. Il sentait sa peau sur la sienne. Il ne se sépara de ce contact que pour enlever son propre débardeur, qui vu le sang qui avait coulé dessus, ne servirait surement plus à rien. Et il revient quasi immédiatement se plonger dans son cou. Coincé entre ses cuisses, il prolongeait le contact de sa peau contre la sienne, il laissait ses mains découvrir son corps bien plus profondément que ce qu’il avait fait jusque-là, ses lèvres recouvrant chaque parcelle de ce qu’elle était. Il sentait cette chaleur en lui, cette envie, elle le consumait, le rendait dingue, il en oubliait où il était, qui il était, il en oubliait même un instant son pouvoir et tout le reste. Il était une partie d’elle, et elle était une partie de lui et c’est tout, absolument tout, ce qui comptait. Il s’emparait d’elle, vivait enfin les images qui l’avaient hanté toute ces nuits depuis ce fameux soir. Il n’y avait plus rien au monde qu’il ne désirait plus qu’elle. Il avait remonté le haut de Camy assez loin, pour qu’il ne serve plus à rien, et il se perdait encore un peu plus en elle à chaque seconde, se délectant de chaque parcelle de peau découverte qu’elle lui offrait. Il s’enivrait de son corps sous ses lèvres, et le contact de ses mains découvrant son être lui faisait tourner la tête. Chaque fois qu’il s’aventurait un peu plus en elle, un frisson le parcourait entièrement. Il sentait sa peau contre la sienne, son torse contre elle, leur respiration à l’unisson.
Il se redressa un instant au-dessus d’elle, un énorme sourire sur les lèvres.

-C’est donc ça les cours de corps à corps à l’Underground ? un sourire amusé plaqué sur le visage, son regard avait retrouvé cette éclat qui avait disparu depuis 1 mois, il était complet à nouveau.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Arch la serrait si fort qu’elle avait l’impression que ses côtes allaient céder, mais elle s’en moquait. Elle retrouvait cette impression d’être petite, fragile et protégée. Et elle avait confiance. Elle avait le sentiment que tout le mal qu’il pouvait lui faire, il l’avait déjà fait. Et si c’était le cas, alors elle n’avait effectivement rien à craindre de lui.

Elle avait craint qu’il ne comprenne pas la portée de ce qu’elle avait tenter de lui expliquer, qu’il balaye à nouveau sa maigre tentative par une pirouette chevaleresque mais bien dérisoire au regard de ce qu’elle pouvait ressentir, et de ce qu’elle savait vrai. Mais il n’en fit rien. Arch écouta attentivement ce qu’elle avait à lui dire et ne chercha pas à minimiser ses craintes. Il n’en savait peut être pas encore assez sur son pouvoir. Après tout, il avait déjà commencé à lui expliquait comment fonctionnait son pouvoir. Pas elle. Ce serait bien qu’elle s’y mette à un moment donné. Il comprendrait que ce n’était pas tant sa mort définitive qu’elle craignait le plus - même s’il s’agissait déjà d’un drame en soi - mais bien l’éventualité d’assister à une demie-douzaine de morts virtuelles. De quoi éroder les nerfs les plus solides, et Camy doutait d’entrer dans cette catégorie. Il faudrait qu’Arch en prenne pleinement conscience, un jour. Mais pas maintenant.

Il finit par mettre un terme à leur baiser et plongea à nouveau dans son regard. Et elle fit de même, incapable de se lasser de leur intensité. Elle sentit sa main la caresser avec douceur, allumant une pluie d’étincelles partout où ses doigts passaient, de son front jusqu’à son cou en passant par ses lèvres. Camy n’était plus sure de respirer, mais elle ne pouvait par contre pas ignorer les battements de son coeur qui menaçait de se faire la malle hors de sa poitrine.

« Ne fais pas de promesse que tu ne pourras pas tenir… » Souffla-t-elle alors que sa main descendait le long de son épaule, emmenant sa bretelle en même temps. S’il était là, c’est qu’il serait corvéable selon les besoins. Les ennuis le trouveraient, elle le savait. Il ne vivrait jamais sous cloche - ou en tout cas uniquement dans l’abri assez sur de l’Underground. Mais elle avait désespérément envie de croire qu’il ne lui arriverait rien. Alors elle s’abstint de faire plus de commentaire.
Lorsqu’il la souleva, ses jambes trouvèrent naturellement leur chemin autours des hanches de son partenaire et passa son deuxième bras autours de ses épaules, caressant son dos, éprouvant le dessin de chacun de ses muscles, la ligne de ses épaules, sa nuque… Elle explorait chaque centimètre carré de peau avec un émerveillement sans cesse renouvelé, tant elle avait du mal à croire qu’il était là, pour elle, avec elle. Camy s’étonnait aussi de n’avoir pas surfait ses souvenirs, qu’elle avait parfois soupçonnés d’être déformés par l’alcool. Mais il lui semblait au contraire que tout était plus fort que ce qu’elle se rappelait. Peut être parce qu’elle avait laissé tomber toutes ses défenses, renoncé à toutes ses réserves, tourné le dos à toutes ses peurs pour se jeter en lui à corps perdu. Elle savait ce qu’elle risquait à jouer cette carte - tout, sa vie, sa position, sa raison. Il lui semblait que rien d’autre n’avait d’importance que leur étreinte, et l’avenir pourrait toujours attendre.

Je suis à toi…

Elle aurait voulu pouvoir lui répondre la même chose, mais elle avait le souffle trop court pour pouvoir émettre le moindre son. C’était pourtant totalement vrai. Et ce, l’avait-elle réalisé, depuis qu’il l’avait embrassée la première fois. Une prise de conscience un poil douloureuse, mais elle savait - pour avoir essayé - qu’il était presque impossible de lutter. Et certainement pas lorsqu’il la tenait ainsi contre lui, alors que tout ce qui faisait ses ténèbres était refoulé au-delà de sa capacité de perception.
Elle réalisa à peine qu’il l’allongeait au sol. Il n’y avait qu’une chose qui comptait : il était là, pour elle, à elle, et la réciproque était tout aussi vrai. Elle en oubliait où ils étaient - que la salle n’était pas fermée. Sa fatigue n’avait plus aucune espèce d’importance : il lui semblait qu’elle puisait son énergie en lui, s’alimentant directement de ce qui les animait.
Et lorsqu’il plongea son regard dans le sien, elle ressentit l’entièreté de ce qu’il lui réclamait et qu’il était prêt à offrir en retour. Dans le regard qu’elle lui rendit, il put y lire toute son abandon. Elle lui donnerait tout ce qu’il désirait, elle lui prendrait tout autant. Et tant pis pour eux.
Un accord scellé dans un baiser passionné, qu’il ne rompit que pour explorer son corps.

S’il se noyait, elle s’embrasait progressivement sous ses mains, perdant peu à peu notion de tout ce qui n’était pas lui, les yeux fermés. Ce n’est que lorsqu’il se détacha d’elle qu’elle les rouvrit, curieuse et un brin inquiète, pour ne finalement le voir que retirer son haut. Rassurée, elle lui sourit doucement avant qu’il ne reprenne possession de son cou et qu’elle referme ses bras sur lui. Et à nouveau, elle se fondit en lui. Incapable de dire où finissait son propre corps et où commençait celui de son partenaire, elle se contentait de jouir de sa présence.
Elle n’était plus que sensation, sourde et aveugle au reste du monde. A cet instant et, elle voulait y croire à jamais, il était son univers, alors qu’il l’emmenait toujours plus haut, attisant son désir à chaque seconde.

Il marqua une pause et à nouveau, elle rouvrit les yeux avec un léger froncement de sourcils et un brin d’inquiétude, mais elle le découvrit tout sourire. Et sa remarque la fit rire, d’un petit rire léger comme elle n’en avait pas eu depuis une éternité lui semblait-il. Pouvoir rire avec lui… Ca avait quelque chose de magique. Elle connaissait la passion physique, elle n’avait pas mené une vie chaste. Mais une telle complicité ? Ca c’était nouveau. Elle avait eu des amis et des amants, jamais les deux en même temps. Elle le regarda d’un air malicieux en se mordillant la lèvre, prenant un petit temps pour reprendre son souffle, mais savourant d’avance son petit effet.

« Si tu veux quelque chose de plus musclé, ça peut s’arranger… » Et sans attendre sa réponse, elle plaça jambes et mains pour lui couper toute résistance et d’un mouvement vif et fluide qui trahissait une longue habitude - militaire oblige - elle le retourna sur le dos pour se retrouver à califourchon sur lui, tenant ses poignets à hauteur de sa tête, le visage à quelques centimètres du sien. Son air amusé s’estompa progressivement pour reprendre son intensité initiale et à son tour elle s’empara de ses lèvres. Elle s’égara ensuite le long de sa mâchoire, parcouru lentement son cou avant d’explorer son torse, autant de ses lèvres que de ses mains. Elle se repaissait de lui et avait l’impression qu’elle ne pourrait jamais s’en satisfaire. Jamais arriver au bout même de lui. Non que cela la dérangeât le moins du monde, au contraire. Il lui semblait qu’elle pourrait passer sa vie avec lui et n’en avoir jamais fini de découvrir son corps.
Une chose qu’elle termina en revanche, c’est de les déshabiller. Elle ne tenait plus tant elle avait envie de lui. Ils avaient attendu un mois, d’aucun penseraient qu’ils n’étaient plus à ça prêt. Pas elle. Elle avait trop reculé, refusé l’évidence pour attendre plus longtemps ce que son corps lui avait réclamé ardemment depuis qu’il l’avait plaquée sur le mur. L’intensité de leur étreinte était sans nulle doute différente, mais son désir n’était pas moindre, au contraire. Elle avait alors compris confusément qu’il pourrait tout lui apporter. Maintenant qu’il était là et qu’elle avait pleinement conscience de ce besoin qu’elle avait de lui, elle ne voulait pas perdre une minute de plus.
Elle posa sur lui un regard brulant, une main sur son torse et l’autre sur sa cuisse, le mettant au défi de l’arrêter, pour finalement entamer cette danse lente et séculaire que seuls les amants connaissaient. Une caresse exclusive qui la mena un cran au dessus de ce qu’elle avait pu éprouver auparavant. Fiévreuse, le souffle court, elle ne le lâchait pas des yeux tant ce lien entre eux était une fondation de leur relation.
La houle montait progressivement en elle, la menant progressivement au sommet. Elle émettait un gémissement sourd à mesure que l’intensité prenait de l’ampleur, mais elle retardait inconsciemment la déferlante, savourant pleinement de se trouver au bord du vide. S’il était à elle, elle lui appartenait, de cela elle ne pouvait plus douter.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Elle lui offrit ce qu’il était venu chercher : sa première leçon de close-combat. Intérieurement il espérait qu’il en aurait d’autre. Il ne se débattit pas d’ailleurs, la laissant le retourner, et ainsi sur le dos, elle au-dessus de lui, il ressentait l’entièreté de son propre désir qui le consumait. Il s’abandonnait à elle et elle prenait possession de lui, et c’est ce qu’il réclamait à corps et à cri. Sa guerrière s’appropria ses lèvres, son torse, et il lui cédait volontiers, les mains perdus dans sa nuque et ses cheveux, le souffle court, le cœur en vrac. Chaque fois qu’elle prolongeait le contact, il sentait la chaleur diffuser dans tout son corps, elle provoquait chez lui des réactions qu’il n’aurait jamais imaginé. Il avait tellement attendu qu’elle réponde à ses envies, qu’elle obéisse à ce que son cœur lui dictait, que la voir prendre ainsi l’initiative décuplait ses propres sensations. Il sentait des frissons qui parcouraient son corps, avant de se loger le long de sa colonne vertébrale.

Elle était en pays conquis, la chaleur qui montait en lui, il n’avait jamais connu ça, jamais avec cette intensité. Elle était ce que son corps désiré depuis si longtemps, et il semblait enfin que cette faim pouvait être rassasiée. Ce désir, c’était comme une drogue. Il aurait pu le ressentir éternellement qu’il n’arriverait pas à s’en lasser. Il avait envie d’elle, rien que d’elle. Tout ce dont il avait pu rêver, ce qu’ils avaient vécu ensemble, ce qu’il avait vécu avant, rien n’avait de commune mesure avec ce qu’elle lui offrait maintenant.

Répondant à ses envies, elle lui intimait de lui offrir ce qu’elle voulait, et lui, il ne voulait de toute façon pas résister. Elle avait gagné cette bataille depuis longtemps, et assise ainsi à califourchon sur lui, nue, il la contemplait, elle était magnifique, au-delà même de son souvenir. Il attendait cela depuis le premier jour, depuis ce premier baiser volé dans la rue, depuis qu’il l’avait plaquée contre le mur, depuis qu’il avait repris possession de ses lèvres, il ne voulait qu’elle. Alors quand elle décida de prendre les devants, de répondre à cette envie qu’il avait senti monter en elle, il la laissa imposer son rythme, il la laissa mener sa danse. Son regard plongé dans le sien, ils respiraient à l’unisson, apprenant de son corps bien plus dans cet échange qu’auparavant. Son regard… Ses yeux braquaient sur lui, brûlant d’envie, comme une promesse de mille merveilles, tout cela l’enflammait. Ses mains se perdirent sur ses hanches, remontèrent le long de son ventre, effleurèrent sa poitrine. La sensation de sa peau à son contact, en passant par sa réaction à chaque fois qu’il la touchait, autant d’impressions qui décuplaient son propre plaisir, il s’emparait de son corps. Elle était magnifique, superbe, conquérante, et il s’offrait à elle entièrement, complétement, sans aucune concession. Ils étaient à l’unisson enfin. Ce qu’il avait désiré si ardemment, elle lui offrait aujourd’hui, et il aimait ça, il sentait la chaleur de son corps, il la voulait, il en voulait plus.

Leur plaisir montait, elle y veillait. Il se redressa vivement, plaquant son torse contre elle, une main dans son dos qu’il remonta à sa nuque, l’autre au creux de ses reins, accompagnant le mouvement de ses hanches. Sa bouche se perdant dans son cou, et sur ses lèvres avec une passion décuplée par l’attente. Son souffle était court, ses muscles tendus, il se délectait de ses gémissements, de ses réactions. Il découvrait un monde dont il avait seulement rêvé, un monde qu’il ne voulait pas quitter, leur monde à eux, leur plaisir. Son corps était son terrain de jeu, ses mains, ses lèvres, plaquée contre lui, il se promenait sur elle, il était prêt à la dévorer, le reste du monde n’avait plus aucun intérêt, il l’avait enfin pour lui, et il refusait que cela s’arrête, il refusait l’idée que celui puisse se terminer. Il en cherchait plus, toujours plus, il voulait se perdre en elle jusqu’à en perdre la raison.

D’un geste, il inversa les rôles, allongeant de nouveau son aimé sur le dos, il prit les rennes de la danse, ses mains glissant sur son corps, ses lèvres désespérément perdues passant avec passion de ses lèvres à la naissance de ses épaules. Il la découvrait entièrement. Une main remontant le long de sa cuisse, l’autre descendant sur ses seins, il savait que le désir le consumerait. Il profitait d’elle, entièrement, complètement, avec fougue et tendresse. Modifiant son rythme, à chaque réaction de sa partenaire, à l’écoute du moindre de ses gémissements, du moindre de ses soupirs. Il était là pour elle, pour son plaisir, pour son désir. A croire que tout ce qu’ils avaient vécu, devait les mener à cet instant critique où l’un et l’autre s’abandonnaient complètement, et c’est ce qu’il faisait. Il s’abandonnait à elle, il était à elle. Sentant sa peau contre la sienne, sa respiration, son corps s’enflammer à son contact, il ne pouvait penser à rien d’autre qu’à leurs désirs qui les avaient bouffés l’un et l’autre le temps d’enfin se retrouver.

Dans un souffle, un simple souffle, il s’offrit entièrement, complètement. Elle avait définitivement pris possession de son âme, de son être.

- Cam…..

Au-dessus d’elle, son cœur lançait au rythme d’un cheval au galop, Il continuait à caresser son corps à l’embrasser tendrement, comme pour vérifier qu’elle était bien là, qu’il n’était pas en train de rêver, que tout cela était bien réel.

Il avait pris possession d’elle, et elle avait réclamait ses droits sur lui. Tout prenait son sens, tout était à sa place. C’était ce qui devait arriver. Il lui semblait presque que sa vie entière avait tendue vers ce but, être avec elle, se perdre en elle. Il s’allongea à ses côtés, la prenant dans ses bras, la serrant contre son torse. A cet instant précis, il était lui. Il était enfin complet. Il ne supporterait pas une vie sans elle. Il déposa sur ses lèvres un baiser empli d’une tendresse infinie. Son regard plongé dans le sien, cherchant à s’y noyer.

Un instant, un court instant, il imagina la perdre, la voir s’éloigner de lui, et la douleur qui explosa au fond de son être lui fit comprendre que c’était impossible. Aujourd’hui et les jours à venir, si elle venait à le fuir, ou à disparaître, il le savait… Il ne le supporterait pas. Petit à petit il se perdrait dans le réseau, il s'y noierait, comme Evan ou Fungus. Tout plutôt que de vivre sans elle à ses côtés. Son regard se perdit un moment, regardant le corps de celle qu’il tenait dans ses bras, détaillant ses courbes, laissant sa main suivre son regard, et un sourire heureux se dessina sur ses lèvres. Il était bien. Ils étaient ensemble, et au-delà de ça… peu importe. Tant mieux d’ailleurs, car si il s’était mis à y réfléchir, il se serait rendu compte qu’ils étaient deux corps nus, enlacés, au milieu d’une salle d’entrainement à l’accès libre.

- Dis-moi…. C’est quand le prochain cours ? Il lui adressa un clin d’œil avant de l’embrasser passionnément. Tu as réussi à me faire regretter ma galanterie de notre première rencontre.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Chaque instant la menait un peu plus haut, alors qu’elle pensait avoir à chaque fois atteint un sommet. Etait-ce lié à cette longue attente frustrée, ou à leur adéquation ? Quelle importance ? Ils étaient ensemble et toutes ses peurs semblaient loin, très loin d’eux. Très loin de ce qu’il se passait en cet instant. Pour une fois, tout ce qui faisait ses doutes n’avait plus aucune prise sur elle. Rien d’autre ne comptait, finalement.

D’un mouvement, il se redressa pour l’enlacer - elle penserait à le féliciter pour ses abdos plus tard - et elle le sentit déposer ses lèvres dans son cou, ses mains prenant possession de ses reins et de sa nuque. Elle-même l’entoura de ses bras pour mieux se serrer contre lui. Ce simple contact augmentait encore son plaisir, et elle ne pouvait plus retenir le moindre gémissement. Elle avait les traits tendus dans ce sublime effort, et rien n’aurait pu l’arrêter.
Chaque fibre de son être se tendait et vibrait à l’unisson des autres, irradiant de volupté. Elle n’avait jamais fait qu’effleurer la surface de ses relations, elle le savait maintenant. Elle savait aussi qu’il avait d’ors et déjà changé les choses de facon irréversible. Dussent-ils être séparés d’une façon ou d’une autre - et son esprit se rebella aussitôt à cette idée - qu’elle ne pourrait plus jamais se contenter de moins. Et plus il imprimait sa marque en elle, plus cette vérité prenait son sens.

Sans prévenir, il la rallongea sur le sol et l’emmena à son tour vers l’apogée de leur union. Elle passa une jambe atours de ses hanches tandis que ses mains trouvaient leur place sur sa nuque et dans son dos. Elle aurait aimé prolonger ce moment indéfiniment, mais chaque vague la portait plus fort, menaçant de déferler et de la submerger à tout instant. Elle le rejoignait à chaque crête, s’accordant à son rythme avec une facilité déconcertante. Pourtant, pouvait-elle être étonnée ? Ils avaient résonné de concert dès le premier instant. Ce n’était finalement que la conséquence logique de ce qu’elle avait entr’aperçu alors, et qu’elle avait eu peur de réclamer. Mais de quoi pouvait-elle avoir peur ? Il l’avait atteinte au plus profond d’elle même en la mettant à nue aussi facilement. Il l’avait vue et n’avait pas reculé, au contraire. Il l’avait recherchée, il avait pris des risques pour elle. Et au moment de se revoir, il avait encore trouvé le moyen de s’imposer à elle - comme si cela avait été encore nécessaire. Il l’avait forcée à le regarder, à le voir, et à se voir elle-même à travers lui. Elle ignorait toujours si elle méritait le bonheur, mais là, elle était prête à y croire. Elle n’avait de toute façon plus le choix : il la possédait corps et âme, et elle ne voyait pas comment elle pourrait défaire ce qu’ils avaient fait. Elle n’en avait de toute façon pas envie.

Elle sentit venir le moment précis où ils touchèrent l’apogée de leur étreinte et plutôt que de s’y refuser, elle s’y abandonna totalement, complètement, laissant la déferlante tout emporter sur son passage, la laissant haletante, pantelante. Epuisée aussi, conséquence autant de leur étreinte que de l’épuisement de son pouvoir un peu plus tôt. Dans cet état, les caresses qu’il continua un instant de lui prodiguer lui parurent à la limite du supportable, tant son corps était sensible au moindre contact, mais elle se garda bien de protester, savourant cet ultime épisode de leur étreinte.
Incapable de bouger, elle lui fut reconnaissante de la ramener contre lui, exigeant ainsi de sa part le moins de mouvements possible. Elle se blottit frileusement contre lui, lui rendant son baiser et son regard, pour la même raison. Elle voulait se perdre en lui et y avait même quasiment réussi un instant plus tôt. Mais il lui semblait que ce n’était pas assez, que ça ne le serait jamais assez. Tout le reste ne serait désormais jamais qu’une distraction à leur relation. Elle garderait certes ses responsabilités, mais maintenant qu’elle avait compris qu’elle ne pouvait plus être entière sans lui, elle aurait du mal à s’en détacher longtemps. Serait-il capable d’être son garde-fou bien longtemps ? Elle l’espérait… Qui d’autre saurait jamais comment la garder dans la lumière ?

Elle lui prit la main et commença machinalement à faire jouer leurs doigts entre eux avant de les approcher pour embrasser ceux d’Arch, lorsqu’il rompit le silence. Elle rit doucement.

« Si tu permets, pas tout de suite, je suis éreintée… » Répondit-elle après qu’il l’eut embrassée, la faisant frissonner une nouvelle fois. Et pour cause… S’il fallait qu’elle aille à la neutralisation de son pouvoir à chaque fois, lui faire l’amour allait se révéler un exercice des plus épuisants. « Ou tu parles du prochain cours dans cette salle, après nous ? » Elle plissa le front. « Mmm j’en sais rien… Je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est… et comme je ne donne pas souvent ce genre de leçon... » Elle grimaça un sourire. « Pas ce genre de leçon ! Des vrais ! A dire vrai pour ce qu’on vient de faire, je ne suis pas sure que tu aies besoin d’un prof… Bref, ce n’est pas vraiment dans mes prérogatives habituellement. Du coup, je n’ai aucune idée du planning… Mais on ne peut pas rester là, c’est sur... » Elle commença à chercher ses vêtements des yeux, hors de portée, déclenchant une grimace désespérée : elle se sentait assez crevée pour que rien que l’idée de se mettre assise la dépasse. Il faudrait qu’elle trouve une parade… vraiment… Vivre une telle étreinte en double risquait d’être un peu trop pour son coeur - qui retrouvait tout juste son rythme - et aurait de toute façon le même résultat. D’un autre côté, se contrôler pour ne pas atteindre le point critique serait probablement frustrant… Il allait falloir faire des choix…
Qu’il mentionne leur première nuit ensemble lui tira une nouvelle grimace. « Entièrement ta faute. Il me semble que j’ai été plus que claire dans mes intentions... » Bon sang qu’elle était bien là, la tête sur son épaule, lovée contre lui, à simplement discuter… Elle n’avait aucune envie de bouger - si ce n’est que les tatamis n’étaient pas particulièrement destinés à une sieste crapuleuse et se révélaient donc progressivement très inconfortables.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Ce simple contact de sa main dans la sienne, de ses lèvres sur sa peau, de son corps contre lui. Ce simple fait, le remplissait d’un bien être comme il ne l’avait même pas espéré. Il se mit à rire doucement quand elle mentionna ce genre de leçon, roulant des yeux quand elle mentionna qu’il n’avait pas besoin de cours, la gardant contre lui et se nourrissant de la chaleur qu’elle dégageait. Il suivit son regard. Oui il fallait qu’ils se rhabillent. Mais quitter son étreinte ? C’était presque frustrant au vu du temps qu’ils avaient mis à enfin concrétiser ce dont ils rêvaient. Il l’avait cherché sans fin chaque jour, et chaque nuit, consciemment, inconsciemment, il n’avait désiré que cet instant. Alors devoir le rompre… Il savait qu’il y en aurait d’autre, il en était persuadé mais se résoudre à s’éloigner d’elle était plus difficile qu’il ne le pensait.

A contrecœur, déposant un baiser sur son front, il rompit pourtant leur étreinte, se levant pour aller chercher leurs vêtements qui en avaient vu de toutes les couleurs. Il regarda un instant le haut qu’il portait quelques minutes auparavant, détaillant les tâches de sang qui maculait le tissu. Elle était plus douée avec des couteaux qu’avec des vases, y’avait rien à dire là-dessus. Elle aurait eu envie d’en finir, il savait pertinemment qu’il n’aurait rien pu faire pour l’en empêcher.

Relevant les yeux, son regard se posa sur Camy, et il sentit tout de suite que son cœur s’emballait. Il venait de se perdre en elle et pourtant… Pourtant elle le rendait toujours aussi dingue. Une telle puissance dans les sentiments auraient pu l’effrayer mais non. Il était heureux, juste heureux. La femme allongée là devant lui, était tout ce dont il désirait. Son envie de disparaitre, son envie de se fondre dans le réseau, toutes ces idées qui traversaient l’esprit des cybers… Il ne les avait plus à ses côtés. Elle était plus importante que sa liberté, que son accès illimité, elle était tout.

Il déposa à côté d’elle ses affaires, avant de se mettre à se rhabiller. Le regard un peu contrit il voulait lui répondre. Ils devraient en parler, et il le savait. C’était pourtant compliquer de poser des mots sur leur histoire tant cela avait été rapide, intense, passionné.

- Je sais très bien que ce soir-là on aurait pu … Mais… il poussa un soupir à fendre l’âme. Je suis désolé, j’ai reçu une éducation qui laisse des traces. On ne met pas les coudes sur la table, on met sa main devant sa bouche quand on baille, on dit Monsieur quand on croise son père et on lui serre la main, on se tient droit et on salue les inconnus qui viennent à la maison, et surtout, surtout… On se conduit avec les femmes comme avec le plus précieux bijou de la terre. « Un Akton est un gentleman Archibald » combien de fois ai-je entendu cette simple phrase… son regard se posa sur elle un instant, il souriait au souvenir de son enfance, surtout car les meilleurs avaient un rapport avec sa mère J’ai fui un monde qui m’a finalement marqué à jamais. Je ne pouvais pas profiter de toi, pas comme ça… Pas après cette soirée… Et gosh… Pourtant je n’avais jamais désiré quelqu’un autant que toi.

Il enfilait son pantalon en repensant à tout ce qui s’était passé. Est-ce-que tout cela aurait été différent s’il en avait profité ? Peut-être… Peut-être qu’il n’aurait pas touché là où cela faisait mal, peut-être qu’il n’aurait pas décelé chez elle ce truc qui la rendait irrésistible, et elle n’aurait jamais réussi à briser la carapace qui était la sienne. Peut-être que finalement ils ne se seraient jamais retrouvé dans cette pièce, ensemble.

- Mais soyons réaliste... son regard plongeait dans celui de Camy, un sourire heureux sur les lèvres Sans tout cela. Sans tout ce qui s’est passé entre nous jusqu’à présent… Tout aurait été différent aujourd’hui. il désigna la salle d’un grand geste Tu n’aurais pas réussi à me faire me dévoiler, et je n’aurai jamais désiré autant te découvrir. Tu serais quand même parti au matin, et je ne serai sûrement même pas dans l’Underground aujourd’hui. il souriait toujours Et je n’aurai jamais su à quel point tu étais celle que je voulais, celle qui me fallait. A quel point j’avais besoin de toi.

Oui… Sans la fatigue des dernières semaines, sans sa vulnérabilité sur le réseau et en dehors, il aurait continué à fuir, à se cacher, il aurait pu brouiller ses traces à Evan, il n’aurait pas eu cette discussion avec Maddie et…. Et il ne se serait pas retrouvé avec elle aujourd’hui, à consommer ce qui les hantait depuis ce fameux soir. Elle avait démontré tout le paradoxe des Cyber… Il pouvait en un battement de cil tout savoir sur les gens, tous leurs secrets, toute leur histoire, il pouvait se déplacer à l’autre bout du monde sans même se lever de sa chaise, il était tout sur le réseau et pourtant… pourtant à partir de l’instant où elle l’avais obsédé il avait été incapable de se connecter sans la voir, et la souffrance que cela provoquait l’obligeait à retourner à son corps étriqué. Il refusait de lire son dossier, il refusait de savoir son histoire, il refusait tout simplement de connaitre des secrets qu’elle ne voulait pas lui révéler. Il voulait que cela vienne d’elle, comme aujourd’hui dans cette salle. Il voulait qu’elle se décide, qu’elle s’offre à lui comme il s’offrait à elle.

- J’ai voulu te retrouver, te revoir, te… Mais cela m’était impossible. J’ai fait des erreurs dans ma vie, je crois que te laisser partir a été la pire. Je ne me suis jamais senti aussi complet que lorsque tu es dans mes bras.

Il déplia son haut, le regardant en souriant, avant de le froisser de nouveau. Il se demandait au fond si on lui foutrait un blâme pour s’être baladé torse nu dans les couloirs.

- Je ne pense pas qu’il soit récupérable celui-là…

Distraitement il passa une main sur sa joue. Elle l’avait marqué de toutes les façons possibles. Cela le faisait sourire. Il se demanda un instant si ses sentiments débordaient aussi sur le réseau lorsqu’ils n’étaient pas dus à la colère. Finalement il ne s’était jamais posé la question de savoir si c’était le cas. Mais avec Evan en connexion permanente dans le coin, il serait de bon ton qu’il se pose la question. D’ailleurs, il lui restait une question qui le travaillait. Un détail peut-être mais qui pour lui avait son importance.

- As-tu gardé la rose ?
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Elle se sentait bien. En paix. Avec elle-même et avec le monde. Et puis surtout, elle était épuisée. Physiquement et émotionnellement. Indépendamment de leur petit exercice, son pouvoir avait, comme à son habitude, prélevé un lourd tribu sur elle. Et puis elle venait de faire les montagnes russes en quelques minutes, entre peur, colère et désir… Ca faisait beaucoup de choses à gérer en même temps. Là, contre lui, oubliant totalement où ils étaient, elle était prête à s’endormir, ça lui convenait parfaitement. Et au diable le confort du sol… Elle aurait aimé être kinétique pour verrouiller la porte à distance. Mais si ça avait été le cas, elle n’aurait pas été aussi fatiguée et donc ça n’aurait aucun intérêt. Non au final - et c’est bien la première fois de sa vie qu’elle arrivait à cette conclusion - tout était bien comme ca.

Ou presque. Arch lui déposa un baiser sur le front, lui tirant un petit sourire satisfait. Juste avant de se lever. Et ça par contre, ce n’était pas satisfaisant. Elle poussa un grognement de protestation, mais elle se retrouva néanmoins seule sur le sol qui lui sembla d’un coup bien froid. Elle roula alors sur le ventre et posa son menton sur ses bras croisés. Les yeux un peu vague - la fatigue - elle le regarda faire avec un sourire en coin. La vue était belle de sa place… Et quand leurs regards se croisèrent, elle se dit alors que la vue n’avait guère d’importance quand on était regardée de cette façon : comme un trésor, acceptée dans son entier. Ca n’avait pas de prix, elle le découvrait.
Il déposa ses vêtements à côté d’elle, et elle considéra son haut et son pantalon comme une montagne insurmontable. Il allait falloir qu’elle se lève, qu’elle ramasse tout ça, qu’elle se bouge pour s’habiller en somme. Epuisant. Elle préféra le regarder pendant ses explications, roulant des yeux quand il s’excusa une nouvelle fois.

« Arrête de t’excuser, ça devient fatiguant ! »

Elle ne s’était pas trop trompée à son sujet, du moins sur une certaine partie. L’hotel faisait effectivement partie de son univers, il y était à sa place, même s’il l’avait quitté. De son point de vue, elle se serait sans doute tiré plus tôt.

« Je ne sais pas comment tu as pu tenir aussi longtemps… Y’avait rien de moins guindé que la maison… La seule règle, c’était les lasagnes de maman le dimanche. Ca ne m’a pas empêchée de faire pas mal de conneries quand j’étais gamine... » doux euphémisme… Son entrée chez les Marines tenant entre autres au fait que ça a été son seul moyen d’échapper aux flics. « Je serais devenue dingue avant mon dixième anniversaire, à ta place... » Elle haussa les épaules avec un sourire amusé tout en faisant un gros effort pour s’assoir et commencer à enfiler son pantalon. Oui, assise, parce que si elle se mettait debout, elle était à peu près sure de finir par terre tant elle se sentait incapable de tenir debout. Alors à cloche pied pour mettre un pantalon... « Enfin... » Elle posa les coudes sur ses genoux, son sourire s’élargissant. « J’imagine que je vais récupérer tout les bénéfices de cette enfance dramatique ! » Elle eut cela dit une petite moue gênée quand il parla d’a quel point il l’avait désirée. « mmm oui… hem… j’ai vu… enfin, senti... »

Elle enfila son haut en l’écoutant émettre des hypothèses sur ce qu’aurait pu être leur histoire si elle avait pris un tournant différent. Pour ce qui la concernait, ce n’était pas son exercice préféré. Elle connaissait bien les portes que pouvaient ouvrir les Sliders, elle savait que chaque décision débouchait sur une réalité différente. Elle savait donc que le futur qu’elle percevait était une part d’un autre univers. Il existait donc une bonne dizaine de réalités alternatives où elle était morte, à divers moments de sa vie. D’autres où c’était Reese, Maddie, Maze et d’autres membres de l’Underground encore, sans parler de ses collègues de l’armée et du FBI. C’était le genre d’hypothèse auquel elle n’aimait guère s’attarder. Une seule chose était sure en tout cas, qui lui fit reprendre son sérieux.

« Arch… Peu importe ce que tu aurais pu faire ce soir là… » elle secoua la tête, les yeux au plafond pour y réfléchir, mais elle n’avait guère de doute. « … Rien ne m’aurait empêchée de partir le lendemain matin. Je te l’ai dit, ça n’avait aucun rapport avec toi. Partant de là...» Elle fit une grimace un peu fataliste. « Ce n’est pas toi qui m’a laissée partir, donc ce n’est pas ta faute. CQFD. »

Elle se renversa en arrière pour s’allonger les bras étalés au dessus de sa tête fixant le plafond. Elle jeta juste un coup d’oeil à Arch quand il parla de son haut. Elle souleva vaguement sa main pour désigner un placard.

« Regarde par là bas, il y a des fringues oubliées qui trainent. Sert toi. Si on te pose des questions, tu diras que c’est ma décision, ça les calmera. » Et elle laissa retomber sa main lourdement. Elle avait furieusement envie de se laisser emporter par la voluptueuse torpeur qui l’habitait. Mais pas seule, étalée là. S’il pouvait venir la rejoindre, ce serait tellement bien… Elle avait les yeux fermés, un sourire un peu niais aux lèvres, quand il lui posa une question qui lui fit rouvrir les yeux et elle le regarda, l’air curieux.

« Bien sur… Même si… Enfin c’est un vrai bijou, j’imagine que ça doit de couter un bras de te procurer ce genre de truc et… » Elle rougit un poil et se racla la gorge. « … Enfin la chemise me suffisait… » termina-t-elle d’une petite voix. « Quoi qu’il en soit, j’ai gardé ta rose au bureau. Merci d’ailleurs... » ajouta-t-elle d’un ton plus mordant, plus capable de s’en amuser maintenant que dans les jours qui avaient suivi la réception de la fleur. « … Les collègues l’ont appréciée à sa juste valeur ! Pourquoi cette question ? » Demanda-t-elle en se dévissant la tête, n’ayant pas bougé d’un millimètre.
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Archibald Akton
Archibald Akton

- Partir ? Oui peut-être… J’aurai pu….

Mais il y avait sa mère, il y avait celle qui avait veillé sur lui, qui l’avait protégé du monde extérieur, qui l’avait aidé à comprendre pourquoi il était ce qu’il était, et ça valait les années qu’il avait pu souffrir sous le joug de son père. Et alors que son regard se perdait sur elle, il comprenait ce qu’elle voulait dire. La pression qu’on avait mise sur le gosse qu’il était, n’aurait pas dû être, c’est certain, mais il était l’héritier de la fortune Akton, et on ne plaisante pas avec la fortune Akton.

Il souriait franchement en la regardant se contorsionner pour réussir à s’habiller. Et oui il en était certain elle serait parti quoiqu’il arrive. Mais il savait aussi que les choses auraient pu être différentes. Après tout… C’était le destin. Le destin qu’elle le choisisse lui dans ce bar, malgré son ébriété flagrante. Le destin qu’Archi est décidé ce jour-là de faire cette filature qu’il repoussait depuis des mois. C’était le destin qui avait mis le bond sur le chemin de Camy… Si on enlevait ne serait-ce qu’un détail, tout aurait été différent. Et jamais au grand jamais, il n’aurai connu ce bonheur dans ses bras. Et alors qu’elle lui désignait le placard à vêtements usagés, il haussa un sourcil. Lui porter un truc déjà porté par un autre ? Non ça… Il préférait largement remettre son haut taché de sang. On gardait toujours des traces d’une certaine éducation chez les Akton.

Donc au lieu de se diriger vers le coin qu’elle lui désignait, il revint s’allonger à ses côtés, profitant encore un peu de sa proximité avant que son cours ne finisse. En appui sur un coude, la tête posé sur sa main, il la regardait. Après tout, un homme torse nu, allongé sur le sol, à côté d’une femme qui cette fois était habillé, cela ferait déjà moins jaser non ? Un sourire se dessinait sur ses lèvres elle avait conservé la rose. Il était heureux. Il ne s’était pas trompé en lui en faisant cadeau. D’une voix légèrement cassé, il prit le temps de répondre à sa question. Elle allait le prendre pour un taré... Il en était presque certain.

- Cette fleur. Elle est la raison pour que je sois resté si longtemps au domaine de mon père.

Il s’allongea à son tour, le regard perdu dans le plafond. Oui il le savait maintenant, s’il était resté toutes ces années sous la coupe de son père, c’était uniquement pour elle. Pour sa mère. Il n’y avait aucune autre raison pour subir ce qu’il avait subi, pour accepter ce qu’on voulait faire de lui. C’est d’ailleurs l’acceptation de sa mère à cet état de fait, qui l’avait poussé à partir.

- Ma mère… Ma mère était une positive. Ces roses s’étaient ses enfants, ses autres enfants. Elle était capable de donner la vie aux plantes, ou de les tuer, tout réagissait à ses émotions. Son hobby c’était l’hybridation. Et chaque rose qu’elle créée était comme une échappatoire à notre vie qu’elle se fabriquait. il lui fallut quelques secondes pour remettre des mots sur le reste Cette rose… Quand j’ai débuté ma cavale, elle faisait en sorte de me trouver des cachette où déposer des vivres à l’insu de mon père, elle y déposait régulièrement une de ses roses pour que je sache que ça venait d’elle. J’en ai gardé trois en tout. Elle est la raison qui fait que j’ai supporté la pression de mon nom pendant aussi longtemps.

Un jour tout s’était arrêté, plus de petit colis, plus d’attention, il avait cherché à comprendre. Les élémentaires vivaient rarement très longtemps, elle avait eu une vie des plus remplies pour une femme avec son pouvoir. Mais il fallait forcément que cela s’arrête un jour non ? Il n’avait pas pu se rendre à son enterrement, son père n’avait pas respecté ses dernières volontés. Il l’avait balancé dans le caveau familial en béton, alors qu’elle rêvait de reposer sous un arbre. Il avait hurlé des jours durant, cassant ce qu’il trouvait, détruisant des serveurs entier une fois sur le réseau, dévoilant des secrets, piétinant des vies. Cela n’avait plus d’importance, il était prêt à se noyer, à disparaitre. Mais il avait tenu bon, il voulait faire de la vie de son père un enfer, et il s’y employait avec beaucoup d’application.

- Ces roses… Je les conserve pour les gens qui en valent le coup. C’est vrai je t’aurai expliqué son symbole pour moi au départ, tu aurais peut-être mieux compris, mais je n’en ai pas pris le temps et je pense que tu ne l’aurais pas prise pour autant. Il lui fit un clin d’œil avant de reprendre et pourtant.. Je ne sais pas je voulais que ce soit toi qui l’ait. C’était vraiment un bout de moi tu comprends ? Un peu de mon passé, un de mes seuls trésors au final. il lui adressa un sourire contrit, un peu honteux désolé pour le coup du bureau. Je me suis dit que tu devais passer plus de temps là-bas qu’ailleurs, et puis j’avoue… Je voulais un peu marquer ton esprit.

Il lui en restait une dans son sac. L’autre avait été offerte à Sunny, pour sa gentillesse, pour l’avoir accepté à un moment où il n’avait personne d’autre, lui avoir offert un toît. Il le savait cela pouvait passer pour une pirouette d’un dragueur invétéré, mais ce n’était pas le cas, il avait été élevé comme ça il n’allait pas changer, il n’aurait de toute façon pas su mentir sur ce qu’il était. Ce qu’il disait, ce qu’il faisait, il le faisait car c’était normal. Il ne forçait pas le trait, il ne voyait juste pas comment faire autrement. On se méprenait souvent sur sa façon de faire.

- Mais oui, c’est toi qui va profiter de mon éducation de la haute, ose me dire que cela va te déplaire quand je t’accueillerai avec une bouteille de champagne, un diner aux chandelles, et que je te masserai jusqu’à ce que tu t’endormes d’aise ? il souriait franchement mais entre nous… J’aurai préféré que le dimanche ce soit lasagne. Chez nous le dimanche, on recevait les grands pontes des entreprises du coin, je devais rester à table jusqu’à ce que les hommes se retirent pour boire du whisky en fumant des cigares, et en pariant la vie de leurs employés sur des placements douteux. il fit un grand geste de la main Mais ne te détrompe pas tout n’a pas été aussi horrible qu’il y parait. Avoir du fric, des relations, et un pouvoir quand on a 18 ans, ça permet d’en faire des conneries ! Et de bien occuper son temps libre !
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Elle souleva un sourcil un brin inquisiteur quand il dédaigna le placard, préférant venir s’installer à côté d’elle, mais ne fit pas de commentaire. N’eut elle pas été prête à dormir qu’elle aurait sans doute lancé une pique ou deux - était-il précieux à ce point ? - mais en l’état, elle préférait profiter du sol et du calme.
Il finit par s’allonger à côté d’elle, la regardant d’abord avant de s’allonger lui aussi. Sans trop y penser, elle chercha sa main pour la prendre dans la sienne, cherchant inconsciemment à s’assurer qu’il était bien là. Et puis il lui expliqua l’histoire de la rose. Elle le regarda pendant qu’il expliquait ce qu’elle représentait, souriant doucement à chaque étape. Il était peut être de la Haute, mais il n’avait cependant pas eu la vie facile. Pas comme elle, mais néanmoins pas un cadeau. Elle se demanda si elle aurait aimé échanger avec lui. Elle avait finalement toujours pu compter sur sa famille, même s’ils n’avaient jamais compris - et elle n’avait jamais pu leur expliquer - ce qui l’animait, notamment lorsqu’elle était sortie de l’hôpital. Ses parents n’avaient jamais soupçonné que son calme apparent cachait en fait une tempête pire que celle qui l’habitait avant l’accident. Ils avaient préféré y voir une sagesse acquise par une mauvaise expérience, et elle n’avait rien fait pour les détromper. Au moins a-t-elle toujours pu compter sur eux. Alors non, à la réflexion, elle préférait la petite maison de Staten Island, la chaleur familiale et les plats de synthèse à la vaste demeure, la tyrannie paternelle et les produits frais.
Non, elle ne lui enviait pas son enfance, et savoir ces détails faisait naitre en elle une nouvelle bouffée d’affection pour lui.

« Je comprends. Mais… » Elle fit une petite grimace le temps de réfléchir avant de poursuivre d’une voix douce. « … Non, je ne crois pas que je l’aurais prise pour autant… Je suis… honorée… C’est un peu cérémonial, mais c’est mieux que flattée… Bref… Que tu aies tenu à ce que je l’ai. C’est un vrai trésor en effet, c’est d’ailleurs pour ça que je l’ai laissée. Mais sur le coup… Ce n’était pas toi, tu comprends ? » Nouvelle grimace et elle détourna le regard. « C’est un peu… un peu de toi que je voulais garder. Ta chemise était plus précieuse à mes yeux que la rose, sur le coup. » Elle se sentait un brin ridicule. Neuf ans chez les Marines laissaient des traces, aussi surement que l’éducation d’Arch. Elle qui était déjà garçon manqué sur les bords avait volontiers abandonné ses côtés midinette en enfilant l’uniforme. Alors admettre ce genre de chose revenait à offrir une saillie aux railleries de ses pairs. Certes, il n’y avait rien de tel ici, et elle doutait qu'Arch ne la charrierait pas, au contraire. Elle ne s’en sentait pas moins exposée et vulnérable. Et ridicule un peu, aussi. « Et puis… » Elle se racla la gorge, hésitante. Mais au point où elle en était, pourquoi ne pas en rajouter une couche, n’est-ce pas ? « … Je n’avais pas besoin de ça pour que… enfin… tu marques mon esprit... »

Allez, on arrête les violons, on passe à des choses plus neutres, hein ? S’exposer, se dévoiler, ce n’était pas dans ses habitudes, il ne fallait pas trop en demander aussi tôt. Elle préféra donc se concentrer sur ce qui concernait le Bureau.

« Non ne t’en fais pas pour ça. Ce n’était pas un vrai problème en soi. Et puis j’en ai vu d’autres… Dans ces milieux, se charrier les uns les autres fait partie du métier. C’est ce qui nous lie, tous. Et le FBI est beaucoup plus soft que les Marines, crois moi… Commence à parler hygiène personnelle au beau milieu du désert, et les vannes vont fuser à un niveau si bas que que je ne pense pas que tes précieux amis d’enfance puissent imaginer que ça existe... » Elle rit doucement, trop fatiguée pour y aller plus franchement et tourna la tête vers lui, se rappelant qu’elle aussi avait voulu marquer son amant. « Je m’excuse pour ta joue… Je ne sais pas exactement ce qui m’a pris… Enfin si… Je crois que… » nouvelle grimace… « Je voulais te faire mal je crois. Et puis te tester… Je suis désolée… C’était idiot... »

Elle prit une inspiration et sourit lorsqu’il poursuivit.

« Ne me parle pas de massage, ou je t’en réclame un tout de suite ! J’ai déjà envie de dormir comme ca… Ah mais pas la peine de frimer hein ! J’avais peut être pas d’argent, de très mauvaises relations, et pas de pouvoir connu avant mes 16 ans, mais ça ne m’a pas empêché de faire des conneries ! » Et pas qu’un peu. « Mais je me suis arrêtée à 18 ans. C’est là que j’ai signé pour les Marines... » Son regard se perdit dans le vague en repensant à ce qui l’avait conduite là. Elle avait une chance phénoménale de n’avoir aucun casier, même remontant à avant son pouvoir. Après ses 16 ans, cela relevait surtout d’une bonne utilisation de ses capacités - et de la chance. Mais plus que le fond de son coeur, elle répugnait à parler de cette époque où elle était dans une spirale descendante complète. L’armée lui avait offert un sens à sa vie, à défaut de la libérer totalement de ses démons. Sans ce coup de pouce du destin, elle serait sans doute derrière les barreaux depuis longtemps - ou morte...
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Archibald Akton
Archibald Akton
Il s’accrochait à la main qu’elle lui tendait comme si elle était la seule chose au monde qui pouvait encore le retenir ici. Comment expliquer ce qu’il ressentait ? Pas moyen. C’était juste fort. Etre là à côté d’elle, à parler simplement… C’était comme si le temps n’avait plus d’impact sur eux, plus de prise. Elle et lui, ici, c’était finalement tellement naturel. Et alors qu’il semblait perdu dans ses pensées, il se mit à sourire à la mention de la chemise. Finalement elle l’avait gardée ? Plus sentimentale que ce qu’elle montrait, mais l’imaginer elle, simplement habillée de sa chemise… Non il fallait qu’il arrive à se calmer, sinon il allait ENCORE lui sauter dessus...

Par contre il se doutait qu’elle n’aurait pas pris la rose même en sachant ce qu’elle représentait. C’était trop cérémonial disait-elle, et il en convenait. Pour lui c’était plus comme une preuve, une marque d’affection, un bout de lui et de son histoire qu’il lui offrait. C’était étrange de voir comment la différence de vie avait pu changer sa façon de voir les relations homme/femme. Ce qui était plus drôle c’est qu’il s’en rendait compte en tombant sur une femme comme elle. Une ex militaire, en poste au FBI... Ils faisaient un grand écart entre deux mondes, et finalement, ça lui allait très bien. Il lui souriait sincèrement, se redressant pour la regarder dans les yeux.

- Je ne pensais pas que tu garderais la chemise j’avoue. Mais j’aime bien, égoïstement, savoir que j’ai réussi à te marquer plus que ce que je ne le pensais. il toucha un instant sa joue Et ça… Ce n’est rien, tu avais toutes les raisons d’entrer dans cette rage. Je voulais te pousser à bout, te forcer à réagir. Mais…. son regard ne quittait pas celui de Camy, son sourire s’étirant au fur et à mesure Je sais pas… J’avais confiance. Je savais que tu pouvais me blesser, mais je savais aussi que je ne risquai rien. Comment te dire… J’étais prêt à tout supporter, tout accepter. il se mit à rire doucement, comme si il se rappelait cet instant J’ai dû passer pour un fou suicidaire nan ? Mais tu sais… Je vois la vie comme un immense plateau de jeu. On gagne, on perd, peu importe. L’important c’est de risquer la partie. J’ai parié sur toi à cet instant, comme j’avais déjà parié sur toi avant. Je savais au fond de moi que je ne me trompais pas. Mais que veux-tu dire par me tester ?

Il se pencha un peu plus vers elle, son regard toujours plongé dans le sien, sa main vint se placer sur le ventre de Camy, la caressant tendrement, froissant légèrement le tissu qui le séparait de sa drogue. Il sentait sa peau en dessous, et ajouté à l’image de sa chemise sur elle, le pauvre Archi en perdait la tête un instant.

- Pour le massage ça peut s’arranger….. murmura-t-il, avant de lui adresser un sourire malicieux.

Oui il ne s’arrêtait jamais. Oui son désir n’était pas redescendu, oui elle était tout ce qu’il voulait maintenant, et les jours suivant, et oui il était prêt à tout pour son bonheur. Il l’embrassa tendrement avant de reprendre, plus sérieux. Vu qu’elle le mentionnait et qu’il faudrait bien qu’ils en parlent, qu’il sache, il fallait qu’il prenne la perche. Une relation entre deux négatifs était déjà particulièrement compliquée. Une relation entre positif et négatif pouvait être pire. Mais alors une relation entre deux positifs… Cela pouvait très vite dégénérer en apocalypse en plein milieu de l’Underground. Et si, ils pouvaient l’éviter, je pense que leurs leaders respectifs leur en seraient grandement reconnaissants.

- Tu n’as découvert ton pouvoir qu’à 16 ans ? c’est étrange comment un positif se retrouve incapable de parler du pouvoir d’un autre positif. Peut-être parce qu’il sait le sentiment de solitude et le trouble que cela peut créer Je veux dire… Je savais que tu étais positive, même si je n’ai toujours aucune idée de ce que tu sais faire, je savais aussi pour ton engagement précoce. Mais tout le reste j’ai refusé de le lire d’en savoir plus. Par rapport à d’autres je sais que j’ai eu de la chance, ma mère m’a permis de comprendre et de maîtriser mon don très tôt. Je ne sais pas ce qui aurait pu se passer sinon. Je me serai peut-être déjà noyé dans le réseau. Il souriait. Oui il n’en doutait pas, elle avait sûrement du profiter de sa jeunesses, ce qu’il ne savait pas c’était pourquoi elle se protégeait autant. Mais il attendrait qu’elle soit prête à lui dire, tout vient à point à qui sait attendre comme on dit Mais c’est certain qu’une fois que tu as signé faire des conneries devenait déjà bien plus compliqué. Quoiqu’il me semble que les militaires savent profiter de leurs journées de perm. Finalement… J’aurai peut-être dû m’engager à l’époque. Tu m’imagines ? "Soldat Akton au rapport chef ! Comment ça des photos de vous tout nu sur le réseau ? Je ne vois pas de quoi vous parlez chef ! Je n’y suis pour rien chef ! Quoi ? Encore de corvée de latrines ? Bha comme la semaine dernière, et celle d’avant, et celle d’avant et…." Non en fait je n’aurai jamais réussi à rester militaire très longtemps.

Il avait déjà été sous des ordres, ceux de son père, et il suffit de voir comment cela avait fini. Alors les ordres d’un inconnu, même soit disant plus gradé que lui, aucune chance que cela marche. Et puis il était arnaqueur, dans le sang, dans ses veines, c’est ce qu’il était, il ne pouvait pas le renier. Cela aurait été difficile de toute façon, il avait fait ça toute sa vie.

- Je crois que ma vie d’arnaqueur me convient parfaitement. Tu sais que, logiquement, tu devrais d’ailleurs me passer les menottes immédiatement ?

Il lui adressa un clin d’œil de plus avant d’éclater de rire. Oui fondamentalement… Elle était du côté de la loi, et lui… Lui estimait que la loi était une ligne très malléable. Tout était toujours une question d’appréciation personnelle au final.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Elle avait finit par fermer les yeux. Les garder ouverts lui paraissait à la limite du possible. Mais qu’il épilogue sur la chemise la fit sourire doucement.

« Crois moi, tu m’as marquée en profondeur… sans arrière pensée ! » Ajouta-t-elle en donnant une légère pression à sa main en prévision d’une éventuellement mauvaise interprétation de ce qu’elle venait de dire. Il enchaina sur la coupure à la joue, et elle entrouvrit les yeux, tachant de rassembler ses idées.

« Ca n’est pas très malin quand même… Enfin… Comment t’expliquer… Je crois… que je voulais autant te faire fuir que vérifier si tu étais aussi prêt à tout pour moi que tu le disais. Pareil pour le duel… je voulais voir combien de fois tu te relèverais… C’est comme ça qu’on marche, à l’armée… Tests grandeur nature, et pas vraiment softs… ça a laissé quelques traces, surtout quand je bosse pour Salvation - c’est à dire tout le temps ou presque… C’est pour ça que Reese m’a choisie… » Elle n’avait pas oublié le premier jour, son arrivée à l’Underground, le bordel avec le métro et la proposition de l’ex capitaine. Il était comme elle, sur ce point : il n’avait d’ex que le nom, voire le revendiquait. Pas elle. Camy avait mis fin à son engagement sur un drame, contrairement à Reese. Elle avait coupé les ponts et ne voulait plus être soldat. Sauf qu’elle l’était toujours. Les Marines l’avaient modelée et avaient imprimé leur marque sur elle. Elle ne pouvait pas renier cet héritage - et ne le voulait pas vraiment. Semper Fi. Elle voulait seulement oublier ce qu’elle avait vu, qu’elle ait pu l’empêcher ou non.

Elle fut cependant tirée de ses sombres ruminations par la main d'Arch sur son ventre, la caressant doucement et réveillant aussitôt ses sensations, un brin chatouillée. Elle ne put contenir un sourire radieux qui se mua en rire sous la proposition de massage. Imaginant que trop bien ce qui allait sans nul doute s’ensuivre, elle posa une main sur celle d’Archi pour l’arrêter.

« Oh non, pitié… je ne tiendrais pas le choc… ou alors je vais m’endormir au milieu, et ça serait tout sauf sexy… » Lui dit-elle après qu’il l’eut embrassée, en lui offrant un regard qui confirmait son épuisement d’une part, et son regret de ne pouvoir accepter l’invitation d’autre part. Mais ils avaient le temps maintenant, n’est-ce pas ?

Cependant, son sourire se figea et s’assombrit quelque peu lorsqu’il enchaina sur son pouvoir et sur son histoire. Elle n’y avait pas vraiment fait attention en en parlant, mais il était en fait évident qu’il allait enchainer sur le sujet. Qu’il l’ignore prouvait en tout cas qu’il n’avait effectivement pas fouillé dans ses dossiers. Sinon, il aurait su ce qu’il s’était passé à son seizième anniversaire. A moins qu’il ne mente ? Il serait un sacré connard, si c’était le cas… Mais elle refusait de croire qu’il la manipulait. C’était idiot comme réflexion, il ne pouvait pas avoir feint, et puis quel intérêt aurait-il ? Non c’était idiot… C’était un moyen surtout d’échapper à la question qu’il lui avait posée. Elle ne voulait pas y répondre. Ca voulait dire aborder des sujets qu’elle ne voulait pas aborder. Qu’elle se sentait trop fatiguée pour aborder. Mais pouvait-elle seulement y échapper ? A minima, il fallait qu’elle lui donne quelque chose de suffisant pour le satisfaire et éviter plus de questions.
Elle n’avait pas suivi les digressions d'Arch - on l’a dit, elle est crevée - , ne reprenant pied que lorsqu’il parla de sa vie d’arnaqueur. Et du fait qu’elle devrait l’arrêter. Elle eut un sourire un peu distrait.

« mmmmm… Tu n’es pas dans ma pile de dossiers. Les arnaques, c’est l’autre service. Alors ne me fais rien qui pourrait passer pour un flagrant délit et tout devrait bien se passer... » Lui dit-elle avec un petit sourire avant de grimacer. Elle devait se lancer non ? Elle poussa un soupir.
« C’était mon père, le Positif chez nous… Il faisait partie de la premiere génération, en plein PRD… Mon grand-père a trainé ma grand-mère au Mexique, au cas où. Il avait bien fait… Naissance illégal complète… Ca s’est arrangé par la suite, bien sur… Mon père a fini par avoir le droit de se marier… et d’avoir des enfants… Mes parents ont attendu que moi ou mes frères déclarent un pouvoir quelconque, mais rien. Pour mes frères, ça s’est révélé vrai. Pour moi… » Elle haussa les épaules avant de continuer. « J’ai peut être eu d’autres manifestations avant, j’en sais rien… Mais la première fois où vraiment j’ai découvert mon pouvoir, c’était à 16 ans. Bref… C’était pas ça ta question, hein ? » Elle se rendit compte qu’elle avait fait une digression parfaitement inutile. « Jeeeee… C’est compliquer à expliquer… Je vois l’avenir. Pas très loin. Cinq secondes maximum. Et uniquement sous fort stress. J’arrive parfois à le contrôler, mais… Enfin ça peut vite déraper... » Elle entrouvrit les yeux pour lui couler un regard en coin histoire de voir s’il la suivait avant de refermer les yeux et débita d’un ton monocorde et fatigué, en mode automatique : « Ca me permet de voir ce que mes adversaires font et d’anticiper. En général, mes adversaires sont au sol en deux mouvements. Littéralement. Ca aide sur le terrain. Surtout dans ma spécialité. Je faisais du déminage. Quand tu sais d’avance que couper le fil jaune va tout faire péter, ça aide. A condition d’être rapide. Paaaaarce que… C’est limité dans le temps. 5 min. Et après, plus rien pendaaaant 3 heures ! Ah et ça pompe l’énergie aussi. Genre vraiment beaucoup. C’est pratique pour le boulot. Vraiment. Mais pas dans les relations humaines… L’autre soir ? Tu m’as déclenché mon pouvoir… Deux fois ? Ou trois fois ? Un truc du genre. Et deux fois là. La deuxième, j’ai laissé filé jusqu’à éééépuisement. C’était mieux, vu la suite… » Le volume sonore avait progressivement diminué, dans un petit rire lubrique. On a dit qu’elle était fatigué ?
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Archibald Akton
Archibald Akton
Une psys. Et Dreamer qui plus est. Voilà une étrange nouvelle. Mais le reste ne l’était pas moins. Il fronçait les sourcils à chaque pas supplémentaire dans son histoire. Sa famille avait dû fuir pour une loi que son père avait volontairement transgressée sans absolument rien risquer. L’argent pouvait faire beaucoup de choses dans la vie. Beaucoup trop même au goût d’Archi. Et même si finalement, il n’y était pour rien, il s’en voulait. Il s’en voulait d’être né là quand d’autres n’en avaient pas le droit. Il s’en voulait d’avoir pu vivre dans une tour d’ivoire pendant que certains se cachaient.

Tentant tant bien que mal de cacher le trouble qui le prenait, il ravala la boule qui coinçait dans sa gorge, reposant enfin son regard sur elle. Ils étaient aussi opposés dans leur histoire, que dans leurs pouvoirs. Et pourtant ils s’étaient trouvés. Sa capacité à voir les choses un court temps avant qu’elles ne se produisent devaient l’obliger à voir… A tout voir en fait, et cela le fit légèrement frissonner. Cette différence entre eux était flagrante. Il tiqua par contre légèrement sur le fait qu’il l’avait provoqué, ne comprenant pas très bien quand ni comment il avait pu être capable de ce fait là. Quand il s’était énervé peut être ? C’était finalement le seul moment où il avait pu déclencher cet effet sur elle, ce stress dont elle parlait.

- En gros ce que tu me dis, c’est que même si j’avais su me battre, tu étais prête à m’étaler à plate couture durant les 4 minutes que tu m’avais donné ? Sympa !

Il affichait une mine boudeuse, particulièrement bien imitée, avant de se mettre à rire doucement. Ouais, aucun doute. Si elle était capable de voir ses mouvements quelques secondes avant qu’il ne les fasse, ses cours de boxe anglaise pris durant ses jeunes années d’étudiants auraient été aussi utile que si il avait appris à faire du macramé avec des baguettes chinoises, surtout qu’il n’avait jamais été doué, préférant flirter avec les filles du cours de danses d’à côté. Plus il la regardait plus il lui semblait qu’elle était fatiguée. Avait-elle gardé son pouvoir actif durant tout leur échange ? Voilà un drôle de fonctionnement au final. Et surtout avec un contre coup plus qu’emmerdant.

- On ne peut pas rester là Camy. Ils vont avoir besoin de la salle. mais la question c’était… Où l’emmener ? Attend trente secondes

L’avait-elle déjà vu se déconnecter de la vie réelle ? Oui ce fameux soir dans la voiture. Il partit donc, le regard dans le vague, le corps sans vie, rejoignant Evan sur le réseau. Elle l’attendait, comme toujours depuis qu’il avait débarqué. Il avait d’ailleurs passé presque plus de temps sur le réseau de l’Underground et au-delà que dans les locaux à proprement parlé. Il trouva d’ailleurs assez rapidement ce qu’il voulait, même si elle s’amusait à lui mettre des bâtons dans les roues. C’était devenu leur nouveau jeu. Ils s’emmerdaient l’un l’autre avec les données pour se pousser à faire encore mieux, à se surpasser. Il revint dans son corps finalement assez rapidement, mais cela suffisait à sentir qu’il s’était de nouveau enfermé dans un caisson de chaire. La désagréable sensation était moins compliquée à supporter quand cette chaire était en contact avec Camy. Mais elle restait quand même présente. Peut-être qu’un jour il lui parlerait de cette possibilité qu’il disparaisse un jour complètement. Peut-être… Mais elle connaissait Evan… Elle connaissait les tenants et les aboutissants de ce pouvoir. Serait-elle capable de le ramener ? Serait-elle seulement là… Il ne préférait pas y penser.

- Ca a pris plus de temps que prévu. Evan et moi avons un petit jeu actuellement, nous nous empêchons de trouver des données pour nous stimuler… Enfin bref. Je sais où est ta chambre je t’y ramène.

Il se releva, non sans avoir embrassé une fois de plus Camy. Avant de remettre son haut, taché oui, mais qui ferait l’affaire. De toute façon il se voyait mal souffrir de la comparaison des tas de muscles qui se promenaient à Salvation. Il préférait encore avoir un tissu sur lui.

- Debout soldat. Je t’emmène au lit… Enfin… il souriait Je t’emmène dans TON lit pour que TU dormes.

Il attendit qu’elle se relève bon grès mal grès, et entoura ses épaules de son bras. Sans vraiment avoir l’air, elle pouvait ainsi se blottir contre lui. Finalement le chemin que lui avait donné Evan était relativement court, et surtout… Relativement vide, ce qui leur permettrait d’arriver là –bas sans qu’elle n’ait de réponse à donner à qui que ce soit. Il se doutait qu’être une femme dans ce quartier imposait d’avoir un sacré caractère, qui risquait de ne pas supporter cet aveu de faiblesse. Bien sûr il la laisserait dans sa chambre et bien sûr il partirait comme un gentleman, même si au fond là tout de suite… Il voulait juste dormir avec elle dans ses bras. Retrouver cet instant de plénitude qu’il avait pu vivre auparavant. La garder contre son torse, la sentir respirer, la voir trouver le sommeil… Sa vie sans elle ? Impossible… Pas moyen… Elle était sa seule force, sa seule envie de rester, sa seule motivation. Pourquoi s’en séparer.

- Je ne ferai pas l’affront de te porter en plein milieu de ton quartier. Je suis persuadé que soit tu me le ferais payer au centuple, soit tes camarades viendrait me botter le cul en pensant que je t’ai fait quelque chose. Et je pense que si je pouvais éviter d’avoir la moitié de ton quartier sur le dos, ça faciliterait la vie de Maddie.

Il la laissa seul un instant, se dirigeant vers la porte mais alors qu’il allait l’ouvrir, il ne put retenir la question. Il avait besoin de mieux comprendre, savoir ce qu’il devait éviter pour ne pas la mettre dans de tels états, et surtout savoir ce qu’il avait pu faire de mal, et comment.

- Quand tu dis que j’ai déclenché ton pouvoir, tu veux dire lorsque je me suis emporté ? Je sais que c’est assez impressionnant quand je suis dans cet état je ne pensais pas t’avoir stressé à ce point.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Bien, bien prête à s’endormir, elle n’en restait pas moins attentive à celui qui était à ses côtés. Le coup d’oeil qu’elle lui avait coulé lui avait donné l’impression que quelque chose clochait, qu’il s’efforçait de cacher. Elle n’en aurait pas juré, mais il semblait perturbé par ce qu’elle racontait. A moins que la fatigue ne lui jouât des tours. Si ce n’était pas le cas, alors quelle en était la raison ?
Elle n’eut cependant pas le loisir d’explorer plus avant la question qu’il revint sur la menace qu’elle avait proférée - du moins réalisait-il qu’il s’agissait effectivement d’une menace.

« Yep. Je l’aurais fait. Je te l’ai dit, je voulais tester ta combativité, pas tes compétences au combat. C’était pas très malin, mais tu m’as fait sortir de mes gonds… » Elle grimaçait, réalisant qu’il était surprenant d’ailleurs que son pouvoir ne soit pas parti à ce moment là.elle finit néanmoins par rire avec lui, avec un brin d’auto dérision. Elle savait qu’elle avait poussé un peu loin le côté militaire, autant le reconnaitre et ne pas se prendre trop au sérieux.
Peu importait de toute facon. Ils étaient bien là, tous les deux. La salle avait une température douce du fait du sous sol, et la présence d’Arch l’apaisait - après avoir fait les montagnes russes à cause de lui, ce n’était pas du luxe. Saut que visiblement, ce dernier n’avait pas l’intention de s’installer là. Quelle idée…

« Mais si on peut rester… C’est moi qui déciiiiiide... » Enfin pas exactement. Mais si elle annonçait aux suivants qu’elle avait encore besoin de la salle, personne n’y trouverait rien à redire. Les avantages d’être le numéro deux de Salvation. Elle en avait que très rarement pour ne pas dire jamais - usé de ses prérogatives à des fins personnelles. Elle avait bien le droit d’en profiter, pour une fois, non ? Mais il lui demanda d’attendre.
Elle roula sur elle même pour le regarder, se demandant de quoi il parlait. Le regard d’Arch se fit vide et elle sentit dans sa main qu’il n’était plus là. Elle plissa vaguement les paupières en réfléchissant à quand elle l’avait déjà vu faire quelque chose de similaire. Et elle se souvint. C’était dans la voiture, avant qu’il ne l’emmène à cet hôtel, avec des noms d’emprunt. C’est comme ça qu’elle avait compris quel était son pouvoir. Elle en déduisit donc qu’il cherchait quelque chose sur le réseau. Quoi ? Mystère. Et comment se faisait-il qu’il se retrouvait aussi… absent ? Jusqu’à quel point ?

Il finit par « revenir » après un temps relativement long. Il lui expliqua le pourquoi par la personne d’Evan. Camy haussa un sourcil dubitatif - la personnalité résiduelle de la jeune femme n’était pas sensée les aider ? Et elle eut le fin mot de l’histoire. Il cherchait l’accès à sa chambre. Elle se mit à rire.

« Si c’était ce que tu voulais savoir, tu n’avais pas besoin des ordinateurs de l’Underground pour ça, je te l’aurai dit ! Je ne suis pas fatiguée à ce point ! Et puis tout le monde sait où est ma chambre, ici, de toute façon… Il t’arrive quoi quand tu fouilles le réseau, d’ailleurs ? » Et pour cause. Si Reese n’appréciait guère que les habitants de Salvation frappent à sa porte de façon intempestive, Camy était plus souple de ce côté là. Elle ne rechignait pas à répondre quand on se présentait à son antre - pour peu que ce ne soit pas à des heures indues ou des prétextes injustifiés.

Debout soldat ! Elle grogna.

« Ah tu vas pas t’y mettre aussi ! D’abord, c’est Lieutenant, si déjà. Et puis j’ai déjà Reese qui s’en donne à coeur joie avec ça, ça suffit ! » De son point de vue, Arch n’avait pas besoin de l’appeler comme ca. Elle ne voulait pas qu’il l’appelle comme ça ! Elle espérait bien que leur relation ne se cantonnerait pas à ça ! Cela dit, dormir était une bonne idée. Elle ne put retenir un petit rire lubrique lorsqu’il précisa qu’il la ramènerait dans son lit à elle, juste pour qu’elle se repose.

« Je ne ferai rien de plus maintenant de toute façon... » Elle lui coula un regard tendre et un rien coquin. « … même si ce n’est pas l’envie de faire autre chose qui manque... » Mais il était déjà debout, l’attendant pour se mettre en route. Rassemblant ses forces, elle se mit sur ses pieds avec un autre grognement - pas tellement parce que c’était un effort insurmontable, mais un peu pour le faire culpabiliser de l’obliger à bouger. Elle n’était qu’une pauvre femme ! Quand ça l’arrangeait…

Quoi qu’il en soit, elle lui sourit lorsqu’il passa sa main autours de ses épaules et ne rechigna pas à se rapprocher de lui. Pas blottie à proprement parlé, mais avec lui néanmoins. Elle avait croisé les bras frileusement et savourait pleinement de déambuler ainsi dans Salvation.
A la voir seule depuis deux ans, certains ne s’étaient pas gênés pour la charrier sur son célibat à rallonge. Le fait qu’elle aille chercher des compagnons d’une nuit hors de l’Underground et sans en parler à personne n’avait fait qu’accentuer le trait. Entre des suppositions de frigidité, d’homosexualité ou encore de voeu de chasteté, les vannes allaient bon train aux repas et réunions du quartier. Ce qui la fit d’ailleurs rire lorsqu’il s’excusa presque de ne pas la porter pour préserver sa réputation.

« Franchement ? Je crois que ça jasera beaucoup plus en ayant ta main sur mes épaules qu’en étant dans tes bras. Je les connais, ces loustiques… Ils n’ont pas fini d’en parler… C’est ça les militaires ! » Et comme de bien entendu, le court chemin de la salle d’entrainement à sa chambre dans les bras d’Arch ne manqua pas de déclencher chez les rares personnes qu’ils croisèrent des regards ébahis, amusés, voire franchement moqueurs. Elle les ignora royalement, mais elle savait qu’elle ne perdait rien pour attendre : la rumeur allait se propager à la vitesse du son - le Lieutenant n’était pas frigide, ni homo, ni nonne et en plus elle avait un mec - et à la première occasion, elle se prendrait une vanne quelconque. Aucune importance. Elle se sentait trop bien pour ca.

Une fois devant sa chambre - voisine de celle de Reese, il faudra peut être d’ailleurs expliquer à Arch qu’ils partageaient la salle de bains, en bon leaders - , Arch la laissa pour ouvrir la porte, mais se ravisa. Il avait visiblement une question. Elle se laissa donc aller contre le chambranle de la porte, la tête légèrement sur le côté, à l’écoute. Et la question d’Arch recelait une telle candeur qu’elle sourit largement tout en rosissant. Il était mignon ! Il croyait donc que la peur était la seule source de stress au monde ?! Elle détourna le regard en cherchant de l’aide on ne savait où en essayant de trouver par quel bout elle allait bien pouvoir commencer. Et s’assurer aussi que personne d’autre ne serait témoin de ça, ce qui fait qu’elle ne regardait pas Arch vraiment directement, ce qui l’arrangeait :
Elle devait aussi se remettre correctement en tête ce qui s’était passé pour que ce soit relativement clair et qu’il prenne la mesure de ce qu’il lui… infligeait ? Et aussi de ce que ça pouvait représenter comme handicap dans une relation aussi intense que la leur semblait être partie pour être.

« Tu sais… Le stress, c’est pas… juste une question de peur. Ou d’angoisse… Si tu préfère, mon pouvoir se déclenche en fonction de ma sécrétion d’adrénaline. Et l’adré… Ca ne vient pas que quand on a la trouille. » Elle fit une petite grimace. « Bon y’a bien eu le Blond… Le fait de lui sauter à la tête, ça a déclencher mon pouvoir. C’est juste con que j’ai été trop alcoolisée pour faire attention à ce que je voyais. Sinon jamais le videur ne m’aurait eue… Et j’ai fini d’utiliser toute la capacité de mon pouvoir dans le caniveau, ce soir là... » Elle grimaça avant de poursuivre, marquant un blanc le temps qu’une mère et sa fille les dépassent. « Cela dit, peut être que s’il n’avait pas été en phase de latence, ca m’aurait sans doute fait de l’effet à l’hôtel. T’étais impressionnant, c’est vrai ! »
Nouveau silence quand un type à l’allure bien militaire leur passa à côté après un coup d’oeil interrogateur à Arch, et une oeillade entendue et rigolarde à Camy, ce qui fit baisser le nez à cette derniere, avant qu’elle ne poursuive, le nez bas, en jouant avec ses doigts.

« Le premier coup, au bar, c’était quand… hem… Tu m’as invitée à danser… Et heu… quand on a effectivement commencé à danser... T’as bien joué ton jeu de sale dragueur, tu sais ca ?! Enfin l’alcool t’a facilité le travail ! » Railla-t-elle en le regardant par en-dessous, étendant la main pour lui donner une petite tape sur le bras. Main qu’elle reprit aussitôt avant de perdre le cran d’aller au bout de ses explications.

« Et puis tout à l’heure... » Un maigrichon pressé leur passa à côté sans leur adresser un regard, et elle poursuivit d’une petite voix. « … Quand je t’ai entendu… Ca a faillit repartir tellement ça m’a prise de court. J’ai perdu le contrôle lorsque j’ai… lorsque tu m’as posé toutes ces questions sur… ce dont j’avais peur… Tu n’imagines pas comme c’est difficile de tenir une discussion quand on l’entend en stéréo avec un décalage... » Elle eu un sourire peu convaincant tout en continuant à trouver un fol intérêt à ses doigts. « Je pensais arriver au bout pendant le combat mais… » elle se racla la gorge et perdit encore un peu de volume sonore, tant et si bien qu’elle doutait qu’il l’ait entendue. « … C’est… C’est quand tu m’as embrassée que... » Elle fit des moulinets de la main en espérant qu’il comprendrait - depuis le début de la discussion, le contraire eut été malheureux. « C’est pour ça que je t’ai demandé d’attendre, tu sais ? Je … je voulais … épuiser mon forfait... » dit-elle en faisant vaguement des guillemets de ses doigts. « … avant que ça ne soit… avant que ça ne gache le reste, quitte à être crevée… Peu importait le reste... » Elle plissa le nez comiquement. Vu « le reste », il aurait effectivement été dommage de le gâcher en sachant tout ce qui arriverait avec deux secondes d’avance. Elle avait toujours le nez baissé, mais elle finit par relever la tête, juste assez pour pouvoir le regarder, la tête appuyée contre le chambranle - la fatigue, on rappelle au cas où - un peu timidement. A nouveau, elle se sentait bien vulnérable. Mais autant aller au bout, maintenant...

« Tu comprends… pourquoi j’ai peur de ce que tu me fais ? » Souffla-t-elle.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Il rit quand elle se mit à chouiner pour rester dans la salle. Même comme ça elle était désirable. Pour dire à quel point cette femme avait un pouvoir sur lui quasiment incompréhensible. Ou tout du moins qu’il n’avait jamais expérimenté auparavant. Et alors qu’il se rhabillait elle posait la fameuse question il t’arrive quoi… Vaste question. Comment expliquer cette sensation de liberté, cette impression d’être un tout, de faire partie de l’immensité même.

- Oui j’aurai pu te le demander c’est vrai… Mais j’ai tellement pris l’habitude de trouver les réponses moi-même que… Bha je réfléchis même plus à cela. Et puis depuis que je suis arrivé, Evan me prend beaucoup de temps, elle aime bien savoir que je suis là, je crois qu’elle est heureuse d’avoir quelqu’un comme elle. Alors j’essaye de me connecter souvent, après tant d’année à s’être senti seule c’est le moins que je puisse faire. il haussa les épaules en continuant à parler Pour ce qui m’arrive c’est… compliqué. Mon esprit s’en va. Je fusionne avec le réseau. Mon corps lui fonctionne comme un téléphone en veilleuse. Le minimum vitale et encore… Je ne sais pas si je peux mieux expliquer cela. L’enveloppe charnelle est toujours là mais… Pas moi.

Le sujet était délicat a abordé, même pour lui, car il était l’implication de toutes les limites et tous les risques de son pouvoir. Il était même la base du problème qui le travaillait depuis qu’il avait rencontré Camy. Ce n’était pas l’instant, pas le bon moment, pour lui parler de ce risque, de cette envie. Tout simplement car elle n’était pas d’actualité, et ensuite car cela l’inquièterait pour rien. Et alors qu’ils avançaient dans le couloir c’était cette idée qui le travaillait.

Il était heureux avec elle, bien. Mais il restait qu’un humain dans un corps trop petit, avec un esprit bien trop grand. Et dès qu’il avait un instant de libre l’envie de partir se faisait de plus en plus grande. Surtout depuis qu’il avait rencontré Evan, et qu’il avait vu Fungus. Et bien que Maddie lui ait répété que c’était une mort, et non pas une nouvelle vie, l’implication de liberté à cet état de fait, le démangeait au plus haut point. Personne d’autre qu’un cyber ne pouvait comprendre ce bonheur d’être partout à la fois, d’être tout, cette communion ultime que l’on peut ressentir. C’était une drogue, un peu comme un baroudeur qui repart toujours un peu plus loin, et un peu plus longtemps, jusqu’au jour où il ne rentre pas. Il voulait la protéger de ce jour-là, il voulait qu’elle croie encore un peu que tout cela n’était qu’un pouvoir comme les autres. Qu’il avait finalement le choix.  

-Si ça doit jaser, je pense que ça le fera… Je n’aimerai pas t’avoir attiré des ennuis.

Il pesta d’ailleurs un instant contre Evan. Vu le monde qu’ils croisaient elle avait réussi à falsifier les vidéos de sécurité qu’il avait trouvé pour avoir un chemin vide, et elle s’était donc bien foutu de lui. Il faudrait qu’il se venge en se connectant tout à l’heure. Non mais ho, c’était qui le patron ? Elle bien sûr, mais si il le disait, elle lui en ferait une vie pendant des heures.

Arrivés devant la porte, il se faisait l’effet d’être un couple qui se sépare pour la première fois après la sortie au bal, avec les parents qui zieutent derrière la porte. Elle appuyés sur le chambranle, il avait envie de lui voler un dernier baiser. Sauf qu’il y avait du monde, beaucoup de monde qui passait, et quand elle démarra son explication cela ne facilita pas plus sa tâche. Surtout qu’elle était craquante, à se tordre les doigts comme ça, rosissant durant son explication. Oui il avait oublié que l’adrénaline pouvait être sécrétée dans d’autres situations, que la seule peur. Par contre il restait comme deux rond de flanc quand elle mentionna la danse, bafouillant un peu quand elle le traita de dragueur J’ai juste répondu au désir que tu éveillais en moi en fait…. mais le reste de sa phrase resta en suspend le temps qu’elle continue son explication. Et au fil et à mesure qu’elle déroulait l’histoire, il était de plus en plus ravi. Peu importe le nombre de personnes passant à côté d’eux qu’il regardait à peine. Il n’avait d’yeux que pour elle. Elle était tout, tout ce qu’il désirait, tout ce qu’il voulait, et même maintenant, si elle n’avait pas eu l’air aussi… fatiguée il aurait sûrement poussé la porte maintenant pour l’emmener dans une session de danse supplémentaire. Mais non, elle avait l’air épuisé, et surtout, c’était SA chambre. Elle ne l’y avait pas invité, pas encore. Chaque mot qu’elle prononçait, toujours un peu plus bas, lui donnait des frissons qui se répandaient tout le long de sa peau. Il s’approcha légèrement d’elle, son regard ne la lâchait pas. Depuis le premier jour, elle avait ressenti tout ça, et lui avait été stupide, persuadé qu’elle n’avait rien ressenti. La tête penchée il réfléchissait. Il n’avait aucune idée de où tout cela les mènerait, mais au fond… Il s’en moquait. Sa main vint libérer les doigts de la jeune femme, les caressant comme si ils étaient une merveille du monde qu’il fallait préserver.

– Maintenant je comprends. il déposa sur ses lèvres un baiser tendre Mais si tu veux que je m’éloigne……. son sourire était joueur, et le clin d’œil ne fit qu’appuyer cet effet.

Oui il comprenait. C’était aussi fort pour elle que pour lui, et cela devait forcément la paralyser. Tu sais… Si tu veux on peut se battre un peu avant à chaque fois ! Ou danser ! Ou… il riait doucement, et plus il riait plus il se rapprochait. Avant de se rendre compte que… Désolé… On est en plein milieu de ton quartier, et vu le monde qui passe. il s’éloigna de nouveau d’elle. Pas trop loin quand même, juste assez pour que cela puisse passer pour une conversation honnête, ou presque… Si je peux faire quelque chose pour t’alléger de ce fardeau, ou empêcher ça n’hésite pas à me le dire. Mais… Je serai incapable de cacher le désir que j’aie pour toi. Ca j’avoue… Je n’ai pas de solution et il lui souriait, de son plus beau sourire, les yeux pétillants.

La journée avait été épuisante, pour elle surtout, mais pour lui ce n’était pas mieux. Et là au milieu du couloir de Salvation il se sentait vulnérable. Aux yeux de tous. Et ce n’était pas dans ses habitudes. Tous les hommes la saluait, tout le monde la connaissait, mais pas lui. Lui il n’était rien, et il ne voulait surtout pas être quelqu’un. Cela lui allait très bien. Mais pour la réputation de la jeune femme, il devait… Partir, maintenant, s’éloigner. Ce n’était que partie remise bien sûr, mais il faudrait qu’ils se trouvent un endroit calme, un endroit à eux. Ce serait bien plus simple.

- Bien je vais te laisser te reposer. Il faudra quand même que tu me donnes ce fameux cours de close combat. mais il ne pouvait pas résister, et il prit la jeune femme par la hanche, pour lui donner un baiser passionné de plus. Qu’il fit durer plus longtemps que nécessaire, oubliant un instant le couloir et les gens qui pouvaient y passer. Un dernier pour la route. Et maintenant que je suis dans le coin… Essayons de ne pas attendre 1 mois pour ce revoir. Qu’est-ce-que tu en dis ?

Il relâcha son étreinte, restant plongé dans son regard un instant. Non il ne pouvait décidément pas attendre 1 mois avant de la revoir, c’était impossible.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Elle avait enregistré l’information sur les conséquences du pouvoir d’Arch, mais n’était pas vraiment en état de la traiter. Elle pourrait réfléchir aux implications à tête reposée. Après tout, ils avaient le temps, maintenant. De parler, de se connaitre, et de comprendre ce qui faisait l’autre. Même si finalement, elle se retrouva elle à en dire plus qu’elle ne l’aurait voulu. Beaucoup plus. Mais elle avait l’impression de toute façon que si elle ne le faisait pas maintenant, elle ne le ferait jamais.
Lorsqu’il avait nié avoir joué les dragueurs de bas étage comme elle l’avait sous entendu, elle lui avait tout de même servi un petit plissement d’yeux moqueurs pour lui signifier qu’il ne s’agissait que d’une boutade. Et quand bien même il aurait été un séducteur invétéré, elle en savait assez désormais pour savoir qu’il ne se jouait pas d’elle.

Lorsqu’elle eut fini, il lui prit délicatement les mains, réveillant aussitôt ses sensations. Un fourmillement intense la parcourut en lui donnant étrangement un regain d’énergie. D’autant plus lorsqu’il lui déposa un léger baiser sur les lèvres. Elle resta un instant les yeux fermés avec un sourire niais au coin des lèvres. Mais elle les rouvrit brusquement en lui donnant une petit tape sur le bras.

« Essaye seulement ! » Avant de se taire pour écouter la suite. Qu’il fasse des aller-retour sur le mètre qui les séparait l’amusait. Elle ignorait ce qui l’empêchait de rester près d’elle - enfin au plus près. Ou plutôt, elle ne comprenait pas ses réserves. Pour ce qui la concernait, il n’y avait aucune raison d’éprouver le moindre scrupule. Qui irait trouver quelque chose à redire ? La vie était faite de rencontres, de relations… Elle avait assez été charriée par les autres sur son isolement affectif. Ce n’était donc pas Salvation ni sa position dans le quartier qui lui poserait le moindre problème. Elle n’avait pas l’habitude de se cacher, qui plus est. Ce n’était pas dans son caractère. Si Arch craignait lui attirer des ennuis, elle n’en concevait aucune inquiétude. Le seul « risque » ? Reese. Et encore, elle ne l’imaginait pas lui reprocher sa relation avec Arch - jusqu’à ce qu’il lui apprenne qu’il est le responsable de la séance YouPorn peut être… Mais pour l’instant, Camy nage dans sa bienheureuse ignorance. Elle haussa les épaules. « Et alors ? Ils font des trucs nettement moins civilisés, dans le coin, tu peux me faire confiance ! » L’ambiance caserne du quartier rendait les choses souvent potaches. Elle avait parfois l’impression d’avoir un groupe de bleus fraichement débarqués au lieu d’un groupe opérationnel. Mais elle savait aussi que les hommes se détendaient de la sorte quand le moral était bon, et la confiance au top. Ni elle ni Reese ne leur auraient donc fait le moindre reproche. Quoi qu’il en soit, il ne semblait pas des plus à l’aise, pour une raison qui lui échappait, mais elle ne voulait pas le mettre mal à l’aise et resta donc
Elle avait gardé les mains d’Arch dans les siennes, peu désireuse de son côté à mettre trop de distance entre eux, surtout en réalisant l’effet qu’il lui faisait encore, alors qu’elle était fatiguée. Epuisée même.

« Pour autant que je sache, il n’y a pas grand chose à faire pour changer ca. Soit je bride tout... » Elle eut un haussement de sourcils équivoque : les choses seraient d’une part beaucoup moins intenses, et d’autre part, elle n’était même pas sure d’en être capable. Sans parler d’en avoir seulement envie. « … Soit je fais comme tout à l’heure : vider les batteries tout de suite et profiter après. » Cette fois, son regard se fit bien salace. « Même si ça veut dire qu’une nuit intensive serait compliquée de toute façon... » Elle se mordilla la lèvre, tentée cependant par le scénario.

Lorsqu’enfin il se résolut à faire disparaitre la distance entre eux, elle l’accueillit avec un sourire radieux et lui rendit son baiser avec la même chaleur, lui passant les bras autours du cou et se cambrant contre lui. Qu’il lui fasse autant d’effet devrait être interdit. Elle aurait aimé oublier sa fatigue pour profiter de lui encore un peu. Sauf qu’elle était vraiment fatiguée, chaque fibre de son corps le lui hurlait.
Elle se détacha donc de lui, ne laissant que ses mains dans sa nuque, et lui rendant regard pour regard.

« Aucune chance que j’ai seulement envie de laisser passer plus d’un jour... » Elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui déposer un léger baiser sur les lèvres. « … Mais là, faut que je dorme. Vraiment ! » Un large sourire aux lèvres, elle ouvrit la porte de sa chambre. Archi put voir l’ambiance très girly de la pièce : un plaid mauve sur le lit, des coussins aux couleurs vives, une armoire de bois clair, et des tableaux de scènes champêtres pastels.
Elle allait entrer dans la pièce quand quelque chose capta son attention, à la limite de son champ de vision. Elle tourna vivement la tête pour découvrir trois de ses hommes en train de se gausser comme des écoliers.

« Vous n’avez pas un endroit où vous êtes sensés vous rendre utiles, quelque part, soldats ? »
« Si, lieutenant. On s’est juste… Perdus… On y va. Tout de suite... » Et les trois déguerpirent dans le couloir latéral en se marrant plus ouvertement.

Camy secoua la tête, un sourire navré aux lèvres. La rumeur allait se répandre comme un feu de paille.
« Aucune chance non plus de garder un secret… Non que ça ait de l’importance. » Elle jeta un dernier coup d’oeil à Archi alors qu’elle rentrait enfin dans sa chambre. « A bientôt... » lui dit-elle avec un regard chargé de promesse, avant de refermer la porte à contrecoeur.

Une fois la porte refermée, elle s’appuya contre un instant avant d’aller se lover sur son lit d’un pas lourd. Elle ramena le plaid sur elle et sombra presque aussitôt dans un sommeil paisible. Et pour la premiere fois depuis un mois, Sa réserve d’alcool resta intacte dans son armoire.
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Archibald Akton
Archibald Akton
- On trouvera une solution... Il me serait difficile de me passer de.... toi.

Il ne voulait pas la laisser, tout son être lui hurlait de la suivre, de la prendre dans ses bras, et de lui offrir un repos au creux de ses bras, plaqué contre son torse. Mais pas ici, pas comme ça. Cela serait mal vu, il n'avait aucune idée de l'heure à laquelle les autres pourraient débarquer, il n'avait aucune idée du travail qui attendait la jeune femme le lendemain, et il avait encore moins idée de savoir si oui ou non quelqu'un viendrait faire irruption dans la chambre à l'aurore pour trouver Camy.

Il répondit à son baiser, jetant un coup d’œil dans la chambre de sa belle. Intérieur qui lui arracha d'ailleurs un sourire. Alors comme ça, toute militaire qu'elle soit, elle avait pris le soin de décorer et adapter la chambre spartiate de l'underground à son goût. Il avait encore beaucoup à découvrir sur elle, et cela le faisait sourire. Il se mit par contre à rire, quand elle congédia les trois pauvres gars qui profitaient du spectacle. Au moins elle gardait sa poigne et en plus elle était écouté. Ils en avaient déjà beaucoup dit aujourd'hui, se dévoilant l'un l'autre, et pourtant il leur restait encore tant à apprendre que cela laissait entrevoir encore pas mal de rencontres comme celle-là, et ça Archi, ça le mettait en joie.

- Oui tant pis. C'est dommage j'aimais bien l'idée d'être le secret du Lieutenant ! son sourire se fit coquin Et oui tu dois dormir. J'aimerai te retrouver en forme pour notre prochain... tête à tête.

Et alors qu'elle fermait la porte, son regard restait fixait sur elle jusqu'au dernier instant. Il resta un moment comme ça derrière la porte. Attendant peut être qu'elle s'ouvre, hésitant à entrer, hésitant à... Il voulait dormir avec elle, contre elle, sentir sa respiration, savoir qu'elle était là contre lui. Et alors qu'un groupe de plus passait en le regardant étrangement, lui le mec planté devant la porte du lieutenant, il poussa un profond soupir, et s'éloigna enfin. Il prit juste le temps de se connecter pour passer un message à Evan.


J'arrive


Son esprit était calmé, serein. Il pourrait enfin se laisser aller dans le réseau sans risquer de tout faire foirer. Il voulait revenir pour la voir, revenir pour elle, revenir pour la prendre dans ses bras encore, la serrer contre lui, entendre ses soupirs dans son cou, la sentir vibrer à chaque mouvement, savoir qu'elle était à lui, et qu'il était à elle. Oui il arpenterait le réseau plus calme, plus reposé que jamais. Evan lui en serait reconnaissant. Il arrêterait d'inonder chacune de leurs balades avec des images de Camy, ses dossiers, et autres délires du genre, qui gonflait la positive au plus haut point. Toute les femmes, aussi fusionnée soient-elles, ne supportaient pas l'idée qu'on pense à une autre quand on était avec elle.ce qui au fond était tout à fait logique. Alors il n'allait pas mentir, bien sûr qu'il serait obsédé par Camy, qu'il revivrait aussi souvent que possible cet instant partagé. Mais déjà les chose seraient moins invivable une fois en ligne, et sa compagne de jeu une fois la nuit tombée lui en serait reconnaissant.

En attendant il avait des recherches à faire pour Maddie, du travail qui l'attendait. Et ce n'était certainement pas en restant comme un gland au milieu du couloir que cela allait avancer. Il s'éloigna donc de la porte du paradis pour retourner dans la salle de contrôle.

Si seulement Elvis pouvait savoir à quoi avait mené son cours de Self-défense. Il en serait vert, et cela faisait bien marrer Arch.
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[CLOS] [Camy/Archi] Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis !
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