2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
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 [CLOS] [Camy/Archi] The Drunken Unicorn

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Camy Adriacco
Camy Adriacco

C’était un de ces soirs de grande forme où Camy s’était éclipsée de l’Underground pour aller noyer ses angoisses et satisfaire ses appétits. Elle savait qu’elle avait tort. C’est parce qu’elle le savait qu’elle se sauvait, lorsqu’elle ne tenait plus. Elle se doutait que Reese ne serait pas des plus heureux en découvrant son amitié trop étroite avec la bouteille. Au moins ces escapades avaient-elles le mérite de la faire décompresser… Mais elle savait aussi qu’il lui faudrait faire face à ce problème un jour. Elle le savait, mais elle refusait catégoriquement d’en tenir compte. Après tout ce temps, elle n’avait encore pas trouvé d’autre moyen pour gérer sa culpabilité. Le visage de ceux qu’elle n’avait pu sauver continuaient de la poursuivre, ainsi que l’envie de voir son pouvoir disparaitre. Tout en sachant qu’elle ne pourrait s’en passer.

Elle arrivait à se maintenir à flot, la plupart du temps, avec quelques bières dans la journée, pas de quoi fouetter un chat. Et puis parfois, quand la journée avait été trop dure, quand il y avait eu trop de problèmes à gérer, ou un cas particulièrement lourd au bureau, elle ressentait le besoin impérieux d’écluser plus que de raison. Dans ces cas là, elle quittait donc le refuge de l’Underground et montait à la ville médiane - trop peur des conséquences d’une beuverie en ville basse, encore qu’un homme bourré restait un homme bourré, peu importe le nombre de zéro sur sa fiche de paye, et pas assez riche pour un bar de ville haute. Elle choisissait un bar avec assez de musique pour danser jusqu’à l’épuisement, et s’arrangeait pour ne pas dormir dans son lit : avec quelques grammes dans le sang, elle craignait trop de réveiller Reese, voire pire se tromper de chambre et finir dans son lit. Il serait capable de muter dans la seconde pour devenir nucléaire et lui exploser littéralement à la figure… Et elle ne voulait pas le décevoir. Il l’avait choisie personnellement. Plus que quiconque, il avait une certaine opinion d’elle qu’elle voulait honorer. Qu’elle n’y arrive pas la plombait déjà assez comme ça, elle n’avait pas besoin qu’il sache qu’elle n’était au fond qu’une épave...

Ce jour là, donc, après avoir du traiter une grave crise d’arrivée d’eau à Salvation le matin et un assassinat d’enfant - un massacre serait plus juste - l’après midi, sans aucune dose d’adrénaline pour activer son pouvoir, elle avait donc décider d’aller écluser. Elle avait jeté son dévolu sur un nouveau bar, à la mode chez les étudiants de la Ville Mediane, The Drunk Unicorn. Le bar avait une déco toute de noir vêtue, avec quelques inserts de rose-violet flashy. Et des licornes un peu partout Les barmen étaient tout en blanc avec un noeud papillon rose. Ca sentait le kitsch, le fric facile, l’alcool pas cher, et l’ambiance à la mode. Pas d’ame. Le délire de quelque débile profond qui avait du penser que ce genre d’ambiance conduirait à un commerce pérenne... Ca lui convenait parfaitement.

Elle était donc entrée et avait commandé la première d’une longue série de bières. Sa bouteille à la main, elle avait erré de table de billard au semblant de piste de danse avant de revenir au bar, papillonnant d’un groupe de mecs à un autre, faisant innocemment son marché, sans vraiment trouver son bonheur.
Et puis… Camy en était à la sixième bière quand elle finit par repérer un homme seul au bar, un verre devant lui. Beau gosse. Sacrée allure…
Elle finit sa bouteille d’une longue gorgée et planta là son fanclub des dix dernières minutes pour s’approcher de l’innocente victime. Elle était loin d’avoir atteint ses limites - la force de l’habitude - mais elle avait largement dépassé le cap de la levée des inhibitions. Elle posa les coudes sur le bar et se pencha en avant, sourire aux lèvres.

« Hello stranger… Je vois que je suis pas la seule à être sortie seule, ce soir… » lacha-t-elle en penchant la tête sur le côté.
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Archibald Akton
Archibald Akton
La vérité quand on était un mutant qui allait de baraque vide en baraque vide, c’est qu’on prenait rarement le temps de s’amuser. S’amuser dans le sens : descendre dans un bar ou une boîte, glaner quelques informations par ci par là, et tenter de dérober deux trois trucs dans les poches d’honnêtes citoyens qui pouvaient être parfois très dupe.

Et c’est un peu tout cela qui avait amené Archi à trainer dans ce nouveau bar branché dont il avait entendu parler. Tout ça, et le fait que le PDG d’une grosse compagnie d’import-export venait chercher sa dose de chair fraiche (et jeune) dans les bars étudiants de la ville, et qu’il portait sur lui la seule et unique clé du bureau où il voulait absolument rentrer. Sa cible était à portée de main, et sa main déjà dans les poches de sa cible, quand une voix l’interpella. La cible se retourna, haussa les épaules et s’éloigna. Oui ce n’était pas à lui qu’on parlait, et non cela n’arrangeait pas les affaires de l’arnaqueur. Et alors qu’il se tournait pour râler sur l’interruption non programmé, l’animal resta… Interdit.


- Non vous n’êtes pas la seule, mais de nous deux vous êtes certainement la plus attirante.

Ca attirante elle l’était. Ses cheveux noirs, son regard perçant et ses courbes… Outch Archi s’égarait et son regard bleu aussi, jusqu’à ce qu’il le fixe dans les yeux de la jeune femme, son sourire charmeur vissé sur ses lèvres. Bha… Le PDG pourrait bien attendre, il n’était pas si pressé que cela finalement, et il viendrait surement chercher d’autre chair fraîche plus tard... Il prit son verre de Whisky qu’il porta doucement à ses lèvres.

-Mais dites-moi donc… Je dois vous appeler comment ? La superbe étrangère ? C’est un peu pompeux je trouve. En tout cas pour moi ce sera Archi, c’est plus court.

Il fit un signe au barman, pour lui demander la même chose.

-Vous prendrez bien un verre avec moi ?
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Vu de prêt, le paysage était encore plus intéressant que de sa position. L’homme en question était à n’en pas douter un charmeur né. Ca se voyait dans la manière dont il la regardait, et à sa réponse. Avec son alcoolémie du moment, Camy appréciait grandement l’attention dont il la gratifiait. A jeun, elle se serait peut être montrée plus revêche. Ou moins entreprenante. Mais là ? Elle était en quête d’oubli. L’alcool aidait. Les relations sans fond aussi. Et quand une paire d’yeux d’un bleu presque irréel croisaient les siens, elle se sentait sur la bonne voie. Sans parler de ces cheveux a l’apparence soyeux et dans lesquels il devait faire bon de perdre ses doigts.

Elle répondit à la flatterie par un sourire-grimace un brin ironique. Elle n’avait aucune estime pour elle-même, alors se faire qualifier d’attirante réveillait son auto-dérision.

« La flatterie se base en général sur du vent. Le flatté le sait, le plus souvent. Et du coup, il n’accorde pas beaucoup de crédit au flatteur… » Elle leva un sourcil dubitatif, mais assez rigolard. Voyons ce qu’il allait répondre à ça !
Dans la lancée, elle fit semblant de considérer la question de s’installer et accepter son invitation. Mais qui trompait-elle réellement ? C’était elle qui était venue à lui, ce n’était certes pas pour revenir en arrière.

« Mmmm d’accord. Je vous laisse choisir pour moi… Choississez bien… Archi… » minauda-t-elle avec un sourire allbright en lui effleurant le poignet. « Vous pouvez m’appeler Camy. »

Pas question de lui donner son vrai prénom. Un surnom, ça suffisait. Ca faisait des années qu’elle ne l’utilisait plus - l’avait-elle seulement déjà utilisé ? Il n’y avait que sa mère pour l’appeler par son prénom officiel. Et les collègues du Bureau un peu cons. Ils apprenaient vite à ne pas refaire la même erreur, en général par un broyage gonadien particulièrement douloureux.

« Alors… Archi… Qu’est-ce qui vous amène ce soir ? » Elle avait posé le coude sur le bar et sa tête dans sa main, l’air profondément intéressé. Par la conversation, évidemment… surement pas juste par la présence masculine charismatique face à elle.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Son regard se perdit un instant dans les yeux de Camy. Puis il partit dans un éclat de rire franc et sincère, avant de lui adresser un sourire entre malice et amusement.

- De la flatterie ? Savez-vous que dans chaque compliment il y a un peu d’amour et beaucoup d’esprit. Ce qui signifie donc que vous êtes en effet assez ravissante pour que je me sois senti obligé de vous prouver que je vous trouve plaisante. Disons donc que je n’ai visiblement pas assez d’esprit, mais je gagne quand même un bon point non ?

Et ravissante elle l’était. Son regard n’arrivait pas à décrocher de ses yeux bleus, elle lui en avait fait oublier ce pour quoi il était venu. Sans décrocher son regard du visage de la jeune femme (et pas que, vu que parfois il s’égarait un peu plus bas) il leva la main pour interpeller le serveur une deuxième fois.

- Un whisky on the rocks pour mon amie.

Il ne voulait surtout pas lui laisser voir qu’un frisson avait parcouru son bras pour aller se loger dans son dos, lorsque elle l’avait effleuré. Que venait-il faire ici déjà... il se perdait dans son sourire comme il se perdait dans le réseau. Oubliant un instant que le reste du monde existait. Il jeta un coup d’œil à la porte vers laquelle sa cible initiale se dirigeait. Oui ce serait pour un autre soir, pour l’instant, le monde pouvait bien s’écrouler, il n'y avait plus qu'elle.

- J’étais au départ venu pour affaire, mais franchement, maintenant, je me dis que cela n’est plus si important que ça.

Il perdait finalement légèrement ses moyens. Il était un charmeur certes, et il était plutôt doué pour faire jouer son regard. Mais dès qu’il se sentait sur la sellette, qu’il était déstabilisé par une femme, il avait du mal à gérer ses pensées. Heureusement il avait une méthode pour ca : l’alcool, cela endormait son pouvoir, et libérait son esprit. Finalement le meilleur médicament à tout ce qui pouvait le tourmenter.

Il déposa le verre que le serveur venait d’apporter devant Camy, et prit le sien. Il fixa un instant le liquide avant de laisser son regard glisser sur elle, détaillant ses lèvres, son cou, pour finir par plonger dans ses yeux. Son sourire en coin, il avait arrêté de la détailler, les yeux perdus dans l’alcool devant lui, avant d’avoir bu un verre il était dangereux pour son pouvoir de continuer à la fixer, il risquait de s’emballer et de laisser sortir des mots qui n’étaient pas les siens. Et la franchement la dernière chose qu’il voulait c’est qu’elle prenne peur.

- Et vous Camy, dites-moi. Que faites-vous donc dans ce bar ? Et surtout, que me vaut l’honneur de votre présence à mes côtés ? Vous n’allez quand même pas tenter de me dépouiller n’est-ce pas ?

Son sourire se fit joueur, son regard plus lumineux.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Camy n’avait pas perdu son petit sourire teinté d’ironie, qui s’élargit même en l’entendant s’expliquer, et en rajouter une tartine sur son apparence. Oui, il parlait beaucoup, le beau brun, et ça faisait mouche, mine de rien.

« Mmmmm… C’est paaas maaal… » concéda-t-elle avec un petit rire. « Disons qu’il va falloir transformer l’essai. J’ai du mal à croire que vous soyez homme à vous contenter de ca... » Son ton s’alanguit légèrement, ouvrant très clairement le sens de son discours, mais elle n’alla pas plus loin, laissant comme une histoire en suspend.
A la place, elle haussa les sourcils au choix de son cavalier du moment. Whisky… nettement plus raffiné que les bières qu’elle enfilait depuis le début de la soirée. Le genre de boisson qu’elle s’offrait rarement. C’était d’un élégant classicisme, et ça la changeait franchement des dragueurs à la petite semaine qu’elle s’était infligée depuis le début de la soirée. La conversation prenait un tour intéressant.

D’autant qu’Archi ne l’avait pas lâchée du regard, à part pour un léger coup d’oeil vers la porte, coup d’oeil qu’elle ne suivit pas. Il était séduisant en diable, avec un regard pareil, il ne devait avoir que l’embarras du choix dans un bar de ce genre. Les pintades habillées à la pointe de la mode étaient légions, au corps sculptural modelé d’arrache pied pour coller aux modèles de la mode, de la télé, de la musique, de la mode.
Quant à elle, son seul diktat avait toujours été l’entretien musculaire, essentiel à une vie de Marine puis d’agent. Un intérêt aussi vif, hors d’un effet de groupe, ne lui était pas habituel. D’autant qu’elle avait l’impression d’éprouver le même attrait, peut être par effet miroir ?

Son verre finit par arriver, et elle s’en saisit rapidement pour en vider un bon quart d’une traite. Il fallait bien ça pour garder le cap. Et puis elle avait encore de la marge avant de ne plus se souvenir de la soirée !
En fait, d’ailleurs, ce fut Archi reprenant la parole qui l’interrompit dans sa descente. Lui rappelant par la même qu’un verre offert se dégustait un minimum.

« Mmmmm… Dans ce bar, je suis venue pour prendre l’air... » Elle fit tournoyer un doigt en l’air, avec une moue moqueuse pour illustrer que ce n’était pas vraiment l’endroit pour s’oxygéner, mais plutôt se changer les idée. « Et pour ce qui est de venir ici... » Elle tourna la tête jusqu’à quasiment poser son menton sur sa propre épaule avec un air espiègle, le regard pétillant. « … Vous aviez l’air carrément plus intéressant que ceux avec qui j’ai passé la soirée… Je vous montre ? » Et sans attendre la réponse, elle pivota sur sa chaise, fit sautiller le tout pour se rapprocher d’Archi afin de pouvoir lui parler discrètement - et en profiter pour tester son parfum. Elle posa ses deux coudes sur le bar et d’un bout de doigt, la tête penchée vers lui, elle lui expliqua.
« Ils ont tous moins de 25 ans… ce qui me fait me sentir vieille. Ensuite… Ah ! Corey a passé tout le temps que j’ai parlé avec lui … » 5 min. « … à pleurer sur son ex. Tomy a un panaris au pied. Greg… Greg est gay. Il ne le sait juste pas mais c’est teeeeellement évident ! George lui, c’est sa grand-mère qui l’a fait pleurer… Billy ne sait pas jouer au billard et Cruz a les mains baladeuses dans le genre pas agréable ! » N’y tenant plus, elle tourna à nouveau la tête pour croiser le regard d’Archi. God… Elle pourrait boire à ces yeux-là.
« Vous voyez… Il n’y a meme pas à beaucoup vous fatiguer pour être au dessus de tout ceux là ! Et je vous en crois largement capable. Je me trompe ? » Elle haussa un sourcil interrogateur, et toujours taquin.
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Archibald Akton
Archibald Akton
A la première remarque de Camy il haussa un sourcil, sourire en coin plaqué sur les lèvres. Non bien sûr qu’il ne se contentait pas de si peu, et d’habitude il était même nettement plus doué. Mais il perdait légèrement pied dès qu’il plongeait son regard dans le sien, et le pire, c’est que c’était une drogue, il était incapable de ne pas y revenir régulièrement.

Il entendait la conversation d’un mec dans la rue, qui cherchait à rentrer chez lui sans se faire foutre dehors par sa femme, résonner dans sa tête. Le petit numéro de "je te tourne autour" de Camy faisait un effet absolument dévastateur sur le pauvre Archi. Quand elle se mit à quelques centimètres de lui pour lui parler de son début de soirée, il sentait bien qu’il allait perdre complétement la boule et commencer à débiter des phrases sans queue ni tête.

S’il n’y avait eu que ses yeux…. Mais son sourire le captivait, son parfum l’envoûtait, la façon dont elle bougeait autour de lui, il crut un instant avoir à faire à une apparition de son esprit fatigué. La proximité de la jeune femme, rendait son pouvoir instable, il frissonnait presque.

Finalement il n’écoutait presque plus, il entendait bien quelque chose à propos d’un panaris gay qui ne jouait pas au billard (ce qui l’étonnait grandement d’ailleurs), mais il se battait furieusement pour ne pas laisser la conversation téléphonique du type à l’extérieur prendre le pas sur ses propre pensées. Et alors qu’elle tournait son regard vers lui, et qu’il sentait alors le sol disparaitre un peu plus de sous ses pieds, la seule chose qu’il comprit c’est qu’elle voulait qu’il fasse mieux qu’eux ?

En un instant son attitude changea. Un brin amusé, une lueur dans les yeux, il plongea dans le regard azur de la jeune femme, son sourire le plus charmeur plaqué sur ses lèvres. Sa main glissa jusqu’au bar dans le dos de la jeune femme, non sans l’avoir au préalable effleuré tout du long. Elle jouait avec lui. Cet endroit était un échiquier géant, il n’était qu’une pièce de son jeu à elle, et elle venait de le faire échec en 3 coups, il fallait maintenant qu’il amorce la contre-attaque. Il porta son lèvre à ses verres buvant une grande gorgée, avant de pencher légèrement la tête de côté. Ses lèvres s’approchèrent de l’oreille de la jeune femme.

- Faire mieux ? chuchota-t-il au creux de son oreille Bien sûr. Si tel est ton désir.

Il éloigna lentement son visage, s’enivrant de son parfum, laissant ses lèvres passer à quelques centimètres de sa peau, son souffle dans le cou de Camy. Il descendit de sa chaise, ils étaient si proche qu’il pouvait presque sentir la chaleur que dégageait son corps, il déposa une main sur sa hanche, afin de se décaler légèrement d’elle, la laissant s’attarder plus que nécessaire, avant de boire une longue gorgée de son verre et de le déposer sur le bar.

-  Donc si je comprends bien je te sers à éloigner tes admirateurs c’est ça ? il pencha la tête de côté visiblement amusé par la situation, Tu sais je connais un moyen plus rapide pour cela… il jeta un coup d’œil au groupe d’hommes qu’elle venait de lui désigner.

Elle voulait jouer, elle aimait visiblement la chasse. Il préférait être le prédateur que la proie, quoique, il tomberait facilement entre les griffes d’une chasseuse comme elle. Mais là tout de suite le jeu commençait, l’adrénaline du mouvement parfait, ne pas faire d’erreur sous peine de voir le game over arriver plus tôt que prévu. Savoir lequel des deux craquerait en premier, lequel garderait le contrôle tout du long. C’était pour Archi le summum même d’une partie réussie.
Il passa dans le dos de la jeune femme, avisant son whisky, Il avala d’une traite la fin de son verre, qu’il déposa de nouveau. Il approcha alors son visage du sien, son torse quasiment collé à elle, une main au creux de son dos, un sourire malicieux sur les lèvres. Il n’existait plus qu’elle dans ce bar, les autres ne comptaient plus. Elle était la reine de son échiquier au milieu d’une armée de pion, et il voulait qu’elle le comprenne.

–Que dirais-tu d’une danse ? dit-il, son regard empreint de malice, la tête dans le cou de la jeune femme, son visage tourné vers elle.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco

Eut-elle été à jeun que son comportement aurait été tout autre. Eut-elle été à jeun, elle ne serait pas restée. Dans un état normal, elle ne serait même pas venue. Mais là ? Toutes inhibitions levées, elle s’amusait follement. Plus, elle réagissait au quart de tour au magnétisme de Archi, ce qui n’était pas plus mal.

Cela faisait des semaines qu’elle se débattait avec les images idiotes de son rêve. Elle se sentait incapable de se comporter naturellement avec Reese, même si elle arrivait maintenant à le gérer et à faire illusion. Partir sur le terrain avait sans doute aidé.
Camy avait cherché à comprendre quel avait été le sens de ce foutu rêve, mais plus elle avait tourné le sujet dans sa tête, moins elle avait trouvé de réponse. Elle avait bien tenté de trouver un Psy capable de rentrer dans sa tête et de détisser les fils de son inconscient, mais rien n’y avait fait. Aucun Psy de l’Underground n’avait le talent requis pour ce qu’elle demandait.
Alors elle avait tout enfoui, tout tassé, tout ignoré. Et elle tentait de passer à autre chose.

Alors bien sur, quand un homme au charisme d’Archi lui faisait un numéro de charme, elle était plus que prête à y répondre favorablement. Surtout si, comme on l’a dit, elle était assez alcoolisée pour éviter de se poser des questions.
Et de l’effet, sans nul doute, il lui en faisait. Lorsqu’il se pencha pour lui murmurer à l’oreille ce qui était une promesse, son coeur s’emballa et elle vit venir le moment où son pouvoir se déclencherait. Sensation amplifiée lorsqu’il l’effleura en reculant et qu’une vague de frisson lui parcouru la colonne.
Nononon ! Elle prit une profonde inspiration et ferma les yeux pour se calmer. Réaction qui voulait dire exactement ce que ça voulait dire : il lui faisait de l’effet et se calmer lui demandait un effort, même s’il n’avait probablement aucune idée de la véritable nature du problème.

Lorsqu’elle les rouvrit, ce fut pour le trouver face à elle, lui effleurant la hanche. Elle avait le visage barré d’un sourire un peu niais - conséquence de son alcoolémie.

« Ce n’est pas ce que j’ai dit. J’ai dit que tu avais l’air plus intéressant. Si je voulais éloigner les gêneurs, je serais allée le voir … mmm … lui ! » Elle désigna un malabar, pas plus vieux que les autres, mais à la carrure suffisamment intimidante pour dissuader quiconque d’embêter une nana sous sa protection. Par contre, l’air d’ahuri qu’il affichait laissait présumer que la conversation n’aurait pas été des plus fascinantes. Elle recroisa le regard d’Archi avec un grand sourire engageant. Mais qu’il se rapproche d’elle lui fit retenir son souffle. Elle sentit sa main dans son dos, le sourire qu’il lui offrit…
Incapable de détourner le regard, son sourire à elle se fit encore plus niais alors qu’elle sentait un frisson grisant lui parcourir la colonne et s’échouer dans le creux de ses reins. Son souffle se fit court, son coeur s’emballa et…

Foutu. Elle percut en double la proposition d’Archi. Crotte… Comment casser le charme d’une recontre… Elle prit une grande inspiration en s’efforçant de reprendre la maitrise de ses émotions. D’un autre côté, si elle usait ses cinq minutes maintenant, elle serait tranquille pour les heures à venir. Mais elle serait aussi trop crevée pour en profiter…
Elle attendit que le « présent » eut rattrapé sa vision du futur et tourna la tête pour le regarder dans les yeux et lui répondre, se retrouvant alors littéralement nez à nez avec lui, les lèvres à quelques centimètres des siennes. Elle répondit d’un sourire, qui se dessina lentement, sensuellement,

« Pourquoi pas… même la musique n’est pas… faite pour ca... » souffla-t-elle d’une petite voix. Un instant, elle sembla prête à combler le vide entre eux. Au lieu de ça, elle se dégagea délicatement pour s’éloigner de lui.
Elle récupéra son verre qu’elle vida d’une traite et le reposa sur le bar d’un geste théâtral et recula de quelque pas en direction de la piste, détaillant Archi d’un air félin. Elle eut un léger haussement de sourcil, invitation discrète à la rejoindre. Tant pis pour la musique.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Il y a certains jours où la vie peut être farceuse. Archi l’avait toujours su, mais ce soir plus que tout autre il s’en rendait compte. Ce bar était au départ une façon de se faire de l’argent rapidement, et facilement, maintenant il ressemblait de plus en plus à un rêve dont il ne voulait pas sortir. Il avait haussé les épaules à la mention du gros malabar, mais n’avait pas rebondit dessus. Cette femme avait besoin de plus qu’une brute sans cervelle remplie de testostérone. Elle avait besoin qu’on lui offre le monde, et là tout de suite il n’aurait eu aucun mal à déclencher une guerre juste pour ses yeux.

Un instant, lorsque ses lèvres furent à porter des siennes, il lui sembla qu’il avait oublié comment on respire. Mais elle préféra s’éloigner,

-Ne t’en fais pas pour la musique, je me charge de mettre quelque chose… de plus intéressant.

Quand elle décida d’aller d’elle-même vers la piste de danse, cette fois il en était sûr, son cœur eut deux battements au lieu d’un. Il décida de clore les yeux un instant, il lui fit un signe de la main pour lui signifier d’attendre 5 secondes, et se dirigea vers le poste du DJ.
Le gros avantage de ces bars à la mode c’est qu’ils passaient en majorité des playlists de dance prêtes à l’emploi, un mec était dans un coin, mais plus occupé à conter fleurette aux bimbos en goguette, qu’à faire autre chose. Enlevant sa veste et sa cravate, il les laissa sur le comptoir, avant de poser sa main juste à côté de la console, et de se couper du monde un instant, il fouilla et trouva sur le réseau l’aire qu’il avait en tête, l’ajoutant immédiatement à la suite de la liste de lecture. A quoi cela servait d’avoir un pouvoir si on ne l’utilisait pas ? Cela lui permettrait aussi de fatiguer un peu sa capacité, et de ne pas prendre le risque de dire tout et n’importe quoi en si charmante compagnie. Il se reconnecta au monde actuel, tournant de nouveaux son regard sur la jeune femme. Il n’avait pas la musculature du malabar précédemment cité, mais dans sa fine chemise blanche, Archi n’avait pas à rougir de la plupart des prétendants de sa partenaire.

Elle était belle, resplendissante, attirante, et alors qu’il était de nouveau proche d’elle la musique commença. Il avait toujours été très fort sur le timing.


Il approcha ses lèvres des siennes, sans les toucher, plongeant son regard azur au fond des yeux de sa partenaire, sa main droite posée dans sa nuque, il laissa sa main gauche descendre lentement dessinant chaque courbe du corps de Camy avant de se placer à l’abri au creux de ses reins.

Il l’attira au plus près de lui, la serrant contre son torse un instant, laissant ses hanches insuffler un mouvement à sa partenaire au rythme de la musique,  sa main jusqu’à présent posée sur la nuque de la jeune femme descendit sur son épaule, d’un geste sans brusquerie mais ferme il la tourna plaquant son torse contre son dos.

La main gauche d’Archi remonta le long de son ventre froissant le tissu de son haut, alors que ses lèvres venaient déposer dans son cou un baiser à peine effleuré. Il s’éloigna alors d’elle pour contempler le spectacle sans égal qu’elle offrait, laissant sa main glisser le long de son bras jusqu’à tenir sa main.

Il n’en revenait pas de la chance qu’il avait. Pourquoi lui ? Surement car il s’était trouvé au bon moment au bon endroit. Mais qu’elle importance. Il était à elle c’était finalement tout ce qui comptait, non ?

Dans un geste il l’attira de nouveau à lui, sa deuxième main se plaçant dans son dos, il laissa glissait l’autre le long de sa hanche, effleurant au passage la peau qui dépassait de son décolleté, alors qu’il déposait son front contre le sien, laissant juste un espace de quelques centimètres entre leurs lèvres, son regard toujours perdu dans le sien. Il la serrait contre lui. Tout ce qu’il désirait maintenant, c’était elle, tout ce qu’il voulait c’était ses lèvres. Il voulait que le jeu évolue, que les règles changent.

- Il fait étrangement chaud dans ce bar tu ne trouves pas ?

Il relâcha son étreinte, laissant le rythme de la musique l’éloignait légèrement de sa partenaire. Il voulait la laisser décider de si il avait gagné le jeu, ou si ce dernier devait continuer.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Campée sur la piste de danse, elle attendait de voir si Archi allait se dégonfler avec un sourire en coin. Qu’il lui promette de s’occuper de la musique lui tira un petit froncement de sourcils, mais elle ne voulait même pas analyser la chose. A jeun, elle se poserait la question. Elle prendrait le temps d’analyser ce qu’il avait voulu dire. Et peut être même aurait-elle été à meme de faire le lien entre ce qu’il faisait et la musique langoureuse qui se fit entendre dans le bar, et qui était très loin d’être dans le style de l’endroit.

Cependant, avant même que la musique n’emplisse ses oreilles, son attention fut captivée par le lâché de veste et de cravate qu’opéra Archi. Ce qui se cachait la dessous était proprement fascinant. La chemise parfaitement ajustée soulignait un corps qui semblait pour le moins bien fait. Elle resta un peu sur place, son sourire niais aux lèvres pendant qu’elle le regardait tripoter le poste du DJ. Elle oscillait vaguement sur ses pieds, mais son alcoolémie avait l’avantage de l’empêcher de trop réfléchir. Le risque était par contre qu’elle se laisse distraire facilement. Mais le charme d’Archi opérait, et elle se sentait incapable de détourner le regard. Et quand en plus il se rapprocha pour s’arrêter devant elle avec les premières notes de la musique, elle retint son souffle. elle sentait qu’elle n’était pas loin de repartir pour un tour en double-vue. Elle tacha de se contrôler, mais lorsqu’il se rapprocha à quelques centimètres de ses lèvres, elle perdit pied et aussitôt, et elle se retrouva à voir l’action avec deux secondes d’avance en plus du présent, et ne parvint pas à reprendre suffisamment ses esprits pour arrêter son pouvoir. Et avec son alcoolémie, autant dire qu’elle n’était pas des plus à l’aise sur ses deux pieds.
Elle gérait habituellement sa double-vue sans l’ombre d’une difficulté. Elle dissociait parfaitement le présent du futur immédiat qui s’intercalait, et réussissait à adapter ses actions en fonction de ce qu’elle avait prévu. Mais là, entre alcool et trouble, elle s’emmêlait quelque peu et était reconnaissante à Archi de la conduire dans cet échange langoureux. Et bien sur, du moment où il s’était placé prêt d’elle, elle avait été sourde aux protestations des autres clients, mécontents du changement d’ambiance.

Sa main délicatement posée dans sa nuque alluma un premier brasier qu’il répandit en longeant son corps avant de s’arrêter dans ses reins. La musique la portait en plus du rythme insufflé par Archi. Elle posa ses mains sur ses bras tout en ondulant en harmonie avec le morceau. Elle eut un petit cri surpris quand il la fit se retourner, et elle manqua de s’emmêler les pieds tant le geste fut subit. Elle se laissa aller contre lui, solide dans son dos, et elle ferma les yeux pour mieux ressentir le son, et la sensation sur sa peau, réalisant qu’elle vivait au final la scène en double, ce qui décuplait ses sens - et rendait vaine toute tentative de reprendre le contrôle. Et lorsqu’il l’effleura de ses lèvres et prit sa main, ce fut à nouveau son souffle qui resta en suspend.

Et puis il la fit pivoter à nouveau - deux fois, c’est laquelle la bonne ? - et elle eu l’impression que ses mains étaient partout sur elle, et sa double vue qui ne voulait pas la laisser tranquille renforçait sa sensation de vertige. Elle glissa ses mains le long des bras d’Archi, se sentit surprise de leur fermeté. L’une de ses mains resta accrochée à son épaule, tandis que l’autre se posa sur son torse, juste sous le col, pas loin des boutons, comme prête à les défaire, mais n’alla pas plus loin. Pour la première fois de la soirée, alors que Archi posait son front contre le sien, sans la quitter des yeux, elle se sentait petite chose fragile. Elle avait horreur de ça mais d’un autre coté, elle ne se sentait pas à même de réagir comme à chaque fois, à savoir tout envoyer valser. Entre autres parce que son pouvoir était toujours actif et qu’il commençait à pomper son énergie. Et aussi … elle n’en avait pas envie, et cette constatation la surprenait elle même.

Son partenaire finit néanmoins par s’éloigner. Légèrement, mais suffisamment pour que Camy se reprenne, et réduise son pouvoir au silence - pour l’instant. Alcool, pouvoir, émotion… Elle se sentait vacillante et il lui fallut un temps pour se reprendre. Elle était où déjà ?
Elle entendit alors la question d’Archi, ce qui la ramena à la réalité et lui rappela le détail de ce qu’il se passait. L’excuse de la chaleur dans le bar… On la lui avait servie plusieurs fois depuis le début de la soirée, et elle les avait éconduit sans cérémonie. Mais là… A dire vrai, elle ne dirait pas non à un peu d’air frais - autant qu’il pouvait l’être à Megalopolis. A nouveau un peu plus maitresse d’elle même, elle eut un nouveau sourire félin et ce fut elle qui réduisit la distance entre eux. Elle posa une main dans sa nuque, esquissant une caresse - et constatant qu’effectivement, il avait des cheveux à tomber - et se rapprocha suffisamment pour avoir à nettement lever la tête pour le regarder. Sourire aux lèvres et visage offert, sa fatigue se percevait à peine, plutôt écrasée par les vapeurs d’alcool, mais il y avait aussi autre chose. Défi ? Désir ? Défiance ? Tout se mélangeait… A trop s’exposer, on finissait parfois pris à son propre jeu, surtout quand on en faussait les règles avec une affection trop importante pour la bouteille. Elle n’aurait rien contre un autre verre d’ailleurs… Mais pas tout de suite. Son partenaire de jeu attendait une réponse.

« Je n’ai pas de problème de température. Pour l’instant. » Elle pencha la tête de côté d’un air mutin, et son regard lâcha - difficilement - celui d’Archi pour embrasser rapidement le bar. « Mais il y a beaucoup trop de monde ici... » Elle recula, se libérant doucement de l’étreinte de son partenaire, et sa main quitta la nuque d’Archi, glissant le long de sa joue, jusqu’à finir par la quitter alors qu’elle reculait toujours, gardant son regard dans le sien, aveugle au reste du monde. Tellement aveugle qu’elle en rentra dans un blondinet qui passait là avec deux bières, renversant par la même la moitié d’une des pintes sur la chemise de Blondie. Camy se retourna vers lui vivement.
« Hey fait gaffe ! »
« Pardon ?! C’est toi qui regardait pas, grognasse ! »
Camy resta la machoire pendante, tellement surprise qu’elle fut incapable de trouver la moindre répartie.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Chaque mouvement esquissé par Camy pour le toucher, et c’était un pas de plus qu’Archi faisait vers le vide. Elle avait sur lui un pouvoir qu’elle ne mesurait certainement pas. Et quand sa main se posa sur sa nuque, jouant dans ses cheveux, Archi n’y tenait plus, il voulait l’embrasser…. Et pourtant… Pourtant il n’en fit rien. Quelque chose le retenait encore. La peur d’aller trop vite pour elle, la peur aussi de profiter d’une situation biaisée par le contexte. C’était aussi pour cela qu’il était ravi de sortir un peu, changer d’air, qu’elle retrouve un instant ses esprits, avant que cela n’aille trop loin. Qu’elle soit sûre et certaine de ce qu’elle désire, avant qu’ils ne franchissent le pas.

-  Sortons alors. Cela ne peut pas nous faire de mal.

Il la regarda s’éloigner, un frisson calé le long de sa colonne vertébrale après le contact qu’elle avait prolongé, reculant pour récupérer sa veste. Et alors qu’il ramassait son bien, il entendit que la situation dégénérait légèrement auprès de Camy. D’une enjambé il était à ses côtés, attrapant par le col le blondinet.

Archi n’avait jamais aimé utiliser la violence, de base comme il aimait à le dire ce n’était pas son style, il savait qu'il y avait toujours une façon plus diplomatique de s'en sortir... Mais Archi avait le complexe du chevalier en armure, celui que l’on voit dans les contes pour enfant. Tout comme il avait protégé sa mère pendant des années, il était persuadé que chaque femme se devait d’être protégée, même si fondamentalement elle n’en avait pas besoin.

Citation :
Succés Succés : Archi se révèle plus intimidant qu'il ne le pense, et après une légère menace à l'homme, ce dernier repart sans demander son reste.

Réussite Echec: L'homme ne semble pas convaincu par Archi, mais déjà assez éméché il ne semble pas désireux de se battre. Il accepte qu'Archi paye les verres gaspillés et s'en retourne.

Echec Réussite : L’homme résiste, et résiste bien ! Archi finit par devoir lui balancer une droite dans la mâchoire, le temps d’entrainer Camy loin du bar.


Echec Echec : Le blondinet est en fait bien plus solide sur ses jambes qu’Archi le prévoyait. Voilà que le pauvre chevalier se retrouve le souffle coupé à la suite d’un coup de poing bien placé.


Il tenait le blondinet par le col, espérant bien lui faire assez peur pour que ce dernier se recule sans rien dire.  Il avait placé Camy derrière lui, grand seigneur, chevalier sans armure, héros des temps moderne.

-  Allons.... Restez poli avec la da....


Mais l'homme fut plus rapide, et il était bien plus costaud qu'il n'en avait l'air. Il balança une droite dans l'estomac d'Archi qui pris par surprise se retrouva le souffle coupé. Les deux mains sur son estomac, le pauvre n'en menait pas large.

Il voulait faire le beau gosse, le mec, le..... et voilà qu'en fait il passait pour le pauvre gars qui n'était vraiment pas doué.... Il avait senti la musculature de sa partenaire d'un soir durant leur danse, et il savait qu'elle était apte à se défendre, mais c'est vrai que son égo de mâle en prenait un coup. Et même méchamment.

Bien sur les videurs se rapprochaient d'eux, bien sur qu'ils avaient réagit mais....  le mal était fait, et il avait toute les chances que Camy retourne voir son super malabar. Et il ne lui en voudrait même pas.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Elle allait la dégommer, la Blondasse. Elle allait en faire de la charpie, genre hara-kiri dans sa gueule. Elle allait lui servir sa spécialité de la mort, genre il allait se souvenir de ce que c’est de se prendre un Marine dans la tronche. Elle allait le faire. Dès qu’elle arriverait à aligner deux idées. Et aussi les deux idiots qu’elle voyait et qui n’en étaient sans doute qu’un. Elle secoua vaguement la tête pour se sortir de sa torpeur première, et leva un doigt prêt à menacer l’importun des pires exactions s’il ne se fendait pas d’une excuse immédiate envers sa personne féminine et outrée.
Seulement avant qu’elle ait pu ouvrir la bouche, Archi lui passa devant et se saisit du Blond par le col, lui brulant la politesse.

« HEY ! » Râla-t-elle à l’encontre de Archi. Le Blond elle s’en fichait - un peu, pas trop non plus. Mais qu’on l’empêche de dégommer une lavette à mèche ? Non ! Ce n’était pas permis ! Les lavettes, c’était son affaire ! Un petit coup de pouvoir, et hop ! En deux temps trois mouvements, la Blondasse aurait été à terre !
Bon elle prit quand même la peine de sauver ce qu’il restait de la bière en rattrapant le verre au moment où Archi passa à l’action. Elle était en train de torcher la pinte quand la tentative d’éducation de Archi fut interrompue par un coup de poing dans le ventre.
Elle balança la pinte dans la première direction venue - elle atterrit dans le dos d’un autre type. Son « HEEEEEY ! » fut beaucoup plus agressif et dirigé vers le Blond. Non seulement il était rustre, mais en plus il était violent. Et EN PLUS il lui cassait son jouet du soir ?! Il allait  morfler !

Blond Hawk Down:

Elle balança son poing avec toute la technique apprise chez les Marines. Avec la furie alcoolique en prime. Et lorsque le Blond tomba au sol avec une grimace comique, Camy leva les poings en l’air avec un « WOUUUUUUUU ! » Sonore, et sautilla sur place à pieds joints.

Enervée, excitée et agressive, son pouvoir se déclencha, bien évidemment. Seulement le whisky descendu cul sec commençait à rejoindre les 6 bières précédentes, et la demie pinte qu’elle venait de descendre n’allait rien arranger. Aussi eut-elle une certaine difficulté à prendre correctement en compte les indications de sa vision du futur.
Elle n’anticipa donc pas le videur qui se rapprocha et la saisit par derrière. Elle tenta de se débattre, mais du coup, le videur l’enserra par la taille et la souleva du sol. Au comble du furieux, Camy se débattit dans tous les sens, ce qui fait que de dos, le videur du bar semblait trimbaler une tornade de pieds et de mains.

« LAISSEZ MOI ! JE GAGNAIS ! JE VAIS LUI FAIRE RAVALER SA MECHE ! GNIIII ! »

Mais rien n’y fit. Le videur la jeta sans ménagement dans la rue, tant et si bien qu’elle s’emmêla les pieds et atterrit dans le caniveau, plein d’eau. L’autre videur trainait Archi derrière eux, de facon plus civilisée.
La main, la manche et la hanche trempées, Camy se redressa tant bien que mal. La tête lui tournait, et avec son dernier éclat, elle avait usé tout son pouvoir. Toujours ça de gagné pour le restant de la soirée - même si elle le regretterait à un moment ou un autre, comme à chaque fois qu’elle s’en trouvait en manque - , mais elle se sentait aussi vidée. Elle s’assit sur le trottoir, la tête dans les mains - réalisant alors que sa main gauche était écorchée.
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Archibald Akton
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La suite de la scène le laissa pantois. Non seulement il venait de se faire rétamer par un blondinet bourré, mais en plus de ça, sa cavalière de 20 centimètres de moins que lui venait de le venger. Il se fit l’effet d’être… bha de pas être grand-chose en fait. Il passait pour un mou, et cela l’agaçait au plus haut point.

Alors certes il n’avait pas l’habitude de se battre, mais il était quand même solide, et plutôt musclé… Peut-être que Camy pourrait lui donner des cours de self défense au final. Ça lui permettrait de la revoir, car il était intimement persuadé qu’il venait de perdre une manche et qu’il serait difficile de rattraper ca.

Le reste de l’aventure se passa finalement rapidement. L’arrivée des videurs, Camy hors d’elle qui hurlait dans tous les sens, et le deuxième videur qui venait tapoter sur l’épaule d’Archi, un énorme sourire sur le visage. Si en plus les boites à muscle de la boite se mettaient à se foutre de sa tronche, franchement…

Il fit un geste énervé de la main et le videur hilare, accepta de le conduire gentiment à la sortie. Ce qui n’était pas le cas pour celui qui portait la jeune femme, bien plus virulent, il faut dire que dans ces bras il avait une véritable tornade. Une tornade finissant sa course trempée, blessée, et les fesses dans le caniveau, mais une tornade quand même. Une fois dans la rue, il leva les yeux pour voir une Camy trempée, assise sur le trottoir, et qui semblait d’un seul coup bien moins furieuse mais nettement plus fatiguée.

- Je suis désolé, je ne pensais pas que la soirée tournerait ainsi.

Il déposa sa veste sur les épaules de la jeune femme, lui caressant doucement le dos. Il se sentait coupable. Il aurait été plus rapide, plus efficace, plus précis, plus malin aussi, les choses auraient pu être si… différentes.

-Tu as l’air épuisée. Dis-moi où je dois te déposer, tu dois te reposer un peu. Je pense qu’on a assez bu pour ce soir, et qu’il faut soigner ça. Ma voiture n’est pas très loin.

Désignant sa plaie, il plongea son regard dans celui de Camy. Oui elle avait surement trop bu. Lui non, pas encore, il était pleinement lucide, finalement il n’avait quasiment rien consommé avant qu’elle ne l’aborde, mission oblige. Et il avait malheureusement encore assez d’esprit pour se dire que profiter de cette situation serait mal… même si au fond de lui il n’espérait que ça. Il déchira un pan entier de sa chemise qu’il entoura autour de la blessure.

-Mais franchement… Faudra que tu m’apprennes à me battre un jour ! Ça m’évitera de passer pour un abruti fini la prochaine fois. Tu te débrouilles plutôt pas mal quand même, je me demande où tu as appris tout ça, je pense que le blond ne s’y attendait pas, et qu’au final j’ai été un poids plus qu’une vraie aide.

Il la regarda un peu plus longuement, avant de remarquer qu'il venait de se mettre quasiment torse poil devant elle. Un sourire malicieux sur le visage, il lança u clin d’œil à Camy.

-J'aurai surement besoin de récupérer ma veste une fois à la voiture par contre, ce serait mal venu que je me promène torse nu dans les rues quand même, tu crois pas ?

Il la regardait, elle était si proche de lui, il voulait l’embrasser, la prendre dans ses bras et la garder coller contre son torse. Il esquissa d’ailleurs le mouvement, s’approchant de ses lèvres et…. il déposa un long baiser tendre sur son front
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Toute à son humidité douloureuse, elle avait un peu oublié Archi. Ou plus précisément, elle était convaincue qu’après l’avoir mené à se faire ridiculiser - deux fois - puis viré d’un bar, il la planterait là sans autre cérémonie, ecoeuré. Elle se passait la main sur le front en se demandant comment elle allait rentrer - ou plutôt comment elle pourrait l’éviter : rentrer à l’Underground dans cet état, prendre le risque que Reese la voit serait suicidaire. Elle n’avait pas assez bu pour l’avoir oublié. Elle n’avait pas assez bu tout court en fait… Et elle était fatiguée. Et ça, ça n’était pas prévu. Les guignols qu’elle dégottait habituellement lors de ces escapades n’étaient pas à même de lui activer son pouvoir. Alors que s’était-il passé ?

Elle avait le nez en l’air, les yeux dans le vague et les fesses froides, quand elle entendit la voix d’Archi derrière elle, ce qui la fit sursauter. Elle se retourna vers lui, les yeux comme des soucoupes alors qu’il placait sa veste sur ses épaules. Elle regarda le vêtement comme si elle n’en avait jamais vu et marqua un temps d’arrêt en sentant la caresse de sa main dans son dos. Elle frémit, ne sachant pas trop pourquoi.

« ‘pas ta faute… » dit-elle doucement, la voix éraillée par le froid et la fatigue.

Et puis il proposa de la ramener. Cette proposition lui tira un pauvre sourire quand elle croisa son regard. Il avait l’air sympa, qu’est-ce qu’il faisait à ramasser une pauvre fille comme elle ? Il avait forcément une femme quelque part… Et si ce n’était pas le cas, il fallait vite qu’il se trouve une gentille fille. Elle aurait bien pourtant besoin de quelqu’un de solide et de stable pour se sortir de sa fange. Mais les gars comme ça ne restaient pas avec des filles comme elle…

Cela dit, ça n’empêchait pas de regarder. Archi déchira sa chemise alors qu’elle ne s’y attendait pas le moins du monde.

« N-Non ! Fallait pas… C’est rin… f-faut pas gasser… chager… gâcher… » marmonna-t-elle alors qu’elle avait une vue plongeante sur ce que cachait ladite chemise, ce qui la fit virer au rouge et elle détourna le regard, préférant rire bêtement quand il lui parla de son talent au combat. Elle balaya la question d’une main nonchalante. « ‘passé 9 ans sous le drapeau. US Marine. » Elle haussa les épaules. « N’importe quelle larve apprend à balancer un coup de poing à l’aveugle au bout de ce temps... » continua-t-elle d’une petite voix en serrant les pans de la veste autours d'elle. Cela dit, son expression n’avait rien de celle du soldat redoutable en cet instant.

A l’expression malicieuse d’Archi, elle répondit par un front dépressif qui s’accentua à mesure qu’il parlait - il allait crever de froid à cause d’elle - et il avait l’air tellement sincère avec ses grands yeux bleus… Ses sourcils frémissaient comme à l’approche des grandes eaux - et les digues se rompirent discrètement lorsqu’il posa ses lèvres sur son front.
Elle tachait de se retenir, mais elle ne réussissait qu’à produire des hoquets convulsifs et elle se laissa aller contre l’épaule d’Archi, le nez dans son cou. Ce n’était pas dramatique, mais passablement ridicule.

« Meugneudegneugneu... » marmonna-t-elle dans l’épaule, avant de réaliser qu’il n’avait sans doute rien compris. Elle tourna légèrement la tête pour libérer sa bouche. « J’ai nulle part où aller ce soir... » Pure vérité. Il était hors de question de ramener Archi à l’Underground, et de toute façon, il était hors de question qu’elle y retourne avant une bonne nuit de sommeil ou Reese l'écharperait. En prime, elle n'était pas certaine de retrouver le chemin de Salvation
Où allait-elle bien pouvoir atterrir ? Un hôtel peut être…
Ses yeux vaguement fixé dans le vague, mais pas loin de s’endormir…. Elle était bien là… Et puis il sentait bon… Il devait y mettre le prix pour un parfum pareil… Peut être qu’il accepterait de la laisser dans un hôtel pas trop miteux... En tout cas, elle se sentait détendue, et ses sanglots de poivrote avaient cessés.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Il se mit à rire doucement, elle était étonnante. Elle était trempée, venait de se ramasser dans le caniveau, avait une main blessée, et…. Elle pensait à sa chemise ?

-Ne t’inquiète pas pour ma chemise j’en ai d’autre.

C’était bien sa veine, il tombait sur une fille superbe, qui semblait s’intéressait un peu à lui, et il fallait que ce soit une militaire capable de le mettre au carreau en moins de deux.  Il manquerait plus qu’elle se soit reconverti en tant qu’agent du FBI, et te voilà carrément dans la mélasse mon vieux.
Quant au reste il haussa une épaule, un sourire malicieux sur le visage.

-Ça doit faire de moi une larve pas foutu de balancer un coup de poing alors.

Par contre….
Celle-là tu ne l’avais pas vu venir mon grand heing ? Ta guerrière, belle et sauvage, se transformait en fontaine sous tes yeux, et là tout de suite tu te retrouvais comme un gland au milieu de la rue qui faisait pleurer les femmes ?
Et surtout tu ne savais plus quoi faire, et ça…. Ça c’était nouveau.
Il baissa les yeux sur elle un instant. Ses larmes, son désespoir. Sa main vint glisser sur la joue de Camy, il essuya une larme, avant de bifurquer vers son menton, il lui releva la tête, fixant son regard dans le sien. Elle était belle, même dans cet état. Et elle gagnait sur un point… Il ne pouvait certainement pas la laisser ainsi.

-  Je m’occupe de toi Camy. il marmonna ensuite, doucement, plus pour lui-même que pour elle, je peux m’occuper de toi aussi longtemps que tu en auras besoin.

Cette fois il ne put se retenir, son bras autour de sa hanche il serra Camy contre lui, avant de déposer ses lèvres sur les siennes, sans forcer, loin de la galoche qu’on voit dans les films, non. Un baiser tendre, empli de douceur.

Il se baissa, et dans un geste semi chevaleresque, qui risquait d’ailleurs de très mal passé avec l’ancienne militaire, il prit la jeune femme dans ses bras, la collant contre son torse. Oui il voulait s’occuper d’elle mais pour aller où…. Pour faire quoi. Ne pas pouvoir rentrer chez elle c’était bien mais… il n’avait pas plus la possibilité de rentrer chez lui. Il l’emmena comme ça jusqu’à sa voiture. Il avait bien une idée mais… mais il lui fallait se déconnecter quelques minutes et ça risquait de ne pas passer inaperçu. Il n’avait pas vraiment le choix. Il la reposa sur ses pieds à côté de la porte passager, que galamment il ouvrit, avant d’aller se mettre au volant. Il resta quelque temps, légèrement ailleurs, avant de démarrer.  Bien il avait trouvé.

-Repose-toi un peu, le trajet ne sera pas long.

Et il ne mentait pas. Ils arrivaient très vite à destination, un des plus beaux hôtels de la ville médiane. Des chambres spacieuses, un service discret. Il ouvrit la porte à la jeune femme, la pris par l’épaule, son sac de sport dans l’autre main, et s’approcha de la réception.

-Bonjour j’ai une réservation au nom de Mr et Mrs Smith.

Le groom leur donna la clé, et Archi ne se fit pas prier pour guider la belle.  La chambre était belle, grande, avec une magnifique vue sur la baie. Seul bémol, il n’y avait qu’un seul grand lit, le « palace » ne disposant plus de chambre double. Tant pis.

Il guida Camy jusqu’au lit, avant de se détourner d’elle, déposant son sac dans un coin de la pièce, et se dirigeant vers la salle de bain.

- Voilà tu pourras te reposer ici. Personne ne viendra nous déranger, reprend des forces. Et demain on avisera ce qu’on fait.

Il revint assez rapidement, une serviette humide entre les mains, il détacha le bandage de fortune qu’il avait fait, en nettoyant délicatement la plaie, avant de ramener le linge là où il l’avait trouvé.
Elle était si… étonnante. Furie un instant, et fragile celui d’après, et Archi… bha Archi il craquait. Il enleva le restant de sa chemise qu’il jeta en vrac sur un bureau dans le coin de la pièce. Il ne put s’empêcher de revenir vers elle, de lui caresser la joue en lui souriant.

-Je dormirai sur le fauteuil Il désigna du menton un grand fauteuil, en style semi-empire coloniale post-moderne si tu as besoin de quoique ce soit, n’hésite pas à demander ou à me réveiller. Bonne nuit ma superbe étrangère.

Son lit à lui était tout destiné. Il ferait parfaitement l’affaire. Après tout il avait dormi dans bien pire. Et avant de se diriger vers son dortoir d'un soir, il serra la jeune femme contre lui une dernière fois. Pressant tendrement ses lèvres contre les siennes, baiser volé, à peine esquissé, s'enivrant de ses lèvres comme on boit un dernier verre, pour pouvoir passer une nuit douce.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Elle le sentit rire doucement sous sa joue, ce qui lui tira un pauvre sourire, quelque part dans ses mèches. S’inquiéter d’une chemise était bien le fait d’une personne par trop alcoolisée, et puis elle n’avait pas eu l’intention que quelqu’un s’implique pour elle. Elle n’était pas sortie de l’Underground pour ca. Mais maintenant que les choses étaient enclenchées…
Et puis il s’auto-déprécia, ce qui lui fit froncer les sourcils.

« Quoi tu as servi aussi ? Quelle unité ? Parce que sinon, t’as aucune raison d’avoir honte… » Elle-même ne se rengorgeait pas spécialement de ses capacités au combat. C’était le fruit d’un entrainement rigoureux, et puis elle avait son pouvoir qui lui donnait un avantage non négligeable : il était en effet difficile de battre quelqu’un qui voyait littéralement ce que vous alliez faire, parfois - souvent - avant même que vous l’ayiez imaginé. Aucun mérite là dedans.
Non plutôt de se préoccuper de son passé militaire, elle préférait se concentrer sur son présent, puisqu’il n’y avait aucune chance qu’elle voit quoi que ce soit du futur avant 3 petites heures. Le sol était froid sous ses fesses, mais elle avait la veste d’Archi sur ses épaules, et elle sentait sa chaleur contre elle. Elle aurait été capable de s’endormir là - elle avait connu pire sur certain théâtres. Sa respiration se fit paisible. L’oubli venait, finalement.
Elle sentit alors la main d’Archi lui caresser la joue - ou essuyer ce qui restait de ses larmes peut être - avant de la sentir migrer vers son menton, l’arrachant à l’abri de son épaule pour la regarder en face. Il avait vraiment un regard captivant, et tout ce qui allait avec - même si pour l’instant, c’était surtout ses yeux qu’elle voyait. Qui exprimaient un intérêt sincère, une sollicitude qui lui fit se sentir coupable de tant de débordement. Et plus encore quand il promit de prendre soin d’elle.
Elle ouvrit la bouche pour protester. Elle était loin d’être à la rue, elle avait seulement un partenaire pointilleux - à raison, était-elle forcée de le reconnaitre. A la place de Reese, elle ne se ferait pas confiance. Elle voulait donc expliquer que ce n’était qu’une seule nuit où elle était coincée - ça plus le fait que l’idée de se lever l’épuisait d’avance, alors marcher jusqu’à un hôtel - qu’elle…
Mais Archi lui vola ces mots d’un baiser. Chaste, doux comme une caresse et surtout tendre. Elle fronça les sourcils et eu un mouvement de recul lorsqu’il y mit fin.

Ce n’était pas ce qu’elle attendait de ces soirées. Ce qu’elle en imaginait était même plutôt à l’opposé total. Elle se retrouvait donc le souffle court et étourdie face à cet inattendu. Elle n’eut même pas le temps de reprendre ses esprits, encore moins d’analyser la situation, qu’elle se retrouva dans ses bras.
Archi ne s’y trompait pas, en temps normal, elle aurait catégoriquement refusé de laisser qui que ce soit la porter de la sorte, à moins d’avoir un moignon à la place de la jambe.
Mais elle avait trop d’alcool, trop d’émotion et trop de fatigue pour imaginer protester. Bon elle le regarda bizarrement - il sortait d’où lui ? Quel genre d’homme faisait encore ça ? - mais elle ne dit rien, se contentant de se blottir contre lui. Elle ne poussa pas le vice jusqu’à passer ses mains autours de son cou, préférant les garder contre elle. Mais elle reposa la tête contre l’épaule d’Archi. Il lui semblait qu’elle pesait trop lourd pour elle.

Il l’emporta jusqu’à une voiture - la sienne sans doute - et la reposa à terre avant de lui ouvrir la porte côté passager. Elle le remercia d’un sourire, le regardant à la dérobée. Elle ne se sentait pas en danger, mais elle ne savait absolument pas quelle attitude adopter.
Une fois la porte refermée, elle le suivit des yeux alors qu’il contournait la voiture pour venir s’assoir au volant. Il resta immobile, les yeux dans le vague un instant, ce qui lui fit froncer les sourcils. Ce n’était pas qu’il réfléchissait à quoi faire. Il y avait autre chose… Elle avait un soupçon, mais pas trop l’envie de l’explorer.

Le temps du trajet, elle ne se reposa pas à proprement parlé. Elle avait récupéré assez ses esprits pour se rappeler qu’elle devait être attentive au chemin emprunté - les restes de sa formation militaire - mais pas assez pour réfléchir à ce qu’il venait de se passer. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était vaguement se tripoter la lèvre. A quand remontait la derniere fois qu’on l’avait embrassée de la sorte ? Bonne question… Ca remontait en tout cas suffisamment pour qu’elle ne sache pas quoi en faire.
Ils arrivèrent rapidement à destination. Elle descendit de voiture d’un pas hésitant mais le laissa la prendre par les épaules pour la guider. Le geste n’était de toute façon pas négatif. Il y avait trop de sollicitude chez lui pour qu’elle se méprenne sur ses intentions - du moins l’espérait-elle, consciente qu’elle n’était pas en état de porter un jugement fiable.

Il la guida jusqu’à la réception et donna un nom au personnel. Nouveau froncement de sourcils de Camy. C’était un nom bateau - tellement courant qu’il n’était pas impossible que ce soit celui d’Archi - mais les deux noms de la réservation la fit tiquer. Quand aurait-il pu faire cette réservation ? L’habitude de se poser des questions, de vivre entourée de Positifs et un entrainement militaire lui confirmèrent ses soupçons. C’était un Positif. Elle ne savait pas quel était exactement son pouvoir - psy ? Cyber ? - mais c’était comme cela qu’il avait pu avoir cette réservation.

Et quelle réservation ! Une fois la porte ouverte, Camy regarda autours d’elle sans trop y croire, se tripotant à nouveau la lèvre. Ce n’était pas son monde, pas sa place. Elle n’avait jamais rien vu de tel - et ne le reverrait sans doute jamais. Archi la guida doucement jusqu’à la chambre, et elle se laissa faire, interdite. Elle avança lentement jusqu’à la fenêtre pendant qu’il se rendait à la salle de bains, son regard se perdant sur la vue. Ils n’étaient que dans la ville médiane. Si c’était le luxe ici, qu’en était il en ville haute ? Et n’était-ce qu’une impression, ou Archi semblait parfaitement à sa place ?
Elle se retourna vers lui lorsqu’il revint de la salle de bains. Dans un état second, elle commença par regarder leurs deux mains pendant qu’il nettoyait sa plaie, et son regard remonta jusqu’a lui. Elle l’observa pendant qu’il opérait, se familiarisant avec autre chose que ses yeux - la ligne de sa mâchoire, ses pommettes, la commissure de ses lèvres, la ligne de ses sourcils - et son exploration lui tira un -très - vague sourire teinté d'ironie. Il aurait eu du succès n’importe où. Il aurait pu lever n’importe quelle pintade à la plastique parfaite. Elle se demandait quelle lubie avait pu le prendre pour qu’il décide de s’occuper d’elle.

Il la laissa à nouveau seule le temps de retourner mettre la serviette à la salle de bains. Elle contempla alors le lit, qui avait des allures de meilleur ami. Elle releva les yeux vers lui lorsqu’il revint dans la chambre. Il retira au passage les lambeaux de sa chemise, révélant par la même ce que le vêtement n’avait laissé que deviner : un corps fabuleux. Il n’était pas taillé comme Reese, tout en volume, mais il n’avait rien à lui envier. La vision lui fit entrouvrir la bouche, incrédule. Ca ? Lui là ? Il était là pour elle ? Laissez moi rire et donnez moi une tequila ! Ah et puis en plus, il vient se planter devant elle ?! Elle retint sa respiration et fit un effort pour ne pas le dévorer des yeux - de toute façon, les siens la captivaient trop que l’exercice soit insurmontable. Le rythme cardiaque déjà bien vif alors qu’il approchait, il s’emballa lorsqu’il posa sa main sur sa joue.
Tant de douceur la déroutait et elle n’arrivait pas à s’y adapter. Alcool, fatigue - mais vous le savez déjà - rendait l’exercice impossible. Il affirma qu’il passerait la nuit sur le fauteuil, mais qu’elle n’avait qu’à demander si elle avait besoin de quelque chose.

Et puis il se pencha pour l’embrasser. Grands dieux, heureusement que son pouvoir était en phase de latence. Rien de pire pour gacher un baiser… Il était pourtant tout aussi sobre que le premier, mais tellement chargé d’intention que son coeur s’emballa à nouveau.
Camy posa une main sur le torse d’Archi, avec l’intention de le repousser. Elle ne pouvait pas accepter ça. Elle n’avait pas le droit, n’était pas en état de réagir normalement. Qui plus est, elle serait partie au matin. Mais la chaleur de la peau sous sa main fit disparaitre ses réserves presque aussitôt qu’elles était apparues. Et elle réalisa autre chose : c’était de ça qu’elle avait besoin. Elle était sortie pour chercher un peu d’oubli. Ce n’était pas sous cette forme là qu’elle pensait le trouver, mais Archi le lui offrait sur un plateau.

Incapable de réfléchir aux conséquences possibles, sa main glissa le long du torse de son partenaire pour venir s’emparer de sa nuque, l’autre caressa aussi son torse avant de se poser sur sa joue, et surtout, elle appuya le baiser, transformant la tendre caresse de ses lèvres en quelque chose de moins chaste, de plus ardent sans être brutal, avec une demande latente de la suivre dans cette nouvelle danse, de ne pas la laisser. Son corps suivi le mouvement initié par ses mains et il se plaqua contre celui d’Archi, trouvant naturellement sa place contre lui.
La main dans sa nuque le caressait tandis que l’autre quitta sa joue pour entourer ses épaules et qu’elle se hissa sur la pointe des pieds pour mieux lui réclamer ce qu’elle désirait de plus en plus ardemment.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Il n’avait pas le droit. Alors qu’il enroulait son bras autour des hanches de sa partenaire, que sa main se perdait dans les cheveux de Camy, et qu’il répondait à l’appel qu’elle venait de lui lancer, tout ce qu’il se répétait c’était qu’il n’avait pas le droit. Pas le droit de profiter de cet instant de faiblesse, pas le droit de profiter de son alcoolémie, pas le droit de profiter d’elle comme si elle n’était qu’une de ses conquêtes d’un soir. Il n’y aurait eu que la sortie dans la boîte, que ce jeu, et ce qui en découlait logiquement… Mais là il y avait eu plus. Elle était éprouvée, vidée, bouleversée, et tout de suite… Il en profitait.

- Camy……

Il murmurait son prénom comme un appel à la résistance, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Ses lèvres se détachèrent de celles de sa partenaire, uniquement pour glisser le long de son cou, remontant lentement vers son oreille, et emportait dans son élan il la plaqua contre le mur, une de ses mains retenant les bras de la jeune femme au-dessus de sa tête, il laissa l’autre glisser tendrement le long de ses courbes, effleurant sa poitrine, découvrant ses hanches.

Il s’enivrait d’elle, il ne sentait plus que son parfum, le goût de sa peau, le contact de son corps. Tous ses sens, n’étaient plus occupés que par elle. La course folle de sa main s’arrêta enfin sur sa cuisse, qu’il releva l’enroulant autour de lui, la plaquant encore plus contre le mur, son corps cherchant le contact de sa peau comme un noyé recherche de l’air, il lâcha enfin ses bras, laissant sa main redescendre effleurant sa peau, sa bouche retrouvant alors le chemin des lèvres de sa guerrière, pour un baiser passionné.

Il la voulait elle, entière, et maintenant. Ce besoin il ne le ressentait que lorsqu’il se déconnectait du monde, il éprouvait la même envie de se perdre en elle que de parcourir le réseau. Il n’était plus rien, et aujourd’hui elle était tout. Il la découvrait, et cela lui plaisait. Petit à petit ses belles résolutions s’envolaient, il le sentait. Plus il se collait à elle, plus ses lèvres parcouraient sa peau, plus ses mains se perdaient sur ses courbes, plus il se perdait lui-même.

D’un geste, il retira le tissu qui le séparait de sa drogue en supprimant le haut de sa guerrière, collant son torse nu, contre la peau de Camy. Il était brulant, littéralement. Bien sûr qu’il avait eu des aventures, et quelques-unes, mais…. Elle l’hypnotisait, le rendait dingue. Ce contact il ne pensait pas le désirer aussi ardemment et pourtant il se rendait compte que c’est tout ce qui lui avait manqué. Ses bras solides et fermes, entouraient la jeune femme, la cambrant contre lui, il laissa ses lèvres descendre jusqu’à la naissance de ses seins, alors qu’une de ses main s’aventurait dans le creux de ses reins, et que l’autre affirmait la prise sur la cuisse de Camy remontant lentement. Il était consumé par la passion et cela se ressentait dans chacun de ses mouvements.

Oui il avait déjà eu des aventures. Mais jamais dans ces conditions. Jamais… Jamais il n’avait ressenti autant de désir, et d’envie pour une personne, et cela le rendait fou, son esprit carburait à cent à l’heure. Qu’allait-il se passer ensuite ? Elle regretterait, elles regrettaient toujours. Elle s’en voudrait d’avoir bu, d’avoir été trop loin, de s’être laissé faire, elle se réveillerait et Archi lui ne serait plus là. Et ensuite ? Ensuite il ne serait qu’un souvenir de plus, entre culpabilité et passion. Et étrangement, ce soir ce n’était pas ce qu’il voulait.

Sa prise se faisait plus ferme, il était collé à elle, calant sa respiration sur celle de sa compagne, il suivait le mouvement de sa poitrine sa main gauche posée en dessous, ses lèvres dans son cou.

- Je te veux…..

Son regard se plongea dans les grands yeux bleus de sa guerrière et…. Et tout lui revint. Comment ils en étaient arrivé là, pourquoi, ce qu’ils avaient fait, dans quel état elle était. Comme on se prend un seau d’eau dans la tronche, comme une douche froide un jour de canicule. Il se réveillait, sortait d’un rêve. Relâchant son étreinte, il s’éloigna d’elle, passant une main distraite dans ses cheveux.

- … mais je ne peux pas… Je ne peux pas Camy. Je ne pourrai pas supporter de savoir que j’ai profité de toi je….

Il retournait à son sac de sport. Tout ce qu’il voulait c’était elle… Mais de son plein gré… Pas elle incapable de savoir ce qu’elle faisait réellement. Pas elle dans cet état. Elle n’était pas maitresse de ses sentiments, et de ses émotions, il devait l’être pour deux. Fouillant dans son sac de sport, il en sortit une chemise propre, et alors qu’il la dépliait il se retourna pour la regarder de nouveau. Gosh qu’elle était belle. Il en oubliait presque sa résolution de l’instant.

- Camy je… il baissa la tête, visiblement perdu, fixant la chemise qu’il avait dans les mains comme sa seule bouée de sauvetage … tu es peut être la femme la plus captivante et envoûtante que j’ai rencontré depuis longtemps, et crois-moi ce n’est plus de la flatterie, je n’en suis plus là, mais…. il poussa un profond soupir, relevant la tête pour plonger son regard dans celui de la jeune femme, un sourire triste sur le visage … Je te veux, là je ne veux que toi, mais… Je ne pourrai pas supporter l’idée que j’ai profité d’une situation que tu ne contrôles pas, et dans un autre contexte, tu ne te serais jamais intéressé à un mec comme moi.

Et ca il aurait pu le parier. Sans l’alcool, la soirée, la violence, ca fait longtemps que sa petite militaire se serait barrée… Mais ils étaient pourtant là, dans cette chambre d’hôtel hors de prix, dans un univers qui n’était plus le sien. Où il dormait normalement ce soir ? Ha oui, ce soir il devait dormir dans un entrepôt désaffecté en bordure de la ville basse, sons voisin le plus proche étant un camé complétement taré qui parle aux souris comme si elles étaient une intelligence extraterrestre cherchant à envahir la terre. Son regard ne quittait pas les yeux de la jeune femme, tout en ramassant son sac de sport.

- Tout ça ce n’est pas moi. il désigna d’un grand geste la chambre Jamais au grand jamais tu ne m’aurais regardé, ou capté, dans ton état normal, je ne suis pas dupe et tu mérites mieux, tu mérites tellement plus Camy. Tellement plus que de perdre ton temps dans les bars à ramasser des chats écrasés… Je ne peux pas profiter de ta faiblesse. Cela m’est impossible. son sourire triste ne quittait pas ses lèvres, alors qu’il s’éloignait vers la porte, en lui tournant le dos. La chambre est payée, tout est réglé, ton anonymat est respecté. D’où que tu viennes, qui que tu sois… Reposes toi, reprend tes esprits, et rentre chez toi.

Il avait une main sur la poignée, dans l’autre sa chemise qu’il n’avait pas eu le courage de remettre encore et son sac, quand il retourna la tête pour la voir une fois de plus. Il voulait graver son visage dans son esprit, comme un point d’accroche qu’il pourrait aller chercher en ligne à loisir, pour savoir qu’elle allait bien, savoir que….

- Je te veux, je te désire, j’en crève comme un camé en manque, et surement bien plus que tu ne me désireras jamais… Mais… Je ne veux pas de ça comme ça. Pas dans cet état, pas si tu n’es pas vraiment toi.

Non… C’était tricher, c’était le mauvais mode de jeu… Et un joueur ne trichait pas. Surtout pas Archi.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
La voix dans sa tête l’enjoignait à renoncer à cette folie. C’était un type bien, sans commune mesure avec ceux qu’elle se tapait - faute de meilleure expression - lors de ses fugues habituelles. Des types qui, comme elle, ne cherchait rien, n’attendait rien. Ne valait rien. Elle n’avait pas le droit de l’utiliser comme exutoire après ce qu’il avait fait pour elle. Elle n’avait rien fait pour mériter ce genre d’attention. Mais maintenant qu’il avait entre-ouvert une porte en l’embrassant, elle avait l’impression qu’elle ne pourrait plus s’arrêter.

Elle avait senti une vague hésitation lorsqu’il avait prononcé son nom, mais il répondit non moins ardemment à son baiser. Elle le sentit glisser le long de son cou, et elle exhala un soupir satisfait, et ne protesta pas le moins du monde quand il la plaqua contre le mur. Il lui bloqua les mains, l’empêchant de répondre à ses caresses. Offerte à lui,  elle ne se sentait pour autant pas en danger. Au contraire, elle avait le sentiment diffus que ce qu’il se passait était… juste ? Malgré ses réserves initiales - encore présentes, latentes, comme une auto-flagellation - elle éprouvait une certaine paix, comme elle n’en avait pas ressenti depuis la première fois que son pouvoir s’était manifesté. Ses démons étaient toujours présents, mais comme tenus à distance par … autre chose… Etait-ce la conjoncture des événements, ou simplement lui ? Cela avait-il une importance ? Avait-elle seulement envie d’y penser ? Sans parler d’avoir les moyens de le faire… Mais quel que soit le quelque chose qui fonctionnait, elle ne comptait pas y renoncer.

Elle sentait la main de son partenaire glisser le long de son corps, déclenchant une vague de frissons qui se diffusa dans tout son corps, stimulait ses sens et réveillait son désir, et son coeur s'emballait. Elle ne résista pas lorsqu’il se saisit de sa cuisse, montant au contraire volontiers la jambe jusqu’à la hanche d’Archi et l’enserra pour le ramener contre elle au plus près, en même temps qu’il la serrait plus étroitement contre le mur, mais elle n’imaginait même pas protester. Au contraire, elle poussa un gémissement de pur plaisir. Lorsqu’il relâcha enfin ses bras pour mieux l’enserrer et reprit le contrôle de ses lèvres, elle lui répondit avec passion, passant ses mains autours de ses épaules. Elle se serra contre lui, caressant sa peau, avant de remonter dans sa nuque et de la serrer dans sa main comme on se raccroche à une bouée.

Elle ne relâcha son étreinte que pour le laisser lui retirer son haut. Ses mains reprirent leur place autours de ses épaules aussi vite, de peur de perdre pied si elle s’éloignait de lui ne serait-ce que de ca. Il se plaqua à elle, et elle percu le grain de sa peau avec une acuité décuplée. Son coeur s’accéléra, si c’était encore possible, et elle avait l’impression qu’elle ne reprendrait jamais sa respiration. Peu importait. Il irradiait. Camy avait la sensation que sa chaleur la nourrissait littéralement, et diffusait en elle comme de la lave en fusion, apportant une lumière chaude dans les recoins les plus sombres de son être.

Alors qu’il s’égarait plus bas sur son corps, elle même en profita pour goûter sa peau, embrassant son cou, son épaule, agacant le lobe de son oreille… N’importe quoi qui lui permettrait de se repaitre de lui, mais qui semblait par ailleurs peine perdue tant il lui semblait qu’elle n’arriverait jamais à bout de ce besoin qui enflait à mesure qu’il lui prenait une part d’elle. Une part qu’il faudrait nécessairement remplacer, et qu’elle lui prendrait sans vergogne, pour peu qu’il la lui laissât.

Il était certain que l’ivresse ne venait plus vraiment de l'alcool mais bien de lui et de ce qu’il lui donnait. Pourtant, elle avait par le passé toujours gardé le contrôle de ses précédentes relations, que ce soit des événements ou d’elle-même. Mais en sentant la force de son étreinte, rassurante et passionnée, elle perdait toute notion de son environnement qui n’était pas lui et les sensations qu’il lui procuraient. Elle se sentait fragile et protégée. Et pour la première fois de sa vie, elle n’y voyait pas d’inconvénient.
Ne pas réfléchir…
Ne pas comprendre…
Juste ressentir. Et oublier le reste du monde.

Je te veux…

Il avait ses mains posés sur elle, comme une extension d’elle-même - ou était-ce l’inverse ? - et lorsqu’il croisa son regard, elle lui offrit un sourire d’acceptation totale. Au moins était-ils sur la même longueur d’onde !
Mais elle déchanta vite. Son expression se décomposa à mesure qu’il exprimait le fond de sa pensée. La portée de ce qu’il lui expliquait ne percait pas vraiment les brumes d’alcool encore bien intenses. La seule chose qu’elle comprenait était qu’il la repoussait. La, maintenant, tout de suite, il lui retirait ce dont elle avait désespèrement besoin. La paix, une porte de sortie possible du marasme dans lequel elle se trouvait. Elle aurait été incapable de mettre des mots là dessus cela dit, mais c’était sans aucun doute une part des sentiments qui l’habitaient.
Et puis progressivement, son visage se ferma et se durcit sous le coup d’une colère dont les bouillonnements prenaient de l’ampleur et menaçaient de déborder, tandis qu’elle ramassait son haut pour se couvrir. Puisqu’il la balançait comme un vieux slip, Camy n’allait pas lui faire l’honneur de son corps plus longtemps. Pour qui se prenait-il ? De quel droit la jugeait-il ? Il la connaissait depuis deux minutes et prétendait savoir qui elle était et de quoi elle avait besoin ? Prétentieux !

Parallèlement, elle maudissait son pouvoir. Ah elle ne l’avait pas vue venir, celle là ! La certitude - infondée - qu’elle aurait pu anticiper ce changement d’humeur d’Archi et l’empêcher augmentait sa frustration. Elle savait qu’elle finirait par regretter d’en avoir exploité toute la substance plus tôt dans la soirée. Elle ne pensait pas que ce serait de façon si cruelle.

Elle le regarda traverser la chambre et se diriger vers la sortie avec une mine d’enterrement, comme s’il regrettait seulement de la laisser seule ainsi.

« FUMIER ! Tu crois que deux mots flatteurs vont changer quelque chose ?! T’es qu’un lâche ! Incapable de finir ce qu’il a commencé ! Tout en mots mais rien dans le pantalon, c’est ça ?! ENFOIRE ! » Elle jeta le premier truc qui passa dans sa direction, mais manqua lamentablement. Elle n’était pas en état de faire un carton, et on ne lançait pas un vase d’une main comme on tirait avec un Beretta. Elle avait l’impression qu’on lui avait retiré une part d’elle même, et qu’on l’avait remplacée par quoi ? Une jolie chambre ? Et pourquoi pas un billet sur la table de nuit ? Elle continua à tempêter, le visage déformé par la colère, trépignant sur place : « J’espère que tu as prévu les frais de minibar ! Y’a de quoi organiser une rave party ici, et on va rien laisser ! » Elle balaya la chambre d’un geste rageur. Elle n’avait en fait pas l’intention de faire venir qui que ce soit pour l’aider à vider le minibar. Elle comptait plutôt enquiller les bouteilles jusqu’à tout vider ou tomber dans un sommeil éthylique. Un programme qui aurait le mérite de lui procurer l’oubli qu’elle appelait de ses voeux, bien que totalement auto-destructeur.
« Et ne prétend pas savoir de quoi j’ai besoin et ce que je peux faire ou pas ! Je ne suis pas une petite chose fragile ! Je n’ai pas besoin qu’on m’aide ! Ni toi ni personne d’autre ! Dis juste que je suis pas assez bien pour toi avec tes … tes … chemises et tes chambres d’hôtel hors de prix ! Ca serait plus honnête ! DEGAGE ! Je me débrouille PARFAITEMENT toute seule ! »

Mettez quelqu’un face à ses faiblesses, même un peu, et vous découvrirez le fond de l’abime. C’était exactement ce qu’avait fait Archi en la repoussant de la sorte. Il n’avait fait qu’effleurer la surface, mais Camy était dans un tel état que cela suffisait à déclencher une réponse de défense immédiate et disproportionnée. Elle n’était de toute facon pas en état de penser de façon rationnelle.

Elle balança le deuxième vase de la commode, qui s’explosa à son tour contre le mur, assez loin d’Archi pour ne pas le blesser, et lui tourna le dos.
Mais là, face à la chambre vide, elle ressentit ce même vide au plus profond d’elle même, et la peur sourde de ce qu’il pourrait lui arriver s’il la laissait là, livrée à elle même, avec un minibar probablement richement garni. Cette peur se transforma rapidement en une vraie terreur. Se retrouvant à nouveau le souffle court, mais de façon nettement moins plaisante, elle pivota sur elle même pour arrêter Archi avant qu’il ne sorte. Elle fit un pas dans sa direction mais s’arrêta aussitôt, se rappelant sa tirade précédente. Tiraillée entre le besoin de ne pas rester seule, la peur que cela arrive effectivement s’il passait cette porte et le remords de s’être adressé à lui de cette façon, elle ne savait quoi faire. Sa poitrine l’oppressait, elle avait l’impression que l’air ne pénétrait plus dans ses poumons tant elle n’arrivait plus à gérer ses émotions. Finalement, et avant de se retrouver définitivement à court de souffle, elle ne trouva qu’une seule chose à lui dire : « Reste ! » Un mot, qui sonna comme une supplique, renforcé par son air implorant et terrorisé.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Il s’était attendu à une réaction, mais pas à ça. Lorsque le premier vase s’écrasa après le mot enfoiré, il déplaça sa tête par reflexe. Mais elle ne le visait pas, elle n’en avait pas besoin. Elle touchait déjà juste, et elle faisait mal. Bien plus qu’il ne s’y attendait, et bien plus qu’elle ne s’y attendait aussi. Il s’était d’ailleurs retourné pour lui faire face, interdit. Petit à petit la frustration, la haine, la fatigue de ces dernières années à fuir, ce masque qu’il mettait en permanence pour passer pour ce qu’il n’était plus, tout cette violence qu’elle exhalait, tout ça le submergeait, elle lui renvoyait tout dans la tronche. Au deuxième vase il ne bougea même pas, persuadé qu’il ne le toucherait pas. Et puis il y eut ce « reste », cette supplique, et il explosa… Il avait été l’allumette, et elle la TNT. Les rôles s’inversaient subitement. Chaque mot s’était trop profondément infiltré dans sa chaire, réveillant ses souvenirs, sa douleur, sa solitude. Il explosait, il le sentait. Comment déjà avait-elle pu le faire arriver là ?  Quelques minutes plus tôt il était prêt à se consumer en elle, et maintenant ils étaient assis sur un baril de poudre. On disait souvent que Passion et Haine étaient deux sentiments proches. Sur le coup il ne pouvait que donner raison à cette croyance.

- Je suis un enfoiré et une couille molle car je ne veux pas profiter d’une femme affaiblie ? hurla-t-il bien plus fort qu’il ne le pensait, ses muscles se contractaient et il n’en avait même pas conscience, Je crève d’envie d’être avec toi, tu crois que c’est facile pour moi de te laisser là ? Tu crois savoir ce que je suis car tu as vu une chambre d’hôtel et un costume ? Tu n’en as aucune idée Camy, comment le pourrais-tu. T’es-tu seulement demandé ce que je pouvais vivre, ce que je pouvais être ?

Ca empirait, il fulminait, et quand il fulminait il fusionnait. Par le passé une fois seulement son pouvoir s’était mis dans cet état, il était alors très jeune, sa mère avait dû l’emmener loin au milieu du jardin, là où il ne pourrait faire de mal à personne. Son esprit se dissociait mais ce n’était pas volontaire, il ne contrôlait plus son accès, il ne récupérait pas les données, il agissait sur le réseau, devant ses yeux des données défilées, son regard était encore plus bleu que d’habitude, comme luisant, pour lui plus rien n’existait, un voile flou recouvrait sa vision, il ne regardait plus réellement la jeune femme, il était devenu la chambre, leur hôtel, le quartier. La télé s’alluma, le téléphone se mit à sonner, le chauffage central se déclencha. Et sa colère empirait, encore et encore, plus le réseau lui répondait plus sa violence se ressentait. Tout cela ne faisait qu’enfler ce qui existait encore, et ça se sentait. Chaque muscle sous sa peau apparaissait, tendu comme un prédateur prêt à bouffer sa proie. Habituellement quand il se connectait il se faisait minuscule, simple anomalie dans une foule de donnée, cette fois il était un raz de marée, ses sentiments envahissaient le réseau, il n’était plus le récepteur universel, il était l’émetteur.

-Tu crois quoi ? Que je t’ai emmené ici pour t’impressionner, tirer mon coup et te rayer de ma vie ? Tu me prends pour qui ! le son de la télé monta d’un cran, sa voix résonnait dans les haut-parleurs, se superposant au reportage en cours. Archi leva la main violemment comme pour chasser une mouche, et l’image de Richard Aberline se transforma en neige, les mots du cyber eux continuaient de sortir en simultanée Je t’ai amené ici parce qu’une fille comme toi mérite au minimum ça ! Moi ce soir je retourne dormir dans un entrepôt miteux et demain qui sait, si j’ai de la chance, j’aurai une couverture pour aller avec ! Tu veux te débrouiller seule Camy ? Je suis seul depuis 12 ans, être seul c’est fuir ! Etre seul ce n’est pas vivre, c’est survivre. Et je ne prétends rien ! J’ai vu en toi le besoin d’oublier! Tout ce que j’ai vu, tout ce que je désirai, c’est que tu puisses un instant, te reposer sur quelqu’un, sur moi ! T’offrir un instant hors du monde, que tu cherches dans les verres que tu t’enfiles ! Tu crois quoi ? Que je n’ai pas vu la demi-pinte du mec filer dans ton gosier ? Que je n’ai pas vu les alcools que tu avais déjà en main avant de venir me voir ? Que je n’ai pas compris ce que tu foutais là-bas ? Sans tout cet alcool JAMAIS, tu m’entends, JAMAIS tu ne serais venu me voir !

Sa colère se faisait intense, les images de son histoire, de son père, de sa famille, tout se superposait, il ne savait plus si c’était contre elle qu’il en avait ou contre lui-même. Il savait juste qu’elle l’avait poussé à bout, et cela le mettait encore plus hors de lui. Oui il était à l’aise dans ce milieu, il avait été élevé comme ça, il se sentait déjà assez coupable d’être né sans qu’en plus on lui rappelle la chance qu’il avait eu. Il savait qu’il en disait trop, qu’il lui révélait des choses qu’il n’aurait pas dû, mais il était trop tard pour ça. Elle avait lâché la bête, et la bête avait faim. Tant qu’il n’arriverait pas à retrouver son souffle, les choses ne feraient qu’empirer.

–Mais pour toi je ne suis qu’un mec que tu as levé dans un bar pour tromper ta solitude ! Jamais tu ne t’es dit que je pouvais réellement avoir de la tendresse pour toi, et que ma seule envie était que de te combler ? Jamais tu ne t’es dit que je voulais t’offrir une autre solution pour oublier que l’alcool ? Jamais tu ne t’es dit que je pouvais juste être à toi ? Etre là pour toi ?

Une boule se bloqua dans sa gorge, il la senti qui remontait, il avait perdu ses mots et…. Posant son regard sur elle, le voile se dissipa. Il ne voyait à nouveau plus qu’elle… Là, devant lui, terrorisé, épuisé, et seule. Aussi seul qu’il l’avait toujours été. Ressentant ce que lui ressentait depuis 12 ans. Elle fuyait quelque chose dans l’alcool et les aventures sans lendemain, il fuyait un monde qu’il haïssait chaque fois qu’il se connectait.  L’abandon, la tristesse, la mal être, il les connaissait aussi bien qu’elle. Elle se sentait seule, lui se savait seul. Son sac de sport et sa chemise finirent leur chemin contre le mur dans un geste violent, lui, il lui sauta dessus. Sa main vint se plaquer dans le cou de la jeune femme alors qu’il l’attirait violemment à lui entourant son bras autour de ses hanches, l’embrassant avec une passion décuplée.

Son désir de l’avoir, son désir d’être à elle, son désir de n’être plus qu’un ne l’avait pas quitté, ne l’avait jamais quitté. Il s’était même amplifié sous l’effet de sa colère. Dans la pièce tout revint à la normal, la télé daigna enfin s’éteindre, le téléphone arrêta de sonner, le chauffage reprit sa température de croisière, et il étreignait la jeune femme avec une passion renouvelée. Il s’enivrait à nouveau d’elle, le camé avait retrouvé sa drogue, et il ne comptait pas la laisser partir cette fois.

Sa prise autour d’elle était ferme, et il se délectait enfin du goût sucré de ses lèvres contre les siennes, sans ménagement il arracha le haut de la jeune femme, bien moins délicatement que précédemment, jetant le tissu malmené sur le sol, sa guerrière collait contre lui. Ses muscles ne se détendaient pas, il porta Camy jusqu’au bureau où il l’assit, sa main remontant dans sa nuque, il laissa sa bouche parcourir son cou jusqu’à la naissance de ses seins. Il reprit un instant ses esprits, desserrant son étreinte, lui laissant la possibilité de fuir, de le plaquer là et de partir, son regard se braqua dans celui de Camy, il ne voulait qu’une seule chose. Mais avant ça elle devait le vouloir aussi… Elle devait en être sûre, elle devait l’approuver.


- Je te veux, mais je ne veux pas que tu disparaisses morte de honte demain, je veux savoir qui tu es, et t’apprendre qui je suis. Je ne veux pas que tu me fuis. Tu as les cartes en main. Me donnes-tu une seconde chance ? As-tu envie de moi ?

Il était suspendu à ses lèvres à son choix. Son corps collé contre celui de sa guerrière, il sentait sa respiration contre sa peau, leur chaleur s’entremêlait, il voulait encore s’enivrer d’elle.  Mais… c’était elle qui voyait, c’était SA décision. Lui de toute façon…..il était déjà à elle.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
Elle s’était vaguement attendu à ce qu’il lui rie au nez, après les horreurs qu’elle venait de lui dire. Qu’avait-elle dit déjà ? Elle avait déjà oublié. Ou alors qu’il claque simplement la porte. Ou que, peut être, il revienne à son premier plan et la veille depuis le canapé. Peut être…
Il était resté immobile à écouter sa diatribe. Et lorsqu’elle lui avait fait face à nouveau pour lui demander de ne pas la laisser seule - ou le supplier lamentablement, selon le point de vue - il n’avait pas plus bougé. Elle guettait sa réaction comme on guette le retour des pêcheurs au port : chargée d’espoir et d’appréhension, en attendant de voir ce que ramènerait la marée.

Mais visiblement, la marée n’était pas clémente avec elle - et elle l’avait amplement mérité. Elle regretta son explosion dès la première phrase d’Archi. Effectivement, vu sous cet angle, ses injures paraissaient injustes. Et bien évidemment qu’elle n’avait pas cherché plus loin pour le juger. Elle s’était arrêté à ce qu’elle voyait, ce qui lui allait parfaitement, en soi. Elle ne s’était pas posé de question - en même temps son état ne le lui permettait pas vraiment. Elle était totalement en tort.
Son apparente - et réelle - détresse s’accentua. Les larmes commençaient à monter, mais soudain, elle réalisa qu’autours d’elle, les choses devenaient un peu folles. Litteralement. Le téléphone se mit à sonner comme un fou, la télé s’alluma… Tout ce qui était électrique, électronique s’affolait. Elle regarda autours d’elle, commençant quelque peu à s’affoler. Elle revint à Archi et découvrit son regard d’un bleu plus intense que jamais. Elle fit le lien - si besoin encore en était - entre le bordel électronique ambiant et la colère d’Archi. De quoi était il capable d’autre ? Qu’avait-elle réveillé ? Peu rassurée, sa peur se lisait sur son visage. Mais elle ne bougea pas. Elle s’en sentait incapable. D’abord parce qu’elle était au-delà de la fatigue, ensuite parce qu’au dela de la crainte qu’il commençait de lui inspirer, il exerçait sur elle une attraction bien réelle.

La suite du discours d’Archi semblait venir de partout. Elle en chercha vaguement la source, mais ce qu’il disait réveilla un tumulte d’émotions, toutes en même temps, impossibles à ignorer, et avec la puissance de ces jours où toutes les barrières sont baissées.
Elle ne méritait rien. Comment pouvait-il croire qu’elle méritait quoi que ce soit ? Il ne savait rien d’elle, rien de ses échecs, rien de sa vie. Il n’était pas en position de juger quoi que ce soit de ce qu’elle était. Et certainement pas de lui offrir son soutien, alors qu’il ne la connaissait que depuis quoi ? Une heure ? Deux heures ? Il s’était passé tellement de choses… Même si il semblait avoir une acuité précise sur ce qu’elle pouvait utiliser comment moyen de se cacher. De s’être découverte de la sorte la mettait en colère, et en même temps, qu’il énonce à voix haute tout le mal-être qu’elle pouvait ressentir, qu’il décrive précisément son isolement, qu’il mette des mots sur tout ça les rendait terriblement réels, terrifiants, et lui donnait envie de tourner les talons et fuir aussi loin que possible. Pourtant, elle ne bougea pas d’un pouce, parce qu’il prétendait partager sa position. Plus, il semblait dans une situation bien plus précaire que la sienne. Et il avait de tels accents de vérité qu’elle se sentit coupable de lui avoir renvoyé tout ça à la figure. La culpabilité, encore… Elle ne la quittait guère que lorsqu’elle s’adonnait aux extrêmes. C’avait été le but de cette soirée, mais elle lui revenait à la gueule par un biais des plus vicieux. Elle se sentait coupable à cause de lui, et l’espace d’un instant, elle lui en voulu pour ca. Sentiment qui la révulsa tout aussi vite tant il lui semblait injuste. Elle laissa échapper un sanglot avant de se reprendre. En quelque sorte.
Elle puisa dans des ressources insoupçonnées pour détourner le retard, quitter le bleu magnétique des yeux d’Archi pour tenter de reprendre son souffle à l’abri de leur jugement. Mais il était partout. Où qu’elle porte son regard, elle retrouvait sa présence dans les appareils qui continuaient d’agir comme animés d’une vie propre. Celle que la colère d’Archi leur avait insufflé. Rien de bien rassurant.

« Arrête ça… » gémit-elle si doucement qu’il n’entendit rien et poursuivit sur sa lancée. Lancée qui fit résonner dans sa tête un mot qui tournait dans sa tête depuis un moment : pourquoi ? pourquoi elle ? Qu’avait-elle pour déclencher une telle réaction chez un homme tel que lui ? Qu’avait-il vu en elle pour qu’il soit prêt à lui donner tout - sans savoir réellement à qui ? Elle était pourtant persuadée de n’avoir rien qui justifiât un tel engouement, une telle force de sentiments. Pourquoi ? Pourquoi elle ? Elle était au mieux ordinaire - mais plus surement le pire : une épave. Elle n’avait rien de bien à offrir à qui que ce soit - même si elle en oubliait ce qu’elle faisait à l’Underground. Mais ça, ça faisait partie de son devoir. Une conviction persistante qu’elle se devait aux autres. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Elle n’avait pas la prétention de penser qu’elle avait un grand pouvoir, mais elle en avait néanmoins un. Elle avait tout autant la responsabilité qui va avec. Elle ne faisait que rendre aux autres ce qu’elle pouvait. C’était sa vie, le prolongement de son engagement avec les Marines. Ca ne faisait pas d’elle une personne de valeur pour autant. Du moins en était-elle convaincue.

Elle ne méritait rien.

Trop de choses se bousculaient encore dans sa tête quand il redevint « normal » et croisa son regard, simplement. Sans l’artifice de son pouvoir. Elle y lu toute la détresse qu’ils partageaient, tout ces points communs qui n’avaient certainement pas les mêmes racines, mais ces dernières les avaient amenés au même point. En quelques heures, il l’avait mieux cernée que Reese, mieux que ses collègues, mieux que sa propre famille. Il l’avait mise à nue comme jamais il ne l’avait été, et la violence de cette constatation lui donna une impression de viol. Elle n’avait pas choisi de partager toutes ces choses avec lui - ni jamais avec personne avant lui. Il les lui avait subtilisées, et elles étaient perdues à jamais. Elle avait l’impression qu’il ne lui restait rien. Son âme, déjà bien mise à mal en prenait encore un coup.
Elle tentait de se reconstruire, difficilement. Mais là, en l’espace de quelques phrases, Archi venait de défoncer le maigre édifice qu’elle avait laborieusement édifié et qui renfermait ce qu’elle était. A nouveau, elle était au bord des larmes.

Elle voulait protester de cette agression déloyale, mais elle n’en eut pas le loisir. Il rejeta son sac, la faisant sursauter, et il franchit l’espace qui les séparait. Le temps d’un battement de coeur, il était contre elle, la saisissant avec force et reprenant ses droits sur ses lèvres, déclenchant aussitôt une explosion de sensations à travers son corps. Elle ne fit rien pour reculer ou le repousser, essuyant cette déferlante comme la précédente, répondant presque malgré elle à l’injonction informulée de celui qui la serrait dans ses bras.
Son haut disparut sans qu’elle comprenne trop comment, se contentant de s’accrocher autours de ses épaules et de se plaquer contre lui, ses jambes trouvant naturellement leur place autours de ses hanches. Elle voulait qu’il lui rende sa lumière, qu’il fasse fuir les ombres, mais elle éprouvait aussi une terreur sourde de ce que cela impliquerait. Mais elle n’était peut être pas forcée de s’en préoccuper maintenant, si ?

Si.

A nouveau, Archi mit fin à leur étreinte passionnée et la regarda alors qu’il lui demandait de choisir. De prendre une décision qui impliquait ce qu’elle ressentait, et l’avenir. L’avenir. Bonne blague tiens… Elle en connaissait assez - par tranche de 2 secondes - pour savoir que cela ne suffisait jamais. On en voulait toujours plus, on n’en savait jamais assez. Jamais assez pour prendre la bonne décision. Et quelle était-elle, là ?
Il lui demandait tout. Il lui offrait tout aussi, sans doute. Mais cet absolu lui donnait le vertige. Un vertige terrifiant, parce que cet échange impliquait qu’elle se regarde vraiment. Comment pourrait-elle lui donner quoi que ce soit quand elle ignorait ce qu’elle était elle-même ? Et ces mots qui continuaient à tourner : pourquoi ? Pourquoi elle ? Elle était terrorisée, elle se sentait impuissante, trop exposée et trop vulnérable pour prendre une décision logique. Ni même prendre une décision tout court. Il ne pouvait pas exiger cela d’elle maintenant. Les larmes affleuraient alors qu’elle ouvrait la bouche pour répondre, mais resta un moment à faire le poisson avant de réussir à émettre un son - au moment où les larmes se mirent à couler.

« Je… Je ne … oui… mais je… Je peux pas… Tu ne peux pas… Si tu … je ne suis pas ça ! Ne me demande pas ça ! Pas là ! Pas comme ça ! Pourquoi ?! Si … Si tu savais, tu… Tu ne pourrais pas ! » Sous-jacente était cette conviction qu’il ne pourrait pas encaisser - si qui que ce soit le pouvait seulement. Elle même ne savait pas par quel bout prendre ses problèmes, comment un autre pourrait ? « Tu ne sais pas ! Si vite, tu ne peux pas savoir ! » Elle lacha les digues et se mit à pleurer vraiment, se plaquant une main sur la bouche, mais sans détourner le regard. Il fallait qu’il comprenne, qu’elle ne lui apporterait rien de bon. Mais surtout, l’épuisement la rattrapait. Elle était au-delà de la fatigue, on l’a dit, et elle était incapable de se montrer rationnelle, et encore moins de lui fournir une réponse sensée. Oh bien sur, elle éprouvait quelque chose en cet instant. Elle était prête à lui dire oui - elle l’avait fait - mais pas pour ce que ça impliquait. Elle n’était pas prête à faire face à elle-même.
Elle ne pouvait pas non plus le quitter la, ils étaient trop impliqués, s’étaient trop donnés pour qu’elle envisage de partir aussi facilement. Mais elle ne se sentait pas à même de lui donner ce qu’il voulait. Et accessoirement, elle ne pouvait absolument pas rentrer à l’Underground.
Elle ne voulait pas non plus lui demander de partir. Oui, elle le voulait. Sans doute, si elle y réfléchissait bien - à jeun -, autant que lui la voulait. Pour peu qu’il ait ressenti autant de choses qu’elle, elle pouvait comprendre qu’il puisse souhaiter revivre ca. Et accessoirement, elle ne se sentait pas de l’envoyer dormir dans son hangar. Ou entrepôt, c’était la même chose…

Mais elle ne pouvait pas lui donner ce qu’il voulait. Pas maintenant. Pas comme ca.

Incapable de se fendre d’une décision, elle se mit donc à pleurer plus fort, sans pouvoir s’arrêter.
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Archibald Akton
Archibald Akton
Et ce fut le retour de grandes eaux. Et Archi se maudit d’avoir été trop loin, encore. Il le savait bien il était comme ça, il l’avait toujours été. Si il avait fui le domaine familiale c’est car il était extrême, car il était incapable de jouer la nuance du peut être. Pour lui c’était « oui » ou « non » et à la limite un « va te faire foutre » pouvait passer. Alors il fit la seule chose qu’il était capable de faire :

La serrer contre lui.

Le visage de la jeune femme contre son torse, il enroula ses bras autour d’elle, lui caressant doucement les cheveux. Non il ne voulait pas s’en aller, il ne voulait pas la laisser, et oui il voulait la connaitre. Pourquoi ? Il était incapable de savoir au final, c’était elle c’était tout. Il la garda ainsi contre lui un instant, en silence, caressant sa guerrière en larme au creux de ses bras. Lui qui la voulait heureuse, la rendait malheureuse comme les pierres, et il se maudissait pour ça. Non ce n’est pas ce qu’il voulait. Ce n’était pas ce pour quoi il voulait signer. La passion l’animait toujours, son cœur s’emballait chaque fois que le sien lui répondait, et sous ses mains la peau de Camy allumait des feux au creux de ses paumes.  Il mit du temps avant de reprendre la parole, sa voix cassée par sa précédente colère, au fond on sentait bien une lueur différente, quelque chose de doux, quelque chose de tendre, quelque chose qu’il ressentait, et qui transpirait dans chaque mot qu’il lui adressait.

- Bien sûr que je sais. Je le sais aussi surement que je sais que mon pouvoir fait partie de moi, et que j’ai besoin d’air pour vivre. Ne me demande pas pourquoi, ne me demande pas comment. Je le sais c’est tout. Et si il me faut 1000 ans pour t’en convaincre, alors je passerai 1000 ans à te convaincre.

Oui il était prêt à l’attendre, jusqu’au bout du monde si il le fallait. Sa question du pourquoi elle restait en suspens….

-Pourquoi ? Pourquoi… il baissa les yeux, répondant doucement un sourire sincère sur les lèvres Pourquoi…. Et pourquoi pas ? Pourquoi pas toi ? Tu pourrais bouffer des enfants le matin au réveil, égorger des petits chats, tuer des mutants par centaines pour le plaisir, que ce serait toujours toi. Je te l’ai dit c’est…. Comme ça. Ca aurait pu être une autre mais non. C’est tombé sur toi, je suis désolé. Tu me captives, tu m’envoûtes, tu…  Tu me demanderais de sauter, je te demanderai de quelle hauteur.

Et c’était le cas. Il n’avait pas les réponses toute faites aux questions que se posait la jeune femme. Non et il n’en voulait pas de toute façon. Ce qu’il voulait c’était faire tomber les masques, apprendre à voir au-delà, voir ce qu’il avait cru entrevoir qui était magnifique, sensible, touchant, attirant. C’était ce qu’il voulait, et quoique qu’il arrive il ferait tout pour la retrouver.  Il s’éloigna d’elle, levant un doigt pour lui demander d’attendre. Il partit récupérer son pauvre sac de sport qui en avait vu d’autre. En fouillant à l’intérieur, il lança un regard à la jeune femme.

-Arrête de te demander pourquoi. Y’a pas de pourquoi. Le pourquoi c’est toi. Et puis je suis si repoussant que tu te mettes à pleurer quand je te prends dans mes bras ? Désolé de ne pas être à ton goût !

C’était de la provocation pure, le sourire sur ses lèvres en disait long sur le côté malicieux de sa dernière phrase. Il voulait désamorcer la bombe qu’ils avaient enclenchée, chacun tapant sur l’autre là où cela faisait mal. Sur la table il déposa une chemise qu’il plia délicatement, puis il fit un tour vers le lit dont il ouvrit la couette. Avant de retourner vers elle. Son regard se plongea dans celui de Camy. Face à elle il ne la touchait pas, laissant juste quelques centimètres d’espace entre eux, il la regardait, la contemplait, graver dans sa tête l’image de celle qu’il retrouverait quoiqu’il arrive, il en était certain.

-Tu es belle, tu es toi, peut être que quelque part, un truc a résonné au fond de moi en accord avec toi,  je ne saurai pas dire quoi, je ne saurai pas t’expliquer comment, et franchement…. Son sourire se fit sincère, amusé, ses yeux brulant d’un désir qu’il avait du mal à camoufler Franchement je m’en fous. Demain en partant prends tout ce qu’il y a sur cette table pour remplacer ce que j’ai… Abimé… Désolé. C’est pour toi. En attendant tu permets ?

Et la voilà repartie pour un tour dans ses bras, le trajet fut moins long cependant. Il déposa sa guerrière dans le lit, se couchant à ses côtés, il la cala au creux de son torse. Peau contre peau, son cœur ratait des battements, et il devait se concentrer pour que son souffle ne s’affole pas. Allongé ainsi contre elle, il remonta la couette sur eux, et laissa ses muscles se détendre un par un. Ses bras autour d’elle, il était juste bien, il voulait juste qu’elle dorme, qu’elle se repose. Qu’elle oublie un instant.

- Fais ce que tu veux demain. Fuis si tu veux fuir, reste si tu veux rester, haï-moi si tu veux me haïr. Moi j’ai fait mon choix. Et c’est toi. Le déluge pourrait bien s’abattre sur Megalopolis, tu pourrais bien fuir à l’autre bout de la terre. Ce serait pareil. Tu penses franchement que j’abandonnerai aussi facilement ?

Oui. Il la retrouverait. Etrangement il ne voulait pas découvrir ce qu’elle cachait, il ne chercherait pas ces informations là, il savait pertinemment que le destin jouerait en sa faveur, qu’il se retrouverait de nouveau face à elle quoiqu’elle décide, qu’il la reverrait encore pour une nouvelle danse. Et son corps s’enflammait déjà rien qu’à l’idée de cette opportunité. Son regard se posa sur sa chemise, au creux de laquelle reposait une rose. Une rose aux pétales noirs, au cœur rouge sang et au sommet des pétales d’un rouge plus foncé encore. Dans un soupire, il murmura une phrase à l’oreille de Camy.

- Pars, reste, fuis, fais face. Peu importe. Ne m’oublie pas. Rien n’est pire que l’oubli.
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Camy Adriacco
Camy Adriacco
A travers le voile de ses larmes - elle avait d’ailleurs fermé les yeux, trop perturbée pour supporter de croiser le regard d’Archi - et de son trouble, elle avait envisagé - souhaité, craint, difficile à dire - qu’il la laisse là, comprenant enfin l’étendu des dégats et renonce à s’attacher à elle. Qu’il se moque d’elle finalement, trouvant ridicule sa réaction. Mais c’aurait été tellement justifié. C’aurait été aussi tellement plus facile. Une blessure de plus, qu’elle aurait pu encaisser comme elle l’avait toujours fait. Et elle aurait recommencé à zéro, en se perdant dans l’Underground, le FBI - et l’alcool. Elle l’aurait encaissé parce qu’elle aurait compris qu’il fasse ce choix. C’était celui qui lui paraissait le plus logique. Elle n’imaginait personne capable d’entrevoir ce qu’elle cachait de pire et vouloir pourtant rester auprès d’elle.

Pourtant… Pourtant elle sentit ses bras l’entourer, l’attirer contre lui, lui caresser doucement les cheveux. Elle se raidit à ce contact. Eut-elle été plus vaillante, elle l’aurait même repoussé, mais là, elle n’en avait pas la force. Elle se contenta donc de garder les yeux fermés, sa main sur sa bouche et l’autre autours d’elle-même. Mais pire à ses yeux, sa chaleur,  son odeur qui l’entouraient, ses mains sur elle, sur ses cheveux, l’apaisait progressivement et venait à bout de ses larmes et de sa tension, sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle retrouvait ce sentiment que c’était juste, que c’était sa place. Et elle se laissa progressivement aller contre lui, cessant de lutter contre ce qu’elle éprouvait, contre lui. Elle ne s’en sentait plus capable en l’état. Trop épuisée pour continuer le duel, elle déposait les armes.

Et puis il se mit à lui répondre, autant qu’il le pouvait, et elle rouvrit les yeux, fixant un point invisible devant elle. Mais rien de ce qu’il disait ne la satisfaisait. Le parce que c’est toi lui semblait trop facile. Le genre de réponse sans fondation qui s’écroulerait avec le matin. Parce que son seul argument reposait sur elle-même et ce qu’elle était, elle ne pouvait y accorder le moindre crédit, la moindre confiance. Mais elle n’avait plus la force de rétorquer quoi que ce soit.

Elle se redressa lorsqu’il se détacha d’elle pour aller chercher son sac, et sa main quitta sa bouche pour entourer sa poitrine dans un geste de pudeur. Il l’avait assez mise à nu pour la nuit, peut être meme pour une vie…
Elle le regarda faire, contemplant malgré elle son corps. Tant et si bien que lorsqu’il balança sa petite boutade, elle lui jeta un regard surpris et détourna aussitôt les yeux, se sentant rougir. Elle l’avait trouvé à son goût dès le début de la soirée. Dès qu’elle l’avait vu. Combien de temps avait-il été dans le bar avant qu’elle ne remarque ? Un certain temps si elle en croyait ce qu’il lui avait dit auparavant. Elle se prit à regretter de ne pas l’avoir remarqué plus tôt. Elle aurait été plus sobre, et les choses auraient tourné différemment - si toutefois elle avait eu le courage d’aller l’aborder, ce qui n’était pas évident à posteriori.

Elle suivit ses gestes pendant qu’il pliait sa chemise - pourquoi faire ? - et la posait sur la table. Elle fixa un instant le vêtement avant d’en être détournée par le bruit de la couette. Elle croisa alors le regard qu’Archi posait sur elle, et elle fut à nouveau capturée par l’intensité de ses yeux et leur couleur improbable, et surtout par tout ce qu’il y avait en dessous, la force de ses sentiments qui lui paraissaient tous irréels mais qui transpirait pourtant à travers ses gestes, ses mots - et son regard. Il s’était rapproché à la toucher - sans le faire pour autant, lui coupant le souffle et laissant une tension entre eux à couper au couteau.
Elle aurait du avoir froid, mais elle se sentait plutôt bouillante tant elle réagissait violemment à sa proximité. Elle avait une furieuse envie de combler la distance entre eux, mais à nouveau, qu’il renvoie ses arguments vers elle la retint. Avec un tel argument, ça ne pouvait pas être possible. Elle ne pouvait pas accepter de succomber.
Elle le laissa néanmoins la transporter jusqu’au lit, reconnaissante de cette prévention tant elle était fatiguée. Là, contre lui, prise entre sa chaleur et celle de la couette, alors qu’il lui laissait finalement le choix du lendemain, avec néanmoins une promesse de ne pas renoncer, elle se sentit se détendre. Mais les promesses d’un soir étaient-elles toujours les mêmes à la lumière du jour ? Elle ne comptait pas rester pour mettre Archi à l’épreuve. Elle avait trop peur qu’il ne renonce, et plus encore qu’il maintienne son engagement.
Mais avant de se préoccuper de ce qui arriverait lorsque le soleil balayerait l’ombre, il y avait le sommeil. Juste avant de sombrer, elle l’entendit murmurer, mais elle était déjà trop loin pour répondre.

Contre lui, bercée par les battements de son coeur, elle se sentait en tout cas à l’abri de ses fantômes. Elle s’endormit profondément, d’un sommeil paisible comme elle en avait rarement eu, libre de tout.

Camy arrive à se faire la malle:

Sommeil paisible, mais court. La force de l’habitude, elle se réveilla à l’heure où elle se levait pour aller au bureau, sans trop se rappeler de où elle était. Pas à l’Underground, c’était certain. Pas seule au regard du corps indubitablement mâle qu’elle sentait contre elle. Elle plissa le front et les yeux, pendant qu’un troupeau de caribous chargeait à travers son crâne. Elle n’avait jamais vu de caribou, mais elle était prête à parier que c’était assez gros pour broyer un neurone. Avec les événements de la veille, elle avait oublié la règle élémentaire anti-gueule de bois : boire de l’eau. Le fait d’avoir pleuré comme pas permis n’avait sans doute rien arrangé. Elle ouvrit finalement les yeux sur un gros plan du torse d’Archi. Et tout lui revint en mémoire avec une violence douloureuse.
Elle se redressa doucement de crainte de le réveiller. Elle n’était pas prête à lui faire face une nouvelle fois. Pas avec le choix qu’il lui avait laissé. Elle était encore étourdie par le tumulte qu’il avait provoqué en elle, et elle la tempête reprenait de l’ampleur à chaque fois qu’elle évoquait l’un ou l’autre épisode de la soirée.

Elle s’assit sur le lit, ramenant ses jambes contre sa poitrine, posa ses coudes sur ses genoux et sa tête dans ses mains. Elle se sentait honteuse, fragilisée et vulnérable. C’était lui qui avait provoqué tout ça, et elle lui en voulait. Il l’avait ébranlée bien au-delà de ce qu’elle était à même d’admettre, et pourtant elle avait le sentiment qu’il n’avait fait qu’effleurer la surface. Elle n’avait pas été en reste non plus, et elle se sentit coupable autant qu’elle lui en voulait.
Elle coula un regard vers lui, détaillant ses muscles parfaitement sculptés, son beau visage, totalement détendu et ses paupières malheureusement fermées. Elle réalisait cependant qu’elle n’avait pas besoin de ça pour les voir. Son regard l’habitait et elle n’avait pas envie de repousser cette image. C’était tout ce qu’elle s’autoriserait à garder de cette soirée. Elle ne pouvait pas prendre plus.

Camy resta un long moment à le regarder avant de reporter son regard sur la table où l’attendait la chemise d’Archi sous une rose inusité. Non qu’elle y connaisse grand chose, mais elle n’avait rien de l’image traditionnelle de la fleur. Déjà devenues rares depuis Yu, celle ci devait être unique.
Elle finit par se lever et alla jusqu’à la table. Déplacant délicatement la fleur, elle prit la chemise et s’en couvrit. Elle n’avait rien d’autre sous la main de toute façon. Elle en caressa le tissu après avoir fermé les boutons, tout en contemplant l’homme endormi. Le vêtement était comme imprégné de lui, même si ce n’en était qu’une version très édulcorée.
Elle savait qu’elle avait touché quelque chose, la veille. Quelque chose qu’elle n’avait jamais vraiment cherché mais qui l’avait pourtant trouvée. Quelque chose qu'elle ne se sentait pas en droit d’accepter.

Fuis, fait face avait-il dit. Elle n’était pas prête à faire face. Elle n’était pas prête à s’accepter dans son entier, avec ses faiblesses et ses manquements. Or avec tout ce qu’il avait perçu d’elle la veille et qu’elle savait totalement juste, elle savait qu’elle ne pouvait pas rester avec lui. Rien ne l’avait préparée à ça, et si lui était prêt à sauter, elle-même se tenait au bord du gouffre, la peur au ventre. Et pour l’instant, la peur était plus grande que son envie de sauter.
Elle allait donc prendre l’option des lâches. Elle allait fuir. Pas lui, pas avec ce qu’il lui avait pris, impossible après ce qu’elle avait éprouvé la veille. Une part d’elle même savait qu’elle lui appartenait, qu’elle ne serait peut être plus jamais entière - si elle l’avait jamais été - sans lui. Non, elle allait se fuir elle-même. A travers lui, c’était de tout ce qu’elle était et qu’il lui renvoyait qu’elle s’échappait. Elle ne pourrait peut être pas passer sa vie à fuir, mais elle n’était pas prête à arrêter. Cela demandait une forme de courage qu’elle n’avait pas encore trouvé.

Elle considéra la rose posée sur la table. Camy avança la main, en effleura les pétales. Prend tout ce qu’il a sur la table avait-il dit ... Elle vérifia d’un coup d’oeil qu’il dormait encore. Elle ne savait pas où il l’avait eu, mais la fleur était précieuse. Ce n’était pas le genre de chose qu’il devait céder à la légère. Pourtant… Plus que la rose, c’était la chemise qui lui était précieuse tant elle lui évoquait Archi, indissociable de l’image de lui qu’elle s’était construite.
Elle éloigna sa main de la rose et se dirigea vers la porte, coulant un dernier regard vers lui. Elle n’avait besoin de rien de plus avant de partir.

Elle n’oublierait pas.
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Butterfly Effect
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'Quitte ou double' :
[CLOS] [Camy/Archi] The Drunken Unicorn De_1
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Archibald Akton
Archibald Akton
Il avait attendu. Il avait attendu qu’elle dorme, que ses yeux se ferment, il avait attendu qu’elle se repose qu’elle se détende, et il l’avait regardé un instant. Sa furie d’un soir, celle qui avait bouleversé ses habitudes si bien établies. Elle qui pouvait faire de lui l’homme qu’il voulait être. Elle qui pouvait enfin donner un sens à sa fuite. Comme chaque nuit il tenta de partir dans le réseau. Mais l’image de Camy restait ancrée dans son esprit. Chaque chemin qu’il empruntait, chaque voie qu’il parcourait, le ramenait irrémédiablement à un dossier sur Camy. Si il fermait les yeux, sans se connecter, il voyait son corps se coller au sien, ses lèvres parcourir sa peau, ses mains enserrer ses hanches. Il s’imaginait un instant se perdre en elle, comme il l’avait si ardemment désiré.

Son pouvoir avait de pervers, qu’en cherchant un peu, il pouvait tout découvrir sur les gens, tout savoir, leurs vies, leurs petits secrets cachés, leur histoire. Les décortiquer était d’une simplicité enfantine. Il pouvait si facilement la trouver, savoir ce qui la tracasser, mais…. C’était la violer, c’était tricher, comprendre ce qui la tourmentait alors qu’elle n’avait pas voulu se confier. Il ne pouvait pas faire ça. Elle était là, épuisée, meurtrie, il ne pouvait pas tricher.

Il espérait juste que la matinée serait différente, qu’elle apprécierait de tout recommencer, loin de l’ivresse et de l’adrénaline, qu’elle l’appréciait assez pour… rester un peu. Il se trompait.

Après une nuit à lutter contre ses envies de découvrir qui elle était, il fut incapable de se réveiller. Absorbé dans son combat contre lui-même, et les images de Camy devant ses yeux, il en oublia de se lever. Et ce n’est que bien plus tard, quand le room service tapa à la porte, qu’il émergea. Elle avait disparu. Forcément. A quoi s’attendait-il d’autre. Il avait était un monstre avec elle, il lui avait montré ce qu’il y avait de pire en lui. Elle avait vu son pouvoir à l’œuvre dans sa pire forme, ce truc qui effrayait les gosses qui jouaient avec lui. Les gens détestaient ceux qui déterraient les secrets, ceux qu’ils ne comprenaient pas.

Combien de fois l’avait-on traité de dégénéré ? Combien de fois son père l’avait caché aux yeux des autres il était « son petit secret » comme il aimait à le répéter. Il en crevait, il bouillonnait de colère, il sentait que toute la haine emmagasinée renaissait. Et ELLE en était la cause. La télé se ralluma, encore. Et dans sa tête tournait les dossiers d’elle qu’il n’avait pas ouverts. Il avait voulu préserver son intimité et… Elle refusait de le voir. Le son montait, encore, cela hurlait presque. D’un geste vif il fit taire la boite à images, se levant vivement, les muscles tendus. Que pouvait-il faire ? La haïr ? Oui c’est ca, il la haïssait. Non… Il SE haïssait. Il n’avait pas été capable de se contenir, il avait explosé, elle l’avait fait explosé. Non Tout était Sa faute à elle ! Ou à lui… Son esprit se brouillait, et au fur et à mesure il sentait la colère qui enflait.
Il devait se calmer, il devait se calmer avant de déclencher tous les systèmes de l’hôtel, il devait reprendre ses esprits. C’était sa faute à elle, à ce visage qu’il voulait admirer, à ses yeux dans lesquels il se noyait, à sa bouche dont il rêvait. C’était elle… Les yeux clos son visage revint devant ses yeux, et sa fureur se calma instantanément…. Non ce n’était pas elle. C’était lui. Comme toujours, c’était lui. Il avait fui sa famille… Pourquoi lui en voulait-il d’avoir fait pareil. Mais malgré ça sa mère ne l’avait jamais abandonné.

Un éclair le traversa, se retournant vivement vers la table. La chemise n’était plus là… La rose si. Elle ne l’avait pas prise. Au moins les choses étaient clairs…

Elle ne voulait pas de lui.

Sa colère se mua en tristesse. Elle avait fui le monstre, et elle avait eu raison. Il l’avait effrayé, il n’y avait pas d’autres raisons. Dans sa tête repassait les images de la veille. Pourquoi ? Quand est-ce-que cela avait dégénéré ? Quand il avait décidé qu’il ne voulait pas profiter d’elle ? Pourquoi ? Parce qu’elle était plus que ce qu’elle montrait. Où était le mal… Il voulait la connaitre, qu’est-ce-qui… Il se reposa sur le lit, la tête entre les mains.

Elle l’avait touché, blessé, et pourtant il n’avait pa réussi à penser à quelqu’un d’autre qu’à elle depuis son réveil. Elle était plus importante que sa connexion au réseau, plus importante que ce qui faisait sa force. Il ne savait plus ce qu’il voulait. Il fermait les yeux, il la voyait elle, il réfléchissait elle apparaissait, il se connectait et c’était encore elle. Mais elle… elle ne voulait pas de lui, pourquoi le voudrai-t-elle de toute façon ? Il lui avait fait mal, il lui avait montré le pire de son être, il l’avait effrayé, forcé, il… elle l’oublierait. Rien de pire que l’oubli. Il ne serait qu’un mec de plus.

Il lui fallut du temps pour se rhabiller, remettre son costume, un dossier restait à tourner dans son crâne, il ne pouvait pas résister.

En ramenant la clé à l’accueil il prit quelque minute pour s’entretenir avec l’employé de l’hôtel, avant de retourner à sa voiture, l’esprit chargé des images d’une seule et unique femme.

Le lendemain aux bureaux du FBI, à l’attention de l’agent Camy Adriacco, une rose accompagné d’une carte.

« J’avais dit Tout. Tu devais fuir le monstre que je suis, tu devais m’oublier. Désolé. Pour tout, désolé. »

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[CLOS] [Camy/Archi] The Drunken Unicorn
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