2076. Côte est des Etats-Unis. Megalopolis est le centre névralgique d'une guerre géo-politique mondiale depuis qu'un attentat biologique en 2026 a divisé l'humanité en deux populations bien distinctes : ceux qui se battent pour le futur, et ceux qui font avec le présent.
NAVIGATION
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Partagez
 

 [CLOS] [Sunny/Archi] Viens chez moi j'habite chez une copine.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Archibald Akton
Archibald Akton
La journée avait été plutôt fructueuse. Quelques preuves d’une malversation d’un grand ponte de la finance, des images de caméra de surveillance d’un flic véreux, et le tout vendu à prix d’or à mes commanditaires.

Il était temps de trouver où dormir. Pas vraiment que ce soit un problème, il suffisait de se connecter au premier réseau trouvé, de chercher un peu dans les dossiers des instances dirigeantes de la ville, de faire un tour chez les agents immobiliers, de trouver les biens en vente, et de s’y inviter en évitant d’être là à l’heure des visites. Depuis tant d’années la routine était plutôt bien rodée.

Je venais déjà de me taper 2 semaines dans la ville basse, et franchement soyons franc, ce n’est pas bon pour mes vêtements, aujourd’hui : Ville médiane.

Alors si je me souviens bien du plan, à gauche prendre la petite rue, puis à droite au premier croisement, et enfin… 3eme porte à droite ? Oui c’est ça 3eme. Bizarre ces jouets dans le jardin, m’enfin… Les gosses sont toujours du genre à en foutre partout, ceux du voisin doivent être du même genre. Et puis il est tard, la nuit est déjà bien tombée, je ne vais pas m’amuser à chercher un autre lieu. Maintenant sortons le nécessaire, un petit outil à tension, et le crochet. C’est parti, quelques secondes pour reproduire le mouvement de la clé, un petit click, et hop une porte ouverte. Franchement un gamin de 3 ans pourrait  le faire.

J’aime quand un plan se déroule sans accroc.

Par contre les meubles dans un coin censé être en vente voilà une chose bien plus rare. D’habitude je dois me contenter de 2 ou 3 cartons laissés par l’ancien locataire, quelques mots d’insultes sur les murs, et si ils ont été gentil une vieille bouteille de liquide non identifiable dans un coin de la pièce, mais pas… Des meubles. Et encore moins des jouets….
Mais… C’était la 3eme ou la 4eme porte ? Réfléchir, et réfléchir vite… Pas que je  sois du genre hyper bruyant, mais le claquement de porte derrière moi ne pouvait pas vraiment laisser de doute quant au fait qu’une personne soit entré dans un lieu habité. Au moins je garde l’avantage de présenter bien, costume propre, ma mallette en main, juste les cheveux un peu décoiffés mais bon… En même temps si je tombe sur une brute version musclor au crâne rasé et aux tatouages plus nombreux que ses poils sur le torse, peu de chances que mon super costume ne fasse une différence.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
Ni de crâne rasé, ni de musclor ou même de poils et encore moins de tatoué. Le fier opposant, vêtu d'un pyjama vert fluo aux couleurs d'une grenouille, approchait tout juste le mètre de haut et regarda l'intru de ses grands yeux noirs. Le petit garçon à la peau sombre tenait un biberon dans une main et un mouchoir de l'autre, la bouche ouverte face à cette grande personne - qui était bien trop blanche pour être son père - immobile. La maison, semblable à un appartement, était assez petite et le rez de chaussée se composait d'un grand salon avec au fond la cuisine séparée par un comptoir. Au milieu de la pièce, un escalier montait à l'étage et Sunny en descendit avant de poser la main sur la tête de l'enfant.

_ Jette ce mouchoir à la fin.

Elle lui prit des mains et se rendit d'un pas décidé dans la cuisine pour le jeter à la poubelle avant d'ouvrir le frigo pour en sortir une bouteille d'eau fraîche.

_ M'man ?

_ Dis bonne nuit à Celestin et ensuite au--

Sunny s'était retournée pour faire face à son fils et avait enfin vue sur la porte d'entrée, et donc sur l'inconnu. Elle poussa un cri et en lâcha sa bouteille pour porter sa main à sa gorge. En appelant son fils, elle scruta la cuisine à la recherche d'une arme et trouva une batte de baseball... En mousse. Elle accourut pour attraper son fils et le faire reculer avant de tendre son arme vers l'assaillant, sans écouter ce qu'il avait à dire.

_ Reculez ! Reculez ou je vous cogne ! Sortez de chez moi ! Ou sinon, je...

Elle regarda son arme, la scruta une seconde et retint un soupir avant de menacer à nouveau l'homme avec.

_ Ou sinon je suis certaine que peu importe où je vous l'enfonce, vous la sentirez passer !!!
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Oui alors cela expliquait les jouets. Durant un instant on pouvait se demander qui de moi ou de lui avait l’air le plus surpris avec la bouche grande ouverte et les yeux braqués sur l’autre. En tout cas une chose était certaine : il devait avoir l’air moins stupide que moi.

Encore plus quand sa mère débarqua sans même sembler prêter attention à ma présence. Franchement j’ai la gueule d’une plante verte ? C’est que ça me vexerait presque. Bon esquisser un mouvement lent, et réfléchi vers la porte, ne pas faire de bruit ne pas. Elle hurle ? Ha… Trop tard. Ne pas faire de geste brusque, je tiens à certaines parties de mon anatomie qui ne nécessitent pas de rencontrer une batte. Ne pas stresser, ne pas s’emballer

-Navré je crois que ne suis pas Celestin….
« Chéri tu rentres quand ? J’ai mis mon superbe déshabillé noir tu vas tomber à la renverse, je vais te faire des trucs que tu… »

*FERMER LA BOUCHE NOM DI DIEU*

Pour le "ne pas stresser" c’est loupé. Respire. Calmes-toi, voilà reprends tes esprits. La regarder dans les yeux, regarder son arm…. Et éclater de rire.

-Désolé mademoiselle, je crois que je me suis trompé de maison. Ça peut arriver non ? Je ne vous veux pas de mal je vous promets. Je ne suis pas armé, mais je serai ravi que vous vous sentiez obligé de me fouiller.

Bha quoi ? Tant qu’à crever ici battu à mort par une batte en mousse autant que ce soit après un dernier moment agréable.
Bon… Que dire ? Mentir ? Non franchement elle ne croirait jamais à mon histoire de commercial perdu, et puis vu que mon pouvoir a décidé de prendre ses aises à cet instant précis, cela devient difficile… Il est trop tard pour faire le mec bourré. Je peux tenter de la charmer, elle est plutôt jolie, mais vu qu’il y a le gosse doit y avoir le monsieur pas loin. Enfin ce n’est pas vraiment cela qui m’arrête en général.
Bon. Plaquer mon sourire le plus charmeur sur mes lèvres, déposer la mallette, voilà, montrer mes mains. Et se laisser porter. Comme toujours finalement.

-Vous voyez. Je suis navré, j’ai dû me tromper, j’ai cru que cet endroit était en vente et inhabité, j’ai dû me planter de porte. Vraiment désolé je cherchai juste un endroit où dormir. Je ne suis pas méchant, juste un peu étourdi, si vous voulez bien baisser votre… votre…. Heu…. Jouet ? Je vous promets de partir sans faire d’histoire.

GRMBLBLIBLIBRBLRLBLRLBLRLBLR


Bien sûr il fallait que mon ventre se réveille à cet instant précis. Depuis quand je n’ai pas mangé ? Ha oui la boite de haricot pas cuite hier midi. Ça commence à faire loin.

-Si vous comptez me tuer, essayez de faire ça vite, ça m’arrangerait. Sinon et bien… Vous savez si il y a quelqu’un dans la maison d’à côté ?

Bha quoi ? Ça coûte rien de demander. Et puis franchement je vais pas me retaper des kilomètres à pied avant de trouver une baraque vide.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
Quand l'inconnu se mit à déblatérer des paroles incongrues, Sunny écarquilla les yeux avec une forte envie d'assomer l'imposteur avec une vraie batte. Elle remonta cette dernière et fit un pas de plus vers lui, prête à en découdre. Elle l'écouta, les lèvres pincés. Sa porte était fermée à clés, il n'y avait aucune possibilité logique pour que cet homme soit entrée de façon innocente. Assurément pas.

_ La maison à vendre est à côté, espèce de pervers !

Elle le scruta poser sa malette et lever les mains. La respiration courte, le regard vif, elle le suivit des yeux et fronça les sourcils à sa petite anecdote. Qui était-il pour entrer dans les maisons vides ? Il était bien trop tard pour un agent immobilier, non ? Et dormir ? Dans une maison vide ? N'en avait-il pas une pleine ? Cependant, elle voulu bien le croire lorsqu'il s'auto-proclama pacifiste. Elle baissa les yeux sur le ventre qui hurlait famine et les releva aussitôt sur l'homme, partagée entre l'envie de l'abattre sur le champs pour avoir outrepasser son espace vital et avoir mis son fils en danger, et les alarmes de l'assistante sociale qui hurlaient en elle. Elle baissa lentement son "arme" pour le fixer sans rien dire. Mais comment pouvait-on croire qu'un homme si bien habillé cherchait asile dans une maison pas habitée. D'un coup, elle releva son arme sur lui.

_ Ca veut dire quoi "un endroit pour dormir" ? Vous croyez que je vais vous laisser aller hanter les habitations de mes honnêtes voisins ?! Restez où vous êtes, j'appelle la police !

Elle tendit un bras derrière elle pour protéger son fils et commença à reculer. Le téléphone se trouvait sur la petite table derrière le canapé.

_ Je vous préviens, je suis consultante au FBI, j'ai pas peur de dresser votre portrait robot !!!

Non seulement c'était un mensonge éhonté - quoique - mais en plus, que ferait le FBI d'un homme pas armé dans une maison après s'être trompé de porte. Se pourrait-il que Sunny ait oublié de fermer ?
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Cette affaire s’annonçait de plus en plus délicate. Et son sourire charmeur n’y faisait rien. Se pourrai-il que passé une certaine heure il n’avait plus aucun impact sur les femmes ?

- Alors de un : si vous pouviez éviter de m’appeler Pervers face à votre enfant, j’en serai ravi. C’est assez déplaisant à entendre. Et je ne suis pas toujours coupable de ce que je peux dire, surtout dans une situation que je contrôle difficilement vous m’en voyez navré.

Pour le reste comment expliquer tout ca ? Déjà elle avait baissé son arme, ils avançaient. Même si je doute foncièrement qu’elle ait pu me faire du mal avec ce jouet. Par contre pour le reste.

-De deux : Il faut savoir ce que vous voulez. Vous me demandez de partir, puis de rester là. C’est quoi la prochaine étape ? Je dois tourner trois fois sur place. Mettez-vous d’accord avec vous-même et je pourrai peut être vous expliquer.

Bon là sur le coup mon vieux Archi plus vraiment le choix, il va falloir tout balancer, sinon tu es parti pour un tour au poste, et si on pouvait éviter cela. Franchement, c'est bien ma veine ca... Je rentre dans une maison habité par une femme du FBI.. La classe Archi, la grande classe.

-De trois, si vous pouviez éviter d’appeler la justice, j’avoue que ça arrangerait pas mal mes affaires.

Voilà qu’il soupirait à fendre l’âme. Franchement Archi reprends toi bon sang. Mais tout déballer comme ça ? Bha… Tu vas pas taper sur cette femme, ce n’est pas ton genre d’abimer les jolies minois, et encore moins en face de leurs enfants. Bon la regarder dans les yeux, garder le sourire, et expliquer les choses.

-Oui dormir. C’est comme ça que je fais. Je cherche un endroit supposé vide, en vente, abandonné, et j’en passe, je m’y installe une semaine ou deux, et je vais dans un nouveau. J’ai dû me tromper quand j’ai… Quand j’ai noté le chemin, je sais ça peut paraître idiot dit comme ça. Mais je n’étais pas au meilleur de ma forme aujourd’hui.

C’est vrai que les dernières nuits ont été agitées. La ville basse n’est pas toujours calme il faut dire ce qui est, et franchement je crois que je n’ai pas dû fermer l’œil plus de 6H cumulées. Mais de là à me planter d’adresse. Et voilà qu’en plus je la regardai avec mon regard de chien battu. Pas vraiment que j’aimerai qu’elle me prenne en pitié, mais je ne supporte pas de savoir que j’ai fait une erreur, c’est frustrant.

-Alors maintenant si vous voulez bien me laisser partir. Je vous promets de quitter le quartier, j’ai cru voir un pont à l’extérieur pas trop loin, ça doit pouvoir faire l’affaire pour la nuit.

Là tu en rajoutes un peu mon grand, pas sûr que ca passe.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
Sunny n'osa pas quitter son arme pour attraper le téléphone qui semblait pourtant être une arme d'autant plus redoutable pour son "assaillant". D'un oeil hagard, elle l'écouta sans rien dire. Elle cligna des yeux et le jaugea de façon plus attentive et professionnelle. Il n'avait pas l'air bien épais, sous ce costume et son teint était pâlot. Son sourire était fatigué et son regard pas bien vif, malgré son répondant. Sunny avait entendu parler d'une maladie pendant ses études : les tocs. Ou du moins, les troubles obsessionnels du comportement, dont certains syndrômes. Elle fit une moue des lèvres à sa réflexion mais tenant toujours la batte entre ses mains. Elle tourna la tête pour regarder l'heure dans la cuisine et reporta ses yeux sur lui. Il se faisait tard mais héberger un étranger dans sa maison, aussi confus et déprimé qu'il avait l'air, ce n'était peut-être pas une bonne idée. Mais Sunny était quelque peu naïve sur les bords et faisait facilement confiance. De plus, son travail prenait régulièrement le pas sur sa vie sans qu'elle s'en rende forcément compte. Doucement, elle baissa son jouet sans le quitter des yeux. Puis d'un coup, elle haussa les sourcils.

– Vous auriez pu vous contenter de frapper ! C'est ce que font les gens civilisés quand ils ont besoin de quelque chose ! On ne rentre pas par effraction chez des inconnus. Maison vide ou pas !

Elle lui montra le canapé de la batte en mousse et prit un air sévère.

– Asseyez-vous. Et ne touchez à rien.

Elle le désigna du jouet en faisant les gros yeux, posant son autre main sur les épaules de son fils pour le pousser vers les escaliers.

– Je vous préviens, j'ai des pouvoirs magiques, je saurai si vous avez touché à quelque chose.

– Byyyyye !

L'enfant agita sa main vers l'inconnu alors qu'il entamait sa montée sur la première marche.
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Obéir, s’assoir, croiser les jambes. Elle avait des idées bizarres quand même. Sans vraiment me rendre compte je redressai un sourcil, le sourire en coin. C’est qu’elle me posait une colle là.

-Frapper dans un lieu logiquement vide ? Enfin, si j’attends qu’on me réponde je risque de rester très très longtemps dehors. Et le but c’est quand même de dormir au chaud non ?

Bha ouais il devait faire quoi… « Toc toc toc scusez-moi monsieur l’appartement vous êtes bien vide ? »

-Et puis la plupart du temps les appartements, ou maison vide, sont fermées à clés, donc je ne réfléchis pas vraiment dans ce cas-là je rentre. Mais vous remarquerez que votre porte est impeccable, on n’y verra que du feu !

Et alors là voilà qu’elle lui parlait carrément comme à un gosse quoi. Des pouvoirs magiques ? Non mais il avait l’air aussi jeune que ca.

-Oui moi aussi j’en ai, et si je voulais vous ne pourriez plus appeler personne donc, disons que nous sommes à égalité, et jusqu’à preuve du contraire moi je vous ai pas menacé.. Bref moi tout ce que je demande c’est d’oublier que je suis venu, je m’en vais, je vous laisse en paix, et je me trouve un petit coin au chaud et de quoi manger en attendant de trouver un endroit vide loin de votre petit coin de paradis.

Elle allait vraiment finir par me vexer. D’ailleurs ça devait se voir à la moue boudeuse qui ornait mon visage. Ha tiens elle virait le gosse ? Elle allait peut être réellement me tuer mais loin des yeux de son gamin. Maligne.

-Bonne nuit pti, Et oublies pas de dire bonne nuit à Celestin !
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
– Ah oui !

Et le gamin descendit de sa marche pour aller courir vers son poisson rouge. Alors que Sunny ouvrait les bras pour remercier - ironiquement - silencieusement l'inconnu, les yeux ronds, le petit garçon tira une chaise pour se hisser dessus et embrasser le bocal en discutant brièvement avec l'animal qui suivait son doigt. Elle avait espéré pouvoir coucher son fils rapidement, mais son invité en avait décidé autrement. Elle attendit patiemment que son fils ait terminé et daigne bien vouloir remonter à sa chambre après avoir repoussé la chaise à sa place. Elle se mordit l'ongle du pouce et suivit son fils des yeux jusqu'à ce qu'il reprenne son ascension alors qu'elle le poussait doucement du jouet sur les fesses. Sunny se tourna alors vers l'inconnu et soupira en levant une main vers lui.

– Juste... Cessez de parler, vous êtes visiblement encore plus bavard que moi ! Et asseyez-vous. - Elle baissa le menton - S'il vous plaît. Je reviens.

Elle commença à monter les escaliers et lui jeta un dernier regard avant de disparaître. Elle revint une petite dizaine de minutes plus tard et éteignit le couloir avant de descendre en resserrant sa veste en laine mauve sur sa poitrine, le jouet en mousse étant resté à l'étage. Elle descendit la dernière marche et croisa les bras en se rapprochant de lui. Elle le toisa un moment en inspirant profondément.

– J'ai un enfant. Coin de paradis ou non, mon travail, c'est de le protéger. Vous avez faim ?

Elle se tourna légèrement en montrant la cuisine d'un bras dont la manche recouvrait presque la totalité de ses doigts puis elle reporta son attention sur lui. Elle semblait moins sévère que quelques minutes plus tôt mais aussi plus conciliante. Mais rien ne montrait qu'elle le prenait en pitié. D'une certaine manière, elle faisait son travail avec lui aussi.

– Il doit me rester de la pizza que je peux vous faire réchauffer.
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Mais qu’est-ce-qui se passe dans la tête de cette bonne femme. Je lui fais du charme, elle me menace de me violer avec une batte de Baseball, je l’agresse, elle me demande de me taire et d’attendre… Je pourrai très bien partir. La porte est pas loin, je peux sans problème quitter les lieux et… Et… Non. Je dois m’excuser, c’est bête mais c’est obligatoire, je suis le fautif après tout. Enfin en attendant me voilà assis sur un canapé, dans un lieu que je ne connais pas, avec une femme que je ne connais pas et… Archi, Archi, Archi… Tu es aussi inutile que le H de Hawaï.

La revoilà. Cela fait une éternité qu’elle est partie. Ou pas. Bon… Voilà que je me recoiffe. Et que maintenant je ne sais plus où mettre ma main... Et… Rha…. Calme-toi Archi, respire.

- Merci mais je ne demande pas l’aumône, je suis capable de subvenir à ce dont j’ai besoin.

Voilà que je me mets à rire, je sais c’est nerveux, mais… Franchement.

-Excusez-moi je ne devrai pas vous parler comme ça, j’ai juste l’habitude de me débrouiller seul, c’est gentil. Je suis navré, je ne voulais vraiment pas vous déranger. D’habitude je ne me trompe pas de résidence, et on ne remarque même pas ma présence. Mais là…

Bon il est peut-être temps de se présenter non ?

-Je vous promets, réellement, que je ne ferai aucun mal à vous, ou votre enfant. Je me présente si vous permettez : Archibald Akton à votre service. Et vous je dois vous appeler comment à part « la femme à la batte en mousse » ?
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
Sunny tenta quelques secondes de le toiser sans rien dire mais elle ne put se retenir longtemps avant de rire. Il y avait des gens méchants. Des gens moins gentils. Des gentils insipides. Des gens gentils. Et puis il y avait Sun. Elle se gratta le nez en regardant la cuisine et ramena une boucle de cheveux derrière l'oreille avant de le regarder, les sourcils hauts avec un sourire.

– Vous avez la fâcheuse tendance d'éluder les questions, je crois. Je ne vous ai pas demandé si vous étiez un incapable, je vous ai demandé si vous aviez faim.

Finalement, elle tendit la main pour serrer la sienne avant de recroiser le bras sur sa poitrine.

– Sun Sullivan. Je suis surtout la femme qui vous empêchera d'aller squatter la maison d'à côté. Il se fait tard. Et j'ai un canapé. Il est un peu raide mais il est chaud alors si ce que vous me dites est vrai...

Elle haussa les épaules et retourna dans la salle de bain pour ramasser la bouteille d'eau qu'elle avait faite tomber plus tôt. Elle rouvrit le frigo pour en sortir la pizza et envisager de la faire réchauffer avant de lui montrer le comptoir.

– Installez-vous. Si ça peut vous rassurer, je n'ai toujours pas mangé non plus, alors... Comme ça, vous pourrez en profiter pour me raconter ce qu'un squatter fait dans un costume Armani à 2200 unités. Pas que j'y connaisse grand chose mais... A vue de nez.

Elle sortit un verre qu'elle posa devant lui. Ce ne serait pas de la bière ou quelconque autre alcool mais de l'eau. Filtrée et refiltrée mais de l'eau ! Et elle se servit un verre pour elle-même avant de pencher la tête.

– Si vous m'expliquiez un peu mieux, je pourrais peut-être vous aider. Vous savez, c'est pas une tare que d'accepter que les autres vous aident de temps en temps.
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
-Sun.. Bien ravi de vous rencontrer.

Oui j’éludais les questions et alors ? Je n’aime pas les questions, ça oblige à donner des réponses, et je n’aime pas les réponses. Mais soyons obéissant, et allons-nous mettre au bar. De toute façon oui j’ai faim, je ne vais pas le cacher, mon estomac a parlé à ma place.

-Je ne mens jam…

Non ca tu ne peux pas le dire Archi. Ce n’est pas possible.

-Enfin je ne mens que rarement lorsque je n’ai rien à y gagner.

Mon costume ? Qu’est-ce que mon costume a à voir avec le fait de squatter ?

-Pourquoi ? Les squatters doivent tous être habillés en jean troué, sweat à capuche, et avoir des traces de piqûres sur les bras ? Vous savez Sun, vous pouvez être vraiment vexante parfois.

Et voilà le retour de la petite moue triste. Ne pas oublier de remercier d’un coup de tête pour le verre, d’eau. Peut-être trop tôt pour lui demander un truc plus fort nan ? Nan l’eau ça ira très bien. Ha le fameux regard sur ses vêtements. Partir dans une explication sur le pourquoi du comment fondamentalement complexe de sa blessure d’adolescent serait tellement long, et inutile, et ennuyeux, et…. Non franchement s’il devait être barbant, il ferait tout aussi bien de lui parler des différentes espèces de poisson perciforme.

-Ma spécialité exige que je sois prudent, et aussi que je sois bien habillé. On ne vend pas ce que je vends, et on ne pénètre pas où je pénètre, si on est habillé comme le premier paumé du coin. Et on ne survit pas aussi longtemps si on ne sait pas changer de coin régulièrement. Et puis… J’ai tendance à penser qu’on fait plus facilement confiance à un mec qui présente bien, qu’à un gars rempli de testostérone prêt à taper sur tout ce qui bouge vous ne croyez pas ?

Quant au canapé…. C’était tentant… Très tentant… Une vraie nuit de sommeil, bon y’aurait surement le gamin demain matin, mais ça ne le dérangeait pas, et puis avec de la chance il serait parti avant. Toujours partir tôt, c’était une de ses nombreuses règles. Et puis franchement…

-En plus d’être une superbe femme vous êtes adorable. Mais cela m’embêterait de vous apporter des ennuis avec Monsieur Sun quand il rentrera. Et surtout, si je choisis des appartements vides c’est justement pour ne pas imposer ma présence à qui que ce soit.

Durant ces douze années beaucoup de personnes avaient tenté de l’aider, sans résultat. Grand sourire enjôleur, les yeux bien plongés au fond des siens, bon même si sa tentative de coiffure à la va vite précédente n’avait pas obtenu le résultat escompté, laissant sa masse capillaire légèrement… En bordel quoi.

-Vous savez ça fait 12 ans maintenant que je traîne ma bosse comme ça. Et ne vous inquiétez pas je me débrouille. D’ailleurs, si vous me permettez, je peux me débrouiller pour que vous trouviez un virement sur votre compte dès demain matin pour votre si agréable accueil. Je peux aussi vous trouver du liquide si vous préférez.

Et sa discrétion, mais c’était implicite bien sûr.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
– Disons que vous ne ressemblez pourtant pas à quelqu'un qui vit... "A la rue", si je puis me permettre. Mais si vous avez du travail, alors pourquoi ne pas vous prendre un appartement pour vous ? Vous savez, il en existe des vraiment pas chers si on cherche bien !

Sunny s'écarta du comptoir pour sortir deux assiettes. Elle rit au compliment, restant de dos afin de dissimuler le rouge qui lui montait aux joues.

– Il n'y a pas de Monsieur Sun.

Elle sortit les restes de pizzas pour les mettre dans les assiettes et contourna le bar pour venir s'installer à côté de lui, posant une assiette sous son nez.

– En dehors de mon fils, je veux dire. Alors vous pouvez rester ici si vous promettez de "présenter bien" même si vous n'êtes pas à votre travail. Et je ne veux pas de votre argent, même si encore une fois je me demande pourquoi vous avez besoin de squatter si vous avez quoi que ce soit à m'offrir. En tout cas, vous n'avez rien cassé, il me semble donc... Qu'est-ce que vous faites dans la vie, je veux dire, qu'est-ce que vous vendez ?

Elle porta la pizza à sa bouche en regardant son nouvel invité. Elle avait beaucoup de mal à croire que cet homme là vivait ainsi depuis des années. Mais il était vrai que s'il allait de maison en maison, il avait de quoi rester en bonne santé, quand bien même il restait des parts de curiosité dans son récit. Il avait de l'argent mais décidait de ne pas l'utiliser ? Un marginal, peut-être, le genre qui réfute le gouvernement, ce genre de choses... Sunny ne pouvait s'offrir le luxe de raisonner de la sorte. Pas avec un enfant à charge.

– Et vous n'avez jamais voulu vous trouver un toit chaud à vous ?
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Il soupirait. Il écoutait la jeune femme, et plus elle essayait de coller les morceaux de sa vie, plus il lui semblait qu’elle ne le comprendrait pas. Quand elle vint s’assoir à côté de lui, l’animal était tiraillé. Profondément déchiré.

-Bien. Ecoutez. Je… Vous permettez que je vous montre quelque chose. Après tout vous prenez le risque de me faire confiance en m’hébergeant, la moindre des choses c’est que vous sachiez ce à quoi vous attendre, après vous pourrez prendre votre décision de si oui ou non vous me gardez d’accord ? Voyez ça comme les premiers tests avant d’accepter un animal de compagnie. Premièrement mon travail n’est pas… Enfin vous allez comprendre.

Bien premièrement trouver le réseau… Ha oui le téléphone qu’elle voulait absolument prendre tout à l’heure. Il s’approcha du canapé, toucha le téléphone et… Disparut… Enfin mentalement heing, manquerait plus qu’il abîme son physique en passant par les tout petits câbles de la ville. Non. Il était juste perdu, chancelant d’avant en arrière, on aurait dit l’idiot du village, mais un idiot du village beau gosse quand même. Bien voilà il avait trouvé ce qu’il voulait, maintenant se rassoir à côté d’elle, et s’attendre à ce qu’elle le chasse à coup de batte de baseball en mousse. Prendre une profonde inspiration, braquer son regard dans les yeux de la jeune femme, et :

-Vous vous appelez Sun Sullivan, vous êtes né le 3 octobre 2050 à Vancouver, vous êtes positive, chose dont je ne me serai pas douté. Vous avez obtenu un diplôme en psychologie clinique et sociale, avec une spécialisation en psychiatrie. Vos études ont été menées à Albuquerque au Nouveau Mexique. Et vous êtes en effet régulièrement appelé par les représentants de la loi dans diverses affaires. Je ne doute pas que vous avez maintenant très envie d’appeler vos camarades.

Il passait volontairement sous silence les papiers administratifs relevant de son enfant. Il les avait trouvés, il trouvait toujours, mais cela ne le regardait pas. Il souriait, Pas du sourire enjôleur habituel, qu’il plaquait systématiquement sur ses lèvres quand il voulait obtenir quelque chose, non. D’un sourire simple, celui du mec qui révèle ce qui ne devrait pas être révélé.

-Mon travail à moi c’est l’information. Je trouve, je cherche, je vends. Je pirate aussi, j’entre là où je ne suis pas censé aller, je trouve ce qu’on tente de nous cacher, je le débusque, je sais. Dans mon métier avoir un endroit à soi est un luxe. Ne croyez pas que j’en sois malheureux, tout cela m’amuse au plus haut point. Trouver tous les petits secrets que l’on essaye de nous cacher. Vous savez tout est fiché, tout est marqué, tout est filmé dans cette ville, pour un homme comme moi c’est du pain béni.

Quand à avoir un toit fixe c’est une autre histoire….

-Et puis… Je fuis depuis si longtemps que je ne sais plus vraiment ce que c’est d’avoir un toit. J’en ai eu un pendant longtemps. Du genre dont les gens comme vous révérez d’avoir, sans vouloir vous offenser. Maintenant… J’essaye juste de rééquilibrer les chances à ma façon.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
Sunny le regarda se lever, une part de pizza dans la bouche. Il ne devait pas avoir si faim que ça, finalement. En tout cas, elle était affamée. Mais après deux parts, elle serait calée ! Elle fronça les sourcils en le voyant entrer dans une sorte de transe. Des Positifs, elle en croisait pas mal , surtout des jeunes, des adolescents. Mais voir ça sur des adultes lui faisait toujours étrange, sans vraiment savoir pourquoi. Elle cessa de mâcher sa pizza tout le long de la "connexion" et cligna des paupières lorsqu'il revint vers elle, curieuse de découvrir quel était ce secret si horrible et bien gardé.

Elle ne dit rien. Elle l'écouta déblatérer sa vie comme s'il avait lu sa biographie avant de venir et elle déglutit difficilement sa bouchée alors que ses yeux s'agrandissaient de plus en plus. C'était à peine croyable. Aussi terrifiée qu'elle pouvait être, elle demeura interdite et silencieuse. Lentement, elle reposa sa part de pizza entamée. La voilà déjà calée ! Un paparazzi implacable à lui tout seul. Voilà ce qu'il était. Et elle prônait la discrétion pour le protection de sa famille. Elle était tellement exposée par son travail, elle ne se faisait pas que des amis, après tout. On pouvait si facilement la retrouver que c'était quelque chose qui la rendait parano.

Alors elle n'écouta qu'à peine la suite, ses yeux ronds ne quittant pas les siens. Elle savait que certains Positifs pouvaient avoir des pouvoirs vraiment extraordinaires, elle-même en portait un peu commode, mais elle était toujours impressionnée par la capacité de certains. Néanmoins, si elle avait voulu le menacer d'un tas de punitions si jamais il devenait plus indiscret, elle n'en fit rien. Sunny n'était pas une téméraire. Du moins, pas en dehors du travail. Si elle ramenait fréquemment ce dernier à la maison, elle veillait à bien dissocier la réalité de la "fiction". Elle ne sut pas comment réagir, cependant. Alors elle acquiesça, simplement, et reposa sa part de pizza dans son assiette. Puis, elle se mit à rire nerveusement en se levant, récupérant son plat. Elle leva une main en rentrant la tête dans les épaules et le contourna pour revenir dans la cuisine.

– Vous savez que ce n'est pas du tout me mettre en confiance ce que vous venez de faire. J'en déduis que vous n'avez pas froid, ni sommeil, ni faim. En tout cas, vous me faites peur. Je n'appellerai pas le FBI pour ça, non mais... Vous allez devoir me trouver une raison bien plus convaincante que ça si vous voulez que je ne vous dénonce pas à la police, ça oui !

Courageuse mais pas téméraire. Voilà qui qualifiait bien Sunny.
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Bon vu sa tête la démonstration avait fait son effet. Par contre le reste des questions le laissa perplexe.

-Bien sûr que j’ai faim, soif, ou sommeil. Je reste humain, amélioré, mais humain. J’ai des besoins comme tout homme normalement constitué. Que je sache, vous avez bien des besoins vous aussi?

Bon c’est sur le terme « besoin » n’était pas de plus… Approprié ? Mais il était le plus logique. Surtout qu’il n’allait pas rajouter « une femme comme vous doit bien le savoir », ça aurait été de trop.

-Haaa… Poppy… Justement si je vous dis tout cela c’est pour vous mettre en confiance. Pour que vous sachiez qui je suis. Je n’ai donc plus rien à vous cacher. Mais…

Après tout dans ce monde c’était toujours ainsi. Donnant, donnant non ?

-Je recommence : mon nom est Archibald Akton, je suis né le 15 juillet 2040 à Chicago, héritier d’une grande fortune, j’ai pris la fuite pour échapper à un homme qui voulait me contrôler, mon père, il y a maintenant 12 ans, et je vis ainsi en faisant ce que je sais faire de mieux : naviguer entre les informations, les modifier si besoin, ou les divulguer.

Prenant une part de pizza, son regard azur se braqua dans les yeux de Sunny, son sourire détendu toujours plaqué sur le visage.

-Je vous l’ai déjà dit, je ne vous veux pas de mal, je déteste la violence, de base je pense qu’il y a d’autres méthodes pour obtenir ce que l’on veut. A la base je voulais même partir d’ici avant que nous n’en arrivions à… Ca… Mais vous êtes tellement… Gentille. Enfin. Je sais pas…

Il pencha sa tête de côté un instant, perplexe c’était le mot. Les seules fois où il s’était trouvé face à une personne, il avait dû prendre la fuite le plus rapidement possible…. Elle, elle le nourrissait.

-Ecoutez. En 12 ans, je me rends compte que je n’ai jamais eu de conversation avec une femme aussi jolie que vous, sans qu’au fond elle ne veuille une information que je suis le seul à pouvoir lui obtenir. Je crois simplement que j’ai oublié quelque part que tout dans le contact entre deux humains n’était pas simplement une affaire de transaction. C’est étrange cette sensation de ne pas être là uniquement pour ce qu’on peut faire. Pour moi c’est… Nouveau.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
– Non je voulais dire, là, ici, maintenant, vous ne semblez pas avoir aussi faim ni sommeil que vous sembliez le dire tout à l'heure.

Sunny frissonna à la mention de son deuxième prénom. Ca aussi, il l'avait 'lu' ? Elle secoua la tête et leva une main comme pour le faire taire en se dirigeant vers le frigo pour attraper un yaourt. Elle le referma et se retourna vers lui en s'adossant à l'électroménager. Elle le dévisagea alors quelques secondes en clignant des paupières. C'était une histoire bien triste dont elle n'avait pas les détails mais pour laquelle elle compatissait. Ce n'était pas tellement que son travail l'avait rendue insensible, elle ne s'était pas non plus habituée à tout ça. Mais elle avait dû se forger une certaine carapace pour ne pas en être totalement influencée. Pourtant, la plupart des dossiers qu'elle traitait prenaient le pas sur sa vie.

Et puis il la flattait. Peut-être un peu trop. Elle baissa les yeux en rougissant et eut un large sourire gêné. Elle jeta le couvercle de son yaourt avant d'y plonger sa cuillère. Elle porta une bouchée à ses lèvres et releva les yeux sur lui. Naïve et confiante, elle le cru sur parole. Quand bien même il aurait menti qu'elle ne s'en serait pas aperçue et ne se serait même pas posé la question.

– Je ne sais pas si je suis gentille ou "nouvelle", mais vous... Vous êtes un charmeur !

Elle pouffa de rire en plissant le nez puis elle soupira en secouant la tête.

– Vous pouvez rester. Je vous aiderai à trouver un endroit où vous installer parce qu'il est hors de question que vous alliez de maison en maison comme ça. Ce n'est pas une vie ! Et effacez-moi ce sourire espiègle de votre visage. Je vous aiderai à une condition !

Elle jeta le pot vide et s'approcha de lui en croisant les bras sur le comptoir, face à lui. Elle brandit son index.

– Ne m'appelez plus jamais Poppy.
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Mais il ne voulait pas d’une maison. Enfin si il en avait voulu à une époque. Et une famille aussi, et il avait même pensé à prendre un animal de compagnie. Ou un enfant. Voir les deux si il était pris d’une folie passagère.
Il rapprocha son visage de celui de la jeune femme, gardant ses yeux plantés dans ceux de Sun, son sourire toujours fixé sur ses lèvres.

-Compris Popp… Pardon, Sun. Mais vous savez il ne faut pas me prendre en pitié, j’aime bien ma vie telle qu’elle est. On s’y habitue, et c'est pas aussi glauque que cela en a l'air.

Reprenant sa place originelle, il adressa un clin d’œil à la jeune femme.

-Et entre nous si j’avais réellement commencé à vous charmer, vous ne vous en seriez même pas rendu compte. Pour vous je ne fais qu’énoncer des vérités, je n’y peux rien si au final ce sont des compliments. Mais bon si la vérité vous dérange je peux aussi vous mentir. Alors heu…. Par où commencer….

Il prenait son air de réfléchir, même si au final il ne réfléchissait pas du tout. Premièrement donc, elle voulait qu’il perde son sourire ? Très bien mettons en place l’air qu’il aimait appeler « air de chien battu désespéré, moue boudeuse et regard triste »

-Vous êtes absolument repoussante, je ne vois pas comment un homme pourrait vous désirer, vous êtes un monstre sans cœur, vous êtes… Ca sonne faux non ?
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
Sunny se mit à rire en secouant la tête. Décidément, son invité avait de la suite dans les idées. Et de l'humour. Quand bien même Sunny n'était pas une triste petite personne, l'humour n'était pas le domaine dans lequel elle excellait, malheureusement et son fils le lui rappelait souvent.

– Je ne dis pas que votre vie est glauque, je dis qu'elle n'est pas très... Comment dire... Très appropriée. Imaginez ce que vous pourriez faire si vous n'étiez pas obligé de changer d'habitat aussi souvent ! Sans parler du risque que vous encourez si on vous trouve ! En Ville Basse, je ne sais mais je sais qu'en Médiane et en Haute, les gens ne plaisantent pas avec ça. Vous avez de la chance que je ne sois pas d'ici. Et dans les services sociaux, aussi. Je vois beaucoup de choses tous les jours, vous n'avez même pas idée.

Elle prit une profonde inspiration et acquiesça en le dévisageant. Charme ou non, quoi qu'il en soit, voilà une chose qui ne l'intéressait pas, au point qu'elle n'y faisait pas attention.

– Quoiqu'il en soit, vous pouvez rester ici déjà cette nuit. Je suis trop fatiguée pour réfléchir à autre chose, de toute façon. Et si vous vous sentez l'âme redevable, rendez-vous utile...

Elle se redressa en prenant son assiette et écarquillant les yeux. Malicieuse, elle se pencha légèrement vers lui en secouant la tête.

– Préparez donc le petit déjeuner.

Elle quitta la cuisine pour aller ouvrir un placard et en sortir une couverture. Oui, une couverture. Chaude, moelleuse, confortable avec un coussin. Qui sentait bon la lavande. Quand bien même il n'y avait rien de luxueux dans cette maison, le fait qu'une femme en prenne soin était de toute évidence un bonus que même les plus riches pouvaient ne pas connaître.
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Il penchait la tête de côté l’air… Perdu, oui perdu était le terme. En fait il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas cette femme.

-Mais pourquoi? Pourquoi vous m’aidez? Vous êtes quoi ? Une sorte d’ange protecteur qui se sent obligé de prendre sous son aile tous les déchets qu’a engendré notre société ? Vous savez, je ne mérite pas forcément ce genre d’attention.

Quant au reste. Il avait souvent risqué de se faire chopper, mais il se débrouillait toujours. Son pouvoir n’était pas « impressionnant » en soit. Pas dans le genre grosse explosion pyrotechnique, parole par l’esprit, ou je ne sais quoi encore. Mais largement suffisant pour assurer ses arrières, et c’est qu’il y tenait à son arrière.

-Ca fait 12 ans que je vis comme ca Sun. Vous pensez réellement que je me fais avoir aussi facilement que ça ? J’avoue qu’aujourd’hui j’ai fait une erreur, c’est rare. La fatigue peut être, je devrai me ressaisir, me reposer un peu.

Quand la jeune femme sortit la couverture, la mâchoire d’Archi sembla donner l’envie profonde de se faire la malle… De partir loin et de ne pas revenir. Sans rire il allait avoir une couverture ? D’habitude il se contentait d’une bâche, d’une toile, enfin de tout truc qu’il pouvait poser sur lui quoi.

-Mon dieu mais en fait je suis mort, et ici c’est le paradis, et vous êtes un ange. Ok pour vous préparer le petit déjeuner, mais  j’espère qu’il y a du miel au paradis.  J’aime bien un peu de miel le matin au réveil ! Et je pourrai vous faire mon pancake spéciale aussi !

Ce que les gens savaient moins c’est que son coté encyclopédique faisait de lui un cuisinier assez inventif, et surtout, pas mauvais du tout. D’ailleurs il sembla s’illuminer un instant.

-Vous savez que le mot pancake vient de Pan pour casserole, et de Cake pour gâteau, et viendrait de l’allemand Pfannchunken popularisé par les immigrés qui ont débarqués aux USA ?
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
_ Et pourquoi je vous aiderai pas ?

SUnny posa la couverture sur le canapé et l'oreiller et releva la tête pour le regarder. Elle fronça les sourcils et secoua la tête après une moue des lèvres. Puis elle commença à installer le lit temporaire : un canapé de coin large et moelleux malgré son vieil âge apparent. Elle repoussa les peluches et jouets de son fils pour que Archibald ait toute la place nécessaire pour sa tête et ses jambes.

_ Je ne vois pas de déchets ailleurs que dans ma poubelle mécanique, ici. Et c'est justement pour ça que vous devriez commencer à vous méfier. Un jour, le vent tourne. La preuve.

Elle pouffa de rire en se redressa et se passa une mèche derrière l'oreille en revenant vers lui, serrant sa veste de laine contre sa poitrine en croisant les bras.

_ Non, vous n'êtes pas mort. Et non, ce n'est pas le paradis. Si vous êtes si doué, vous devriez déjà le savoir.

Elle sourit un peu plus à sa mention encyclopédique. Assurément le genre de choses qu'il disait pour charmer les femmes, à n'en point douter. Mais en même temps, il avait quelque chose de différent, de juvénile, d'une certaine façon et ça, c'était quelque chose que Sunny savait gérer. Elle secoua doucement la tête.

_ Non, je l'ignorais. Je me coucherai moins bête ce soir ! Vous ferez les pancakes que vous voulez. Mon fils n'est pas difficile et moi non plus. Mais vous avez les yeux rouges, vous êtes fatigué et je ne vous cache pas que si je ne ferme pas les yeux dans la demie heure qui vient, tout ce que vous aurez à mettre sur vos pancakes demain matin seront les larmes de sirop d'érable qui auront pleuré. Alors...

D'un geste du bras en pinçant les lèvres, elle l'invita à rejoindre sa chambre... Improvisée. Le canapé, donc.
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Il semblait toujours étonné de ce que la jeune femme faisait pour lui. Non pas que personne n’ait jamais voulu l’aider mais…. Il était rentré chez elle sans prévenir, lui avait fait peur, il aurait très bien pu être un pyromane de doudou, ou un voleur de pot de fleur, voir même un assassin de spaghetti… Et pourtant elle acceptait de lui ouvrir les bras et de l’accueillir !

Adressant son plus grand sourire à la jeune femme, il enleva sa veste de costume, qu’il plia soigneusement sur la chaise, et très vite, et avant même d’avoir eu le temps de dire anthropomorphisme (enfin encore fallait-il avoir à le dire), sa chemise avait rejoint la veste.

Et c’est ainsi torse nue qu’il se retourna sur Sun, s’approcha d’elle, déposa un baiser sur son front, avant de la regarder. Ses grands yeux bleus plongés dans les siens, un énorme sourire enfantin et malicieux sur le visage.

- Merci maman Popp.. Oups, maman Sun !

Il s’approcha de son lit de fortune, plus luxueux surement que tout ce qu’il avait pu avoir ces dernières semaines. Avant de se retourner une dernière fois vers la jeune femme. Son visage était plus sérieux, ses yeux légèrement plus sombres aussi, et son sourire plus triste. Le charmeur de façade laissait simplement place au gars qui avait passé sa vie à fuir, au fond un peu fatigué d’aller de porte en porte.

- Sérieusement, merci. Sun… Vous auriez pu me mettre à la porte, appeler les flics, ou je ne sais quoi, mais non. Je me lève très tôt en général le matin, demain vous aurez le meilleur petit déjeuner du monde, et si j’ai eu le temps de finir j’aurai disparu avant même que vous n’ayez commencé à le déguster.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
Sunny était assez pudique pour sursauter lorsque Archi enleva sa chemise et elle se retourna en plaquant une main sur les yeux, le rouge aux joues. Néanmoins, elle tourna lentement la tête, écartant doucement deux doigts pour laisser son regard s'aventurer des fois qu'il ait rejoint la couette pour se cacher dessous. Mais non, il était toujours là devant lui. Et elle rougit d'autant plus. Elle le suivit du regard, les yeux ronds et retira sa main alors qu'il lui embrassait le front, chose si inattendue qu'elle en resta interdite. Et elle pouffa de rire. Elle récupéra son sérieux comme il afficha le sien sur son visage. Elle cligna des yeux en l'écoutant et secoua la tête en lui montrant le canapé.

– Cessez donc de dire des bêtises. Reposez-vous. Et je serais ravie que vous restiez pour déjeuner avec nous.

Elle acquiesça et se dirigea vers les escaliers en posant une main sur la rambarde. Elle attendit qu'il soit installé pour éteindre la lumière en lui souriant.

– Bonne nuit. Dormez-bien.

Et elle éteignit avant de monter à l'étage. Une fois seule dans sa chambre, et après vérifié que le petit dormait bien - et qu'il respirait toujours aussi - Sunny se rendit compte qu'un étranger dormait au rez-de-chaussée, ce qui mit ses sens en alerte et l'empêcha de dormir profondément toute la nuit. Elle se réveilla à plusieurs reprises et tendit l'oreille à l'affut du moindre son. Elle vérifia même que son fils était toujours dans sa chambre. Deux fois. Ce ne fut que sur le petit matin qu'elle réussit à dormir d'un sommeil de plomb. Elle n'entendit même pas son fils se lever le premier pour descendre avant que le jour ne soit encore levé. Il trouva Archibald toujours endormi à cette heure-ci et décida de s'intéresser à l'étranger. Il s'approcha du canapé d'un pas silencieux, son nounours en peluche traînant par terre et il ne s'arrêta qu'une fois que son visage fut en face de celui d'Archibald. Une chose l'avait marqué la veille : ses yeux. Ni son père ni sa mère ne les avait comme ça, ni même lui. Il n'avait jamais vu des yeux aussi clairs. Alors... Il attendit simplement que ceux-ci s'ouvrent pour mieux déjouer ce mystère. Il tendit une main vers le visage de l'homme, sa respiration de petit garçon hésitante et il usa de son index pour tirer lentement... très lentement, le sourcil vers le haut afin de lui ouvrir les yeux.
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Une fois Sun disparu à l’étage, Archi avait récupéré le sac de sport qui était resté à l’extérieur, celui qui contenait les trésors de sa vie. Ses seuls biens. Puis il retourna dans son lit de fortune aux aspects de palace.
Quand les gens dorment ils rêvent. Ou du moins ils tombent comme des masses et disparaissent comme si de rien n’était dans les méandres de leurs esprits. Archi…. Archi il parcourait le réseau.
Archi ne rêvait jamais, il avalait des données. Très rapidement quand son pouvoir s’était éveillé, il avait commencé à se perdre au milieu des suites de 0 et de 1. C’est une sensation grisante de se retrouver à surveiller les rues en Europe centrale tout en restant allongé dans son lit. Il avait fallu plusieurs fois que sa mère ne vienne le secouer pour le sortir de sa transe.
Maintenant il avait appris à sortir lui-même de sa contemplation du réseau, sinon finalement il savait qu’il n’en reviendrait pas. Il ne sentit pas immédiatement le doigt du garçon qui tentait de percer les mystères de qui était ce drôle de bonhomme couché sur son canapé. Archi était loin, déconnecté de son propre réseau chimique et organique, plongé comme il l’était dans les tuyaux informatiques. Pourtant sa sonnette d’alarme retentie, avec un énorme WHAT THE FUCK, affiché en gros bien visible quelque part dans un coin de sa tête. Il ouvrit donc grand les yeux, pour se retrouver face à un petit garçon finalement, aussi curieux que lui.

- Et alors, tu n’es pas censé être au lit à cette heure-là toi ?

Quelle heure était-il d’ailleurs ? Une petite connexion rapide, lui précisa ce qu’il pensait : il était diablement tôt quand même. Archi s’assit sur le canapé, laissant son dos et ses épaules se rappeler douloureusement à lui. Le réveil était toujours une partie difficile de son pouvoir. Quand on dort on bouge, notre corps continue de travailler. Mais pour cela fallait-il encore que notre esprit ne soit pas accaparé ailleurs. Et même si il gardait ses fonctions vitales en route, il en oubliait que les muscles aussi avaient besoins de travailler. Se levant, il frotta le crâne du petit garçon. Après tout ce n’était qu’un enfant, curieux, attendrissant, aux réactions imprévisibles. Un enfant quoi.

Il se dirigea vers son sac, en sorti un vieux tee-shirt blanc et un Jean délavé et troué, finalement ça irait très bien avec ses cheveux en bataille du matin, enfilant le tout rapidement dans la cuisine, il se mit en quête des poêles et autres ustensiles nécessaires à la mise en place d’un petit déjeuner.

-Bon dis-moi, tu veux m’aider à faire un joli petit déjeuner à ta maman ? Et puis d’abord tu prends quoi toi le matin ?
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
QUand il s'éveilla, le petit garçon sursauta et fit un mouvement de recul en écarquillant les yeux. Il le regarda s'asseoir, toujours aussi curieux. Alors, non seulement il avait une couleur d'yeux comme jamais il n'en avait vu, mais en plus il était tout blanc ! Des homme comme ça, il en avait jamais vu. Des femmes, non plus, d'ailleurs. Mais des femmes, il n'en avait jamais rencontrées tout court en dehors de sa mère. Il ne prit pas non plus la peine de lui répondre, ce bonhomme là était trop curieux. Le gamin se redressa d'une main sur la table basse et regarda Archi s'habiller avec beaucoup d'admiration. C'était un dégénéré lui aussi ? Il avait souvent entendu ce mot au jardin d'enfants. Mais il n'en comprenait pas le sens. Sa mère, un jour, avait déboulé dans le centre en tapant un scandale à cause de ça. Il n'avait pas plus compris, d'ailleurs. Il suivit Archi jusqu'à la cuisine en trotinant et il se hissa sur une chaise pour atteindre la table et le regarder faire. Il se décida enfin à prendre la parole.

_ La même chose que maman ! Mais elle dort encore alors je sais pas. T'as dormi touuuuute la nuit sur le canapé ? Maman, elle s'endort des fois mais après elle monte se coucher ! T'as des yeux trop bizarres, t'es un Dégénéré ?

Si sa mère avait bien tapé un scandale face à l'insulte que son fils répétait en rentrant à la maison, lui, tant qu'on lui avait pas plus clairement expliqué en quoi ça consistait... Il ne comprenait toujours pas la différence !

_ Tu vas rester longtemps, ici ? Tu vas travailler avec maman ? Tu prends quoi, toi, le matin ? C'est quoi que tu fais ?

Il tendit le menton pour voir les gestes et ce que faisait Archibald. Curieux comme un singe et sociable comme un labrador !
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Le gamin était un gamin… Volubile, expansif, et sans aucune idée de ce qu’il disait. Et cela, ça faisait sourire Archi. Il n’y avait rien sur terre de plus innocent qu’un enfant. Plus tard il deviendrait comme les autres, un homme prêt à se battre pour des futilités, mais pour l’instant. Il était un gamin.

Archi lança un café à couler, avant de partir fouiller dans son précieux sac de sport.

L’avantage quand on vient d’une grande famille, et qu’on a accès à a peu près tout ce qu’on veut en ligne, et surtout au compte en banque de papa, c’est qu’on trouve facilement des ingrédients pourtant… Chères. Et ça sans compter sur le soutien secret d’une mère aimante (et inquiète) qui trouvait toujours un moyen de faire passer des aliments à son seul et unique fils. Son sac de sport contenait sa vie : ses vêtements de rechange (un costume en plus de celui qu’il portait, et son indécrottable jean/tee-shirt qu’il venait de mettre), et sa « popote » comme il aimait à dire. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de cuisiner correctement. Et alors qu’il commençait le mélange de sa pâte à pancake, l’enfant réussi à le surprendre.

- Dégénéré ? Dis-moi ta mère sait que tu parles comme ça ?

Ca faisait un moment qu’il n’avait pas entendu ce terme, et dans sa tête cela résonnait étrangement. Il soupira, adressa au gamin son plus grand sourire, ouvrant grand les yeux pour qu’il les voit.

-Ce n’est pas un terme… Correct à utiliser. Mais oui j’ai subi une modification qui fait que je suis… Spécial. Mais tu sais au fond, on est tous spéciaux. Toi-même tu es unique ! Il n’y en a pas deux comme toi, je suis prêt à le parier. C’est comme ta maman. Au fond tu as déjà vu quelqu’un qui ressemblait exactement à elle ? Et crois-moi sur parole, des femmes j’en ai vu beaucoup, et des comme ta mère… Y’en a pas deux.

Et alors qu’il montait tranquillement sa pâte, il réfléchissait. Non en effet des femmes comme Sun il n’en existait pas d’autre. Enfin pas comme ça en tout cas. Quand il commença la cuisson des pancakes, la question du gamin le fit éclater de rire.

-Travailler avec ta mère ? Cela m’étonnerait grandement, mais par contre si elle a besoin de quoique ce soit elle sait qu’elle pourra me trouver. Je ne suis jamais très loin finalement, elle n’aura qu’à me laisser un… Message. Quant à rester ici. Non je ne pense pas, ici c’est chez toi et ta maman, je n’ai rien à faire ici ! Franchement tu serais content qu’un inconnu dorme sur ton canapé tous les soirs ? Non dès que j'aurai fini le petit déjeuner et rangé mes affaires, je vous laisserai en paix tout les deux. Je vous ai assez ennuyé comme ca tu crois pas?

D’un geste du poignet il retourna les pancakes en train de cuire, avant de continuer à répondre.

-Et moi le matin je prends un peu de café, je passe sous la douche, et je suis prêt ! Là je fais des pancakes pour toi et ta mère… D’ailleurs…

Il fouilla un instant dans la cuisine afin de trouver un plateau qui pourrait faire l’affaire. Il laissa glisser quelques pancakes dans une assiette qu’il déposa sur le plateau, servit un grand bol de café, qu’il posa à son tour, puis parti fouiller dans son sac.
Sa mère avait une habitude, là où elle déposait les ingrédients qu’elle jugeait « nécessaire » à sa survie, bien que Archi se suffisait très bien à lui-même, elle déposait toujours une rose, c’était leur code à eux, leur petit secret, le seul moment où elle défiait Mr Akton. Une espèce à elle qu’elle avait créée. Une magnifique fleur. La base des pétales rouges sang, la couleur se diluait petit à petit vers un blanc crémeux au sommet. Sa mère avait toujours eu un pouvoir… Impressionnant. Archi fut pris d’un sourire triste, il parait qu’au domaine Akton les roses ne fleurissent plus. Il n’y a rien de pire que les larmes d’une mère. Il la plongea dans un verre sur le plateau, et s’approcha du gamin.

-Dis-moi tu te crois capable de monter ça à ta mère ou je t’aide ? Mais sache que je ne rentrerai pas dans la chambre de ta maman par contre ! A partir de la porte tu devras te débrouiller comme un grand !
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
– Comprends pas en quoi c'est pas correct, tout le monde le dit, ppfff...

L'enfant s'accouda à la table en se penchant en avant. Cela dit, il ne comprenait déjà pas ce que Archi faisait ici, ni pourquoi il ne pouvait pas rester. Les interrogations pouvaient se lire dans ses yeux. Alors, il ne dit rien. Il le suivit du regard quand il alla à son sac, curieux de savoir ce qu'il allait en sortir. Il ne s'était sûrement pas attendu à ça. Quand Archi se pencha sur lui, il fronça les sourcils et posa sa peluche sur la table et descendit de la chaise pour prendre le plateau, un peu lourd qui s'affaissa de quelques centimètres. Le gamin releva les yeux sur Archi, bien ronds, bien noirs, de belles billes ! C'est qu'elle était rudement belle la fleur. Mais il savait pas du tout ce que sa mère pourrait bien en faire.

– Je crois pas qu'elle mangera ça, tu sais. Mais bon, si ça peut te faire plaisir...

Il marcha jusqu'à l'escalier mais lentement, pour ne rien faire tomber. Il s'arrêta sur la première marche et releva les yeux. C'était haut, quand même. Et le plateau lourd. Non, il lui fallait une meilleure raison que faire le serviteur de sa mère qui aurait pu lever son propre derrière. Il était encore loin de comprendre que faire plaisir n'était pas à sens unique pour sa pomme. Mais il était déjà assez grand pour comprendre la fierté alors il eut une idée à la con... Une idée de son père, quoi !

– Je fais tout seul, je suis grand. Mais tu dois me promettre de me montrer tes vrais yeux !

Il lui fit les gros yeux, un peu boudeur. Non, ces grands yeux bleus ne pouvaient pas réels. C'était le fait de ses mutations, obligatoirement. Il n'en avait jamais vus de pareils !
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Le gamin était drôle, et touchant. Et comme le pensait Archi il était innocent. Aucune idée de la portée du mot qu’il utilisait. Ignorant de ce que pouvait être la haine des hommes, la peur de la différence, l’exclusion. Un enfant qui utilisait un mot qu’il avait surement entendu quelque part, sans en comprendre la portée.

- Dégénéré est un terme utilisé de façon méchante pour parler des personnes qui sont un peu… Différentes, des gens comme moi par exemple. Mais finalement nous sommes tous différents tu sais. Et ça peut faire du mal aux personnes que tu appelles comme ça. Je sais que ça peut sembler difficile à comprendre pour l’instant. Moi je ne t’en veux pas, je sais que tu ne comprends pas, mais moi ça me rend triste sans que tu le veuilles. Tout comme ça rendrait triste ta maman aussi si elle savait que tu l’utilisais. Tu comprends ça ?

Par contre la réflexion sur la fleur laissa l’arnaqueur comme deux ronds de flans… C’est qu’il n’avait pas vraiment prévu qu’il réagirait comme ça à la vision de la plante.

-Mais... Mais..... Mais ce n’est pas pour qu’elle la mange.

Quoique… Il se souvenait de l’histoire d’un roi, qui avait offert une rose magnifique à une jeune paysanne dont il était tombé amoureux, et qui l’avait tout simplement avalé comme un vulgaire céleri. Ou alors c’était dans une vielle série qu’il avait trouvé, perdue dans les méandres du réseau. Parfois les données s’entrechoquaient légèrement.

- C’est un cadeau. Tu en reçois toi aussi des cadeaux parfois non ? Bha c’est pareil, ta maman a été gentille avec moi, alors je lui offre quelque chose de rare, difficile à trouver. C’est quelque chose qui compte beaucoup pour moi tu comprends ? C’est une rose faite par ma maman à moi.

Il suivait le garçon du regard, prêt à intervenir à tout moment, mais ce gamin avait l’air empli de fierté, et ce n’était pas pour déplaire au grand brun qui lui souriait tendrement. C’était un gosse bien qu’elle avait là. Et alors qu’Archi regardait avec tendresse partir cette famille dont il n’arrivait même pas à rêver, la dernière question le surprit légèrement.

-Mes vrais yeux ? Heu… Écoutes, tu montes le plateau à ta maman, et quand tu reviens ici, tu m’expliques exactement ce que tu veux que je te montre, et je te le montrerai. On a un deal ?
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
L'enfant s'était contenté de hocher la tête. Lui n'était rien de tout ça, il n'était pas différent, ne se sentait pas différent. Mais il voulut bien faire plaisir au bonhomme avec les yeux étranges cette fois. Alors il acquiesça. Quant au deal, il aurait voulu avoir sa part du marché maintenant, mais il sentit que ça n'arriverait pas ! Alors il prit une profonde inspiration et commença à gravir les marches. Le plus dur était de garder la fleur stable. Il longea le couloir jusqu'à la chambre de sa mère. Il avait déjà l'habitude d'entrer pour aller finir sa nuit avec elle mais cette fois c'était différent ! Il y avait un deal en cours. Il y mettait du temps et de l'application. Il posa le plateau près de sa mère en l'appelant et celle-ci s'éveilla lentement avant d'inspirer profondément à l'odeur qui atteignait savoureusement ses narines. Elle sourit à la vue de son fils et ouvrit les bras avant de voir le plateau et haussa les sourcils de surprises. Elle se redressa en écartant ses cheveux de son visage.

– C'est toi qui a fait ça ?

– C'est le monsieur aux yeux bizarres.

Et la veille lui revint et elle soupira doucement. Au moins, ce n'était pas un meurtrier et son fils, la prunelle de ses yeux, le soleil de ses nuits, la lune de ses jours, était sain et sauf. Et devant une telle attention, elle se rendit compte qu'elle espérait le voir à nouveau. Elle se voyait mal savourer ce petit déjeuner sans lui, après tout.

– Il est déjà parti ?!

– Non, on a fait un deal. Si j'arrivais à monter tout seul, il me montrerait ses vrais yeux.

– Ses... Quels vrais yeux ?

– Et bah... T'as vu, ils sont trop bizarres ! Ils sont sont verts transparents !

Elle eut un léger rire et détailla le plateau en secouant la tête. Elle tourna doucement la rose entre ses doigts, intriguée et regarda son fils avec un sourire persistant sur ses lèvres.

– Non, ils sont bleus, pas verts. Qu'est-ce que c'est ?

– Un cadeau il a dit de sa mère pour toi.

Sunny cligna des yeux sans comprendre en essayant de déchiffrer son fils mais ce matin-là sembla plus difficile que les autres. Elle se racla la gorge et lui demanda d'attraper sa veste qu'elle enfila en se levant. Elle s'attacha les cheveux. Elle fut étonnée par son propre souvenir. Oui, ses yeux l'avaient marquée aussi mais de par leur couleur, ils ne lui avaient pas semblés étranges. Elle prit le plateau dans une main et caressa la tête de son fils d'une autre avant de redescendre. Elle sourit un peu plus en le voyant et vint reposer le plateau sur la table de la cuisine.

– Il paraît que vous passez des marchés avec mon fils de presque 4 ans ? Vous avez bien dormi ? Désolée s'il vous a réveillé...

Elle prit la rose qu'elle porta machinalement au bout de son nez et reprit alors que son fils venait s'installer à nouveau à la table. Elle toisa Archi quelques secondes avant d'ouvrir un placard, à la recherche d'un vase plus approprié.

– Merci. Je vais lui trouver un endroit plus convenable qu'un verre...
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Il avait espérait la revoir, être sûr qu’elle avait existé, mais il avait aussi espéré avoir le temps de partir de cette maison avant qu’elle ne se soit levée. Il ne voulait pas encombrer plus son espace vitale. Mais alors qu’il était en train de frotter énergiquement ce qu’il avait utilisé pour cuisiner, il fut surpris d’entendre sa voix derrière lui. Surpris par le soulagement qu’il ressentait à savoir qu’il la verrait au moins encore une fois avant de partir, et surpris aussi car finalement… Il avait traîné volontairement dans cette cuisine en espérant qu’elle viendrait.

- Pour être tout à fait exact, c’est lui qui passe un deal avec moi ! Il est malin comme un singe votre gamin. Et si je me souviens bien il veut voir mes… Vrais yeux.

Déposant ce qu’il faisait dans l’évier, il ramassa la tasse de café qu’il s’était servie avant de se retourner. Lorsque enfin son regard se déposa sur elle, un sourire naturel lui vint au visage, et il lui sembla même qu’il venait de rater une respiration. Oui elle était bien là, tout cela n’était pas juste… Le délire d’un « dégénéré » un peu fatigué par sa vie, un peu las de courir. Il s’approcha de la table, déposant son café matinale, il regardait la jeune femme.

- Bonjour, oui je ne m’étais pas reposé comme cela depuis… Depuis bien longtemps en fait. Mais j’espère que vous avez réussi à dormir malgré ma présence. Je comptais être parti avant votre réveille mais… Enfin… Bref, je ne vous embêterai plus très longtemps je vous promets. Le temps de ranger mes affaires et vous pourrez m’oublier, ce sera comme si je n’étais jamais venu.
Désignant la rose il continua.
-Elle vous plait ?

Il se pencha alors sur le gamin, son sourire le plus tendre plaqué sur le visage. Un deal était un deal, et puis après tout il n’avait pas précisé que sa mère devait rester bien tranquille au fond de son lit. Il ne l’avait pas précisé car il n’en avait pas envie, mais ça il le gardait pour lui. Voilà que c’était paradoxale, l’homme qui déterrait tous les secrets, décidait qu’il avait le droit lui aussi d’en avoir un.
Déposant des pancakes devant le gosse, il voulait voir plus claire dans les désirs du petit.

-Alors explique moi un peu plus en détail ce que tu veux dire par « mes vrais yeux » ? Je ne crois pas en avoir d’autres que ceux que tu vois là. Qu’est-ce-qui ne va pas avec mes yeux ?
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
– Ah oui, les yeux.

Elle pouffa de rire en roulant des yeux mais le gamin n'avait aucune idée de ce qu'il avait bien pu dire de si drôle. Sunny ne dirait pas qu'elle n'avait pas très bien dormi. Cependant, la voilà rassurée à présent.  Elle avait toujours eu un bon feeling avec les gens. Naïve sur certains choix, son instinct avait souvent raison sur sa vision des personnes. Elle versa de l'eau dans le mini vase et acquiesça en réponse à Archi.

– Mais vous ne me dérangez pas.

Elle releva la tête pour le regarder par dessus son épaule dans un sourire. Avoir quelqu'un au réveil, préparant le petit déjeuner, une présence masculine, qui plus est agréable, c'était quelque chose qui lui avait manqué, sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte. Peut-être était-ce même pour ça qu'elle avait insisté pour qu'il reste. Se retournant face à lui, elle montra la fleur dans son nouveau vase et sourit un peu plus.

– Et oui... Merci. Je n'ai pas bien compris d'où elle venait mais... Merci.

Elle la posa au milieu de la table comme Archi disposait les pancakes devant son fils. Elle observa alors l'étranger et sa facilité à s'adresser à lui. Le gamin était plutôt curieux des étrangers mais il conservait toujours ses distances. En ce moment, tout était "bizarre" pour lui. C'était son nouveau mot. Et alors que Archie lui offrait de l'attention, le gamin leva une main pour s'approcher du visage de sa curiosité. Il fallait qu'il les touche ces yeux et en même temps, il ignorait totalement comment exprimer ses questionnements. Sunny ne dit rien, se contentant de les observer. Elle posa ses mains sur le dossier d'une chaise et sourit en voyant faire sa progéniture.

Le gamin tendit de plus en plus un doigt vers les yeux d'Archi.

– C'est froid ? Ils ont la même couleur que de la glace ! T'es sûr y sont vrais ? C'est trop bizarre.

– C'est son nouveau mot. "Bizarre".
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
-Bien sûr que je vous dérange, je m’incruste en pleine nuit dans votre petite vie bien tranquille, avec mes grands sabots, mes paroles étranges, et pourtant vous m’offrez un toit pour la nuit.

Le gamin était drôle mais elle… Elle avait quelque chose d’envoûtant, peut-être parce qu’il ne la comprenait pas, peut-être parce qu’elle était belle, peut-être juste parce qu’elle lui offrait des choses qu’il n’avait pas demandé. Mais elle avait ce quelque chose qui laissait Archi… Songeur.
Cette vie-là, cette vie de famille, il avait tiré un trait dessus le jour où il avait appris ce que son père avait fait, punition, ou auto flagellation, peu importe, il avait choisi sa vie et il l’aimait mais…..
Aujourd’hui, même si ce n’était que pour une heure, il était heureux de voler un peu de cette famille à un autre.

- Bizarre ? Différents des tiens tu veux dire ? Tu vois quand je te disais qu’on était tous un peu différent tout à l’heure.  Ca ne fait pas de moi un dégénéré, juste une personne avec des yeux bleus, quand toi tu as les yeux noirs. Nous sommes différents, et pourtant comme toi j'ai deux mains, deux jambes, et une bouche qui parle tout le temps!

Tout en regardant le jeune garçon, il cligna d’un œil, puis l’autre, puis il ferma les yeux, avant de les rouvrir en grand, une grimace complètement stupide sur le visage. Puis il lui adressa un sourire d’enfant en rapprochant ses yeux le plus près possible du gamin.

-Ma maman avait les yeux encore plus bleus que les miens. A certaines heures de la journée on aurait cru qu’ils étaient une étendue de glace, ils étaient magnifique, on avait l’impression qu’ils avaient tout vu, qu’ils savaient tout. Mon père lui avait les yeux d’un bleu aussi sombres et dures que les étendus de l’océan. Moi… Moi j’ai juste les yeux de mes parents, en moins réussis, un peu comme un brouillon raté. Mais j’en suis content, je fais avec ! Et je te promets ce sont des vrais.

Ses grands yeux bleus se posèrent sur Sun, puis il regarda la rose, légèrement mélancolique. Il se souvenait de lui gamin, un peu  plus vieux que le petit qui lui faisait face, courant à la recherche de sa mère dans le domaine, et la retrouvant agenouillée devant ses autres enfants : ses fleurs, elle lui ouvrait alors grand les bras, et il venait se coller contre elle.
Il passait alors des heures là, agenouillé dans le jardin à regarder sa  « dégénéré » de mère faire des « merveilles ». Son regard repris son éclat habituel, son sourire redevint celui du gamin un peu frondeur lorsque il reprit la parole.

-Ma mère me fait don d’une de ses roses régulièrement, le seul contact que nous avons se fait au travers de ces œuvres, ce sont mes seuls trésors, et je me suis dit que je ne pouvais pas lui donner meilleur propriétaire que vous. Après tout elle vous ressemble un peu. Unique, déroutante, et……

« .....Tu penseras à faire les courses tout à l’heure, on a plus rien pour ce soir et franche….. »

Se taire, se taire, se taire, se taire…. Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà son pouvoir faisait des siennes. Au moins il n’y avait pas de doute il était… Troublé.
Troublé par tout cela, troublé par cette vie qu’il ne connaissait pas. En 12 ans il avait réussi à éviter ce genre de choses, et en une nuit il avait tout fait foirer. Bravo Archi, vraiment…. Il ferma les yeux un instant, reprenant sa respiration lentement, se calmer et reprendre ses esprits.

-Navré. Quand je suis troublé je… Capte des choses qui ne m’appartiennent pas. Chacun ses tares. Je finis la vaisselle, je range mes affaires, et je m’en vais. Merci de votre accueil Sunny.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
Le sourire de Sunny s'agrandit doucement alors que son fils tâtait le visage d'Archibald. On lui en donnait l'occasion, ce qui était assez rare pour être noté. Il prit le visage de l'homme entre ses mains et s'approcha pour mieux voir les yeux qui le fascinaient tant. Néanmoins, alors qu'il s'expliquait, Sunny pinça les lèvres. Son fils avait encore frappé mais elle ne souhaita pas faire de scandale alors elle se contenta de se raidir, décidant de s'excuser plus tard.

Elle se savait chanceuse dans son "malheur". Ses parents étaient toujours là, son frère aussi, elle ne vivait pas si mal avec son fils, et elle se sentait parfois coupable vis à vis de tout ce qu'elle voyait tous les jours. Alors entre ses murs, elle oubliait que d'autres, comme elle, n'avaient pas pour autant connu la même chance. Elle l'écouta, ses yeux dans les siens mais ne dit rien. Elle ne put retenir un sourire, néanmoins quand il commença à énumérer des qualités qu'elle ne se trouvait pas. Puis soudain, elle sursauta, accompagnée par son fils qui se demandaient bien d'où venaient ces mots hors de la discussion. Mais cette fois, elle pouffa de rire. Un rire qu'elle contint dans sa gorge en pinçant les lèvres. Aussi, quand il s'excusa, elle secoua la tête en riant plus franchement.

_ Ce n'est rien, je vous assure ! Restez !

Elle se pencha pour attraper son poignet avant qu'il n'essaye encore de fuir. Le gamin tourna les yeux de l'un à l'autre en décidant de reprendre ses pancakes. Se rendant compte de son geste, elle récupéra sa main et inspira profondément.

_ Vous ne dérangez pas et... Je dois avouer que c'est plutôt agréable d'avoir quelqu'un à la maison.

Elle retrouva son sourire et tira la chaise pour s'installer à son tour, n'oubliant pas de tirer la chaise à côté d'elle pour qu'il l'imite.

_ Et puis ce serait idiot d'avoir fait tout ça pour rien, non ? Vous y avez droit également.
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Quand la main de Sun entra en contact avec sa peau, un frisson parcourut le dos d’Archi. Il évitait le contact en général (oui oui je vous jure). Il charmait certes, il plaisait surement, il en jouait beaucoup, mais ce n’était qu’un travail, un moyen d’arriver à ses fins, et on ne mélange pas plaisir et travail.
Et là sur le coup ce simple contact physique suffit à lui faire perdre le peu de contenance qu’il avait encore. Il laissa passer un peu de temps, regardant avec tendresse le gamin qui se jetait sur les pancakes, il sentait bien que si il ouvrait la bouche, ce sont les mots d’un livreur perdu au coin de la rue qui demandait à son patron où était cette foutue baraque où il devait se rendre, qui seraient sorti.

- Rester ? Agréable ?

Il soupira un instant, au début de son histoire, il aurait éclaté de rire, aurait sorti une pirouette stylistique, son plus grand sourire, et serait parti comme il était venu. Et pourtant là, il vint s’assoir au côté de la jeune femme, faisant involontairement, ou plutôt inconsciemment, glisser sa main droite le long du dos de Sunny alors qu’il prenait place. Quand le Archi de façade avait laissé place à l’homme Archi ? Même lui ne le savait pas vraiment.

- Merci dit-il en adressant un sourire sincère à la jeune femme je ne crois pas me souvenir de la dernière fois que j’ai pris le temps de déjeuner sans me sentir pressé de vider les lieux.

Le défaut du pouvoir d’Archi, c’est que si il s’était renseigné sur une personne, il était compliqué de trouver une question à laquelle il n’avait pas encore la réponse. Il posa donc la première qui lui passa par la tête, et pas forcément la plus fine, ni même la plus appropriée.

-C’est étonnant que vous trouviez agréable d’avoir quelqu’un à la maison, vous n’avez jamais personne qui dort avec vous… Enfin non, bien sûr que non. Enfin je ne veux pas dire que c’est normal que personne ne soit avec vous, je veux dire c’est même étonnant vu…. Bref, y’a bien quelqu’un qui… Non plus c’est…. Enfin… Heu...

« Mais puisque je te dis que c’est pas la bonne adresse nom de dieu !!! Tu m’as encore envoyé à pétaouchnoque et faut que je fasse avec, franchement tu es un bran…….. »

Et voilà le retour du livreur maudit, accompagné par un Archi presque affolé, cette femme était une malédiction en fait, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas autant perdu le contrôle.
Il prit une profonde respiration, fixa son regard sur son café, perdant le sourire qu’il avait, n’osant même pas croiser de nouveau les yeux de la jeune femme. Il s’éloigna légèrement d’elle, comme un gamin pris en faute.

-Vous savez si il va faire beau aujourd’hui ? Et au FBI vous faites quoi de beau ?

Bien joué Archi, parler de la pluie et du beau temps, rien de plus banal…..
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
Sunny acquiesça et insista du regard jusqu'à ce qu'il daigne bien vouloir les accompagner dans leur petit déjeuner. Elle lui tendit une serviette et fit glisser les sauces vers lui avec un sourire aussi amical que maternel.

– Et bien cette fois, vous vous en souviendrez ?

Oui, agréable. Sunny n'avait jamais vécu seule, d'aussi loin qu'elle s'en souvenait. Avec ses parents et son frère, à la fac avec une coloc, avec son copain jusqu'à Megalopolis. Depuis près d'un an, elle vivait ici, à s'occuper de son fils quand elle l'avait, ce qui arrivait plutôt souvent, heureusement. Et puis elle travaillait mais elle ne vivait quasiment plus pour elle. Son travail avait totalement pris le pas sur sa vie privé. Si son fils en était encore quelque peu épargné, c'était parce qu'il n'y avait rien de plus important pour Sunny, que son équilibre passait par son enfant avant tout. Tous deux rirent d'ailleurs de la "tare" d'Archibald, passant sous silence les frissons que le geste d'Archi avait provoqué chez elle.

– Parfois, y a Papa. Mais moins en ce moment...

Sunny coupa vite les idées de son fils en récupérant son assiette vide. Elle inspira profondément en haussant les sourcils, tendant le bras par dessus la table.

– Puisqu'on parle de ton père, il ne va pas tarder. Alors prépare toi et descends ton sac. Je monte t'aider dans cinq minutes. Allez, zou.

Elle réunit les deux assiettes et sourit à Archi avant de rouler les deux.

– Non, je ne prédis pas la météo, désolée. Et je ne travaille pas toujours avec le FBI, c'est vraiment exceptionnel. Mais quand j'y suis, c'est en tant que psychothérapeute. Avec une option sur l'hypnose. - Elle plissa le nez, amusée - ça fait toujours rire les gens jusqu'à ce qu'ils y soient confrontés. Mais non... En général, je suis surtout assistante sociale. Je travaille avec les foyers d'adoption principalement, mais aussi les jeunes en difficulté. La ville n'a pas assez de ressources pour tout le monde, il faut croire. Votre petite recherche sur moi ne vous a pas appris ça ? Ni que je suis en pourparler pour racheter les murs d'un ancien casino sur la baie. - Elle piqua dans un morceau de pancake - Je n'ai pas beaucoup d'argent mais il y a tout à faire alors j'estime que le prix est encore trop élevé. Je voudrais en faire un foyer pour jeunes en réinsertion. J'essaye d'obtenir une aide de la ville mais... Pour l'instant, je ne rencontre pas le succès. Et j'ai peur qu'un acheteur me siffle ce casino sous le nez. Il est magnifique, si vous saviez.

Elle secoua la tête en soupirant et porta enfin sa bouchée à ses lèvres. En découpant un nouveau morceau, elle soupira en fermant les yeux.

– Je ne me souviens pas de la dernière fois où je me suis assise pour manger quelque chose. - Elle rouvrit les yeux et regarda Archi - Merci. - Elle prit une nouvelle bouchée - Quel genre d'informations est-ce que vous vendez en réalité ?
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
S’en souvenir ? De ce petit moment de grâce qu’il avait vécu avec elle ? De cet instant de calme dans une vie de course en avant ?

- Ne vous inquiétez pas, il n’y a aucun doute, je serai bien incapable de vous oublier.

Il avait voulu dire « d’oublier cette matinée », et naturellement c’était le « vous » qui était sorti.

Il l’écoutait, calmement, son regard ne la quittait pas. Il était réellement passionné par ce qu’elle lui racontait, c’était bien mieux de l’entendre tout dire plutôt que de se souvenir de ce qu’il avait lu. Et d’ailleurs la question qu’il redoutait tomba sur le tapis. Il baissa les yeux légèrement honteux. Il avait l’habitude de cet instant, celui où les gens se rendaient compte que les secrets et Archi cela faisait deux.

- J’ai lu beaucoup de choses. Mais j’apprends à noyer les données, à les passer sous silence. Les gens n’aiment pas savoir qu’on en sait plus sur eux que n’importe qui d’autre, je sais que JE peux être effrayant…. il appuyait volontairement sur le je, c’était comme cela qu’il était perçu et souvent quand ils se rendent compte que je sais presque tout sur leur vie, ils ne disent plus rien. Mais moi je trouve qu’il est toujours plus intéressant d’écouter les gens raconter ce que j’ai pu lire, raconter leur vie. Ils ont une sorte de ferveur, de passion, ou de tristesse… Un dossier ne transmet pas les émotions comme un humain.

Surtout pas comme elle. Elle aimait son travail, les jeunes qu’elle aidait, elle était passionnée et ça… C’était un moment magique.

- Vous, vous êtes impliqué dans votre cause c’est…. C’est beau. Vous avez de l’ambition, un rêve, je vous envie, je pourrai vous regarder en parler pendant des heures que vous n’arriveriez pas à me lasser. Quant à l’hypnose c’est étrange que les gens en doute avec tout ce qu’on peut voir depuis l’arrivée des positifs et des candidats. Comme si cela pouvait détonner dans notre monde à nous.

Il avait même déjà croisé un homme capable de faire pousser des poils sur n’importe qui et n’importe quoi. L’hypnose à côté ce n’était quand même pas si dure à croire.

- Ne me remerciez pas, et profitez de ce petit moment entre nous. Vous méritez tellement plus que j’ai presque honte de ne vous offrir que quelques pancakes. Franchement… J’aurai aimé tomber sur une personne comme vous il y a 12 ans quand je suis parti de chez moi. J’aurai peut-être appris à faire quelque chose de bien. Même si… Je suis ravi de vous avoir rencontré maintenant. J’y pense, vous savez que je pourrai facilement bloquer le casino à l’achat en attendant qu’ils baissent le prix ? Rendre son annonce plus… Difficile d’accès à n’importe qui, voir même inventer des travaux qui rendrait tout achat rédhibitoire ?

Il pouvait même l’acheter et mettre le bail au nom de la jeune femme. Mais cela l’étonnerait qu’elle accepte une telle offre. Et même pour lui, cacher ce genre de trace à son père, deviendrait vite compliqué. Il contemplait la jeune femme. A peine réveillée, elle irradiait déjà de cette assurance, de cette foi, qui le subjuguait totalement.
Il désirait ardemment réitérer le contact précédent, il voulait effleurer son visage, remettre cette mèche qui s’échappait de derrière son oreille, retrouver durant un instant fugace le contact de sa peau, et alors qu’il approchait sa main, la question suivante le stoppa net, et sa main retomba lourdement à côté de son assiette. Archi détourna le regard. Que vendait-il ? Il poussa un profond soupir. Au moins si leur relation devait partir sur de bonnes bases, il fallait qu’elle sache ce qu’il faisait, et au pire, leur relation partirait sur une fin.

-Tout. Je ne suis pas toujours fier. En général j’essaye de rééquilibrer les chances. Je vends des informations sur des puissants qui sont corrompus, ou des détournements d’argent, fausses accusations sur des positifs. Parfois je vends juste des données sur des gens que je ne connais pas, sans savoir si ils sont dans le bon ou le mauvais camp. Je sais que j’ai parfois fait du mal à des gens, ou aidé à trouver des gens, qui ne le méritaient pas. Je vends des emplacements d’entrepôts médicaments, en sachant pertinemment que les personnes les vendront un prix indécent au marché noir. Je…

Il n’osait pas la regarder dans les yeux. Parfois le soir il se mettait à penser à ce qu’il faisait, certains visages sur des dossiers lui revenaient. Bien sûr qu’il réparait des erreurs mais parfois… Il fallait manger, il fallait se cacher, et cela demandait de l’argent, beaucoup plus que ce que les boulots honnêtes pouvaient lui offrir. Il se déconnectait plus souvent du monde réel une fois la nuit venue, dans le réseau tout ça il l’oubliait.
Il ne levait toujours pas les yeux, perdu à fixer un point inexistant dans la cuisine de Sun, son poing s’était serré au fur et à mesure de sa révélation. Une colère sourde grondait, une haine de lui-même qu’il n’avait fait qu’amplifier au fil des années, et qui, au contact de Sun, de son altruisme, n'avait envie que d'exploser.

- Tu… Vous voyez je… Je suis très éloigné de ce que vous êtes. Vous avez le droit de regretter de m’avoir hébergé, de m’avoir fait confiance.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
Encore une fois, Archibald laissa Sunny songeuse. Elle mâcha plus lentement en l'écoutant. Il était presque dérangeant de voir à quel point une personne extérieure pouvait voir de bonnes choses en vous. Sans se déprécier, Sun était du genre humble et modeste, mais surtout, elle ne se posait que très peu de questions sur elle. Sur les autres, oui, en revanche. Elle continua ses pancakes sans rien dire, tout en l'écoutant. Mais elle secoua la tête à sa proposition et s'humecta les lèvres avant de répondre.

– Je vous remercie, mais c'est mon projet. Je ne tiens pas à devoir quoi que ce soit à qui que ce soit. Si j'obtiens ce casino, c'est parce que j'aurai réussi, en toute légalité et fairplay. Autrement dit : sans tricherie. Nous vivons dans un monde où 80% des gens ont des pouvoirs permettant de tricher dans la vie. Je ne fonctionne pas comme ça. Je voudrais que l'on se souvienne qu'avant d'être... Ce que nous sommes, nous étions des êtres vivants loin des machines, à travailler à la sueur de nos fronts et à la force de notre dos. C'est ça, que je veux. Et c'est ça que j'obtiendrai. Mais... Merci. Pour avoir proposé votre aide. Mais si vous le souhaitez, j'apprécierais que vous m'aidiez, oui, mais sans tricher.

Sunny lui sourit et repoussa son assiette une fois terminée. Elle porta son café à ses lèvres en le dévisageant. Il vendait des secrets pour de l'argent. Et alors ? Ce n'était pas de la drogue, ni des substances illicites. Sunny détestait les secrets. Pour elle, ils n'étaient que la gangrène d'un monde. Cependant, elle savait qu'ils ne vivaient pas dans un monde peuplé d'enfants de choeur. Secret, mensonges, informations bien cachées... Non, la vie d'Archibald ne faisait pas de lui un monstre. Alors elle inspira profondément et desserra doucement le poing d'Archi en glissant ses doigts au creux de sa paume de main. Elle garda le silence quelques secondes avant de reprendre.

– Ce que nous faisons de notre vie nous appartient. Ce sont nos choix. Si nous ne sommes pas capables de les assumer, alors autant ne pas prendre de décisions du tout, ce ne serait que de la lâcheté. Et je sais de quoi je parle. Si vous êtes fier de ce que vous accomplissez alors ne courbez pas l'échine. Si au contraire, vous en avez assez de ces petits jeux alors faites quelque chose. Mais faites-le parce que c'est votre choix et pas celui d'un autre. Je ne suis pas votre juge, je ne suis pas votre bourreau. Tout le monde fait des erreurs dans la vie. Il ne tient qu'à nous de ne pas les répéter ou bien d'en tirer une bonne leçon. Mais vous devriez essayer de moins vous dévaloriser, je suis certaine que la force qui sommeille en vous vous révèlera qui vous êtes réellement et vous aidera à vous épanouir dans ce monde. Parce que de la force pour en arriver où vous en êtes, il en faut.
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
Il la laissa faire quand elle desserra ses doigts, il ne réagit pas au contact de sa main, il l’écoutait.

- Vous avez un certain talent pour voir le bon en chacun? Vous devez être une sacrée bonne assistante sociale. Mais qu’à cela ne tienne, je n’utiliserai aucun pouvoir pour vous aider, si vous avez besoin laissez-moi un message.

Non il n’était pas un enfant de chœur, et non il n’était pas toujours fier de ce qu’il faisait. Oui il avait longtemps désiré faire quelque chose, rééquilibrer les chances, c’était pour ça qu’il était parti. Bha peut-être qu’un jour il y arriverait. Il se leva, laissant glisser les doigts de la jeune femme hors de sa paume. Il posa un instant ses yeux sur elle, laissant un silence s’installer, il voulait juste la regarder une dernière fois. Il s’approcha, remit cette fameuse mèche rebelle derrière son oreille, avant de lui sourire, effleurant du bout des doigts son visage.

- Je n’ai pas autant de force que vous le pensez Sun. Tout ce monde est une vaste blague, j’essaye juste de ne pas le laisser m’absorber. Si j’avais eu de la force alors… Alors peut être que j’aurai agi différemment. Que je me serai battu pour une cause. Que je me serai aussi battu pour vous.

Il s’éloigna d’elle, présentant son dos à la jeune femme, retournant vers son lit d’un soir, il replia la couverture.

- Mais je vais partir maintenant. Le papa du petit ne devrait pas tarder à ce que j’ai compris, je vais vous laisser en famille. Je me suis imposé à vous bien plus longtemps que prévu. Je ne pense pas qu’on se reverra, alors encore une fois : Merci.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
Sunny sourit un peu plus. Si elle n'avait pas foi en l'être humain alors elle n'avait rien à faire dans son travail. Elle reporta sa main à son mug et le regarda se déplacer. Son geste la laissa à nouveau interdite, son regard se promenant dans le sien. Une seule personne avait autant de gestes tendres envers elle et elle se rendit compte à quel point cela lui manquait dans sa vie. Mais il n'avait pas tort sur une chose : si son ex savait qu'elle hébergeait des inconnus, il pèterait sûrement un câble. Comme d'habitude. Il était d'une paranoïa affligeante, ce qui avait pour malheur de la mettre en colère, peu importe la météo. Finalement, elle se leva pour le rejoindre, son mug entre les mains.

– Je comprends. Mais vous savez que vous pouvez revenir. C'est la semaine où le petit est avec son père, donc... J'ai une chambre de libre, si vous voulez. Ce n'est pas s'imposer si on est invité, non ?

Elle haussa une épaule amusée dans un léger sourire.

– Merci pour la rose, en tout cas. J'espère qu'on se reverra quand même. Il se pourrait que j'ai besoin d'aide pour ce fameux casino. Je dois aller le voir ce soir. Vous pourriez venir avec moi, me donner votre avis. C'est un bel endroit, vous savez ? Peut-être même que vous pourriez y rester quelques jours si je réussissais à en devenir propriétaire. Vous seriez tranquille, je ne suis pas si difficile à vivre qu'on le dit ! Si le coeur vous en dit.

Alors que son fils l'appela, elle laissa Archi à son rangement pour monter, lui indiquant d'une main d'attendre qu'elle revienne. Elle récupérera les affaires de son fils et les descendit, suivie par sa progéniture.
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
La nuance était intéressante. Il était invité. La dernière fois qu’on l’avait invité, c’était à prendre ses cliques et ses claques vite fait avant de recevoir un plomb dans le derche. Au moins cette fois c’était nettement plus agréable.

- Revenir ? Rester un peu ? Je…. Oui… Ça pourrait se faire.

Ça pourrait, mais le voulait-il ? Elle révélait en lui le côté humain que l’homme ultra connecté tentait de noyer sous la masse des données. Lui qui s’éloignait du monde à chaque connexion elle le ramenait sur terre dès qu’elle posait son regard sur lui. Il laissa son regard se perdre un instant dans les yeux de Sun. Il était temps de décider de l’homme qu’il voulait être. Et la première étape commençait ici.

-Je sais que c’est un bel endroit, j’ai eu accès au dossier. Mais… Je serai ravi de vous y retrouver. Apprendre à le voir avec vos yeux.

Elle monta l’escalier, et Archi rangea rapidement ce qu’il restait de ses affaires, faut dire qu'il avait quelques années d'expérience dans le domaine. Avant même qu’elle ne soit redescendue, c’était presque comme si il n’avait jamais été là, excepté la rose. Détachant une feuille de son calepin, il la posa sur la table et…. Rien. Il resta là le stylo en l’air comme un abruti. Il ressemblait à une poule qui a trouvé un couteau. Il voulait lui dire au revoir. A elle et au gosse aussi étrange que cela paraisse. Viendrait-il le soir même à sa visite du casino ? La journée lui porterait surement conseil mais là… Il voulait lui dire au revoir peut être pour la dernière fois. Et alors qu’elle descendait son fils la suivant comme son ombre, il se tenait debout dans le salon son sac et sa mallette à portée de mains.
Revenir en haut Aller en bas
Sunny Sullivan
Sunny Sullivan
En finissant d'habiller son fils, elle sourit et releva les yeux sur Archi. Il était vraiment difficile de croire que cet homme là n'avait pas de maison. Il était si... Normal. Elle sourit un peu plus en reprenant. Quand elle entendit une voiture se garer devant, elle se redressa. Elle-même était presque prête à partir. Elle avait enfilé une jupe vite fait et un chemisier, coiffé brièvement sa crinière blonde avant de redescendre. Elle ouvrit la porte pour laisser sortir son fils, celui-ci saluant Archi d'un "Byyyyye sonore" avant de courir vers son père. Sunny tendit les affaires au paternel, le saluant d'une voix quelque peu froide et elle les regarda partir. Elle espérait bien que son fils ne parlerait pas d'Archi. Ou bien que celui-ci passerait pour un nouvel ami imaginaire. Sinon, il y avait fort à parier que les représailles se feraient sentir à d'héberger un inconnu cambrioleur.

Elle tendit le cou pour s'assurer qu'ils avaient bien disparu et elle se redressa avant de se reporter son attention sur Archibald, retrouvant par la même son sourire agréable.

– Alors ? Vous venez toujours avec moi, ce soir ? Je n'y suis encore jamais allée avec qui que ce soit. Vous pourriez me donner votre avis ! Si vous n'avez parcouru que le dossier, et selon moi il doit vous manquer des pages, vous ne l'avez sûrement pas vu de vos propres yeux ! Par conséquent : vous ne l'avez sûrement pas vu du tout. Il vous manque pour ainsi dire... Les couleurs ! Et le toucher des murs. Et vous n'imaginez même pas qu'il puisse y avoir des vagues contre la falaise, pas vrai ? Un dossier ne vous dit pas tout ça, je parie.

Elle récupéra son sac qu'elle passa sur ses épaules et attrapa ses clés en revenant vers lui.

– Je vous dépose quelque part ? Enfin... Je n'ai pas de voiture, je préfère les transports mais je peux peut-être vous accompagner un bout de chemin !
Revenir en haut Aller en bas
Archibald Akton
Archibald Akton
En fait, il n’avait toujours pas décidé. Venir avec elle, ne pas venir avec elle, partir chasser l’orque, ou danser nu sous la lune. Tant de choix qui s’imposaient à lui et pour lesquels il n’avait pas de réponse. Quoiqu’il y avait fort à parier qu’il ne danserait pas nu sous la lune, et qu’il ne chasserait pas l’orque.
Ce n’est pas qu’il n’avait pas envie de la revoir non… C’est plutôt qu’il n’avait pas envie qu’elle le revoie. C’était différent ? Non ? Vous ne saisissez pas la nuance ? Il poussa un soupir, et laissa un fin sourire étirer ses lèvres.

- On verra. De toute façon quoiqu’il arrive vous vous devez y aller non ? Alors je serai peut-être là, ou… Pas. Je n’en sais rien encore. Mais oui les dossiers ne montrent pas tout ça.

Tout comme le dossier de Sunny ne montrait pas qu’il y avait un risque de dépendance en la côtoyant. Quant à savoir si elle devait l’accompagner quelque part, Archi se mit à rire avant de hausser les épaules. Il se rapprocha, glissant sa main gauche dans le cou de la jeune femme, il déposa un baiser sur sa joue opposée, avant de plonger son regard bleu azur dans ses yeux.


-Croyez-moi, vaut mieux pas que vous veniez là où je vais. Ce fut un plaisir de vous rencontrer Sun. Merci pour votre aide.

Il avait une journée pour décider : devait-il la revoir ? Après tout, elle connaissait qui il était, et avec elle il était « différent », alors pourquoi devait-il prendre le risque de la croiser de nouveau ? Et puis franchement, le désir à sens unique ça allait un moment. Finalement dans sa tête ne tournait qu’un seul mot « Boarf »… Pas super parlant pour prendre une décision. Il y réfléchirait dans la journée.
Ayant ramassé les sacs à ses pieds, il lança un dernier regard à Sun, avant de se diriger vers la sortie de sa propriété, sans se retourner.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
[CLOS] [Sunny/Archi] Viens chez moi j'habite chez une copine.
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Children of Lux Aeterna :: LE FIL ROUGE :: Les Épisodes :: [EPISODE 1] The past is our Future-