J'ai secoué la tête.
- Pas que je sache, on se débrouille chacun de notre côté. Mais merci.
Je n'ai pas relevé lorsque la mémoire lui revint. Tout le monde croyait Abel mort, ce n'était pas si mal même si justement, cela mettait le groupe à mal. Et si tout le monde commençait par oublier ce qui s'était passé, c'était mauvais, nous n'avions plus de temps à perdre, nous avions déjà trop tardé à mon goût. Il fallait revenir, frapper les esprits.
- Ramène-moi où on avait rendez-vous.
Je l'ai suivi jusqu'à la voiture sans rien dire jusqu'à ce qu'il relance la conversation. J'ai regardé mon sac à puces.
- On y travaille tu vois, c'est sympa de t'en inquiéter, c'est bon, on s'en sort bien.
Nous avions vécu bien pire qu'un changement d'adresse, d'identité avant ce jour. Pour virer parano, j'avais comme un doute.
- Je ne crois pas être capable de faire la différence entre la parano et la prudence, je te conseille de faire plus attention encore. Je dirai même une obligation. Mais ne change rien à tes habitudes, surtout.
Je n'avais rien de mieux à lui conseiller, il avait su se débrouiller jusqu'à aujourd'hui, je n'allais pas lui apprendre comment faire.